Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : décembre 2011 Page 1 of 2

Joyeux Noël !

Je souhaite à tous les lecteurs de La Flamme Rouge, ainsi qu'à leurs proches, un très joyeux Noël. Merci de votre intérêt et de votre fidélité envers ce petit blog au sein duquel une communauté s'est créée, communauté qui m'est devenue, au fil des ans, très chère. Merci de vos commentaires également qui contribuent à dynamiser ce site et à enrichir mes connaissances du cyclisme. 

La Flamme Rouge sera irrégulièrement mise à jour d'ici le 3 janvier prochain. Reprise du service normal à cette date! 

Avis à la FQSC: je mange du foie !

Ca ne fait plus l'ombre d'un doute: Alberto Contador sera blanchi début 2012 par le Tribunal d'Arbitrage du Sport (TAS) dans l'affaire du dopage au clenbuterol sur le Tour de France 2010.

Pourquoi ? 

Parce que l'Agence Mondiale Anti-dopage (AMA) a publié un avis, le 23 novembre dernier, informant les sportifs de faire preuve "de la plus grande prudence" lorsqu'ils consomment de la viande, en particulier celle provenant de la Chine et du Mexique. Celle-ci pourrait en effet être contaminée au clenbuterol. 

Dans la foulée, d'autres fédérations, notamment celle du Royaume-Uni, ont émis des avis. Celui communiqué par la Grande-Bretagne vise explicitement le foie et vise à prévenir les athlètes se préparant aux JO de Londres des risques de sa consommation

La défense de Contador est donc blindée. Seul hic possible, il a évoqué de la viande espagnole. Il aurait mieux fait d'évoquer un ami mexicain ou chinois frais débarqué sur le jour de repos du Tour de France avec ses escalopes, ça aurait fait plus crédible…

J'en profite pour aviser de suite ma fédération, la Fédération québécoise des sports cyclistes: je consomme, de temps en temps, du foie de veau. Saisi brièvement dans la poêle, avec du poivre noir et un petit beurre fondu, c'est magnifique. Vous servez avec des petits pois revenus dans du beurre et une gousse d'ail. Les épicuriens voudront boire un petit verre (sachons être raisonnables…) de Bourgueil avec le plat, question de savoir vivre. Mais je divague: donc si je teste positif, ne sait-on jamais, au clenbuterol lors d'une course sanctionnée de la Fédé en 2012, ce sera certainement en raison du foie de veau.

Mais rassurez-vous: je pourrai même vous dire avec un petit verre de quoi je l'aurai consommé !

Journey to a dream

Voici un vidéo intéressant à propos des coureurs et de la cohésion de l'équipe Garmin-Transition qui nous permet de mieux comprendre à quel point le cyclisme est un sport individuel, mais qui se pratique en équipe. Et qu'au niveau professionnel, il faut une équipe pour gagner. Jonathan Vaughters en "beurre" cependant épais par moment !

Planète Cyclisme

Rigolo, cette image de la planète cyclisme vue sur le web !

Le meilleur vélo du monde ?

Rarement ai-je lu autant d'éloges pour un vélo. 

Le Cannondale SuperSix EVO 2012

Cadre de série le plus léger au monde, annoncé à moins de 700 grammes. Le Cervelo Project California n'a pas fait mieux.

Cadre de série le plus rigide au monde considérant le poids : 142.3 nm-deg/kg. 

Cadre de série parmi les plus aérodynamiques, avec ses tubes ronds et un profil frontal plus mince. 

Les critiques sont unanimes: ce vélo serait une bombe, notamment dans les relances, son poids aidant évidemment beaucoup. Le confort et la rigidité seraient parfaits également. Toutes les évaluations que j'ai pu lire sont très positives et les évaluateurs enchantés du comportement global du vélo, que ce soit en montée, sur le plat et même dans les descentes rapides.

Et si Cannondale avait trouvé l'équilibre parfait ?

Seul hic, le prix, élevé bien sûr. En version Team Liquigas, on parle de 9000$ équipé en Dura-Ace. 

J'ajoute personnellement un autre problème de ce vélo, son look peut attractif et ses lignes générales, peu modernes voire même plutôt rétro. Rien de ce vélo n'attire l'oeil, du moins le mien. Voilà pourquoi je n'achèterais pas ce vélo, qui doit me plaire pour que j'aie du plaisir dessus. C'est dommage que Cannondale aie négligé cet aspect qui demeure important. On est loin du design italien !

