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GP de Québec et Montréal: une guerre Etixx-BMC?

Je vous parlais récemment sur ce site des coureurs qui seraient probablement des Grands Prix de Québec et Montréal.

J’avais vu assez dans le mile: on connaît maintenant grâce aux organisateurs des Grands Prix de Québec et Montréal la liste des coureurs de premier plan qui devraient être au Québec dans deux semaines.

Ca s’annonce une lutte Etixx-BMC, avec comme arbitres les Tinkoff, les Lotto, les Cannondale voire la FDJ. Voyons un peu:

1 – BMC a confirmé la présence de Gilbert et Van Avermaet. Les deux ont connu d’excellents résultats sur les courses par le passé, et plus récemment (Gilbert a terminé 4e de l’ENECO Tour et Van Avermaet 5e de la Vattenfall Cyclassics). On aura donc le moyen, chez BMC, de jouer pour le mieux placé en course, voire d’alterner le leader pour Québec puis Montréal. Gilbert et Van Avermaet sont cependant deux belges, ils se disputeront donc le leadership de l’équipe de Belgique des Mondiaux et dans ce contexte, devront montrer leur condition au Québec.

2 – Etixx aura une formation plus qu’intéressante, avec Boonen, Kwiatlowski, Alaphilippe, Uran et Martin. Ouch! De quoi envoyer du lourd. Avec une telle formation, ils auront forcément la pression d’un grand résultat et pourront créer une course de mouvement.

3 – Derrière ces deux formations, d’autres auront une belle carte à jouer. Je pense aux Tinkoff, car Oleg sait mettre la pression (!), et notamment Kreuziger et Rogers. Kreuziger, en particulier, a une saison à sauver…

4 – Je pense ensuite aux Lotto, avec Gallopin et surtout le jeune Tim Wellens, qui est en forme actuellement et qui devrait trouver sur les deux courses, pas aussi longues que les grandes Classiques d’avril, un terrain à sa convenance. Deux beaux coureurs qui peuvent passer à l’attaque n’importe quand.

5 – Il ne faudra pas oublier les Cannondale avec Hesjedal, qui court à domicile. Même s’il quittera la formation en fin d’année pour rejoindre Trek, il a connu de bons moments au Québec dans le passé. Navardauskas ne peut pas être ignoré non plus.

6 – Je pense aussi à la FDJ, qui a souvent eu de bons résultats ici, notamment avec Vichot. Demare va très vite dans les sprints au bout de courses usantes, l’arrivée autant à Québec qu’à Montréal, au terme d’un assez long faux-plat ascendant, doit lui convenir.

7 – On aura ensuite plusieurs autres stars du peloton: Kristoff (Katyusha), qui en forme peut tirer son épingle du jeu surtout à Québec, Jakob Fuglsang (Astana), Rui Costa (Lampre) bien sûr qui aime courir ici, ainsi que les coureurs français d’Europcar (Voeckler, Coquard, ce dernier ayant vraiment une belle carte à jouer dans les deux sprints en faux-plat ascendant) et d’AG2R La Mondiale (Bardet, Vuillermoz) qui voudront bien faire en vue d’une sélection sur l’équipe de France des Mondiaux.

Enfin, il sera intéressant de voir si Fabian Cancellara viendra au Québec après son abandon rapide à la Vuelta. On sait que Spartacus court après un titre mondial sur route, une quasi-obsession avant la fin de sa carrière, désormais proche. Devant se rabattre à son plan B, je pense que le meilleur d’entre eux est de venir courir au Québec pour peaufiner la condition. Il y retrouverait Bauke Mollema, qui sera assurément le leader de la formation Trek.

Nibali, lui, ne viendra pas au Canada, puisque l’UCI lui a interdit de courir jusqu’à la fin de la Vuelta. Le champion italien optera probablement pour un programme italien de préparation aux Mondiaux.

Reste plus qu’à scruter attentivement les prochains résultats du GP de Plouay et du Tour de l’Alberta pour connaître qui, de tout ce joli monde, possède actuellement la frite!!

Van Avermaet et Gilbert, têtes d’affiche aux GP de Québec et Montréal?

