Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Affaire Picard: une infinie tristesse

Autant vous le dire d’entrée de jeu: Dominic Picard est d’abord un ami de mon frère, puis est aussi devenu le mien, beaucoup à cause de notre passion commune pour le cyclisme.

Sherbrookois comme nous, ayant fait ses premières sorties à vélo dans notre roue au début des années 1990 en Estrie, je ne cacherai à personne que c’est avec plaisir que je retrouvais et que j’échangeais avec Dominic lorsque nous nous retrouvions sur une même ligne de départ ces dernières années.

C’est une question de valeur, de principe: je ne renie pas mes amis.

C’est vous dire à quel point la nouvelle d’hier – le CCES a trouvé Dominic coupable de dopage au tamoxifène et au clenbuterol, et l’a suspendu pour 3 ans et 9 mois – me consterne et m’attriste profondément.

Qu’il soit mon ami ou pas, cela ne change au fond strictement rien à ma pensée sur le dopage, que vous connaissez tous si vous lisez ce site depuis un moment (il existe depuis 2003): il n’y a aucune excuse valable qui ne tienne pour un tel geste.

Je n’accepte pas le dopage dans le sport, ce manque de respect pour ses adversaires (car c’est aussi de ça qu’il s’agit), et comptez sur moi pour continuer de le dénoncer, et pour continuer de sensibiliser les lecteurs de ce site sur ses dangers.

Alors évidemment, si je me sens aujourd’hui trahi, c’est surtout une infinie tristesse qui me domine face à cette situation.

Pour le cyclisme d’abord: encore une fois, notre sport morfle. Cette fois-ci, c’est le cyclisme sur route au Québec, parmi le peloton Maitre, composé entièrement de coureurs qui ne passeront jamais pro. Car si plusieurs histoires de dopage ont secoué le cyclisme sur route au Québec ces 10 dernières années, peu ont concerné un coureur Maitre.

On n’avait pas spécialement besoin de ça.

Il faut, collectivement, tirer des leçons de cette situation assez nouvelle.

Premièrement, c’est une preuve supplémentaire que le dopage parmi les coureurs Maitres demeure une réalité. On ne peut nier. Seule l’étendue de ce dopage reste inconnue.

Deuxièmement, que les contrôles, même au niveau Maitre, demeurent nécessaires, du moment qu’on organise des compétitions voire des Gran Fondo avec classement; car sans égalité des chances, que valent ces compétitions? Ici, l’argent est le nerf de la guerre: jusqu’où aller dans la hausse des tarifs des licences de course pour financer de tels contrôles? Chose certaine, il convient de saluer la décision de l’ACVQ, il y a quelques années, de financer des contrôles antidopage.

Troisièmement, qu’il convient de ne jamais relâcher nos efforts de prévention.

Par exemple, il demeure important que les équipes cyclistes à travers le Québec, quelles qu’elles soient, sensibilisent durant l’inter-saison qui arrive leurs coureurs au danger du dopage, et aux conséquences désastreuses d’un contrôle positif. Le jeu n’en vaut pas la chandelle, c’est clair. La gloire de remporter la course du dimanche matin? Deux réponses à cela: premièrement, comment pourrez-vous vous regarder dans un miroir si cette victoire s’est acquise en trichant? Deuxièmement, si vous avez tant besoin de reconnaissance publique, consultez un spécialiste, ça presse!

Autre exemple, il faut que les fédérations poursuivent leur investissement dans des programmes de sensibilisation comme Race Clean, ou Roulez gagnants au naturel, en les actualisant régulièrement, et en assurant leur promotion, notamment auprès des plus jeunes. Les vêtements La Flamme Rouge arborent fièrement ces logos.

Évidemment, la tristesse infinie qui m’habite aujourd’hui est également à l’égard de Dominic.

C’est un garçon intelligent, qui a beaucoup lu La Flamme Rouge depuis des années: je sais qu’il comprendra parfaitement l’esprit de ce texte, comme ma déception.

On sait grâce au communiqué du CCES qu’il a avoué rapidement sa faute, et qu’il a collaboré pleinement avec les autorités antidopage depuis. Certains nient, évoquent des raisons loufoques, joue la carte de la fausse ignorance, nous prenant pour des valises.