Dix grands enjeux du cyclisme professionnel en 2012

À l'aube d'une nouvelle année, voici dix grands enjeux de la prochaine saison de cyclisme professionnel sur route:

1 – Contador et le TAS. Le champion espagnol pourra-t-il courir en 2012 ? Je crois personnellement qu'il sera blanchi par le TAS pour "doute raisonnable". 

2 – Armstrong déchu ? Le rapport d'enquête de Jeff Novitski devrait bientôt être rendu public. Si Armstrong est accusé d'avoir menti au public américain, cela pourrait porter un dur coup au cyclisme américain et surtout fragiliser la confiance d'investisseurs potentiels. Rappelons qu'Armstrong continue de clamer partout qu'il n'a jamais échoué de tests anti-dopage durant sa carrière. Mais les casseroles qu'il traine sont énormes… 

3 – Les oreillettes seront-elles encore admises chez les pros ? Chose certaine, l'UCI négocie encore avec les équipes professionnelles via l'Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels (AIGCP). Si les oreillettes pourraient être permises en 2012 sur les épreuves WorldTour, l'UCI semble déterminée à les abolir, quitte à ce que ce soit pour 2013 seulement.

4 – Les droits télé. Les discussions sont nombreuses de ce côté-là également, les équipes voulant mettre la main sur une partie de ces droits afin d'assurer une partie de leur financement annuel. L'UCI devra prendre ces discussions très au sérieux en 2012, sous peine de voir les équipes tenter de créer leur propre ligue de cyclisme professionnel. Ce ne sont pas les investisseurs qui manquent…

5 – Tom Boonen est-il fini ? Il y a encore deux ans, Boonen était, avec Contador, le cycliste de l'heure. Depuis, son étoile a pâli en raison de résultats moins bons et de scandales, notamment celui de son usage de cocaïne. Le printemps prochain sera déterminant pour Boonen: soit il gagne de nouveau le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix et prouve ainsi à tout le monde qu'il est encore le Boonen des grands jours, soit il passe à travers et tout le monde l'oublie… Cruel destin certes, mais c'est la règle impitoyable du sport.

6 – Cavendish pourra-t-il rester le roi du sprint ? L'année 2012 sera remplie de pièges pour Cavendish, les sollicitations et la pression liées à son maillot de champion seront bien présentes. De jeunes loups se sont pointés en 2011: Marcel Kittel, John Dekengolb, notamment, sans oublier que Peter Sagan monte en puissance. Et ils ne manqueront pas de faire la vie dure au champion anglais.

7 – Andy Schleck enfin ? En 2012, Andy Schleck a beaucoup à perdre. Jusqu'ici un "éternel espoir" pour le général du Tour, il se doit de gagner désormais, sous peine de tomber dans la même catégorie que Jan Ullrich ou Raymond Poulidor, éternel second sur la Grande Boucle. Les fans de cyclisme ne l'excuseront pas une… 4e fois !

8 – L'explosion du cyclisme canadien ? Tous les ingrédients sont réunis me semble-t-il. Dominique Rollin est désormais mature au plus haut niveau et évolue à La Française des Jeux qui lui donne très probablement un environnement parfait pour préparer ses courses de prédilection, les Classiques du printemps. David Veilleux est passé à travers son année de néo-pro en 2011 en faisant naître de grands espoirs. Selon moi, il peut devenir le meilleur cycliste canadien depuis Steve Bauer. Svein Tuft est passé chez Green Edge et sera donc des plus grandes courses en 2012. Michael Barry chez Sky voudra se faire plaisir une dernière fois. Et l'équipe SpiderTech a désormais grandi, fort d'une première année en Continental Pro sur le sol européen. Le cyclisme canadien est mûr pour une grande victoire !

9 – Edvald Boasson Hagen. Probablement le coureur le plus doué de sa génération. Et si l'année 2012 était celle du jeune Norvégien ? S'il parvenait à donner du fil à retordre à Philippe Gilbert ?

