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Catégorie : Cyclisme québécois Page 16 of 37

Poursuite par équipe: les Canadiennes en or!

Je parle peu de cyclisme sur piste sur La Flamme Rouge, non par manque d’intérêt, mais plutôt parce que je ne suis pas un fin connaisseur.

Une récente performance a toutefois capté mon attention: l’équipe canadienne féminine de poursuite par équipe a remporté l’or lors d’une manche de la Coupe du Monde en Colombie (Cali) la semaine dernière.

L’or!

D’ordinaire, la victoire ces dernières années s’est surtout jouée entre l’Australie et le Royaume-Uni: ce sont ces deux équipes qui ont à peu près tout raflé.

L’équipe canadienne était composée de Jasmin Glaesser, Allison Beveridge, Kirsti Lay et Stéphanie Roorda. L’équipe s’est imposée contre les Américaines sur la distance de 4000m, revenue à l’agenda depuis 2013 (c’était 3000m chez les femmes auparavant).

Toute une performance qui intervient à moins d’un an des prochains Jeux Olympiques de Rio… c’est de bonne augure.

Bravo!

Hugo Barrette

Prompt rétablissement au pistard canadien qui a fait une violente sortie de piste à l’entrainement la semaine dernière, étant éjecté par dessus la balustrade. S’il n’a pas de fracture, Barrette a brièvement perdu conscience sous la force de l’impact et devra j’imagine respecter une période de repos pour pleinement se remettre d’une telle chute. Assurément un pépin dans une année pré-olympique, mais je suis convaincu qu’il saura surmonter cette épreuve.

Affaire Picard: une infinie tristesse

Autant vous le dire d’entrée de jeu: Dominic Picard est d’abord un ami de mon frère, puis est aussi devenu le mien, beaucoup à cause de notre passion commune pour le cyclisme.

Sherbrookois comme nous, ayant fait ses premières sorties à vélo dans notre roue au début des années 1990 en Estrie, je ne cacherai à personne que c’est avec plaisir que je retrouvais et que j’échangeais avec Dominic lorsque nous nous retrouvions sur une même ligne de départ ces dernières années.

C’est une question de valeur, de principe: je ne renie pas mes amis.

C’est vous dire à quel point la nouvelle d’hier – le CCES a trouvé Dominic coupable de dopage au tamoxifène et au clenbuterol, et l’a suspendu pour 3 ans et 9 mois – me consterne et m’attriste profondément.

Qu’il soit mon ami ou pas, cela ne change au fond strictement rien à ma pensée sur le dopage, que vous connaissez tous si vous lisez ce site depuis un moment (il existe depuis 2003): il n’y a aucune excuse valable qui ne tienne pour un tel geste.

Je n’accepte pas le dopage dans le sport, ce manque de respect pour ses adversaires (car c’est aussi de ça qu’il s’agit), et comptez sur moi pour continuer de le dénoncer, et pour continuer de sensibiliser les lecteurs de ce site sur ses dangers.

Alors évidemment, si je me sens aujourd’hui trahi, c’est surtout une infinie tristesse qui me domine face à cette situation.

Pour le cyclisme d’abord: encore une fois, notre sport morfle. Cette fois-ci, c’est le cyclisme sur route au Québec, parmi le peloton Maitre, composé entièrement de coureurs qui ne passeront jamais pro. Car si plusieurs histoires de dopage ont secoué le cyclisme sur route au Québec ces 10 dernières années, peu ont concerné un coureur Maitre.

On n’avait pas spécialement besoin de ça.

Il faut, collectivement, tirer des leçons de cette situation assez nouvelle.

Premièrement, c’est une preuve supplémentaire que le dopage parmi les coureurs Maitres demeure une réalité. On ne peut nier. Seule l’étendue de ce dopage reste inconnue.

Deuxièmement, que les contrôles, même au niveau Maitre, demeurent nécessaires, du moment qu’on organise des compétitions voire des Gran Fondo avec classement; car sans égalité des chances, que valent ces compétitions? Ici, l’argent est le nerf de la guerre: jusqu’où aller dans la hausse des tarifs des licences de course pour financer de tels contrôles? Chose certaine, il convient de saluer la décision de l’ACVQ, il y a quelques années, de financer des contrôles antidopage.

Troisièmement, qu’il convient de ne jamais relâcher nos efforts de prévention.

