Tous les jours, la passion du cyclisme

 

L’état de grâce

Nous tous, coureurs cyclistes, passons notre vie à courir après.

On s'entraine jour après jour, année après année, dans l'espoir de la (re)trouver.

Certains, dans la quête, se perdent. Perdent de vue l'objectif. Ceux-là, souvent, ne reviennent plus. C'est le début de la fin.

Pour ceux qui persévèrent, la lumière vient parfois – pas toujours – au bout du tunnel.

Cette lumière, c'est l'état de grâce. Il molto grande condizione. La frite.

Le vélo devient alors péosie. Rien n'est trop dur. C'est l'euphorie totale. Comme un enchantement, tous les éléments se placent. Le métabolisme tourne à fond. À table, vous avez l'impression que votre corps digère à mesure les aliments ingurgités, et vous n'avez plus de fond. Tout cela avec un taux de graisse proche des 5%…

Sur le vélo, on ne sent plus les pédales. Les jambes tournent comme deux pistons inépuisables. Vous avez du jus, encore du jus, toujours du jus.

Le mental se place aussi, bien sûr. La confiance en soi est maximisée, fort de jambes exceptionnelles. À chaque accélération, vous en redemandez.

Lance Armstrong disait "parfois on est le marteau, parfois on est le clou". La grande condition, c'est l'assurance d'être, à chaque sortie, le marteau pour la plupart de vos adversaires.

Je viens d'arriver en état de grâce. La dernière fois que ca m'était arrivé, c'était l'an dernier, exactement il y a un an, pour la Marmotte. Un an de galère. Un sur-entrainement en mars dernier. Une blessure à la hanche il y a un mois. Beaucoup de souffrance, d'entrainements minables sans trop savoir. Beaucoup d'intervalles depuis un mois aussi, sous la supervision de l'excellent Pierre Lemay de Performance de Pointe.

Et puis hier donc, l'état de grâce m'a frappé.

Une grosse sortie. 140 bornes. De la bosse, beaucoup de bosses vers Alcove puis le McGregor. Des coureurs aussi, et des bons. Quelques coureurs "A". Un pace de course. Hier, personne ne m'a sorti. C'est moi qui a distribué les gnons. Y'en a qui vont s'en souvenir longtemps. I hope there is no hard feelings François…

Enivrante sensation que d'en donner, d'en redonner et de se dire "tiens, là, j'aurais dû péter". Et d'être capable d'en remettre une couche. Même à fond, le corps tient, tient, tient encore.

Le pire, c'est que j'étais à peine fatigué hier après-midi ! La grande condition, c'est aussi une récupération optimisée.

Quelle dommage de ne pas m'aligner, samedi prochain, sur une nouvelle Marmotte. Un temps similaire – voire mieux – à celui de l'an dernier serait possible…

Nous, coureurs cyclistes, cherchons tous la grande condition. C'est le but ultime de tout entrainement. Lorsqu'elle arrive, elle ne fait pas que plaisir: elle justifie tous les sacrifices endurés des mois durant. À tous ceux qui la cherchent encore, sachez qu'il est possible de l'atteindre et que parfois, elle arrive plus vite qu'on ne le pense! L'assiduïté à l'entrainement et la motivation en sont les principaux ingrédients.

Et que quant elle arrive, lorsqu'elle arrive, je connais personnellement peu de sensations aussi agréables pour un passionné de cyclisme.

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  1. zut

    J'espère que tu as noté tout ce que tu as fait les 10 jours avant cet état de grâce…
    Chanceux !

  2. Guillaume

    Voila un texte, un temoignage qui donne l'envie d'avaler a l'entrainement ces kilometres ou l'on se sent minable…afin de (re)devenir le marteau du peloton, ou tout du moins, de reussir ses objectifs personnels definis a la mesure de son potentiel ! La perseverance, et l'entrainement – intelligent – paie !
    Profite bien de cette etat de grace !

  3. alain d

    J arrive de rouler   un 90 km  dans le maine  avec mon neveu de 16 ans  , j etait le clou, lui le marteau      mais mosus que ce fut une belle journee  🙂 , excellent texte en passant .

  4. G.Lambert

    Un ami m'a dit un jour:'' Il y a un moment dans l'année et tu ne sais pas pourquoi, ou tout fonctionne. Si tu n'es pas à vélo, tu risque de le louper.''

  5. zboy

    J'me sens tellement clou ces temps çi !!!

  6. schwartz patrick

    C'est vrai, il y a des jours où on ne sait pas pourquoi, tout baigne ; des jours où rien ne va … Le mieux,c'est de ne pas trop chercher le pourquoi du comment et profiter à fond du temps présent et se dire qu'éffectivement çà existe et que çà peut réaparaître ultérieurement ! maintenant avec l'âge, on est obligé d'y mettre beaucoup de philosophie et de patience ! mais quel bonheur quand la "canne" descend toute seule et que tu ne la sens pas …

  7. Andy Lamarre

    Ton histoire me rappelle des moments ou ça m'est arrivé.
    Dieu que l'on se couche avec aisance ces jours la.
    Très beau texte.

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