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Le Tour de l’actualité

Après quelques jours de vacances, beaucoup de nouvelles intéressantes à couvrir dans ce Tour de l’actualité:

1 – Vuelta: rien n’est joué, au lendemain de la 16e étape et avec la 2e journée de repos aujourd’hui. Hier, Frank Schleck a remporté une étape au final assez spectaculaire, avec des rampes impressionnantes dans le dernier kilomètre. Mais c’est la lutte derrière qui a été dantesque: Rodriguez qui essaie de décrocher Aru, Aru qui essaie de décrocher Dumoulin, et Dumoulin qui décroche, mais de pas beaucoup.

Sur la ligne, Rodriguez – ce vieux briscard – prend le maillot amarillo pour une petite seconde, Aru ayant terminé… deux secondes derrière lui. C’est bien joué de Rodriguez, il part ainsi derrière Dumoulin et Aru dans le chrono de mercredi et saura donc ce qu’il doit faire pour rester dans le coup.

Au général, les deux grimpeurs Rodriguez et Aru ne sont séparés que d’une seconde, Majka – lui aussi excellent grimpeur – pointe à 1min35 et Dumoulin le rouleur à 1min51. Ces 4 coureurs peuvent donc nourrir des espoirs de remporter cette Vuelta. Dumoulin devra sortir un grand chrono mercredi sur les 39 kms de l’épreuve pour s’assurer d’une certaine marge sur les trois grimpeurs avant l’étape de samedi prochain vers Cercedilla, qui présente un profil très accidenté. L’état de fraicheur et la récupération aujourd’hui seront capital en cette fin d’épreuve. Dumoulin tiendra-t-il le coup? Que nous réserve l’énigme Majka? Rodriguez peut-il élevé son jeu sur le chrono? Enfin, que reste-t-il à Aru en cette fin de course?

2 – Vuelta bis. Simon Gerrans traine sa misère sur cette Vuelta, ayant été victime d’une Xième chute cette saison en cours d’épreuve. Le coureur australien a eu une sacré poisse cette saison, un peu comme Fabian Cancellara, et s’est remotivé pour les prochains Mondiaux de Richmond. Rappelons que l’an dernier à cette période-ci, Gerrans réalisait l’exploit de remporter à la fois le GP de Québec et le GP de Montréal, une première.

3 – Vuelta fin. ChronoWatts nous propose une analyse de puissance indirecte (calculée par Portoleau) sur de nombreuses ascensions de cette Vuelta. Toujours très intéressant afin de mieux estimer si les performances offertes sont crédibles ou non (Aru fleurte avec des puissances très élevées). Le plus impressionnant pour moi, c’est qu’on estime, à partir de watts publiés par le principal intéressé lui-même, que Tom Dumoulin peut générer 335 watts pendant… 4h3o. Les férus de watts apprécieront…

4 – Mondiaux de Richmond, justement. La sélection belge a été annoncée: Gilbert, Boonen, Keukeleire, Van Avermaet, VanMarcke, entre autres. OUF! Ils ont vraiment un bon coup à jouer.

5 – Tour de l’Alberta. Victoire finale de Bauke Mollema, qui s’inscrit donc comme un des grands favoris des prochains GP de Québec (ce vendredi!) et Montréal (dimanche prochain). Adam Yates et Tom-Jelte Slagter complètent le podium, attention également à eux sur les épreuves du Québec (Yates à Montréal, Slagter à Québec).

Le meilleur canadien a été Mike Woods (10e), ce n’est pas une surprise compte tenu de ses récentes performances notamment sur le Tour de l’Utah. Il devrait être le leader logique de l’équipe canadienne lors des GP de Québec et Montréal. Rider Hesjedal termine quant à lui en 20e position du général, deux places derrière un certain Ilnur Zakarin (18e), à surveiller lui-aussi plus tard cette semaine car il s’amène au sein d’une intéressante formation Katusha alignant également Lagutin (4e du général, un coureur qui a déjà connu du succès au Canada puisque vainqueur des Mondiaux 2003 à Hamilton chez les U23) et Spilak (13e du général).

6 – Hugo Houle: le coureur de Ste-Perpétue au Québec a annoncé récemment avoir signé pour deux saisons supplémentaires chez AG2R – La Mondiale. C’est une excellente nouvelle et la preuve de la confiance de l’équipe à son endroit. Houle peut désormais nourrir raisonnablement l’ambition de se voir au départ du Tour de France en 2016 ou 2017. Il sera en action à Québec et Montréal cette semaine.