Par exemple, il demeure important que les équipes cyclistes à travers le Québec, quelles qu’elles soient, sensibilisent durant l’inter-saison qui arrive leurs coureurs au danger du dopage, et aux conséquences désastreuses d’un contrôle positif. Le jeu n’en vaut pas la chandelle, c’est clair. La gloire de remporter la course du dimanche matin? Deux réponses à cela: premièrement, comment pourrez-vous vous regarder dans un miroir si cette victoire s’est acquise en trichant? Deuxièmement, si vous avez tant besoin de reconnaissance publique, consultez un spécialiste, ça presse!

Autre exemple, il faut que les fédérations poursuivent leur investissement dans des programmes de sensibilisation comme Race Clean, ou Roulez gagnants au naturel, en les actualisant régulièrement, et en assurant leur promotion, notamment auprès des plus jeunes. Les vêtements La Flamme Rouge arborent fièrement ces logos.

Évidemment, la tristesse infinie qui m’habite aujourd’hui est également à l’égard de Dominic.

C’est un garçon intelligent, qui a beaucoup lu La Flamme Rouge depuis des années: je sais qu’il comprendra parfaitement l’esprit de ce texte, comme ma déception.

On sait grâce au communiqué du CCES qu’il a avoué rapidement sa faute, et qu’il a collaboré pleinement avec les autorités antidopage depuis. Certains nient, évoquent des raisons loufoques, joue la carte de la fausse ignorance, nous prenant pour des valises.

Je sais que Dominic ne se soustraira pas à ses responsabilités, comme je sais qu’il mesure très certainement parfaitement la gravité de son geste à l’égard du milieu cycliste, et qu’il l’assumera, notamment auprès des personnes directement concernées. Certains continuent de nier les preuves, de ne pas reconnaître les jugements des autorités, et ne s’excusent jamais.

Vous serez nombreux à vous demander si nous avons récemment communiqué ensemble: la réponse est oui, par courriel.

Je lui ai signifié ma déception comme mon amitié, et lui ai ouvert les colonnes de La Flamme Rouge s’il désire s’exprimer. La suite lui appartient, et l’ami que je suis respectera son choix à cet égard.

À quand au Québec?

J’ai toujours soutenu que la sécurité des usagers de la route – surtout des cyclistes – passait d’abord et avant tout par la prévention au moyen de l’éducation – surtout des automobilistes -, une éducation qui évidemment fait cruellement défaut au sein d’une population dont le niveau de littératie est inquiétant.

Dans ce contexte, j’aime beaucoup cette publicité visible en Tasmanie à propos du corridor de sécurité que les automobilistes devraient réserver aux cyclistes qu’ils croisent.

Espérons que cela pourra inspirer le ministère des Transports du Québec, mais je n’ai pas grand espoir…

 

Les 100 à B7

Nous avons aussi, ici au Québec, notre « course aux feuilles mortes« .

Seul le nom est différent: chez nous, elle s’appelle les 100 à B7.

La cyclosportive qui gagne en popularité chaque année aura lieu dimanche prochain 4 octobre du côté de Bromont, au coeur de ma région natale, l’Estrie.

En d’autres mots, ca vaut le détour.

Particularité de la cyclosportive? Elle se déroule essentiellement sur des routes de terre tapée, de bonne qualité. De quoi découvrir certains superbes chemins moins fréquentés, notamment dans le secteur de Bolton, que je connais bien pour m’y rendre régulièrement.

Trois parcours sont proposés, afin de convenir à tout le monde en cette fin de saison: 69, 86 et 113 kms.

On suggère des pneus de 25 ou 28mm, mais j’oserais argumenter que si la météo n’est pas mauvaise (et ca s’annonce plutôt bien), ca passe sur du 23, surtout si vous n’êtes pas très lourd.

Evidemment, Lyne Bessette sera de la partie. Championne cycliste, la grande force de Lyne est d’avoir toujours su garder son authenticité. Une fille vraie, droite, pour laquelle il est aisé de savoir où elle se loge, ce qu’elle pense. Je n’ai jamais caché mon admiration pour elle.

Tous les détails de la cyclo sont disponibles dans ce document pdf. Les départs auront lieu du Centre national de cyclisme à Bromont et ce, dès 9h. Rappelons que Bromont est situé à environ 45 minutes de Montréal et Sherbrooke via l’autoroute 10.

Les inscriptions sont ici, ravitos, BBQ, encadrement sécurité et prix de présence compris.

Assurément l’une des belles fêtes du vélo en cette fin de saison, de surcroît dans des coloris automnaux à couper le souffle. L’occasion donc de pédaler loin de la pression des courses cyclistes, et de partager la passion du vélo. Une belle alternative également aux épreuves de cyclo-cross!

Rafraichissant!

