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Milan-Sanremo: comment déjouer les sprinters?

Petit tour d’horizon des principaux favoris pour Milan-Sanremo dimanche, cette fois-ci selon les scénarios possibles de la course.

En effet, comment diable gagner Milan-Sanremo si vous n’êtes pas sprinter ou si vous n’avez pas de sprinter au sein de votre équipe?

Voici mes réponses, en commençant toutefois par le plus probable, un sprint sur la Via Roma.

Arrivée au sprint

Le vent prévu dimanche rendra plus difficile à un petit groupe de résister à la meute derrière, c’est clair. Si ça arrive au sprint, il y a quelques coureurs à surveiller tout particulièrement.

D’abord Alexandr Kristoff, vainqueur l’an dernier et auteur d’un excellent début de saison. Il pourra cette année encore compter sur son équipier Lucas Paolini ainsi que sur Alexandr Kolobnev dans les derniers kilomètres pour lui préparer le terrain, même si je trouve globalement son équipe plus faible que l’an dernier sur la course.

Il y a ensuite Mark Cavendish, lui aussi en excellente condition et ancien vainqueur de l’épreuve. Il aura Mark Renshaw avec lui pour l’aider. Sur le papier, son équipe Etixx a beaucoup de cartes à jouer dimanche, avec la présence de Kwiatlowski, de Stybar, de Vandenbergh, et pourra donc constamment s’adapter au scénario de course. De quoi enlever de la pression et permettre à Cav d’être discret jusque dans le dernier kilomètre…

On pense également à Peter Sagan, qui vient de se débloquer sur Tirreno-Adriatico. Toute l’équipe Tinkoff-Saxo a la pression pour de meilleurs résultats, Oleg Tinkoff s’en étant apparemment pris à Bjarne Riis sur Tirreno pour manque de résultats. Roman Kreuziger pourra possiblement brouiller les cartes, voire partir d’un peu plus loin et servir de relais à Sagan dans le Poggio.

Il y a aussi Michael Matthews chez Orica-GreenEdge, au sein d’une excellente formation qui est toujours efficace et volontaire dans le final des courses. Matthews a remporté la semaine dernière la troisième étape de Paris-Nice ainsi que le classement final aux points. Il est en forme, attention à celui-là.

Parmi les autres hommes rapides à l’approche d’une arrivée et qui seront présents dimanche, on note John Degenkolb, Gerald Ciolek, Joaquin Rojas, Andrei Greipel, Davide Cimolai, Arnaud Demare et Nacer Bouhanni. De quoi faire un sacré sprint si tout ce joli monde est aux premières loges à l’embouchure de la Via Roma!

En bref, sur les 25 équipes de 8 coureurs présentes dimanche, presque la moitié (11) ont un sprinter qui peut soit jouer la gagne, soit faire un podium. Une partie imposante du peloton voudra donc / pourra donc contrôler la course.

Surprendre les sprinters

La seule solution pour les autres équipes afin de gagner est sans conteste d’user les sprinters en durcissant la course dès le Turchino, et surtout sans relâche à partir du Capo Mele. Dans le passé, je suis d’avis qu’on l’a donné trop facile aux équipes de sprinters en ne multipliant pas les attaques, comme si les équipes ne disposant pas de sprinters préférant jouer une place dans les 10 plutôt que d’essayer de gagner.

Il faut donc une course de mouvement, des attaques multiples, des échappées à plusieurs, avec l’espoir que derrière, à un certain moment, les équipes de sprinters se neutraliseront mutuellement en se demandant à qui le tour de rouler.

À ce petit jeu, quelques formations privées de sprinters mais très puissantes devront être particulièrement actives: je pense à BMC, à Trek Factory Racing, à AG2R – La Mondiale, à Astana, à IAM Cycling, à Cannondale et évidemment à Sky.

Fabian Cancellara s’est buté sur les équipes de sprinters ces dernières années: si son équipe, avec l’assistance de d’autres, lamine le peloton dans les 50 derniers kilomètres, je suis d’avis qu’il l’aura plus facile soit pour sortir sur le haut du Poggio, soit pour faire le coup du kilomètre. Plutôt que de garder ses équipiers autour de lui, espérons que Cancellara leur demandera d’attaquer le plus souvent possible, question de créer une course de mouvement.

