Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Gregario, de Charly Wegelius

gregario« Ce qui m’importait par dessous tout dans ma vie était ma condition physique. J’ai fini par ouvrir les yeux: je n’était en réalité qu’un type complètement centré sur lui-même, un égoïste hypocondriaque. Être athlète fait ressortir les plus mauvaises facettes de la personnalité des gens. »

À l’occasion d’un récent voyage en Europe, j’ai pu mettre la main sur le bouquin intitulé Gregario écrit par l’ex-coureur pro britannique, Charly Wegelius.

J’ai lu beaucoup de bouquins d’ex-coureurs pro. Beaucoup.

Celui-là est différent.

C’est un des rares livres où j’ai eu l’impression que l’auteur montre le vrai visage de la vie d’un coureur pro en Europe. Où j’ai aussi eu l’impression qu’il se foutait de l’omerta, voire du milieu lui-même, en écrivant son histoire.

Oui, Wegelius, dans ce livre, nous montre le vrai visage de la vie d’un coureur pro.

Et ce visage est loin d’être celui imaginé par les fans de cyclisme qui envient et admirent, parfois démesurément, les coureurs pro.

Durant la lecture du livre, je n’ai eu également de cesse que de penser à… David Veilleux. En lisant ce livre, on comprend tout de suite pourquoi très probablement David a mis fin à sa carrière, à seulement 26 ans, et alors qu’il était en pleine gloire.

Le livre de Wegelius est également à même de mieux nous faire comprendre les enjeux liés au cyclisme professionnel où l’argent, comme ailleurs, l’emporte sur tout. Wegelius parle sans réserve de la structure des équipes et de ses managers plus soucieux de s’enrichir que de vraiment développer une équipe cycliste, des conditions de vie parfois extrêmement difficiles des jeunes pros, de la magouille lors des courses, et notamment lors des Mondiaux, alors que la course par « équipes nationales » n’est qu’un masque, la réelle allégeance des coureurs ce jour-là étant bien évidemment avec leur équipe « de marque » qui leur versent un salaire à l’année.

Bref, j’ai aimé. Ce n’est pas un grand livre, il y a certaines longueurs par moment, mais pour nous qui sommes extérieur au monde fermé des coureurs pro et de ce qui se passe derrière les portes closes d’une équipe, ce livre représente la meilleure façon de les ouvrir…

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  1. mica

    Je n’ ai pas lu le livre de Charly Wegelius, mais je penses que l’ on peut y trouver ou deviner les 4 grandes « mamelles » de la triche cycliste.
    Dans le désordre et sans étre exaustif:

    -Magouilles en tout genre (courses truquées, achat, vente de victoires, intimidation de ceux qui resteraient honnêtes…..)

    -Dopage physiologique généralisé, avec fraude aux controles, produits masquants, controles eux mèmes peu fiables de la part des contrôleurs…

    -Dopage mécanique qui existe peut étre depuis plus longtemps qu’ on ne l’ imagine généralement.( Armstrong, Landis….?)

    -Aspiration par les motos, voitures…..La télé ne nous montre que ce qu’ elle veut bien nous montrer.( par bonheur elle peut étre quelquefois « malveillante » envers certains qui ne sont pas ducru( du pays organisateur), ce fut le cas l’ an passé avec Nibali a la vuelta. Il faut dire que là c’ était un peu gros!

    Voila un petit florilége de ce qui peut se faire et il y aurait tellement à dire.

  2. Patrick

    Ton article Laurent donne envie de lire le livre, lecture récréative. 22,50 € tout de même, mais c’est le tarif. Il serait dans la bibliothèque du village…

  3. Stephane Joncas

    Ça risque en effet d’être très intéressant de pouvoir pour une rare fois avoir une idée plus réaliste de l’envers du décor de la réalité des coureurs pro, plutôt que des documentaires formattés nous faisant croire à un idéal inaccessible (du mois sans certains compromis que l’on connais).

    En tout cas ça ne pourra jamais être moins pertinent que « The Rule », un condensé de pratiques élitistes qui abaisse une discipline noble comme le cyclisme à des normes superficielles (vous ne vefriez pas mélanger telle ou telle couleur de maillot, ne pas monter telle pompe sur votre vélo…) dignes des standards de mode des top modèles féminines.

    En commande…

    SJ

  4. Serge

    Je roule régulièrement avec des pro dans la region, mais leur vie ne me fait pas envie et pourtant je suis un amoureux de ce sport.
    Le sport à l’etat professionnel n’a jamais ete glamour quelqu’il soit. Apres les magouilles, les triches …on les trouve tous les jours dans tous les domaines (politique, travail, economie…), pourquoi notre sport en serait épargné ?

    Ce sport est trop contraignant avec ses heures d’entrainement à se déplacer sur les routes au contraire des entrainements en salle (couvertes et chauffées ) pour beaucoup d’autres sports (ok ce n’est pas le seul), la solitude (les coureurs d’une equipe n’habitent pas dans le meme ville comme les sports d’equipe), les déplacements en solitaires et le pire pour moi c’est qu’à chaque course il n’y a qu’un seul vainqueur et c’est souvent les mêmes et 199 perdants.

    Il en faut du courage et de l’amnegation pour etre un coureur professionnel, alors je comprends aisément que certains peuvent etre deçus ou blaser…

  5. Stephane Joncas

    J’en rajoute une couche concenant « The Rule ».

    J’ai beaucoup plus de respect pour un gars qui s’entraine à l’année longue, jour après jour, sur un vieux vélo de montagne (VTT) rouillé, que pour un fashionata du dimanche bardé de son kit d’équipe du Protour et son bike à 15 000$ qui se pousse dans une ruelle au premier coin de rue (et éviter l’humiliation de se faire redépasser par un gars qui a un vélo de 8 ans et des cuissards noir Garneau) alors que je lui colle au cul pour voir ce qu’il a dans le ventre…

    http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2015/01/21/014-velo-louis-pierre-dupuis-perce.shtml

    SJ

  6. Gervais

    J’ai beaucoup aimer le livre de Wengelius,je l’ait lue dans sa version original et c’est très bien écrit.Stephane pour The Rule il ne faut pas prendre ça au premier degré,si tu lit le blogue des velominati on se rend compte assez vite que c’est juste pour s’amuser.Aussi si tu « colle au cul »de quelqu’un et qu’il se pousse dans une ruelle c’est peut être parce qu’il te trouve impoli…

  7. LaVoitureCaPue

    Qq soit le milieu : sport, travail, même loisir ou ONG ou assos. Quand t’es tout en haut, la fine fleur, le top binh c’est comme ça. C’est la vie.

    Tu veux être président, pdg, monter ta boite, prendre un marché, niquer la plus belle… C’est la vie c’est comme ça. Faut gruger, tricher, voler, mafioser…

    Un gentil garçon honnête sympa, il ne sera jamais chef, il niquera jamais des mannequins, il ne gagnera jamais le TDF.

    Va faire bénévole dans une ONG en afrique et tu verras que la triche du vélo c’est du pipi chat en saloperie moral.

  8. Vous devez lire le livre de Danilo Di Luca, « Bestie da Vittoria ».
    Le meilleure livre d’un ex-pro que j’ai lu dans ma vie.

    http://cyclingimpressions.blogspot.it/2016/05/danilo-di-luca-bestie-da-vittoria.html

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