10 – Le dopage en recul ? Comment ne pas conclure ces enjeux en évoquant celui du dopage ? Pour plusieurs, la saison 2011 a montré des signes que ce dopage serait en recul dans le peloton professionnel. Des grands coureurs ont craqué sur des grandes courses, les écarts à l'arrivée étaient très serrés, la puissance dans les cols était également en recul, les coureurs français se sont illustrés à de nombreuses reprises, bref, il s'est passé quelque chose cette année. 2012 devrait nous permettre d'y voir plus clair soit en confirmant ces tendances, soit en les infirmant.

The Road Uphill

Le film cycliste "The Road Uphill" (90 min) est lancé aujourd'hui à travers le monde. 

Ce film met en vedette les frères Schleck dans leur quête de la victoire au Tour de France. L'histoire se concentre notamment sur la préparation physique et mentale en vue du Tour de France 2011. 

Je n'ai malheureusement pas d'information pour le moment sur la disponibilité du film en salle au Québec. À suivre !

Eddy Merckx, le plus grand

Passionné de cyclisme, je n'ai pourtant jamais eu d'idole dans ce sport, comme dans aucun autre d'ailleurs. L'aspect forcément "groupie" des gens qui ont une idole m'a toujours dérangé.

J'ai cependant admiré plusieurs cyclistes pro.

Stephen Roche, pour la classe de son coup de pédale, le plus fluide qu'il m'ait été donné de connaître

Greg LeMond, pour le talent brut et pour sa probité. Un talent vraiment hors norme.

Andy Hampsten, pour son intelligence, sa probité et sa réserve. Si tous les cyclistes pro avaient ses qualités personnelles et morales, le cyclisme professionnel n'aurait aucun problème. Un exemple.

Marco Pantani, pour avoir réinventé de style grimpeur et pour son panache. Dopé peut-être, mais certaines de ses ascensions demeurent tout simplement un récital. Avec Charly Gaul avant lui, il demeure le seul à avoir pu renverser une course par étape en une seule étape de montagne. 

Des coureurs que je n'ai pas vu en course, j'admire particulièrement Fausto Coppi (pour sa classe et son goût de l'innovation), Bernard Hinault (pour son mental), Luis Ocana (pour sa hargne de jamais ne s'avouer battu), Roger de Vlaeminck et Rik Van Steerbergen (de véritables hommes de fer).

Mais de tous, Eddy Merckx demeure à mes yeux le seul extra-terrestre de ce sport voire de tous les sports. 

Outre son palmarès, qui restera à jamais inégalé, outre ses dispositions physiques, phénoménales, c'est la discipline de ce coureur que j'admire avant tout. Il aura su mener sa carrière avec travail, abnégation, maitrise, rigueur et ce, année après année. 

Hier, Monsieur Merckx était élevé au rang de Commandeur de la Légion d'honneur par le président français Nicolas Sarkozy. 

Un hommage à mes yeux bien mérité. Pas juste pour son palmarès cycliste mais bien pour l'ensemble de son oeuvre comme coureur cycliste, mais aussi comme homme.

Comment résister de publier de nouveau Antoine Blondin lorsqu'il couvrait le Tour 1969, le premier d'Eddy Merckx ?

"Exact au rendez-vous que sa jeune légende lui a prescrit, sans hargne, rogne ou grogne, par le jeu naturel de dons hors du commun, Eddy Merckx allait son petit surhomme de chemin. L'enthousiasme unanime et polyglotte qui l'escortait alors prenait un sens (nous avons même déchiffré sur des pancartes brandies des exhortations en anglais). Il nous disait qu'à cet instant ce champion n'était plus particulièrement wallon ou flamand, français ou belge, mais qu'il appartenait tout bonnement au patrimoine universel de l'effort humain. Au même titre que les cosmonautes, qui vont s'envoler dans quelques heures pour la Lune, ne sont plus proprement des Américains envisagés comme tels, mais les délégués de l'espèce toute entière. Il y a quelque chose de la flamme olympique dans la petite mèche rubescente qui éclaire le crépuscule sur Lacq, où Eddy Merckx s'endort dans le berceau de pourpre où naissent les dieux vivants."

Comment ne pas évoquer cette superbe phrase, encore de Blondin, qui résume le mieux Eddy Merckx: "L'ennuyeux, avec Merckx, c'est que tout donner ça consiste à tout prendre."

