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GranFondo Mont Tremblant: parfaite sortie d’automne!

C’est bien connu, y’a des bons jours, et des moins bons jours.

Samedi dernier, c’était sans aucun doute un de ces bons jours de vélo. À tous les égards.

Je participais à la première édition du Gran Fondo Mont Tremblant, la première de quatre cyclosportives à mon programme de septembre, question de me reprendre après un mois d’août en dilettante. Que voulez-vous, on a des objectifs pour 2014 ou pas. Et mon ami Pat Wells, éditeur en chef de Cycle Presse et impliqué dans l’organisation de l’événement, a su jouer le directeur sportif – façon Giancarlo Ferretti – avec moi pour me convaincre que les 125 kilomètres à parcourir seraient bons pour moi…

Bière et merguez

J’arrive donc vendredi soir dernier au Mont Tremblant, que je ne connais pas. Mon expérience Gran Fondo a commencé illico, accueilli par la pétillante Sara (une ex- de Cyclisme Canada) qui me donne mon kit de participant en un temps deux mouvements. Outre la puce de chronométrage, je découvre dans le kit une jolie veste sans manche de couleur noire, sobre, classique et assurément très « classe ». Voilà une bonne idée et surtout une bonne couleur, le noir allant avec tout (en plus, ça amincit…). On est loin de certaines pièces de vêtements de couleurs douteuses parfois offertes, la palme à ce chapitre revenant à la Gatineau Loppet… les habitués comprendront!

Également inclus dans mon inscription, un « deux pour un » à la Microbrasserie La diable, juste à côté. Parlez-moi d’une cyclo qui commence par une dégustation de bonne bière locale! Je vous recommande la « 7e ciel », divin (et, dans mon cas, au diable les 125 bornes à parcourir demain…). J’ai évidemment fait terrasse, le temps de retrouver quelques amis et de faire quelques connaissances, notamment du sympathique Pierre, débordant d’enthousiasme pour le vélo et motivé comme le Contador des grands jours pour l’épreuve du lendemain.

Deux merguez plus loin (on ne se refait pas…),  je vise mon auberge, l’Auberge La porte rouge. Excellent accueil là encore, « cycling friendly ». Visiblement dans le coin, les cyclistes, on aime!

Le lendemain, samedi donc, temps incertain au petit lever (6h). Le vélo est prêt, le strict nécessaire aussi pour faire face au mauvais temps, si jamais… Très important l’embrocation, un secret bien gardé que seuls les non-initiés dénigrent encore…

Dossard 151, un numéro de leader!

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Ces quelques embrocations, seulement le strict nécessaire…

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Je change d’équipe pour la journée…

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… mais question style, j’ai été battu très largement! Le côté « glamour » de Tremblant?

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Lyne Bessette

Ligne de départ. Belle surprise, Lyne Bessette, que j’aime beaucoup pour sa modestie, sa simplicité, son talent et son absence de langue de bois, nous gratifie de quelques mots juste avant de partir. Quelques instants plus tard, en roulant, j’en profite pour lui faire un brin de jasette, question de prendre de ses nouvelles.

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La Flamme Rouge: Lyne, comment vont les préparatifs pour ta nouvelle cyclosportive « Les 100 à B7 » le 12 octobre prochain?

Lyne Bessette: Super bien Laurent! La cyclo partira du Centre national de cyclisme à Bromont pour une distance de 100 km, souvent sur les chemins de terre (bien praticables) que je fais à l’entrainement en vue de la saison de cyclo-cross. Rien de mieux pour s’entrainer en vue de la saison qui débute sous peu!

LFR: On chausse quoi pour participer à ta cyclo?

LB: Tu peux prendre ton vélo de route, mais je recommande des pneus de 28mm. Sinon, un vélo de cyclo-cross est très bien aussi. Le parcours va en surprendre plus d’un, il y a de belles bosses!

LFR: Et que fait Lyne Bessette ces jours-ci?

LB: Disons que c’est une année de transition pour moi, ayant arrêté le paracyclisme. Plein de projets à venir, que j’espère concrétiser bientôt. Je partage mon temps entre Boston et Knowlton, mais plus souvent à Boston.

LFR: Pas beaucoup de bosses pour s’entrainer à Boston…

LB: En effet! Je diversifie mon entrainement, je cours, je fais du trail, pas juste du vélo. Je participerai cependant à quelques cyclo-cross cette saison encore, notamment avec Tim dont c’est la dernière saison au niveau pro.

LFR: Tu suis encore le cyclisme féminin?

LB: Oui, surtout les filles du Québec. J’espère d’ailleurs que Robbi et Émilie se remettent bien de leur horrible chute survenue il y a quelques semaines. On pense à elles!

LFR: Si on regarde derrière, que retiens-tu comme moments forts de ta carrière?

LB: Assurément deux moments forts. Le premier, c’est ma victoire en 1998 aux Jeux du Commonwealth à Kuala Lumpur. Le deuxième, ce sont toutes mes victoires des dernières années avec Robbi Weldon en tandem, notamment aux Jeux para-olympiques de Londres. Gagner pour soi est très satisfaisant, gagner avec quelqu’un d’autre qui sans toi n’aurait pu le faire, c’est encore plus satisfaisant.

Première zone chronométrée, la discussion avec Lyne tourne court, ça vient de violemment accélérer en tête. La formule adoptée par le GranFondo est une vitesse rapide (environ 38 km/h sur un parcours casse-pattes) mais contrôlée par des motos, avec deux zones chronométrées de 8 kms ou là, c’est la vraie course. Le temps de m’y mettre, trois jeunes coureurs ont pris 50m au premier peloton dont je fais partie, et on ne les revoit pas malgré les efforts de Lyne qui nous prouve que décidément, elle a de beaux restes.