On connait mieux maintenant la composition du peloton qui s’apprête à prendre le départ du Tour d’Espagne, et donc on peut aussi mieux spéculer sur les coureurs qui pourraient être au Canada prochainement pour les Grands Prix de Québec et Montréal.

Chose certaine, la Vuelta s’annonce très intéressante cette année, avec comme têtes d’affiche Chris Froome, Vicenzo Nibali, Nairo Quintana, Fabio Aru, Mikel Landa, Tejay Van Garderen, Alejandro Valverde, Peter Sagan, Rafal Majka, Simon Gerrans, Dan Martin, Joe Dombrowski, Moreno Moser, Andrew Talansky, Joaquim Rodriguez, Frank Schleck, Fabian Cancellara, Tom Dumoulin, John Degenkolb et Geraint Thomas, entre autres.

Trois Canadiens devraient être de la fête: Christian Meier chez Orica Green Edge, Dominique Rollin chez Cofidis, question d’épauler Nacer Bouhanni lors des sprints, et Antoine Duchesne chez Europcar qui participera à son premier grand tour en carrière.

Voilà donc qui précise également les possibles têtes d’affiche des Grands Prix de Québec et Montréal.

Parmi les coureurs les mieux classés au monde, je pense que Greg Van Avermaet et Philippe Gilbert seront à la tête d’une puissante formation BMC sur le sol nord-américain début septembre, avec les Mondiaux de Richmond en point de mire. Ces deux coureurs ont connu du succès au Canada ces dernières années.

Je pense qu’on pourrait également y voir le champion du monde Michal Kwiatkowski, qui voudra se préparer à défendre son titre quelques semaines plus tard.

Richie Porte et Rui Costa pourraient aussi être présents. Je sais que Rui Costa apprécie particulièrement les courses du Québec et aime également les Mondiaux sur circuit, donc sera probablement présent.

Les Français Thibault Pinot, Pierre Rolland et Romain Bardet ne sont pas prévus sur la Vuelta et pourraient venir terminer leur saison au Canada: ca serait très intéressant. Si Arthur Vichot, Jéremy Roy, Yoann Offredo étaient du voyage, la FDJ aurait une belle équipe. Idem si Jan Bakelandts et Alexis Vuillermoz sont de la fête pour AG2R-La Mondiale, qui comptera aussi probablement sur Hugo Houle à domicile.

Espérons que d’autres coureurs non présents sur la Vuelta feront le déplacement au Canada: je pense à Tony Gallopin, Edvald Boasson Hagen, Julian Alaphillipe, Bauke Mollema, Simon Spilak, Tim Wellens (très en forme en ce moment), Rein Taaramae, Warren Barguil, Tony Martin et Tom Boonen par exemple, ce dernier qui a fait des prochains Mondiaux un objectif.

Côté canadien, je pense qu’on peut espérer la présence de Ryder Hesjedal, non prévu sur la Vuelta. Hugo Houle sera certainement de la partie. Reste une inconnue, la présence de Svein Tuft.

Froome: vers un premier doublé Tour-Vuelta?

C’est intéressant: Chris Froome participera très probablement au prochain Tour d’Espagne, qui débute le samedi 22 août prochain de Puerto Banes. Donc très bientôt.

Moins d’un mois après sa victoire sur le Tour de France, où il a semblé terminer fatigué, il s’attaquera donc de nouveau à un grand tour.

Pied de nez à Alberto Contador pour le titre de meilleur cycliste au monde? Comment ne pas le penser, Contador ayant fait du doublé Giro-Tour son grand objectif cette saison. Froome pourrait-il réussir là où Contador a échoué?

Rappelons que seulement deux coureurs dans l’histoire ont réalisé à ce jour le doublé Vuelta-Tour: Jacques Anquetil, en 1963, et Bernard Hinault, en 1978. À l’époque, le Tour d’Espagne était toutefois disputé avant le Tour de France, en avril, sitôt la fin des Classiques du printemps.

Personne à ce jour n’a donc remporté un grand tour après avoir remporté le Tour de France.

