Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : septembre 2013 Page 1 of 2

Mondiaux: Costa à l’économie

Quelle course!

Temps de selle aujourd’hui pour Rui Costa, le nouveau champion du monde: 7h25.

Plus de 7h de selle, c’est déjà très long, alors imaginez sous la grande flotte! C’était l’invitée-surprise de cette course sur route des Mondiaux, une pluie torrentielle toute la journée et qui a considérablement durci la course. Commentaires du Canadien  François Parisien, qui s’est bien battu et maintenu dans le premier groupe jusqu’à deux tours de la fin: « Pendant 240 kilomètres, c’était vraiment une pluie torrentielle. On roulait parfois dans un demi-pied d’eau. C’était assez extrême. Je n’avais jamais couru dans de telles conditions. Ç’a été une expérience vraiment unique. J’ai fait six championnats du monde dans ma carrière, mais celui-là je vais m’en rappeler longtemps. »

À ne pas manquer, cet intéressant et court vidéo nous permettant de mieux saisir la difficulté des éléments hier.

Bref, ce fut une sélection par l’arrière jusqu’au dernier tour où une poignée de survivants – une petite quarantaine – se sont expliqués.

Comme trop souvent sur les Mondiaux, les Italiens se sont découverts très tôt dans la course, contrôlant le peloton derrière une échappée de cinq hommes réduite à trois, puis à deux dans le final. Les Italiens ont bien joué dans ce final, lançant un moment Scarponi qui avait visiblement de bonnes jambes. Nibali a pour sa part joué de malchance, allant au tapis et devant par la suite se payer une belle poursuite pour rentrer sur l’avant de la course (merci à la voiture de l’équipe d’Italie…). Il y a laissé très certainement des énergies. Seule déception, Pippo Pozzato qui était présent dans le final, mais au neutre. Peut-être était-il la carte de réserve des Italiens en cas de regroupement à un kilomètre de la ligne?

Les Espagnols ont également bien joué, étant plus discrets que les Italiens mais présents au bon moment avec un temps Contador, puis Rodriguez et Valverde dans le dernier tour. Ces deux-là terminent 2e et 3e, de quoi nourrir des regrets… Valverde commet-il une faute en ne marquant pas Costa – son équipier chez Movistar… – lorsqu’il part à la poursuite de Rodriguez? Si je crois que Valverde aurait en effet dû marquer Costa à la culotte, je doute qu’il s’agisse d’une affaire d’équipe puisque Costa a annoncé, après le Tour de France, avoir signé chez Lampre l’an prochain.

Costa a pour sa part prouvé une fois de plus être un sacré renard dans le final de courses cyclistes, produisant son effort au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard. Ne bénéficiant que de deux équipiers portugais au départ, Costa a fait une course discrète pour sortir au bon moment, un peu comme au GP de Montréal en 2011. C’est bien joué et il fallait de sacrés bonnes pattes pour être présent dans les derniers hectomètres par une telle météo: son rapproché sur Rodriguez dans les 1500 derniers mètres ne fait aucun doute, il marchait du feu de Dieu!

Mon favori hier, Cancellara, n’a finalement pas pu s’exprimer dans les derniers kilomètres, étant trop juste face aux grimpeurs de poche comme Nibali, Valverde ou Rodriguez. Sagan s’est également éteint dans le final, incapable d’accompagner les meilleurs dans les dernières ascensions, tout comme Gilbert à qui il manquait un petit quelque chose. Outre les Italiens qui loupent le podium, les Belges ont dû être les plus déçus puisque Gilbert avait fait donner de son équipe pour ramener l’échappée devant dans le final, laissant un moment croire qu’il était vraiment très bien.

Les autres favoris? Beaucoup ont abandonné tôt, à l’exception peut-être de Contador qui a rendu les armes après avoir travaillé pour son équipe dans le final. Ceci étant, les Froome, Evans, Porte, Wiggins, Cavendish, Martin, Gesink, Horner et Van Garderen sont tous rentrés à l’hôtel avant les derniers tours du circuit.

Quoi qu’il en soit, Costa ajoute donc la plus belle ligne à son palmarès qui, mine de rien, devient l’un des plus beaux des coureurs actuellement en activité: outre son titre de champion du monde 2013, il a été 2e du Tour de l’Avenir 2008, a remporté les Quatre jours de Dunkerque 2009 ainsi que 3 étapes sur le Tour de France (2011, et 2 étapes cette année), le GP de Montréal 2011 et deux fois le Tour de Suisse (2012 et 2013). Seul un contrôle positif à la methylhexanamine en 2010 vient quelque peu ternir cette feuille de route impressionnante.

Les Canadiens

Meier et Parisien ont tous deux abandonné. Parisien a fait la plus belle course, se maintenant dans le premier peloton de chasse jusqu’au km 240, excusez un peu.

Les autres courses

Chez les juniors, c’est Mathieu Van der Poel qui a gagné. Ce coureur est le fils d’Adrie Van der Poel, coureur de Classiques des années 1980 (vainqueur du Tour des Flandres 1986, de Liège-Bastogne-Liège 1988, de l’Amstel 1990 et des Mondiaux de cyclo-cross en 1995), et de Corinne Poulidor, la fille de Raymond Poulidor. Mathieu a déjà été couronné deux fois champion du monde de cyclo-cross chez les juniors, suivant donc les traces de papa! Cinq coureurs canadiens étaient au départ, un seul a terminé, loin.

Chez les U23, victoire du slovène Matej Mohoric, un nom à retenir puisque ce coureur avait déjà été sacré champion du monde de la course sur route l’an dernier chez les juniors (et 2e du chrono)! Mohoric rejoindra l’an prochain Peter Sagan chez Cannondale, de quoi renforcer le punch de cette équipe. Le Canadien Antoine Duchesne termine 46e à plus de 2 minutes du vainqueur.

Chez les femmes, troisième titre du phénomène Marianne Vos, après ses victoires en 2006 et 2012 (elle a aussi terminé 5 fois 2e des Mondiaux sur route!). Rappelons que Vos fait aussi de la piste et du cyclo-cross avec succès, faisant d’elle l’actuelle « Eddy Merckx » du cyclisme féminin.

Avec Cookson, l’espoir

OUF!!!

Grand jour hier pour le cyclisme, un jour de lumière: l’Anglais Brian Cookson a été élu à la présidence de l’UCI, 24 votes contre 18 pour Pat McQuaid.

Voilà qui est la promesse, l’espoir de jours meilleurs à venir pour le cyclisme, après 15 ans de noirceur. Avec Cookson, on peut espérer:

1 – voir rapidement mis sur pied un cadre légal permettant à Lance Armstrong voire d’autres de tout déballer, sans retenue aucune. S’il est clair qu’il faudra faire des concessions (une remise de peine par exemple), le jeu en vaut la chandelle selon moi, car il permettra de mieux connaître comment le système de dopage d’Armstrong a pu se mettre en place, et quel en ont été les acteurs. Le nettoyage du sport passe par là.

