Sur ce coup-là, j’ai eu tout faux.
Je croyais sincèrement que Kruijswijk allait gagner ce Giro.
Deux leaders lui ont pourtant succédé dans les 3 derniers jours: Chaves d’abord, puis Nibali qui endosse le maillot rose la veille de l’arrivée. Les organisateurs n’auraient pas pu rêver mieux pour relancer l’intérêt du public.
Nibali s’est montré vraiment très, très fort sur les deux dernières étapes de montagne. Considérant qu’il était à la ramasse avant le dernier jour de repos, ça pose forcément des questions… Des coureurs qui marchent du feu de Dieu après une journée de repos alors qu’ils étaient mal avant, on a déjà vu cela dans le cyclisme et on a aujourd’hui compris comment pareil « miracle » était possible.
Nibali a plutôt révélé qu’il aurait souffert d’une dysenterie avant le dernier jour de repos, ennui gastrique donc. Celle-là aussi, on nous l’a déjà fait: excuse classique en cyclisme, très pratique car contrairement à une blessure, on peut s’en remettre vite.
Enfin peu importe, Nibali a gagné ce Giro avec la manière dans les deux derniers jours, décrochant notamment Chaves à la régulière dans la dernière ascension vers Sant’Anna di Vinadio.
Pour ma part, l’aventure d’Esteban Chaves m’a davantage enthousiasmé: payez-vous les images de ce vidéo « Backstage Pass » de la 20e étape, ça donne la chair de poule sur la fin tant ce coureur est apprécié de ses équipiers. Modeste, toujours souriant et positif, décontracté, prenant toujours les événements avec recul et détachement, Chaves amène quelque chose de nouveau dans le cyclisme et dans son équipe. C’est bien, et je pense qu’on n’a pas fini de le voir devant sur les grands tours celui-là.
L’autre nouvelle, c’est que Nibali a déclaré qu’il irait sur le Tour de France pour préparer ses Jeux Olympiques, tout en évoquant le doublé Giro-Tour. J’ai hâte de voir ça, car le leader désigné chez Astana pour le Tour, c’est Fabio Aru! Déjà que ces deux là ne s’apprécient guère, gageons que Aru n’a pas trop aimé les récentes déclarations de Nibali…
Nos Canadiens
Ils sont deux à l’arrivée, Hugo Houle 72e après une belle fin de Giro, ayant retrouvé des sensations sur les dernières étapes après un souci à un mollet. Hugo termine fort ce Giro, c’est de bonne augure pour les prochains objectifs du mois de juin au Canada.
Svein Tuft est 146e après avoir travaillé pour son équipe lors des étapes de plaine essentiellement.
LaVoitureCaPue
mouééé, j’y crois pas un instant.
Saison assez pourri pour nibali. Début de giro pas terrible. En fait il est en forme les 2 jours qui comptent dans l’année, comme par hasard…
Avec un peu de chance pour lui : zakarin qui se plante et abandonne et krujwizischépasquoi qui se plante seulement et lui file 5 min. Certes savoir descendre fait partie du vélo.
Je parie toujours que JM Perraud finira vainqueur du TDF sur tapis vert d’ici qqs années.
D’ailleurs a-t-il réellement une côte cassé… J’en doute fortement. La maladie chez les pros est un véritable fourre tout. L’excuse des sprinters pour abandonner, de dopage mal fait ou de dopage juste fait, de bluff…
Bernard
Nibali victoire surprise avec surtout un retour en forme surprise contrastant avec ses déclarations aux medias et les rumeurs (anémie, bizarre en début de tour). Tous les vainqueurs potentiels ont eu des défaillances sur ce tour: Dumoulin d’abord, Landa, Valverde dans des cols trop longs, trop durs et trop hauts pour lui (il se reprenait indépendamment des jours de repos), Chaves la petite perle dont la fatigue s’accumulait et même SK dont la chute peut aussi être lié à la fatigue.
Nibali a eu de gros jours sans et est revenu après le dernier jour de repos. Les motos en nombre excessif de toutes façons (drame en Belgique)étaient là. On peut ne pas critiquer Nibali, car de toutes façons c’est un beau coureur qui sait prendre de très gros risques. Mais Astana c’est autre chose, et là on peut regretter la faiblesse de l’UCI
Un souhait: que Nibali change d’équipe en évitant celles liées à trop d’intérêt politiques (ex Astana, des médias (Sky) ou financiers (Tinkof. Ce sera plus clair pour lui et pour nous.
pietro
Les adversaires de Nibali ont attendu trop.