Cancellara possède également plusieurs cartes intéressantes cette année, la première etant l’expérience de cette course spéciale: n’a-t-il pas été 4 fois déjà sur le podium, en dehors de sa victoire en 2008? Il est en excellente condition, venant de remporter le chrono final de Tirreno-Adriatico. Enfin, il dispose de Giacomo Nizzolo au sein de son équipe, ce dernier venant tout juste de gagner le GP Nobili plus tôt cette semaine. Cancellara nous fera-t-il le coup du kilomètre?

Rappelons-nous au passage qu’un sprinter privé d’équipiers sur la Via Roma sera grandement diminué, ne pouvant pas courir après tout le monde…

BMC pourra sacrifier DeMarchi voire Van Avermaet avant le Poggio et encore avoir la carte Gilbert à jouer, de quoi lancer plusieurs grosses attaques là encore, des attaques difficiles à ramener.

Idem chez Sky avec Stannard, Thomas, Nordhaug voire Swift.

AG2R – La Mondiale dispose de Bakelands, de Van Summeren, il y a Nibali et surtout Lars Boom, en forme en ce moment, chez Astana, et encore d’autres hommes capables de se lancer à l’attaque chez IAM Cycling (Chavanel, Pineau) ou Cannondale (King, Moser).

Et à tout ce beau monde, il faut rajouter des électrons-libres comme Valverde, comme Gallopin, comme Kreuziger, comme Tom Dumoulin, comme Wellens, comme Costa ou encore comme Pozzatto qui sont tous en forme et pourraient profiter des circonstances de course, même s’ils ont, au sein de leur équipe, un sprinter capable d’une place sur la Via Roma. Ces coureurs sont capables de sortir et de résister un temps aux équipes de sprinters lancées à leur trousse.

La politique du harcèlement constant, de la course de mouvement, je ne vois que ça pour laminer les équipes de sprinters et maximiser les chances d’éviter un emballage final sur la Via Roma.

Mais si le scénario classique se réalise, c’est à dire échappée matinale de coureurs moins connus, puis mise en route des équipes de sprinters qui voudront rentrer le plus tard possible sur l’échappée, alors ce sera cuit, car tout le monde sera trop frais dans le final pour permettre au Poggio de faire la différence.

Bref, ça nous prend la technique Hinault à Sallanches…

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MSR: jusqu’au bout de l’ennui…

  1. LaVoitureCaPue

    Bah on peut rêver…

    J’pense que bcp vont faire comme moi. Suivre d’un oeil distrait sur internet les dépêches au cas où. A 10 bornes de l’arrivée, voir qu’il ne s’est rien passer comme prévu et allumer la TV pour le sprint.

    C’est pas demain que le cyclisme fera les audiences du foot.

  2. Le Grand

    rui costa en sera. erreur. risque d’accident trop elevé.

  3. jmax

    le vent est prévu vent d’est avec du mauvais temps (ils sont associés) donc vent dans le dos pour le dernier tronçon de plat. Du coup, si un puncheur arrive à sortir en haut du Poggio, il peut tenter de résister à la meute, poussé par le vent

  4. Ray Neuville

    Je constate que les spectateurs font maintenant comme les coureurs, ils se sont mis à l’oreillette. À ce rythme, les commerçants vont cesser de supporter comme ça s’est passée en F1. Comment se fait-il que personne ne voit cela? Vive Paris-Roubais!

  5. Fore

    Oui, vent du Nord-Est confirmé, ça veut dire qu’une sortie d’un puncheur (ou plusieurs comme en 2012) sur les faibles pentes du Poggio est possible. Vent dans l’autre sens, c’est impossible, sprint massif garanti. Ça tient à peu de chose, le vélo. Sinon, 3ème année consécutive de temps pourri en perspective, pendant ce temps il fera doux et sec sur les Ardennes et les Flandres 😉

  6. Vincent C

    Tu oublies qu’Astana a Guardini comme sprinter et Bora-Argon18 a Sam Bennett, 2 sprinter de plus… il faut « juste » qu’ils passent les Capo!

    Bennett a quand même battus Sagan et Bouhanni à une étape au Tour du Qatar.

  7. LaVoitureCaPue

    Gagner.
    Et pire encore, même dans le poggio il ne s’est rien passé !
    Aussi chiant qu’une étape de début de semaine du TDF.

  8. Nicolas

    Et bien moi je trouve les sprints bien plus passionant et ouvert que les 20′ FTP test (i.e les arrivees au sommet).

  9. thierry Mtl

    La télé italienne est enfin passée au vrai (full) HD, en investissant dans de meilleures caméras et systèmes de retransmission. San Remo méritait de telles images.

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