Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 318 of 351

Assez moyen

Voici le nouveau maillot de l’équipe canadienne qui sera porté par nos représentants lors des épreuves de cyclisme à Athènes.

On ne peut pas dire qu’on le trouve spécialement réussi, mais il s’agit là d’une opinion tout-à-fait personnelle et évidemment discutable. Le maillot nous semble un peu mieux que le précédent, mais le cuissard, avec ses vagues de couleurs, nous apparaît franchement peu attirant.

C’est le fabriquant Louis Garneau qui a toujours le contrat avec l’équipe nationale et l’ACC, donc qui est responsable du nouveau design.

Vos commentaires sont les bienvenus! Reste à savoir si les intéressés pourront s’en procurer, la vente grand public de ces maillots n’étant pas, comme ailleurs dans d’autres pays, une habitude ici au Canada.

Course sur route aux JO d’Athènes: le mode d’emploi

JoW130H185.jpgSamedi sera disputée la course sur route des JO d’Athènes chez les hommes; le lendemain, ce sera le tour des femmes. Ce qu’on doit savoir à propos de la course des hommes:

1 – circuit de 13,2 km à parcourir 18 fois, pour un total de 239 kms, une distance légèrement inférieure à celle généralement retrouvée lors des grandes Classiques et des Championnats du monde.

2 – parcours comportant une bosse majeure, soit une montée d’environ 2 km sur la montagne du Lycabet, au coeur d’Athènes. Toutefois, cette bosse ne présente pas une dénivellée suffisante pour créer de problèmes à 95% du peloton international, même si son pied comporte un passage entre 8 et 10%. Le parcours peut donc favoriser beaucoup de coureurs et comme c’est souvent le cas dans ces courses, l’avantage sera à ceux qui oseront prendre des initiatives…

Deux éléments viendront toutefois durcir la course : la chaleur, extrème à Athènes, ainsi que la pollution (merci à C’est Raoul pour son lien).

3 – les JO ouvrent avec le cyclisme parce qu’il a été considéré que la télédiffusion de l’épreuve sur route permettrait aux millions de spectateurs de découvrir des vues aériennes (prises des hélicos) d’Athènes, surtout du sommet du Lycabet. Une sorte de « visite générale » de la ville en ouverture des JO, en quelque sorte!

4 – l’intérêt de cette course réside dans sa stratégie. Il s’agit en effet de la seule course, avec les Championnats du monde, à se courir sous drapeaux nationaux, et non sous les maillots réguliers des sponsors. Cet élément entraîne toujours chez les pros des stratégies un peu biaisées, certains coureurs appartenant pourtant à des pays différents refusant de chasser derrière des échappées en raison de leur allégance de sponsors (même équipe le reste de l’année). C’est ainsi qu’on a vu, en 2000, une excellente collaboration entre Kloden, Ullrich (tous deux Allemands) et Vinokourov (Kazakhstan), tous 3 échappés: ils étaient tous chez Telekom!

La stratégie – spéciale on vient de le dire – lors des JO sera même différente de celle des Mondiaux en ce sens que le nombre de coureurs par équipe est bien moindre : maximum de 5. Lors des Mondiaux, les pays dominants peuvent aligner une dizaine de coureurs, leur permettant plus facilement de contrôler un peloton, chose que les Italiens avaient bien faits l’an dernier à Hamilton, malheureusement sans succès. Samedi, à 5 coureurs par pays, ce ne sera pas suffisant pour « tenir la meute » et des alliances circonstancielles seront probablement plus fréquentes qu’aux Championnats du monde, les coureurs de tel pays pouvant demander à tel autre (dépendemment des appartenances à une équipe de marque) une aide pour mener une chasse par exemple.

La stratégie sera donc différente, et on pourrait voir des comportements à priori innexplicables. Des échanges d’enveloppes une fois la course terminée prendront surement place!

5 – bien malin qui peut prédire le vainqueur. L’équipe espagnole possède 3 très beaux atouts en Valverde, Astarloa et Freire, redoutables chasseurs de courses d’un jour et coureurs qui savent prendre des initiatives. L’équipe d’Espagne est donc une des favorites samedi. Les Italiens compteront sur Bettini qui possède une équipe entièrement à son service, ce qui pourrait constituer un avantage sur les Espagnols qui protègeront 3 coureurs. L’équipe d’Allemagne est également forte, avec Ullrich et Zabel en point de mire, sans oublier un Kloden retrouvé. Ullrich aura probablement carte blanche dans la course, et Zabel deviendra la priorité en cas d’arrivée au sprint.

