Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 164 of 354

The Road Uphill

Le film cycliste "The Road Uphill" (90 min) est lancé aujourd'hui à travers le monde. 

Ce film met en vedette les frères Schleck dans leur quête de la victoire au Tour de France. L'histoire se concentre notamment sur la préparation physique et mentale en vue du Tour de France 2011. 

Je n'ai malheureusement pas d'information pour le moment sur la disponibilité du film en salle au Québec. À suivre !

Eddy Merckx, le plus grand

Passionné de cyclisme, je n'ai pourtant jamais eu d'idole dans ce sport, comme dans aucun autre d'ailleurs. L'aspect forcément "groupie" des gens qui ont une idole m'a toujours dérangé.

J'ai cependant admiré plusieurs cyclistes pro.

Stephen Roche, pour la classe de son coup de pédale, le plus fluide qu'il m'ait été donné de connaître

Greg LeMond, pour le talent brut et pour sa probité. Un talent vraiment hors norme.

Andy Hampsten, pour son intelligence, sa probité et sa réserve. Si tous les cyclistes pro avaient ses qualités personnelles et morales, le cyclisme professionnel n'aurait aucun problème. Un exemple.

Marco Pantani, pour avoir réinventé de style grimpeur et pour son panache. Dopé peut-être, mais certaines de ses ascensions demeurent tout simplement un récital. Avec Charly Gaul avant lui, il demeure le seul à avoir pu renverser une course par étape en une seule étape de montagne. 

Des coureurs que je n'ai pas vu en course, j'admire particulièrement Fausto Coppi (pour sa classe et son goût de l'innovation), Bernard Hinault (pour son mental), Luis Ocana (pour sa hargne de jamais ne s'avouer battu), Roger de Vlaeminck et Rik Van Steerbergen (de véritables hommes de fer).

Mais de tous, Eddy Merckx demeure à mes yeux le seul extra-terrestre de ce sport voire de tous les sports. 

Outre son palmarès, qui restera à jamais inégalé, outre ses dispositions physiques, phénoménales, c'est la discipline de ce coureur que j'admire avant tout. Il aura su mener sa carrière avec travail, abnégation, maitrise, rigueur et ce, année après année. 

Hier, Monsieur Merckx était élevé au rang de Commandeur de la Légion d'honneur par le président français Nicolas Sarkozy. 

Un hommage à mes yeux bien mérité. Pas juste pour son palmarès cycliste mais bien pour l'ensemble de son oeuvre comme coureur cycliste, mais aussi comme homme.

Comment résister de publier de nouveau Antoine Blondin lorsqu'il couvrait le Tour 1969, le premier d'Eddy Merckx ?

"Exact au rendez-vous que sa jeune légende lui a prescrit, sans hargne, rogne ou grogne, par le jeu naturel de dons hors du commun, Eddy Merckx allait son petit surhomme de chemin. L'enthousiasme unanime et polyglotte qui l'escortait alors prenait un sens (nous avons même déchiffré sur des pancartes brandies des exhortations en anglais). Il nous disait qu'à cet instant ce champion n'était plus particulièrement wallon ou flamand, français ou belge, mais qu'il appartenait tout bonnement au patrimoine universel de l'effort humain. Au même titre que les cosmonautes, qui vont s'envoler dans quelques heures pour la Lune, ne sont plus proprement des Américains envisagés comme tels, mais les délégués de l'espèce toute entière. Il y a quelque chose de la flamme olympique dans la petite mèche rubescente qui éclaire le crépuscule sur Lacq, où Eddy Merckx s'endort dans le berceau de pourpre où naissent les dieux vivants."

Comment ne pas évoquer cette superbe phrase, encore de Blondin, qui résume le mieux Eddy Merckx: "L'ennuyeux, avec Merckx, c'est que tout donner ça consiste à tout prendre."

Luis Ocana, un de ses adversaires les plus coriaces, aura, dans les années 1980 ces mots à propos d'Eddy Merckx: “Bon sang, je donnerai plusieurs hectares de mes terres pour le voir revenir 15 jours dans le peloton. Rien que deux semaines. Pour leur montrer à tous ces mignons ce qu‘était courir avec Merckx. Ce type était incroyable, nom de Dieu! Ils n’auraient pas le temps d’aller se faire friser les cheveux ou de se mettre des boucles d’oreille. Ils n’auraient plus qu’une envie : aller vite au lit pour récupérer, je vous le dis…

Eddy Merckx, tout simplement le plus grand. 

