Pas mal de monde se demande pourquoi le peloton n’a pas su revenir sur l’échappée Voeckler hier dans le final.
Signant par ailleurs un bon article, le populaire chroniqueur du journal La Presse Pierre Foglia y va de son explication: les autres équipes de sprinters n’auraient pas voulu collaborer à la chasse dans le final avec les Columbia de Cavendish tout simplement parce que ce dernier est trop fort.
J’en doute fortement. Au niveau professionnel, je vois mal un Thor Hushovd dire à ses coéquipiers "les gars, laissez tomber, Cav est trop fort, je sprinte pas". On a par ailleurs vu les Agritubel devant, prouvant que les Columbia n’étaient pas les seuls à mener le peloton sur la fin d’étape.
Ce qui s’est passé dans le final ?
Très simple selon moi. D’une part, il y a les circonstances: il y a peu de sprinters sur ce Tour de France qui disposent d’un "train" pour les amener aux 100 mètres. En gros, il y a Cav, Feuillu chez Agritubel ainsi que Ciolek chez Milram, point final. Hushovd et Freire ont l’habitude de se débrouiller seuls, tout au plus Hushovd demande-t-il parfois l’aide d’un équipier dans le dernier km. L’équipe Cervelo joue également le général avec Sastre et ne veut probablement pas se cramer sur les étapes de sprint pour emmener Hushovd. C’est différent chez Columbia, ils ne jouent pas le général et peuvent donc employer toute l’énergie nécessaire pour ramener le peloton dans le final des étapes de plaine. Rabobank et Cervelo n’avaient donc pas de grandes raisons pour chasser devant.
D’autre part, il s’est passé hier que l’échappée était contrôlée: à 30 bornes de la ligne, elle était à moins de 2 minutes! C’est même passé sous la minute régulièrement. Dans ce contexte, il est probable que les Columbia aient décidé de la tenir en respect devant, ceci afin de la ramener au tout dernier moment, évitant ainsi de s’exposer aux contres toujours désagréables pour une équipe qui amène le sprint.
Columbia, qui, à la lumière de ce début de Tour dispose de la puissance requise pour bien contrôler la course, a cependant commis trois erreurs: elle a d’abord oublié que le parcours changeait de direction dans le final et que le vent défavorable devenait favorable à quelques kms de la ligne. Elle a ensuite oublié qu’ils étaient deux de La Française des Jeux dans l’échappée et qu’il était certain que Geslin, une bonne pointure, roulerait plein pot pour amener Hutarovich dans le final. Columbia a enfin sous-estimé les réserves d’Ignatiev et de Voeckler mais ca, c’était difficile à prévoir.
Enfin, rappelons que Columbia est venu bien près de revoir tout le monde comme prévu dans le dernier km, ne laissant que Voeckler profiter d’un succès d’étape inespéré.
aplg
bien vu, je pense. ce sont aussi les erreurs qui rendent les courses imprévisibles, quel que soit le parcours…
marten
Et les erreurs, c’est ça qui fait le charme du cyclisme.
Philippe
Urgence—Urgence—Urgence
Je suis à la recherche d’un vélociste dépositaire de la marque Time. J’ai besoin d’un « drop-out » rapidement et ma boutique habituelle ne peut en avoir avant le mois d’août.
MErci de me donner un petit coup de main.
Bark
Et si c’était tout simplement parce que Lance aime Voeckler!
aplg
@bark
pourquoi pas (en 2004 ?)
en tout cas la réciproque n’est certainement pas vraie ; les questions géniales de JR Godart l’ont bien montré !