Dans une semaine, nous y serons: le Grand Prix cycliste de Québec, première course d’un duo québécois complété par le GP de Montréal, le dimanche suivant.
Cette année, le parcours, jusqu’ici inchangé en 13 éditions, fait « presque » peau neuve. Exit la côte des Glacis, exit la côte de la Fabrique, une fois en haut de la côte de la Montagne les coureurs prendront gauche au lieu de droite, remonteront direct vers le Chateau Frontenac, monteront la rue Saint-Louis mais pas jusqu’en haut comme avant, tourneront sur les Plaines juste après la porte St-Louis, puis ce sera l’arrivée 400m plus loin.

Malgré ce que plusieurs ont voulu faire croire ces dernières semaines, ce parcours est plus facile que lors des éditions antérieures selon moi.
Les nombres, d’abord: près de 3000m de dénivelé pour l’ancien parcours, contre 2600m pour le nouveau.
Surtout, on aura moins de « stop and go » comme avant, et les « stop and go », c’est usant à la longue même pour des coureurs pros. Imaginez un peu: sitôt le haut de la côte de la Montagne, vous aviez l’an dernier quelques secondes seulement de répit (et encore, la descente des Remparts, rapide, exigeait de la concentration) avant de ré-attaquer la côte des Glacis, abrupte, vers le Carré d’Youville, et rebelotte, quelques secondes de répit dans la courte descente de St-Jean avant de rempiler sur la côte de la Fabrique, puis le long faux plat de la rue St-Louis puis de Grande Allée. Ca faisait un enchainement infernal!
Au lieu de ca, les coureurs devront cette année affronter une seule bosse sur le parcours, mais un peu plus longue. Une fois en haut de la côte de la Montagne au terme de la première partie pentue de cette longue bosse, direction le Chateau, ca monte encore, puis deuxième partie, la rue St-Louis et son faux plat, mais pas jusqu’en haut comme l’an dernier.
Je suis d’avis que pour les coureurs plus « diesels », ce sera plus facile à encaisser, surtout qu’après, on aura droit à une longue récupération pour ceux qui seront dans les roues. Sur une plus longue bosse dont la 2e partie est beaucoup moins difficile puisqu’un simple faux plat, on peut prendre plus facilement son rythme, et la puissance peut être plus lissée que si on a à passer trois raidards consécutifs.
La distance un peu plus longue cette année (216km au lieu de 202km) n’aura aucun impact à ce niveau de professionnalisme.
L’arrivée
L’arrivée a été déplacée de Grande Allée aux Plaines d’Abraham, au terme de la courte descente après le petit raidard de l’entrée des Plaines, une fois qu’on quitte la rue Saint-Louis.
Autrement dit, au lieu d’une ligne d’arrivée située au terme d’un long faux plat ascendant tout droit sur la rue Saint-Louis puis à côté du Parlement, on aura droit à une arrivée ponctuée, dans les 500 derniers mètres, d’un virage 90 degrés sur la gauche, d’un petit raidard pour une grosse relance, et d’une courte descente en virage sur la droite, puis l’arrivée.
Je peux déjà vous prédire des chutes sur ce dernier kilomètre où ca va frotter comme jamais à Québec. Voyez un peu: 215km de course moins sélective propre à générer un plus gros paquet à l’entrée du dernier kilomètre, une grosse bataille sur St-Louis pour virer à gauche à l’entrée des Plaines, puis un sprint en jouant du dérailleur puisque la ligne est au terme d’une courte montée immédiatement enchainée d’une courte descente.
Aie.
Les arrivées solo ou en petit comité étant rares à Québec, les équipes organisées qui disposeront d’un bon sprinter à l’entrée du dernier kilomètre auront l’avantage, c’est clair. Parfait pour un Michael Matthews, champion sortant et déjà triple vainqueur de l’épreuve, qui peut se débrouiller avec ou sans coéquipiers. Arnaud de Lie, annoncé, sera aussi à surveiller sur ce GP de Québec mais seulement s’il est bien entouré. Deux autres épouvantails, Wout Van Aert bien sûr, mais aussi Biniam Girmay, 2e l’an dernier et 3e en 2022, récent 5e de la Bretagne Classic et qui doit « sauver » sa saison, n’ayant pas encore levé les bras en 2025.