"Tout Eddy"…

Grandes lignes du palmarès d'Eddy Merckx

5 Tours de France

5 Tours d’Italie

1 Tour d’Espagne

4 Championnats du Monde

7 fois lauréat du Trophée Super Prestige Pernod

7 Milan San Remo

5 Liège Bastogne Liège

3 Flèche Wallonne

3 Gand-Wevelgem

2 Tour des Flandres

2 Tour de Lombardie

2 Amstel Gold Race

2 Het Volk

3 Paris Nice

1 Dauphiné Libéré

1 Tour de Suisse

1 Midi-Libre

A gagné toutes les courses professionnelles au moins une fois dans sa carrière sauf Paris-Tours. A gagné en moyenne une course professionnelle sur trois lorsqu’il en prenait le départ.

Pour en savoir plus

Un livre, un seul, à mon sens le meilleur livre, et de loin, écrit sur Eddy Merckx:

Eddy Merckx, homme et cannibale. par Rik Vanwalleghem et Joel Godaert. CGER, 213 pages. Nombreuses illustrations et photos inédites.

Tenues 2012: FDJ, Katusha et Vacansoleil

Peuvent mieux faire… 

Les cyclosportives en plein essor au Canada

C'est pour moi une excellente nouvelle: les cyclosportives sont en plein essor au Canada et la saison 2012 devrait être faste à cet égard.

Rappelons que les cyclosportives, ces épreuves de masse, chronométrées et habituellement sur des parcours présentant de réels défis, ont vu le jour en Europe il y a maintenant une trentaine d'années. La mythique épreuve La Marmotte a été créée en 1982 et ce fut l'une des premières en son genre. 

Depuis, les cyclosportives se sont beaucoup développées et surtout, se sont multipliées. On en retrouve désormais beaucoup, à l'année et dans tous les coins du monde, de la Cape Argus en Afrique du Sud en mars jusqu'au Défi Vélo Mag au Québec fin septembre en passant par le GranFondo New York aux États-Unis en mai et l'inévitable Étape du Tour en France en juillet. De nouvelles formules se sont également ajoutées ces dernières années, la dernière en date étant à ma connaissance celle de la Haute Route, une cyclosportive de sept étapes entre Genève et Nice, annoncée à juste titre comme "la plus haute et la plus difficile cyclosportive".

Et le Canada n'est pas en reste.

À l'Ouest, une nouvelle série est née, les "GranFondo Canada". On compte pour le moment deux grandes épreuves de ce label, soit le RBC GranFondo Kelowna et le RBC GranFondo Whistler. D'autres épreuves seraient en gestation du côté de l'Alberta pour 2012.

Il faut évidemment ajouter à ces épreuves de l'Ouest du Canada le GranFondo Axel Merckx qui se déroule dans la magnifique vallée de l'Okanagan, site de production des meilleurs vins de l'Ouest du Canada. Rappelons qu'Axel Merckx est marié à une Canadienne de la Colombie-Britannique et qu'il y passe donc beaucoup de temps. 

En Ontario, il y a le GranFondo Niagara qui jouit d'une certaine notoriété. 

Enfin, l'Est du Canada, particulièrement le Québec, n'est pas en reste avec plusieurs cyclosportives de qualité. On pense, par exemple, au magnifique Défi Vélo Mag dans le Parc de la Mauricie, une cyclosportive à découvrir autant pour la difficulté du parcours que pour les couleurs de l'automne au Québec. 

On compte également la Cyclo de Charlevoix en marge du Grand Prix fin mai, la Cyclo du Tour de Beauce, la Cyclo Louis Garneau en marge de la Classique Montréal-Québec, la Cyclo du Parc de la Gatineau en marge du GP Chrono de Gatineau, la Sherboucle sans oublier L'Échappée Belle, une formule originale puisque la seule cyclo à ma connaissance à être réservée uniquement aux… femmes !

Dans les provinces de l'Atlantique, le Cabot Trail Bike Tour est un incontournable, bien qu'organisé dans un esprit un peu plus "cyclotourisme".

D'autres projets sont en gestation, le plus important étant celui autour de la création d'épreuves cyclosportives entourant les GP World Tour de Montréal et Québec en septembre. La Fédération Québécoise des Sports Cyclistes affirmait également récemment vouloir développer davantage ce créneau et y nommait un nouveau directeur technique. Il est évident que le cyclosport peut générer de bons revenus pour une fédération et pourquoi ne pas exploiter cette option permettant de promouvoir la pratique du cyclisme, mais dans un autre contexte que la stricte compétition qui ne convient de toute façon pas à tous ?

