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Mois : juillet 2016

Tour: le bilan après 9 étapes

Première journée de repos sur le Tour aujourd’hui, c’est l’occasion d’un petit bilan de la course  jusqu’ici.

La course au maillot jaune

Rien n’est joué, trois coureurs étant à moins de 30 secondes de Chris Froome: Adam Yates, Daniel Martin et Nairo Quintana.

Sept autres naviguent entre 30 secondes et une minute de la tête de course: Joaquim Rodriguez, Romain Bardet, Bauke Mollema, Sergio Henao, Louis Meintjes, Alejandro Valverde et Tejay Van Garderen. Évidemment, on ne comptera pas Henao comme un possible prétendant au maillot jaune, étant un équipier de Froome.

Sur les étapes des Pyrénées, on a cependant vu qui de tous ces coureurs semblaient les mieux. Pour moi, c’est clair, trois coureurs se disputeront le podium à Paris: Froome, Quintana et… Porte. Ce dernier a été impressionnant hier sur la montée d’Arcalis, attaquant à plusieurs reprises.

Mais LA surprise de ce Tour jusqu’ici est évidemment Adam Yates, qu’on n’attendait pas à ce niveau. Il est impressionnant notamment par les braquets qu’il tire en montagne.

Daniel Martin présente aussi une giclette assez efficace, ses accélérations successives faisant sauter de nombreux coureurs.

Avec ces deux coureurs (Yates et Martin), on est un peu dans l’inconnu: jusqu’où iront-ils?

Bizarre tactique

J’ai eu du mal à comprendre les tactiques des coureurs jouant le général ces derniers jours.

On a vu Froome attaquer pour prendre des points « grimpeur » au sommet du Peyresourde, et poursuivre son effort dans toute la descente qui a suivi. Gain total, 13 misérables secondes face à ses adversaires mais au prix d’une prise de risque très grande, qui aurait pu lui coûter le Tour n’en étant qu’à la 8e étape… et au prix d’efforts également importants. Je n’ai pas compris: Froome avait pas moins de quatre cols ce jour-là pour faire la différence! Si le maillot jaune était son objectif, pourquoi avoir attendu aussi tard pour attaquer dans Peyresourde? Pourquoi ne pas avoir tenté de partir à mi-col?

Autre tactique nébuleuse, celle de Nairo Quintana qui, pour le moment, n’a pas bronché, ou presque: dans la roue de Froome! On a pourtant vu son équipe active, laissant présager que la Movistar préparait un coup; il n’en fut rien. Hier, Quintana pouvait compter sur deux équipiers dans l’échappée devant, c’eut été parfait pour tenter de déstabiliser les Sky. Mais non, rien.

De toute évidence chez Movistar, on se réserve pour le Ventoux d’abord jeudi, puis pour la dernière semaine et notamment ce chrono en côte du côté de Sallanches…

Thibault Pinot

Il faut saluer sa réaction d’orgueil et sa belle étape hier ou, échappé, il a bien tenté dans le final de gagner l’étape.

Par contre, je n’ai pas compris sa tactique samedi: encore qu’à trois minutes au général, pourquoi s’est-il échappé ainsi? Pensait-il vraiment que la Sky et la Movistar laisseraient partir un coureur de sa trempe encore qu’à trois minutes au général? Résultat, une débauche d’effort en pure perte. Pinot y a peut-être laissé des forces qui lui ont manqué hier dans le final vers Arcalis…

Romain Bardet

C’est le premier Français au général, et il a bien géré selon moi son Tour jusqu’ici. À « domicile » dans les Alpes, il faut maintenant qu’il récupère le mieux possible avant le prochain test, le Ventoux.