2 – une clarification des rôles et responsabilités en matière de lutte contre le dopage, ceci afin de régler une fois pour toute le conflit d’intérêt qui perdure depuis des lustres à l’UCI. Cookson a déjà annoncé vouloir rendre indépendante la lutte contre le dopage, par exemple à la confiant entièrement à l’AMA.

3 – une révision de la constitution de l’UCI, ceci afin d’éviter un nouveau cafouillage honteux comme ce fut le cas lors de cette élection. Une révision du système d’élection à la présidence est même souhaitable.

4 – davantage de transparence dans la conduite des affaires de l’UCI.

L’immense avantage de Cookson est qu’évidemment, il ne traine aucune casserole derrière lui, et se pose donc en homme neuf, sans passé à l’UCI. Il aura donc les coudées franches dans les prochains mois.

Parmi les autres défis qui l’attendent, on note notamment:

1 – une décision à rendre sur l’usage des oreillettes en course, toujours permis.

2 – le renouvellement du partenariat avec les équipes cyclistes professionnelles et les organisateurs de course, notamment sur le partage des revenus du cyclisme. Le financement de la lutte contre le dopage est également probablement lié à cet enjeu.

3 – le maintien des « petites courses » en Europe, un nombre important ayant mis la clef sous la porte ces dernières années faute de pouvoir boucler leur budget.

4 – une révision de certaines règles aujourd’hui dépassées, notamment en ce qui a trait au poids des vélos des coureurs pro (actuellement d’un minimum de 6.8 kg). Il est devenu aisé de descendre à des poids inférieurs tout en garantissant la sécurité des coureurs.

5 – le développement du cyclisme professionnel féminin.

Élections à l’UCI : les actes et les scénarios d’un roman-feuilleton

C’est le jour de vérité à l’UCI et pour la gouvernance du cyclisme puisque c’est aujourd’hui qu’on procèdera à l’élection du nouveau président de l’UCI.

En théorie!

Car dans les faits, la situation pourrait sérieusement se compliquer autour de la question de la validité de la candidature du président sortant, Pat McQuaid. Voici quelques explications et scénarios entourant un vrai roman-feuilleton!

Acte 1. Selon les règles en vigueur, un candidat à la présidence de l’UCI doit être proposé et soutenu par sa fédération nationale. Dans le cas de Pat McQuaid, il s’agit de la fédération irlandaise de cyclisme (Cycling Ireland). Le comité directeur de Cycling Ireland lui octroie cet appui durant le printemps dernier.

Acte 2. De plus en plus de voix s’élèvent en Irlande pour dénoncer le soutien de Cycling Ireland à l’endroit de Pat McQuaid. N’étant plus certain de continuer à recevoir l’appui de sa fédération nationale, McQuaid a une idée lumineuse en mai pour protéger ses arrières (on n’est jamais trop prudent): solliciter l’appui de la Fédération suisse de cyclisme (Swiss Cycling), ses deux mandats à la présidence de l’UCI l’ayant obligé à s’établir en Suisse, donc à en devenir résident… Et tant pis pour la loyauté à ses origines nationales!

Acte 3. Toujours en mai, le comité directeur de la fédé suisse lui donne son appui. Pendant un moment, la candidature de McQuaid était donc soutenue par deux fédérations!

Acte 4. Sous la grogne populaire, Cycling Ireland n’a d’autres choix que de satisfaire à une demande de tenir une assemblée extraordinaire de ses membres, en juin, ceci afin de leur permettre de se prononcer sur le soutien de la fédération envers McQuaid. Sans surprise, une majorité de membres votent contre le soutien à McQuaid, obligeant la Fédé irlandaise de lui retirer son appui. Ironiquement, son président, Rory Wyley, tout juste bafoué par ses membres, déclare dans la foulée « As a national federation, who is president of the UCI doesn’t impact us hugely, directly. Life goes on.«  McQuaid s’en fout, il est soutenu par les Suisses…

Acte 5. À peu près au même moment, trois membres du comité directeur de la fédé suisse de cyclisme contestent eux-aussi le soutien de leur fédé à l’endroit de McQuaid, et menacent d’amener l’affaire devant les tribunaux. Manque de pot pour McQuaid donc, l’histoire de Cycling Ireland se répète avec les Suisses! Pat McQuaid redevient donc nerveux à l’idée d’être également lâché par la fédé suisse…

Acte 6. Le 29 juillet, dernier jour pour le dépôt des mises en candidature, coup de théâtre! On apprend que la fédération malaysienne propose un amendement à l’article 51 de la constitution de l’UCI touchant justement la procédure de mise en candidature au poste de président de l’UCI. L’amendement suggère qu’une candidature n’a plus besoin d’être soutenue par sa fédération nationale si au moins deux autres fédérations la soutienne. Comme par hasard, on apprend que la fédération marocaine propose, avec la fédé malaysienne, de soutenir la candidature de… Pat McQuaid! Ceux qui connaissent un peu l’histoire publique d’Hein Verbruggen et qui ont lu le livre « Fin de cycle. Autopsie d’un système corrompu. » auront immédiatement vu dans ce coup de théâtre la signature du vrai dirigeant du cyclisme mondial depuis 15 ans, Hein Verbruggen, qui évidemment a à coeur la ré-élection de son poulain McQuaid, question de ne pas se retrouver avec des procès sur le dos dans le cas ou un nouvel élu sans casseroles du passé avait l’idée de faire le ménage et de permettre à Lance Armstrong de parler dans de bonnes conditions… Et évidemment, Pat McQuaid jure ne rien à voir dans l’initiative de la fédé malaysienne…

Et dans la foulée, la date de fin des mises en candidature est repoussée au 30 août.

Acte 7. En août, la fédé suisse annonce qu’elle retire son soutien à l’endroit de Pat McQuaid. La contestation des trois membres du comité directeur n’est donc pas allé jusque devant les tribunaux puisque la fédé s’est rétracté avant. Bafoué publiquement, le président de la fédé suisse, Richard Chassot, démissionne de son poste (ce que n’a pas fait le président de Ireland Cycling, tout le monde n’a pas la même conscience…). McQuaid est de retour à la case départ, puisqu’aucune de ses fédérations « nationales » (!!!) ne soutient sa candidature au poste de président de l’UCI. Mais la Malaysie est là, fort heureusement…

Acte 8. Nouveau coup de théâtre, on apprend que l’UCI aurait finalement peut-être quelque chose à voir dans l’amendement proposé par la fédé malaysienne qui manquait probablement d’inspiration en juillet (que voulez-vous, c’est le temps des vacances…) pour rédiger le texte… Du personnel de l’UCI aurait rédigé, revu voire suggéré des modifications avant que l’amendement soit officiellement proposé par la fédé malaysienne. C’est louche!

