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Vélodrome au Québec: l’occasion ratée d’un vrai débat?

Devant les réactions qu’ont suscitées au Québec mes récents textes concernant la possible construction d’un vélodrome à St-Georges de Beauce, je dois avouer être tout simplement médusé de l’impact que peut avoir La Flamme Rouge. Mon lectorat est peut-être plus étendu que je ne le croyais jusqu’ici… Dois-je m’en réjouir et y voir une mesure d’un certain succès ? Je m’y refuse catégoriquement, étant trop peiné de me voir ainsi pris à partie.

Créé sans prétention aucune par un petit coureur bien modeste qui se passionne depuis 25 ans pour le cyclisme professionnel européen, La Flamme Rouge est en effet un site totalement indépendant dont les buts sont de partager la passion du cyclisme et de faire des lecteurs de ce site des observateurs éclairés de ce sport. La valeur ajoutée de La Flamme Rouge consiste dans le fait d’essayer de toujours procurer aux lecteurs de ce site la garantie d’y trouver un point de vue éclairé et crédible sur l’actualité cycliste dans le monde. Si j’y dénonce vigoureusement le dopage et les dopés, ayant horreur des tricheurs, si j’y dénonce fermement les mensonges, l’hypocrisie et les manipulations de l’opinion publique, le but de La Flamme Rouge n’a jamais été de dénigrer ni de porter préjudice à quiconque, au Québec comme ailleurs, ni de faire de l’audience, ni même d’être populaire.

C’est dans ce contexte de toujours chercher à être pertinent pour les lecteurs sans me soucier de faire "de la cote d’écoute" que j’ai émis une opinion basée sur certains doutes légitimes autour de la viabilité d’un vélodrome à St-Georges de Beauce. Pourquoi légitimes ? Évidemment pas parce que j’ai décidé que ces doutes l’étaient : je n’ai pas cette prétention !

Légitimes tout simplement parce que ces doutes risquent fort d’être soulevés par les décideurs publics que les promoteurs de ce projet devront convaincre s’ils veulent aller de l’avant avec ce projet évalué à 43 millions de dollars. Si ces décideurs publics ne manqueront pas de soulever ces points avant d’accorder de l’argent public, pourquoi ne pourrais-je pas le faire sur cette tribune pour le bénéfice des lecteurs de ce site qui cherchent à se poser, s’ils le fréquentent, les bonnes questions ?

Légitimes aussi peut-être parce que malheureusement, le maire de la ville de St-Georges a pour l’instant refusé d’endosser ce projet. Je veux croire que cet élu a des justifications raisonnables pour soutenir cette position.

Quoi qu’il en soit, des bonnes questions, il y a en plusieurs qui demeurent toujours sans réponse, je le signale non sans regrets, les récentes critiques à mon égard ayant porté, pour l’essentiel, sur d’autres aspects que le simple souci de répondre constructivement à ces interrogations (j’y reviendrai). En effet, outre les nécéssaires leçons à tirer du passé, outre le bassin de population, outre la position géographique, outre les capacités des transports publics, outre le potentiel d’attirer un nombre suffisant d’étudiants dans des programmes de sport-étude, outre la couverture des frais annuels d’exploitation, il y en a d’autres, peut-être plus fondamentales: dans la mesure où l’aide des divers palliers gouvernementaux est sollicitée pour la construction du vélodrome à St-Georges, dans quelle mesure un tel projet est-il susceptible de mettre en péril d’autres projets visant, ailleurs au Québec, le même but ? Autrement dit, pourquoi ne pourrait-on pas se poser la question suivante: si les finances publiques ne peuvent permettre la construction que d’un seul vélodrome couvert au Québec compte tenu qu’elles sont limitées et qu’elles contribuent déjà au financement de celui, en plein air, de Bromont, la ville de St-Georges est-elle le meilleur endroit pour cela ? Le Québec pourrait-il raisonnablement soutenir trois vélodromes dont deux couverts ? La mise de l’avant du projet à St-Georges signifierait-il la mort du vélodrome de Bromont ?