Je sais que Dominic ne se soustraira pas à ses responsabilités, comme je sais qu’il mesure très certainement parfaitement la gravité de son geste à l’égard du milieu cycliste, et qu’il l’assumera, notamment auprès des personnes directement concernées. Certains continuent de nier les preuves, de ne pas reconnaître les jugements des autorités, et ne s’excusent jamais.

Vous serez nombreux à vous demander si nous avons récemment communiqué ensemble: la réponse est oui, par courriel.

Je lui ai signifié ma déception comme mon amitié, et lui ai ouvert les colonnes de La Flamme Rouge s’il désire s’exprimer. La suite lui appartient, et l’ami que je suis respectera son choix à cet égard.

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36 Commentaires

  1. Serge

    Laurent,

    Pour une fois tu as une opportunité de rentrer dans le dopage via ton ami Dominic. Il doit parler dans LA FLAMME ROUGE et très rapidement pour que nous puissions comprendre qu’elles sont les motivations d’un coureur de son niveau à se doper, que pense-t-il de la lutte antidopage, avait-il peur des contrôles, a-t-il estimé les risques ou est-il toujours dans le déni et aujourd’hui encore, l’entourage, les managers…
    J’espère que la pression du milieu ne sera pas trop forte et que nous saurons rapidement pourquoi un jeune sportif joue sa carrière et sa passion à la roulette Russe, sans attendre qu’il nous écrive un livre insipide dans 10 ans.
    Nous disons tous n’importe quoi sur le dopage surtout quand nous n’avons pas été confronter à se choix, se doper ou pas. L’avis de Dominic pourrait remettre les choses à leur place car pour ma part je ne pense pas que le coureur soit le seul coupable…

  2. Weyer

    Qu’il soit suspendu ok mais de la à être interdit de s’entrainer avec ses coéquipiers , c’est un peu abusé !
    La sanction est lourde et parait plus sévère que les coureurs pro non ?
    Les Vinoukourov et consœurs n’ont été suspendu que 2 ans max non ?
    Seb

  3. Eric

    Laurent,

    Et si tu nous faisais un article de fond sur la psychologie qui pousse un être humain à se doper?

    Arrêtez de vous émouvoir des conséquences quand vous continuez à prôner les causes.

  4. Patrick

    Il n’y a rien de grave.

  5. mica

    On a l’impression que Laurent découvre l’eau tiède, le dopage a pourtant toujours existé, c’était monnaie courante dans les courses de village en France il y a plus de cinquante ans.( Maxiton.. Anphétamines…et que sais-je…..) Il ne faut pas faire semblant de s’ émouvoir et d’ ailleurs lequel d’ entre nous refuserai quelques « vitamines » afin de se sentir mieux lors d’une sortie a vèlo fut-elle solitaire?
    Je pense par ailleurs que le cyclisme n’ a pas l’ apanage de ce probléme. Que dire des courses a pieds ou des trails tellement a la mode en Europe actuellement? Je suis sur que l’ on s’y dope a qui mieux mieux, que dire du foot ou du rugby (ou l’ on prend 15 a 20 Kg en une saison (même dans nos clubs de sous préfecture!)
    Mais je le dis encore en cyclisme la triche n’ est pas seulement dans le dopage, je pense surtout a l’aspiration par les véhicules motorisés, ceux ci discréditent totalement le cyclisme sur route (a mes yeux) et pourtant semblent acceptés par la majorité d’ entre-vous.(peut étre parce-que le lien aérodynamique est invisible, par définition..) Il est vrai que nous, cyclistes du dimanche, avons du mal a l’ aprèhender, en effet quand une voiture ou une moto nous dépasse elle le fait a 70 ou 80 Km h (elle ne nous « attend » pas) et nous ne profitons guére du sillage. C’est le cas inverse lorsque, par exemple un cycliste est filmé de face par une moto caméra (ne me dites pas que les caméra « écrasent » l’ image et quelles sont plus éloignées que ce que l’on peut croire). Notez d’ ailleurs que le réalisateur TV fait vite l’ impasse sur ce genre d’ image et nous montre autre chose, et quelques minutes plus tard on redécouvre notre échappé ayant fait un bel écart….comme par miracle et nos commentateurs ou consultants y vont de leurs louanges outrancières!
    Le cyclisme ,sur terrain plat, est un sport purement aérodynamique et la moindre aide(aéro.) peut devenir déterminante. Je trouve étonnant qu’ elle n’ interpelle pas grand monde ( ce ne sont pas les tricheurs qui vont se dénoncer, et… les petits tricheurs ne dénonceront pas les gros…)Bref du Km 0 a la ligne d’ arrivée beaucoup bénéficient de ce genre d’ avantage, cela arrange tout le monde..
    Un débat sur ce genre de probléme serait le bien venu …et ce n’ est pas chez moi de l’ obsession ou de la paranoia .. bien que je l’ évoque souvent, mais pour que notre sport soit crédible, il faudrait aussi régler ce probléme…. vœux pieu? …..Certainement!