Fabio Aru et Alberto Contador

Ce sont les deux informations du jour hier. Contador a abandonné le Tour, apparemment fiévreux. Mon avis, c’est qu’il avait plutôt le moral dans les chaussettes depuis quelques jours, miné par ses chutes de début de Tour ainsi que par la… très probable mauvaise ambiance qui règne chez Tinkoff, et notamment avec Kreuziger. Je pense simplement qu’Alberto en a eu marre de ce bordel, et a décidé de jeter l’éponge. En pourparlers avancés avec l’équipe Trek-Segafredo pour l’an prochain, cela lui permet de planifier sa campagne 2017 sereinement peut-être en ayant directement des réunions dès aujourd’hui avec les dirigeants de sa future équipe. Il pourrait aussi s’aligner sur la Vuelta qui démarrera le 20 août prochain.

Fabio Aru a quant à lui été largué à la régulière hier dans le final vers Arcalis. Rien de bien rassurant pour la suite… et Aru a la pression cette année, étant désigné comme le seul leader chez Astana. Ce qui est intéressant chez Aru toutefois, c’est qu’il a démontré dans le passé de belles capacités à rebondir suite à un coup dur.

Le maillot vert, le maillot à pois et le maillot blanc

C’est intéressant cette année, il y a une belle lutte pour les autres classements de ce Tour de France, et cela anime passablement la course.

Deux coureurs se disputent le maillot vert tout particulièrement, Mark Cavendish et Peter Sagan. Cavendish a remporté jusqu’ici pas moins de trois victoires d’étape et on peut être sûr qu’il mise sur cette semaine pour engranger d’autres points pour garder le maillot vert.

Sagan la joue intelligemment lui aussi: moins fort en vitesse pure que « Cav », il s’échappe dans les étapes de montagne pour grapiller les points des sprints intermédiaires comme hier. Gageons que le maillot vert se gagnera cette année dans la dernière semaine!

Pour le maillot de meilleur grimpeur, c’est entre Pinot et Majka. Ces deux là n’ont assurément pas fini de se tirer la bourre, et ça sera un beau spectacle à commencer par l’étape du Ventoux.

Enfin, pour le maillot blanc de meilleur jeune, c’est entre Adam Yates et Louis Meintjes qui ne semble rien vouloir lâcher. 39 petites secondes séparent les deux coureurs, rien n’est fait et là encore, ça risque fort de se décider dans la dernière semaine.

Le prochain test

Si toutes les étapes sont intéressantes sur le Tour, le prochain gros test pour les coureurs visant le général est jeudi prochain, avec l’arrivée au mont Ventoux. L’étape se résumera évidemment à une course de côte pour les favoris, et une échappée de coureurs loin au général partira tôt dans le but de se présenter au pied du Géant de Provence avec suffisamment d’avance pour résister au retour des cadors et ainsi s’imposer à son sommet, une victoire évidemment très prestigieuse.

Et si Antoine Duchesne, qui n’habite pas très loin du Ventoux lorsqu’il est en France, se glissait dans ce coup-là?

Thibaut Pinot: l’échec

L’information de l’étape d’hier, c’est Thibaut Pinot lâché à quelques kilomètres du sommet du col d’Aspin.

À l’arrivée, l’addition pour lui est de trois minutes sur les principaux favoris, le classement général s’envole.

Thibaut Pinot était très déçu à l’arrivée, sans trop d’explications. On le comprend. « Je n’avais pas les jambes, rien d’autre à dire« . Même son de cloche du côté de son directeur sportif, Marc Madiot.

Je trouve au contraire qu’il y a beaucoup à dire!

Selon moi, l’échec de Pinot n’est pas celui d’un seul homme, mais de toute une équipe, celle de la FDJ et de ses préparateurs, Grappe en premier lieu.

Pinot n’a pas à supporter seul cet échec.

Depuis des années, l’équipe de la FDJ met de l’avant « façon marketing » la science de l’entrainement pour développer, préparer ses coureurs. On a fait grand bruit de « l’école de Besançon » dirigée par Frédéric Grappe, des progrès de Pinot, un grand leader en devenir, capable de tout à les entendre. On fait grand bruit de l’approche méthodique de l’entrainement administré, tout semblant programmé, précis, et donc infaillible.