Et le dernier doublé sur les grands tours remonte à… Alberto Contador en 2008, avec Giro-Vuelta. Pour un doublé impliquant le Tour de France, il faut remonter à Marco Pantani en 1998.

C’est donc un grand défi que se lance Chris Froome et son équipe Sky.

Reste à voir la concurrence: elle devrait être presque aussi importante que sur le Tour!

Vicenzo Nibali devrait en effet être au départ de cette Vuelta, avec une redoutable formation Astana incluant, excusez-un-peu, Aru et Landa. Aie! Astana pourra donc compter sur pas moins de trois leaders, et gageons que Nibali sera revanchard afin de sauver sa saison 2015.

La Movistar ne sera pas en reste avec Valverde et Quintana de retour en action. Quintana, en particulier, pourrait opposer une belle compétition à Froome, car on suppose que Valverde va finir par fatiguer d’une saison bien pleine où on le voit tant sur les épreuves par étapes que sur les classiques d’un jour.

BMC sera également de retour avec Van Garderen qui lui aussi a des preuves à faire.

Joaquim Rodriguez sera probablement de la fête lui-aussi, et l’épreuve comme les fins de saison lui réussissent habituellement. Attention à lui, il pourrait être un sacré client, bien que le parcours ne lui soit pas entièrement favorable. Il ne manquera donc que Contador, qui a déjà mis un terme à sa saison (faudrait voir ce qu’en dit Oleg Tinkoff…).

Le parcours justement: assez atypique, sans lieu archi connu. Et une montagne qui se concentre surtout en 2e semaine, et un long chrono de 39 kms en début de 3e semaine, du côté de Burgos, de quoi favoriser Froome au détriment des grimpeurs de poche.

La 11e étape, sur seulement 138 kms, comporte pas moins de 5 cols à franchir avec une arrivée en altitude à Cortals d’Encamp: aie!

Bref, ca se présente bien du côté de l’intérêt que la course aura pour nous les amateurs!

Rappelons enfin que Fabian Cancellara devrait être au départ, comme Tom Dumoulin. En préparation des Mondiaux?

Mike Woods: une 2e place à saveur de victoire

Le coureur d’Ottawa Mike Woods a donc terminé 2e du général du difficile Tour de l’Utah hier.

Une 2e place à saveur de victoire, sans aucun doute.

Car il y a du beau monde derrière lui: Frank Schleck, Chris Horner, et beaucoup d’autres.

Pour Woods, c’est une confirmation de son talent déjà pressenti depuis longtemps chez ceux qui le connaisse un peu.

Et, espérons-le, un tremplin vers une équipe professionnelle plus étoffée, afin qu’il puisse participer aux plus grandes courses.

La victoire est revenue au jeune Joe Dombrowski (24 ans) chez Cannondale. Il s’était notamment révélé sur le BabyGiro en 2012, remportant le général et deux étapes. Il continue manifestement sa progression. Frank Schleck, un revenant, est 4e, Chris Horner 5e.

Terrible accident

Les images de l’accident subit par Matt Brammeier lors d’une descente de la dernière étape du Tour de l’Utah sont spectaculaires. Ouch! Ca aurait pu être bien plus grave encore, puisque d’autres coureurs vont au tapis juste après, selon le même scénario, c’est à dire un choc avec un véhicule de la course.

Savoir descendre en contrôle de sa vitesse est un must. Il vaut parfois mieux perdre 10 secondes que d’aller au tapis.

Activité très perturbée

Activité très perturbée sur La Flamme Rouge depuis trois jours, et la situation perdurera jusqu’au 6 août en raison de vacances familiales et d’un accès Internet très limité. Je m’excuse auprès de ceux qui ont laissé un commentaire placé en quarantaine par WordPress: je n’ai pu les libérer que ce matin.

Bilan du Tour

Il faut tout d’abord prendre connaissance, selon moi, des calculs de puissance de Portoleau, disponible ici pour l’Alpe d’Huez et ici pour La Toussuire. C’est informatif, car on y constate que le niveau de performance d’un Quintana à l’Alpe d’Huez, pourtant impressionnant, reste modeste si on compare à un Pantani des grandes années (et bien chargé). Pantani aurait mis Quintana à plus de deux minutes!

