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Mois : août 2012 Page 1 of 3

Affaire Armstrong: les réponses à vos questions

Depuis une semaine, on lit tout et n’importe quoi sur l’Affaire Armstrong. Il y a 7 ans par exemple, c’était la jalousie des Français qui était évoquée pour expliquer le dossier L’Équipe. Plus tard, ce fut l’esprit mercantile de Walsh et Ballester comme explication à leurs livres-enquête L.A. Confidentiel et L.A. Officiel. Ironie du sort, Armstrong est maintenant condamné par l’agence anti-dopage de son propre pays. Du coup, on évoque désormais un « agenda caché » ou une « chasse à la sorcière ». Chaque fois donc, on trouve quelque chose pour délirer.

Je vous propose de tenter de faire le point sur un certain nombre de vos possibles questions. Je ne prétend pas tout savoir des dessous de l’affaire. Néanmoins, je propose mon analyse à votre sens critique, estimant que cette analyse est raisonnable et probablement assez proche de la réalité pragmatique des choses.

Pourquoi l’USADA a-t-elle poursuivi Armstrong pour dopage?

Tout simplement parce que son mandat est de garantir l’intégrité du sport aux États-Unis, comme celui du CCES est de garantir l’intégrité du sport au Canada. L’USADA n’a eu d’autres choix en raison de l’accumulation des preuves et des témoignages de dopage à l’endroit de Lance Armstrong. Devant une telle accumulation, que pouvait-elle faire d’autre? L’inaction aurait été pire encore, on aurait alors reproché à l’USADA de ne pas faire son travail.

L’USADA a-t-elle un agenda caché pour « descendre » Armstrong?

Je ne crois pas. Il est en effet difficile de voir en quoi le procès Armstrong est bénéfique pour l’USADA, qui n’est pas un organisme à but lucratif. L’USADA fait son travail, c’est tout, et elle n’avait d’autre choix que de le faire devant l’accumulation des preuves à l’endroit d’Armstrong. C’est un peu comme le scandale de la construction au Québec: devant l’importance des scandales, le gouvernement n’a eu d’autres choix, à un certain moment, que de mettre sur pied une commission d’enquête.

Pourquoi le gouvernement américain a-t-il mené une enquête avant l’USADA?

Parce que US Postal est une compagnie américaine publique et parce que la constitution des États-Unis interdit à un fonctionnaire (le statut d’Armstrong chez US Postal en quelque sorte puisqu’il était payé à partir de fonds publics) de mentir. Hors, Armstrong niait s’être dopé. Devant l’accumulation des preuves et des témoignages dans le procès entre Armstrong et sa compagnie d’assurance chargée de lui verser des sommes considérables en cas de victoire sur le Tour de France (prémisse à toutes ces enquêtes), le gouvernement n’a eu d’autres choix que de chercher la vérité, étant responsable à l’égard du peuple américain.

Pourquoi Novitsky a-t-il abandonné son enquête fédérale?

C’est une question difficile auquelle on ne peut répondre avec certitude. L’enquête s’est terminée abruptement, laissant croire à une décision politique soudaine d’un supérieur de Novitsky. Il n’est pas impossible (voire probable) que Lance Armstrong et son entourage aient pu influencer une personne ayant le pouvoir de tout stopper. Qui plus est, l’enquête des fédéraux américains visait à prouver qu’Armstrong avait menti au peuple américain, pas qu’il s’était dopé…

Pourquoi Armstrong n’a-t-il pas réussi à stopper l’USADA?

Ce n’est pas faute d’avoir essayé! Armstrong s’y est pris par trois fois, et a été à chaque fois débouté. Il a perdu parce que c’est le mandat de l’USADA que de lutter contre le dopage dans le sport aux États-Unis. Aucun juge, aucun tribunal n’a pu aller contre cela. Armstrong avait même reconnu, plus tôt dans sa carrière, l’autorité de l’USADA en la matière!

Armstrong demeure le meilleur puisque tous ses adversaires étaient aussi dopés que lui.

C’est peu probable. Le dopage n’est pas uniforme dans le peloton professionnel puisque les moyens financiers ne le sont pas. Il est utopique de penser qu’un coureur gagnant 40,000 euros par an dans le peloton pro peut se permettre un programme de dopage aussi sophistiqué que ceux gagnant des centaines de milliers d’euros. Déjà en 1997, Richard Virenque chez Festina consacrait des sommes considérables à son programme de dopage. Les chèques retracés entre Lance Armstrong et Michele Ferrari font aussi état de sommes considérables, de l’ordre d’un demi-million de dollars.

Lance Armstrong a gagné 7 Tours de France car il était dopé, et mieux que les autres. Il n’est pas impossible que la même chose se produise actuellement chez les Sky, l’équipe la plus riche du peloton professionnel actuel.

Armstrong n’a jamais échoué de tests antidopage, donc on ne peut croire l’USADA.

Les contrôles anti-dopage ne prennent qu’une infime proportion des coureurs cyclistes qui se dopent. Le plus souvent, on peut croire que ceux qui sont pris ont commis une erreur. Beaucoup de coureurs pros suspendus pour dopage depuis 15 ans l’ont été à la suite d’enquêtes judiciaires ou d’actions policières: Puerto, Oil for Drugs, etc. Qui plus est, l’USADA aurait les preuves que Lance Armstrong était prévenu d’avance des contrôles, lui permettant de se préparer à les déjouer. Et au pire des cas, lorsqu’un contrôle était positif dans son cas, l’UCI a étouffé l’affaire, comme sur le Tour de Suisse 2001.

D’autre part, les témoignages recueillis à l’endroit d’Armstrong et provenant de ses ex-équipiers sont largement suffisants, sur le plan légal, pour convaincre quelqu’un d’usage de produits dopants. Si les témoignages de Landis et Hamilton n’auraient peut-être pas été suffisants, ceux de Vaughters, de Leipheimer et d’Hincapie ont « bétonné » le dossier.

Lance Armstrong était un grand coureur.

Lance Armstrong était un bon coureur pro, mais pas un grand champion. Le dopage sanguin permet aujourd’hui de convertir un coureur moyen en un super-champion. L’exemple de Bjarne Riis est éloquent à ce sujet. Coureur modeste du peloton, l’EPO a fait de lui le tombeur de Miguel Indurain en 1996, rien de moins! Et je laisse tomber l’équipe Gewiss de 1994…

Il est connu que la VO2 max de Lance Armstrong était moyenne. Ses qualités sportives étaient ailleurs: une tolérance aux lactates peu commune et surtout, un mental de fer, hors norme. L’honnêteté intellectuelle exige de lui reconnaître ces deux dernières qualités.

Sans le dopage, Lance Armstrong aurait fait une carrière honnête, à l’image par exemple de celle d’un Maurizio Fondriest qui possède un beau palmarès sur les courses d’un jour, dont un titre de champion du monde comme Armstrong. Le dopage aura permis à Lance Armstrong de s’élever au rang de super-champion et de flouer des coureurs avec davantage de talent que lui, comme par exemple Jan Ullrich (qui était dopé lui-aussi, bien sûr, mais peut-être pas de la même façon qu’Armstrong, où pas aux mêmes doses). Un peu comme le dopage aura permis à Geneviève Jeanson d’elle aussi s’élever au rang de super-championne, alors que ses qualités physiques initiales étaient plus modestes.

En ce sens, le dopage sanguin est une vraie merde car il peut fausser profondément les hiérarchies génétiques, une chose que le dopage plus classique (non sanguin, celui des années 1980 et avant) ne pouvait pas faire.

L’UCI portera-t-elle les sanctions de l’USADA en appel?

