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Gangréné, le cyclisme colombien?

La nouvelle a de quoi surprendre et je la juge suffisamment importante pour y consacrer un court article: pas moins de 8 coureurs colombiens ont récemment été pris pour dopage, dont 7 sur le récent Tour de Colombie!

De ces 7 coureurs piqués sur le Tour de Colombie, 6 l’ont été à la CERA, pourtant détectable depuis des années (parlez en à Ricardo Ricco, Davide Rebellin, Emanuele Sella, Stefan Schumacher ou encore Danilo DiLuca!). La CERA est une EPO de synthèse de troisième génération, utilisée depuis 2004 dans le peloton professionnel.

Avant eux, c’est le récent champion de Colombie U23 qui avait été piqué à la CERA.

Aie.

Un tel nombre, une seule substance, ca pointe dans une direction, non? Dopage organisé? À vaste échelle? Il me semble, en tout cas, qu’il y a matière à enquêter un peu plus loin, notamment par les autorités (UCI?).

Comment, face à cette nouvelle, faire désormais confiance aux coureurs colombiens qui viendraient par exemple disputer l’an prochain le Tour de l’Avenir?

S’il ne faut pas généraliser bien sûr, cela m’apparait suffisamment grave pour chercher à mieux comprendre ce qui se passe. Car ne soyons pas naïfs non plus et rappelons-nous qu’il existe un rapport McLaren qui a dénoncé le dopage institutionnalisé qui a prévalu il y a quelques années en Russie…

Le cyclisme colombien vit une période faste actuellement, avec les Nairo Quintana, Rigoberto Uran, Esteban Chaves, Jarlinson Pantano, Fernando Gaviria, Sergio Henao, Winner Anacona, Darwin Atapuma, Carlos Betancur ou encore Miguel Lopez. On se prend à avoir des doutes sur tout le cyclisme colombien avec cette annonce, et notamment la façon dont les plus jeunes sont hissés au plus haut niveau…

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11 Commentaires

  1. Tchmil

    Pour compléter l’info, un article est paru dans la presse suisse sur un coureur ayant participé à ce Tour de Colombie et pour le moins évocateur des pratiques qui y ont court :

    http://www.arcinfo.ch/articles/sports/cyclisme/notre-article-sur-alexandre-ballet-fait-parler-en-colombie-694477

    Ce qui est répété par le journaliste en dit long sur le système mafieux du peloton : « espérons que ça ne nuise pas à sa carrière ». Apparemment le coureur lui-même ne souhaite plus commenter sur le sujet, par crainte sans doutes…
    Surtout que le jeune espoir suisse tente de passer dans l’équipe continentale allemande 0711 Cycling, ancienne équipe d’un certain Stefan Schumacher !

  2. Edgar Allan Poe

    Bonjour Laurent,
    Depuis quelques temps, je ne « postais » plus sur ton blog : plusieurs lecteurs se plaignaient de commentaires redondants sur le dopage et autres tricheries associées. J’avais l’impression d’alimenter ces propos qui tournent un peu en rond, mais qui émanent simplement de la frustration de réels passionnés du vélo dans leur ensemble. Un détracteur de nos propos évoquait même les 5 commentateurs les plus présents sur ton blog en des termes bien peu cordiaux.
    Mais on n’y échappe pas, l’actualité cyclisme, un peu au ralenti, outre la domination sans équivoque de Van Der Poel, – largement au dessus des autres physiquement, et aérien techniquement -, nous ramène à notre marronnier, le même qui anime bien souvent les discussions entre cyclistes sur la route : le dopage !
    Pour les Colombiens, l’ère actuelle avait déjà été annoncée par Botero, flamboyant, ou à la ramasse du jour au lendemain…il y a un peu plus d’une dizaine d’années, dans la sulfureuse équipe Kelme !
    Me concernant, je reste sur les 2 mêmes interrogations depuis que je pédale, en compétition ou non :
    1 / quel serait mon sentiment au réveil le lendemain d’une victoire en course, si je savais que je l’ai obtenue en trichant ? Cancellara ne doit pas être très fier, quand même, à moins qu’il soit dénué de tout affect ! Philippe Gaumont, par exemple, une fois sa carrière stoppée, se lamentait de n’avoir jamais réellement su ce qu’il valait !
    2 / le dopage nuit gravement à la santé! A quoi bon mettre sa santé physique ou psychologique en jeu pour de l’argent ou un brin de reconnaissance, de la gloriole ? On pourrait croire que les nouveaux produits dopants, depuis l’EPO, ne laissent que peu ou pas de traces sur l’organisme, mais nous n’en sommes pas sûrs. nous n’avons pour ainsi dire pas de recul. Le risque en vaut-il la chandelle ?
    Je n’ai toujours pas les réponses, depuis plus de 30 ans…
    Je reprends une papillote !