7 – Clara Hughes. Étonnante nouvelle qui est sortie ce week-end dans les médias: elle a révélé avoir échoué un contrôle antidopage en… 1994, ayant testée positive à l’éphédrine, un stimulant mineur retrouvé dans de nombreux médicaments notamment anti-grippaux qui sont en vente libre partout.

Hughes a fait cette révélation dans le contexte ou un livre sur sa vie sortira prochainement.

L’experte du dopage à l’AMA Christine Ayotte a réagi estimant que Hughes devait être pardonnée, le contexte de l’époque étant tout autre de celui d’aujourd’hui. Il n’était notamment pas simple de savoir précisément ce que contenait tel ou tel médicament d’usage répandu.

Cyclisme Canada a également émis un communiqué pour préciser sa position.

Je me range du côté de Cyclisme Canada sur ce coup-là: loin de remettre la probité de Mme Hughes en question, je trouve cependant troublant que le contrôle positif ait été « étouffé », caché de tous. Comment se fait-il que cela n’ait pas été rendu public tout simplement? Cela jette un doute sur la probité des personnes qui auraient dû poser d’autres gestes…

8 – Eurobike 2015: la grande messe des nouveautés matos se déroulait en Allemagne la semaine dernière. Pour un aperçu de tout cela, je trouve que les reportages de Pez Cycling sont réussis.

Les grandes nouveautés? L’intégration des composantes sur les cadres vélo, qui deviennent donc de plus en plus typés, notamment du côté des vélos aéros (je pense aussi aux cockpit eux-aussi de plus en plus intégrés). La démocratisation des capteurs de puissance. Le SRAM wireless, qui fait évidemment sensation.

9 – Campagnolo. Ca y est, la marque italienne annonce la disponibilité, la saison prochaine, de freins direct mount. Pas de modèle Super-Record, Record, Chorus ou Athena, juste un modèle « générique » Campi. À quand une révision du système EPS avec intégration du wireless?

10 – Classique des Appalaches. La nouvelle course (et cyclosportive) se profile à l’horizon, puisque les événements auront lieu le 19 septembre prochain. Inscrivez-vous vite ici, les tarifs augmenteront ce soir à minuit. L’épreuve s’annonce intéressante et… difficile, avec de nombreux « monts » à gravir, et un peu plus du tiers du parcours sur routes de terre.

De mon côté, je me tâte encore: mon capital de « points souffrance » est très faible depuis la mi-août, comme si le Stelvio, le Gavia, le Mortirolo et le Giau m’avaient siphonné toute mon énergie. Après des mois à préparer ces grands rendez-vous, je suis plutôt dans un mode « plaisir » actuellement tout en me cherchant des nouveaux objectifs pour la saison 2016, afin de retrouver rapidement la « grande motivazione ».

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Vuelta: beaucoup de rebondissements

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Dopage: le FG-4592

  1. Thierry mtl

    1) Enfin, que reste-t-il à Aru en cette fin de course?
    500 ml de sang frais dans le frigidaire d’Astana.

  2. selsien

    Merci de prendre le temps de nous divertir! ¸
    Ca nourrit encore un peu la “grande motivazione”…¦¬]

  3. Décevante Vuelta… la course débute à 1km de l’arrivée. Ce n’est pas comme ca que les grimpeurs vont se mettre hors de portée de rouleurs comme Dumoulin.
    Le reste du temps, quel ennui!

    L’étape en Andorre a eu un final qui a débuté un peu plus tôt. J’ai regardé la vidéo, Aru a une drôle de façon de pédaler. Il bouge beaucoup sur le vélo, je trouve ca étrange.

    Dans une autre étape il y a quelques jours (ou il ne s’est rien passé jusqu’à 3km du sommet), on voit Aru à l’arrière, avant la montée finale. Il s’approche de son auto qui lui tend un bidon. On est impatient de voir ce qui va se passer. Mais au moment ou il va s’en emparer (et peut etre se faire trainer, qui sait?), changement de caméra du réalisateur! Quelle pudeur!

    La Classique des Appalaches… Apparemment, 36$. un très bon tarif, à comparer aux 150$ des ex-cyclos des Grands-prix de Montréal et Québec!