Les Belges compteront sur Van Petegem et Merckx, deux excellents baroudeurs qui tenteront de se glisser dans les coups. Les Hollandais joueront les cartes Dekker et Boogerd, scénario classique. Les Français alignent Brochard, redoutable dans un de ses (rares) bons jours, Moreau, Virenque (pas assez pentu pour lui), Chavanel et Voeckler. Ces deux derniers pourraient surprendre.

Parmi les autres outsiders, on note Popovytch, Hincapie, O’Grady, Totschnig, Rasmussen, Voigt, Julich et Vinokourov. Les Américains, privés d’Armstrong qui se consacre – dit-on – à ses enfants, ont donc un bon coup à jouer également.

Les Canadiens comptent quant à eux sur Gord Fraser, Michael Barry et Eric Wohlberg. Fraser est de loin celui qui a les meilleures chances, en espérant une arrivée au sprint. Barry devra quant à lui tenter de partir dans les échappées. Chose certaine, les Canadiens ont de meilleures chances à Athènes qu’aux Mondiaux, le différentiel de puissance d’équipe étant moindre dans le rapport 3 contre 5 coureurs de la même équipe maximum.

La liste des engagés est disponible ici.

6 – couverture médiatique : on a du mal à comprendre comment les télévisions canadiennes couvriront l’événement. Si on se fie aux couvertures de Sydney, le reportage sur le cyclisme sera probablement entaché d’interruptions pour couvrir les événements dans d’autres sports. C’est dommage, car il s’agit souvent, pour les autres sports, de qualifications.

Le site officiel des JO d’Athènes est ici.

Les nouvelles d’intérêt

À quelques jours de la course sur route des JO d’Athènes qui sera vraissemblablement une loterie et pour laquelle beaucoup trop de coureurs nourrissent des ambitions, quelques nouvelles qui ont retenues notre attention:

1 – Valverde 2e mondial au classement UCI! N’oublions pas que ce coureur a 23 ans. Ses victoires dans 3 étapes et au général du Tour de Burgos l’ont catapulté à cette position. Bon grimpeur, bon rouleur et bon sprinter, nous pensons que Valverde est le favori no1 de la course sur route samedi à Athènes. Et assurément un grand champion en devenir, au même titre que Popovytch et Cunego.

2 – Bruylands suspendu 48 mois, dont 18 ferme, pour contrôle positif à l’EPO en avril dernier. Rappelons que ce coureur avait terminé au début de ce mois 3e du Tour des Flandres. Après les cas de Millar et de Camenzind, voilà donc une autre tête importante qui roule. Devant le renforcement récent des contrôles et des méthodes de détection, arriverions-nous enfin à des tests plus fiables et surtout plus complets? Ajoutons que l’hormone de croissance et le THG seront détectés pour la première fois lors des JO d’Athènes, et que l’UCI a finalement ratifié la chartre anti-dopage proposée par l’AMA récemment. Des pas dans la bonne direction…

3 – Fort d’un excellent Tour de France (merci Voeckler), l’équipe Brioches-La Boulangère de Bernaudeau a trouvé un repreneur en la compagnie téléphonique Bouygues Telecom, un concurrent européen de Deutsche Telekom. Compagnie riche, voilà une nouvelle qui doit faire plaisir à Bernaudeau et surtout qui aide le cyclisme français. Bernaudeau n’a cependant pas su retenir les Chavanel qui joindront l’équipe Cofidis l’an prochain (une marge de manoeuvre dans le paiement des salaires ayant été dégagée par le licenciement de Millar…).

Camenzind : sortie par la petite porte

On voudrait parler d’autre chose, mais c’est encore ça qui revient à l’avant-plan: l’ex-champion du monde (1998) Oskar Camenzind a échoué un contrôle anti-dopage inopiné fait chez lui en Suisse il y a quelques jours, et a annoncé hier en conférence de presse qu’il mettait un terme à sa carrière. Entretemps, son équipe Phonak l’avait déjà congédié. Il est fort probable que Camenzind « préparait » ainsi, par de petites « cures » de santé, ses JO, ayant été retenu dans l’équipe nationale suisse.