Sauf que.

Sauf que comme Thibaut Pinot l’a dit lui-même, « on n’est pas des machines ».

Les capteurs de puissance, les watts, les intervalles de ci et de ça, les théories de micro- et macro-cycles, la périodisation, les cycles circadiens, bref tout le bordel, ben parfois ça ne présente pas plus de garantie que le reste. Voilà une belle leçon pour nous tous, qui que nous soyons: nous ne sommes pas des machines.

Sauf pour les Sky de Dave Brailsford et sa science des « marginal gains »…

Comprenez-moi bien: je suis le premier à croire aux méthodes modernes de l’entrainement. Je dis simplement qu’il ne faut pas perdre de vue que ces méthodes ne garantissent pas pour autant de bons résultats.

Peut-être manque-t-il à Thibaut Pinot que Frédéric Grappe lui prescrive des séjours du côté de Ténérife?

Chose certaine, Grappe et ses apôtres doivent maintenant se poser de sérieuses questions, peut-être du côté de la récupération de leurs athlètes suite aux charges d’entrainement imposées. Revoir leur approche de la saison peut-être. Des analyses physiologiques devront aussi être faites sur Thibaut Pinot pour comprendre la(les) cause(s) de ce passage à vide. Il y a peut-être une explication simple: carence d’une vitamine, infection?

Plus inquiétant cependant, le fait que certains éléments reviennent dans l’échec de Pinot hier.

Par exemple, le fait qu’il ne marche pas bien quant il fait très chaud comme hier. Il a essuyé plusieurs défaillances par temps chaud au fil des dernières années.

Le fait aussi que Thibaut Pinot présente un mental qui semble parfois défaillant. Il semble avoir du mal à surmonter les coups durs en course ce qui, au niveau professionnel, est évidemment une limite importante. On sentait bien hier son abattement dans les premiers hectomètres où il s’est vu lâché. Une partie de cet abattement pourrait venir de son incompréhension face à cette « science de l’entrainement » mis de l’avant par son encadrement: normalement, il aurait dû marcher, tout était programmé pour cela depuis le début de la saison. Arrivé sur l’objectif, panne de jambes. J’avoue qu’à sa place, je marquerais aussi le coup.

Quoi qu’il en soit, je sens que la traversée des Pyrénées sera difficile pour Pinot, mais je crois aussi qu’il se refera une santé à l’approche des Alpes et nous en claquera une belle dans la dernière semaine, un scénario qu’il a déjà réalisé l’an dernier…

Cavendish dans l’histoire du Tour de France

On ne peut passer l’exploit sous silence: en remportant sa troisième victoire d’étape sur le Tour de France 2016, Mark Cavendish est entré dans l’Histoire de l’épreuve puisqu’il présente désormais, sur son palmarès, 29 victoires d’étape au total, soit… une de mieux que Bernard Hinault.

Un seul homme a fait mieux: Eddy Merckx, avec 34 victoires d’étape.

Cavendish a remporté toutes ses victoires sur neuf Tours de France (moyenne de 3,2 victoires par Tour). Bernard Hinault 8 (moyenne 3,5). Eddy Merckx 7 (moyenne 4,9)!

Certains d’entre vous pourraient dire que ce n’est pas pareil, Cavendish étant un sprinter et les autres non. Bernard Hinault a par exemple de nombreuses victoires d’étape contre-la-montre à son palmarès, ce que Cavendish n’a évidemment pas.

Sauf que.

Sauf qu’il a existé, dans l’histoire du Tour, d’autres grands sprinters: André Darrigade, Mario Cipollini, Érik Zabel, voire Freddy Maertens. Aucun d’entre eux n’a remporté autant de victoires d’étape que « Cav », Darrigade pouvant être considéré le 2e sprinter le plus titré de l’histoire du Tour avec 22 victoires d’étape.

Et Cav s’est imposé quatre fois sur les Champs Élysées jusqu’ici, le recordman.