Je pense que c’est peu probable. La preuve accumulée par l’USADA renferme des éléments très embarrassants pour l’UCI, notamment des preuves de contributions monétaires d’Armstrong, voire de protection en cas de contrôle positif. L’UCI sera tentée de porter l’affaire en appel pour protéger  l’image du cyclisme, mais elle prendrait alors un très gros risque, celui de voir toute la preuve étalée au grand jour, et donc des éléments très accablants pour sa propre crédibilité.

Je pense donc que l’UCI « larguera » Armstrong car elle voudra d’abord se protéger elle-même en gardant les preuves dans le domaine privé.

La Fédération Française de Cyclisme a-t-elle raison de demander à Lance Armstrong de lui redonner les prix monétaires gagnés lors des compétitions?

Je crois que oui. L’USADA possède les preuves que les victoires de Lance Armstrong ont été acquises grâce au dopage. Il est donc normal que Lance Armstrong, qui a triché, redonne les primes monétaires de ses victoires, car il n’aurait pas dû les toucher.

Pourquoi revenir si loin en arrière?

Parce qu’il est possible de le faire, tout simplement. Et parce que cela envoie un message fort qui aide la lutte contre le dopage: les tricheurs ne seront jamais tranquilles si on peut revenir en arrière comme on a pu le faire avec le dossier Armstrong, dont une partie non-négligeable repose sur des témoignages de ses ex-équipiers (et ils sont nombreux).

Landis, Hamilton, et les autres ne sont que des menteurs et des jaloux.

La réalité est qu’ils n’ont rien à perdre, puisqu’ils ont déjà tout perdu eux-mêmes dans leurs propres affaires de dopage. Dans ce contexte, ils ont décidé de se libérer la conscience et de parler, brisant ainsi l’omerta tacite du milieu. Ils ont très certainement été encouragés par les aveux de Bjarne Riis et d’autres, tout comme Vaughters récemment. Une vengeance à l’endroit d’Armstrong? Non, je ne crois pas. Encore une fois, la simple nécessité de se soulager la conscience après des années de mensonge prime probablement. Et aussi d’enfin se faire lâcher par ceux qui les poursuivaient sans relâche pour comprendre le « système US Postal ». En parlant, Hamilton, Landis et les autres (dont probablement Hincapie) vont retrouver la paix, la sainte paix.

Il faudrait que la preuve USADA sorte au grand jour.

Je suis bien d’accord! C’est la condition nécessaire pour que l’Affaire Armstrong dépasse le simple cas de ce coureur cycliste. C’est la condition nécessaire à un grand ménage dans le cyclisme. Je crois, encore une fois, que l’UCI ne portera pas la cause en appel car son intérêt est que la preuve demeure privée. L’UCI a trop à perdre dans l’affaire… Mais ce serait tellement bien que Lance Armstrong se mette à table et nous aide à comprendre les années 1990 et 2000, ces années sombres du cyclisme…

Lance Armstrong a donné de l’espoir à des millions de gens.

Vrai et faux. Vrai dans la mesure qu’on ne peut contester qu’il a vaincu le cancer des testicules, un cancer qui, par ailleurs, présente de bonnes statistiques de guérison. Faux lorsqu’il affirme qu’on peut gagner un Tour de France après un cancer. C’est le dopage, un dopage sophistiqué, organisé, institutionnalisé au sein de son équipe, qui lui a permis de réaliser cela. En ce sens, sans le dopage, Armstrong ne serait pas devenu un « héros américain » sur la base d’accomplissements exceptionnels. Mais il aurait pu mettre de l’avant qu’il a réussi à vaincre le cancer, comme d’autres personnes. On ne peut lui enlever cette victoire sur la maladie.

Affaire Armstrong: pourquoi nous sommes tous perdants

Plusieurs penseront que je me réjouis de la chute de Lance Armstrong qui a décidé de ne pas contester les sanctions imposées par l’USADA à son endroit dans le cadre de son procès pour dopage durant sa carrière.

Et bien non.

Car dans l’affaire, nous sommes tous perdants, du moins pour le moment. Il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir.

Lance Armstrong est évidemment perdant. Il est désormais reconnu de dopage durant toute sa carrière. Il perdra probablement ses sept victoires au Tour de France, peu importe ce qu’il en dit. Son image est à jamais ternie, il est désormais reconnu comme un tricheur. Sa fondation en souffrira probablement, mais peut-être pas tout de suite. En attendant, Armstrong s’est placé en mode « damage control » et continue sa manipulation de l’opinion publique, faisant soudainement passé son statut de survivant du cancer à l’avant plan de ses communications, et reléguant son statut de champion cycliste derrière. Il cherche désespérément à garder le contrôle, notamment en essayant de se placer au dessus des lois, ce qui est évidemment insupportable et une preuve que ce type n’a aucun respect pour ses semblables, c’est à dire ses fans, vous et moi.

Lance Armstrong est cependant probablement moins perdant qu’on le croit. Car en acceptant de ne plus se battre contre l’USADA, Armstrong s’est assuré d’une chose fondamentale pour lui: que la preuve demeure privée. Cela lui permet d’entretenir le doute dans l’esprit des gens, ce qu’il s’efforce admirablement de faire durant les derniers jours. Je suis convaincu que les avocats d’Armstrong lui ont conseillé d’accepter la sanction de l’USADA car le plus important, c’est désormais de faire du « damage control » tout en s’assurant que le grand déballage n’aura pas lieu.

L’UCI est également perdante dans l’affaire. Sa crédibilité a été une fois de plus très malmenée dans l’affaire. Se tenant loin au départ, l’UCI a en effet très maladroitement essayé de prendre le contrôle de l’Affaire Armstrong il y a quelques semaines. Et voilà qu’Armstrong la place dans une situation très embarrassante en ne contestant plus l’USADA: l’UCI est désormais la seule à pouvoir contester, devant le Tribunal d’Arbitrage du Sport, la sanction de l’USADA. Bref, en clair, Armstrong a refilé l’épineux dossier à l’UCI. C’est bien joué.

La situation est très délicate pour l’UCI. Si elle conteste l’USADA, elle a beaucoup à perdre. La preuve serait alors rendue publique et l’UCI sait que cette preuve pourrait porter encore davantage atteinte à sa crédibilité, des preuves qu’elle aurait protégé Armstrong pouvant faire surface. Elle sait aussi la preuve solide, donc c’est très risqué que de contester puisqu’on l’accusera assurément de prendre parti pour Lance Armstrong malgré la solidité du dossier.

Je pense donc que l’UCI se taira et acceptera les sanctions, comme Lance Armstrong l’a fait. Cela leur permet de garder la preuve privée, donc de limiter les dégâts et d’entretenir le doute.

L’USADA est également perdante car elle n’a jamais rien eu à gagner dans cette affaire et elle porte atteinte au sport cycliste, bien malgré elle. L’USADA n’a rempli que son mandat qui est de garantir l’intégrité du sport aux États-Unis. Devant les accumulations de preuves de dopage à l’endroit de Lance Armstrong, notamment les déclarations de ses ex-équipiers, elle n’avait d’autres choix que d’instruire cette enquête afin de remplir son mandat.

Enfin, nous sommes tous perdants, nous les fans et le public, car cette affaire risque d’en rester là. En l’absence d’une contestation par l’UCI, la preuve demeurera privée, nous empêchant de connaître les détails du système Armstrong, nous empêchant de comprendre, et donc de donner un grand coup de balai dans le cyclisme. Je suis convaincu que la preuve accumulée par l’USADA, notamment les témoignages, auraient pu nous permettre de bien comprendre comment fonctionne le dopage dans le cyclisme, et donc de condamner d’autres acteurs et de faire avancer la lutte contre le dopage.