  6. Stef

    @La Flamme rouge,

    Je ne suis pas d’accord avec ton point de mettre des contrôles au niveau Maîtres nécessaires et de financer ces contrôles. Comme tu dis, pourquoi se doper pour gagner une médaille du dimanche matin? C’est assez paradoxal que les gens qui se dressent le plus face à ces cas sont ceux qui veulent gagner à tout prix.

    La plupart des coureurs maîtres ne gagneront jamais de courses et le font par plaisir et dans le but de s’améliorer. Je ne crois pas qu’ils devraient financer des contrôles anti-dopage parce qu’il y a des gens qui sont prêts à dépenser beaucoup d’argent dans l’espoir de gagner une médaille. Pour la dizaine de coureurs qui sont si offusqués, je recommande qu’ils financent eux-mêmes les contrôles s’ils sont si déçus de ne pas revenir avec une médaille au coup.

    Finalement, je crois que les gouvernements et fédérations devraient continuer à faire de la prévention auprès des jeunes qui seront les prochains coureurs sénior et maître. Je crois que les fonds seront mieux investis de cette façon que d’essayer d’attraper quelques coureurs de 40 à 60 ans.

  7. selsien

    Si je prend 2 « Robax Platine » le Dimanche matin avant d’aller rouler 4-5 heures pour soulager mon mal de dos, Est-ce que je me dope? Maitenant, si je prend ces mêmes 2 Robax le matin d’une course, est-ce que je me dope? C’est tellement tabou comme sujet encore aujourd’hui…. Où puis-je trouver cette liste des produits interdits?
    Je suis naïf, on m’avait dit que ça se faisait au niveau amateur, mais je n’avais pas encore entendu parler de quelqu’un qui se « fait prendre », donc j’y croyais +/-… Qui veut risquer sa santé pour quelque chose qu’il fait forcément par passion … On devrait de plus rendre public ce genre de situation, à savoir, un avertissement au moment de prendre sa licence qu’un avis sera envoyé aux autres licenciés en cas de faute de dopage.

    Pour finir, merci d’aborder le sujet, vous avez été magnanime avec le « proscrit »…. j’aime bien lire votre blogue de passionné… À plus….

  8. @Weyer,
    L’instauration du nouveau code mondial antidopage au 1er janvier dernier a fait passer la sanction pour une première offense de 2 à 4 ans. Le CCES a donc appliqué à la lettre ce nouveau code, tout en réduisant un peu la peine car la personne a pleinement collaboré avec les autorités.
    @Éric,
    Il y a plusieurs raisons pouvant pousser un athlète à se doper: volonté de passer au niveau supérieur, recherche d’une gloire, ou simplement par désir de trouver des raccourcis. Il ne m’appartient pas de stipuler sur les raisons dans ce cas: je laisse à la personne le soin de le faire, si elle le désire.
    @Mica,
    Je ne suis pas assez naïf pour découvrir le dopage à ce niveau: on sait fort bien, et depuis longtemps, que ça se dope sur La Marmotte. Ce cas ci me touche de plus près, c’est tout.
    @Selsien,
    Votre commentaire est très pertinent et important: j’y reviendrai prochainement dans un texte. Selon le code antidopage, vous êtes en effet responsable de ce que vous prenez avant une course. C’est à vous de savoir si le Robax Platine ou la poudre de protéines contiennent des produits interdits. La liste de ces produits interdits est facilement accessible sur le site du CCES. Je la consulte personnellement régulièrement, et je fais très attention aux produits que j’avale. Je ne consomme par exemple jamais de poudres de protéines ou autres préparations du genre, car n’importe quel entraineur digne de ce nom vous dira immédiatement qu’on ne peut jamais être sûr à 100% qu’il n’y a rien d’illicite là dedans. Je ne consomme pas non plus de médicaments, jamais, même lorsque grippé. Aucune chance à prendre. La prudence est de mise lorsqu’on détient une licence de coureur cycliste, et je vous prie de croire que je fais preuve de prudence: voilà également pourquoi « L’affaire de l’eau de Malartic » m’a autant préoccupé, car ce dopage là est impossible à contrôler.