  4. @ Laurent

    Concernant ton envie de faire des efforts, je te comprends, j’ai aussi beaucoup roulé en juillet.
    A tel point que j’ai eu un mal de cou insupportable et j’ai encore mal! J’ai même des picotements dans les extrémités!

    Je suis allé voir un osthéopathe, ca aide mais ne règle pas tout…
    Donc je pense que je vais m’arrêter là pour cette année.

  5. Vincent C

    Seule chose pas ennuyeux sur la Vuelta: un reportage sur les disques dans le peloton. Même sponsorisés, les coureurs et mécanos sont loin d’appréciés tant que les disques.

  6. mica

    C’ est toujours comme ça les soit disant « grands tours », 3ou4 jours d’ action et 170ou 18 jours d’ inaction; en fin de tour des échappées bidon, des echappées de Tartuffe , le sommet de la tartufferie étant atteint quand dans une échappée hasardeuse, un coureur relativement bien placé se laisse décramponner pour, soit disant, ne pas entraver la bonne marche de là dite échappée! (en gros pour que le fameux « top dix » reste en l’état, donc pour que le peloton laisse faire…); Moi j’appelle cela de la mise en scéne, du cinéma. Mais pourquoi des « grands tours de plus de 3 semaine? 3 fois 3 semaine c’ est « gavant » a force ! en plus quand c’est pour voir apparaître des chevaux de retour comme dans la présente Vuelta.(Valverde, Purito,scheck la centaine largement dépassée a eux trois. on sait ce qu’ il faut penser de ces trois là!

  7. En fait, faudrait faire des Grands Tours plus courts et spécialisés. Un pour les sprinteurs et un autre pour les autres. 10 jours chacun.

    Comme ca ceux qui aiment regarder un peloton groupé en auront pour leur argent et les autres pourront regarder des étapes de mouvement (encore que…).

  8. thierry mtl

    Cette Vuelta présente plusieurs points d’intérêts, comparativement aux éditions antérieures.

    Il y avait plus de prétendants à la victoire dès le départ et encore aujourd’hui, malgré les abandons et les problèmes de santé de certains. Les étapes sont chaudement disputées. Malheureusement, avec beaucoup de prudence, mais la difficulté quotidienne du parcours fait peur et réduit les élans héroïques qui pourraient coûter cher. Ce n’est pas nécessairement un mauvais signe des temps. Les leader sont rarement isolés, sauf Chavez et Dumoulin, qui le sont systématiquement. Moreno accote Rodrigez, Landa accote Aru, pareil chez Movistar.

    La successions d’étapes montagneuses amènent souvent ce genre de prudence généralisée, surtout quand des secteurs très abruptes et « casse pattes » se répètent. On l’a vu aussi sur le Giro. Les pentes de plus de 12 % amènent rarement des courses plus palpitantes. Le « drafting » devient aussi inexistant quand jogging.

    Contre toutes attentes, c’est Dumoulin, un rouleur, qui est en train de tout mêler. C’est quand même paradoxale et inattendue. On peut pas en dire autant de ce qu’on a vu en juillet. La course est moins préétablie.

    La suite m’intéresse.

  9. thierry mtl

    Version française.

    Cette Vuelta présente plusieurs points d’intérêts, comparativement aux éditions antérieures.

    Il y avait plus de prétendants à la victoire dès le départ et encore aujourd’hui, malgré les abandons et les problèmes de santé de certains. Les étapes sont chaudement disputées. Malheureusement, avec beaucoup de prudence, mais la difficulté quotidienne du parcours fait peur et réduit les élans héroïques qui pourraient coûter cher. Ce n’est pas nécessairement un mauvais signe des temps. Les leaders sont rarement isolés, sauf Chavez et Dumoulin, qui le sont systématiquement. Moreno accote Rodrigez, Landa accote Aru, pareil chez Movistar.

    La succession d’étapes montagneuses amène souvent ce genre de prudence généralisée, surtout quand des secteurs très abrupts et « casse pattes » se répètent. On l’a vu aussi sur le Giro. Les pentes de plus de 12 % amènent rarement des courses plus palpitantes. Le « drafting » devient aussi inexistant qu en jogging.

    Contre toutes attentes, c’est Dumoulin, un rouleur, qui est en train de tout mêler. C’est quand même paradoxal et inattendu. On ne peut pas en dire autant de ce qu’on a vu en juillet. La course est moins préétablie.

    La suite m’intéresse.

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