Luis Ocana, un de ses adversaires les plus coriaces, aura, dans les années 1980 ces mots à propos d'Eddy Merckx: “Bon sang, je donnerai plusieurs hectares de mes terres pour le voir revenir 15 jours dans le peloton. Rien que deux semaines. Pour leur montrer à tous ces mignons ce qu‘était courir avec Merckx. Ce type était incroyable, nom de Dieu! Ils n’auraient pas le temps d’aller se faire friser les cheveux ou de se mettre des boucles d’oreille. Ils n’auraient plus qu’une envie : aller vite au lit pour récupérer, je vous le dis…

Eddy Merckx, tout simplement le plus grand. 

"Tout Eddy"…

Grandes lignes du palmarès d'Eddy Merckx

5 Tours de France

5 Tours d’Italie

1 Tour d’Espagne

4 Championnats du Monde

7 fois lauréat du Trophée Super Prestige Pernod

7 Milan San Remo

5 Liège Bastogne Liège

3 Flèche Wallonne

3 Gand-Wevelgem

2 Tour des Flandres

2 Tour de Lombardie

2 Amstel Gold Race

2 Het Volk

3 Paris Nice

1 Dauphiné Libéré

1 Tour de Suisse

1 Midi-Libre

A gagné toutes les courses professionnelles au moins une fois dans sa carrière sauf Paris-Tours. A gagné en moyenne une course professionnelle sur trois lorsqu’il en prenait le départ.

Pour en savoir plus

Un livre, un seul, à mon sens le meilleur livre, et de loin, écrit sur Eddy Merckx:

Eddy Merckx, homme et cannibale. par Rik Vanwalleghem et Joel Godaert. CGER, 213 pages. Nombreuses illustrations et photos inédites.

Tenues 2012: FDJ, Katusha et Vacansoleil

Peuvent mieux faire… 

Les cyclosportives en plein essor au Canada

C'est pour moi une excellente nouvelle: les cyclosportives sont en plein essor au Canada et la saison 2012 devrait être faste à cet égard.

Rappelons que les cyclosportives, ces épreuves de masse, chronométrées et habituellement sur des parcours présentant de réels défis, ont vu le jour en Europe il y a maintenant une trentaine d'années. La mythique épreuve La Marmotte a été créée en 1982 et ce fut l'une des premières en son genre. 

Depuis, les cyclosportives se sont beaucoup développées et surtout, se sont multipliées. On en retrouve désormais beaucoup, à l'année et dans tous les coins du monde, de la Cape Argus en Afrique du Sud en mars jusqu'au Défi Vélo Mag au Québec fin septembre en passant par le GranFondo New York aux États-Unis en mai et l'inévitable Étape du Tour en France en juillet. De nouvelles formules se sont également ajoutées ces dernières années, la dernière en date étant à ma connaissance celle de la Haute Route, une cyclosportive de sept étapes entre Genève et Nice, annoncée à juste titre comme "la plus haute et la plus difficile cyclosportive".

Et le Canada n'est pas en reste.

À l'Ouest, une nouvelle série est née, les "GranFondo Canada". On compte pour le moment deux grandes épreuves de ce label, soit le RBC GranFondo Kelowna et le RBC GranFondo Whistler. D'autres épreuves seraient en gestation du côté de l'Alberta pour 2012.

Il faut évidemment ajouter à ces épreuves de l'Ouest du Canada le GranFondo Axel Merckx qui se déroule dans la magnifique vallée de l'Okanagan, site de production des meilleurs vins de l'Ouest du Canada. Rappelons qu'Axel Merckx est marié à une Canadienne de la Colombie-Britannique et qu'il y passe donc beaucoup de temps. 

En Ontario, il y a le GranFondo Niagara qui jouit d'une certaine notoriété. 

Enfin, l'Est du Canada, particulièrement le Québec, n'est pas en reste avec plusieurs cyclosportives de qualité. On pense, par exemple, au magnifique Défi Vélo Mag dans le Parc de la Mauricie, une cyclosportive à découvrir autant pour la difficulté du parcours que pour les couleurs de l'automne au Québec. 