On ne doit pas nous sorprendre si Nibali a ete en forme la derniere semaine.
Il doit faire aussi le Tour et les Olimpiades, il ne peut pas etre en fomre 90 jours.
Il a ete chanceux mais les adversaires ont attendu trop et tu ne doit jamais sous-estimer un champion.
http://cyclingimpressions.blogspot.it
weyer
Bonjour
j’ai surtout l’impression que ce sont les adversaires de Nibali qui se sont écroulés plutot qu’a une performance exceptionnelle (et contre nature) de l’Italien !
Nibali ne met « que » 12sec à Valverde sur la dernière étape ! Valverde n’étant pas connu pour être le meilleur grimpeur du peloton …Chavez aurait du pouvoir suivre Valverde sur cette dernière étape , le classement final était alors pour lui.
Sebastien
alain39
La résurrection de Nibali est extraordinaire et bien évidemment soulève des interrogations.
Il y a un point qui à mon sens a influencé la course c’est l’altitude et la longueur des cols sur les 2 dernières étapes de montagne.
On oublie depuis des années que la longueur des cols et l’altitude sont des éléments très importants qui changent la physionomie d’une course. Nibali est un montagnard et l’altitude son allié. Rapplez vous l’étape du tdf 2011 en haut du Galibier. Schleck avait dynamité la course. Depuis des années on nous sort des parcours truffés de montées mais elles n’excédent pas 14 km de long. Qui plus est, les cols franchis sont bien souvent en deçà de 2000 m d’altitude.
La vuelta est l’archétype de ce type de parcours et on assiste à des courses de côte successives.
Sur ces 2 dernières étapes du Giro les organismes fatigués ont été mis à rude épreuve et la sélection s’est faite à l’usure. Les attaques de Nibali ne sont pas tranchantes, elles sont en 2-3 mouvements et les écarts sont creusés tout doucement. Concrètement les coureurs voient leur rendement baisser en altitude et celui qui a un avantage de 5% creuse irrémédiablement et graduellement les écarts.
Cette topographie a joué un rôle important dans le dénouement de ce giro.
Ca va en contresens de ce qui se fait actuellement avec des organisateurs qui privilégient des parcours type course de côte. On constate que des parcours à l’ancienne peuvent aussi ménager du suspens. C’est la grosse conclusion de ce giro, il faut sortir des sentiers battus et revenir à des parcours plus variés en montagne.
Reste le regain de forme de Nibali qui est hors norme. Mais des champions nous ont habitué à de tels retournements. Ceci dit, nous avons assisté à une super course et les organisateurs des autres grands tours devraient s’en inspirer. Des parcours avec de nouveau le Galibier, l’Iseran, le Grand St Bernard, l’Izoard, Agnel, Bonette, Vars, Allos seraient les bienvenues.
N’oublions pas que ces grands cols ont longtemps été les témoins des plus beaux exploits des grands champions du passé. Comme Hinault en 80 dans le Stelvio pour faire un parallèle avec la victoire de Nibali.
Régis
Moi je pense surtout que ce qui est suspicieux c’est de ne pas avoir de jours sans sur une course de 3 semaines!!!
Il ne faut pas oublier que Nibali était présent dès la première semaine et est un des rares coureurs à faire la course!
De plus il n’a rien laissé passer le weekend où il était moins bien et à encore forcer la décision vendredi en menant la descente… jusqu’à la chute de Kruiswijk. Sans cela il n’aurait peut etre pas perdu la course car Kr. s’est retrouvé esseulé, touché, blessé moralement et physiquement, ça change beaucoup de choses!
Niveau dop, difficile de dire s’il est plus chargé qu’un Chavez (on connait le statut des athlètes colombiens dans leur pays). Il a couru avec sa tête et ses jambes sans jamais lâcher moralement et en s’accrochant jusqu’au bout même les jours où il était moins bien.