Voilà une sortie par la petite porte de ce coureur qui, hier en conférence de presse, n’a pas cherché à présenter les arguments classiques de défense en pareille situation. Non, Camenzind a simplement annoncé, à 32 ans, qu’il se retirait, point à la ligne. C’est le seul point à son honneur selon nous : la sobriété du geste.

La Flamme Rouge ne déplorera pas la perte de ce coureur surprenant, aux performances inégales. Intouchable à certains moments de sa carrière, d’autres fois à la ramasse complète, on s’expliquait mal sa condition physique très inconstante. Dans ce contexte, son récent contrôle positif apporte un certain nombre de réponses.

Il conserve toutefois avec lui un palmarès peut-être maigre, mais constitué que de belles victoires : première grande victoire au Championnat de Suisse 1997, il remportait le titre de champion du monde à Valkenbourg en 1998, déposant 4 autres coureurs (Armstrong, Boogerd, Van Petegem et un Bartoli au sommet de son art) dans le final, excusez un peu. Il remportait, deux semaines plus tard, le Tour de Lombardie, la « condition » étant encore bonne…

Frappé par le fameux syndrôme du maillot irisé, il passait à travers sa saison 1999, faisant un bien piètre champion du monde. Il se retrouvait un peu en 2000, gagnant le Tour de Suisse. Le chant du cygne est venu en 2001, alors qu’il remportait sa dernière grande victoire en avril sur la Doyenne (L-B-L). Depuis (alors que les contrôles s’étaient renforcés suite aux descentes du Giro 2001 dans lesquelles il avait été pris), il n’avait rien fait de bon…

Allez, salut Oskar, et on ne s’ennuiera pas !

Perras remporte la Classique Louis-Garneau

Dominique Perras a remporté hier la 56e édition de la Classique Louis Garneau, anciennement appelé Québec-Montréal, la plus vieille et la plus longue course cycliste en Amérique du Nord. Sa première édition avait en effet eu lieu en 1931 et ses 260 kms représente toujours un défi de taille, même pour les meilleurs coureurs. Pour l’élite du cyclisme québécois, il faut remporter cette course puisqu’elle fait directement entrer le coureur dans l’histoire – modeste peut-être mais combien intéressante – du cyclisme québécois.

Champion canadien en 2003 sur le difficile parcours d’Hamilton, Perras, de l’équipe américaine Ofoto, inscrit donc son nom au palmarès de l’épreuve après une deuxième place en 2002. On est ravi de cette victoire de Dominique, un excellent coureur qui la méritait amplement. Dominique est parti en échappée dans un petit groupe avec environ 80 kms à faire dans la course. Le peloton, décidé de ne pas faire de cadeau, roulait derrière à pleine vapeur (entre 55 et 60km/h) pour revenir. Voyant la jonction imminente, Perras repartait de plus belle, emportant avec lui Mathieu Toulouse qu’il déposait dans le mur à 15% situé à 4 km de l’arrivée. Victoire de la plus belle façon donc pour Perras puisqu’en solitaire!

Au passage, Perras établissait un nouveau record pour l’épreuve puisque son temps, de 4h58minutes, est 2 minutes de mieux que Peter Mazur (champion du monde junior du clm en 2000) en 2002. Le peloton bénéficiait d’un léger vent de dos, vent qui était, sur les derniers 80 kms de la course, du côté droit, ne manquant pas de créer une belle bordure à gauche de la route!

Terminons en mentionnant bien humblement que La Flamme Rouge était de la course, et a terminé dans le 1er peloton, à environ 2 minutes de Perras. On doit d’ailleurs à ce dernier une fière chandelle puisqu’on s’est retrouvé, à environ 90 kms de l’arrivée, dans la pampa après être descendu aux voitures ravitailler. Le peloton ayant soudainement accéléré (dans une zone de ravito, c’est discutable côté fair-play…), nous éprouvions alors bien du mal à ré-intégrer le peloton, 150m devant, malgré notre vitesse de 55 km/h. C’est alors que Perras, juste derrière nous, nous a dit de prendre sa roue, qu’on allait remonter. Petit coup d’accélérateur, 60-62 km/h pendant une minute (et l’agonie qui accompagnait cette vitesse pour moi!) et c’était fait. Impressionnant! L’effort fut sans conséquence pour Dominique qui attaquait 10 bornes plus loin, mais dommageable pour moi puisque les premiers points de crampes apparurent presqu’aussitôt!