Nous en sommes donc là. Aujourd’hui, le congrès de l’UCI devra d’abord se prononcer sur l’adoption de l’amendement proposé par la fédé malaysienne. Voici les scénarios possibles:

Scénario 1. L’amendement proposée par la fédé de la Malaysie est adopté (cela nécessite les deux-tiers du congrès de l’UCI, donc pas forcément acquis…), donc la candidature de Pat McQuaid est automatiquement légitimée, étant soutenu par deux fédérations (Malaysie et Maroc). L’élection pour la présidence s’en suit. Pour les pronostics de cette élection, voir ci-bas.

Scénario 2. L’amendement proposée par la fédé de la Malaysie est adopté, donc la candidature de Pat McQuaid est automatiquement légitimée, étant soutenu par deux fédérations (Malaysie et Maroc). Immédiatement, et suivant leur promesse, Igor Makarov, président de la fédé russe, et Jaimie Fuller, PDG de Skins et initiateur du mouvement « ChangeCyclingNow« , contestent devant les tribunaux la légitimité de cet amendement et de sa procédure de dépôt. L’élection à la présidence est reportée plus tard cet automne voire cet hiver, soit jusqu’à ce qu’un jugement soit rendu.

Scénario 3. L’amendement proposé ne passe pas, invalidant la candidature de McQuaid puisqu’il n’est pas soutenu par sa fédération nationale. L’élection à la présidence a lieu, Brian Cookson n’a plus de candidat contre lui et est donc élu à la présidence de l’UCI sur une simple formalité.

Évidemment, le scénario 3 est pour moi le meilleur pour l’avenir du cyclisme, écartant McQuaid (et donc Verbruggen) de la gouvernance immédiate du sport. Cookson a annoncé ses intentions de mettre sur pied une commission du style « Vérité et Réconciliation » qui permettrait à Lance Armstrong de venir tout déballer en échange d’une remise de peine (ce que McQuaid n’a évidemment jamais évoqué!). Cela permettrait au cyclisme de mieux comprendre qui étaient les acteurs du plus vaste système de dopage du sport à ce jour, personnel de l’UCI compris. Un éventuel ménage pourrait s’en suivre, ainsi que des changements dans la gouvernance du sport, à commencer par le problème de conflit d’intérêt permanent auquel fait face l’UCI, entre lutte contre le dopage (négatif pour l’image du sport) et développement du sport (où une image positive est un grand atout).

L’élection à la présidence: les technicalités

42 électeurs répartis ainsi: 14 d’Europe (dont la France), 7 d’Afrique, 3 d’Océanie, 9 d’Asie et d’Amériques. Le Canada n’est pas représenté parmi ces 42 électeurs, malgré le fait que Cyclisme Canada soit l’une des 179 fédérations-membres de l’UCI.

Malgré le fait que certaines fédérations comme Cyclisme Canada ou la Fédération européenne de cyclisme aient annoncé leur soutien à Brian Cookson, chaque électeur est libre de voter comme il veut. Il n’est donc pas impossible que parmi les 14 membres-votants de l’Europe, certains accordent leur soutien à Pat McQuaid en dépit de la directive de la fédération européenne.

Les soutiens probables à Pat McQuaid sont ceux de celui qui tire depuis toujours les ficelles derrière lui, Hein Verbruggen, soit les pays émergents, pour l’essentiel l’Afrique et l’Asie. 16 votes seraient ainsi « automatiquement » acquis pour McQuaid, si les membres-voteurs sont fidèles aux directives. Considérant que certains membres-voteurs des Amériques voire de certains pays européens voteront probablement également pour McQuaid, ses appuis ne seraient pas négligeables…

Les soutiens probables à Cookson: l’Europe, et l’Amérique du Nord, représentée par les États-Unis et le Mexique (quoi que dans le cas du Mexique, un soutien envers McQuaid est également tout à fait possible). L’Océanie devrait également en toute logique se ranger du côté de Cookson.

À ne pas manquer, cet article publié par Jonathan Vaughters, manager de l’équipe Garmin et ex-dopé, qui explique pourquoi il voterait pour Brian Cookson et non Pat McQuaid. Très intéressant!

Quoi qu’il en soit, si vote il y a, ca pourrait être serré et conduire à des surprises de taille. Rien n’est joué selon moi!

Tony Martin 3e sacre!

Nous attendions tous ce duel au sommet entre Fabian Cancellara, quadruple champion du monde du chrono, Tony Martin, le champion du monde en titre, et Bradley Wiggins, champion olympique de la discipline.

Chacun avait également de quoi se motiver. Comme sur les Classiques d’avril, Cancellara voulait prouver qu’il demeurait une référence en la matière, après trois années de disette face à Martin, le jeune.

Tony Martin voulait quant à lui effacer sa défaite face à Cancellara sur le chrono du récent Tour d’Espagne, alors que partout ailleurs cette saison, il s’est toujours imposé face au chronomètre.

Quant à lui, Bradley Wiggins revenait aux affaires après une saison 2013 miteuse et son abandon au Giro.

Parti très vite, Cancellara était en tête au premier pointage.

Spartacus n’a cependant pas pu tenir le rythme sur un parcours tout plat et dénudé d’éléments techniques, la puissance de train de Tony Martin faisant la différence en deuxième moitié du parcours de 57 kms.

À l’arrivée, Tony Martin devance son plus proche poursuivant de 46 secondes. Une victoire sans équivoque, nette et claire. Rien à dire, sinon qu’il était bel et bien le plus fort hier.

Troisième dans la plupart des pointages, Wiggins a quant à lui réussi à garder son rythme dans le final et devance Cancellara de deux petites secondes à l’arrivée. Un souffle!

Cancellara termine donc 3e avec près de 45 secondes de priorité sur le 4e du jour, le russe Vasil Kiryenka. L’Américain Taylor Phinney est 5e à plus de deux minutes du vainqueur Martin.

Les autres? Ils ont tous pris de sacrés valises. Pinotti est 7e à plus de 2min30, Porte 17e à 3min22, Chavanel 22e à presque 4 minutes et Luis Leon Sanchez pas dans le coup, 35e à plus de 5 minutes!

Fait intéressant, Jérémy Roy, 29e hier à 4min27 de Martin, affirmait après la course avoir connu un bon chrono, à près de… 370 watts de moyenne sur plus d’une heure d’effort, pour une moyenne de près de 50 km/h. Voilà qui situe l’effort de Martin hier, qu’on peut certainement estimer à près de 400 watts de moyenne, voire un peu plus. « Une bonne branlée » déclarait Roy à l’arrivée, et on est d’accord avec lui tant la perf de Martin est énorme.

Les vidéos

Entrevue d’après course avec Tony Martin.

Question de bien vivre cette semaine des championnats du monde de cyclisme sur route, deux vidéos vintage qu’on ne se lasse pas de regarder, notamment l’hiver lors de nos interminables séances de home-trainer:

Victoire de Bernard Hinault à Sallanches en 1980;

Victoire de Greg LeMond à Chambéry en 1989.

À-couper-le-souffle!!!

Holly shit!

Complètement démentiel.