Collectif Parlee, 3e opus

Beau petit vidéo qui a notamment le mérite de nous faire découvrir une des belles régions du Québec où il fait bon pédaler, la région de Charlevoix. Pour nos amis européens, prévoir des braquets de montagne si jamais vous mettez ça à votre programme!

Collectif Parlee – Au pays du huitième jour from Thomas Rinfret on Vimeo.

Classique des Appalaches: Woods, qui d’autre?

Le cyclisme est, parfois, une science exacte.

Comme Hinault à Sallanches en 1980: tout le monde savait qu’il allait gagner. Et il a gagné.

Ce fut exactement la même chose samedi sur la 1ere édition de la Classique des Appalaches. Woods avait annoncé la couleur dans l’entrevue qu’il m’a accordé la veille. Et Woods a gagné.

Rapidement (km 19 de 135), un quatuor s’est détaché à l’avant de la course. Que des pointures: Woods, Duchesne, Roy-Pelletier, Piccoli. Une classe à part.

On ne les reverrait plus.

Duchesne a mené grand train par moment, déclarant à l’arrivée « c’est de loin l’échappée où j’ai le plus souffert cette année« . Pour un gars qui vient de compléter une des Vuelta – course WorldTour – les plus difficiles de l’histoire, on appréciera.

Woods a porté l’estocade au moment où il l’avait annoncé, soit dans la montée finale du Mont Arthabaska. Il termine solo avec une petite trentaine de secondes d’avance sur Duchesne. Roy-Pelletier et Piccoli terminent moins d’une minute derrière.

Les autres sont tous à plus de 8 minutes. Au mieux.

Chez les femmes, Véronique Fortin de Gatineau, qui vient de s’imposer en août sur la Haute Route Dolomites, a franchi l’arrivée la première, solo comme Woods. Elle est suivie de Lex Albrecht 3 minutes derrière qui règle un groupe.

Deux vainqueurs prestigieux. Une participation significative. Un parcours épique, qui a livré la marchandise. Une belle météo. Une organisation parfaite, notamment grâce au travail de bénévoles enthousiastes et motivés. Y’a pas à dire, cette première édition est un franc succès (sans jeu de mots…).

Vivement la 2e édition!

Classique des Appalaches: entrevue avec Mike Woods

De la grande visite sur La Flamme Rouge: Mike Woods, de chez Optum Kelly Benefit, et l’an prochain chez Cannondale-Garmin. Mike est également, comme moi, un coureur de la région d’Ottawa-Gatineau, donc c’est tout naturellement qu’on s’est retrouvé vendredi 18 septembre pour cette interview qui a été réalisée en anglais (traduction libre de ma part).

La Flamme Rouge: Salut Mike, merci d’avoir accepté de me donner cette interview à quelques minutes de ton départ pour Victoriaville et la Classique des Appalaches demain.

Mike Woods: Ca me fait plaisir Laurent, no problem.

LFR: À deux semaines des Mondiaux de Richmond, que représente pour toi la Classique des Appalaches?

MW: C’est simple, une super occasion d’améliorer ma condition, de faire de bons gros efforts en vue de me préparer pour les Mondiaux. Cette course s’insère parfaitement à mon programme, et le parcours proposé est exigeant, me permettant de bien travailler. À ce stade-ci de la saison, je suis un peu moins intéressé par des entrainements par intervalles, on a fait ça toute l’année. Alors rien de mieux qu’une telle course pour bien travailler dans un contexte différent.

LFR: Alors si je comprends bien, pas de quartier demain? Quel est ton objectif?

MW: La victoire, rien de moins. C’est ma préparation finale avant les Mondiaux, alors je veux faire des efforts, durcir la course. Je vais probablement rouler 1h avant la course, faire la course et rajouter encore 2h après l’arrivée, de façon à reproduire la durée probable de la course des Mondiaux.

Ceci étant, je sais qu’Antoine Duchesne sera présent, ainsi que beaucoup d’autres excellents coureurs, alors ils représenteront assurément des adversaires coriaces. Le final me convient bien cependant, avec cette montée au Mont Arthabaska. Je vais m’assurer de rendre cette montée la plus difficile possible!

LFR: En quelle condition es-tu en ce moment Mike?

MW: Je ne suis peut-être pas au sommet de ma forme en ce moment, mais pas très loin non plus. J’ai fait les GP de Québec et Montréal la semaine dernière et malgré le fait de ne pas être à mon top, je pense avoir bien fait. J’essaie de maintenir de bons wattages à l’entrainement et ce, jusqu’à la fin de la saison.