Après un arrêt obligatoire au ravito, le GranFondo se poursuit à bon rythme jusqu’à la 2e zone chronométrée, LA patate de la journée, la côte de la rue des Quenouilles, bien connue dans le secteur. Une belle bosse en effet, qui monte en paliers, assez longue et pentue pour faire tout exploser. On m’avait averti, mais je découvrais quand même.

Dès le pied, 5 coureurs partent à fond. Ca saute devant moi, le temps de contourner les amis et me voilà en chasse-patate 50m derrière les 5 fuyards. Allez, encore un effort, j’y suis presque. Virage à gauche dans un petit village et merdeuuu…. ca repart de plus belle! Pas de panique, je vais changer de braquet. Et merdeuuu… plus de braquet, 34-23, j’ai pas plus petit.

Du coup, il a fallu gérer, étant au taquet. Tiens, l’écart se stabilise, je suis 100m derrière: devant, ça ne monte pas plus vite. Je termine ainsi, 5 ou 6e en haut de la bosse, seul, 20 secondes devant le petit groupe derrière. Ouf, mon premier gros effort en presque… 6 semaines!

Chute et chevreuil

Après un regroupement général, le GranFondo s’explique une dernière fois dans les 15 derniers kilomètres à la faveur du déroulé sur la rue « Duplessis », la piste-de-course-pour-cyclistes-qui-en-veulent-dans-le-coin. On ne descend plus en dessous de 45 km/h et je note que certains sont bien entamés. Survient alors ce qui survient souvent en ces fins de cyclos, petite chute de trois coureurs dans une relance, en pleine côte, probablement due au recul d’un vélo lorsque le type dessus s’est mis en danseuse (un classique). J’évite la chute, mais je suis bloqué derrière, pied à terre. Quelques instants plus tard, me voilà donc quitte pour une belle petite chasse d’environ un kilomètre pour rentrer devant (2e gros effort du jour, pas simple de rouler à 50km/h!).

Sitôt rentré, un chevreuil sort de nulle part sur la gauche de la route. Panique dans le peloton. On m’avait prévenu, ce genre de truc est fréquent dans le coin. Le chevreuil étant moins bien chaussé que nous, il glisse sur la route, tombe, et repart dans le bois illico. Ouf!

Cinq derniers kms, ça y est je suis crinqué, probablement boosté d’adrénaline suite à ces deux événements survenus en moins de 3 minutes et qui auraient pu faire déraper ma cyclo. Deux coureurs attaquent, encore les mêmes jeunes, pas question de laisser faire cette fois, je pars avec eux et on termine 1-2-3 devant.

À l’arrivée, grosse ambiance, repas chaud servi, bonne humeur, cadre enchanteur dans la station du Mont Tremblant et toujours pas de pluie! Je repartirai de Mont Tremblant à 15h la tête pleine d’un 24h très agréable: un accueil et une organisation hors pair (pour une première édition, ce n’est pas rien!), une ambiance décontractée comme on les aime en fin de saison, un parcours magnifique, bucolique même!, dans les Laurentides, une sécurité des différents pelotons assurée, des rencontres sympathiques, notamment avec l’ex-champion canadien Martin Prudhomme ou avec des amis de Gatineau comme Alain et Gilbert, sans compter quelques KOM sur Strava et une 8e place au final pour moi, question de vous prouver que je suis tout de même sérieux dans tout ca, non mais qu’est ce que vous croyez?

Après l’effort, le réconfort… tout pour un agréable repas, même les nappes blanches!

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Ne vous y méprenez pas, cet homme travaille à Cyclisme Canada!

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Un autre Rouleur de l’Outaouais sur l’événement, l’ami Gilbert tout juste de retour du… Stelvio

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Le GranFondo Mont Tremblant? Un parfait rendez-vous d’automne, après une longue saison de course la tête dans le guidon. Avis aux organisateurs: je signe des deux mains pour l’an prochain!

Prochain rendez-vous: La Québécoise et La Montréalaise à la fin de la semaine. Soyez indulgent avec moi, je suis en reprise…

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  1. delirium89

    ça a l’air bien sympathique tout ça. Veinard. Et la microbrasserie à l’air bien accueillante. Belle fréquentation. Je comprends que tu aies hâte d’y retourner.

  2. Sylvain

    Salut Laurent,

    J’ai vu que tu étais aussi inscrit au Défi Vélo Mag. Je te conseille d’éviter le Trou du diable la veille si tu veux monter la côte du Wapizagonke Nord !

  3. G.Lambert

    Bière et Merguez: j’aurais dû arriver plus tôt…

  4. Ludo13

    Tes talents de narrateur sont tous simplement excellents.
    Pour ma première annee de velo, je suis sagement ou prudement resté concentrer sur la Montréalaise, car je ne veux pas me briser les pattes.
    Mais avec ce que je viens de lire , il y a fort à parier que l’année prochaine j’essaie d’enchaîner les deux.
    Le grandfondo Garneau cascade était lui aussi très bien organisé à tous points de vue. 115 km le long du Saint-Laurent. Absolument magnifique.
    Bon succès sur la Québécoise. Peut être nous croiserons nous a la Montréalaise?

  5. on m’a pris mes kom! gagnés à la dure de plus en formation réduite … pffff! 😉

  6. Pierre Lacoste

    Tiens,tiens, il a l’air en forme, l’ami Gilbert Marois!

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