Les résultats de la course sont à suivre bientôt. Nous profitons de l’occasion pour remercier publiquement l’organisateur Louis Garneau d’avoir repris cette course en main, et d’en faire un aussi bel événement. Parce que cette Classique est un concentré – unique en Amérique du Nord – de l’essence même du cyclisme par sa distance, sa géographie (ville à ville) et son parcours historique (le Chemin du Roy). Trop souvent chez nous en effet le cyclisme est-il réduit à des critériums cadrant davantage avec le sport-spectacle qu’avec ce qu’il est fondamentalement. Pour La Flamme Rouge en tout cas, on puise, en s’alignant au départ d’une telle course, une motivation énorme d’enfin pouvoir en découdre sur une véritable grande course qui implique autre chose qu’une séance de musculation sur 60 bornes!

Quoi qu’il en soit, 200 coureurs étaient au départ hier matin, un succès énorme pour tout le cyclisme québécois. Des photos du départ sont disponibles ici, sur le site Veloptimum de notre confrère Guy Maguire qui nous a fait le plaisir de venir nous saluer hier matin dans l’aire de départ.

Classica San Sebastian

Répétition générale avant la course sur route des JO la semaine prochaine, la 24e édition de la Classica San Sebastian sera courue demain sur un parcours difficile et long de 227 kms. Au menu, les ascensions des cols de Orio (1,5 km avec un pourcentage moyen de 4,7%), de Garate (3 km, 7,3 %), d’Azkarate (5 km, 6,5 %), d’Udana (8 km, 3,6 %), de Jaizkibel (8 km, 5,7 %) et de Gurutze (2,8 km, 5 %). D’habitude, c’est dans le Jaizkibel que la course se décide, les bons descendeurs pouvant cependant se refaire dans la descente technique juste après la montée s’ils basculent pas trop loin de la tête.

Les favoris : Valverde (fort de son succès sur le Tour de Burgos), Bettini (vainqueur sortant), Astarloa, Freire (à domicile), Ullrich, Rebellin.

Les outsiders : Merckx, Di Luca, Basso, Dekker, Scarponi, Casagrande, Totschnig, Karpets, Mercado.

Sera intéressant à surveiller : Cunego.

Les absents : Armstrong, Mayo, Hamilton.

Pour la petite histoire, la Classica fut la première course professionnelle de Lance Armstrong, en 1992 (quelques jours après les JO de Barcelone). Il termina dernier, sous un déluge, se promettant cependant de revenir gagner. Ce qu’il fit en 1995.

Millar : l’addition est salée

La fédération britannique de cyclisme a rendu avant-hier sa décision concernant le cas de David Millar. Rappelons que Millar était passé aux aveux peu avant le Tour de France et que selon les normes UCI, des aveux sont passibles des mêmes sanctions d’un test positif.

Millar écope donc de :

– 2 ans de suspension (retour à la compétition prévu le 6 aoôt 2006)
– d’une amende de 1300 euros
– d’une disqualification à la Vuelta 2001
– d’une disqualification au Dauphiné 2003
– d’une disqualification de son titre de champion du monde du clm acquis à Hamilton l’an dernier

On juge l’addition très salée et on regrettera le traitement qu’on a offert à David Millar. La suspension nous apparaît particulièrement lourde, même si Millar, âgé de 27 ans, pourrait prétendre encore réaliser de belles choses dans le cyclisme dans deux ans, soit à 29 ans. Connaissant l’individu, il y a fort à parier qu’il annoncera sa retraite sportive tout simplement et se consacrera à autre chose, possiblement l’éducation des jeunes athlètes à propos du dopage.

Selon nous, il serait grand temps que les instances dirigeantes du cyclisme fasse la distinction entre contrôles positifs et aveux. Car si le dopage devrait être sévèrement puni (plus qu’il ne l’est actuellement), le passage aux aveux devrait être encouragé, notamment en prononçant des « circonstances atténuantes » lors des sanctions prononcées. Il faut en effet beaucoup de courage pour « étaler » la vérité et la sanction de Millar n’incitera aucun autre professionnel à parler de la culture du milieu lors des enquêtes, qui continueront donc de piétiner. L’omerta doit être brisée dans ce milieu, et l’UCI vient de rater une belle occasion de démontrer sa compassion envers des coureurs cyclistes qui ont les couilles de déballer ce qu’ils savent du dopage.