  9. Zboy

    Laurent, t’es un peu coincé. C’est un ami. C’est un coureur de notre âge. Tu le connais beaucoup. Le but n’est pas de varger dessus, ça ne sert à rien. C’est contre-productif. On voit bien que tu te retiens.
    Pis moi je le trouve sympatique ce gars.

    Si tu fouillais un peu, ou te permettais d’aller plus profond que ce texte, ça serait encore mieux. Ton titre de texte ne réflète pas son contenu, sauf pour toi probablement. Triste de se faire jouer un tour par une connaissance ou un ami.

    Puisque tu lui a parlé, tu connais ses états d’âme. Surtout le cheminement, le pourquoi. Pas depuis le test, mais avant. C’est trop facile le « après ». Je peux te dire que plusieurs vont dire le « je le regrette » sans réellement le penser. Je n’y crois pas.

    Les mesures de contrôles, on les connait tous. Tu as discuté avec lui. Comment peux-t’on penser tricher à ce niveau, sans récompense financière ? Juste pour le gain de la victoire.

    Là-dessus, t’as 20 vélos d’avance pour aller plus profond.

    Dominic, explique nous ça toi-même, que ça rentre dans le coco des autres tentés ces jours-ci de se doper.

  10. Le cas Picard à lui seul justifie la poursuite des tests anti-dopage.

    Actuellement, toute la communauté cycliste, coureur amateur comme cycliste du dimanche, considèrent et qualifient ce gars de tous les noms, sans compter qu’on croit tous qu’il devrait aller consulter.

    Souhaitons que tous les jugements négatifs, dont il fera l’objet, le tienne dans son sous-sol pour une couple d’années rongé par la honte et la culpabilité. Qu’il serve d’exemple afin d’ébranler quiconque, qui serait tenté de l’imiter ou de faire arrêter ceux, qui en ce moment, sont en train de tricher! Pourquoi devenir une vedette de la sorte pour si peu d’exposure et de visibilité lors d’un podium de course du dimanche dans un parc industriel? C’était qui ce Dominic Picard en passant? Ah, je l’ignorais moi. Maintenant je sais!

    Nous avons juste hâte de connaître le prochain pour le pointer du doigt comme nous le ferons encore quelques semaines pour ce Dominic Picard, cycliste.

    Vraiment! C’est un pensez-y deux fois les gars et filles.

  11. @Zboy,
    Tu comprendras qu’il ne m’appartient pas d’aller plus loin compte tenu des circonstances. Tu poses des questions légitimes certes. Sans tomber dans la victimisation, il faut aussi comprendre l’effet dévastateur d’une telle situation pour la personne elle-même.