Je préfère saluer et me souvenir de sa bravoure, son attaque très tôt samedi dans le dernier col pour faire craquer Chavez: il est resté quelques secondes devant celui-ci durant plusieurs kilomètres : il faut avoir un moral d’acier pour le faire : la plupart des autres se seraient relevés pour réattaquer quelques minutes plus tard, lui non.
Il avait décidé de mettre le paquet sans jamais lâcher,… et Chavez s’est mis dans le rouge en voulant le suivre. S’il avait continué sur son propre rythme il n’aurait pas perdu autant de temps : la preuve avec un Valverde qui termine sur les talons de Nibali.
Pour une fois qu’un tour se termine sur un retournement de situation, saluons le!
Il a profité du travail de son équipe aussi, il ne s’agit pas d’une attaque incroyable comme Landis…
jmax
j’étais à 100 m du sommet du col de la Lombarde, entouré d’italiens pour la plupart cyclos et quand Nibali est arrivé, on a d’abord entendu la foule qui hurlait avant de voir le grand bonhomme, isolé de ses poursuivants et qui donnait tout. C’était à donner la chair de poule et les suivants sont passés dans la même hystérie et puis 1/4 heure plus tard, les italiens se sont mis à chanter Vicenzo, Vincenzo: il venait de prendre la maillot rose. Par contre, j’ai assisté à un système organisé de poussettes où un gars poussait un cycliste sur 200 mètres puis le passait à un autre qui le poussait 200 mètres pendant que l’autre redescendait, etc. Dans une pente à 10%, cela doit soulager et une demi douzaine de coureurs en ont bénéficié, tous italiens à entendre les encouragements personnalisés au bord de la route
mica
Bien sympatique en effet que ce Chaves, il ressemble à un petit poisson dans un monde de requin. Il a parait-il été victime d’ un refroidissement au cours des dernières étapes. (mais ceci explique t’ il son fléchissement? )
Avec les chutes, dont un abandon parmi les 5 premiers, ce résultat du Giro me « frustre » un peu, d’ autant plus que le retour « en forme » de Nibali corespond à l’ après jour de repos…et les motos..et tout le reste.
Quoi qu’ il en soit, le cyclisme Colombien compte désormais 2 « perles rares » avec Quintana et Chaves. Les Colombiens pourraient bien dominer le petit monde du cyclisme dans les années à venir, mais ne soyons pas naif, le dopage sévit la bas autant ou plus qu’ ailleurs, en vente libre en quelque sorte..
Il ne faut décidemment pas étre bien lourd pour figurer sur un podium de « grand tour » Il me semble que c’ était moins le cas jadis et naguére?
thierry mtl
Nibali sème le doute et c’est normal. Quand on roule pour une équipe de l’ancienne URSS qui a un palmarès de plusieurs dopés, dirigée par Vinokourov, aidé par le lieutenant Scarponi (spécialiste en liaison médicale dangereuse) et qui compte danses rang sun ancien médecin de Pantani, il faut douter ou être vraiment con. Pour le spectacle, c’était spectaculaire… Un coup de requin avec le panache d’un orignal.
Chaves et Orica sont la consécration de ce Giro. Lui, je voulais vraiment qu’il gagne. Mais Valverde et Nibali sont très forts dans les derniers jours. Allez savoir pourquoi.
KruJ/$%! »wick en a trop mis dans les Dolomites. Il n’avait pas vraiment le choix pcq’il n’avait personne dans son équipe pour l’épauler. S’il ne suivait pas ses concurrents, il se retrouvait seul. C’est probablement pourquoi il n’a pas voulu laissé partir Nibali et Chaves en descendant l’Agnel. Il avait besoin d’eux pcq’il était seul. On voit rarement un leader aussi isolé. Il méritait mieux. Son équipe n’a pas pris ses aspirations au sérieux cet hiver.