Et Cav a remporté pas moins de six victoires d’étape sur un seul Tour, en 2009.

Pourtant, je n’aimais pas beaucoup Mark Cavendish à ses débuts sur le Tour. Un sprinter que j’estimais dangereux, voire même kamikaze avec sa façon de frotter, et de sprinter la tête très basse au dessus du guidon. Il a d’ailleurs provoqué plusieurs chutes dans les emballages finaux au cours de sa carrière. Provocateur, il s’est également souvent fritté avec ses adversaires et n’a pas toujours eu la meilleure réputation dans le paquet.

J’ai toutefois appris à aimer Cav au fil des ans. J’admire surtout le fait que ce sprinter n’a jamais abandonné le Tour, sauf la première fois qu’il l’a disputé. Il a fini tous les autres. En comparaison, Mario Cipollini, tout de même 12 victoires d’étape au sprint sur le Tour, n’a jamais cru bon de le terminer, les abandonnant tous. J’y ai toujours vu un manque de respect pour le Tour, pour ses organisateurs, pour son équipe, pour ses équipiers, et pour le public.

Cav, lui, va au bout.

Et j’aime aussi le fait qu’il puisse se débrouiller seul, en restant bien masqué jusqu’à la toute dernière minute pour surgir de nulle part comme un diable d’une boîte. Pour preuve, payez-vous les images de l’emballage d’hier. Cav a su mener son sprint seul, et il était pourtant loin à l’entrée du dernier kilomètre. À l’inverse, Cipollini avait besoin de son train de sénateur, qu’il a notamment eu chez Saeco, pour s’imposer.

Cav n’a remporté qu’un maillot vert, en 2011. Son pendant chez les grimpeurs est probablement Marco Pantani, qui n’a jamais ramené les pois à Paris, tout en s’établissant comme l’un des tous meilleurs grimpeurs de l’histoire du Tour, avec Gaul, Bahamontes et Van Impe.

Enfin, Mark Cavendish a également su gagner ailleurs que sur le Tour. Un Milan SanRemo, en 2009. Deux Kuurne-Bruxelles-Kuurne, en 2012 et 2015. Et surtout, un titre de champion du monde sur route, en 2011. Et trois titres de champion du monde de l’américaine (piste), avec à la clef une longue série de belles places sur la piste, notamment en poursuite.

Bref, respect Mark Cavendish. Il est assurément aujourd’hui l’un des coureurs en activité avec le plus beau palmarès qui soit.

Comprendre le Tour…

L’étape d’hier a été magnifique à mon sens: une belle échappée de costauds, dont un (Van Avermaet) qui va au bout et qui rafle du coup le maillot jaune, bonus suprême après une victoire d’étape bien méritée. Une étape aux paysages inspirants, une étape dure aussi. Que du bonheur à regarder!

Et à mon sens aussi une étape qui est un exemple parfait pour comprendre la course dans la course sur le Tour de France, les coureurs poursuivant souvent des objectifs différents. De nos  jours, de moins en moins de commentateurs présentent toutes ces nuances et c’est bien dommage, la plupart se contentant de décrire ce qu’ils voient dans l’instant sans donner les raisons sous-jacentes aux comportements des coureurs.

Un exemple: des trois échappées, De Gendt roulait beaucoup plus que les deux autres. Pourquoi diable?

Mon interprétation: parce qu’outre la victoire d’étape en laquelle il a forcément cru un moment, il s’était donné comme objectif d’aller chercher le maillot à pois, étant le matin de l’étape beaucoup plus loin que Van Avermaet au général (donc le maillot jaune ne pouvait pas constituer un objectif). Ainsi, une belle entente était née entre les deux Belges de l’échappée: à DeGendt le maillot à pois, à VanAvermaet le maillot jaune et pour la victoire d’étape, on verrait plus tard!

Pour preuve, on n’a pas contesté à DeGendt les points du grimpeur durant l’étape.