On annonce par ailleurs que Massimiliano Lelli, également coureur chez Cofidis, a été récemment placé en garde à vue dans les suites de l’affaire. À suivre…

Et on se perd carrément en conjectures à l’égard des apparentes fausses signatures dans le cas des procès-verbaux de Cedric Vasseur…

Ca recrute tout azimut!

La saison des transferts est ouverte depuis le début du Tour et à ce chapitre, c’est sans conteste Discovery qui est l’équipe la plus agressive. Voyez un peu: après avoir signé Popovytch, voilà que Axel Merckx, Danilo Di Luca et Levi Leipheimer sont en contacts avancés. Et on apprend ce matin que Sylvain Chavanel a également recu des offres de l’équipe américaine. Préparerait-on l’après Armstrong? Le recrutement de Popovytch pourrait le laisser sous entendre.

Côté Belgique, la nouvelle équipe Omega Pharma-Lotto a déjà mis sous contrat Van Petegem et McEwen. Cette nouvelle équipe émerge de la fusion de Lotto et de Bodysol-Brustor. Henk Vogels et Tom Steels pourraient les rejoindre sous peu sous ces nouvelles couleurs.

En Italie, on annonce que Liguigas fera un retour dans le peloton et que Garzelli a été approché pour être le leader de l’équipe qui aurait déjà signé avec Dario Cioni.

Chose certaine, on peut d’ors et déjà prévoir pas mal de changements puisque le nouveau et très critiqué UCI Pro Tour se met en place l’an prochain. Cette semaine sur La Flamme Rouge, nous vous proposerons d’ailleurs une critique du livre de Daniel Baal, Dans les coulisses du Tour, et parleront de ce nouveau circuit.

Beaucoup de changements, encore une fois!

Nouveau leader en François Bérubé dans notre pool de cyclisme ! Pointé en… 25e place à notre dernière mise à jour, François a marqué… 320 points (!!!) lors du Tour de France et des Championnats nationaux, lui permettant une telle remontée. Le tout sans Lance Armstrong dans son équipe, excusez un peu ! Il avait cependant Thomas Voeckler, Andreas Kloden, Francisco Mancebo, Carlos Sastre, Jan Ullrich et Erik Zabel.

La 2e place va à une bonne amie, Natalie Dagenais, ce qui nous fait rudement plaisir. Pointée 9e au dernier classement, la perf de Lance Armstrong lui aura permis un beau rapproché au général.

On croyait bien que Nicolas Fournier allait se maintenir un moment au sommet, il n’en fut rien vu la perf « décevante » de Jan Ullrich au Tour.

Avec 220 pts marqués sur le Tour, tous ceux qui l’ont choisi ont fait la bonne opération. Parmi les autres coureurs ayant engrangé un max de points durant la Grande Boucle, on note Kloden (94 pts), Basso (77 pts), McEwen (68 pts), Ullrich (66 pts), Voeckler (62 pts), Hushovd (58 pts), Azevedo (41 pts), Zabel (40 pts) et Boonen (32 pts).

La Flamme Rouge n’a pour sa part pas amélioré son classement, étant resté exactement à la même place après le Tour ! Aie aie aie.

Le classement :

* François Bérubé 688
* Natalie Dagenais 676
* Nicolas Fournier 659
* Chris North 593
* Robert Mayer 568
* Arianne Levasseur 548
* Réjean Asselin 544
* Pierre Beaudoin 541
* Paul Courtemanche 531
* Didier Mangin 529
* Cest Raoul 528
* Jean-P. Wauthier 500
* Lysanne Fratelli 500
* Raphaël Watbled 487
* Cyclick 481
* Dominique Paget 475
* René Rellier 471
* Éric Lehoux 460
* Marie-C. Grégoire 454
* Stéphane Tremblay 450
* Roger Filion 439
* Marc-Antoine Martel 428
* Étienne Gagnon 422
* Simon Lemay 418
* Alain Levasseur 407
* Sébastien Bosvieux 397
* Stéphane Martel 392
* Patrice Beaulieu 375
* Francis Lemay 374
* Tomas Marchetti 366
* Louis Potvin 365
* Luc Langevin 357
* Ronald Martel 354
* Éric Lepage 348
* Laurent Martel 348
* François Gaudreau 344
* Daniel Boivin 340
* Antoine Lord 334
* Marc Beaulieu 334
* Réjean Miousse 330
* Alain Potvin 322
* Maxime Caron 308
* Sylvain Lépine 274
* Alain Dauphin 212
* Luc Ostiguy 146