Évidemment, certains pourront dire, à juste titre, que "l'esprit cyclosport" s'est quelque peu dilué au fil du développement de ce type d'épreuve. Il est vrai qu'on est désormais très loin de l'esprit des cyclosportives des années 1980 ou 1990 où une majorité de participants prenaient le départ avec la sacoche au guidon, le K-Way dans la poche et un peu d'argent aussi, question de s'acheter une bière fraiche le long du parcours, le chrono étant secondaire. Les cyclosportives sont devenues, au fil du temps, de véritables compétitions où ça roule très vite puisque chaque participant a des ambitions au niveau de son "meilleur temps personnel". C'est un corollaire inévitable de la démocratisation des techniques d'entrainement, du matériel de pointe, des clubs et… des systèmes de chronométrage! 

Je demeure toutefois convaincu que le cyclosport peut contribuer très largement à l'essor du cyclisme voire peut représenter une forme de salut pour les fédérations en mal de coureurs licenciés. Et je demeure convaincu que l'esprit cyclosport demeure dans une certaine mesure, la majorité des participants luttant d'abord et avant tout contre eux-mêmes plutôt que contre les autres. Le développement de ce créneau au Québec est en ce sens une excellente nouvelle pour tous. Je suggère toutefois aux organisateurs de cyclosportives au Canada de ne pas hésiter de proposer de réels défis sportifs aux participants, par exemple en allongeant les distances. 110, 120 voire 130 kms apparaissant un minimum, l'idéal tournant selon moi sur des distances dépassant les 150 bornes.

Vers une restructuration du cyclisme sur route professionnel?

Pour une fois, les récents propos de Johan Bruyneel m'ont paru soulever un débat important dans le monde du cyclisme sur route professionnel

En effet, je n'ai que très rarement partagé l'opinion du directeur sportif belge au cours des dernières années. Il est, par exemple, un fervent défenseur de l'usage des oreillettes en course. Je m'y oppose fermement, estimant qu'elles tuent la course cycliste. J'ajoute que j'estime l'opinion de Bruyneel intéressée: lorsqu'on dirige une des formations les plus puissantes du peloton, à même de gagner les plus grandes Classiques voire les grands tours, on a intérêt à ce que les oreillettes soient permises en course. Dans ce contexte, son opinion me paraît peu objective et, du coup, peu crédible.

Mais cette fois, Bruyneel soulève un point légitime qui touche l'avenir même du cyclisme: sa gouvernance. Et plus précisément, la redistribution de la richesse parmi les principaux acteurs du sport.

Les voix se sont multipliées ces dernières semaines autour du problème de gouvernance du cyclisme. Bruyneel l'a évoqué. Plus récemment, Zdenek Bakala, propriétaire de l'équipe belge Omega Pharma/Quick Step, en a rajouté une couche: si des changements ne sont pas opérés prochainement, une nouvelle ligue de cyclisme professionnel pourrait voir le jour. Certains ont déjà évoqué cette possibilité et manifesté leur intérêt de créer une telle ligue, comme le groupe Rothschild's

Le problème, la source d'insatisfaction des groupes sportifs ? La redistribution des droits télé. 

Le raisonnement de Bruyneel et de d'autres est simple: les coureurs cyclistes, les équipes cyclistes sont les acteurs principaux d'un grand spectacle, le cyclisme professionnel. Or, les revenus, dont la principale source sont les droits télé, vont aux organisateurs de courses cyclistes, les deux plus importants étant Amaury Sport Organisation (ASO) et RCS Sport.

Les droits télé sont en effet d'immenses sources de revenu pour le Groupe Amaury, propriétaire de Amaury Sport Organisation, filiale d'organisation d'événements sportifs du Groupe et qui organise notamment le Tour de France, la Vuelta, Paris-Roubaix, Paris-Nice, Paris-Tours, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de l'Avenir, le Tour du Qatar, le Dauphiné Libéré, le Critérium International, entre autres ! En 2012, ASO touchera 24,4 millions d'euros de droits télé uniquement pour le Tour de France ! Au total, le seul Tour de France génèrerait environ la moitié (50%) de tous les revenus du Groupe Amaury, grand groupe de presse français propriétaire, outre d'ASO, de nombreux journaux et magazines dont L'Équipe et Le Parisien. 

Bref, machine à fric, le Tour de France ? De toute évidence, oui. Sans le Tour de France, le Groupe Amaury ne serait tout simplement pas ce qu'il est. L'idée de Géo Lefevre en 1902 avait servi les buts d'Henri Desgrange qui voulait vendre son journal L'Auto et ainsi concurrencer le journal Le Vélo. 110 ans plus tard, on peut dire que c'est réussi ! 

Mais Bruyneel et d'autres propriétaires veulent désormais leur part du gâteau. Surtout, disent-ils, que la recherche de sponsors est devenue très ardue dans le contexte économique actuel. Que les équipes cyclistes sont menacées. Et donc les coureurs.