Ce sera donc une immense frustration d’une occasion manquée si jamais l’affaire Armstrong en restait là, ce que je crois par ailleurs qu’il va arriver, l’UCI ayant trop à perdre si jamais elle contestait l’USADA. Le dopé et menteur Lance Armstrong va continuer à raconter ses inepties au public pour entretenir sa crédibilité auprès de gens peu au fait de la situation. Johan Bruyneel va continuer d’opérer dans les coulisses des équipes pros. Michele Ferrari continuera de doper des athlètes de divers sports. L’UCI continuera de régenter le cyclisme avec un seul but, préserver son image, peu importe les moyens pris.

Bref, dans toute cette histoire, je ne vois absolument aucune raison de nous réjouir. C’est même d’une tristesse infinie.

Réaction au texte de Pierre Foglia

Comme beaucoup d’autres, Pierre Foglia laisse entendre, dans un récent texte, que comme tous les adversaires d’Armstrong étaient aussi dopés à l’EPO, c’est tout de même le meilleur qui a gagné. Il écrit « Lance Armstrong a triché comme tout le monde« .

Ce raisonnement ne tient pas la route.

Ce que beaucoup de monde ne réalise pas, c’est que d’une part, tout le monde n’était pas dopé. Il faut tout de même le dire et l’écrire, ne serait-ce que par respect pour Christophe Bassons et d’autres encore! Donc Lance Armstrong a bel et bien volé le palmarès de nombreux coureurs intègres, de la même façon que Geneviève Jeanson a volé le palmarès d’autres filles, et notamment de Lyne Bessette.

Il faut ensuite réaliser que le raisonnement de Foglia sous-entend une hypothèse, celle que les dopés sont dopés égal. C’est évidemment faux! Entre un Lance Armstrong multi-millionnaire pouvant s’offrir les cures de préparation de Michele Ferrari et un autre coureur, aussi dopé, pointant 23e du général, il y a un monde de différence dans les produits dopants utilisés! On sait que le programme annuel de dopage de Richard Virenque lui coûtait 300,000 euros en 1997 chez Festina! C’était probablement beaucoup plus encore pour Lance Armstrong.

Bref, il ne faut jamais oublié que sur une ligne de départ d’une course professionnelle, il y a des coureurs non-dopés, il y a des coureurs « un peu » dopés et il y a des coureurs « très dopés » avec les meilleurs produits du moment. L’éthique sépare les non-dopés des autres, le portefeuille sépare les peu dopés des très dopés.

Quelle suite pour moi?

Piste cyclable de Hull à Aylmer, mardi matin 28 août 2012, 6h12 du matin. De retour à la maison. Après la Haute Route, quelle est la suite pour moi? Vers quels nouveaux objectifs?

Haute Route: 7e étape et épilogue

L’étape du jour

La journée a été marquée par une tragédie, tout le reste n’a que peu d’importance. Enrhumé en raison d’un souper sur une terrasse tard le soir à Auron et par un vent soutenu, j’ai connu sur la 7e étape de la Haute Route ma moins bonne journée de l’épreuve.

Sans force, je suis monté comme j’ai pu les trois cols, dont le col de la Couillole qui en aura surpris plus d’un par sa longueur (16 kms) et sa pente (8% en moyenne). L’étape était très longue et j’ai galéré dans le final.

Pas grave au vu du reste… Mon classement final ? Je m’en fous complètement.

Le jour se lève sur Auron, départ d’une étape tragique

Encore une fois, de très beaux paysages dans l’arrière-pays niçois

Mal, j’ai pris le temps de regarder le paysage et de profiter. De nombreux coureurs de la Haute Route ont passé la semaine la tête dans le guidon…

Mon équipier Richard dans le final amène grand plateau. J’ai été incapable de le suivre. Bravo pour cette superbe étape, Richard!

Après l’arrivée, je fais une photo avec Michel Chocol, 2e de l’épreuve et un coureur magnifique, la très grande classe sur un vélo. Et un mec très gentil, très respectueux des autres et très disponible aussi. Après la ligne, on est redescendu à Vence ensemble, en roulottant gentiment.

Quatre Québécois « finisher » de la Haute Route et fiers de l’être! Nous ne savons rien de la tragédie à cet instant.

Emma Pouley, une fille très gentille et formidable: étant professionnelle, elle a tenu à nous informer tous que les prix qu’elle a reçus sur la Haute Route seraient mis aux enchères sur Ebay et que l’argent ainsi recueilli irait à des oeuvres caritatives qui la tiennent à coeur. 

Philip, my Australian mate, avec son équipe après l’arrivée. La bière coulait à flot chez les Australiens, The Angel Descenders!

Dans la roue de Michel Chocol, sur la Promenade des Anglais, nos Champs-Élysées. 

Pascale et Yves sur la Promenade des Anglais. Personne ne savait à ce moment que la chute avait été fatale à un des nôtres.

Martin et moi avons passé une semaine unique ensemble sur la Haute Route.

Voilà, c’est fini.

La dédicace du jour

À tous le personnel impliqué sur la Haute Route. Je tiens à écrire ici que l’organisation de la Haute Route a été irréprochable toute la semaine et n’a négligé aucun aspect, en premier lieu la sécurité. Je tiens à remercier du fond du coeur les milliers de bénévoles présents sur les routes des 7 étapes, sécurisant chaque carrefour pendant des heures au plein soleil. Jamais je n’ai senti ma sécurité en jeu sur la route. Je tiens à l’écrire.

Merci aux motards, de véritables professionnels de l’encadrement de courses cyclistes. À plusieurs reprises, un motard est venu m’ouvrir la route durant une descente, encadrant ainsi les coureurs et garantissant la sécurité. Bravo.

Merci aussi à toutes celles et ceux qui nous ont accueilli chaque jour sur la ligne d’arrivée avec repas chaud, service de garde des vélos, etc. Merci aux bagagistes qui ont convoyé, chacun, pas moins de 50 tonnes de matériel durant la semaine. Sur chaque étape, dans chaque hôtel, j’ai retrouvé rapidement mon sac.

Merci enfin aux organisateurs de la Haute Route. Selon moi, vous n’avez négligé aucun aspect de la sécurité durant l’épreuve et vous ne sauriez en aucun cas être tenus responsables de la tragédie vécue hier sur la route de Nice.

Le vidéo du jour

Le clm de l’Alpe d’Huez.

La 6e étape par delà Vars et la Bonnette. On y voit mes deux équipiers Thierry et Richard parler à la caméra en début d’étape.

Le dernier jour vers Nice.

Carton rouge

Un gros, un très gros carton rouge à 80% du peloton de la Haute Route. Oui, vous, les coureurs (pas tous) qui étiez autour de moi. L’ambiance de la semaine était constamment plombée par une seule perspective, le classement général. Pour tout vous dire, j’ai trouvé l’ambiance moins bonne que celle des réelles courses cyclistes auxquelles je participe au Québec. Mon coéquipier Martin est parfaitement d’accord avec moi sur ce point. Ce fut la guerre sur le vélo durant toute la semaine.

Carton rouge aussi pour vos descentes, souvent totalement insensées. On me reconnaît de bonnes qualités de descendeur: pourtant, je vous ai souvent vu me doubler à des vitesses folles. Très souvent, j’ai refusé de vous suivre et de risquer ma vie. Certes, nul n’est à l’abri d’une erreur: j’en ai commis une moi-même. Il est probable que le décès du coureur soit aussi reliée à une erreur de sa part, la fatigue étant peut-être aussi responsable de cette situation.

Je ne parle pas de cela ici. Je parle de vos descentes incensées ou j’ai vu beaucoup de coureurs prendre des risques totalement inutiles.

Encore hier, dans la descente de Couillole, non, Annie dossard 66, vous n’étiez pas en contrôle de votre descente et vous avez pris des risques totalement insensés pour grapiller quelques places au général. Vous n’étiez absolument pas en contrôle de votre descente et j’ai refusé de vous suivre pour cette raison.