On compte également la Cyclo de Charlevoix en marge du Grand Prix fin mai, la Cyclo du Tour de Beauce, la Cyclo Louis Garneau en marge de la Classique Montréal-Québec, la Cyclo du Parc de la Gatineau en marge du GP Chrono de Gatineau, la Sherboucle sans oublier L'Échappée Belle, une formule originale puisque la seule cyclo à ma connaissance à être réservée uniquement aux… femmes !

Dans les provinces de l'Atlantique, le Cabot Trail Bike Tour est un incontournable, bien qu'organisé dans un esprit un peu plus "cyclotourisme".

D'autres projets sont en gestation, le plus important étant celui autour de la création d'épreuves cyclosportives entourant les GP World Tour de Montréal et Québec en septembre. La Fédération Québécoise des Sports Cyclistes affirmait également récemment vouloir développer davantage ce créneau et y nommait un nouveau directeur technique. Il est évident que le cyclosport peut générer de bons revenus pour une fédération et pourquoi ne pas exploiter cette option permettant de promouvoir la pratique du cyclisme, mais dans un autre contexte que la stricte compétition qui ne convient de toute façon pas à tous ?

Évidemment, certains pourront dire, à juste titre, que "l'esprit cyclosport" s'est quelque peu dilué au fil du développement de ce type d'épreuve. Il est vrai qu'on est désormais très loin de l'esprit des cyclosportives des années 1980 ou 1990 où une majorité de participants prenaient le départ avec la sacoche au guidon, le K-Way dans la poche et un peu d'argent aussi, question de s'acheter une bière fraiche le long du parcours, le chrono étant secondaire. Les cyclosportives sont devenues, au fil du temps, de véritables compétitions où ça roule très vite puisque chaque participant a des ambitions au niveau de son "meilleur temps personnel". C'est un corollaire inévitable de la démocratisation des techniques d'entrainement, du matériel de pointe, des clubs et… des systèmes de chronométrage! 

Je demeure toutefois convaincu que le cyclosport peut contribuer très largement à l'essor du cyclisme voire peut représenter une forme de salut pour les fédérations en mal de coureurs licenciés. Et je demeure convaincu que l'esprit cyclosport demeure dans une certaine mesure, la majorité des participants luttant d'abord et avant tout contre eux-mêmes plutôt que contre les autres. Le développement de ce créneau au Québec est en ce sens une excellente nouvelle pour tous. Je suggère toutefois aux organisateurs de cyclosportives au Canada de ne pas hésiter de proposer de réels défis sportifs aux participants, par exemple en allongeant les distances. 110, 120 voire 130 kms apparaissant un minimum, l'idéal tournant selon moi sur des distances dépassant les 150 bornes.

Vers une restructuration du cyclisme sur route professionnel?

Pour une fois, les récents propos de Johan Bruyneel m'ont paru soulever un débat important dans le monde du cyclisme sur route professionnel

En effet, je n'ai que très rarement partagé l'opinion du directeur sportif belge au cours des dernières années. Il est, par exemple, un fervent défenseur de l'usage des oreillettes en course. Je m'y oppose fermement, estimant qu'elles tuent la course cycliste. J'ajoute que j'estime l'opinion de Bruyneel intéressée: lorsqu'on dirige une des formations les plus puissantes du peloton, à même de gagner les plus grandes Classiques voire les grands tours, on a intérêt à ce que les oreillettes soient permises en course. Dans ce contexte, son opinion me paraît peu objective et, du coup, peu crédible.

Mais cette fois, Bruyneel soulève un point légitime qui touche l'avenir même du cyclisme: sa gouvernance. Et plus précisément, la redistribution de la richesse parmi les principaux acteurs du sport.

Les voix se sont multipliées ces dernières semaines autour du problème de gouvernance du cyclisme. Bruyneel l'a évoqué. Plus récemment, Zdenek Bakala, propriétaire de l'équipe belge Omega Pharma/Quick Step, en a rajouté une couche: si des changements ne sont pas opérés prochainement, une nouvelle ligue de cyclisme professionnel pourrait voir le jour. Certains ont déjà évoqué cette possibilité et manifesté leur intérêt de créer une telle ligue, comme le groupe Rothschild's

Le problème, la source d'insatisfaction des groupes sportifs ? La redistribution des droits télé. 