  12. Nicolas

    Je suis d’accord avec Stef,

    Bien que participant aux meme competitions que Dominic, je ne sens finalement pas si lese que ca. Les competitions du dimanche doivent rester ce qu’elles sont (insignifiantes) et y mettre des test antidopages c’est y apporter beaucoup trop d’importance.
    D’ailleurs je me pose la question suivante. Cette nouvelle n’inciterait pas certain maitre competitifs a se doper? En laissant planner l’idee que l’on ne puisse gagner sans produits on permet la rationalisation des prochains passages a l’acte.
    Je pense comme Stef qu’il faille plutot au contraire utiliser le levier de la prevention:
    – mettre l’accent sur le processus. C’est ca qui est chouette, s’entrainner, progresser decouvrir ces limites, et gagner la course du coin c’est du bonus mais certainement pas l’essentiel.
    – casser l’idee du tous doper, qu’il soit impossible de gagner sans dopage.
    – inciter sur la dangeureusite des produits. Les steroides anabolisant c’est pas rigolo bordel avez vous lu la liste des effets secondaires? A ce propos on comprends la prise du deuxieme produit, mais d’ou vient cette connaissance, comment se procurer ces produits, pas certain que ces questions doivent etre repondu en public mais elles doivent etre repondues.

    Selsien,

    Le rubax platine n’est pas parmi les produit dopant. Ensuite pour savoir c’est quand meme pas si difficile, il suffit d’aller sur le site de la fede et de lire les reglements.

    http://www.globaldro.com/CA/search/brand-status/YUZvd0xqSHliZWtBODlJUDlqNVVZaG9keXZsd0k0ekQ1

  13. LMM

    Laurent, toi qui dénonce haut et fort le dopage (avec raison) je trouve que ton texte sonne un peu faux. Ça donne l’impression que tu viens juste de l’apprendre.

    Le cercle du cyclisme Québecois savait et attendait que la nouvelle sorte depuis des mois. Donc tu devais savoir depuis un bout. Ce qui me choque c’est qu’on dirait que l’on veut pas faire trop de bruit avec ça. Pourquoi ça été si long, on a peur des conséquences?

    Quand on est Maître et que l’on fait de la course, c’est parce que l’on trippe sur le Bécik et souvent ça nous fait faire des sacrifices envers la famille et le travail. De savoir que le dopage m’entoure m’amène à faire de bonnes réflexions.

  14. Freddy Bastard

    Juste comme ça, je me demande si une amende $$$ salée ne serait pas dissuasive pour des coureurs maitres du Québec. Ça financerais les tests… (utilisateur-payeur)…

  15. Tino

    Certains diront qu’il l’a chercher et c’est tout vrai sauf que j’ai quand même de la peine pour Dominic Picard.
    Le couperet est tombé:4 ans sans compétition.
    Ça c’est pour le volet sportif,mais outre cela Dominic doit se sentir bien seul aujourd’hui.
    Et bien triste.
    Dominic n’est pas mon ami,mais si nous l’étions je prendrais le téléphone et je l’appellerais illico.
    Pas pour chercher à comprendre,juste pour parler de tout et de rien.

  16. Philippe

    Pour ma part, je ne suis pas surpris.

    J’ai peu d’expérience, n’ayant fait que quelques courses Maîtres. Mais je connais assez bien la nature humaine pour savoir que ce soit au Championnats du monde ou le dimanche matin, y’en a (et plus qu’un) pour qui l’enjeu est le même. Gagner ou rien. « Je suis le plus fort. Je suis un gagnant, dans la vie y’a des gagnants et des perdants », etc.

    Quand on voit le sérieux et l’engagement financier que mettent certains Maîtres (40 ans et plus, notamment…) dans leur préparation physique et au plan technique, je peux comprendre comment certains choisiraient de prendre les moyens pour s’assurer que tout ça rapporte les dividendes espérés.

    Non seulement le peu de tests effectués, je pense que la nature amateure, « non-professionnelle » de ces courses du dimanche rendent l’offense moins grave aux yeux de ceux qui franchissent la ligne. Y’a pas de maillot jaune, pas de millions en jeu. Seul l’honneur et la satisfaction d’être celui qui gagne dans un monde ou on nous martèle souvent que c’est tout ce qui compte.

  17. JW

    Il est sur Strava? QQ’un l’a « flagué »?
    Je rigole, mais quand même, se doper à ce niveau c’est signe d’un problème plus profond de la personne.

    Je me souviens encore de celui-ci:
    http://velonews.competitor.com/2012/08/news/in-search-of-relevance-a-cat-3-turns-to-epo-and-hgh_232611

    C’est en anglais mais il explique un peu sa motivation.