Il faut ensuite lire ici le bilan que fait Antoine Vayer de ce Tour de France. Provocateur, comme d’hab!

Il a raison: Froome n’a pas évolué dans les Alpes à son niveau des Pyrénées. Stratégie bien calculée des Sky pour ne pas amplifier la polémique suite à la Pierre-Saint-Martin, ou maladie cachée de Froome l’ayant diminué?

Mon moment fort aura été indiscutablement la victoire de Thibault Pinot à l’Alpe d’Huez, un terrain que j’aime et que j’ai parcouru de nombreuses fois. Il aura eu chaud, Quintana revenait plein pot derrière et il aura fallu que Pinot s’emploie jusqu’aux derniers mètres de l’étape pour aller la chercher. Il sauve ainsi son Tour.

Pour le reste, le bilan spectateur est bon, les écarts au général n’ont jamais été aussi grands en 15 ans hormis parmi le top-10 où ça se resserre, une tendance qu’on observe de plus en plus sur les grands tours, preuve que les coureurs abordent ces épreuves en pensant clairement qu’il y a plusieurs courses dans la course.

Le traitement médiatique a-t-il été juste pour Froome? Personnellement, je crois que oui: des doutes raisonnables se sont installés suite à la Pierre-Saint-Martin et dans le contexte du cyclisme des 20 dernières années, les coureurs et les équipes peuvent comprendre pourquoi le public se méfie. De surcroît, il est si simple de rassurer tout le monde: déballez les chiffres des compteurs!

Plus que jamais aujourd’hui, c’est au milieu cycliste de nous prouver que les performances offertes sont possibles sans dopage. Le passeport physiologique serait une nouvelle étape en ce sens, mais je crois qu’il faut faire beaucoup plus.

Mot de la fin: on saura, dans quelques années, à quoi carburait Chris Froome durant ses Tours de France victorieux, vous verrez.

Pure escroquerie scientifique: vraiment, M. Grappe?

On comprend un peu mieux ce matin les divers calculs de puissance effectués au cours des derniers jours et qui donnaient, à priori, des résultats très différents et difficilement réconciliables.

Cet article publié dans L’Équipe permet de mieux comprendre les 5,78 watts par kilo annoncés par l’équipe Sky, versus les 7,03 watts par kilo annoncés par le reportage de Stade 2.

Bilan?

La marge d’erreur après recalibrage du résultat par calcul indirect en prenant compte le poids réel de Chris Froome donné par la Sky est de 1,47%. 408 watts chez Sky versus 414 watts pour le calcul indirect.

Je répète: 1,47%. Close enough pour tout le monde?

Mieux, si on prend la marge d’erreur sans recalibrage du poids, elle est de 2,2%. 408 watts chez Sky versus 425 watts.

Je répète: 2,2%. Sans recalibrage !

Close enough tout le monde?

Alors, escroquerie scientifique M. Grappe?

Je ne crois pas.

Je crois au contraire, comme Vayer et Portoleau, que ces calculs indirects de puissance sont très précis et informatifs, et qu’ils doivent être utilisés pour nuancer le spectacle offert, et surtout pour mieux cibler les contrôles anti-dopage.

Allez, gardons-nous une marge d’erreur absolue de 10 à 15 watts, simplement pour être certain. Un coureur « flashé » à 470 watts sur une ascension restera ainsi, dans ce contexte, un coureur devant être ciblé par la patrouille.

Tout le monde se réconcilie toutefois dans la revendication de la mise sur pied d’un passeport physiologique permettant d’établir le profil de puissance des coureurs. L’idée est excellente et pas nouvelle, j’en parle notamment sur ce site depuis des années.

Enfin, je ne partage pas l’avis de Frédéric Grappe quant il affirme que seuls des experts peuvent interpréter les chiffres. Dois-je rappeler que les experts font eux aussi des erreurs, pour preuve Coyle a bien réussi à faire publier dans une revue scientifique un article portant sur les capacités physiques d’Armstrong, pour ensuite admettre « de petites erreurs dans ses calculs ». Sans affirmer que M. Tout le monde peut interpréter les chiffres, il y a de nombreux entraineurs et médecins qui sont assurément capables de le faire avec un minimum de compréhension du sport cycliste.