Fore
La dysenterie avait aussi été évoquée par Aru avant le Giro 2015 et pendant celui-ci pour justifier sa résurrection des 2 derniers jours. Double avantage : comme dit plus haut on peut prétendre s’en remettre vite, et surtout elle permet de justifier par avance un éventuelle augmentation de l’hématocrite dans le passeport biologique (consécutive en réalité à une transfusion). Par ailleurs, que ce soit en 2014, 2015 ou cette année, Nibali a la particularité de se comporter comme les « champions » des années 2000 : sous-performance dans les courses de préparation, sur-performance dans les objectifs, typique des extraction/réinfusions sanguines. Très différent de Froome qui est au top très tôt, dès avant ses objectifs, et faiblit en troisième semaine. Dans son cas, je pense plutôt à une stimulation artificielle de érythropoïèse avant les objectifs, masquée par les séjours en altitude, mais pas de transfusions, trop risqué…
alain39
L’autre point crucial de ce giro est la force de frappe de Astana. Ses équipiers ont permis à Nibali de gagner et SK a été trop seul pour lutter.
Avec une bonne équipe il aurait pu gagner.
On en revient aux fondamentaux: une équipe forte autour d’un seul leader, une gestion de la 3eme semaine, des étapes en haute altitude.
Contrairement à ce que pensent les tv et organisateurs ces 3 fondamentaux permettent d’avoir une belle course et il faut arrêter de nous présenter une succession de courses de côte.
Concernant les colombiens je suis toujours étonné par cette génération spontanée de champions. Nous savons que la Colombie a aucun contrôle sérieux contre le dopage et des scandales commencent à éclore.
Aucun ne tourne à l’eau et personnellement je n’aime pas Astana (pas du tout que ce soit en raison de son sponsor, son passé, son DS, seule la couleur du maillot me plait) mais j’apprécie la façon de courir de Nibali. J’aime son côté impétueux et il sait prendre des risques. Sur les 2 dernières étapes de montagne il a fait sa course sans se préoccuper des autres et a su s’exposer au risque de perdre le giro. Samedi on voyait qu’il était à la limite et sur la fin il couinait méchamment, d’ailleurs Valverde est revenu sur lui. Valverde l’éternel attentif qui bien que bourré de talent ne prend pas de gros risques. Il avait pourtant l’équipe pour dynamiter la course mais il court à la Indurain. Seul hic et pas des moindres il ne met pas tout le monde à 3 mn dans les chronos. Pour courir à la Anquetil il faut en avoir les moyens. Mais pourtant quel super coureur et s’il avait eu un Guimard ou Géminiani comme DS il aurait plus qu’une vuelta à son palmarès.
Nibali au contraire a tenté et calculé juste car à mon sens samedi en fin d’étape il n’avait plus de carburant et a fini sur sa seule classe.
On est loin du cyclisme programmé des SKY. Et puis ses équipiers ont vraiment tout donné. Ils doivent bien l’aimer pour se sacrifier autant.
Belle victoire même si je ne crois pas une seconde qu’elle est propre tout comme ne le sont pas les coureurs sur le podium.
touille
@ fore
la troisieme semaine cahotique de froome c’est du a la peur d’utiliser le moteur de la pierre st martin, à mon avis. trop de bruit sur ça. 3min d’avance dobnc mieux vaut se faire discret
otto lilienthal
Le point de vue de Guimard :
« Kruijswijk était le plus fort de ce Giro », et concernant le problème des motos : « les routes ne sont plus adaptées à la compétition cycliste. »
http://www.cyclismactu.net/news-itw-guimard-kruijswijk-etait-le-plus-fort-de-ce-giro-59281.html
Fore
@touille : déjà en 2013 Froome avait décliné (à l’AH, au Semnoz)
Art-Mode-Design.com
Un vainqueur italien dans cette tenue culte ! L’image est belle en azur avec la drapeau italien sur le maillot… cette victoire fera date et pas que pour cette photo. J’ai trouvé la dernière semaine aussi spectaculaire que la fin du Tour 2003. Vraiment un grand spectacle, la sympathie de Valverde, les parents de Chavez, enfin bref une belle fraternité finale.
Bernard
@alain39
Analyse très intéressante, avec un correctif: Valverde n’avait pas ou tout au moins n’avait plus l’équipe pour dynamiser la course en 3ème semaine. Movistar l’a fait en première semaine, peut-être de façon excessive et décousue d’ailleurs, mais ensuite Amador qui avait trop donné à fléchi, Moreno était parti sur chute, Betancur était malade, et Herrada limité. Valverde s’est donc retrouvé presque seul en montagne avec un peu l’appui de Visconti, mais cela n’avait rien à voir avec la puissance et l’organisation, très bonne d’Astana. Valverde n’a pas été attentiste sur ce Giro, il a d’ailleurs gagné une étape sur son terrain. Mais quand ça grimpe plus, plus haut et plus longtemps, Nibali est au-dessus. Belle fin d’étape Samedi en tout cas.