  18. françois

    si tous les dopés étaient des sales types antipathiques, cela serait beaucoup plus facile.
    De même que les athlètes ou coureurs sont capables d’assez de duplicité pour tenir le discours du chevalier de l’antidopage tout en ayant recours à cet expédient. Ainsi le dopé est un mec normal, le pote d’entraînement, le type que l’on croise fréquemment le week-end et avec lequel on va déconner avant ou après la course. Ne nous faisons pas d’illusion, le dopage est bien présent dans le sport amateur, à tous niveaux. il est aussi répandu que ce que nous laisse supposer le fameux sondage qui fit grand bruit une année concernant les athlètes du triathlon de Francfort.
    Mais comment s’en étonner?
    Il n’y a que les utopistes pour imaginer une compétition  » non faussée », et cela est valable dans tous les domaines de la vie. J’abonde dans le sens des commentaires précédents: dans le sport amateur, les contrôles ne seront jamais assez nombreux ni efficaces pour lutter contre ce fléau. Une certaine coercition doit être simplement maintenue pour effrayer les éventuels tricheurs les moins résolus, mais il est vain de mettre des moyens disproportionnés à cet effet.
    Mais nous compétiteurs, quel sens peut bien avoir notre pratique sportive, quand bien même nous savons que les dés sont en partie pipés, que les plus vertueux, les plus méritants, où les plus doués d’entre nous ne sont pas récompensés?
    Je vois 3 issus à ce dilemne
    la première, provoquée par le dégoût que nous inspire l’hypocrisie du sport de compétition, est de le quitter: on peut faire du sport autrement, c’est le choix le plus cohérent.
    Il n’est plus temps de cautionner les articles dithyrambiques de la presse locale sur la chaudière notoire du coin qui vient de remporter la course au saucisson de triffouilli les oies avec 5 minutes d’avance sur le second, avec tous les compliments du maire, du président du club du vainqueur, et de son entraîneur. « et oui, il s’est beaucoup entraîné cette année et ça paye».
    Les autres athlètes ne s’entraînent pas, c’est évident.

    La seconde possibilité est naturellement de tricher: il n’y a après tout pas de honte à se battre avec les mêmes armes que celles des concurrents. Et puis, marre de se faire bananer par le gars qu’on éclate les trois quarts de l’année en stage ou à l’entraînement, et qui file comme un avion de chasse le jour de la course.
    Marre de stagner après de longs mois d’entraînement ingrats et douloureux, alors que d’autres progressent à vitesse grand V, plus doués que nous sans doute, peut être chargés, en trustant honneurs et commentaires élogieux, qu’on applaudit en présence des élus le jour de l’assemblée générale annuelle du club.
    Et oui, le sport est fondamentalement injuste, pourquoi ne pas donner un petit coup de pouces à la nature.
    On peut devenir ou rester le mec qu’on regarde avec respect ou admiration, un nom connu et considéré dans le milieu. Les vainqueurs se voient toujours parés de toutes les qualités.

    Enfin, la troisième solution est de s’interroger sur ce qui nous pousse à la pratique compétitive, et d’essayer d’en isoler les composantes positives:
    le simple quotidien de l’entraînement :le plaisir basique d’une séance bien menée, la satisfaction du travail bien fait. Les séances avec les potes qui commencent et se finissent par de grands éclats de rires, après que l’on se soit copieusement chambrés.
    Le sentiment d’avancer, la volonté de progresser. Le sport et la compétition font dresser devant nous des sommets difficiles à atteindre. Patience, constance, intelligence et courage, telles sont les qualités sollicitées dans notre activité : Et plus la montagne est haute et ardue à gravir, plus le plaisir lorsqu’on y parvient est grand, quel que soit le niveau auquel nous évoluons.
    Et que dire de la compétition ? : le petit stress et l’excitation qui montent quelques jours avant l’échéance (sera-t-on à la hauteur de nos objectifs? ). Avec toutefois la certitude que l’on donnera le maximum le moment venu, quoiqu’il arrive, et que ce sera de toute manière ( parfois rétrospectivement ) un très bon moment.
    Celui qui n’a jamais connu ces instants peut difficilement comprendre l’intensité de ce que nous pouvons alors vivre.

