Un texte publié hier par Mathieu Laberge et diffusé sur le populaire site québécois Veloptimum m’a interpellé puisqu’il y était question du lien entre pollution et cyclisme de compétition.
Mathieu Laberge y relatait sa récente expérience pendant la course cycliste Classique du petit bonheur, une course FQSC durant laquelle il a vu de nombreux concurrents, des coureurs licenciés de la FQSC, jeter par terre leurs bidons et autres papiers d’emballage de barres énergétiques ou gels à l’approche de l’arrivée.
Avec raison, Mathieu Laberge en appelle au civisme des participants, estimant qu’un tel comportement est, en 2009, inacceptable.
La Flamme Rouge abonde dans ce sens voire même renchérit ce soir sur ce thème.
J’ai récemment participé aux Championnats québécois sur route à Huntingdon. J’y ai constaté le même comportement de la part de nombreux coureurs évoluant dans mon peloton des Maîtres A. Durant toute la course, de nombreux participants ont jeté leurs bidons en dehors de la zone de ravitaillement voire ont jeté par terre leurs papiers d’emballage de barres énergétiques voire de gels. J’ai été à de nombreuses reprises outré d’un tel comportement, moi qui n’a jamais laissé trace de mon passage à vélo, que ce soit en course ou à l’entrainement. Les boites vides de mes produits Extran que je consomme trouvent toujours refuge dans mes poches de maillot, de même que mes emballages vides de Red Tonic ou de PowerGel. Je vide mes poches une fois passée l’arrivée tout simplement.
En plus d’un manque de civisme évident couplé d’un mépris pour l’environnement de leur part, les coureurs fautifs devraient réaliser qu’ils n’aident en rien la FQSC voire le sport cycliste en entier en adoptant de tels comportements pollueurs. Comment en effet convaincre une municipalité d’accueillir une fois l’an une course cycliste si, celle-ci terminée, le parcours ressemble à un véritable dépotoir ? Qui ramassera ou paiera pour ramasser les détritus joncheant le parcours une fois la course terminée ? Quel image le cyclisme laisse-t-il derrière lui aux yeux de la population locale ? 10 grammes de papiers d’emballage dans les poches de maillot limiteront-ils vraiment votre pointe de vitesse lors du sprint ?
Ce problème a été rencontré – et dénoncé dans de nombreuses revues cyclistes il y a quelques années – sur la scène des cyclosportives européennes, en particulier sur la Marmotte qui accueille bon an mal an environ 7000 cyclistes sur des parcours sauvages de haute montagne. Grâce à des campagnes de sensibilisation et d’éducation, le problème de la pollution laissée par les participants à ces épreuves est en voie d’être réglé, la situation s’étant sensiblement amélioré.
La FQSC s’est doté, il y a quelques années, d’une campagne de promotion intitulée "Roulez gagnant au naturel", campagne visant à la fois la promotion du cyclisme et d’une pratique exempte de dopage. Une évolution naturelle de cette campagne pourrait se faire sous le thème "Roulez propre", habile jeu de mots visant à la fois la promotion d’une pratique exempte de dopage certes (un objectif très important), mais aussi d’une pratique "propre" pour l’environnement lors des événements de la Fédération.
D’éventuels efforts de la FQSC ne pourront porter fruit que si les participants aux événements de la Fédé prennent conscience du problème et de la nécessité de changer leurs habitudes. Pensez-y lors de votre prochaine course et, encore mieux, lors de vos entrainements !
Mitch
J’ai effectué ma première saison en route sur le circuit provincial cette année. J’ai été également estomaqué de voir ce phénomène. Étant habitué aux raids, qui la majorité du temps emprunte des sentiers nécessitant des droits de passage sur des propriétés privées (que l’on veut conserver), les raideurs ont une conscience environnementale exemplaire.
Ceci dit, j’ai l’impression que cette mauvaise habitude leur provient des PROS?!?!?! Ainsi, je crois qu’il serait temps que les pros se conscientisent également sur ce problème. Un peloton Pros étant pratiquement un dépotoir roulant!!!
toutouille26
les pros ne sont pas sanctionnés et jettent leurs papiers à longueur de temps; c’est pas normal: caillons!
Vinnnch
Oh, vous n’allez tout de même pas demander à des pros de réfléchir à autre chose qu’à leur propre gueule ?!
Ces gens vivent dans une bulle, cette bulle recouvre le site de départ, le site d’arrivée et le bitume qui les relie. Tout ce qui se passe à coté n’existe pas.
