Notre collègue Frédéric Porteleau nous a fourni des chiffres plus précis concernant les performances de Vinokourov à la récente Vuelta, des chiffres qui permettent de nuancer les propos récemment tenus par Frédéric Grappe dans Vélo Magazine. Selon le modèle de calcul de Porteleau, un modèle validé avec succès aux puissances observées sur le capteur SRM, Vinokourov a développé une puissance maxi de 460 watts sur la Vuelta, dans le col de la Cobertoria. C’est 15 watts de plus que les 445 qu’il avait développé sur le Tour 2003, alors échappé avec Iban Mayo dans le Peyresourde. Le vent fort sur les dernières étapes de montagne sur la Vuelta cette année empêche d’obtenir d’autres mesures de la puissance, mesures qui nous auraient permis de confirmer ce gain de puissance. 15 watts à ce niveau, ce n’est évidemment pas négligeable comme gain. De là à parler d’une explosion de son potentiel, il y a un pas que Grappe a franchi peut-être un peu trop facilement. Ceci étant, il apparaît aujourd’hui clair, à la lecture de ces analyses de puissance, que Vinokourov a été à son meilleur durant la dernière semaine de la Vuelta, développant une puissance quelque peu suspecte pour un coureur de ce gabarit. Malgré ce petit débat d’experts quant à la puissance réelle développée, l’approche du calcul des puissances nous apparaît réellement prometteuse pour du moins identifier les coureurs suspects. Car le corps humain a ses limites. Quant à la crédibilité de Messieurs Porteleau et Vayer, elle est intacte selon nous: dans un style parfois provocateur nous l’admettons, ils ont su, depuis maintenant presque 10 ans, dire les vrais choses. Les affaires de dopage qui s’accumulent à un rythme effarant depuis de nombreuses années ne font que confirmer qu’ils avaient – et ont toujours – raison.
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