Ce n'est pas faux: en Espagne, en Italie, en Allemagne, les équipes cyclistes professionnelles sont beaucoup moins nombreuses. Le chômage, parmi les coureurs cyclistes, est élevé. Si le peloton World Tour s'en sort, c'est que d'autres équipes cyclistes se forment: en Australie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au… Kazahkstan !

Bref, la question d'un partage plus équitable des revenus du sport cycliste professionnel est-elle légitime ? Je pense, comme Bruyneel, que oui. Et que c'est le bon moment de porter cette question à l'avant de la scène.

L'UCI a-t-elle un rôle à jouer ? Je pense également que oui. C'est à l'UCI que revient la légitimité de parler au nom de toutes les équipes cyclistes professionnelles. C'est l'UCI qui a la légitimité de parler avec ASO et RCS et de porter ces questions à leur attention. 

La solution ?

Elle est simple: trouver une façon équitable de rediriger une partie des profits, dont la majeure partie provient des droits télé, des grandes courses cyclistes de ce monde vers les équipes professionnelles et ses principaux acteurs, les coureurs. 

N'est ce pas ce que la plupart des grands sports professionnels de la planète – football, baseball, basket, hockey, F1, football américain – font avec les revenus tirés de la vente de billets et de produits dérivés ? En l'absence d'une telle possibilité pour le sport cycliste en raison de la nature même du sport (pas de stades et on voit mal comment facturer le bord de route aux fans!), les droits télé deviennent la source de revenus à partager. 

Bref, je suis pour une fois d'accord avec Johan Bruyneel: les coureurs sont les principaux acteurs du sport cycliste professionnel. Dans ce contexte, il apparaît normal qu'une partie des profits générés par la présentation d'un tel spectacle leur revienne. Plus que jamais, il faut que l'UCI entame des pourparlers avec les grands organisateurs de courses cyclistes pour négocier ce partage. Les organisateurs de courses cyclistes ayant leurs défis, le partage des revenus risque fort d'être un long et difficile débat au cours des prochaines années. Mais nécessaire pour le développement du sport cycliste professionnel.

Nouvelles tenues 2012: Omega Pharma et Cofidis

Plutôt réussi dans le cas d'Omega Pharma-Quick Step, bien que le logo Quick Step jure un peu dans l'ensemble puisque la couleur bleue ne s'agence pas avec les autres.

Chez Cofidis, ça demeure moyen. Trop de rouge, et pas assez de blanc. L'ajout d'une troisième couleur donnerait du pep à l'ensemble !

10 cadeaux de Noel pour le cycliste de goût

C'est un classique sur La Flamme Rouge à l'approche de Noel, voici, dans le désordre, mes dix suggestions de cadeau pour le cycliste de goût et qui aime le bel objet. Question de s'amuser un peu, bien sûr. Pour ceux qui les auraient manqué, voici mes suggestions en 2009 et en 2010. Ha oui ! Pour ceux qui me le demande parfois: et non, je n'ai toujours pas mon fameux tire-bouchon Campagnolo couleur bronze tant désiré !

1 – Assos Skin Repair. Un nouveau produit, et un produit qui fonctionne ! Si, comme moi, vous êtes un adepte des longues heures de selle, voici un must absolu afin de prendre soin de vos parties intimes… et de pouvoir repartir le lendemain. C'est du Assos, donc c'est du sérieux.

2 – Couvre-chaussures "pluie" Assos. Encore du sérieux de la société suisse. Rien de plus désagréable que d'avoir les pieds mouillés de longues heures. Ces couvre-chaussures, sans être 100% efficace (cela n'existe pas), vous permettront d'être au sec pendant que vos petits copains seront déjà "au jus". Confort garanti.

3 – T-Shirt Merckxtallica. Pour se faire remarquer comme fin connaisseur de cyclisme, on fait difficilement mieux. Sensations garanties… auprès des mecs!

4 – Chaussures de ville Eddy Merckx. Là encore, le détail qui tue et qui vous situe tout de suite le passionné de cyclisme. Et elles ont de la gueule, ces godasses! Disponibles au printemps prochain.

5 – Roues Campagnolo Shamal Ultra. Parce que côté polyvalence, durabilité, résistance, look et prix, on fait difficilement mieux. Des roues virtuellement indestructibles, légères, bonnes partout, et vous pouvez en plus y mettre des pneus ou du tubuless. Le bonheur, quoi !

6 – Cocottes de couleurs Token. Où comment relooker votre vélo à petit prix, question de vous distinguer de la concurrence. De plus en plus présent dans le peloton pro !