Dans ce contexte, c’est un miracle qu’il n’y ait pas eu davantage de blessés graves cette semaine…

Trois suggestions

Je me permets trois suggestions à l’attention des organisateurs de la Haute Route en prévision de l’an prochain:

1 – abolir le chronométrage lors des descentes. Les coureurs ne sont tout simplement pas assez raisonnables. Pourquoi ne pas chronométrer que les ascensions? Le système est en place et fonctionnait bien cette année, les temps de chaque ascension ayant été enregistrés. Stoppez le chrono en haut des cols et insistez pour faire comprendre aux coureurs que descendre à tombeau ouvert ou en s’arrêtant prendre une glace n’aura strictement aucun impact sur le classement général. La Marmotte stoppe le chrono dans la descente du Glandon depuis qu’il y a eu un mort à cet endroit et c’est une excellente initiative selon moi.

2 – insistez auprès des villes-étape sur les besoins et l’horaire des coureurs. Risoul et Auron, en particulier, n’étaient pas prêtes à sustenter l’appétit de 600 coureurs débarquant à 19h15 précises dans les restaurants. L’attente fut parfois interminable. Certains restaurateurs ont eu l’honnêteté de s’excuser auprès de nous, évoquant des problèmes de personnel ou de ravitaillement. Certains nous ont avoué être totalement débordés par la situation.

3 – réduisez la durée des briefings chaque soir à 18h. Est-il bien utile de passer toute l’étape en revue? Ca fait des mois que chaque coureur étudie en détail le parcours! Allez à l’essentiel et libérez les coureurs pour maximiser leur temps de récupération. Les briefings étaient vraiment beaucoup trop longs.

Épilogue

Voilà, après des mois à en rêver, à la préparer, à s’entrainer, l’aventure « Haute Route » est terminée pour moi. Cette aventure se termine malheureusement sur une bien mauvaise note et je penserai à ce coureur pour le restant de mes jours. Je ne serai plus le même cycliste non plus.

Je tiens à remercier tous les lecteurs de ce site depuis une dizaine de jours. Merci de m’avoir suivi sur la Haute Route, en espérant que mes reportages vous auront plu. Merci à ceux qui m’ont écrit et laissé des encouragements, ils ont été d’une aide inestimable au cours de la semaine.

Merci aux VéloGessiens pour leur fantastique couverture de ma progression sur cette Haute Route.

La Haute Route est un défi incroyable, une aventure physique et mentale aux frontières de nos capacités. C’est une très difficile et très belle épreuve que je recommande. Si vous vous lancez dans l’aventure au cours des prochaines années, je vous implore cependant de le faire avec conscience et raison. La Haute Route comporte de nombreux dangers que les organisateurs s’efforcent admirablement bien à minimiser. Le plus grand danger, c’est sans aucun doute vous et votre envie de « faire une place » ou « faire un temps » pour impressionner vos petits copains. Sachez résister à cela, votre vie est en jeu.

Retour à la normale sur La Flamme Rouge d’ici deux jours, pour couvrir notamment le Tour d’Espagne ainsi que l’Affaire Armstrong.

La Haute Route endeuillée

Aujourd’hui, il n’y aura aucun reportage sur mon étape de la Haute Route, même si je suis bien arrivé à Nice.

Un peloton a quitté Auron ce matin. Nous sommes arrivés à Nice vers 16h30 cet après-midi.

Tous sauf un.

Il ne verra jamais Nice.

Pontus, notre ami suédois, père de trois enfants, venant de fêter ses 40 ans, nous a quitté pour toujours dans la descente technique des gorges du Cians.

J’ai roulé avec lui sur certaines étapes de la semaine.

My deepest and most sincere sympathies to his wife, his three kids and all his family. One minute of silence was observed tonigh at the last get-together, in memory of him. Many were crying.

I was.

J’écrirai demain sur ce site ce que je pense vraiment de nombreux coureurs de la Haute Route.

Anne-Marie, Aurélie, Lucas, papa rentre à la maison lundi. Pas aussi heureux qu’il aurait aimé l’être.

6e étape de la Haute Route: très bonne journée pour moi!

Je suis épuisé physiquement ce soir! Mort. Dead meat. La Haute Route est vraiment une épreuve très, très difficile. La répétition des efforts tous les jours, les nombreux kilomètres, la chaleur accablante, les pourcentages, tout cela laminent en profondeur. Les abandons sont de plus en plus nombreux, les défaillances physiques aussi, les visages marqués par les efforts des derniers jours. C’est vraiment dur. Vos commentaires ont été d’un secours inestimable pour moi durant toute la semaine. Si faire La Flamme Rouge tous les jours me coute un peu d’énergie, vous m’en donnez autant par vos encouragements et je vous en remercie du fond du coeur.

Pourtant, j’ai connu une excellente journée de course aujourd’hui, par delà Vars, Bonnette (super-difficile, passage du col à 2800m d’altitude!) et montée finale sur Auron dans une chaleur suffocante.

Tout mon organisme est devenu une machine à bruler les calories. Je mange des tonnes de nourriture à présent, et j’ai faim une heure après. Les jambes sont mortes, mais elles ont pris beaucoup de force. Je commence à tirer de bien meilleurs braquets dans les ascensions. Je me surprends moi-même à avoir encore du jus, du jus, toujours du jus. Je mets 1h40 pour grimper la Bonnette aujourd’hui, un temps très correct. Je pense être devenu, au fil de cette course, un cycliste beaucoup plus costaud qu’il y a une semaine.

Je termine donc 125e de l’étape d’aujourd’hui, à 6 minutes d’Yves Lefebvre qui sort une autre belle étape aussi. Félicitations Yves! Yves et moi avons grimpé le premier col du jour, Vars, ensemble et avons entamé la Bonnette ensemble.

124 coureurs finissent tout de même devant moi. De l’avis de tous ceux qui ont participé à l’épreuve en 2011, le niveau général sur la Haute Route 2012 est beaucoup, beaucoup plus relevé que l’an dernier. Un coureur me disait avoir terminé dans les 80 l’an dernier et être maintenant au delà de la… 150 place avec une meilleure condition physique!

Quoi qu’il en soit, j’ai vraiment souffert dans les 10 derniers kms de la Bonnette, très irrégulier. Le dernier km, pour aller chercher la Cime de la Bonnette, a été monté à l’arrachée, 34-27 sans pouvoir m’asseoir sur la selle. À 2800m d’altitude, je cherchais mon souffle et j’avais très mal aux poumons, asphyxié par l’effort.

Grosse frayeur aussi dans la descente faite à fond, comme d’hab. Je suis arrivé trop vite dans un lacet qui m’a surpris, gros freinage, la roue arrière qui se bloque et tout le vélo part à la dérape. J’ai miraculeusement évité la chute et repris le contrôle du vélo in extremis pour éviter une bagnole qui montait en sens inverse. Ca m’a calmé pour la suite de la descente!

Chose certaine, la Haute Route se mérite et je voudrai désormais qu’on m’enterre (pas tout de suite bien sûr!) avec le maillot officiel de l’épreuve! Il y a des tonnes de sueur là dedans, d’efforts, de courage, de force du mental, bref, c’est vraiment une épreuve extrême. Mais une très belle épreuve aussi: voir les images plus bas.

Et demain, la dernière étape vers Nice, 170 kms et trois cols, le difficile col de la Couillole, suivi de deux petits cols, St-Raphael et Vence où le chronométrage officiel s’arrêtera.

Le jour se lève sur Risoul

Martin et Patrick au départ

Dave Jetz, premier Canadien classé du général, et Carrie Tuck arrivent au départ

Pascale et Yves sur la ligne de départ à Risoul ce matin, ready to go!

Mon ami Gabriele, l’Italien rencontré en début d’épreuve, prêt à en découdre. La Haute Route est une véritable course, c’est la guerre tous les jours et personne ne fait de cadeau. Ca relance dès que la pente diminue, ca descend à bloc, les vallées sont franchies au pace de course, quel niveau!

