Tous les amateurs de cyclisme canadien sont en deuil ces jours-ci avec la disparition, vendredi dernier, de Jocelyn Lovell, certainement l’un des tous meilleurs coureurs cyclistes du pays, point barre.
Jocelyn Lovell a en effet dominé le cyclisme canadien durant une partie des années 1960, les années 1970 jusqu’à ce jour tragique de 1983 où, renversé par un camion à l’entrainement, il est devenu tétraplégique. Cet accident a évidemment mis brusquement un terme à sa carrière.
Lovell a surtout ébloui tout le monde par sa classe naturelle, son moteur étant de toute évidence hors norme.
Lovell a notamment remporté 10 titres de champion canadien du contre-la-montre (entre 1969 et 1980), soit… un de plus que Svein Tuft, toujours en activité chez Orica-GreenEdge (entre 2004 et 2014).
Lovell a également remporté quatre titres sur les Jeux du Commonwealth, soit le scratch en 1970 à Édimbourg ainsi que le scratch, le kilomètre et le tandem en 1978 à Edmonton.
Son épreuve de prédilection aura probablement été le très difficile kilomètre. Il a remporté l’or à deux reprises dans cette discipline aux Jeux PanAméricains en 1971 et 1975, ainsi qu’une médaille d’argent aux Championnats du monde en 1978.
Il a moins brillé sur la route, mais a tout de même décroché un titre de champion canadien en 1974.
Lovell aura participé à trois Jeux Olympiques (Mexico 1968, Munich 1972 et Montréal 1976) et ça sera probablement le titre qui manquera toujours à son palmarès: une médaille olympique. La consécration serait venue devant son public à Montréal en 1976, mais Lovell n’avait pu faire mieux qu’une 13e place sur le kilomètre sur le vélodrome montréalais.
D’un caractère bien trempé, caractéristique des champions, Lovell ne laissait personne indifférent. Il s’est forgé un palmarès à une époque où les opportunités et les moyens disponibles pour les cyclistes canadiens étaient autrement plus limités qu’aujourd’hui, le sport étant peu connu et peu populaire. Pour moi, il appartient aux tous meilleurs cyclistes canadiens à ce jour s’étant illustrés sur la scène nationale et internationale avec d’autres coureurs comme Steve Bauer, Ryder Hesjedal, Gervais Rioux, Giuseppe Marinoni, Curt Harnett, Clara Hughes, Tanya Dubnicoff et Alyson Sydor.
Andy Lamarre Mtl.
J’ai eu la chance de suivre plusieurs entrainements sur piste avec Jocelyn. Il était toujours de bonne humeur et adorais parler français avec les coureurs. Je me souviens d’une course a Ottawa ou un spectateur arrosait la piste d’un critérium pour nous rafraichir juste avant une courbe, ce qui rendait la course dangereuse. Il s’est arrêté, a enguellé le spectateur et est revenu nous rejoindre dans le peloton sans aucune aide. Un très bon vivant et un grand monsieur.
Repose en paix mon ami.
Simon Julien
Récemment, Lovell a fait aussi une touchante apparition dans le documentaire sur Marinoni.