Il ne faut pas manquer ce documentaire réalisé par la chaine de télévision néerlandaise NOS sur l’équipe Jumbo-Visma lors du dernier Tour de France.
1h15min à partager la vie d’une équipe de tout premier plan et qui jouait la gagne avec Roglic et Dumoulin. Plusieurs séquences sont intéressantes, inédites jusqu’ici: la déception de Dumoulin, les ajustements que l’on fait sur la combinaison chrono du maillot jaune et, bien sûr, toute la déception de l’équipe entière après le dernier chrono, objet des 10 dernières minutes du vidéo.
Et déjà, la controverse! On y entend Roglic et Dumoulin se questionner sur les performances plus que stratosphériques du jeune Tadej Pogacar lors de l’avant-dernière étape, le chrono de la Planche des Belles Filles.
Deuxième du jour, Tom Dumoulin ne comprend tout simplement pas comment Pogacar a pu lui prendre 1min21sec.
Je ne vois aucune solution. Comment diable aurais-je pu faire pour aller une minute et demie plus vite?
Tom Dumoulin
Je ne peux pas y croire. Deux minutes. C’est une énorme différence. Sur 36 kilomètres en plus ! Ils (les observateurs) doivent calculer le type de watts nécessaire pour cela.
Primoz Roglic
Les watts nécessaires pour cela Primoz, on les connait. Grâce à Frédéric Portoleau et Antoine Vayer, qui ont été très clairs sur ce qu’on a vu sur ce dernier chrono du Tour.
Ca se résume très simplement: mutant. 475 watts de moyenne sur les 5,9km de la montée pour Pogacar (50 watts de plus que Pinot!), pour 6,85 watts par kilo. À 21 ans! Rappelons que la montée arrivait après 30 bornes de chrono et 20 jours de course, pour un total de 36 bornes pour l’étape ce jour-là. Pogacar égale le record de la montée établi par Aru quelques années avant lui, à la différence qu’Aru était resté bien au chaud dans le peloton avant de lâcher les chevaux dans l’ascension finale. Pogacar, lui, était seul en mode chrono (donc à bloc) depuis 30 bornes!
Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas seulement Pogacar: c’est toute cette jeune génération remplie de prodiges hallucinants et qui débarquent bille en tête, sans complexe, sûrs d’eux et très précoces. Il semble qu’on va ré-écrire, dans les prochaines années, les livres d’histoire du cyclisme. La question sera de savoir à quoi tout cela carbure-t-il… Pour Vayer, ce qu’on a vu en 2020, ce n’est pas moins que le retour de l’ère (triste) d’Armstrong.
Et rappelons que Roglic et Dumoulin ne sont pas non plus au-dessus de tout soupçon, notamment du côté de l’Affaire Aderlass…