Les positions se fixent désormais, et ceux n’étant pas parmi les 20 premiers à ce stade-ci auront du mal à jouer le podium à la fin de l’année. Il reste toutefois pas mal de points à grapiller, notamment sur les 3 Coupes du monde du mois d’aoôt, lors des JO et sur la Vuelta, sans oublier les Mondiaux en octobre. Si certains ont déjà perdu le pool, personne ne l’a encore gagné !

Pour ceux désirant voir le détail des points de leur équipe, un fichier
est téléchargeable ici.

Merci de me signaler les erreurs, le cas échéant.

L.A. Confidentiel

laconfidentiel.gifFort de nos lectures intensives depuis une dizaine d’années sur le dopage dans le milieu du cyclisme, nous croyions en savoir un rayon sur ce sujet ; malgré cela, les auteurs Pierre Ballester et David Walsh réussissent à nous surprendre encore plus avec un livre, L.A. Confidentiel – Les secrets de Lance Armstrong – , qui nous éclaire de façon éloquente sur les dessous du cyclisme, en particulier de Lance Armstrong et son équipe.

Journalistes d’enquête aux méthodes similaires à celles du populaire cinéaste Michael Moore, les auteurs ont interviewé une impressionnante liste de personnes qui ont gravité dans l’univers d’Armstrong et son équipe ces dernières années et qui ont accepté de parler de ce qu’elles ont vu et entendu. Pas dêanalyses sanguines positives, pas dêaveux du principal intéressé, pas de preuves formelles de dopage et donc pas dêaccusations dans ce bouquin, mais plutôt un sacré étalage de faits vérifiables très troublants – et très convaincants – sur les pratiques et les performances d’Armstrong et de son équipe. Lêimpression générale qui se dégage du livre est quêArmstrong se positionne exactement comme Virenque le faisait face au dopage : du moment quêil nêest pas pris positif, que peut-on lui reprocher ? Il respecte les balises UCI. Le reste ne nous regarde pas…

Pourquoi est-il question dêArmstrong dans ce livre, et pas des autres ? Les auteurs justifient ainsi cette enquête approfondie, qui leur aura pris 3 ans de travail : « Miracle médical, cancérologues dubitatifs, mystère d’un contrôle positif qui tourne court, démêlés avec la justice française, performances physiologiquement inexplicables, mensonges avérés, vérités dissimulées, entourage sportif sulfureux, le tout dans une discipline sportive constamment écornée par l’actualité… Quel que soit l’angle d’attaque, surgissent immanquablement un problème, une question. (…) … le malaise était trop fort. Refuser d’enquêter aurait été une offense à notre métier. (…) Peut-être vous demanderez-vous pourquoi Armstrong plutôt qu’un autre, car ce n’est pas le seul champion controversé. Les réponses sont multiples, mais l’une d’elles est déterminante : si l’on ne peut croire en l’histoire d’un sportif de haut niveau qui a survécu à un cancer avant de devenir un espoir pour tous les malades qui en sont atteints, en qui croire alors ? Car après le Tour 1998, qui a vu le cyclisme toucher le fond, Lance Armstrong est devenu sa caution morale, pratiquement sa dernière chance. Depuis bien des années, il s’est même autoproclamé hérault de la lutte anti-dopage, distribuant cartons rouges et bons points. »

Nul doute que dans la foulée des récents événements sportifs et extra-sportifs sur le Tour de France, le bouquin nêa rien perdu de son actualité !