Patrick
Commenter, analyser les aspects sportifs d’une victoire d’un coureur de l’équipe Astana est une farce. Il y a eu vraiment trop, beaucoup trop d’arnaques en tout genre dans cette équipe pour lui accorder le moindre crédit.
Certains diront que c’est pareil ailleurs (mais qu’ils se sont fait moins prendre). C’est bien possible (ça reste quand même à prouver!). Mais depuis quand la triche légitime-t-elle la triche?
Une farce!
touille
completement d’accord avec toi, a moins qu’on le fasse sur le coté art, mode,ou design
touille
@ fore
rappelle toi l’acceleration anarchique de froome dans l’alpe, si ca c’est pas du au moteur, je n’y comprends plus rien
Clément
Bernard tu écris : « Un souhait: que Nibali change d’équipe en évitant celles liées à trop d’intérêt politiques (ex Astana, des médias (Sky) ou financiers (Tinkoff) ».
J’ai peur de te décevoir : le site Biciciclismo écrit aujourd’hui que Nibali courra pour une nouvelle équipe du Bahreïn à partir de 2017, créée par le prince Nasser Bin Hamad Al Khalifa, membre de la famille royale de Bahreïn (pour mieux découvrir ce sympathique prince : http://www.liberation.fr/societe/2014/09/01/un-prince-bahreini-accuse-de-torture-pas-inquiete-par-la-france_1091508).
On ne se refait pas…!
nicoD
J ai bien plus confiance en Nibali que Aru. Nibali est en conflit avec Astana (ou disons avec Vino mais ca revient au meme) depuis longtemps deja.
Nibali est un coureur exceptionel pour tout un tas de bonnes raisons, science de la course, panache, technicité, science de la preparation, caractere. Apres est-il blanc comme neige j en doute mais il doit etre presume innocent jusquà preuve du contraire.
Thierry mtl
Vrai nicoDerme, mais même si Nibali est innocent, nous on ne l’est pas.😈
Bernard
Ce site est très intéressant parce que plusieurs analyses et points de vue sont intriqués
-la qualité intrinsèque de toux ceux qui ont animé la course: elle est très grande, sans discussion qu’il s’agisse de Nibali avec sa prise de risque et son tempérament, de Chaves magnifique grimpeur de poche, ou de Valverde qui a su compenser son point faible, l’altitude, ceci grâce à de belles étapes, même si la gestion de son équipe n’a pas été parfaite.
– le parcours, il permet d’avoir un tour passionnant à rebondissement; Mais la succession de grands cols posera des problèmes pour la récupération;
– les problèmes médicaux, on ne doute pas que les coureurs en ont, ils ne sont pas à l’abri des viroses, même des infections bactériennes, sans parler des conséquences des chutes. Il est amusant de voir que c’est encore le bon vieux journal (Valverde n’oublie pas de le lire!) qui protège le mieux les bronches. Il est nettement moins rigolo de voir la communication absolument fantaisiste d’Astana sur le sujet: on ne sait pas où est le vrai, l’intox, la manipulation. Impression désagréable qui sème le doute, hélas, surtout quand il y a un passif sur le sujet.
– du comportement des supporters (voire des organisateurs) italiens qu’il s’agisse des poussettes (jmax), des motos, des journaux; Contador a vraiment eu du mérite pour gagner le Giro l’an dernier
– des équipes. Quand on en connait quelques-unes, on prend de l’intérêt à suivre chaque équipier, chacun jouant son rôle. A ce jeu là, c’est Astana, qui a le mieux joué la partition. Mais ces équipes nouvelles ne sont pas de la même nature que les équipes de sponsoring traditionnel. Inutile de détailler: l’exemple donné par Clément sur le futur probable de Nibali résume tout. Il faudra un jour écrire sur les dessous géopolitiques du cyclisme, en espérant qu’ils mettent du temps à devenir aussi opaques que ceux du foot!
