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Cavendish dans l’histoire du Tour de France

On ne peut passer l’exploit sous silence: en remportant sa troisième victoire d’étape sur le Tour de France 2016, Mark Cavendish est entré dans l’Histoire de l’épreuve puisqu’il présente désormais, sur son palmarès, 29 victoires d’étape au total, soit… une de mieux que Bernard Hinault.

Un seul homme a fait mieux: Eddy Merckx, avec 34 victoires d’étape.

Cavendish a remporté toutes ses victoires sur neuf Tours de France (moyenne de 3,2 victoires par Tour). Bernard Hinault 8 (moyenne 3,5). Eddy Merckx 7 (moyenne 4,9)!

Certains d’entre vous pourraient dire que ce n’est pas pareil, Cavendish étant un sprinter et les autres non. Bernard Hinault a par exemple de nombreuses victoires d’étape contre-la-montre à son palmarès, ce que Cavendish n’a évidemment pas.

Sauf que.

Sauf qu’il a existé, dans l’histoire du Tour, d’autres grands sprinters: André Darrigade, Mario Cipollini, Érik Zabel, voire Freddy Maertens. Aucun d’entre eux n’a remporté autant de victoires d’étape que « Cav », Darrigade pouvant être considéré le 2e sprinter le plus titré de l’histoire du Tour avec 22 victoires d’étape.

Et Cav s’est imposé quatre fois sur les Champs Élysées jusqu’ici, le recordman.

Et Cav a remporté pas moins de six victoires d’étape sur un seul Tour, en 2009.

Pourtant, je n’aimais pas beaucoup Mark Cavendish à ses débuts sur le Tour. Un sprinter que j’estimais dangereux, voire même kamikaze avec sa façon de frotter, et de sprinter la tête très basse au dessus du guidon. Il a d’ailleurs provoqué plusieurs chutes dans les emballages finaux au cours de sa carrière. Provocateur, il s’est également souvent fritté avec ses adversaires et n’a pas toujours eu la meilleure réputation dans le paquet.

J’ai toutefois appris à aimer Cav au fil des ans. J’admire surtout le fait que ce sprinter n’a jamais abandonné le Tour, sauf la première fois qu’il l’a disputé. Il a fini tous les autres. En comparaison, Mario Cipollini, tout de même 12 victoires d’étape au sprint sur le Tour, n’a jamais cru bon de le terminer, les abandonnant tous. J’y ai toujours vu un manque de respect pour le Tour, pour ses organisateurs, pour son équipe, pour ses équipiers, et pour le public.

Cav, lui, va au bout.

Et j’aime aussi le fait qu’il puisse se débrouiller seul, en restant bien masqué jusqu’à la toute dernière minute pour surgir de nulle part comme un diable d’une boîte. Pour preuve, payez-vous les images de l’emballage d’hier. Cav a su mener son sprint seul, et il était pourtant loin à l’entrée du dernier kilomètre. À l’inverse, Cipollini avait besoin de son train de sénateur, qu’il a notamment eu chez Saeco, pour s’imposer.

Cav n’a remporté qu’un maillot vert, en 2011. Son pendant chez les grimpeurs est probablement Marco Pantani, qui n’a jamais ramené les pois à Paris, tout en s’établissant comme l’un des tous meilleurs grimpeurs de l’histoire du Tour, avec Gaul, Bahamontes et Van Impe.

Enfin, Mark Cavendish a également su gagner ailleurs que sur le Tour. Un Milan SanRemo, en 2009. Deux Kuurne-Bruxelles-Kuurne, en 2012 et 2015. Et surtout, un titre de champion du monde sur route, en 2011. Et trois titres de champion du monde de l’américaine (piste), avec à la clef une longue série de belles places sur la piste, notamment en poursuite.

Bref, respect Mark Cavendish. Il est assurément aujourd’hui l’un des coureurs en activité avec le plus beau palmarès qui soit.

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  1. mica

    Selon moi la révélation de ce début de TDF est D. Mc Lay.
    Quand on voit le  » rapproché » qu’ il effectue lors du sprint de Montauban,on ne peut qu’ étre admiratif.
    Mais, pour saisir le talent de cet athléte en devenir, il faut visionner l’ arrivée du GP de Denain2016. Les images en sont impressionnantes. (hélas je n’ ai pas le lien). On le voit slalomer entre ses adversaires, assis sur la selle, remontant, je pense, une douzaine de concurents!
    C’ est une véritable leçon de sprint, et j’ espére qu’ il saura conserver cette maniére de faire.

    Oui, je le redis, la vélocité, et la fluidité( assis et braquet réduit) sont les clefs de ce que devrait revenir le sprint, contrairement au déhanchement, perte de trajectoire, perte de CX et de rendement dus aux braquets énormes.
    Hélas, nos champions « stéréotypés » se contentent de faire comme leurs voisins et » tirent » de plus en plus « gros ». On peut noter que puisqu’ ils font tous à peu prés la même chose, cela parait moins évident, mais, que les sprints sont devenus inesthétiques, je ne parlerai même pas du danger duaux pertes de trajectoires.
    Mais tout cela, je l’ ai déjà dit dans les colonnes de LFR.
    Je ne me sens pas investi d’ une mission,mais je pense que le sprint pourrait étre « révolutionné »en revenant aux fondamentaux.( fluidité, compacité, vélocité, aérodynamisme…)
    Il n’ est pas interdit de parler de technique, alors Mrs les journalistes ou consultants, rangez vos certitudes, arrêtez de dire qu’il faut 1 ou 2 ou 3 dents de moins, car c’ est exactement le contraire qu’ il faudrait.

    Pour ce qui est du Cav. on peut lui tirer son chapeau, car dans le contexte décris ci dessus, il tire parfaitement son épingle du jeu , ce dont je ne le croyais plus capable. ( ceci tout en commettant les mèmes erreurs que ses pairs).
    Il a quand même un avantage sur ses adversaires, malgrès la position danseuse, il réussit à conserver un certain aérodynamisme ( très aplati et la tète complétement rentrée) mais à quel prix!
    Disons qu’ il est le moins désavantagé par cette maniére de sprinter qui est selon moi délétaire.

    Chapeau tout même pour cette série de victoires unique dans l’ histoire du TDF.

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