7 – Chaussures de cyclisme pour l'hiver Glacier RD de Louis Garneau. Parce que se geler les orteils n'est jamais agréable et parce qu'on peut encore, avec des automnes sec comme celui qu'on a connu cette année au Québec, rouler dehors en décembre. Laçage interne, semelle isolante, Thinsulate, imperméable, de quoi allonger vos sorties en toute quiétude.

8 – Veste sportswear Castelli Meccanico. La classe, tout simplement. Parfait sur un pantalon jean… avec les godasses Merckx !

9 – Guidon Deda Alanera. Un magnifique objet. C'est cher, ça ne s'ajuste pas tellement, mais c'est la classe, là encore. À condition de virer l'affreux porte-compteur du devant.

10 – Capteur de puissance Polar-Look Keo Power. Parce que le monopole SRM dans le domaine des capteurs de puissance m'a toujours déplu et agacé. Avec le système Polar-Look, concurrencé par le système Garmin Vector récemment lancé lui-aussi, SRM a enfin de la concurrence. Facile d'installation, le système est également sans fil et permet de mesurer la puissance différentielle de chaque jambe. Il est également facilement interchangeable d'un vélo à un autre. Brillant. J'en veux un.

100 000 euros pour Liège-Bastogne-Liège?

Dernière nouvelle: une partie du contenu des échanges courriel entre Vinokourov et Kolobnev publié sur CyclingNews. Ca sent mauvais, très mauvais.

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Le journal suisse L'Illustré affirme avoir la preuve, via des échanges courriels entre les deux intéressés, qu'Alexandre Vinokourov a acheté à Alexander Kolobnev sa victoire sur Liège-Bastogne-Liège en 2010. Au moment d'écrire ces lignes, l'article n'était pas encore disponible sur le site internet du journal suisse.

Dans un courriel apparemment en possession du journaliste, Kolobnev aurait fourni à Vinokourov, le lendemain de la course, ses numéros bancaires de la banque suisse BSI de Locarno afin d'être payé. 

Évidemment, Vinokourov a réagi en niant tout en bloc, estimant qu'il s'agissait là d'une nouvelle tentative de "salir sa réputation"

Pressé de réagir lui-aussi, Pat McQuaid, président de l'UCI, est resté pour le moment prudent tout en affirmant que si des preuves étaient avancées, il pourrait y avoir des poursuites voire des sanctions pour les deux coureurs.

Rappelons que Vinokourov a été suspendu en 2007 pour une durée de deux ans suite à un contrôle positif aux transfusions sanguines. En 2006, il faisait partie de l'équipe Liberty Seguros de Manolo Saiz, prise de plein fouet dans l'Affaire Puerto. Kolobnev, pour sa part, est un coureur irrégulier, capable de performances surprenantes sur les courses d'un jour et particulièrement lors des Mondiaux dont il fait presque une fixation. Il a été contrôlé positif au dernier Tour de France pour usage d'un diurétique mais a été condamné par sa Fédération à une simple amende. 

Que penser de tout ça ?

Ceux qui connaissent bien le cyclisme ne se surprendront jamais des "arrangements" entre coureurs avant et pendant les courses. Les critériums d'après-Tour ont toujours fonctionné sur ces bases, sans que cela ne choque grand monde. Chaque fois, l'histoire est la même: on laisse les coureurs "amateurs" locaux faire vibrer le public via une échappée en début de course, on revient dessus dans le final, les coureurs s'étant illustrés sur le dernier Tour prennent alors le relais et "s'expliquent" entre eux à l'arrivée sachant que les places ont été attribuées avant le départ. Et on permet au meilleur coureur local d'assurer une bonne place. 

Véritable spectacle plutôt que course cycliste, les arrangements sur les critériums d'après-Tour ne m'ont jamais choqué outre mesure, notamment parce que ces arrangements sont connus de (presque) tous.

D'autres arrangements sont souvent faits sur de plus grandes courses et là, je m'insurge. Car cela viole l'esprit même du sport, "que le meilleur gagne". Cela fait également primer l'argent sur le sport. 

Ces arrangements sont souvent faits lors des courses par étapes parce que divers enjeux les ponctuent. Ainsi, deux coureurs échappés dans le final d'une étape particulière pourront "sceller" une alliance – avec transfert d'argent au besoin – si l'un des deux coureurs a un intérêt pour l'autre, par exemple pour éliminer un adversaire pris derrière dans le peloton ou pour assurer un classement particulier. J'ai toujours pensé, par exemple, que Pantani avait "acheté" Guerini pour qu'il roule dans l'étape de Val Gardena sur le Giro 1998, ceci afin d'essayer de distancer un Tonkov qui restait une sérieuse menace pour le Pirate au général. Sur le dernier Tour, il n'est pas impossible que par moment, Contador et Samuel Sanchez aient pu s'entendre également.