Tout cela n’empêche pas d’aimer simplement le vélo!
nicoD
@ Thierry,
QUe celui qui n’a jamais peche jete la premiere pierre 😉
Josef Koba
Quelles que puissent êtres les idées que l’on se fait de la probité des uns et des autres, ce fut un très beau Giro. Le podium de cette année tient la comparaison de celui du tour de France 2014.
Davantage qu’un renouveau de Nibali, on a assisté à un effondrement de ses adversaires qui n’avaient pour des raisons diverses pas d’équipe valable et qui n’ont pu bénéficier des petites combines ou des jeux donnant de troisième semaine de grands tours. On a bien vu Zakarin donner un coup de main au « Cintre » et à Valverde en début de troisième semaine.
Davantage qu’un renouveau stupéfiant de Nibali, c’est aussi à un travail tactique à l’ancienne qu’on a assisté : on envoie des coureurs servant de relais (souvent Kangert), on isole les adversaires (Scarponi, Fuglsang), on attaque (Nibali). Le Nibali faiblard des dolomites m’a rappelé les coureurs de grand tour des années 80, qui ne pouvant pas être bons partout avaient souvent un ou deux jours sans et étaient lachés, sans craqués, dans tel ou tel massif qui leur convenait moins ou selon tel ou tel altitude ou météo. Rappelez vous Mottet, Roche, Fignon, Hinault ou Lemond qui se faisaient semés par Herrera, Millar, … Caritoux, … ou à l’inverse Delgado qui perdait sévère dans les clm.
Dommage qu’il n’y ait pas eu un clm sur le plat de plus de 50km, ouvrant encore plus la course.
Pour finir, ce giro doit servir d’exemple au tour de France pour le parcours. Il doit faire réfléchir également au fléau et à l’indicateur de suspicion que sont les équipes de 9 coureurs trop forts qui montent au train…
Pour moi, il n’y a donc pas de scandale..
Chouchou
« Des coureurs qui marchent du feu de Dieu après une journée de repos alors qu’ils étaient mal avant, on a déjà vu cela dans le cyclisme et on a aujourd’hui compris comment pareil “miracle” était possible. »
Sauf que cette remarque ne peut pas concerner Nibali.
Pour rappel :
Lundi 23 mai : journée de repos
Mardi 24 mai : 16ème étape Bressanone – Andalo 133km
Classement de la 16è étape :
http://www.procyclingstats.com/race.php?id=163687
Nibali est 11ème et perd encore 1:47 sur Valverde et Kruisjwijk.
Ses problèmes intestinaux devant sans doute encore se faire ressentir.
Il ne refait surface qu’à la 19è et 20è étape, bien aidé par ses coéquipiers remarquablement placés dans le peloton et dans l’échappée matinale, une tactique parfaite de l’équipe et ses qualités.
Concernant les descentes, j’ai lu beaucoup de médias et de commentaires qui se moquaient de Pinot. Mais quand je vois la chute suivie de l’abandon de Zakarin, la chute de Kruisjwijk où il perd le maillot rose et quelques places parce qu’il a voulu suivre l’excellent descendeur qu’est Nibali, alors que par exemple Froome préfère laisser aller Nibali ou Contador pour ne pas partir à la faute… j’me dis que des fois il vaut mieux perdre 1 minute qu’on pourra reprendre en montée et/ou sur le plat plutôt que de risquer bien davantage.
Wiggo disait souvent sur le Tour qu’il a remporté qu’il n’était rien sans ses coéquipiers. Et ce Giro a démontré qu’il fallait une équipe forte pour épauler son leader.
Nibali était bien entouré, pas les 2 autres maillots roses qui l’ont précédé sur ce Giro. A leur équipe d’en tirer les conséquence à l’avenir.
Chavès aura été mon rayon de soleil sur ce Giro. Ce sourire craquant est vraiment communicatif.
Perso, je trouve sa 2ème place derrière Nibali, encore plus belle que la 1ère de Quintana qui s’est jouée grâce à l’étape de la vraie/fausse neutralisation sur le Giro.
Pour info, Uran avait des problèmes respiratoires en première partie et a retrouvé sa bonne forme vers la fin où il a même donné un petit coup de main à son compatriote Chavès en difficulté.