Le raisonnement de Bruyneel et de d'autres est simple: les coureurs cyclistes, les équipes cyclistes sont les acteurs principaux d'un grand spectacle, le cyclisme professionnel. Or, les revenus, dont la principale source sont les droits télé, vont aux organisateurs de courses cyclistes, les deux plus importants étant Amaury Sport Organisation (ASO) et RCS Sport.

Les droits télé sont en effet d'immenses sources de revenu pour le Groupe Amaury, propriétaire de Amaury Sport Organisation, filiale d'organisation d'événements sportifs du Groupe et qui organise notamment le Tour de France, la Vuelta, Paris-Roubaix, Paris-Nice, Paris-Tours, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de l'Avenir, le Tour du Qatar, le Dauphiné Libéré, le Critérium International, entre autres ! En 2012, ASO touchera 24,4 millions d'euros de droits télé uniquement pour le Tour de France ! Au total, le seul Tour de France génèrerait environ la moitié (50%) de tous les revenus du Groupe Amaury, grand groupe de presse français propriétaire, outre d'ASO, de nombreux journaux et magazines dont L'Équipe et Le Parisien. 

Bref, machine à fric, le Tour de France ? De toute évidence, oui. Sans le Tour de France, le Groupe Amaury ne serait tout simplement pas ce qu'il est. L'idée de Géo Lefevre en 1902 avait servi les buts d'Henri Desgrange qui voulait vendre son journal L'Auto et ainsi concurrencer le journal Le Vélo. 110 ans plus tard, on peut dire que c'est réussi ! 

Mais Bruyneel et d'autres propriétaires veulent désormais leur part du gâteau. Surtout, disent-ils, que la recherche de sponsors est devenue très ardue dans le contexte économique actuel. Que les équipes cyclistes sont menacées. Et donc les coureurs.

Ce n'est pas faux: en Espagne, en Italie, en Allemagne, les équipes cyclistes professionnelles sont beaucoup moins nombreuses. Le chômage, parmi les coureurs cyclistes, est élevé. Si le peloton World Tour s'en sort, c'est que d'autres équipes cyclistes se forment: en Australie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au… Kazahkstan !

Bref, la question d'un partage plus équitable des revenus du sport cycliste professionnel est-elle légitime ? Je pense, comme Bruyneel, que oui. Et que c'est le bon moment de porter cette question à l'avant de la scène.

L'UCI a-t-elle un rôle à jouer ? Je pense également que oui. C'est à l'UCI que revient la légitimité de parler au nom de toutes les équipes cyclistes professionnelles. C'est l'UCI qui a la légitimité de parler avec ASO et RCS et de porter ces questions à leur attention. 

La solution ?

Elle est simple: trouver une façon équitable de rediriger une partie des profits, dont la majeure partie provient des droits télé, des grandes courses cyclistes de ce monde vers les équipes professionnelles et ses principaux acteurs, les coureurs. 

N'est ce pas ce que la plupart des grands sports professionnels de la planète – football, baseball, basket, hockey, F1, football américain – font avec les revenus tirés de la vente de billets et de produits dérivés ? En l'absence d'une telle possibilité pour le sport cycliste en raison de la nature même du sport (pas de stades et on voit mal comment facturer le bord de route aux fans!), les droits télé deviennent la source de revenus à partager. 

Bref, je suis pour une fois d'accord avec Johan Bruyneel: les coureurs sont les principaux acteurs du sport cycliste professionnel. Dans ce contexte, il apparaît normal qu'une partie des profits générés par la présentation d'un tel spectacle leur revienne. Plus que jamais, il faut que l'UCI entame des pourparlers avec les grands organisateurs de courses cyclistes pour négocier ce partage. Les organisateurs de courses cyclistes ayant leurs défis, le partage des revenus risque fort d'être un long et difficile débat au cours des prochaines années. Mais nécessaire pour le développement du sport cycliste professionnel.

Nouvelles tenues 2012: Omega Pharma et Cofidis

Plutôt réussi dans le cas d'Omega Pharma-Quick Step, bien que le logo Quick Step jure un peu dans l'ensemble puisque la couleur bleue ne s'agence pas avec les autres.

Chez Cofidis, ça demeure moyen. Trop de rouge, et pas assez de blanc. L'ajout d'une troisième couleur donnerait du pep à l'ensemble !

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