Michel Chocol (BMC) sur la ligne. Il sera sur le podium demain.

Le peloton de la Haute Route sur la ligne, prêt à partir pour une autre grosse journée

Le service médical de la course, excellent. La 3e du général chez les femmes s’est effondrée sur la ligne d’arrivée du chrono de l’Alpe d’Huez et n’a pu repartir.

Départ en convoi, question de ne pas prendre en risque en descente. Nous avons l’obligation de suivre les motos qui régulent la vitesse. On est loin des motards du Québec qui ne connaissent rien au vélo et qui régulent en gardant une vitesse constante, dans les montées comme dans les descentes! Ici, les motards connaissent les cyclistes, roulent doucement en montée, rapidement en descente. Du velours.

Pascale, au pied de Vars, déjà bien dans le rythme

Yves, sur le haut du col de Vars, qu’on a grimpé ensemble à un bon rythme, mais en pouvant discuter

Celle-là, c’est pour Anne-Marie, Aurélie et Lucas: coucou les enfants, papa a le moral et va bien!

Que la montagne est belle! Difficile, mais belle!

Patrick, qui nous a servi un gros relai de 8 bornes jusque Jausiers, pour nous déposer au pied de la Bonnette. Merci Patrick!

 

Sur le haut de la Bonnette, je reprends des équipiers de Chocol qui ont explosé

4 kms du sommet de la Bonnette. Je suis dans le dur, mais je peux encore sourire pour la photo. La météo, très bonne, aide au moral!

Après l’arrivée chaque jour, gros repas de servi pour tous les coureurs qui en ont bien besoin. Des pâtes, du poisson, des salades, c’est copieux et c’est bon!

Incroyable ce que je peux avaler comme nourriture! Et j’ai de nouveau faim une heure après. Dément.

Iron Papy à l’arrivée. Mérite bien son titre!

La photo officielle de Team de Lux, mon équipe sur cette Haute Route, prise aujourd’hui à Auron. L’ambiance est super. De gauche à droite, Thierry, Richard, Liz, Laurent, Martin et Thierry. Merci les gars et la fille, vous êtes formidables!

Le vidéo du jour

Ou plutôt celui d’hier. Ne le manquez pas: on y voit brièvement Yves et Pascale au départ! C’est très bien fait aussi, très poignant et l’arrivée d’un couple à Risoul reflète bien les émotions que l’on vit ici sur l’épreuve.

La dédicace du jour

À tous mes amis! Je ne peux tous les nommer, mais je souligne tout de même François, Éric, Yves, Jacques et Gisèle, et bien d’autres encore!

La rencontre du jour

Dossard 95, Thierry Méano. On a fait la Bonnette et tout le final de l’étape ensemble à très bon rythme, on a souffert ensemble dans la Bonnette pour se relayer pour lutter contre le vent de face, on a monté Auron au courage ensemble, on s’est soutenu moralement dans les coups de mou, et on s’est embrassé sur la ligne! Merci Thierry!

Thierry: regarde Laurent, la cime de la Bonnette là-haut. Allez, on y est presque!

À l’arrivée

L’étape de demain

Auron-Nice, 175 bornes dont 60 de neutralisés (30 au départ, 30 à l’arrivée). Trois cols, mais des cols à ce stade-ci, amenez en en masse, je suis capable!

5e étape de la Haute Route: une journée difficile

L’étape du jour

Difficile journée pour moi aujourd’hui sur la Haute Route. Peut-être ai-je payé mes efforts de la veille dans le chrono de l’Alpe d’Huez? Quoi qu’il en soit, aucune force dans les jambes dès le km 1 ce matin, au pied du col de Sarenne.

L’étape fut donc longue pour moi et je me suis mis en mode « damage control », question d’essayer de préserver une bonne place (150 premiers) au classement général. Les paysages sublimes durant l’étape ont été d’un grand secours, comme la présence de deux amis, Pascal Mathis et Patrick Bernard, alias Plasthmatic et Baprick P. sur La Flamme Rouge!

Je termine 160e de l’étape en 4h58, et perd donc quelques places au général (de la 125e à la 133e place). Grosse étape par ailleurs d’Yves Lefebvre qui termine 62e de l’étape, en 4h36, soit 22 minutes de moins que moi. Bravo Yves, tu deviens de plus en plus fort à mesure que les étapes passent! C’est un peu l’inverse pour moi! Yves est désormais 96e du général, en progression!

Le moral est bon chez Team de Lux ce matin au départ de l’Alpe d’Huez

64 puls/min sur la ligne, mais pas de jambes. Elles sont mortes, plus aucune force!

Le jour se lève sur le col de Sarenne ce matin

Une bergerie dans le col de Sarenne, les moutons étaient sur la route dans la descente!

Dans le col du Lautaret, le massif de la Meije

Attila, un monstre canadien que j’ai eu sur le porte-bagage durant une bonne partie du Lautaret, escaladé vent de face

My Australian mate Philip, un mec super doté d’un moral incroyable. Il est simplement content d’être né! Thanks Philip for the support!

Dossard 98, Serge Governatori, un gars de Nice, probablement âgé de plus de 60 ans. Un type incroyable, affuté comme une dague, un vrai coureur cycliste. Il termine devant moi aujourd’hui!

Cervières, à mi-chemin du col d’Izoard, un des beaux villages de France.

Avec Pascal, à un km du sommet de l’Izoard

J’y suis presque, sommet du col d’Izoard dans quelques mètres

La mythique Casse Déserte, dans la descente de l’Izoard. J’ai fait des pointes à plus de 80km/h!

Amélie, une française incroyable qui s’est battue comme une vraie diablesse toute l’étape avec un seul objectif en tête, passer à la 7e place du général chez les filles. Incroyable comment loin elle est allée dans l’effort.

La rencontre du jour

Patrick Bernard, une sacré pointure en France dans le monde du vélo (45min dans la montée de l’Alpe d’Huez, à 90kg!!!), que je rencontrais pour la première fois après des années d’échanges sur La Flamme Rouge. Patrick a fait la dernière montée sur Risoul avec moi. Un grand moment de convivialité!

Le vélo de Patrick. Il casse tous ses vélos, toutes ses roues, rien ne résiste à sa puissance quant il envoie du gros. 46 min sur la montée chrono du Granon. Démentiel.

La dédicace du jour

À tous les employés de la Division de la démographie de Statistique Canada, ma 3e famille. Hi guys! I’m doing ok on La Haute Route, which is very very hard. I know I will finish this race now and will do my best in the last two stages. Je pense à vous et espère que la préparation de nos prochaines diffusions va bon train. Back in the office next Wednesday (I’ll keep Tuesday to rest a bit more!).

L’étape de demain

C’est pas terminé! Au menu, 110 bornes entre Risoul et Auron, avec trois ascensions: le col de Vars, le redoutable col de la Bonette, 2800 mètres d’altitude au sommet (2h d’ascension à prévoir pour moi!) et la montée finale sur Auron. Espérons que mes jambes reprendront un peu de force cette nuit. Je dors très mal sur cette Haute Route depuis 5 jours, comme si mon corps avait oublié comment s’endormir. Je somnole toutes les nuits, sans plus.

Haute Route: chrono de l’Alpe d’Huez

Mis à jour à 18h, heure de France.

L’étape du jour

Beau temps sur la Haute Route pour cette 4e étape, l’ascension chronométrée de l’Alpe d’Huez avec arrivée sur la ligne où se terminent les étapes du Tour de France, tout en haut du village. Une étape que j’ai bien passé, malgré des jambes fatiguées ce matin au réveil.

Voici les temps des coureurs québécois. Très bonne montée d’Yves, qui montre toute l’étendue de son talent sur un vélo. Chapeau bien bas Yves, et mes félicitations!