LFR: Et ta fin de saison, c’est quand?

MW: Après les Mondiaux.

LFR: Revenons si tu veux au GP de Québec. Tout le monde t’a vu aller au tapis sur le boul. Champlain, tout seul. Qu’est ce qui s’est passé?

MW: Ho! c’est simple. J’ai frappé un trou dans la route, au moment ou je prenais mon bidon. J’ai été déséquilibré, j’ai essayé de récupérer pendant quelques secondes mais le guidon m’a glissé des mains. À la vitesse ou on roule, ça va vite.

LFR: Pas de blessures sérieuses j’espère?

MW: Non non, rien de sérieux.

LFR: Peut-être un peu frustré de ne pas pouvoir jouer le final de la course alors?

MW: Aucun doute, surtout que le final de Québec me convient mieux que celui de Montréal. À Québec, le final est exigeant, ça monte pendant plus longtemps qu’à Montréal et ça me convient vraiment mieux. La course de Montréal me convient aussi parce que c’est long et difficile, avec les 17 ascensions de Camilien Houde, mais les derniers mètres à Montréal peuvent aussi convenir à des sprinters.

LFR: La pluie t’a gêné à Montréal?

MW: Je pense qu’elle a gêné pas mal tout le monde. C’était parfois assez technique, et comme je ne suis pas au sein d’une équipe World Tour, c’était pas toujours facile de garder ma position dans le peloton, les autres coureurs World Tour jouaient du coude. C’est vraiment parfois très difficile de garder sa position durement acquise. J’ai donc souvent été en mauvaise position dans le peloton durant la journée, et la pluie n’arrangeait rien. Chose certaine, c’était moins pire qu’en Alberta, où le froid était aussi de la partie. À Montréal, la pluie tombait mais la température était confortable, alors c’était plus supportable.

LFR: Parlons un peu des Mondiaux de Richmond. As-tu parlé avec Cyclisme Canada de ton rôle sur l’équipe canadienne?

MW: Oui. En fait, le parcours convient bien à Ryan Anderson et Guillaume Boivin, qui sont aussi mes équipiers chez Optum Kelly Benefit. Mon travail aux Mondiaux sera donc de me glisser dans les échappées tôt dans la course, ou d’essayer d’aider ces deux coureurs le plus possible. Et je tiens à dire que je suis content de ce rôle, car Ryan et Guillaume m’ont souvent aidé durant la saison sur différentes courses. Alors ça me fait vraiment plaisir de travailler pour eux, c’est une opportunité de leur rendre la pareille.

LFR: Et Ryan Roth? Il a fait une belle course à Québec, étant échappé une bonne partie de la course?

MW: Définitivement, Ryan Roth est en bonne condition, c’est un bon coureur. Son rôle sera un peu comme le mien. Je pense que la course se terminera par un sprint de costauds à la toute fin, peut-être pas avec des purs sprinters, mais des costauds qui ont une belle pointe de vitesse. Guillaume et Ryan Anderson sont pas mal les meilleurs au Canada dans ce type de finish alors on va jouer ces cartes-là.

LFR: L’équipe de Belgique sera à surveiller avec Boonen, Gilbert, Van Avermaet, VanMarcke…

MW: Définitivement. Ils ont probablement la meilleure équipe.

LFR: Parlons de ton contrat WorldTour au sein de la Cannondale-Garmin. As-tu parlé avec Jonathan Vaughters et l’encadrement de ton programme de course en 2016?

MW: Pas trop, mais je pense que je commencerai au Tour Down Under en janvier. Après cela, on verra, ça dépendra des besoins de l’équipe. Mon principal but en 2016, sur le plan personnel, c’est de faire l’équipe canadienne qui ira aux JO de Rio. Je l’ai dit à Jonathan. Et je sais que mon rôle à la Cannondale sera essentiellement de travailler pour nos leaders.

LFR: A-t-on une chance de voir Mike Woods sur un grand tour en 2016, même le Tour de France?

MW: Je ne le sais pas encore. J’aimerais bien en faire un l’an prochain, mais il faudra en discuter avec Jonathan. La première étape est de voir comment je ferai en Europe, sur les courses World Tour.

LFR: La Cannondale a engagé Pierre Rolland et Rigoberto Uran également. Ton rôle sera de les soutenir en montagne?

MW: Je pense oui. Je pense que je peux les aider. Mes capacités contre-la-montre ne sont pas encore au niveau de celles d’un Rigoberto Uran par exemple, donc il est normal que je me mette à leur service.