Le Canadien Steve Smith (DeVinci) a survolé la descente de Coupe du Monde de VTT à Leogang en Autriche ces derniers jours. Du coup, le Canadien mettait également la main sur le général de la Coupe du Monde de la saison.

Payez-vous ces images, c’est du grand art, et j’adore son final, une fois la ligne d’arrivée franchie! Peter Sagan vous dites? Il peut aller se rhabiller!

Les commentateurs ne sont pas piqués des vers non plus!

Fameux. Et bravo à Smith, ca prend une sacré maîtrise pour arriver à faire ca.

Dans mon texte d’hier, j’ai commis une belle boulette, affirmant que John Degenkolb avait été la dernière vedette du Tour. Je sais pas vous, mais je confonds encore souvent Degenkolb et Kittel (et j’ai aussi du mal avec l’orthographe de son nom)! Si Demare a bien battu Degenkolb au GP d’Isbergues, c’est évidemment Kittel qui a été le grand sprinter du dernier Tour. Merci aux lecteurs vigilants ayant porté cette erreur à mon attention. Mes excuses à tous!

Le Tour de l’actualité

1 – 0,88 secondes. C’est le chouïa qui sépare l’équipe Omega Pharma – Quick-Step de Martin et Chavanel, vainqueur du chrono par équipes des Mondiaux de cyclisme, de la deuxième place des Orica-Green Edge et ce, après 1h 04 minutes d’effort!

Pour la petite histoire, 0,8 secondes séparaient également les deux équipes dans le chrono par équipe du dernier Tour de France, à la faveur cette fois des Orica-Green Edge. Et l’an dernier sur l’Eneco Tour, les Quick Step les avaient aussi battu de 0,8 secondes!

Quoi qu’il en soit, on comprendra la déception du Canadien Svein Tuft à l’arrivée. Du coup, il serait incertain pour le chrono individuel des Mondiaux plus tard cette semaine. S’il ne devait pas prendre le départ, il ne serait pas remplacé par un autre Canadien.

L’équipe Sky, comprenant Chris Froome, termine 3e. RadioShack est 5, les Cannondale de Sagan 7e et les Garmin terminent à la 8e place.

2 – Un Anglais a remporté le Tour de Grande-Bretagne, Bradley Wiggins. Les Anglais ont atomisé, avec 3 victoires d’étape (sur 8!) pour Mark Cavendish, bien épaulé par le revenant Alessandro Petacchi désormais sous contrat chez Quick Step justement pour amener les sprints de Cav.

3 – Tour de Grande-Bretagne toujours. Pour moi, la révélation de la course est le tout jeune Anglais Simon Yates, 21 ans, redoutable grimpeur et vainqueur de la 6e étape devant Lopez, Quintana et Wiggins. Simon Yates a également remporté cette saison deux victoires d’étape sur le Tour de l’Avenir, et est devenu champion du monde de la course aux points.

Et un Yates peut en cacher un autre puisque son frère jumeau, Adam Yates, a également offert de très belles performances cette saison, terminant notamment 2e du général du Tour de l’Avenir.

Assurément un nom à retenir et la relève du cyclisme britannique!

4 – Ces coureurs français qui n’en finissent plus de gagner, en particulier à la Française des Jeux! Arnaud Demare s’offre carrément la gloire du Tour de France, John Degenkolb et remporte le GP d’Isbergues qui bénéficiait cette année d’un plateau relevé, plusieurs coureurs comme Philippe Gilbert, Greg Van Avermaet ou Thomas Voeckler y étant venu peaufiner leur condition en vue de la course sur route des Mondiaux dimanche prochain.

Capture d’écran 2013-09-22 à 06.26.345 – Voici le site Internet des Mondiaux de Florence, pour ne rien manquer de l’action cette semaine. Ceci étant, la mascotte de ces Mondiaux et un petit Pinocchio vêtu, pour l’occasion, de vêtements ceints des anneaux irisés. Certains pourront la trouver drôle, puisque depuis un an s’est révélé le « mensonge Armstrong », mensonge qui en a incité tant d’autres à passer aux aveux… Et je ne parle pas de l’élection à la présidence avec possiblement la candidature de Pat McQuaid!

6 – Ils arrêtent leur carrière professionnelle à la fin de l’année: David Veilleux, Stuart O’Grady, Robert Hunter, Sandy Casar, Leon Van Bon, Anthony Charteau, Tadej Valjavec, Christian VanDe Velde.

7 – Matos. Voici un reportage très complet sur certains (nouveaux) produits de la fameuse compagnie Assos, qui fabrique quelques uns des meilleurs vêtements cyclistes au monde. Chez Assos, c’est du sérieux et la qualité supérieure est toujours au rendez-vous.

8 – Matos encore. Comme moi, vous vous questionnez toujours un peu en voyant les fameux plateaux ovales équiper des vélos de pros, notamment Bradley Wiggins? Une étude sérieuse sur leur efficacité vient de paraître et elle nous vient de France, soit de Nicolas Rambier qui travaillerait avec Frédéric Grappe. C’est détaillé (65 pages!) et ca contribuera sans nul doute à faire le point une fois pour toute sur les gains ou pertes de ces plateaux si particuliers. Je vous laisse découvrir cela!

9 – Défi Vélo Mag. Ca se déroulait le week-end dernier du côté du Parc de la Mauricie. J’ai manqué ca, étant pourtant inscrit, la faute à un bon rhume quelques jours avant, me stoppant net dans mon élan amorcé il y a deux semaines sur le Gran Fondo Mont Tremblant. Et dans le Parc de la Mauricie, pour accompagner les meilleurs, faut être bien car ca roule toujours vite! Je n’ai rien perdu, certains collègues se sont chargés ici de bien me rincer dans le Parc de la Gatineau hier!

La passion selon Campagnolo

Beau petit vidéo qui rejoindra tous les passionnés dont je suis.

La Montréalaise: de l’esprit de mon texte

C’est très rare que je le fais, mais je publie aujourd’hui l’intégrale du commentaire laissé par mon ami Serge Piroux qui a participé avec moi aux deux nouvelles cyclosportives proposées par l’organisation des GP cyclistes de Québec et Montréal. Le rencontrer, discuter avec lui en roulant fut un réel plaisir pour moi.

Serge était de passage au Québec pour la première fois. Son commentaire est donc pertinent, puisqu’il a été rédigé à la lumière de l’expérience vécue ailleurs (en France). Et Serge a tout à fait bien compris le sens de mon intervention, tout comme les autorités compétentes l’ont fait. L’idée est évidemment de proposer des améliorations, ceci afin de bonifier le produit offert, et en faire un grand succès populaire qui prendra de l’importance dans les années à venir, contribuant ainsi à développer le cyclisme ici. Plus on est à rouler, mieux le sport cycliste se portera!

Merci Serge de ce commentaire, et au plaisir de te revoir!

