Sur la route en revenant de Toronto, nous avons entendu un drôle de reportage à la première chaîne de la radio de Radio-Canada mélangeant dopage et coureurs québécois. Selon la lectrice de nouvelles, les noms de Dominique Perras, de Marie-Hélène Prémont ainsi que de Lyne Bessette feraient partie d’une "liste noire" de coureurs suspects, liste établie par nul autre que l’UCI. Notre surprise était de taille. Le reportage de Robert Frosi (malheureusement pas encore disponible sur le site web de Radio-Canada) qui suivit a fort heureusement éclairé le débat, suffisamment du moins pour nous donner les premières pistes d’explication. Nous sommes toutefois d’avis que le reportage de M. Frosi manquait de clarté. Voici l’heure juste. L’UCI a effectivement établi "une liste de coureurs":http://www.uci.ch/templates/UCI/UCI2/layout.asp?MenuId=MTUyMjA, mais pas forcément suspects. Cette liste intitulée "Groupe Cible" mélange en effet des coureurs appartenant à deux catégories distinctes: les coureurs "à risque" de pratiques dopantes d’une part et, d’autre part, les coureurs dont les résultats, classements et performances internationales justifient qu’ils soient disponibles pour des contrôles inopinés hors compétition. Ces coureurs doivent fournir à l’UCI des formulaires de localisation tous les trois mois. Il est évident que les coureurs québécois Dominique Perras, Marie-Hélène Prémont et Lyne Bessette sont à classer dans la seconde catégorie. L’erreur de l’UCI à l’origine du reportage de Radio-Canada tient au fait qu’elle ne divulgue pas deux listes différentes, ce qui serait de loin préférable. Louis Barbeau et Dominique Perras, tous deux interviéwés, n’ont pas manqué de le faire valoir, très justement d’ailleurs. L’amalgame de coureurs suspects et de coureurs ayant simplement obtenu dans le passé de bons résultats internationaux est inacceptable. Une question reste cependant inexpliquée selon nous: pourquoi les noms de Michael Barry, Ryder Hesjedal et Charles Dionne ne figurent pas aussi sur cette liste? Leurs performances internationales ne justifieraient-elles pas qu’ils appartiennent à l’élite mondiale avec, malheureusement parfois comme c’est le cas ici, les contraintes qui en découlent?

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