Simon Gerrans est entré dans l’histoire des GP cyclistes de Québec et Montréal hier en devenant le premier coureur à réussir le doublé. Il s’est en effet imposé à Montréal deux jours après l’avoir fait à Québec.
Mais est-ce bien Simon Gerrans qui a gagné hier sur le Mont Royal?
Selon moi, c’est plutôt l’équipe Orica-GreenEdge au complet!
Rarement en effet avons-nous vu un tel travail d’équipe, limpide, précis, efficace, imparable et parfait.
Le final de la course devrait être vu dans toutes les écoles de cyclisme!
Le film de la course
Un scénario classique, comme à Québec cette année, avec une échappée matinale qui est reprise dans le final. Mention très bien au coureur slovène de la Lampre, Jan Polanc, qui fut le dernier à résister, surprenant de résistance sur un circuit difficile qui comportait 17 ascensions de la côte Camilien Houde, excusez un peu.
Mention très bien également au Canadien Ryan Roth qui a su représenter le Canada dans cette échappée matinale.
Tout s’est joué dans le dernier tour, d’abord sur l’impulsion des Lampre qui, au début de la dernière ascension de Camilien Houde, avait encore Polanc devant. C’était donc un moment surprenant de voir un autre Lampre prendre la conduite du peloton derrière pour assurer un train rapide.
De toute évidence, il était clair que Polanc était cuit devant. Rui Costa avait donc demandé à son équipe de rouler dans la bosse, pour préparer son attaque.
À 700m du sommet, Costa a donc attaqué, lâchant un moment Gerrans qui est revenu sur le haut grâce à un bel effort.
Dans la descente, le petit groupe ainsi sorti comptait quelques unités, au sein desquels Gerrans était isolé.
Leçon #1: lâchés, vous ne devez jamais abandonner. C’est ainsi que les équipiers Orica-GreenEdge se sont battus pour prendre leur place dans le groupe de chasse derrière. Au profit de la jonction juste avant la côte de la Polytechnique, ils étaient alors 5 avec Gerrans, un avantage considérable pour le champion d’Australie. Aucune autre équipe n’était alors aussi bien représentée à l’avant que les Orica-GreenEdge.
Lecon #2: contrôler la course. C’est ainsi que dans la côte Polytechnique puis après, ce sont les Orica-GreenEdge qui ont contrôlé la course, cadenassant le peloton. Costa a bien essayé de s’enfuir sur Édouard Montpetit comme Sagan l’avait fait l’an dernier, mais les Orica veillaient cette année au grain.
Leçon #3: amener le sprint. Travail parfait des Orica dans les 3 derniers kms, tous devant à amener Gerrans dans un fauteuil. La cohésion était belle à voir! À l’entrée du dernier km, Gerrans avait encore 3 équipiers devant lui. C’était pratiquement impossible pour les autres coureurs de même songer battre l’équipe australienne aujourd’hui.
Bref, Gerrans avait certes les jambes pour sprinter dans les derniers 400m, mais son équipe a accompli 90% du travail pour lui permettre de gagner. J’adore pareille leçon qui montre qu’au niveau professionnel, le cyclisme est un sport individuel qui se court en équipe.
Costa termine 2e, Gallopin, que je n’attendais pas à ce niveau en cette fin de saison, 3e. Mention très bien également au Canadien Mike Woods qui a été présent dans le final, montrant à tous qu’il était à l’aise sur un tel circuit. Âgé de 27 ans, Woods en a-t-il fait suffisamment hier pour s’attirer un contrat World Tour l’an prochain? Je le verrais bien rejoindre les autres Canadiens Tuft et Meier chez Orica-GreenEdge!
legafmm
Leçon #3: avoir des adversaires amorphe, complètement à la masse au niveau de la stratégie.
pourtant 2 jours avt, Gerrans leur avait clairement montré qu’il était le plus fort (et il disposait en plus d’une belle équipe).
les autres équipes auraient du se bouger le cul bien avt le dernier Tour, ce scénario était idéal pour l’australien, comme pouvaient ils espérer le battre en agissant de la sorte.
quelle était la stratégie des autres équipes ?
attendre, attendre, encore attendre, on sait jamais si Gerrans est dans un mauvais jour, quelle tristesse, quelle manque de clairvoyance, c’est assez pathétique !!
Michel M
Costa n’est vraiment pas en mode attente au dernier tour. Vanmarcke non plus. Mollema non plus. Ils savent bien que Gerrans va exploser tout le monde au sprint.
À la dernière montée de Camillien-Houde, Costa fait l’effort et crée une cassure, mais Gerrans revient sur lui sans aide dans le haut de la côte.
Dans Polytechnique, Formolo attaque … Costa, Bardet et Vanmarcke suivent mais aucun d’entre eux n’est assez fort pour tenir tête seul au train Orica. Et personne ne veut se sacrifier. Il manquait à Costa un équipier du genre Niemiec ou Cunego et la finale aurait été pas mal plus intéressante.
Zenou
Pour moi Gallopin est le plus beau coureur de classique français depuis Jalabert.
Il est peut être moins fort intrinsequement que Chavanel, mais il est beaucoup plus fin tactiquement et surtout il n’aura pas la pression de jouer le général sur le Tour 😉
alain39
Ces 2 courses sont abordées comme des courses de préparation avant le mondial.
Clairement Gerrans était très fort en avec son équipe il a dominé ses adversaires. leur seule option tactique était une course de mouvement et des attaques de loin. Mais tous les costauds reviennent en forme pour le mondial et ne veulent pas brûler leurs cartouches et donc ne sont pas disposés à effectuer les grandes manœuvres.
Bardet m’étonne car après le tdf il a marqué une coupure et il est tout de même en forme. Gallopin est aussi en forme et il faudra le surveiller au mondial. Il peut partir d’assez loin et si derrière on se regarde ça peut vite devenir compliqué de le rattraper.
Côté vuelta on a assisté à la marche triomphale de Contador qui est revenu à son meilleur niveau. Il est intéressant de voir que cette année Contador tire gros dans les bosses. Quand on compare avec Froome c’est impressionnant. Contador a les changements de rythmes de pédalage des purs grimpeurs contrairement à Froome qui comme Armstrong mouline en permanence. ceci dit entre le Contador 2007-2010 on constate qu’il tire plus gros et est encore plus en danseuse. Une vuelta de vieux et qui dans la lignée des précédentes.