« Je trouve bien bizarre que certains participants critiquent le prix et l’organisation alors que tout était bien expliqué dans l’engagement. Nous devrions plutôt nous rapprocher du discours de Laurent qui est plus positif en proposant des solutions.
Le prix prohibitif ? Il y avait plus de 2000 engagés de bonne foi, et il est interdit de faire du bénéfice au Québec quand on organise un événement ? En France, d’où je viens certaines cyclos sont effectivement moins chères, mais les organisateurs perdent régulièrement de l’argent et abandonnent au bout de quelques années.
Pour ma part, je pense que vous avez là une sacrée opportunité de créer 2 supers cyclos de renommée mondiale dans quelques années. Mondiale car elles sont couplées avec 2 courses Pro Tour. Pour moi c’était une des motivations de ma venue chez vous au Québec , faire du vélo et voir les pros dans le même temps. En comparaison, à L’Étape du Tour, les pros arrivent 15 jours après …
Organiser une cyclo c’est très compliqué (autorisations, bénévoles, sponsors, parcours, dates…), alors envoyez toutes vos remarques positives aux organisateurs (ils liront sûrement La Flamme Rouge) pour qu’ils améliorent leur copie et dans quelques années vous serez peut-être fiers d’avoir deux supers cyclos, car rappelez-vous que c’était la première année .
J’en profite pour tous vous remercier pour votre accueil et votre sollicitude.
À très bientôt, j’en suis sur. »
Serge

L’organisation des cyclosportives La Québécoise et La Montréalaise ont par ailleurs envoyé aux participants un sondage à remplir en ligne. Je l’ai fait, c’est rapide et efficace. Je vous invite à ne pas hésiter à fournir vos commentaires constructifs, ceci afin qu’on améliore le produit en prévision de l’an prochain!

Le Tour de l’actualité

Ca fait un moment qu’on n’a pas couvert l’actualité selon la formule « Le Tour de l’actualité », étape par étape. Voici donc les nouvelles qui ont retenu mon attention ces derniers jours.

1 – Cyclosportives au Québec. Beaucoup de commentaires suite à mon récent article à propos de La Montréalaise, et je vous remercie du ton employé. Comme blog, La Flamme Rouge peut également servir de base de sondage unique pour les organisateurs, permettant de mieux saisir les bons coups comme les irritants. Soyez assurés que les autorités compétentes prennent connaissance de tout cela afin de continuer à développer les événements encore meilleurs l’an prochain, qu’ils soient sur la scène des cyclosportives ou des courses sanctionnées! Des récents événements cyclosportifs au Québec, je retiens:

– une organisation irréprochable, un encadrement assuré dans la vaste majorité des cas

– une très bonne ambiance

– des parcours bien tracés, offrant des difficultés permettant de faire face à un réel défi sportif

– des services aux participants à la hauteur

– des irritants du côté de la gestion du premier groupe sur la route, de la présence d’un podium d’après course ainsi que des tarifs d’inscription – et leur justification – dans certains cas.

2 – Élection à la présidence de l’UCI. Les bonnes nouvelles arrivent ces jours-ci: après l’Europe ayant annoncé soutenir Brian Cookson, voilà que la fédération américaine de cyclisme fait la même chose. Les appuis du côté de Pat McQuaid ne viendront donc pas du côté de l’Amérique du Nord ni de l’Europe, mais peuvent encore venir massivement d’autres pays, notamment africains et asiatiques. Rien n’est donc encore gagné, mais l’espoir est là pour des jours meilleurs à la fédération internationale.

Cookson s’est également prononcé en faveur d’une révision de peine envers Lance Armstrong en échange d’aveux complets sur son système de dopage durant les années 2000. C’est aussi une bonne nouvelle. À 41 ans, Armstrong ne présente pas de grand risque de revenir dans le peloton professionnel (les cyniques me diront de regarder du côté d’Horner!) et ses aveux complets sont très importants pour bien comprendre les dérives du sport, notamment du côté de l’UCI. Permettre à Lance Armstrong de concourir dans des triathlons voire des épreuves de masse d’ici quelques années ne me gêne guère en échange d’un grand service pour le monde du cyclisme, service qui permettrait d’éviter les mêmes erreurs dans l’avenir et de nettoyer davantage ce sport de ses individus peu recommandables…

Armstrong lui-même s’est dit prêt à collaborer, écrivant récemment “At this point, let’s get it all out. Stop the drip, drip and draw a line in the sand and move on”.

Je l’ai écrit, je le ré-écrit, ce serait une grande opportunité manquée pour le cyclisme si Lance Armstrong devait continuer de morfler seul pour son système de dopage dans les années 2000. Et il est lui-aussi prêt à aller de l’avant!

3 – Cyclisme Canada vient de rendre publique la liste des coureurs qui représenteront le Canada lors du chrono et de la course sur route des prochains Mondiaux.

Sans surprise, Svein Tuft sera l’unique Canadien inscrit au chrono. Un choix incontestable.

Pour la route, on fait d’abord confiance à Christian Meier et François Parisien. Absent des récents GP de Québec et Montréal, j’ignore tout de la condition actuelle de Meier, cependant un excellent coureur sur les terrains accidentés comme à Florence. Parisien était des GP de Montréal et Québec, et a mis un point d’honneur à terminer.

La surprise est plutôt à mettre du côté du nombre puisque Cyclisme Canada a décidé de ne combler que deux des trois places pourtant disponibles. Pas de 3e homme donc, auquel le Canada a pourtant droit. Cyclisme Canada écrit « il a été jugé qu’il n’y avait pas d’autres athlètes disponibles qui seraient compétitifs dans cet événement« .

Il est vrai que plusieurs des coureurs pros canadiens ont mis récemment un terme à leur saison 2013, notamment Hesjedal et Veilleux. C’est vraiment dommage pour Hesjedal, 3e du GP de Montréal et donc en bonne condition en ce moment. Le circuit de Florence, difficile, lui convenait et il aurait représenté une réelle chance de médaille pour le Canada… Houle et Boivin sont trop jeunes ou le parcours ne leur convient pas. Rollin a déjà eu une saison bien chargée. Qui d’autres? Si on peut donc comprendre la décision de Cyclisme Canada, on ne peut s’empêcher de croire qu’on prive possiblement un athlète canadien, quelque part, d’une belle expérience aux Mondiaux. Le champion canadien Zach Bell, qui a montré le maillot sur le GP de Montréal? Ryan Roth? Bruno Langlois? Mike Woods? Ce sont tous des exemples de coureurs de talent pouvant contribuer à montrer le maillot canadien aux Mondiaux, faute de pouvoir jouer la gagne (mais qui aurait-il pu le faire à part Hesjedal en ce moment?).

On peut également croire que certains coureurs canadiens auront du mal à digérer l’usage du mot « compétitifs » dans le communiqué de Cyclisme Canada!

Puis-je soumettre ma candidature pour la 3e place?!!!

4 – Mondiaux de Florence toujours. Cancellara sera à la tête d’une intéressante formation suisse de neuf hommes, avec notamment Michael Albasini, Martin Elminger, Matthias Frank, Gregory Rast, Michael Schar et Olivier Zaugg, tous à son service. À surveiller de près, car le gus est motivé.