Le Tour de l’actualité

1 – Le texte d’hier vous a fait réagir et je vous en remercie, vos commentaires me permettent de prendre un peu de recul et de nuancer mes réflexions. Ceci étant, je reste convaincu que le débat entourant la précision des calculs indirects de puissance est en fait un faux-débat qui fait surtout l’affaire d’une équipe comme Sky, voire du milieu pro tout entier.

Je suis désolé, mais avec des données me concernant se résumant à mon poids et à quelques estimations grossières de ma puissance en roulant avec lui (je n’ai pas de capteur de puissance, lui oui), un de mes équipiers a pu, il y a quelques années, prédire à 15 secondes près mon temps d’ascension de Whiteface, 13 kms à 8% de moyenne (comme l’Alpe d’Huez). Mieux, il a pu m’informer du temps que je ne pourrais vraisemblablement jamais battre, ou alors par moyens illicites. Et en effet, je ne m’en suis jamais approché, malgré tous mes efforts et une certaine progression ces trois dernières années. Alors oui, je persiste et signe: on peut calculer indirectement des puissances, et s’en servir pour mieux comprendre le cyclisme. Comme votre copain de club sait pertinemment ce que vous pouvez faire sur un vélo, et ne pas faire.

2 – Question d’alimenter nos réflexions à tous, cette intéressante entrevue publiée sur le site ChronosWatts avec Jean-Pierre de Mondenard qui revient sur les performances offertes par les coureurs du Tour lors de la récente traversée des Pyrénées. L’heure juste?

3 – L’émission Stade 2 diffusée ce dimanche est désormais disponible sur YouTube. L’émission de la controverse… La partie qui nous intéresse, sur le calcul de la puissance, débute à 1h01 sur les 1h24 que dure l’émission.

4 – Très beau reportage publié dans Le Monde sur un coureur que j’ai beaucoup aimé et admiré il y a plusieurs années, Gilles Delion, vainqueur notamment du Tour de Lombardie. Originaire de Chambéry, bourré de talent notamment en montagne, Delion n’a pas eu la carrière que son talent lui aurait permis de faire. Un mec droit, sympathique, et nature.

5 – Rions un peu, ou à quoi ressemblerait le Tour si on légalisait le dopage.

6 – Thomas Voeckler le dit, Christophe Riblon aussi, ce Tour de France semble particulièrement difficile pour les organismes des coureurs. Les étapes débutent souvent sur les chapeaux de roues, la chaleur est omniprésente, les parcours sont usants, et on arrive dans les Alpes mercredi avec plusieurs belles étapes. Je pense que le classement général va bouger, sauf la première place bien entendu.

7 – GCN: Inside the Team Sky Mobile Kitchen.

8 – Crash de Geraint Thomas hier lors de la 16e étape: impressionnant. Ca aurait pu être très grave, il s’en sort fort heureusement sans conséquences graves.

9 – Sondage Vélo101: parmi les 5 équipes invitées sur le Tour de France cette année, les visiteurs de ce populaire site estiment que l’équipe Bora-Argon18 n’y avait pas sa place. À sa décharge, l’équipe a perdu son leader Dominik Nerz assez rapidement. On les a peu vu en échappée également.

10 – je connaissais Warren Barguil, je l’aimais bien, je le découvre encore davantage sur ce Tour de France, et je l’aime encore plus comme coureur. Un type avec une bonne tête, intelligent sur et en dehors du vélo. À lire cet article sur cet intéressant coureur, intitulé « Warren Barguil n’a pas « envie de faire du vélo comme un gros con«  ».

Froome: 7,04 watts par kilo!

Un tel rapport poids-puissance n’a été atteint que par des coureurs ayant eu massivement recours au dopage sanguin bien entendu.