    Telle est la liste bien sûr non exhaustive de ce qui pourraient nous inciter à pratiquer sainement le sport de compétition, quand bien même la tricherie gangrènerait ce dernier.

    • Julie

      Bonjour François!
      Êtes-vous en mesure de voir mon message?
      J’aimerais vous parler
      Merci
      Julie

  19. Patrick

    Ton ami ne t’a pas trahi, Laurent. La trahison d’un ami, c’est un regard détourné quand tu livres un combat vital, quand tu descends dans le trou.
    « A la fin, nous ne nous souviendrons pas des mots de nos ennemis, mais du silence de nos ennemis », Martin Luther King.
    Cet événement n’est grave que dans les tourments dans lesquels doit se trouver ton ami. C’est maintenant qu’il a besoin de toi.
    Bon courage à toi, Dominic, qui n’a en rien attenté à mon, notre, sport. Mon sport, j’en reviens à l’instant, le plaisir du pédalage, de l’effort, de la balade, de la fuite, etc…, en rien altéré par tes actes.
    Tu as juste participé à la compétition, la grande compétition qui nous broie. Celle que tous acceptent et qui ne peut que mener à de telles conséquences, et d’autres qui sont elles vraiment graves. Bon, Eric a tout dit (3).

  20. mica

    Il n’y a pas que le dopage en cyclisme, si c’ était le cas, ce serait un sport comme les autres!
    Que pensez vous de mon intervention 5 concernant les abris aéros..?

  21. Serge

    Le sport est le reflet de la société et vouloir régler tous les problèmes du sport c’est comme vouloir régler tous les problèmes du monde (guerre, famines…). Bon courage.
    Vivement les compétitions sportives par des robots (des vrais en métal).

  22. Nicolas

    @mica,

    Que votre legitime obsession des abris mecaniques n’est pas le sujet de ce billet. En ce qui nous concerne le probleme avec les vehicules motorises se limite aux voitures roulant a contre sens.

  23. Patrick

    Mica, j’en pense qu’elle est hors sujet. Le sujet, c’est l’étonnement désagréable d’un amoureux du vélo en apprenant qu’un ami a cédé au dopage.
    Elle est aussi un peu prétentieuse, du genre « je suis le premier et le seul à dénoncer la lamentable présence motorisée entre les coureurs », alors que c’est juste faux.

  24. Patrick

    La réalité, c’est que la triche rapporte (le non respect des règles). A commencer par l’entregent, présent partout. Partout.

  25. Nicolas

    Faux la triche ne rapporte pas!

    Qu’est ce qu’une probable victoire de kermesse face a une mort subite du un ventricule gauche flingue par du clenbutérol.

  26. Roger Filion

    Le respect que j’ai pour toi Laurent est encore plus grand aujourd’hui. J’aimerais avoir un ami comme toi dans des moments difficiles.

  27. Patrick

    Laurent Jalabert est un exemple de vainqueur par la triche. Par la triche, il vit très confortablement sans travailler. Tout comme Virenque, Durand, Armstrong, Platini, Blatter, Gebresselassie, Sarkozy, Strauss Kahn, et des milliers d’individus plus ou moins connus.
    Bien sûr, il y a quelques perdants parmi les tricheurs, Pantani, Jimenez, les plus faibles peut-être.

  28. Thierry mtl

    @ Patrick
    Ajoute Hincapie dont l’équipe continental vient de se trouver des sponsors pour passer au niveau supérieur. Je le vois déja DS de son équipe world tour dans quelques années, et donc de retour sur le Tour. On va bien rire.

  29. bigmouse

    Et que dire de la compétition ? : le petit stress et l’excitation qui montent quelques jours avant l’échéance (sera-t-on à la hauteur de nos objectifs? ). Avec toutefois la certitude que l’on donnera le maximum le moment venu, quoiqu’il arrive, et que ce sera de toute manière ( parfois rétrospectivement ) un très bon moment.
    Celui qui n’a jamais connu ces instants peut difficilement comprendre l’intensité de ce que nous pouvons alors vivre.

