Tout compte fait, le GP de Québec aura présenté un scénario assez classique en cyclisme: une échappée tôt dans la course, le peloton qui est revenu dans le final puis une grande explication des favoris.
L’intérêt aura toutefois été immense en raison du caractère peu prévisible de la course et du suspense qui aura animé le final. C’est souvent le cas dans les courses qui empruntent des circuits urbains. C’est aussi souvent le cas dans des courses qui présentent suffisamment de difficultés pour faire émerger les costauds, mais qui ne sont pas non plus extraordinairement difficiles comme le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix.
Bref, une bien belle course aujourd’hui, qui nous aura certainement tenu en haleine jusqu’à l’arrivée.
Le film
Une échappée s’est formée dès le premier tour, d’abord de 5 hommes dont Popovitch, ensuite rejoint par 8 autres coureurs pour un total de 13. Du nombre, le Québécois François Parisien en faisait partie. L’échappée a bien collaborée jusqu’au 10e tour, mais le peloton ne leur a jamais accordé plus de 4 minutes d’avance, sous l’impulsion des Caisse d’Épargne et des Euskaltel qui contrôlaient derrière.
L’échappée initiale s’est disloquée au 10e tour, dans les difficultés du Vieux-Québec. Fulgsang et Nertz étaient clairement les costauds de l’échappée et ils ont provoqué la sélection. 7 hommes se dégagaient alors et allaient n’être revu du peloton qu’à l’amorce du dernier tour, peloton dont la vitesse ne faisait que progresser sous l’impulsion des équipes non représentées devant, soit HTC, Caisse d’Épargne, Euskaltel, Sky et Footon.
Dans l’avant dernière ascension de la côte de la montagne, Hesjedal mettait le feu aux poudres et se dégageait avec 4 autres coureurs: Gesink, Cunego, Breschel et Wegmann. Une échappée de costauds ! Le peloton, sous l’impulsion des RadioShack pour Leipheimer, revenait toutefois au pied de la dernière ascension de la bosse. Hesjedal, Cunego et Wegmann insistaient mais ont été repris en haut de la côte des Glacis, à moins de 3km de la ligne.
Voeckler sortait alors au kilomètre, dans un moment de flottement du peloton. Bien vu, il savait que les sprinters de ce qui restait alors du peloton étaient isolés (Sagan chez Liquigas, Breschel chez SaxoBank) et que le dernier km, en faux-plat ascendant, réduirait la différence de vitesse entre un homme seul et un peloton. Très bien vu ! Comme c’est souvent le cas, tout le monde s’est regardé derrière pour savoir qui allait aller chercher Voeckler qui, lui, ne se posait plus de questions. Voeckler résiste et gagne par une poignée de secondes devant Boasson Hagen qui venait ainsi honorer le travail de ses équipiers chez Sky plus tôt dans la course.
Les résultats de la course sont ici.
Le coureur du jour: sans l’ombre d’une hésitation, Jakob Fulgsang. 160 bornes devant, presque toutes les ascensions de la côte de la montagne en tête, ce fut l’homme du jour. À 25 ans, c’est un coureur d’avenir et attention, attention à lui aux Mondiaux en Australie !
Les bonnes surprises: Hesjedal, qui a assumé ses responsabilités dans le final et qui n’a pas hésité à rouler, même davantage que les autres, dans les deux derniers tours. C’est ainsi qu’il faut agir si on veut gagner des courses. Gesink, qui répond présent, comme Boasson Hagen. Ballan, 6e. Wegmann, 7e. Cunego, 10e. Zubeldia, 11e et Geslin, 13e.
Les "sans plus": Leipheimer, on attendait mieux dans le dernier tour. Idem pour Horner et Sagan, ce dernier étant totalement isolé dans les 2 derniers kms.