LFR: As-tu parlé à Rigoberto lors des GP de Québec et Montréal?

MW: Ca n’a malheureusement pas été le cas, on ne s’est pas croisé. Mais j’ai déjà parlé à plusieurs autres de mes futurs co-équipiers.

LFR: Parlons un peu de la communauté de coureurs d’Ottawa-Gatineau. On a une belle relève ici, avec des gars comme Derek Gee ou Matteo Dal-Cin. Penses-tu que ton contrat WorldTour peut ouvrir des portes pour la relève de la région?

MW: Je l’espère. La communauté cycliste d’Ottawa m’a beaucoup aidé dans ma carrière, notamment à progresser dans la hiérarchie, et j’aimerais bien l’aider à mon tour. Tu as raison, le bassin de coureurs de la région est si fort. On pourrait facilement mettre sur pied la meilleure équipe continentale pro du Canada juste avec les coureurs d’Ottawa-Gatineau! St-John, Dal-Cin, Gee, Cataford, moi-même, d’autres également, y’a un groupe de coureurs vraiment fort qui peuvent rouler pro.

LFR: À la Cannondale-Garmin, c’est un contrat d’un an?

MW: Oui, exact.

LFR: Dernière question Mike. D’où te vient ton surnom de RustyWoods?

MW: Ha ha! Mon 2e nom est Russell, alors « Rusty » est un diminutif. J’ai commencé mon blog ainsi, et ça m’a resté je suppose!

LFR: Hey Mike, mille merci pour cette petite entrevue, et surtout, bonne course demain sur la Classique des Appalaches, en te souhaitant d’éviter les chutes pour ne pas compromettre tes Mondiaux. Et au plaisir de te saluer lors d’un prochain A-loop dans le Parc de la Gatineau. Faudra que j’aille te voir avant la course, parce que pendant, je ne suis plus à côté de toi!

MW: Merci Laurent, le plaisir a été pour moi. En effet, ne manque pas de venir me voir la prochaine fois. On garde le contact.

Du beau monde sur la Classique des Appalaches

Capture d’écran 2015-09-17 à 20.24.09Mike Woods. Adam DeVos. Antoine Duchesne. Pierrick Naud. Rémi Pelletier-Roy. Simon Pierre Gauthier. Geoffroy Dussault. Michael Le Rossignol. Et Joelle Numainville.

Voilà quelques uns des coureurs(e) qui seront samedi matin sur la ligne de départ de la course élite de la nouvelle Classique des Appalaches, dans la région de Victoriaville.

Pas convaincu? On peut ajouter les noms de Simon Zahner et Marcel Wildhaber, deux coureurs suisses de haut niveau. Wildhaber est notamment un spécialiste du cyclo-cross.

Rappelons que ce nouvel événement cycliste en offre pour tous les goûts et niveaux puisqu’à la course élite se greffent des courses Maîtres, ainsi que des formules GranFondo pour les pratiquants de la petite reine qui veulent se lancer un défi, sans la pression d’une course cycliste formelle.

Le parcours proposé est pour le moins original et intéressant en ce sens qu’il propose un double défi: défi du dénivelé d’abord, défi des routes non pavées ensuite. Près du tiers du parcours se déroule en effet sur des chemins de terre, et la région d’Arthabaska propose de bien belles bosses qu’il faudra apprivoiser. J’en sais quelque chose, je suis de Sherbrooke tout près!

On pourra encore s’inscrire une heure avant le départ, alors n’hésitez pas à participer à cet événement qui m’a impressionné par la qualité et le professionnalisme de son organisation. On annonce très beau et chaud dans la région samedi.

Chez les Élites, la lutte sera intéressante entre l’équipe Quebecor-Garneau, Woods, Duchesne (s’il a récupéré de sa Vuelta) et certains Silber présents. Les 135 kms, 2700m de dénivelé et 45 kms de terre battue sauront assurément laminer le peloton rapidement. C’est un costaud qui, forcément, s’imposera.

Chose certaine, les coureurs seront également motivés par les bourses distribuées aux vainqueurs, conséquentes. Si certains ré-aménagements ont dû être faits récemment, la liste des prix demeure très impressionnante.

Je pense que sur un tel terrain, Woods sera difficile à battre à deux semaines des Mondiaux de Richmond, lui qui a été sélectionné sur l’équipe canadienne. Les adversaires ne devront rien lâcher, une crevaison est si vite arrivée sur un terrain de la sorte.