  3. alano39

    Depuis quelques années on constate une renaissance du cyclisme colombien. En quelques années la Colombie a sorti plusieurs espoirs et champions. Elle qui depuis plus de 20 ans stagnait. L’amplitude est tellement importante que rapidement on est amené à s’interroger. Dans plusieurs messages j’avais partagé mes interrogations et mis en avant que ce pays était la lanterne rouge en matière de lutte contre le dopage comme le fut en son temps l’Espagne puis les USA.
    Aujourd’hui le scandale éclate et on constate un dopage de masse car ne nous leurrons pas ceux qui ont été pris représentent seulement la partie visible de l’iceberg.
    Un dopage à l’ancienne avec la CERA qui est je pense depuis longtemps abandonnée par les cadors qui soumis à des contrôles plus pointilleux ont du investir dans un dopage plus sophistiqué pour échapper aux contrôles. Mais il atteste d’une perversion du système inhérente à une permissivité bien trop laxiste.
    Simultanément la fédération Britannique étouffe le scandale Sky mais quelque langues lâchent toutefois le morceau. Mais voilà la GB a aussi un passé récent très trouble et si elle tombe toute le système sera impacté. Il faudra des années pour se remettre d’un nouveau scandale et les instances en place ne peuvent se payer ce luxe.
    Politiquement il est plus correct de taper sur la Colombie pour remettre la pression tout en ayant égratigné le cyclisme GB sans être allé jusqu’à sa destruction.
    Le cyclisme anglais sans la SKy est en état virtuel de cessation de paiements. Le cyclisme mondial sans la SKY perd un bel outil de communication via le bouquet satellite mondial Sky.
    Froome peut être rassuré puisqu’il est de facto dans la catégorie des « too big to fail ». D’ailleurs il ne cherche pas à quitter la SKY et au contraire sécurise son contrat.
    Tout ça dure un temps mais comme nous avons eu l’ère Indurain puis celle Arsmtrong nous avons l’ère SKY. Elle prendra fin mais seulement lorsque les instances dirigeantes auront trouvé la solution de rechange.
    Outre le public, les premiers dupés (volés même) sont les coureurs qui prisonniers de ce système sont réduits à supporter la domination de coureurs qui bénéficient de ce régime de faveur. L’éthique et aux abonnés absents et ils sont victimes de cette injustice de fait sans possibilité de la dénoncer sauf à mettre en péril leur carrière. En résumé ils sont face à ce dilemme: soit tu dis la vérité et tu vas mourir soit tu ne dis rien et tu espères survivre.
    Il ne faut pas uniquement juger les coureurs mais le système qui les met dans cette situation et ce pas uniquement dans le cyclisme. Les rapports sont devenus d’une violence inouï, certes cachée mais bougrement efficace et fortement destructrice. Les plus cupides et surtout dénués de moralité arrivent à s’en accommoder et ne pensez pas que Cancellara puisse avoir des pbs d’estime. Au contraire il est au plus profond de lui fier d’avoir su intelligemment en tirer profit et en plus se constituer un joli magot. Mieux encore avec le dopage électrique il peut même se targuer d’être un pionnier et au fond de lui se dire qu’il a réussi un sacré hold-up en faisant preuve de cette audace. Arsmtrong n’est impacté que parce qu’il risque de perdre son magot.