Ces arrangements demeurent, du moins à ma connaissance, plus rares sur les grandes courses d'un jour.

Si Vinokourov a bel et bien "acheté" sa victoire à Liège-Bastogne-Liège à Kolobnev, je suis d'avis que cela mérite une sanction très sévère de la part de l'UCI.

Surtout que Vinokourov ne présente pas un dossier très net au cours des dernières années. Je n'ai jamais trop aimé ce coureur et je continue de douter des moyens qu'il utilise pour parvenir à ses fins, ainsi que de ses motivations profondes. Vinokourov me semble être doté d'une ambition démesurée, d'une soif de pouvoir et de contrôle. Préparant son retour de suspension fin 2009, il n'avait pas ménagé ses moyens pour reprendre le contrôle de l'équipe Astana alors dirigée par Johan Bruyneel. Les rebondissements – annonce de sa retraite puis volte-face puis prise de bec avec les dirigeants d'Astana – après sa chute cet été au Tour de France sont aussi une preuve du caractère assez spécial de l'individu. Enfin, plus récemment encore, on apprenait que Vinokourov se portait candidat à l'élection du gouvernement de son pays, le Kazakhstan. Rien de moins !

Tout cela me laisse croire que Vinokourov ne lésinera jamais quant aux moyens à utiliser pour parvenir à ses fins et qu'en ce sens, on peut raisonnablement douter de sa moralité. Pas un individu avec qui j'aimerais me faire photographier en tout cas !

SpiderTech 2012: une année de transition?

Le 2 décembre dernier était présentée à Toronto la version 2012 de l'équipe canadienne SpiderTech qui évolue, rappelons-le, sur le circuit UCI Continental pro

L'effectif 2012 comporte 16 coureurs, soit 13 qui étaient déjà présents en 2011 ainsi que trois nouvelles additions.

Six coureurs quittent donc l'équipe, soit Mark Batty, Zach Bell, Bruno Langlois (annoncé chez Louis Garneau en 2012), Andrew Randell (retraite), Svein Tuft (transfert chez GreenEdge) et Charly Vives (transfert chez Louis Garneau). Le départ de Tuft est évidemment ce qui porte le coup le plus dur à l'équipe SpiderTech cette année.

Treize coureurs restent: Ryan Anderson, David Boily, Guillaume Boivin, Flavio De Luna, Lucas Euser, Martin Gilbert, Hugo Houle, Kevin Lacombe, Simon Lambert-Lemay, Pat McCarty, François Parisien, Ryan Roth et Will Routley. Sept coureurs québécois sur les 16 coureurs de l'équipe, SpiderTech conserve donc un fort noyau de coureurs de La Belle Province.

Les trois coureurs qui s'ajoutent sont les Américains Bjorn Selander et Caleb Fairly ainsi que le Suisse Raymond Kunzli.

Le World Tour en 2013 ?

Que penser de l'équipe SpiderTech en 2012 et du récent recrutement ? 

Première chose, on peut penser que Steve Bauer, manager général, ne l'a pas eu très facile durant l'intersaison. Pour progresser vers le World Tour, ambition avouée de l'ex-maillot jaune canadien, l'argent est le nerf de la guerre. En l'absence, à ma connaissance, d'une annonce à ce sujet, le budget dont disposait Steve Bauer est probablement resté à peu près le même qu'en 2011. Bauer a donc dû composer avec les moyens qui étaient les siens pour 2012. 

On se rappellera que je m'étais pris à rêver de la venue d'un Mike Barry par exemple… dont on attend toujours qu'il annonce son équipe en 2012.

Deuxièmement, je pense que dans ce contexte, Bauer a su faire les bons choix et présente, en vue de 2012, une équipe qui lui permettra d'obtenir de bons résultats en attendant des jours meilleurs au niveau du budget. 

Avec les Boivin, Houle et Boily, 2e du Tour de l'Avenir en septembre dernier rappelons-le, Bauer sait qu'il dispose de grands talents en devenir au Canada et qu'il peut bâtir sur ces coureurs, pourvu de leur fournir un environnement et les chances de progresser au plus haut niveau. Il ne pouvait se permettre de perdre des coureurs de ce niveau. Simon Lambert-Lemay est peut-être un pari actuellement plus risqué, ce dernier n'ayant pas connu une grande saison 2011.