L’ambassadeur de l’événement, Hugo Houle, ne sera cependant pas présent, ayant été appelé par son équipe AG2R – La Mondiale pour le chrono par équipe des Mondiaux, chrono qui se déroulera ce week-end du côté de Richmond.

La Flamme Rouge couvrira l’événement au cours des prochains jours (un choix personnel, aucune influence de quiconque), simplement parce que cet événement mérite d’être mieux connu. C’est notre Battenkill après tout!

Stay tuned, j’espère vous offrir une entrevue très intéressante d’ici très peu qui saura intéresser les lecteurs d’ici, mais aussi ceux de l’autre côté de l’Atlantique que je n’oublie jamais bien sûr!

Grands prix de Québec et Montréal: le bilan

Petit bilan bien personnel des Grands Prix de Québec et Montréal.

1 – Succès populaire. Aucun doute possible, la foule présente à Québec gonfle d’année en année. J’ai assisté aux six éditions du GP de Québec et il est évident que de plus en plus de spectateurs se massent le long du parcours, particulièrement dans le Vieux-Québec. C’est un succès pour l’organisation qui a placé en haut de la côte de la Montagne un écran géant comme je le suggérais dès 2012. Bravo!

Malgré la pluie, une foule significative était également présente à Montréal.

Pas de doute donc, le cyclisme canadien se développe, de plus en plus d’habitants utilisent un vélo pour se déplacer ou s’entrainer, et c’est très bien ainsi!

2 – 2018. Autre preuve du succès des Grands Prix, la ville de Québec a renouvelé son appui à cet événement jusqu’en 2018. La ville de Montréal s’était déjà engagée jusqu’en 2019 l’an dernier pour sa part. Et le Gouvernement du Québec a également annoncé son appui financier – essentiel pour la viabilité financière – aux événements.

Voilà qui nous assure de la présence du World Tour pour quelques années supplémentaires, au moins. Le temps de poursuivre le développement du cyclisme canadien…

Il convient d’en féliciter l’équipe derrière ces Grands Prix cyclistes.

3 – Mondiaux. Par contre, la ville de Québec a dit non à l’organisation des Mondiaux de cyclisme, jugés trop chers. Trop chers, comme les Jeux Olympiques.

4 – Pluie. Vous êtes nombreux à déplorer l’absence de couverture télé lors des derniers tours du Grand Prix de Montréal, la pluie et les orages ayant forcé l’avion-relais des images télé à se poser.

Du coup, seules les caméras fixe dans l’aire d’arrivée pouvaient continuer de tourner.

C’était en effet très, très frustrant.

Si la météo peu collaboratrice n’est évidemment la faute de personne, je pense que l’absence de couverture télé aura tout de même nui à l’événement qui effectuait un « sans-faute » jusqu’à ce moment.

Qui plus est, la mauvaise météo était annoncée depuis 24h au moins.

Du coup, pourquoi ne pas apporter quelques modifications en vue de l’an prochain et prévoir installer davantage de caméras fixe à des endroits stratégiques des circuits de Québec et Montréal: côte de la montagne, côte des glacis, Camilien Houde voire Polytechnique. Avec 4 caméras fixe de plus, on peut pallier à une météo compliquée et assurer une transmission télé des phases clef de la course. À Québec, une caméra dans la Montagne, une au Glacis, une près du Château à l’amorce du dernier km. À Montréal, trois dans Camilien Houde et une dans Polytechnique, et le tour est joué!

5 – Pub. Ca reste lacunaire. Les postes télé ont la facheuse habitude, ces dernières années, de nous placer des annonces publicitaires – un mal nécessaire on le comprend – à des moments clef de la course, c’est à dire au bas de la côte de la Montagne à Québec ou au pied de Camilien Houde à Montréal.

Un conseil: diffusez autant de pub que vous voulez quand le peloton roule sur le boul. Champlain à Québec ou sur Côte Ste-Catherine à Montréal, mais pas dans les difficultés du parcours où la course se joue!

6 – Organisation. Sans réserve, irréprochable. Les coureurs le disent, les journalistes le disent aussi, tout est parfait au niveau de l’organisation matérielle des épreuves. On appelle ça la maturité et le professionnalisme.

7 – Live-feed. Bonne idée, l’organisation avait cette année un live feed! sur leur site Internet, permettant de suivre la course en direct via des « tweets ». Ce fut notamment très utile lorsque les images télé faisaient défaut lors du GP de Montréal.

Ces derniers étaient cependant trop peu fréquents à mon goût. Perfectible donc pour les prochaines années. Si vous voulez, je m’en occupe!