  4. @alano39 « Le cyclisme anglais sans la Sky est en état virtuel de cessation de paiements. »

    Je n’ai pas compris ce que tu voulais dire avec cette phrase ? J’espère que tu ne parles pas du cyclisme anglais dans son ensemble car tu serais (très) surpris de voir l’engouement des Anglais pour ce sport. Pour avoir participé à des courses des deux côtés de la Manche, je peux te dire qu’ils sont très, mais alors très en avance sur tout ce que j’ai pu voir ailleurs en Europe. C’est tout simplement impressionnant !

  5. thierry mtl

    Je l’ai déjà exprimé sur ce site, la Colombie a peu de temps et peu d’argent à investir dans la lutte antidopage. Le pays en a plein les bras avec son économie fragile, les narcotrafiquants, la corruption endémique, etc…. La liste des priorités est bien longue avant d’arriver au « problème de dopage dans le cyclisme ».

    Les tests effectués ont pris les coureurs par surprise, d’où le nombre de cas positifs.

    L’émergence des coureurs colombiens est en lien avec la montée et l’efficacité des contrôle antidopage anti-EPO en Europe et en Amérique.

    Pourquoi croyez-vous que des coureurs comme Quintana, Betancour, Angel Lopez ont toujours besoin de retourner en Colombie pendant la saison. Ils prétendent avoir le mal du pays, le besoin de se rapprocher de leur famille, et autres raisons plus ou moins farfelues pour séjourner en Colombie plus d’un mois pendant la saison. Foutaise. Lopez n’a même pas d’enfants. Quintana peut amener sa conjointe et ses enfants en Espagne. Il gagne plusieurs millions par année et il voyage en première classe.

    Les coureurs canadiens et américains vivent en Europe toute la saison et reviennent au pays pour de courtes périodes, pour courir ou pendant le Tour, s’ils ne sont pas sélectionnés. Ils n’ont pas besoin de venir passer tout le mois de juin en Amérique (juste avant le Tour). Ce serait inutile, pcq les contrôles sont courant en Amérique du nord.

    « certains coureurs colombiens » ont besoin de retourner dans leur pays pour faire une cure de produits en préparation de leurs objectifs. C’est aussi simple que ça. En Colombie, surtout dans les régions rurales, il ne sont pas testé.

    Demandez à Quintana la dernière fois qu’il a vu un agent de l’Antidopage frapper à la porte de sa maison, dans son village en altitude. Si cela arrivait, par inadvertance, l’agent colombien aurait une belle enveloppe égalant son salaire pour 6 mois, pour accepter de patienter une heure devant sa porte.

  6. alano39

    Je veux dire que SKY est le sponsor de la seule équipe world tour anglaise et le second sponsor de la piste anglaise. Et ce depuis des années.
    Sans ce sponsor le top cyclisme anglais est sans ressources.
    SKY dépense 45 millions/an dans le cyclisme. Pas facile de trouver un sponsor aux poches si profondes.
    Donc je confirme que sans cette manne financière le cyclisme anglais serait en situation de précarité et que tout l’édifice construit depuis près de 15 ans risquerait de s’effondrer.
    L’engouement sans financement; c’est vain.
    C’est pourquoi la fédération n’avait d’autre choix que d’enterrer le dossier SKY.
    Le cyclisme anglais est dominateur mais tellement dépendant d’un seul sponsor que sa situation reste fragile. Une seule équipe en division 1 et aucune en division 2. Un colosse aux pieds d’argile comme les USA dans les années 2000. Depuis la chute du beau texan ils ne dominent plus le cyclisme international et tardent à trouver un sponsor assez puissant et investi dans le long terme pour construire toute une génération de champions.
    Consultez la liste des équipes world tour et vous le constaterez.

  7. Yvon

    Bravo aux lanceurs d.alerte pour les performances colombiennes.