Avec les Parisien, Gilbert, Roth, Routley, Euser, De Luna et surtout Lacombe, Bauer possède des coureurs qui peuvent surprendre et faire de bonnes places dès le printemps prochain. Ces coureurs sont les piliers qui devront assurer une visibilité à l'équipe durant toute la saison 2012 en se montrant régulièrement bien placés. J'avoue un faible pour Kevin Lacombe, un coureur doté d'un énorme moteur et d'un mental de battant, pour preuve ses épreuves personnelles pour se reconstruire après de graves chutes en course, la dernière l'an dernier lors du critérium des Canadiens

Enfin, les trois nouvelles recrues me semblent des bons choix compte tenu de la marge de manoeuvre dont disposait Bauer. Selander, 24 ans en janvier prochain, est jeune et débarque après deux saisons chez RadioShack, sur le circuit World Tour. Si sa venue est, du point de vue de l'intéressé, probablement perçue comme une régression, il aura surement l'ambition et la motivation de s'illustrer afin de faire rebondir sa carrière. Son expérience du plus haut niveau pourra contribuer à tirer toute l'équipe dans le bon sens.

C'est un peu la même chose avec Caleb Fairly, 25 ans en février prochain, qui arrive après un an passé chez HTC et la saison 2010 chez Garmin. Espérons que ce coureur aura à coeur de bien faire, d'une part pour lui, d'autre part pour l'équipe SpiderTech.

Je connais moins Raymond Kunzli, un coureur suisse de 27 ans. 

Ne pas se louper à Québec et Montréal

Bref, je pense qu'on peut conclure que l'équipe SpiderTech 2012 demeure, de loin, la formation la plus forte sur la scène du cyclisme canadien. Ceci étant, Steve Bauer veut jouer dans d'autres ligues, européennes celles-là, et présente à cet égard un effectif équilibré avec de nombreux jeunes talents prometteurs. Ceci étant, on est encore loin d'une équipe pouvant prétendre au statut World Tour et à une éventuelle participation au Tour de France. Pour cela, Bauer devra internationaliser son équipe en recrutant des coureurs de premier plan en Europe, et donc disposer de budgets plus conséquents. 

C'est son défi en 2012: galvaniser ses troupes, dont certains ont beaucoup de potentiel, pour se faire remarquer le plus possible ici sur la scène canadienne (le Tour de Beauce, les GP de Québec et Montréal, les Canadiens, etc.) et sur la scène européenne afin de convaincre un grand sponsor canadien d'investir dans son équipe en 2013. En ce sens, l'équipe SpiderTech ne peut se permettre, selon moi, de se louper de nouveau sur les GP de Québec et Montréal en 2012. Il faut se montrer les boys !

Correction en date du 6 décembre

Kevin Field, directeur sportif, m'informe que Zach Bell demeure aussi avec l'équipe en 2012, portant le nombre de coureurs de la formation à 17. Merci pour cette précision.

Le Tour de l’actualité

1 – Confirmé: le cycliste Miguel Agreda, qui évoluait en 2011 dans l'équipe Garneau, a été convaincu de dopage à l'EPO ainsi qu'à l'éphédrine. Il a été suspendu à partir du 20 octobre pour une durée de deux ans, conformément aux règlements actuellement en vigueur.

2 – Ca n'arrive pas qu'au Québec chez les amateurs: en France, les coureurs cyclistes amateurs de premier plan Grégory Barteau (le fils de Vincent Barteau, porteur du maillot jaune du Tour 1984 pendant… 12 jours!), récent stagiaire chez Landbouwkrediet, Carl Naibo, ancien coureur chez Ag2R La Mondiale ainsi que Joann Ruffine, champion de Guadeloupe en titre, ont aussi été récemment piqué au contrôle pour usage d'EPO, rien de moins. 

Quant on se regarde on se désole, quant on se compare on se console… mais rien de bien intéressant pour se consoler de pareilles bêtises.

3 – Dopage toujours, une nouvelle affaire se développe en France autour de l'équipe amateur Big Mat. Le médecin de l'équipe, Philippe Bedoucha, serait soupçonné de traffic de produits dopants. On annonce qu'une dizaine de coureurs seraient entendus, dont Arnold Jeannesson qui s'est illustré sur le dernier Tour de France pour son équipe FDJ.

Voilà encore une autre affaire qui ne fait rien de bon pour l'image du cyclisme en France.

4 – Dopage encore. Selon Pat McQuaid et l'UCI, d'autres coureurs pourraient prochainement être suspendus en raison de fluctuations irrégulières sur leur passeport biologique. Rappelons notamment que Franco Pellizotti a été parmi les premiers à faire les frais de ce nouveau moyen utilisé par l'UCI dans la lutte contre le dopage. 