    => je ne pratique pas la compétition en vélo mais dans deux autre sports co et individuel) et ce que tu viens de dire est tellement vrai. Se battre pour soi (ou pour un groupe) juste pour etre fier de soi

  30. mica

    @ Patrick : Il ne s’ agit pas de prétention de ma part du moins je l’ espére et je sais que je suis souvent hors sujet. Cependant la libre parole que permet LFM m’ incite a parler d’ un sujet qui me tient a cœur. Je trouve que les sujets sur le dopage reviennent en boucle et ce n’ est pas pour autant que l’ on avance!
    Une eniéme fois je dirai que le cyclisme (en terrain plat) est un sport purement a résistance aérodynamique( il suffit de monter en altitude, Mexico par exemple, pour améliorer le temps sur 1 Km de 4 ou 5 secondes) De la même façon que l’ altitude le moindre abri aèro permet un gain de temps considérable.
    Ne comptons pas sur les interéssés pour dénoncer ce probléme, pas plus sur les journalistes ou consultants. Que dire des officiels, commissaires,ou dirigeants, ils s’ en moquent comme de leur premiére chemise! Des lors je sais que l’ on nous berne, et a quoi bon faire 150 heures télévisées sur le TDF d’ autant plus que outre les abris, le dopage, il y a aussi les moteurs (ce n’ est pas moi qui l’ ai inventé) les ententes, les chutes ou génes provoquées, les victoires achetées( voir Vino.
    Ce sport quelquefois remarquable tourne a la mascarade, et les médias crédibles vont s’ en détourner de plus en plus! Je me permet de le redire, il n’y a pas que le dopage, et quitte a étre hors sujet on peut parler d’ autre chose.

  31. Patrick

    On est d’accord, puisque je dénonce ce problème depuis bien avant toi, na!, et plus précisément, na na nère!, en insistant sur le pire méfait de ces véhicules motorisés dans la course: le danger!
    Mon avis est qu’il y a cependant quelques articles inspirés par l’émotion qui méritent une mise temporaire entre parenthèses de notre ouverture. Temporaire. Mon avis. Le mot respect convient peut-être.
    Bon, rien de grave. Sois assuré que tu as le mien.

  32. SC

    @Laurent
    Juste une chose à dire Laurent. Mes valeurs de franchise et de respect, que je tente tant bien que mal d’inculqué à mes enfants, passe bien loin celle de ne pas renié mes amis. Tout comme le respect, ne pas renié ses amis doit être bidirectionnel.

  33. @SC,
    Je comprends tout à fait ta frustration, cette histoire te touchant de plus près, comme moi (pour des raisons cependant différentes).
    Le dopage d’un individu au sein d’une équipe peut en effet avoir des conséquences sur l’ensemble de l’équipe. C’est évidemment pourquoi les équipes se dissocient si rapidement des coureurs pris positifs, pour protéger les autres.
    Il convient donc d’être toujours très prudent, et tu remarqueras que je n’ai parlé que du cas dans mon article, et rien d’autre.
    Il convient aussi de ne pas mélanger « renier » et « trahir » voire « décevoir ».
    Enfin, tu sembles avoir pris connaissance de ce cas bien avant moi!

  34. Vincent C

    @Freddy Bastard

    Des amendes salées alors qu’il y a des maitres qui arrivent en Porsche aux courses? Non, les amendes ne sont pas dissuasives du tout. C’est plutôt même discriminatoires; les plus riches s’en sortent mieux que les plus pauvres.

    Même principe que les tickets de vitesse; quand t’as les moyens d’avoir une Ferrari, t’as les moyens de payer les tickets!

  35. Michel

    @ Laurent:

    Tu écris:
    … »comme je sais qu’il mesure très certainement parfaitement la gravité de son geste à l‘égard du milieu cycliste, et qu’il l’assumera, notamment auprès des personnes directement concernées »

    Mieux vaut lire ça que d’être aveugle!!

    Comment peut il certainement ET parfaitement la gravité de son geste?? Ça se mesure avant, pas après la gravité!! Particulièrement en cette matière quand en plus, on est « intelligent et qu’on lit souvent la Flamme Rouge » écris-tu.

    Trop de proximité avec le sujet dans cette histoire. Manifestement…

    Faut pas en plus, prendre les gens pour des idiots.

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