8 – Télé TVA Sports. Vous êtes nombreux à me faire parvenir vos commentaires sur la qualité du travail des animateurs entendus sur la chaine TVA Sports. Je vous invite à les faire parvenir à la chaine télé elle-même qui, si elle le juge adéquat, pourra non seulement prendre conscience du pouls du public, mais également apporter d’éventuels correctifs en vue de l’an prochain.

9 – Coureurs québécois. Auteur d’une saison tout à fait correcte, champion canadien en titre, Guillaume Boivin annonçait pourtant récemment être sans certitude pour un contrat pro l’an prochain et, dans ce contexte, envisager la… retraite.

Perso, je dis non! À 26 ans, ce serait un sacré gâchis. Il arrive à maturité!

Si l’expérience Cannondale n’a pas été concluante à mes yeux pour Boivin en 2013 et 2014, il ne fait également aucun doute que ce coureur peut obtenir de jolis résultats au plus haut niveau, notamment en usant de sa pointe de vitesse et de sa puissance.

Le plan? Il faut que Bora – Argon 18 lui fasse une place! Équipe sponsorisée notamment par une compagnie québécoise mais sans coureur d’ici cette année, la venue de Boivin chez Bora-Argon 18 serait un réel plus pour cette équipe sans grand sprinter d’ailleurs. Et la garantie d’un attrait plus grand encore du public d’ici pour cette équipe, donc pour les vélos de la marque Argon 18.

Hugo Houle a pour sa part re-signé pour deux ans chez AG2R-La Mondiale, une excellente nouvelle.

Reste Antoine Duchesne, qui vient de compléter la Vuelta, son premier grand tour. On devrait savoir aujourd’hui le nom du sponsor qui reprendra l’équipe Europcar l’an prochain. Duchesne aura-t-il suffisamment convaincu en 2015 pour rester au sein de l’effectif? Espérons notamment que les budgets seront suffisants pour ne pas contraindre l’équipe à des coupures dans le nombre de coureurs au sein de la formation en 2016.

10 – Derek Gee. Ce jeune coureur de la région d’Ottawa a terminé 2e du Critérium national de Montréal samedi, sous la pluie. Encore un coureur d’Ottawa-Gatineau… Gee est notamment champion canadien du chrono chez les… juniors cette année! Attention à lui dans les prochaines années, vous en entendrez encore parler. Je sais de quoi je parle!

11 – Rencontres. Ce qui est bien des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, c’est qu’on y rencontre beaucoup de monde appartenant à la communauté des coureurs cyclistes d’ici. Mon moment fort du week-end a été de revoir Pierre-Étienne Grégoire à Québec, et d’échanger un moment avec lui. Authentique champion cycliste, coureur impliqué au sein des instances du sport, mais aussi victime d’une lourde chute dans la descente d’un col à l’entrainement l’an dernier en France alors qu’il était venu sur la Marmotte… avec moi, Pierre-Étienne a recommencé à rouler et à avoir des sensations. Lâche pas mon ami, bon retour, et j’ai déjà hâte de me faire lâcher par toi dans la côte St-Achillée très bientôt… pourvu que Claude soit derrière!

Wellens, un flahute à Montréal!

Qui d’autre qu’un coureur belge pour gagner hier le GP de Montréal durci par une météo difficile, la pluie étant tombée durant une bonne partie de l’épreuve?

Le jeune Tim Wellens, 24 ans, s’est imposé à la Flahute après plus de 5h de course par delà 17 ascensions de la voie Camilien Houde. Il faut quand même une sacré santé et un sacré moral pour résister ainsi aux éléments, à la vitesse de course et à la dénivelé (plus de 3 800m!).

Autre preuve que les « Flahutes » ont dominé hier, ils sont 7 coureurs de nationalité soit belge, soit néerlandaise, parmi les 10 premiers! Et seulement 64 coureurs sont allés au bout de la course, sur les 168 partants.

Nous savions que Wellens était en forme et je l’avais logiquement placé parmi les coureurs à surveiller, fort de sa magistrale victoire sur le ENECO Tour en août.

Wellens s’est imposé au sprint en battant Adam Yates sans trop de mal. Les deux coureurs s’étaient dégagés sur le haut de l’ascension Camilien Houde et ont résisté à un petit groupe de poursuivants composé de Costa, finalement 3e, Bakelants, Kelderman et un excellent Bardet.

Fils de Léo Wellens, professionnel au sein de l’équipe de Freddy Maertens au début des années 1980, Tim Wellens arrive doucement à maturité au niveau WorldTour et démontre sa polyvalence: il sait bien grimper, bien rouler, bref, c’est un coureur polyvalent pouvant s’imposer sur beaucoup de terrains variés. Attention à lui dans les prochaines années, il aura bientôt un Tour des Flandres ou une Amstel dans les jambes.