Enfin ! Mais on pourra se surprendre de la déclaration de Pat McQuaid, lui qui s'élève toujours contre les fuites dans les médias. Sur ce coup-ci, c'est lui même qui annonce la couleur !

5 – Dopage bis. Intéressant que les récents propos du directeur de l'AMA, David Howman, qui estime que ceux qui se font piquer au contrôle sont encore les "dopés simplets", c'est à dire les coureurs faisant peu attention aux protocoles qu'ils utilisent. Cela suggère que le dopage utilisé au plus haut niveau demeure et qu'il est très, très sophistiqué, permettant à ceux qui le pratique de passer entre les mailles du filet. 

Si des signes encourageants ont été observés cette saison dans le peloton World Tour, la vigilance demeure de mise!

6 – Dopage toujours (décidément…). Le TAS a récemment entendu Alberto Contador et les avocats de l'UCI dans la cause de l'usage de clenbuterol sur le Tour 2010. Restez calme, Contador sera blanchi selon moi: le doute raisonnable.

Le TAS rendra par ailleurs dans les prochains jours son verdict dans l'implication de… Jan Ullrich dans l'Affaire Puerto. Ses vieux démons viennent le hanter de nouveau… pour preuve, Ullrich songerait à tout avouer afin de laver sa conscience et repartir en neuf

Je pense que si Ullrich parle, c'est qu'il aura reçu les garanties nécessaires pour ne pas faire l'objet d'autres poursuites. Il se sera également assuré du délai de prescription afin de préserver son palmarès sportif. 

À quand maintenant le tour de Lance Armstrong pour boucler la boucle sur le cyclisme de la fin des années 1990 et du début des années 2000 ?

7 – Ivan Basso enchainerait le Giro et le Tour en 2012. Je ne comprends pas de telles décisions: il a gagné deux Giro, mais jamais le Tour. À presque 35 ans, je pense qu'il faut savoir choisir et se concentrer sur un seul objectif, une victoire ou un podium valant mieux que deux accessits. À sa place, j'aurais opté pour le Giro et j'aurais laissé le Tour à Nibali, ce dernier ayant fait bonne impression sur l'épreuve en 2010. 

8 – Les Championnats canadiens de cyclisme sur route auront lieu, pour les trois prochaines années, en Beauce, d'abord à Lac-Mégantic en 2012 puis dans le secteur de St-George de Beauce en 2013 et 2014. Voilà une bonne nouvelle puisque l'organisation de cet événement a été confiée aux organisateurs du Tour de Beauce, cette épreuve étant un des fleurons des courses cyclistes en Amérique du Nord. La région de la Beauce présente également un profil accidenté, ce qui devrait permettre d'organiser des courses sélectives. À ne pas manquer ! 

9 – Bracelet Power Balance. Ces bracelets ont été à la mode parmi la communauté cycliste surtout durant l'été 2010.J'avais déjà émis des doutes quant à l'efficacité de ces machins. On apprend que la compagnie à l'origine de ces bracelets vient récemment de faire faillite, ses dirigeants ayant admis que c'était en fait une arnaque. La justice américaine aurait ordonné à l'entreprise à verser 57 millions de dollars aux utilisateurs floués

10 – Un groupe Shimano 11 vitesses avec transmission électronique sans fil serait en préparation pour les prochains mois. C'est du moins ce que laisse croire de nombreux blogs spécialisés

11 – Reportage sur l'usine Campagnolo vue de l'intérieur. Rare.

Mavic sur Paris-Roubaix

Robert Marchand, centenaire et alors ?

Exceptionnel ! Robert Marchand, aujourd'hui 100 ans, s'offre, comme cadeau d'anniversaire, de s'attaquer au record de l'heure dans sa catégorie, les centenaires. Objectif ? Couvrir entre 25 et 30 kilomètres dans l'heure. Incroyable!

S'il fallait encore s'en convaincre, l'homme n'est pas banal. Né le 26 novembre 1911, M. Marchand a pratiqué, jeune, la gymnastique, puis a dû fuir la France lors de l'Occupation. Réfugié au Vénézuela, il a ensuite passé quelques années au Canada comme bucheron, avant de retourner en France pour être maraicher et prendre sa retraite à… 89 ans !

Précisions également que M. Marchand vit seul, de façon autonome et roule environ 7000 kms par an sur son vélo. Récemment, c'est encore sur 100 bornes parcourus à 25 de moyenne qu'il se faisait plaisir.

Alors je dis "ALLEZ ROBERT!", bon courage pour le record de l'heure, joyeux anniversaire et surtout, longue vie à vous! Vous êtes tout simplement une inspiration pour moi.

 

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