5 – Mondiaux de Florence encore. Je n’y croyais pas trop, mais Alberto Contador sera finalement de la sélection espagnole. C’est une surprise puisque le champion espagnol s’était plaint, fin juillet au terme du Tour, d’être fatigué pour avoir trop couru en 2013, notamment en début de saison.

Ceci étant dit, Contador rejoint dans la sélection espagnole les Valverde, Rodriguez et Sanchez, notamment. Abondance de biens nuit dans ce cas! On se demande vraiment comment tout ce joli monde va pouvoir s’entendre en course. Je vois même deux clans se former, d’un côté Valverde et Rodriguez, qui ont déjà couru au sein de la même équipe, de l’autre Contador et Sanchez, deux amis. Contador avait battu Rodriguez sur la Vuelta l’an dernier, pas de quoi nouer de grandes amitiés en course! Bref, wait and see mais le directeur sportif aura probablement fort à faire pour assurer une course cohérente de la part des coureurs espagnols…

6 – Mondiaux de Florence, bis. Revoilà Bradley Wiggins! Le Britannique semble très motivé pour le titre de champion du monde du chrono. Il vient de remporter celui du Tour de Grande-Bretagne. Ca sera donc intéressant aux Mondiaux avec, au départ du chrono, Tony Martin, Bradley Wiggins et Fabian Cancellara pour le titre!

7 – Mondiaux de Florence, fin. Bernard Bourreau, sélectionneur national, a rendu publique une intéressante sélection française qui pourrait bien causer la surprise de ces Mondiaux. On y retrouve Thomas Voeckler, 2e hier du GP de Wallonie, Arthur Vichot, récent 2e du GP de Québec, mais aussi les jeunes Thibault Pinot, Warren Barguil et Romain Bardet. Bien, et beaucoup de ces coureurs sont décomplexés et voudront passer à l’attaque!

8 – Chris Horner. Je suis résolument de ceux qui ne veulent pas alimenter des soupçons de dopage simplement parce que le coureur a presque 42 ans. Je suis de ceux qui aiment tenir compte de la cohérence du parcours d’un coureur: on voit très souvent arriver de loin les plus talentueux, les grands moteurs. Horner est de ceux-là. Très souvent, son parcours a été entaché de blessures ou de circonstances ne lui ayant pas permis de donner son plein rendement.

Le débat actuel semble se porter sur son poids réel lors de la récente Vuelta, question d’établir au moyen de calculs de puissance la crédibilité de ses performances. Son équipe rapporte 65 kg, un poids cependant contesté par plusieurs observateurs ne l’ayant jamais vu aussi maigre et affirmant qu’il devait plutôt peser 61 ou 62 kg. À 65 kg ses performances seraient élevées mais encore crédibles, à 62 kg elles seraient suspectes voire mutantes…

Enfin, certains journalistes lèvent un doute quant aux liens entre Horner et le récent rapport de l’USADA à l’endroit d’Armstrong.

Un Horner au-dessus de tout soupçon? Je l’ai déjà écrit, je le répète: à la lumière des 15 dernières années, tout vainqueur d’un grand tour est forcément suspect et il convient de garder cela à l’esprit. C’est malheureux, mais c’est ca le cyclisme actuellement.

9 – Pédale! le magazine. Je vous parlais, début octobre dernier, du magazine déjanté Pédale! publié par SoFoot. Je viens de terminer la lecture de l’édition 2013 du magazine et encore une fois, c’est très très bien. Outre des articles satiriques très bien faits et vraiment drôles (ne manquez pas « Le tour du Tour », sorte de bilan du Tour, étape par étape, avant le vrai Tour de France… délirant!), on y retrouve plusieurs articles de fond très bien construits, originaux et détaillés sur plusieurs cyclistes tels Alberto Contador, Rigoberto Uran, Joaquim Rodriguez, Bradley Wiggins, Luc Leblanc, Claudio Chiappucci, le diable Dieter Senft, et Djamolidine Abdoujaparov. Hilarant mais aussi sérieux, instructif, original, c’est encore une fois très réussi!

10 – 133,78 km/h. C’est le nouveau record du monde de vitesse sur un vélo, un vélo un peu spécial il est vrai. Le Néerlandais Sébastiaan Bowier vient de détrôner le Canadien Sam Whittigham à ce chapitre et ce, dans le désert du Nevada aux États-Unis. On n’était pas loin lors des récents Championnats canadiens de Lac Mégantic fin juin avec des vitesses de pointe enregistrées à… 98 km/h!


Record du monde de vitesse à vélo par lemondefr

La Flamme Rouge dans L’Équipe!

On parlait brièvement de La Flamme Rouge dans l’édition papier du 15 septembre dernier du journal sportif français L’Équipe (p.21).

Capture d’écran 2013-09-17 à 10.48.19

Outre les journalistes à L’Équipe bien sûr pour ce petit clin d’oeil, je tiens à remercier plusieurs lecteurs vigilants de m’avoir informé de cela, puisque personne du journal lui-même m’a contacté pour m’en informer. Sans vous, j’aurais manqué cet événement!

Si je ne cherche jamais la popularité, cela fait évidemment plaisir. Un plaisir que je tiens à partager avec vous tous, lecteurs de ce site, car vous en faites aussi un forum unique où les grands enjeux du cyclisme – quels qu’ils soient – peuvent être débattu dans le respect. Notre crédibilité n’en est que meilleure. Merci!

David Veilleux

Le coureur que j’aimais bien a mis un terme à sa carrière professionnelle dimanche dernier à l’occasion du GP cycliste de Montréal. Voici un excellent petit vidéo réalisé par un fan et publié par Europcar résumant les exploits et la carrière de David alors qu’il était au sein de l’équipe vendéenne.

La Montréalaise: une organisation réussie, mais un objectif raté

Départ de la cyclosportive La Montréalaise samedi matin, 8h30 sur la ligne.

« Ce n’est pas une course. »

Dixit Madame la commissaire FQSC, une phrase qui est désormais devenue célèbre (!) auprès des habitués de ce genre d’épreuve.

Malheureusement Madame, et je suis le premier à le regretter, c’est raté. Ce n’est évidemment pas votre faute!

Lorsque je vois des articles comme celui-ci, paru sur le site Internet de TVA Sport (avec photo en plus!!!), je suis réellement fâché, comme vous devez l’être vous aussi très certainement.

Je ne me souviens pas d’avoir vu un pareil article pour l’une des courses sanctionnées Maîtres des Championnats canadiens en juin dernier à Lac Mégantic, LA plus importante course de la saison…

L’article pousse même le bouchon à parler du « chrono » du vainqueur: « Jérémie Fontanaud a été le premier à franchir la ligne d’arrivée avec un chrono de 4 h 49 min. » Complètement débile, la vitesse du peloton était régulée!!!

Comment distinguer les cyclosportives des courses FQSC dans un tel contexte? Comment assurer la sécurité sur les cyclosportives, par définition des épreuves de masse regroupant des cyclistes avec des expériences très variées de la conduite en peloton?