Comme quoi, des rebondissements, il y en a eu aussi à tous les étages…
Mon grand regret est de ne pas avoir pu voir ce qu’aurait donné Landa s’il n’avait pas abandonné.
Des abandons, il y en a eu trop, ce qui peut expliquer les écarts en temps dans le top 15.
Thierry Mtl
Au sujet d’Uran, notons qu’il présente des infections respiratoires systématiquement à chacun des grands tours auxquels il participe.
C’est plate mais c’est ça.
Quintana est aussi très souvent touché par le même problème pendant les grands tours. Ce fut le cas sur le Tour en 2015 et sur le Giro qu’il a gagné en 2014.
Bernard
Un peu hors sujet, voici une belle infographie du Monde qui concerne aussi Nibali, infographie faite à partir des travaux de Portoleau, indicatrice, et non accusatrice comme le fait souvent Vayer
Dommage que Valverde, et aussi Rodriguez n’y figurent pas car ils ont souvent eu de belles performances dans les cols courts ou moyens.
Selon l’article, c’est Quintana qui fait la meilleure performance de la décennie sur l’alpe d’Huez du TdF 2015
Que les grimpeurs colombiens soient les meilleurs en rapport poids/puissance ou plus exactement puissance/poids n’est pas étonnant. Ils semblent avoir de plus une vulnérabilité bronchique (Uran, Quintana, mais aussi Betancur). Problème d’acclimatation?
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/07/15/froome-contador-pinot-comparez-leurs-performances-a-travers-les-annees_4683671_4355770.html
touille
portoleau c’est aussi vayer…mais il dit moins de … aussi
alain39
Merci Bernard pour ce lien. Porteleau et Vayer sont de fins observateurs et savent ce qui se passe dans le peloton.
Leurs analyses bien que contestées par certains ont le mérite de donner un benchmark.
On peut ainsi constater l’évolution des performances et lorsque ces performances évoluent de façon massive on est en droit de s’interroger.
La progression des performances de la génération Indurain s’est expliquée ultérieurement.
Chaque fois que des performances ont interpellé le résultat a été le même: recours au dopage.
Mieux encore les relevés de ces dernières années attestent une baisse des performances dans les années 2000. Si on se réfère au propos d’équipes comme Sky qui justifient les performances de ses coureurs par des meilleurs entraînements on comprend vite qu’il y a un bug. Les coureurs Sky les mieux préparés au monde selon Brailsford sont moins bons que les coureurs des années 90 qui étaient moins bien préparés. On comprend ainsi l’importance du dopage car c’est lui qui semble apporter les meilleurs performances.
Ainsi il devient évident que c’est par le dopage que les coureurs ont le plus de chance de s’améliorer.
Il existe une escalade à l’armement en matière de dopage et certaines équipes vont très loin.
Le sport est basé sur une équation simple:la victoire = recherche de la meilleure performance.
Les gains offerts par le dopage étant les plus significatifs aucune équipe ne peut ignorer cette donnée.
On peut critiquer Vayer et Porteleau, les traiter d’aigris, même dire qu’ils ont un fonds de commerce mais de toute évidence leurs analyses se sont immanquablement révélées justes et à chaque fois les explications se sont finalement orientées sur le dopage. Tous les coureurs identifiés comme mutant par Vayer ont été pris pour dopage (Pantani, Riis) seul Indurain s’en est sorti mais à une époque où la lutte était très en retard. Pas de contrôles en Espagne, pas de contrôle EPO et pas de contrôle longitudinal. Cette génération a d’ailleurs été relativement épargnée par les scandales de dopage.
73% des coureurs aux performances miraculeuses sont tombés pour dopage et 50% des coureurs suspects.
Ce sont des statistiques et aujourd’hui chacun essaye de leur faire dire ce qu’il veut. Reste que les relevés de performances de Vayer Porteleau n’étaient pas totalement faux sachant qu’en plus pendant des années le dopage électrique a pu se faire sans risques.
mica
Oui d’ accord avec Alain 39, tous dopés depuis au moins 25 ans, sans parler des moteurs, alors pourquoi seulement Armstrong cloué au pilori?
Patrick
Mais non, Armstrong n’est pas « cloué au pilori ». il Les perdants,