Yves Lefebvre: 56min19 (50e de l’étape). Le Canadien Dave Jetz le bat de… 2 petites secondes pour la place de premier Canadien de l’étape!

Laurent Martel: 1h00min08 (112e de l’étape)

Pascale LeGrand: 1h07min49 (264e de l’étape)

Martin Reiher: 1h14min24 (366e de l’étape)

D’autres résultats:

Peter Pouly: 42min20 (1er de l’étape). 4e victoire d’étape de la Haute Route. Il écrase la course. Pour situer le niveau, ce temps lui aurait permis de prendre la… 13e place de la 16e étape du Tour de France 2004, le chrono de l’Alpe d’Huez remporté par Lance Armstrong en 39min41sec.

Emma Pooley: 49min50 (8e de l’étape)

8 coureurs montent en moins de 50 minutes. 27 coureurs sont classés entre 50 et 55 minutes. 75 coureurs sont classés entre 55 minutes et une heure. Je manque la marque du « moins d’une heure » par 9 secondes! Cela donne un bon aperçu de l’excellent niveau des 100 premiers au général. Pas de touristes sur la Haute Route!

Mon équipier Thierry Franck s’élance ce matin au départ de Bourg d’Oisans

Un des beaux vélos de cette Haute Route, Dogma2 en SuperRecord avec capteur SRM: 15,000$ au moins!

Chaque matin avant le départ, les sacs des coureurs s’accumulent dans le lobby des hôtels, identifiés par dossards. L’organisation vient les chercher et les amène jusque dans les hôtels du soir. Une grosse logistique, puisque les hôtels sont nombreux, comme les coureurs!

La photo du jour

Ce vélo, dont le cadre est en… bambou. Vous avez bien lu.

La dédicace du jour

Aux Rouleurs de l’Outaouais. À Marc, Gino, Luc et Chantal, Marc B., Gilbert M. et tous les autres. On pense beaucoup à vous les gars (et les filles!). Merci mille fois de vos encouragements, ça nous aide beaucoup.

À mes potes de vélo à Gatineau: Dan S., Paul C., Alain P., Pat P., Francis B., Éric R., et tous les autres. C’est toujours un grand plaisir de vous retrouver les samedi matins pour une belle sortie chez nous! À très bientôt!

À Pierre Lemay mon entraineur, qui a été un élément clef de ma préparation pour la Haute Route depuis un an. Merci Pierre, tu es un excellent entraineur et un vrai passionné de vélo et d’entrainement, sans jamais te prendre la tête avec ca. C’est ta première qualité!

Et une dédicace toute spéciale à Martin D., un de mes bons amis, qui lui aussi a un défi à relever. Comme moi Martin, tu vas le faire! La journée d’aujourd’hui était pour toi mon vieux.

L’étape de demain

L’Alpe d’Huez – Risoul. Quatre cols au programme: Sarenne, Lautaret, Izoard et montée finale sur Risoul. L’autre gros morceau de cette Haute Route. 6h de selle à prévoir, très certainement, puisque l’étape fait 136 bornes. Je m’attends à souffrir puisque les cols sont très roulants (sauf l’Izoard) et favoriseront les coureurs avec de la puissance.

3e étape de la Haute Route: difficile, mais une autre bonne journée

Mis à jour le 22 août à 8h, heure de France

Pour la première fois depuis Genève, je sens ce soir que je suis capable de faire cette Haute Route jusqu’au bout!

L’étape du jour

En gros, une Marmottte, à la nuance près qu’il y avait 30 bornes en moins à parcourir (en gros, la vallée entre St-Jean et St-Michel de Maurienne en moins) et 300m de dénivelé en moins également (4700m aujourd’hui contre environ 5000 à la Marmotte).

Ce fut une autre très bonne journée pour moi. Parti ce matin à 7h30 de Courchevel, j’ai monté la Madeleine en discutant avec Yves Lefevbre, un grand moment de cette Haute Route. On est monté « en dedans », en gardant beaucoup sous la pédale, la suite de l’étape étant copieuse (Glandon-Alpe d’Huez) et la chaleur accablante (35 degrés).

On s’est payé une belle descente de la Madeleine par la suite, avec des pointes à plus de 70 km/h. J’ai pu prendre quelques longueurs à Yves, qu’il a cependant rapidement bouchées dans le Glandon suivant.

L’étape s’est corsée pour moi dans les 5 derniers kms du Glandon, très très difficile, surtout avec de nombreux kms dans les jambes. J’étais carrément dans le dur, et la rencontre avec le Québécois Jean-Pierre Lavoie, en vacances dans le coin, m’a fait grand plaisir, à un kilomètre du sommet. M’ayant repris au ravito du haut, on a pu discuter un petit moment. Merci Jean-Pierre et bonne route pour la suite!

Dans la descente du Glandon, autre grand moment de cette étape: je rencontre mon ami Pascal Mathis, « plasthmatic » pour les intimes de LFR, qui montait en sens inverse, pour me retrouver. On s’est fait une belle descente, 77km/h par moment. Nous sommes même rentrés sur Yves!

Dans la dernière ascension vers l’Alpe d’Huez via Villard-Reculas, sa présence et son soutien m’ont permis de bien monter et de bien finir au sommet de l’Alpe d’Huez, sur la même ligne d’arrivée que celle de la Marmotte. Épuisé tout de même.

Je termine donc 142e de l’étape, en 6h02. Il m’aura fallu au total 6h45 de selle pour venir à bout de l’étape en ajoutant le départ contrôlé le matin.

Yves termine 8min devant moi, lui aussi en gardant sous la pédale mais en se lâchant un peu tout de même dans la dernière difficulté du jour. Il a trouvé très difficile les 4 derniers kms.

Pascale est 288e de l’étape et mon équipier Martin 314e, tous terminant en bonne condition compte tenu des difficultés du jour, de la longueur et de la chaleur. D’autres terminent lessivés et on se demande comment ils tiendront encore 4 étapes! De notre côté, les Québécois ont le moral et je pense qu’on gère bien notre Haute Route jusqu’ici.

D’autres Canadiens au départ de l’étape ce matin

Olivier, d’une équipe française, avec son équipier Jaja08, les mecs les plus sympas du peloton

Genève-Nice, Why: le maillot le plus original de cette Haute Route

64 puls/min sur la ligne de départ ce matin, c’est tout bon

Le jour se lève sur Courchevel et sur une journée qui s’annonce très dure

À quelques kms de l’arrivée, les balcons de l’Oisans

Entre le lacet 2 et 1 de l’Alpe d’Huez: j’y suis presque!

Un Canadien, vu ce matin au départ, termine avec l’étape du jour, beaucoup plus tard que moi

La rencontre du jour

Ou plutôt, les rencontres du jour. D’abord celle d’Yves Lefevbre, car on a eu le temps de discuter un grand moment dans le col de la Madeleine. Un chic type, vraiment très sympa. Je crois qu’on a tissé des liens sur cette étape!

Yves, à l’aise et souriant à deux kms du sommet du col de la Madeleine…

…tout comme moi!

Ensuite, celle de mon ami Pascal, rencontré pour la première fois sur la Grand Bo en 2010 qu’on avait courue en intégralité ensemble. Son soutien et sa présence ont été d’un grand secours aujourd’hui pour moi!

Pascal, redoutable grimpeur affuté comme une dague

La photo du jour

Avec Guillaume Prébois, le journaliste cycliste bien connu. On s’est rencontré à Genève samedi, c’était prévu. Un authentique avion de chasse, Guillaume, 7e de l’étape aujourd’hui.

Les stats du jour

Je n’arrive pas à télécharger le fichier du Polar, ca sera pour plus tard!

La vidéo du jour

C’est ici et c’est pas mal. À noter qu’Alain Prost s’est joint au peloton de la Haute Route sur la journée d’aujourd’hui seulement. Il a abandonné avant le sommet du Glandon…

La dédicace du jour

À toute ma famille Mangin en France!

