Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juin 2020 Page 1 of 2

L’aventurier

Tadej Pogacar, le surdoué

Le buzz dans le monde du vélo ces jours-ci, c’est la victoire sur le chrono du Championnat de Slovénie de la jeune (21 ans) sensation slovène Tadej Pogacar, qui s’offre à la surprise générale Primoz Roglic, « seulement » 2e de l’épreuve.

À 21 ans (contre 30 pour Roglic), l’exploit est en effet remarquable, surtout que Roglic possède de solides références dans l’exercice du contre-la-montre. Pogacar semble avoir fait la différence lors de la principale difficulté du parcours, une belle bosse à escalader. Il a su tenir le rythme par après pour devancer Roglic de neuf petites secondes.

Pour Pogacar, c’est le deuxième exploit de sa jeune carrière: il avait été l’an dernier le plus jeune coureur depuis 1974 à monter sur le podium d’un grand tour, c’était sur la Vuelta. Avec en prime le maillot de meilleur jeune et pas moins de trois victoires d’étape.

Y’a pas à dire, Pogacar semble avoir un gros, gros moteur et une structure autour de lui qui lui permet de progresser rapidement. Son équipe Team UAE l’annonce au départ du prochain Tour de France, avec un effectif impressionnant: outre Pogacar, l’équipe alignera Fabio Aru, Davide Formolo, Jan Polanc et David De la Cruz, entre autre.

La jeune génération qui monte présente donc plusieurs coureurs susceptibles d’être exceptionnels. Voyez un peu:

Mathieu Van Der Poel (1995) – 25 ans

Egan Bernal (1997) – 23 ans

Tadej Pogacar (1998) – 21 ans

Remco Evenepoel (2000) – 20 ans

Bernal et Pogacar seront au départ du Tour, ça sera intéressant à suivre. Evenepoel a choisi de faire comme Eddy Merckx et de s’attaquer d’abord au Giro cette année. Van Der Poel se consacre quant à lui aux trois disciplines phare du cyclisme, au moins jusqu’aux JO de Paris. Son équipe Alpecin-Fenix a besoin d’une invitation pour participer au Tour de France, ce ne sera pas pour cette année. Mais on sait par ailleurs que Van Der Poel en fera un objectif au cours des prochaines années.

Du beau spectacle en perspective, et les Chris Froome de ce monde peuvent se faire du souci!

Un grand moment de sport!

Moment nostalgie: le direct d’une étape du Tour de France qui demeure, encore aujourd’hui, comme l’une des plus belles de l’histoire du vélo. Un chiffre: 7min pour 7 kilomètres…

Un grand, grand moment de sport.

Faire la descente…

En attendant de pouvoir me refaire quelques belles descentes bien tirées dans les Alpes, on en regarde sur YouTube. Clean lines, trajectoires propres, et un vélo, ca se penche dans les virages! Belle usage sécuritaire également de toute la voie de droite, sur une route ouverte aux voitures.

Inspirant!

Bernal, le nouveau règne?

White Lightning Matte Finisher: miraculeux!

Les peintures mattes sont actuellement à la mode sur beaucoup de vélos.

Vient alors le défi de les nettoyer: la saleté s’incruste plus facilement sur des peintures mattes, l’huile et la graisse en particulier. Même la boisson énergétique peut laisser des marques permanentes sur ce type de peinture si elle n’est pas nettoyée rapidement.

Produit miracle dans ce contexte: White Lightning Matte Finisher. Ça prend ça! Extrêmement efficace pour bien nettoyer les peintures mattes et en préserver l’éclat. J’ai essayé depuis plus d’un an de nombreux produits, incluant les lingettes Vulcanet. Rien ne s’approche du White Lightning.

On retrouve ce produit dans de nombreuses boutiques cyclistes au Québec. En France, je ne sais pas.

Société Time Sport: des erreurs de marketing?

Des fleurons de l’industrie cycliste française éprouvent des difficultés financières et commerciales actuellement: Mavic et Time.

Pour Mavic, c’est un peu fou: comment imaginer le vélo sans les « Mavic »?! Cette société fait partie de l’histoire du vélo, notamment avec la présence des voitures jaunes de dépannage neutre sur les courses. Un sauvetage est en cours, même Bernard Hinault s’en est mêlé.

Pour Time Sport, c’est dommage car la société propose des produits intéressants selon moi.