Ca s’est ensuite joué à la pédale dans le col du Perthus, Van Avermaet décrochant De Gendt qui avait jusqu’alors beaucoup donné pour aller chercher les points du grimpeur dans la côte du Puy Saint-Mary, au col de Neronne et au Pas de Peyrol.

Grivko dans tout ça? Lui n’était là que pour la victoire d’étape, mais il a rapidement manqué de jambes. Son action aura été transparente durant l’étape.

Derrière aussi, on a vu d’autres courses.

D’abord celle des Sky et des Movistar qui ont mis en route dans le final accidenté. Pour deux raisons: d’une part, protéger leurs leaders (Froome, Quintana et Valverde, ce dernier n’étant pas loin du maillot jaune au matin de l’étape) des chutes et des pièges, d’autre part pour placer sous pression Alberto Contador, touché dans sa chair suite à deux malheureuses chutes en début de Tour.

Et ca n’a pas loupé: avec une jambe gauche moins performante, Contador a cédé sur la dernière courte ascension et débourse 23 secondes supplémentaires sur la plupart des autres favoris. Sur le Tour, pas de cadeau… surtout pas avec un adversaire de la trempe d’Alberto Contador.

L’attaque de Bardet dans le final? Ca, c’était simplement pour répondre aux attentes de ses fans puisqu’il courrait à domicile. Un artéfact de course sans conséquence. Il est parti trop tard pour qu’on puisse croire qu’il y a lui-même cru.

Longtemps, on a vu un groupe d’environ 6 coureurs en chasse patate entre les trois échappés devant et le peloton derrière, dont Rafal Majka. Ceux-là étaient condamnés à revenir avant les deux dernières difficultés pour espérer quoi que ce soit, ce qu’ils n’ont pas réussi à faire tant DeGendt et Van Avermaet, deux solides rouleurs, se sont montrés costauds devant. Du coup, Majka aura perdu un peu d’énergie en pure perte, qui plus est se montrant absent pour aider son leader Contador dans les derniers kilomètres. Chez Tinkoff, la stratégie serait à revoir… d’autant que Kreuziger non plus n’a pas aidé son leader dans les tous derniers kilomètres alors qu’il évoluait au sein du même groupe.

Ils ont perdu le Tour

Quelques coureurs ont montré d’inquiétants signes hier, et devront déjà changer leurs objectifs sur la course. Je pense par exemple à Ilnur Zakarin, déjà loin au général et qui ne peut plus viser que des victoires d’étape. Je pense à Vicenzo Nibali, dans un jour sans hier et qui est lui aussi désormais très loin au général, tout comme Mikel Landa. Idem pour Tom Dumoulin et surtout, pour Tony Gallopin qui avait pourtant soigneusement préparé ce Tour, abaissant significativement son poids: ce dernier termine hier à plus de 25 minutes! Je suis convaincu que Gallopin doit être actuellement très déçu de sa prestation et qu’il doit chercher des explications.

Contador

Le champion espagnol pointe désormais à 1min21 des autres principaux favoris de ce Tour de France, comme Froome, Quintana, Aru, Bardet, Pinot ou encore Barguil et Kelderman. A-t-il perdu le Tour? Je ne crois pas, c’est Contador tout de même et il a déjà prouvé dans le passé, notamment sur la Vuelta 2012, qu’il est capable de renverser un grand tour sur une seule étape. La meilleure stratégie pour lui est pour l’instant de continuer à récupérer au chaud dans le peloton en essayant de limiter les dégâts, attendre les Pyrénées, observer ses sensations et saisir les occasions, en espérant que sa condition s’améliore rapidement pour pouvoir être pleinement opérationnel dans la dernière semaine.

Porte

Le coureur australien a perdu du temps suite à une crevaison au mauvais moment il y a quelques jours. Pointant à 1min45 des principaux favoris, c’est encore plus compliqué que pour le cas Contador. Sa meilleure chance pour un rapproché est probablement le chrono en côte entre Sallanches et Mégève lors de la 18e étape. Être patient, saisir les occasions, grapiller ici et là progressivement des secondes pour se rapprocher du podium en courant au millimètre, c’est probablement la seule stratégie qui lui reste.