À Jean-Claude et Marie-France, oncle et tante, qui étaient hier sur l’ascension finale de Courchevel pour prendre soin de moi. J’ai pu ainsi passer une excellente soirée à Bozel, au coeur des Alpes, et en famille.

À mon cousin Didier, pour m’avoir des années durant alimenté en découpures de presse du journal L’Équipe (non disponible au Québec dans les années 1990, ou trop cher), envoyées depuis Metz, me permettant de me forger une solide culture cycliste. La Flamme Rouge, c’est aussi grâce à lui…

L’étape de demain

Presque une journée de repos, puisqu’on ne fait que l’ascension chrono de l’Alpe d’Huez. Surtout, on va pouvoir se lever plus tard, après 3 jours de lever à 5h ou 5h30. Oubliez cependant un temps-canon en ce qui me concerne. Dépendamment des jambes, très fatiguées ce soir, je monterai « bien » mais pas à fond. L’étape de jeudi (4 cols dont le Lautaret et l’Izoard) se pointe déjà le nez et c’est l’autre grand juge de paix de cette Haute Route. C’est pas encore gagné pour Nice…

En réponse à vos questions

Fred, les délais sont calculés ici non pas en pourcentage du temps du vainqueur, mais plutôt sur la base d’une moyenne de 15 km/h. Ca parait pas très vite, mais c’est plus sélectif que cela n’y parait puisque la vitesse ascensionnelle est parfois bien en deça de 15km/h. Sur le haut du Glandon, dans le dur, j’ai passé les deux derniers kilomètres à 9km/h! De nombreux coureurs ont été éliminés aujourd’hui, nous ne sommes plus que 418 classés sur 600 partants… Si vous voulez vous lancer sur la Haute Route dans l’avenir, entrainez-vous, entrainez-vous, entrainez-vous. C’est très difficile et ca sera de loin ce que j’aurai fait de plus dur dans ma vie.

Touille, effectivement, on est là pour en baver aussi, mais je t’assure que c’est le cas. Après 3 étapes, un épuisement général s’est installé, les jambes sont loin d’être bonnes chaque matin et la chaleur continue de nous accompagner, laminant le peloton. Il faut se rappeler que la Haute Route est très difficile encore: même sur le Tour de France, les coureurs n’enchainent pas autant de grosses étapes de montagne à la chaine. Monter l’Alpe d’Huez à bloc demain pourrait m’exposer à ne pas finir l’étape du lendemain, ou très attardé. Je joue la carte « constance » en essayant de ne pas faire d’erreur, en espérant que des coureurs devant moi au général craquent dans les prochains jours.

Quelques brésiliens vont bien, d’autres moins. En tout cas, ils sont bien affutés!

Le maillot Suisse, c’est un maillot (et cuissard) Assos que je me suis offert avant la Haute Route, question d’y aller avec du grand confort. Je peux vous dire qu’une majorité de coureurs ici roulent en Assos, de loin le bonnetier le plus en vue de cette Haute Route.

2e étape de la Haute Route: une bonne journée!

Mis à jour à 22h, heure de France.

L’étape du jour

Une bonne étape pour moi, puisque je me suis ménagé beaucoup plus que hier, et en prévision de l’étape de demain qui fait peur à un peu tout le monde. J’ai commencé à souffrir un peu plus à 10 bornes de l’arrivée, dans l’ascension de Courchevel, véritable fournaise aujourd’hui. Il faisait vraiment très chaud là-dedans! Avec les tonnes de bagnoles qui montaient aussi, c’était pas évident!

Je termine 136e, donc je suis à peu près à la même place que hier. C’est probablement un indicateur de mon niveau par rapport aux autres. Je me suis un peu refait aujourd’hui car je termine pas trop fatigué, ayant porté une grande attention à mon alimentation et mon hydratation durant toute cette étape.

Le vainqueur du jour est encore Pouly. Son équipier Nicolas Raybaud, 5e hier et 37e aujourd’hui (donc un authentique avion de chasse!), avec qui j’ai sympathisé, me confiait tout à l’heure à l’hôtel que Peter n’avait pas encore vraiment forcé sur cette Haute Route. Voilà qui nous situe le niveau. Emma Pooley est encore 4e aujourd’hui. L’ex-championne de cyclisme Marion Clignet m’a d’ailleurs gentiment écrit hier pour me dire qu’Emma est sur la Haute Route pour préparer les Championnats du monde un peu plus tard cette saison. Ayant difficilement accès à mes courriels, je l’en remercie et la salue!

Devant, c’est vraiment la course et c’est loin de rouler tempo ou régulier. Pouly a demandé à Nicolas d’attaquer à deux reprises dans les Saisies, premier col du jour, pour faire la sélection. Ca roule donc très fort sur cette course et personne ne lâche rien. L’ambiance est vraiment « c’est la guerre », même derrière où personne ne fait de cadeau.

Au départ, Pouly dans le maillot jaune de leader.

Une partie de l’équipe Cervelo.

Quelques coureurs canadiens se regroupent au départ de l’étape. Nous sommes plus que les 7 dont j’ai parlé plus tôt. Je vous dirais que nous sommes plutôt une petite quinzaine.

Un maillot vraiment vintage, porté par un coureur anglais.

Team de Lux au départ, mon équipe.

Thierry Franck, qui m’a gentiment invité à nous joindre à son équipe en janvier dernier.

On massacre difficilement plus un dossard! Quel travail d’épingle!

La voiture balai, qui marque les hors délais. A fuir!

Les autres québécois

Mon équipier Martin a eu une journée plus difficile que la mienne, souffrant d’un genou. Il termine cependant bien, autour de la 250e place. Yves (Lefevbre) m’a pour sa part doublé à 5 kms de l’arrivée et semblait en bonne forme. Sa conjointe Pascale est aussi bien arrivé à Courchevel, un peu avant Martin.

La vidéo du jour

C’est ici. Celle d’hier est ici. On y voit mon équipier Martin!

La rencontre du jour

Ce coureur, handicapé d’un bras et d’une jambe, qui participe à la Haute Route. Incroyable, et mes plus grands respects pour le courage de cet homme.

L’émotion du jour

Je me fais une grosse descente du col des Saisies ce matin, vraiment à fond la caisse. Grace à cette descente, je rentre sur le groupe d’Alexandra Louison, une excellente triathlète française, ce qui me permet de couvrir la vallée d’Albertville dans de bonnes conditions et à bonne vitesse.

La photo du jour

La fontaine juste derrière l’arrivée, prise d’assault par les coureurs.

La dédicace du jour

À mes parents, mes premiers supporters et qui ont eu le mérite de nous élever dans les deux cultures, française et québécoise. La présence de La Flamme Rouge sur les deux continents n’y est pas étrangère. Surtout, je les remercie de nous avoir régulièrement offerts, enfants, des vacances en France et ainsi la chance de découvrir le cyclisme.

A mon frère Stéphane, un excellent coureur cycliste lorsqu’il est en forme. Je lui lance un défi aujourd’hui: établir son « personal best » sur la Marmotte en 2014, l’été de ses 40 ans. J’ai aussi établi le mien l’été de mes 40 ans, en 2010. S’il se lance dans l’aventure, je m’engage à rester avec lui durant toute la course, pour la faire une fois dans notre vie tous les deux, ensemble du km 0 au km 175.

L’étape de demain

La très grande lessive, peut-etre la journée de vélo la plus difficile de ma vie en perspective. Col de la Madeleine, col du Glandon, Alpe d’Huez, une véritable Marmotte, alors qu’on amorce l’étape avec une bonne fatigue accumulée. Possiblement 8h de selle, dans une grosse chaleur. Tout le monde s’effraie ce soir de l’étape de demain, la plus dure avec celle de jeudi. Nice est encore bien loin!