L’inévitable est encore arrivé sur La Montréalaise à 100m de la ligne d’arrivée: une grave chute, et un coureur gisant apparemment inanimé sur la route lorsque je suis passé près de lui, quelques 20 secondes après les premiers.

Moments d’effroi, et qui viennent assombrir une belle journée jusque là.

Moins de 10 minutes plus tôt, discutant avec un coureur régulier du circuit de courses FQSC, derrière le peloton pour ne prendre aucun risque, nous étions tous deux d’accord: une grave chute était assurée à 100%.

Et ça n’a pas loupé. Malheureusement, nous avions encore raison, une fois de plus.

Après le 3e ravito, la nervosité du peloton était incroyable: coups de frein intempestifs, hurlements fréquents, vagues, c’était très dangereux, qui plus est sur des routes un peu moins belles à ce moment. Ca ne prenait pas la tête à Papineau pour savoir qu’un drame était imminent.

Ajoutons également que la très vaste majorité des cyclistes bataillant ferme pour une place devant, parfois au prix de risques insensés, avaient été largués solide dans la seule bosse du jour, Covey Hill. Je le sais, j’étais environ 10e en haut, 100m derrière un petit groupe d’une dizaine de coureurs devant. En course, j’aurais bien mis quelques kilomètres à rentrer (non sans un effort violent), avec l’aide de quelques coureurs juste derrière moi dont mon ami Serge, solide rouleur.

Le reste de la meute? Serait jamais rentré. On aurait terminé à 20 devant, pas plus.

Bref, la vaste majorité des gens présents dans le dernier kilomètre n’avait pas leur place à cet endroit, car ils étaient « hors jeu » à la pédale.

Comment faire alors?

Je vais faire une suggestion aux organisateurs de cyclosportives: faites exactement l’inverse de la stratégie mise en place sur La Québécoise et La Montréalaise, voire sur le récent GranFondo Mont Tremblant.

Je suis convaincu que c’est une erreur que de brider un peloton de 200 coureurs « qui en veulent » pendant 150 kms, puis de les laisser s’expliquer dans les 5 derniers kms comme dans une vraie course.

Il ne viendrait à personne l’idée de contrôler la vitesse des coureurs lors d’un marathon, également une épreuve de masse, puis de les laisser sprinter dans les 100 derniers mètres… Imaginez le bordel!

C’est une erreur car ca ne sert à rien si c’est suivi d’une « course open » dans les 5 derniers kilomètres. À la limite, gommez les 150 premiers kilomètres et vous aurez le même résultat, mais en plus court!

En plus d’en frustrer plusieurs (beaucoup de participants sont venus me trouver durant les deux épreuves pour me témoigner de leur frustration d’une vitesse bridée, notamment en descente. C’est vrai que c’était quelque peu pénible d’être constamment sur les freins!), une vitesse contrôlée jusqu’à quelques kilomètres de la fin garantit que tout le monde va être présent pour l’emballage final. Ca se plante régulièrement dans les sprints chez les pros, des mecs qui font 40 000 bornes par année sur leur vélo: imaginez dans un peloton de cyclistes de tout horizon! Carambolage garanti à tout coup.

Faites l’inverse: ne bridez pas la vitesse du peloton sur le parcours, laissez un écrémage naturel s’opérer. Vous limiterez ainsi les risques de chute (le peloton se fragmentant en petit groupe rapidement) et assurerez le succès populaire de vos événements. Assurez-vous simplement, comme sur la Haute Route, d’avoir suffisamment de motos de police pour prendre en charge les groupes significatifs qui se formeront très rapidement durant la cyclosportive. Pour les coureurs isolés ou les groupes peu nombreux, ils devront respecter le code de la route tout en bénéficiant des intersections sécurisées.

Placez ensuite un ravito significatif à 20 bornes de l’arrivée (15, c’est trop près). Et là, arrêtez tout le monde et laissez une partie du peloton se reformer, ceci afin de TERMINER l’épreuve à vitesse contrôlée (les premiers n’auront qu’à attendre un peu les autres, c’est tout… comme ce n’est pas une course, voilà qui leur donnera à réfléchir quant à l’allure à conduite en tête!). Vous éviterez ainsi beaucoup d’accidents, aurez un beau final ou tout le peloton passera la ligne dans le calme, en toute convivialité et sous les applaudissements de la foule présente. De belles images en perspective pour finir le tout en beauté!

Et surtout, n’organisez aucun podium, rien. Une cyclosportive n’est pas une course! Ceux qui veulent vraiment en découdre n’ont qu’à prendre une licence FQSC comme moi, et venir vraiment se mesurer aux meilleurs cyclistes du Québec. C’est là, et seulement là, qu’on peut prouver sa force, sa valeur comme cycliste. Pas sur un sprint dans une cyclosportive où M. Tout le monde côtoie le coureur d’expérience !

Ha oui! Le fameux chronométrage. Si vous en maintenez un (ce n’est pas indispensable… mais c’est utile puisque les cyclosportives sont, pour beaucoup, l’occasion de se mesurer à soi-même), je vous suggère de placer l’arrivée en haut d’une difficulté, près du dernier ravito. Le but est d’éviter un sprint. Par exemple, à Québec, lors de La Québécoise, ma préférence aurait été de placer l’arrivée en haut de la bosse à la sortie de Ste-Brigitte de Laval. Voilà qui aurait donné de quoi à ceux qui veulent faire une belle place ou un « personal best » façon Strava de bien se faire péter les varices, et le reste de la cyclo aurait pu être contrôlée, question de rentrer à Québec – en pleine ville – de façon sécuritaire et tout le monde ensemble, créant un beau moment de convivialité entre cyclistes. Le fait cependant que l’arrivée était celle du GP cycliste de Québec, en haut de Grande Allée, était bien aussi, et sécuritaire puisqu’un écrémage important – même moi! – s’opérait dans les derniers 1500 mètres, tout en montée.

À La Montréalaise, l’arrivée du chronométrage aurait pu être placée au terme d’un long faux-plat ascendant, près du 3e ravito. Le premier groupe – très réduit par Covey Hill – s’y présentant aurait pu s’expliquer sans grand danger, étant bien sûr évident que le risque zéro n’existe pas. Pour ceux étant derrière, ils auraient pu mesurer, avec le chronométrage, la différence existant entre leur performance et celle de coureurs de premier plan au Québec.

Bref, il y a moyen, je pense, d’assurer la popularité et une meilleure sécurité sur les cyclosportives tout en les distinguant davantage des courses FQSC. Contrôler la vitesse d’un peloton de cyclosportifs pendant 150 bornes puis les laisser s’expliquer comme dans une vraie course dans les tous derniers kilomètres m’apparaît une moins bonne idée, compte tenu des risques. En ne limitant pas la vitesse sauf à la toute fin, en situant l’arrêt du chronométrage loin de l’arrivée, au terme d’une difficulté, et en reformant le peloton pour les derniers kilomètres – ceux là sous forte escorte des encadreurs – je pense que le succès serait accru. C’est la formule retenue sur la dernière étape de la Haute Route, avec beaucoup de succès.