C’est l’avis d’experts scientifiques indépendants tels que rapportés dans l’émission Stade 2 diffusée hier (dimanche) sur France Télévision. Pas encore disponible sur You Tube, le site web est ici, mais la vidéo est pour le moment géocodée, donc impossible à voir depuis le Canada.

Par contre, on peut voir ici le vidéo de la réaction en direct de Dave Brailsford, manager chez Sky. Une réaction ridicule, car à l’évidence Brailsford est à cours d’arguments et décide donc de nous la jouer classique, c’est à dire nous prendre pour des cons.

Brailsford pousse même le bouchon jusqu’à affirmer ignorer le poids corporel de Chris Froome. Ben voyons! Pour le type derrière la philosophie « marginal gains » qui passe la majeure partie de son temps avec les coureurs Sky, c’est un peu gros.

Anyway, on continue de nous balader comme des valises, c’est évident.

Et l’ambiance demeure pourrie sur ce Tour de France, Froome évoluant dans une ambiance hostile à son égard, les fans n’étant pas dupes, voire étant écoeurés des performances mutantes du coureur britannique. Il est vrai que ses propos sont assez légers, du pipeau rien de moins. Il a notamment déclaré « ce n’est plus le Far West comme il y a 10 ou 15 ans« . Un peu court (car il faut le croire sur parole, et l’histoire de ces 20 dernières années nous a prouvé que la parole des coureurs cyclistes ne vaut pas grand chose…) et je suis personnellement convaincu que justement, c’est encore le Far West. Simplement, les méthodes ont évolué…

Même Christian Prudhomme en a manifestement plein les bras, ayant dû faire un appel public au respect du maillot jaune. Avec raison, un spectateur ayant apparemment jeté de l’urine sur Froome. Il convient bien évidemment de dénoncer ces gestes disgracieux ne servant en rien le sport, la lutte contre le dopage ou encore le Tour de France. S’il y a des cons qui se dopent, il y a aussi des cons sur le bord de la route…

Gageons que prisonnier de ce cirque, la Sky va nous la jouer low profile dans les Alpes, se contentant de contrôler. Ils peuvent se le permettre, Froome a plus de 3 minutes d’avance sur Quintana au général. Je suis persuadé qu’ils espèrent une victoire de Rolland, de Gallopin, de Pinot, de Voeckler pour détourner un peu l’attention…

Quoi qu’il en soit, on pourra se délecter des excellents articles satiriques que publie le journal Le Monde depuis deux semaines et qui couvre l’actualité du Tour sous forme d’étapes imaginaires, 24h avant les coureurs.

Le dopage sur le Tour

Publiée dans le quotidien Ouest France, cette infographie résume tout ce que vous devez savoir sur le dopage et le Tour de France.

Éloquent.

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Plateau de Beille: loin du record!

C’est Alessandro Valverde qui est monté le plus vite au Plateau de Beille hier sur la 12e étape du Tour: 45min37. Il faut dire que la pluie, puis un bon vent de face, a certainement nuit à la progression des coureurs.

On est en tout cas loin du record établi par Marco Pantani en 1998, avec 43min28: plus de deux minutes dans la vue!

Fait intéressant, le vainqueur de l’étape qui se terminait là-haut sur le Tour 2011, Jelle Vanendert, avait mis 46min26 pour y grimper, un temps très lent par rapport à tous les autres.

Le Tour le plus propre, celui de 2011? Plusieurs le pensent, et pour une foule de raisons diverses!

Anyway, comme prévu la Sky a bien contrôlé hier, sans faire trop d’étincelles. Porte et Thomas ont pu accompagner Froome très longtemps. Si ce dernier a accéléré dans les derniers hectomètres de l’étape, je pense que c’était davantage pour envoyer un message à ses adversaires: « je suis encore là, je suis facile, donc arrêtez vos attaques sinon je démarre vraiment et je vous fais tous passer pour des cadets« . Il est vrai que dans les cinq kilomètres précédents, nombreux sont ceux qui ont essayé de sortir: d’abord Contador, puis Valverde, puis Nibali, puis Quintana.