Sympathique Van Avermaet

À ne pas manquer, ce nouveau vidéo du Collectif Parlee avec… Greg Van Avermaet. Ca tombe à pic! Merci à Charles pour le tuyau.

Greg VanAvermaet – BMC Racing Team – GP Québec. from Charles B. Ostiguy on Vimeo.

Sans intérêt, les étapes de plaine sur le Tour?

Après deux semaines d’absence dues à un voyage en France qui a été un vrai ressourcement, La Flamme Rouge reprend aujourd’hui son service normal pour couvrir le Tour de France bien sûr.

Jusqu’ici, on pourra dire que ce Tour de France se court au millimètre. Millimètres entre Coquard et Kittel hier à Limoges, millimètres entre Cavendish et Greipel la veille à Angers. Millimètres également entre les coureurs depuis le départ, avec un peloton nerveux comme d’habitude sur les premières étapes, et Alberto Contador qui en a fait jusqu’ici les principaux frais.

Aujourd’hui ça sera plus intéressant avec un final compliqué du côté du Massif central, avec quelques belles petites bosses dans le final. Un peloton réduit se présentera dans le final c’est certain, et les favoris devront être très vigilants. Selon la formule classique, le Tour ne se gagnera pas aujourd’hui, mais il pourrait bien se perdre!

Une tendance a retenu mon attention ces derniers jours, celle où on voit un nombre grandissant de coureurs se plaindre de ces longues étapes dites « de plaine » ou « de transition ». Le dernier en date à se plaindre est Tom Dumoulin qui trouve ces étapes « ennuyeuses ».

Je ne suis pas d’accord!

Le Tour de France, c’est d’abord et avant tout une épreuve géographique: on fait le tour de la France, à quelques nuances près. Dans ce contexte, et de toutes les époques, nous avons eu sur le Tour de ces longues étapes sur parcours plats ou peu accidentés, permettant aux favoris de récupérer bien au chaud dans le peloton et permettant aussi aux « seconds couteaux » d’aller chercher leur moment de gloire à la pédale.

Le problème, aujourd’hui, c’est plutôt les oreillettes si vous voulez mon avis!

Ces étapes dites de transition sont ennuyeuses parce qu’on sait pertinemment dès le départ qu’avec les oreillettes, les échappées n’ont aucune chance d’aller au bout. Du coup, le seul intérêt de ces coureurs est de montrer pendant quelques heures le maillot à la télé, c’est tout.

C’est d’une tristesse…

Ces étapes de transition peuvent être si passionnantes. Je me souviens d’avoir passé sur le bout de ma chaise les deux dernières heures de la 6e étape du Tour 1991 remportée solo par Thierry Marie au Havre sur au terme d’une longue échappée solo, ce diable de coureur ayant résisté dans le final au retour du peloton mais au prix d’un effort titanesque qui lui avait en partie fait perdre sa lucidité: il se parlait tout seul!

On ne voit plus aujourd’hui de tels exploits qui nous ont fait vibrer, faute des oreillettes qui ont robotisé tout le peloton. Nécessaire pour une sécurité accrue? C’est du grand n’importe quoi comme je l’ai souvent exprimé sur ces pages: les chutes n’ont jamais été si nombreuses! Et si c’est de sécurité dont il est question, il serait si simple d’instaurer un système unidirectionnel entre coureurs et organisation de la course qui signalerait les dangers de la route…

Bref, le Tour ne saurait se résumer aux seules étapes de montagne sur une courte distance. L’intérêt du Tour, c’est l’aventure humaine et sportive qu’il propose durant trois semaines, sur des étapes et des terrains variés. L’intérêt du Tour, ce sont ces coureurs volontaires qui osent, et qui laissent tout sur la route.

L’intérêt du Tour, ce n’est pas les oreillettes et ces coureurs-robot tristes à voir…

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