  8. @alano39 Aucune grande marque anglaise n’aurait intérêt à se lancer tant que la Sky écrasera la concurrence. Pourquoi dépenser des fortunes pour n’avoir aucune chance de monter sur la plus haute marche du podium…

    Il n’en demeure pas moins que le business du cycle connait une croissance hallucinante là bas : +25% par an sur les « premium bikes » par exemple ! C’est fou et il y a fort à parier que cela augure d’une domination à long terme des Britanniques. Je ne vois pas comment la France, avec sa culture du cyclisme à la papa, pourrait se trouver de futurs champions capables de rivaliser avec l’énorme vivier qui va émerger outre Manche dans les années à venir. Car « attention », la génération des babys sky n’est pas encore arrivée à maturité !

  9. noirvélo

    Perso, je pense que l’UCI ferme les yeux et fait du « social » avec les nations « émergentes » du circuit , pour diversifier,apporter du « sang neuf » (excusez,à moitié voulu, à moitié seulement!) ! je ne vois pas en quoi les Colombiens devraient nous dominer,nous les nations occidentales ! les entrainements en altitude, ça nous connaît à présent , tout le monde y passe y compris Bardet ! Maintenant , je m’étonne de ce contrôle à grande échelle , ses résultats , le pourquoi du comment …
    Je pense que notre nouveau président de l’UCI va avoir fort à faire contre les « lobbies » et toutes ces « forces occultes politisées », taper un « bon coup  » dans la fourmilière peut s’avérer efficace tout en occasionnant de gros dégâts …

  10. mica

    Je ne vais pas défendre les Colombiens, ce serait contraire à mes idées, s’ ils trichent, ils doivent étre sanctionnés.
    Mais le dopage physiologique est ancré dans le sport!
    Que font les Ethiopiens ou les Kenyans en courses de fond ? et Mo Farha sur 5000 et 1000?
    Qu ‘ont fait U. Bolt, et tous les Jamaicains pendant toute leur carriére ?
    et pour ne pas étre traité de raciste, que font les Russes ou les Norvégiens en ski de fond ou autre?
    Et notre cyclisme Latino – Flamand a bien donné l’ exemple pendant des decennies et il était même en fer de lance …et qui sait, ..peut être encore.
    A propos du Colombien surnommé « le Pharmacien » le souvenir de l’ épouse d’ un coureur régional des années 60( excellent par ailleurs) m’ est revenu, on appelait cette dame : « la pharmacienne », donc, rien de nouveau sous le soleil! (Eh oui, déja en 1960!)
    bon, je concéde que ces allées et venues entre la Colombie et le vieux continent sont des plus suspectes.
    J’ aurais tendance à dire que lorsqu’ ils ne sont pas dopés, les Colombiens sont par terre, à moins que dopage et manque de vigilence soient quelquefois liés.
    J’ ai pourtant tjs. un à priori favorable quand une nouvelle Nation émerge, et j’ aimerais que cela se fasse en toute légalité, là on semble loin du compte.
    Mais, je l’ ai déja dit le dopage n’ est pas spécifique au vélo, certes ce n’ est pas une excuse.
    Par contre, il existe 2 ou 3 problémes propres au vélo qui sont tout aussi urgents à résoudre, cependant ces problémes n’ affectent pas la santé, par contre, la crédibilité…..

  11. « le dopage nuit gravement à la santé! A quoi bon mettre sa santé physique ou psychologique en jeu pour de l’argent ou un brin de reconnaissance, de la gloriole ? On pourrait croire que les nouveaux produits dopants, depuis l’EPO, ne laissent que peu ou pas de traces sur l’organisme, mais nous n’en sommes pas sûrs. nous n’avons pour ainsi dire pas de recul. Le risque en vaut-il la chandelle ? »

    Beaucoup de métiers nuisent gravement à la santé…

    Une majorité des cyclistes pro n’a pas les diplomas pour les mettre à l’abri de ces métiers, travail de nuit, travail de force, travail dans des ambiances toxiques, en extérieur, au froid, à la chaleur.

    Et la retraite, ce n’est pas pour demain.

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