Et que ceux qui veulent parfois en découdre – comme moi – prennent une licence et viennent sur les courses sanctionnées de la FQSC. Nous serons ainsi davantage de coureurs, et l’offre de courses augmentera progressivement, fort du succès populaire.

Une organisation irréprochable

Je tiens à terminer en félicitant les organisateurs des cyclos La Québécoise et La Montréalaise pour une organisation m’ayant apparu irréprochable sur tous les autres aspects. La gestion des inscriptions a été efficace, les ravitos étaient bien organisés, la sécurité assurée, notamment aux intersections, et l’ambiance était très bonne, notamment grâce à la présence de speakers faisant une certaine animation sur les sites départ/arrivée. Je souligne également l’excellent travail des encadreurs, notamment Pierre Boilard dans le peloton le plus rapide, qui a su assurer une certaine cohésion, et prodiguant conseils durant l’épreuve, notamment quant à la gestion de l’alimentation. Du bon boulot, vraiment.

À la comparaison, j’ai préféré La Québécoise puisque bénéficiant des infrastructures – et du dernier kilomètre, permettant de se rendre compte de ce que vivent les coureurs pros pendant 16 tours – du GP cycliste de Québec, donnant une touche un peu différente à cette cyclosportive. Le parcours, plus difficile, de La Québécoise m’a également paru plus intéressant, et plus beau. Ce qui serait formidable, pour La Montréalaise, serait de proposer un parcours d’environ 140 bornes (le grand tour de l’île de Montréal?) se terminant par une boucle du circuit du GP cycliste de Montréal, comme les pros. Le succès serait garanti. L’arrêt du chronométrage pourrait se faire en haut de Camilien Houde, évitant ainsi un emballage massif et assurant ainsi la sécurité de tous.

Sagan se rate… et se rattrape!

Peter Sagan avait bien mal commencé sa campagne 2013 de courses au Québec.

Vendredi dernier en effet, dans le GP cycliste de Québec, il a probablement fait l’erreur de se dévoiler trop tôt, fournissant un gros effort dans la côte des Glacis lors du dernier tour mais se relevant juste après. Du coup, personne n’a plus voulu bouger de sa roue, trop heureux d’être toujours à son contact à 2 kilomètres de la ligne.

Privé d’équipiers, Sagan a dû jouer seul dans les derniers hectomètres et ses adversaires ont mieux manoeuvré que lui, lançant tous le sprint de très loin. C’est l’idéal pour priver un bon sprinter de sa « giclette » dans les derniers mètres.

Total, Sagan a explosé à 200 mètres de la ligne, exactement comme l’an dernier.

Avouons que c’était un peu gênant pour lui, la même erreur au même endroit, deux ans de suite!

Il était donc clair que Sagan voulait se rattraper hier lors du GP cycliste de Montréal. Il était probablement vexé, avec raison!

Chose certaine, il s’est rattrapé de bien belle façon, maitrisant la course de A à Z.

Après un premier test à trois tours de la fin, il a repris Gesink dans la dernière ascension de Camilien Houde puis a déposé un excellent Hesjedal dans la dernière ascension du jour, la côte Polytechnique.

Encore fallait-il résister cinq kilomètres de plus au retour du peloton. Pas un problème pour Sagan, qui a déjà remporté des prologues ou des chronos, rappelons-le.

Total, il gagne de la plus belle façon qui soit, solo. Magistral. Rien à dire, il nous a tous mis d’accord.

Et il s’inscrit comme LE favori des prochains Mondiaux de Florence. Il trouvera cependant sur sa route les coureurs qui sortent de la Vuelta, notamment Nibali, Valverde et Rodriguez.

Dernier point, mon favori des deux Grands Prix était… Filippo Pozzatto, qui me faisait une grosse impression à Québec. Il était dans le coup dans le final hier à Montréal, mais n’a pu concrétiser à la fin. Y’a des coureurs, comme lui ou comme Van Avermaet, qui semblent abonnés aux deuxièmes places!

Des nouvelles des Canadiens

En marge des GP cyclistes de Québec et Montréal, on apprenait que:

1 – Hugo Houle a signé pour deux années supplémentaires chez AG2R – La Mondiale et restera donc en World Tour. Une excellente nouvelle pour ce jeune coureur qui fêtera ses 23 ans à la fin du mois.

2 – David Veilleux descend de vélo. Le GP de Montréal était sa dernière course professionnelle. Le public l’a chaudement applaudi tant à Québec qu’à Montréal et les moments offerts étaient remplis d’émotion, y compris pour moi. Je sais pas vous, mais le cyclisme pro sans lui n’aura plus tout à fait la même saveur…

3 – François Parisien ne renouvellera probablement pas chez Argos-Shimano en 2014 et serait en pourparler avec d’autres équipes en vue de la saison prochaine.

4 – Zach Bell a fait honneur au maillot de champion canadien hier à Montréal, passant une partie de l’épreuve dans l’échappée matinale. Bravo!

5 – Malgré son excellente 3e place hier, Ryder Hesjedal met un terme à sa saison 2013 et ne devrait donc pas représenter le Canada aux prochains Mondiaux de Florence. Voilà qui prive le Canada de sa meilleure chance pour une belle place… Difficile de prédire actuellement la composition de l’équipe canadienne pour ces Mondiaux en Italie… mais Cyclisme Canada devrait rendre publique la liste très prochainement.

La Vuelta

Victoire finale du « vieux » Chris Horner, 41 ans, faisant de lui le plus âgé des vainqueurs de grands tours en cyclisme. Ce n’est pas banal. Comme il n’est pas banal de savoir qu’Horner est sans contrat pour 2014!

Alors, crédible Horner?

Certains émettent des réserves en se basant sur une analyse des watts qu’il a dû générer. Le principal intéressé, un vrai talent il est vrai, estime au contraire avoir toujours été à ce niveau, mais souvent handicapé par des blessures ou par des stratégies de course ne le favorisant pas.

Chose certaine, il est vrai que Chris Horner est un sacré talent sur un vélo, et depuis longtemps. Ceci étant, tout vainqueur de grand tour est suspect, surtout à ce niveau de performance (on annonce la zone des… 480 watts sur certaines étapes!).

Wait and see donc. Certains affirment qu’Horner aurait été plus maigre que jamais sur cette Vuelta, faisant exploser le rapport poids-puissance le plus avantageux connu à ce jour…

Quoi qu’il en soit, l’étape de samedi dernier sur l’Angliru a été tout simplement dantesque, avec le brouillard en haut. Pointé à seulement 3 secondes d’Horner au général, Nibali a tenté de multiples démarrages auxquels Horner répondait doucement, sans s’affoler, en gardant son rythme élevé mais régulier. Et sur la fin, c’est lui qui a fini par décrocher Nibali! Payez-vous les images, ca vaut vraiment la peine.

Page 1 of 2