Je regrette amèrement que certaines personnes m’ayant récemment critiqué publiquement n’aient pas vu dans mon opinion l’occasion d’un choc des idées voire, plus encore, l’occasion de promouvoir leur projet auprès des lecteurs de La Flamme Rouge et de la communauté cycliste. Un exemple: une approche constructive aurait été de publier une réponse argumentée à mon opinion sur le sujet. Autrement dit, de me confronter sur les doutes évoquées, de déconstruire mon argumentation. Nous aurions alors pu mieux comprendre pourquoi un tel projet est mis de l’avant en Beauce, cette région n’étant pas forcément la première venant à l’esprit pour la construction de telles infrastructures. Ce choc des idées aurait été utile à mon sens: utile pour notre compréhension commune entre gens de bonne foi partageant tous une passion pour le cyclisme, utile pour les promoteurs du projet afin d’en faire la promotion vu la visibilité de ces échanges, utile enfin pour les gens de la FQSC qui, s’ils connaissent l’existence de ce modeste site, y auraient peut-être vu l’occasion de prendre le pouls d’une partie du monde du cyclisme au Québec sur ce sujet récurrent.

Au lieu de ca, pourquoi immédiatement porter le débat sur le plan personnel en me qualifiant de dénigreur, de négatif, de réducteur voire de peureux ? Quelle est la nécessité aujourd’hui de porter le débat sur le plan émotif en évoquant le nécessaire besoin de "rêver" ou de "prendre des risques" ? Mes rêves ou les vôtres n’intéressent personne. Au contraire, je demeure convaincu que les lecteurs de ce site auraient été davantage intéressés à mieux connaître les justifications avancées concernant la viabilité d’un tel projet à St-Georges. Et que les promoteurs du projet y auraient aussi trouvé leur compte en s’offrant une belle tribune pour en faire la promotion.

Quoi qu’il en soit, je regrette amèrement que ceux qui m’ont récemment publiquement critiqué m’aient prêté tant de mauvaise foi, de mauvaises intentions. N’ayant aucune raison de remettre en question les leurs et dans l’espoir qu’ils verront dans cette réponse l’expression de mes réelles intentions, je laisse les lecteurs de ce site juger des récentes critiques qui ont été formulées à mon égard ainsi que, plus important, de la viabilité d’un vélodrome à St-Georges, ceci en invitant tout le monde à ne jamais mélanger l’expression d’une opinion argumentée et la tentative de diviser une communauté, ce qui n’a jamais été mon intention. Je souhaite sincèrement bonne chance aux gens de St-Georges de Beauce pour la réalisation de ce projet et promet d’aller rouler le plus souvent possible sur le vélodrome dès sa réalisation… s’ils me laissent y entrer !

Terminons par une note d’humour, prochain débat sur La Flamme Rouge: le dopage chez les Maîtres au Québec, marginal ou non ? La bande passante de ce site va être mise à rude épreuve…

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  1. Patrick B

    Bien que Européen, j’ai tout lu des échanges sur la question d’un vélodrome au Québec…
    Ici en France, les vélodromes sont très rares. Et le problème est leur grande difficulté d’accès.
    Une question est donc: un vélodrome, pour qui?

  2. plasthmatic

    Laurent, bien joué.
    En tant que lecteur neutre sur le sujet, je n’ai pas perçu une once d’esprit polémique dans tes papiers. Faut pas déconner !
    Tu t’es intéressé à une question, et de surcroît tu ouvres ton site à toutes les expressions, contraires, marginales, complémentaires, etc … !
    Le souci avec les humains, c’est qu’ils reçoivent le plus souvent les points de vue différents comme des volontés d’agression. Procès d’intentions. Pénible.
    Nombreux doivent être sur terre qui rêvent sans le savoir d’un monde où l’on n’entendrait qu’un seul son. Celui-ci par exemple : bêêêê. Ou encore : amen. Un monde confortable.
    T’as rien à te reprocher.

    Et puis reconnaissez tous une chose quand même : vos longs échanges à propos du vélodrome, elle tournent en rond …

  3. thierry mtl

    Je suis totalement d’accord avec les réserves que tu a livré sur le site de St-Georges. Tes arguments sont rationnels et fort pertinents. Je seconde.

  4. pilotte

    je pense simplement que le commentaire le plus constructif et positif concernant le vélodrome en beauce est celui de josée robitaille que je félicite d’ailleur pour mettre en action le développement du cyclisme au québec depuis 25 ans, ça me fait plaisir de voir des gens d’action avoir des commentaires aussi concret et bon pour notre sport…. il nous faut tous penser à nos actions avant d’agir avec émotions démesuré…. Grace à des grandes personnes comme elle nous sommes dans le sport cyclisme se que nous sommes fière d’être aujourd’hui.
    Chacun de nous doit rêver parce que l’action commence par un rêve qui se termine en résultat concret…seulement si on y croit….
    merci à tous…

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