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Vuelta: je me régale!

Je sais pas vous, mais moi je prends un pied immense à regarder le final des étapes de la Vuelta.

Payez-vous ces images du final de la 15e étape avant-hier vers les célèbres Lagos de Cavadongas: Contador a bien dû essayer 6 ou 7 fois de distancer Valverde et Rodriguez par des attaques impressionnantes. Dans les derniers hectomètres, ils étaient tous au taquet, pendus, dans une lutte sans merci. J’aime beaucoup, beaucoup ces grimpeurs capables de changements de rythme dévastateurs et ce, à de multiples occasions.

Évidemment, nous pourrons aussi dire que Contador surprend décidément beaucoup, et qu’il ne semble pas toxiner dans les cols, ce qui est toujours quelque peu louche. Quant on fait du vélo et qu’on sait ce que coûte une accélération brutale dans une belle bosse pour distancer les petits copains, on reste pantois devant la capacité de Contador d’en remettre plusieurs couches sur les 5 derniers kms de l’ascension finale.

Mais quel spectacle!

Hier, ce fut une nouvelle fois grandiose, avec le remake couplé d’un règlement de compte entre Contador et Froome mano-à-mano pour le titre de meilleur coureur de grand tour. Froome, visiblement en regain de forme, avait d’abord fait le ménage et distancé Valverde et Rodriguez sur une première accélération. Il a ensuite roulé à fond, évidemment pour distancer Valverde et ainsi se rapprocher de la 2e place du général, aujourd’hui seulement à 3 secondes de lui.

Contador a quant à lui eu le mérite de suivre, puis s’en est allé cueillir la victoire d’étape aux 800m par une accélération encore une fois très impressionnante, laissant littéralement Froome sur place.

Bref, j’aime beaucoup. Le style de Contador en montagne est un délice pour les yeux.

La suite

Très fort, Contador n’a pas course gagnée pour autant. Outre les possibles chutes, il lui reste encore à affronter 5 étapes, dont 2 posent des difficultés intéressantes.

Il y a d’abord la 18e étape jeudi vers Monte Castrove, avec une arrivée au sommet au terme d’une ascension d’un peu plus de 6 kilomètres. Ce n’est cependant pas une montée très difficile.

Il y a surtout la 20e étape vers Puerto de Ancares samedi, la veille de l’arrivée. Au menu, 186 bornes casse-pattes, avec 7 bosses ou cols à franchir, dont un final difficile avec l’Alto de Folgueiras de Aigas, puis l’arrivée en altitude à Puerto de Ancares (1665m d’altitude). Ce n’est pas super-difficile, mais les 3 semaines de course et les 170 premiers kms pèseront lourds dans les jambes c’est certain. Et ca sera la dernière chance pour les uns de faire craquer les autres. Froome voudra très certainement retenter sa chance à ce moment-là.

Le chrono du dernier jour, long de… 9,7 kms (!!!), ne devrait pas peser très lourd dans la balance, sauf si une poignée de secondes devait séparer certaines positions au général. Chez les pros, un tel chrono tout plat représente à peine 13-14 min d’effort.

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  1. régis

    Salut,

    Beau spectacle en effet.
    Contador a le mérite d’avoir de la giclette et de ne pas trop calculer.
    Froome ne lache rien et fait avec ses moyens du moment. Du style il n’en a pas, mais je trouve qu’il est jusqu’au « boutiste » et que ça mérite d’être souligné.
    Valverde, beau puncheur, fidèle à lui même : pas ou peu de collaboration, toujours sur la réserve et à calculer, pas d’attaque franche. J’ai l’impression qu’il est incapable psychologiquement de rouler seul à l’avant dans un col. Manque de confiance en lui, ou trop calculateur?