Les cartons rouges: sans conteste, Sanchez. Quand tu fais rouler ton équipe pendant 140 kms, tu te dois d’assumer ton statut de leader d’équipe dans le final. On ne l’a pas vu de la course ! Il termine certes 12e, mais sans avoir tenté de faire la différence dans les deux derniers tours. Pas fort, et certainement rien pour gagner la confiance de ses équipiers en vue de dimanche…Pas fort non plus pour Basso qui a assez rapidement jeter l’éponge et rentré à l’hôtel. On a l’impression qu’il est venu au Québec comme "star" du cyclisme mais que dans sa tête, sa saison est déjà terminée… Comment lui reprocher, il a gagné le Giro en mai dernier !
Les Canadiens: très bonne course de Parisien qui était dans l’échappée. Il a abandonné, mais on ne peut rien lui reprocher, il a montré le maillot. Très bonne prestation d’Hesjedal bien évidemment. Tuft, Lacombe, Veilleux, Dionne, Rollin et Boivin terminent tous dans le premier peloton, ou presque. C’est très bien également. Ils sont loin d’être ridicules à ce niveau et ca, c’est plutôt une très bonne nouvelle pour la suite. On espérait peut-être un peu mieux de Rollin dans les tous derniers kms, mais il devait être émoussé. Ca sera plus dur pour les Canadiens dimanche, surtout qu’ils n’ont pas tout à fait les facultés de récupération de coureurs rompus à enchainer les jours de course sur les grands tours….
La couverture-télé sur Évasion: beaucoup de bla bla, et l’impression, au final, qu’on a manqué un peu de retransmettre "l’intensité" de la course dans les moments clef. Les animateurs ont beaucoup parlé, mais assez peu, somme toute, de ce qui se passait dans la course, au moment où ca se passait. Enfin, dommage que des problèmes techniques aient limité l’usage qu’on aurait pu faire des analyses de Laurent Jalabert, sur la moto.
Dimanche: la montée Camilien-Houde, beaucoup plus longue que les bosses de Québec, sera beaucoup plus sélective. À Montréal, on ne pourra pas se cacher dans le peloton, surtout dans les 2 derniers tours. Ca sera donc moins une loterie. Misez les Espagnols, Sanchez ou Zubeldia. Sanchez, en particulier, a désormais une dette envers ses équipiers et voudra probablement se reprendre. Hesjedal, Gesink, Cunego et Leipheimer devraient aussi logiquement être dans le final à se disputer la gagne.
Je serai très certainement sur Camilien Houde pour voir la course ! On annonce une météo correcte, pas de pluie en perspective.
Mitch
Ayant vu la course sur le tarrain, j’ai pu observé l’évolution du visage de Basso. Dès le 4ième tour, sa tête annoncait rien de bon par rapport aux autres coureurs. Le dernier tour que je l’ai vu, lorsque le peloton réduisait l’écart sur l’échappée, il était clair que le couvercle de la marmitte était sur le point de sauter. Il semblait évident qu’il était inférieur à une grande majorité de coureur!!!!
Pour Fulgsang, son aisance dans la côte de la montagne détonnait par rapport aux autres. Il les attendait à chaque tour. Il avait nettement un niveau de plus! Sans équivoque.
Laurent Thibodeault
Bonjour…
Dans la marée de commentaires positifs, je me permets d’en faire le téteux…
Déplorable ce monsieur Richard Garneau, quel ennui! Va-t-il un jour céder sa place à un vrai passionné de cyclisme?
Déplorable tout autant ce monsieur Louis Bertrand, une piètre diction et une totale méconnaissance de la prononciation des noms étrangers.
Déplorable l’état des routes, l’an prochain M. l’organisateur pourra inclure les « pavés » à sa course.
Sceptique de voir le Grand Bauer s’acheter une Fédération via ses commanditaires, imposer ses coureurs et se vêtir d’équipe canadienne.
Certains ont la taille, pas tous…
buster
Attention ,attention.
Diffusion simultané a Radio-Canada streaming web , zone audio-video sport ,12;15. pm.
Et streaming Eurosport audio pour éviter Canal Diversion…
Be there .