De même, tout espoir de réflexion extérieure, qu’elle soit sociale, politique économique ou que sais-je est à proscrire.
vincent
Pas plus tard que dimanche lors d’une cyclosportive, un jeune (max 20 ans) a coté de moi avale une dosette de gel et balance la dosette dans la nature.
Je lui demande s’il n’a pas de poches !!!!
Il tourne la tête et me repond : » ta gueule connard » !
Que voulez vous répondre a de telles arguments ????
Paul
Merci Laurent, bon commentaire pour tous. Je profite de l’occasion pour rappeler à nos amis fumeurs que balancer son mégôt par la fenêtre de la voiture n’est pas une pratique très sexy non-plus…
François
On a sérieusement du travail à faire. Les cyclosportives en France peuvent maintenant obtenir un « label éco » quand elles appliquent certaines normes environnementales. À quand cette norme pour les courses au Québec, incluant une campagne d’information sur les comportements acceptables?
Tout reste une question d’image – les jeunes coureurs agissent par mimétisme des pros. Si les pros jettent leurs cochonneries avant le final d’une course, faut faire comme eux.
Personnellement, je préfère acheter le gel en bouteille d’un litre et me servir d’un petit bidon qui fait très bien dans la poche. Ça permet de diluer un peu le gel (plus facile à ingérer) et de ne rien jeter, même après la course…
Dan Simard
Les coureurs doivent malheureusement se dire « c’est la job d’un autre »
En tout cas, plus besoin de ramasser les déchets de Mr. grande gueule lui-meme car il s’est retiré du Tour de Missouri
http://www.tourofmissouri.com/mark-cavendish-withdraws-from-the-tour.html
Pierre Dumais
Que voulez-vous? comme disait un ancien premier ministre du Canada.Les coureurs amateurs imitent les coureurs pro dans le TDF qu’ils regardent à la télé.
Ils se disent, que s’ils le font,je vais le faire auusi, comme cela j’aurai l’air d’un vrai pro.
Hugo
Je suis très content qu’un tel sujet soir abordée, j’ai moi même fait remarqué à un autre courreur lors du Championat provincial (A) que le bidon qu’il venait de balancer dans le champ ne se désintégrera pas par lui même. Il m’a repondu, en riant jaune un peu, que son bidon est bio-dégradable … ben voyon donc que je lui est répondu !, il m’a assuré qu’il ne le referait plus, donc si j’ai réussi en en convaincre un de changer sa pratique, bien c’est déjà ça !
François Patrick
Bonjour à tous,
Nous avons effectivement mis en place en France et sur d’autres épreuves cyclosportives Européennes le Programme ECO CYCLO qui implique pour les organisateurs qui le souhaitent la présence de la Patrouille ECO CYCLO.
Les épreuves les plus importantes du calendrier sont adhérentes au programme (Ardéchoise, Quebrantahuesos, Etape du Tour Mondovélo, Ariégeoise, Bosses du 13 …)
Prenez connaissance des nombreux articles et témoignages sur le BLOG ECO CYCLO
http://ecocyclo.blogspot.com
Vous constaterez que nous avons pris le problème a la base, y compris chez les PROS avec l’opération Dossard Vert (actuellement en cours sur le Tour de l’Avenir, 5ème épreuve de la saison).
A votre disposition pour toute autre information.
Nous pouvons bien entendu réflechir à toute option de partenariat avec une action similaire au Québec.
Patrick François
Chargé de Mission Cyclisme Pour Tous et Développement Durable
Fédération Française de Cyclisme
+ 33 4 90 92 44 04
colt seevers
Les parents sages rejettent le non sens écolocitoyen inculqué aux enfants par l’école et les media et leur apprennent le bon sens paysan. C’est bien comme ça.
Demain le malthusianisme aussi.
colt seevers
Et puis entre nous, les cyclistes que nous sommes ne font pas du vélo sur une planète finie et polluée.
Personne ne nous fera jamais faire demi tour et descendre de vélo pour ramasser nos ordures. On nous encourage même plutôt à les tirer et à les oublier dans les compétitions.
On recherche plutôt les grands espaces et la solitude propre des hautes montagnes pour nos exploits into the wild.
C’est pas moi mais c’est peut être la somme de tous les autres en y réfléchissant bien.
En amont, faire une loi qui oblige à ne plus produire que du cradle to cradle… mais alors serait on dans le meilleur des mondes?
La pollution n’existera donc jamais dans l’esprit du cycliste amateur, fin de l’histoire.
Fernand Rooseboom
Les fabriquants de produits énergétiques devraient utilisés des emballages biodégradable , cela serait aussi un pas en avant pour la cause .