Très beau final hier sur la 3e étape du Giro où le Canadien Ryder Hesjedal a mis le feu aux poudres dans la dernière patate du jour. Payez-vous les images, elles parlent d’elles-même: il était déchainé! Il a même ré-attaqué dans la descente.
Explication de son équipe plus tard: sur de telles petites routes, qui tortillent et qui recèlent maints dangers, il n’est pas plus exigeant et probablement moins risqué de mener une course d’attaque en tête plutôt qu’une chasse derrière.
Hesjedal a donc décidé de passer à l’attaque, une attaque d’ailleurs planifiée. Bénéfice? Il termine 3e de l’étape et vient grappiller quelques secondes de bonification, lui permettant de se rapprocher de Bradley Wiggins et de combler une partie de son retard (modeste, on reste calme… le Giro est encore long…) accumulé durant le chrono par équipe de dimanche.
Bref, tout bénéfice pour Hesjedal, si ce n’est qu’une chose: en mettant ainsi le feu aux poudres (« je suis venu pour faire la course« ), Hesjedal et son équipe Garmin ne se sont pas fait d’amis dans le peloton hier. Il est à prévoir qu’Astana et Sky, voire d’autres équipes comme BMC, seront impitoyables envers Garmin si l’occasion devait se présenter dans les prochains jours.
C’est Luca Paolini, un coureur rusé et puissant, qui a remporté l’étape légèrement détaché après avoir « fait la descente » de belle façon. Du coup, il endosse également le maillot rose. Voilà qui vient en quelque sorte couronner la carrière déjà longue de ce coureur italien de 36 ans, grand ami et équipier de Paolo Bettini à ses débuts.
Ils ont déjà perdu le Giro
C’est pas encore la catastrophe, mais Michele Scarponi a été retardé hier par une chute dans le final et qui lui coûte 44 secondes sur la ligne par rapport aux autres favoris. Considérant la valise qu’il va prendre dans le chrono de 55 bornes, il devra être vraiment excellent en haute montagne pour se refaire.
Ca sera également difficile pour Betancur et Pozzovivo, désormais à plus de 1min40sec de la tête du général. Il leur faudra réaliser un petit exploit – ou un long raid – en montagne pour monter sur le podium. De nos jours, les grands tours se gagnent souvent par une poignée de secondes!
Rollin présent
Erratum par rapport à l’article présentant le Giro et publié sur ce site plus tôt: le Québécois Dominique Rollin a également pris le départ du Giro (la liste initiale de partants ne l’annonçait pas). Rollin a ainsi une belle chance de se reprendre pour un Giro frustrant l’an dernier, où il avait été mis hors course suite à un concours de circonstances. Son équipe FDJ a cependant connu un gros coup dur hier avec l’abandon de Sandy Casar sur fracture du scaphoïde. Le Français visait notamment de terminer les trois grands tours cette année.
Aujourd’hui
Plus longue étape de ce Giro, avec 244 bornes à parcourir et une autre belle patate dans le final, une ascension (le Croce Ferrata) de 6,5 kms à 6%. Idéal pour les puncheurs.
garolou
Ce que je retiens de la perf de Ryder hier? Comment faire pour enrailler le train Sky, des attaques et encore des attaques, j’espère que les autres équipe ont pris note et qu’ils feront de même jusqu’à la fin du Giro et ainsi nous éviter un Giro soporifique comme le tour de l’an dernier.
Michel M
Astana est très content, tu peux être certain … ceux qui sont malheureux c’est les équipes de petits grimpeurs qui ne sont pas trop contents d’être obligés de prendre plein de risques en descente … voir le nombre de sortie de route de Colombiens à l’étape 3 dans la dernière descente
et sky, qui se dit fudge la semaine va être longue