Mais il y a probablement eu des erreurs de marketing au cours des dernières années.

La fourche Aktiv permettant de filtrer 30% des vibrations de la route était une bonne idée… mais avec une rallonge de prix de 1300 euros sur le prix total du vélo, nombreux sont les cyclistes qui se sont détournés de ce supplément. Et puis, même avec une filtration de 30%, les différences ne sont pas majeures par rapport à une fourche conventionnelle; les gains d’efficacité ou de confort sont plus importants ailleurs, par exemple via la tige de selle ou l’épaisseur des tubes qui composent le cadre.

Time propose des pédales géniales depuis trois décennies, notamment avec leur liberté angulaire accrue permettant de préserver les genoux. Mais là encore, à 450 euros pour une X-Pro 15 roulements céramique, comparé à 300 euros pour la Look Ceramic également, y’a pas photo… et les usagers ont investi chez Look.

Les vélos Time ont eu la cote dans les années 2000, surtout grâce à leur présence au plus haut niveau, notamment avec les Quick Step de Tom Boonen. Cadre carbone fabriqué en France, garantie à vie, finition exemplaire, ces vélos avaient de forts arguments pour faire face à la concurrence. Depuis 10 ans, c’est le déclin, perceptible même chez moi au Québec.

Et qui connait aujourd’hui la gamme Osmos des chaussures Time?!

Pour l’heure, la société WhaTTfornow, qui donne dans le vélo électrique, a racheté Time avec la ferme intention d’investir en R&D pour relancer la marque. Excellente idée! Mais il faudra tenir compte du marché actuel, proposer de réelles innovations qui font une différence, et travailler les prix. Je roule pédales Time depuis 20 ans, mais je ne consens pas à débourser 450 euros pour une X-Pro 15, qui plus est à l’entretien très délicat compte tenu des roulements céramique.

Et puis, des sociétés comme Favero Electronics ont pris une longueur d’avance dans la mesure de la puissance associée aux pédales, avec une précision et des prix très concurrentiels.

Et la relance de Time peut-elle faire fi d’une présence en World Tour, au minimum d’une présence en Continentale Pro au sein d’une équipe française comme Vital Concept ou La Pomme-Marseille?

Les Mondiaux 1983

À voir, ou à revoir!

Et avec les commentaires toujours tellement excellents d’un monument méconnu du cyclisme, le journaliste sportif suisse Bertrand Duboux.

It doesn’t get any better than that!!

Thibault Pinot: la pression sur les leaders du Tour

On se fait chier un peu en ce moment: pas de Classiques, pas de Dauphiné, pas de Tour de Romandie, pas de Tour de Suisse… et même pas de Tour en juillet.

Pas même la moindre attaque de Pierre Roland ou Julian Alaphilippe à se mettre sous la dent, question de renouveler un peu nos images mentales…

Pas même une image récente de Nairo Quintana pour se dire « ca pourrait être pire » quant on coince dans une rampe à 15%…

Misère!

En attendant, je vous invite à regarder ce beau documentaire sur Thibault Pinot et le Tour 2019. Ca m’avait échappé, je l’ai découvert récemment. De quoi passer un beau 40min environ!

Greg LeMond est le dernier vainqueur propre du Tour

J’en suis convaincu depuis longtemps: Greg LeMond est le dernier vainqueur propre du Tour de France (1990), sans l’ombre d’un doute.

Depuis, très peu de vainqueurs n’ont pas eu des démêlées avec des histoires de dopage. Carlos Sastre en est un, mais il était à la CSC de Bjarne Riis… tout comme Andy Schleck en 2010.

Le seul autre pourrait raisonnablement être Cadel Evans en 2011. Jamais été testé positif, jamais impliqué de près ou de loin dans une affaire de dopage. Et aucune performance « mutant » par rapport aux watts lors de son Tour victorieux. Mais il a gagné dans cette période récente de dopage sanguin sophistiqué.

Je parle de ça aujourd’hui sur LFR compte tenu des récents débats sur ce site, et compte tenu des récentes déclarations de Johan Bruyneel, qui m’ont dérangé.

Bruyneel a notamment déclaré que « tous les champions de l’histoire du cyclisme étaient les meilleurs de leur génération« .

FAUX. Archi-faux.