  2. alain39

    Contrairement à Laurent les 2 dernières étapes ne m’ont pas emballé. Pas du tout.
    Comparons ce que nous avons vu sur le tdf (et même le giro) et sur la vuelta. C’est édifiant et on voit 2 cyclismes différents. Sur le tdf les attaques étaient moins nombreuses mais plus sélectives. On n’a pas assisté à une succession d’accélérations dans les cols et plutôt vu des coureurs qui souffraient et étaient à fond.
    Nibali partait et creusait patiemment les écarts. Derrière l’écrémage se faisait et on n’assistait pas à toutes ces accélérations. Pourtant Valverde et Purito étaient là.
    Sur la vuelta on retombe dans le cyclisme des années 90/2000. Une poignée de coureurs qui s’arsouillent et accélèrent à tour de rôle. Avec un dernier km de folie qui consiste en une accélération du coureur le plus puissant en watts. Je maintiens pas le plus fort mais celui qui a le plus de watts eu égard son protocole de dopage. A chaque fois c’est le même spectacle et franchement la tactique de course est réduite à sa plus simple expression et totalement répétitive.
    Désolé mais ce spectacle me dégoûte. C’est un spectacle et non du sport. Et nous savons tous que c’est une pantomime. Contador et Froome nous ont refait le coup du Béal et cette fois c’est Contador qui a gagné.
    Froome a pédalé comme un damné avec un Contador qui était le seul à pouvoir encaisser le surrégime de Froome. Ensuite sur de sa supériorité en watts (sram sous les yeux) il a alors lâché les chevaux sur le dernier km pour prendre 14 modestes secondes. Tout ça pour ça. Pas de quoi s’extasier.
    Du cyclisme de théâtre avec de spectaculaires accélérations entrecoupées de ralentissements pour ensuite gérer jusqu’au sommet et là se livrer à un sprint de 1 km.
    C’est faux, artificiel et tellement loin de la réalité de ce sport.
    Si on pouvait m’épargner ce spectacle ça ne serait pas pour me déplaire. Enfin si on peut le limiter au territoire ibérique alors essayons car franchement c’est écœurant et surtout ne donne pas le bon exemple à la génération montante. Comment empêcher Barguil de ne pas toucher à la dope quand il peut ainsi expérimenter l’avantage donné.

  3. Régis78

    Comme D’hab la VUELTA est super Intéressante !!!!
    J’ai vu les étapes 15 & 16, La 16 Est Géniale.
    Bon j’adore CONTADOR donc mon commentaire est guidé par la passion.
    On l’a déjà dit la soupe est plus fortifiante pendant la VUELTA qu’au TDF, Reste le spectacle.

  4. Sylvain

    Je ne comprends pas trop pourquoi vous vous scandalisez des accélérations de Cancellera, mais que vous vous régalez de celles de Contador…

  5. Thierry mtl

    Alain,
    Je suis un peu en désaccord avec toi.
    Froome a fait des accélérations démesurées sur le Tour en 2013 et il a refait le coup avant d’être blessé sur le Dauphiné 2014. Dans les deux cas, en territoire français.
    Sur le Tour 2014, il est sorti trop tôt sur blessure pour avoir le temps d’épater la galerie. Même chose pour Contador qui le suivait sur le Dauphiné en super accélérations répétées. Il n’a pas eu la chance de le démontrer sur le Tour.
    Rodriguez revenait d’une blessure sur le Tour. Pas encore au point.
    Reste Valverde qui lui, je te le donne, est toujours tellement plus fort en Espagne, et ce depuis 15 ans.

  6. Zboy

    Comment ça se fait qu’ils n’ont jamais de crampes ?

  7. alain39

    @thierry mtl
    Sur 2012 et 2013 seuls les Sky avaient conservé cette explosivité en montagne sur le tdf.
    Au contraire Contador faisait le chemin inverse. Ce dernier n’avait jamais retrouvé son niveau de 2009-2010 sauf sur la vuelta 2012 et giro 2011. Par contre sur le tdf il avait franchement marqué le pas et plus jamais été en mesure de s’imposer ni même de jouer la victoire.
    Ce qui est nouveau en 2014 c’est que Contador, Nibali sont maintenant en mesure de tenir la dragée haute à Froome ailleurs que sur la Vuelta. Sur le Dauphiné et Tirreno Contador a retrouvé une efficacité qui l’avait quittée depuis longtemps.
    Nibali a fait montre en montagne d’une domination sans partage sur le tdf. certes moins spectaculaire que celle de Froome mais bigrement efficace.
    Tous ont adopté les plans d’entrainement de Froome aux Canaries. D’ailleurs, on apprend que Sky va aller s’entraîner ailleurs après avoir demandé à ce que des contrôles soient effectués lors des stages aux Canaries. Étonnant comme nouvelle, non?
    Nul doute que sur le tdf froome aurait joué la victoire contre Contador et Nibali qui cette année avait élevé son niveau.
    Purito a fait un tdf très moyen et se réservait pour la vuelta. Ses performances au tdf 2014 ne sont pas significatives mais de toute évidence sur les tdf il est moins coriace que sur la vuelta.
    Et puis comment expliquer cette dualité au sein du cyclisme espagnol qui ne sait plus se renouveler. Lui qui pendant 2 décennies nous sortait des champions de son chapeau n’y arrive plus.

  8. mounir

    le puerto d Ancares ‘pas super difficil »?
    je suggere a l auteur de jeter un coup d œil sur le profil de cette montee:
    12, 7 a 8, 7% aussi long que l alpes d huez avec un plus gros pourcentage moyen,avec des gros passages a 15 et 18%. il me semble plus difficil que Covadonga.

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