Le livre transpire la crédibilité tant on sent le souci, chez les auteurs, de présenter des faits vérifiables, d’exposer la situation sans toutefois attaquer l’homme lui-même. C’est ainsi qu’il n’est nullement question, dans ce livre, de la vie privée d’Armstrong, de son divorce, de ses enfants voire de ses revenus ou de ses sponsors. Non, le livre ne verse pas dans la facilité, dans les accusations gratuites et personnelles. C’est bien pour ça qu’il est aussi convaincant. Tout au plus peut-on déplorer certains passages, toutefois très rares au cours des 374 pages que compte ce livre, qui nous ont gêné en ce sens qu’on dépassait la simple présentation des faits pour glisser vers le jugement de valeur envers Armstrong.

Les faits les plus convaincants viennent des révélations de quelques personnes clefs de l’ex-entourage du champion, en particulier d’Emma O’Reilly, son soigneur et masseur de 1996 à 2000, dêEddy Coyle, physiologiste à lêUniversité du Texas et qui réalisé les tests sur Armstrong pendant plus de dix ans, et d’Antoine Vayer, diplômé du professorat de sport et analyste scientifique des performances en cyclisme. Voici quelques exemples éloquents de ce que vous apprendrez dans ce livre :

1 – affaire US Postal sur le Tour 2000. Armstrong a toujours nié avoir su ce qu’était l’Actovegin, ayant même déclaré qu’il avait dô chercher sur Yahoo! dans internet pour en apprendre plus. Ce produit était pourtant le deuxième sur la liste de 126 produits – à lêépoque licite – remis par le médecin de l’US Postal à la société du Tour juste avant que ne s’élance le Tour 2000…

2 – sur le Tour 2001, la liste de médicaments licites de l’US Postal remis à la société du Tour comportait… 119 produits différents, pour… 790 boîtes! Il s’agit du double de la consommation des équipes françaises, et d’un tiers de plus que les équipes italiennes… De telles quantités ne répondent, selon tous les médecins consultés, à aucune logique thérapeutique.

3 – selon le physiologiste Eddy Coyle, Armstrong a perdu tout au plus 4 kg lors de son traitement contre le cancer, et non 10 comme Carmichael et lui aiment à dire. Sa VO2max, de 82, et sa capacité respiratoire, de 5,9 litres, n’ont pas bougé non plus avant et après son cancer. La seule chose qui ait varié de façon importante selon lui, c’est l’efficacité de son pédalage (mechanical efficiency). Or, si le truc résidait à tourner plus vite les jambes, tout le monde s’y serait mis, et depuis longtemps, selon Greg LeMond, présent lors dêune présentation du Pr. Coyle. Car que se passe-t-il lorsqu’on tourne plus vite les jambes? On crée la dette d’oxygène, et vite. Lorsque Greg LeMond appris à ce physiologiste qu’Armstrong travaillait avec le Dr. Ferrari, Coyle eut ces mots « ça me rend malade » et « jêai envie de vomir »…

4 – Antoine Vayer a validé un modèle qui lui permet de prédire, avec une marge dêerreur de moins de 5%, les temps que feront les cyclistes sur des clm ou des ascensions de cols grâce à des calculs complexes tenant compte, entre autre, de la puissance développée, de la VO2max du coureur, de son poids total (corps et vélo), des conditions atmosphériques, de la condition de la route, etc, sous lêhypothèse que ces coureurs sont hautement motivés et feront lêépreuve « à bloc ». Selon lui, aucun être humain ne peut normalement produire 400 watts à la fin dêune étape comportant 3 ascensions majeures, dont la dernière est dêune durée dêau moins 20 minutes. Selon Vayer, il y a un « hit-parade » des coureurs cyclistes : « il y a le club des 380-400 watts, auquel appartiennent une trentaine de coureurs professionnels, et pour lesquels on peut déjà sêinterroger… mais bon, ça reste dans le domaine du possible. À 400 watts, cêest le top ten. Ensuite, le groupe des 420-450 watts, voire 470-480 watts, que Lance Armstrong maîtrise complètement. En 1997, on a obtenu 494 watts avec Ullrich dans la montée dêArcalis… ». Les récentes analyses de Vayer nous montrent quêArmstrong progresse encore, malgré les années qui passent…

5 – lors de son ascension victorieuse à Hautacam en 2000, Armstrong a généré une puissance moyenne de 457 watts, après 200 bornes de course. Cela équivaut à la force requise pour soulever alternativement dêune jambe puis de lêautre, et à hauteur de 1 mètre, un sac de 45kg attaché à chacun de ses pieds pendant 36 minutes 25 secondes (son temps dêascension), soit 2175 fois de suite sans aucune faiblesse… Impressionnant.