Son prochain objectif avoué est le Tour de Lombardie début octobre, n’ayant pas été retenu dans la sélection belge pour les Mondiaux. Y’a de quoi s’en mordre les doigts!

Les Lotto ont bien manoeuvré sur ce GP de Montréal, plaçant pas moins de 4 coureurs parmi les 20 premiers (Benoot est 6e – à seulement 21 ans! (il a terminé 5e du Tour des Flandres plus tôt cette année…) -, Roelandts 11e et Gallopin 20e).

Bref, à défaut de voir que du Magicrème, on a vu que du Lotto – Soudal hier à Montréal!

Deux équipes peuvent nourrir des regrets car elles ont travaillé durant la course pour placer leurs leaders en position de gagner: d’une part AG2R – La Mondiale, Bakelants terminant 4e, Bardet 7e et Vuillermoz 15e), ainsi que Lotto – NL, Kelderman étant 6e et Gesink 8e. Ces deux équipes n’ont pu conclure le travail effectué tôt dans la course par une place sur le podium.

La déception vient également bien sûr des Etixx (Kwiatlowski ne termine que 12e) et des Trek, Mollema terminant 17e.

Le meilleur Canadien a été Mike Woods, qui termine à la 23e place. Hesjedal, Boivin (rhume) et Houle ont tous abandonné, ce dernier après avoir fait la première moitié de course, suivant ainsi les consignes d’équipe.

Cette première moitié de course a été bien débridée, les tentatives d’échappée se multipliant sans succès. Il a fallu attendre le km 120 pour voir une échappée prendre vraiment le large, composée de Voeckler, Vervaeke (un autre Lotto!), Quinziato et Grivko. Les Orica-Green Edge n’ont pas laissé faire, travaillant à la fois pour Matthews et pour les frères Yates, ces derniers ne contribuant pas à la chasse.

Ce scénario devient presque un classique à Montréal, des départs très rapides et de multiples tentatives ayant également ponctués les dernières éditions.

Demain, épilogue des grands prix cyclistes de Québec et Montréal avec un petit tour de l’actualité des derniers jours.

GP de Montréal: qui pour la gagne?

C’est pas compliqué, vous prenez les mêmes qu’à Québec à quelques exceptions près.

La montée Camilien Houde étant plus longue que les bosses à Québec, elle permet habituellement d’effectuer une sélection plus sévère parmi les sprinters.

Je pense donc qu’il faut oublier Kristoff et Matthews aujourd’hui.

Excellent grimpeur, Uran sera évidemment un sérieux client, surtout qu’il dispose d’une équipe surpuissante avec Alaphilippe et Kwiatlowski qui pourront l’épauler. Et si Etixx brouillait les pistes et que Uran se mettait au service de ces deux autres coureurs de l’équipe?

Boonen sera peut-être un peu juste sur un tel parcours.

Chez BMC, Gilbert et Van Avermaet voudront remettre ça après leur « demi-échec » vendredi dernier: 7e et 10e, c’est bien, mais à ce niveau ils en veulent plus.

Attention également à Bauke Mollema et Robert Gesink, deux coureurs à qui le parcours convient bien. Gesink avait gagné à Montréal en 2010, il connait donc parfaitement cette course et comment y provoquer la sélection.

Je vois bien trois coureurs français animer la course aujourd’hui: Tony Gallopin, 8e vendredi dernier et 3e du GP de Montréal l’an dernier, Romain Bardet, que j’ai trouvé à l’aise vendredi dernier, ainsi que Warren Barguil, très bon 9e il y a deux jours. Attention à eux, ils auront la confiance de leur équipe.

Wilco Kelderman et Jurgen Roelandts ne peuvent pas non plus être écartés de la courte liste de ceux pouvant s’imposer demain, tout comme Rui Costa et Ryder Hesjedal.

Sur les résultats de Québec, il convient d’ajouter à cette courte liste de favoris les noms de Tanel Kangert, Lars Petter Nordhaug (vainqueur à Montréal en 2012),  Sep VanMarcke, Adam Yates ainsi que Zon Izaguirre.

Chez les Canadiens, Mike Woods, excellent grimpeur et malchanceux vendredi, présente certainement les meilleures chances d’un bon résultat. Je pense qu’il sera revanchard et lui souhaite d’user de patience et de science de la course pour ne pas s’emballer trop vite!

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