Difficile première étape

Tous les jours, j’espère publier un petit reportage des étapes, sous le même format et ce, peu de temps après l’arrivée pour qu’il soit en ligne dans la matinée au Québec.

L’étape du jour

5h07. C’est le temps de selle qu’il m’aura fallu pour venir à bout de cette première étape, Genève-Mégève.

Le niveau est très relevé. Si vous avez l’ambition de venir sur la Haute Route dans l’avenir, sachez que c’est une vraie course cycliste. Ca roule vite, très vite, aucune différence avec les courses Maîtres A et B au Québec. Où plutôt si: ici, on a des pros et des premières catés, donc ca relève encore plus le niveau.

Devant, le vainqueur de l’an dernier, Peter Pouly, un ancien membre de l’équipe de France mais aussi, il faut bien le dire, convaincu de dopage aux corticostéroides en 2002, a pris 4 minutes à tout le monde. Une victoire solo donc devant une autre pointure du peloton, Michel Chocol, champion du monde Master au chrono en 2008. Fait intéressant, Emma Pooley, coureure pro de l’équipe Cervelo, 2e des Giro 2011 et 2012, termine 4e de l’étape. Bref, y’a du beau monde sur la Haute Route! Dans certains cas, notamment pour Pooley, on se demande même ce qu’elle fait ici…

Peter Pouly en interview avant le départ

Les Kenyian Riders (équipe nationale du Kenya), dont 6 coureurs sont dans les 18 premiers à l’arrivée!

Derrière, ca roule très vite aussi. Les mecs ne veulent rien lâcher, les descentes se font à bloc! Bref, ca va être la guerre toute la semaine. C’est assez impressionnant.

Je termine personnellement 120e de cette première étape, hors des 75 premiers. Je remets en question mon objectif des 75 premiers à Nice, le niveau est trop élevé. L’objectif est maintenant de simplement finir, car mon état de fatigue ce soir m’inquiète étant donné le programme du reste de la semaine! J’ai également mal aux deux genoux, la conséquence du manque d’habitude de tirer du braquet dans les cols, qu’on gravit forcément avec une bonne tension dans les jambes. Vous voulez venir sur la Haute Route? Allez faire des cols, et encore des cols, longs et pentus. La musculature, les ligaments, doivent se « roder » à ce type de pédalage particulier, sur des petits braquets mais toujours en prise.

J’étais bien placé dans le peloton jusque Romme, ici derrière Pouly

C’est dans les Aravis que j’ai perdu pied, victime d’un début de crampes que j’ai su tout de même assez bien gérer. J’étais 82e en haut de la Colombière, ayant monté « en prise » les deux premiers cols du jour (Romme et Colombière). Beaucoup de coureurs ont souffert de crampes aujourd’hui, c’est la canicule en France et il faisait plus de 32 degrés à l’arrivée.

Un petit mot sur mon équipier Martin qui termine juste 25 minutes derrière moi, et qui occupe pour l’instant la 249e place. Une belle performance pour lui, surtout qu’il termine moins cuit que moi!

Le vidéo du jour

À venir un peu plus tard, dès que l’organisation me l’aura fait parvenir.

La rencontre du jour

Gabrielle Brambilla, un italien qui roule sur un vélo canadien (Cervelo), et moi un Canadien qui roule sur un vélo italien (Pinarello). On a fait la Colombière ensemble, sympathique rencontre. Finisher de la Haute Route 2011, il n’a cessé de me conseiller d’en garder sous la pédale, la semaine étant très longue et très difficile. Gabrielle termine environ une minute devant moi à Mégève.

Gabrielle devant moi, et tout là haut, le col de la Colombière

L’image du jour

Le départ à Genève, peu de temps après le lever du jour.

Les stats du jour

Voici le download de mon Polar, ce qui vous donne vitesse, rythme cardiaque, dénivelé. J’ai sérieusement baissé dans les Aravis! Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

La dédicace du jour

Un coureur sur la Haute Route, ca ne se fait pas tout seul. Beaucoup de gens sont derrière, la famille, les amis, à nous encourager et nous permettre de vivre notre passion. La mienne est presque double puisqu’en plus de rouler, je prends aussi le temps de faire La Flamme Rouge.

Alors forcément, la première dédicace de la semaine va à ma conjointe et mes enfants, qui liront ces lignes et qui me permettent au quotidien de vivre ma passion du cyclisme. Non Lucas, papa n’a pas gagné, mais tu sais que le plus important, c’est de participer en donnant le meilleur de soi-même, en ne trichant pas et en ayant du plaisir. Oui, Lucas, j’ai très mal aux jambes ce soir et oui, c’était très difficile! Je pense très fort à vous tous quand je pédale et vous me manquez.

L’étape de demain

105 bornes entre Mégève et Courchevel. Deux grosses ascensions, soit le col des Saisies, puis la montée de Courchevel. L’étape intervenant avant l’étape-marathon de mardi (7h de selle à prévoir), je pense que ca sera mollo demain, et tant pis pour le général! Je dois prendre soin de moi maintenant.

Autre chose

Je ne peux pas passer sous silence la victoire de David Veilleux aux Trois-Vallées Varesine en Italie, sa première grande victoire chez les pros. David est en feu, il avait gagné, il y a quelques jours, la mi-Août Bretonne. Bravo David!

Ambiance village-départ sur la Haute Route

La pression vient de monter d’un cran aujourd’hui à la veille du départ de la Haute Route.

Forcément, à voir débarquer les participants, le doute s’installe.

Pas des guignols, les participants de la Haute Route! Un vrai peloton du Tour de France. Du matos de très haut niveau, des hommes (90% du peloton) et des femmes (10% du peloton) affutées comme des dagues, des jambes musclées, rasées, bronzées, qui témoignent d’une préparation plus que sérieuse. Il n’y a pas de touristes ici et le peloton de la Haute Route n’a rien à envier à celui qu’il m’ait été donné de voir sur des courses comme la Classique Montréal-Québec.

Alors forcément, on se laisse un peu impressionner! Et surtout, on se demande si on a sa place à ce niveau.

Avant d’aller au lit (départ demain 7h15, 6h45 sur la ligne), petit reportage photo question de partager l’ambiance d’une superbe journée passée à Genève.

Sur le quai du Mont Blanc aujourd’hui, justement le mont Blanc était visible au loin.

Arrivée au village-départ de la Haute Route, quai du Mont Blanc. On n’est pas tout seul!

Tout de suite évidemment, du matos de pointe.

Preuve du caractère très international de la Haute Route, des valises de vélo partout, même des roses pour les filles!

Ces valises partent de suite vers Nice dans deux camions spécialement affrétés. L’organisation de la Haute Route est impressionnante, aucun détail n’est négligé, pas même les autocollants d’identification des boîtes, fournis par l’organisation qui emploie 152 personnes à temps plein durant la semaine.

Après avoir récupéré nos affaires, petite sortie pour tourner les jambes sur les quais de Genève.

Clin d’oeil aux VéloGessiens: y’a pas qu’eux qui savent faire la photo de l’horloge de fleurs à Genève!!!

Interminable « briefing » des coureurs entre 18 et 20h ce soir où tout le fonctionnement et la logistique de la Haute Route nous a été expliqués, suivi d’une incontournable « pasta-party » écourtée par l’envie de tous d’aller au lit. 600 coureurs, ca fait du monde!

Demain, première étape entre Genève et Mégève. 120 kms et trois cols au programme, soit le col de Romme, le col de la Colombière et le col des Aravis. Je connais bien les deux premiers pour les avoir fait dans la Grand Bo en 2010. Très belle météo annoncée, grand soleil et… 35 au thermomètre. La canicule s’est installé en France pour toute la semaine et cela fait mon affaire!

Sympathique, la Haute Route a fait faire un dossard au nom de La Flamme Rouge.

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