6 – utile à notre débat sur le taux dêhématocrite de Geneviève Jeanson à Hamilton : « Sêappuyant sur les expérimentations avec 42 sportifs de haut niveau et sur les extrapolations qui en découlent, Laurent Schmitt (professeur de physiologie) est formel : les variations des taux dêhématocrite vont de 2 à 3 points. On peut pousser à 4 pour prendre une marge de sécurité. Mais quoi quêil en soit, les athlètes ne peuvent pas avancer lêutilisation dêune chambre hypoxique pour expliquer quêils ont gagné 5 ou 6 points de taux dêhématocrite. Ce nêest pas possible ».

Précisons enfin quêune fois lêenquête terminée, les auteurs ont cherché à connaître la réaction de Lance Armstrong, et ont directement pris contact avec lui pour lui permettre de sêexpliquer. Armstrong nêa jamais répondu, comme son agent Bill Stapleton, une attitude qui lui valu dêêtre débouté dans sa récente tentative dêinclure un message écrit dans le livre. Notons que les auteurs, fair-play, ont rapporté pour chacun des sujets traités dans le livre les prises de position dêArmstrong dont ils avaient connaissance, par souci dêhonnêteté.

Bref, L.A. Confidentiel ne permet pas de conclure que le champion américain ou son équipe se dopent, loin de là. Mais il ébranle sérieusement le profane qui y perdra, au passage, énormément dêillusions. Le connaisseur nêest pas négligé non plus car hormis lêélément de surprise qui nêest plus là, les liens quêon peut faire avec divers événements des 10 dernières années dans le cyclisme nous permettent de comprendre bien des choses.

Conséquemment, il sêagit dêun ouvrage de référence incontournable pour celui qui a le désir et la volonté de poser un regard juste sur le cyclisme et sur un de ses grands champions, tout comme Secret Défonce dêErwan Manthéour ou Massacre à la chaîne de Willy Voet.

Armstrong pris dans la justice italienne?

On apprend aujourd’hui que Simeoni a été interrogé à la brigade antistupéfiants des carabiniers (NAS) de Florence dans le cadre de l’incident de course qui l’a opposé à l’Américain vendredi dernier.

La justice italienne se réserve le droit, à la suite de cette audition, d’ouvrir une procédure judiciaire à l’encontre d’Armstrong pour fraude sportive, violence privée et intimidation de témoin. Simeoni est en effet toujours un témoin important du procès Ferrari, toujours en cours en Italie.

Armstrong peut se payer de bons avocats, mais voilà une histoire intéressante puisqu’elle oppose David et Goliath!

Enfin, la réponse !

Depuis 3 semaines, on cherchait désespérement à savoir ou était et ce que faisait l’équipe US Postal dans les 3 semaines entre la fin du Dauphiné Libéré et le départ du Tour de France. Durant cette période en effet, Lance Armstrong et son équipe sont curieusement complètement disparus de l’actualité cycliste, aucun journaliste, à notre connaissance, ne faisant de reportage sur eux. Seul Johan Bruyneel accorda une ou deux entrevues vers le 24 juin, dont une à un journal espagnol. Tout au plus sait-on qu’Armstrong a fait un très court séjour aux États-Unis vers le 15 juin pour annoncer son nouveau sponsor, Discovery. Après cette conférence de presse, plus rien.

La réponse est venue du magazine Cycle Sport hier puisqu’on y rapporte qu’Armstrong était en fait en Suisse, dans la station alpine de St-Moritz (1,800m d’altitude), « s’oxygénant » un max avant la Grande Boucle. C’est le coureur Georg Totschning (qui n’a pas fait un mauvais Tour de France non plus…) qui rapporte l’information, ayant roulé avec l’Américain autour de la station.

Une information extrèmement intéressante lorsqu’on sait que St-Moritz est, depuis fort longtemps, le lieu privilégié ou travaille le Dr. Ferrari, ce dernier étant d’ailleurs présent parmi les quelques invités du champion américain lors de ses célébrations de la victoire dimanche soir dernier…

C’est surement ce qui a manqué à Jan Ullrich pour être dans le coup sur le Tour: un petit stage d’oxygénation à St-Moritz pour prendre l’air de la montagne…

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