Parce que le dopage sanguin a tout changé. Il y a eu le cyclisme d’avant dopage sanguin, et il y a maintenant le cyclisme à l’ère du dopage sanguin.

Jusqu’en 1988-1989, le dopage « traditionnel » en cours dans le cyclisme depuis des décennies, avec certains produits à la mode selon l’époque (strychnine au tout début, cortisone dans les années 1970, etc.) ne permettait pas de transformer un cheval de traie en cheval de course. Ce dopage était efficace pour soutenir les cyclistes, pour leur donner un « boost », façon Bomba avec Coppi dans les années 1950.

Avec ce dopage là, les champions restaient les champions et les domestiques restaient les domestiques, oui.

Le dopage sanguin, apparu essentiellement dans le cyclisme en 1988 chez les Néerlandais puis chez les Italiens rapidement après, a tout changé. Les gains avec l’EPO, qui a vu le jour à cette époque pour traiter les insuffisantes rénales, étaient tels que cette nouvelle forme de dopage a transformé les domestiques en champions, aucun doute là-dessus. Et s’est répandue très rapidement.

Bjarne Riis vainqueur du Tour? La preuve par quatre.

Je soutiens que sans dopage sanguin sophistiqué, Lance Armstrong n’aurait jamais remporté le Tour de France. Des Classiques d’un jour peut-être, comme il l’a fait assez tôt dans sa carrière. Mais le Tour, jamais.

On a vu venir Greg LeMond de très loin. Comme Hinault. Guimard ne s’était pas trompé sur leur compte. Qui a vu venir Bjarne Riis? Carlos Sastre? Même Chris Froome?

En ce sens, Egan Bernal a ce petit côté rassurant: on l’a vu venir. Comme on a vu venir Mathieu Van Der Poel, ainsi que Remco Evenepoel. Bernal appartient cependant à cette génération de Colombiens hyper-performants, et dont bon nombre ont été convaincus de dopage ces derniers temps, le dernier en date étant Jarlinson Pantano.

Greg LeMond l’a toujours, toujours affirmé: il ne s’est jamais troué la peau. Jamais. Il n’a jamais fait l’objet d’un contrôle positif, ni de soupçons, pas même des coureurs de son époque. Et il a pris un sérieux coup en 1991, comme Andy Hampsten d’ailleurs, eux qui étaient loin du dopage sanguin qui se généralisait à l’époque. Le peloton avait subitement accéléré drastiquement. Pas eux.

Bruyneel déplore également l’hypocrisie du milieu, et on se doit d’être d’accord avec lui: ça ne fait aucun sens que Riis et lui soient ainsi écartés, et qu’un Vinokourov ou d’autres du même acabit continuent de diriger des équipes World Tour.

Mais Bruyneel dérape lorsqu’il implique des ex-coureurs comme Madiot, Bernaudeau ou Lavenu. Il y a une différence entre prendre une pilule dans les années 1980 en fin de course pour se soutenir, bien que je sois absolument contre cette pratique bien sûr, et l’organisation d’un dopage systématique et ultra-sophistiqué (motoman…) au sein d’une équipe pro, avec sanctions pour les coureurs ne voulant pas y adhérer et corruption au plus haut niveau, même de l’UCI!

Bien sûr, en définitive, on ne peut se fier que sur la seule parole des gens. Je ne crois pas les demi-vérités de Lance Armstrong. Je ne crois pas Bruyneel, Riis ou Vinokourov, encore moins Michele Ferrari. Mais je crois Greg LeMond. Il a toujours fait preuve de candeur et de sincérité. Et tous ses résultats ont toujours été logiques, linéaires et cohérents durant sa carrière, ainsi qu’à l’intérieur même d’une seule saison.

Pour les bonnes raisons

Il y a 25 ans, nous rêvions du Galibier, de l’Izoard, du Gavia, du Stelvio, du Mortirolo, de l’Alpe d’Huez.

Nous avons réalisé ensemble beaucoup de ces rêves de jeunesse. #marmotte #maratonadeldolomites #arvanvillard #hauteroute #gavia&mortirolo #grandbo #alsacienne

25 ans plus tard, nous roulons au même endroit, toujours ensemble, mon frère et moi.

Avec encore des rêves dans la tête.

Mais le plus important, c’est que le plaisir de rouler ensemble, sur nos routes en Estrie, est demeuré, toutes ces années, intact. #mybestridewithmybro

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