Au final, tout ce joli monde a terminé ensemble et l’étape a donc entrainé peu de changements, et nous a apporté peu d’enseignements pour la suite. Dans ce contexte, le fait du jour appartient à Joaquim Rodriguez qui est allé chercher une belle 2e victoire d’étape sur ce Tour de France.

Il faudra maintenant vraisemblablement attendre les Alpes la semaine prochaine pour voir la course se décanter davantage. Attention cependant aux deux prochaines étapes (Rodez en Mende), pas si facile que ça car comportant des finals compliqués, et très casse-pattes. On annonce également de grosses chaleurs dans le sud de la France au cours des prochains jours, plus de 30 degrés, je crois donc que les coureurs trouveront ces étapes usantes et peu propices à récupérer des efforts exigés par les Pyrénées.

Dégâts assurés en troisième semaine dans les Alpes!

Sky dans la tourmente

Vous avez été nombreux à réagir à mon article d’hier et je vous en remercie.

La plupart d’entre vous sont sceptiques quant aux performances de Chris Froome. Je pense en effet qu’il convient d’être très prudent et, sur une base personnelle, je répète que je n’y crois pas.

Quelques réactions à mon tour à vos propos:

1 – certains d’entre vous reviennent encore avec l’idée que « de toute façon ils sont tous dopés et donc c’est quand même le meilleur qui gagne ». Faux. Ce raisonnement ne tient pas, je l’ai déjà dit, et ce pour deux raisons: d’une part, tous ne sont pas dopés, certains coureurs pro sont propres c’est certain. D’autre part, parmi ceux qui se dopent, tous ne se dopent pas de la même façon! On le sait aujourd’hui: Armstrong avait accès aux meilleurs protocoles de dopage, ceux de Ferrari, à des centaines de milliers d’euros par an car très complexes. Vous croyez que le petit joueur qui se fait une micro-dose d’EPO ici et là peut rivaliser?

2 – Si Froome était français, ça ne changerait strictement rien à mes propos. Comme écrit dans un autre commentaire, je continue en effet à dénoncer Laurent Jalabert et à déplorer le rôle médiatique que joue encore un Richard Virenque.

3 – Il est évident que certains favoris ne jouent pas à leur niveau habituel, notamment Nibali et Pinot, voire Contador. Il n’est pas normal que Nibali ou Pinot soient devancés par un Tony Gallopin par exemple, même si ce dernier est peut-être dans la forme de sa vie. Ceci étant, la domination de Froome sur tout le monde est telle qu’elle ne peut qu’éveiller de légitimes soupçons. Plus encore, sa moulinette ressemble trop à celle d’un Lance Armstrong pour être crédible: on sait aujourd’hui comment Armstrong pouvait oxygéner ses muscles et ainsi résister à une pareille cadence en montagne.

Sky dans la tourmente

Les interrogations de plusieurs tournent maintenant dans les fameux « bus » Sky, au nombre de trois, et d’une valeur d’un million et demi d’euros. Ca fait beaucoup! Certains pensent, comme Cyrille Guimard, que ces bus pourraient cacher des chambres hypoxiques permettant aux coureurs de dormir dans un environnement reproduisant la haute altitude, et ainsi continuer de stimuler la production de globules rouges. Un autre « marginal gains »?

Si certaines équipes peuvent voyager avec des appareils de cryothérapie, comment exclure les chambres hypoxiques dans des bus?

Ca devrait pas être compliqué à vérifier: que les Sky ouvrent les portes des bus!

Ou encore, qu’on nous présente le taux d’hématocrite de Froome? 49% stable?

Ca me fait donc rigoler quand Froome affirme qu’il joue la transparence: rien de plus faux! La Sky cache son jeu, c’est évident, tout en tentant de manipuler l’opinion publique.

Je doute toutefois que la simple utilisation de chambres hypoxiques puissent expliquer le niveau des coureurs Sky. Plus encore, la présence de ces chambres pourraient détourner l’attention du public sur les raisons réelles des succès de l’équipe.

L’étape de demain

195 bornes, 3 cols à franchir (Portet d’Aspet, Core, Lers) avant l’arrivée en altitude au Plateau de Beille, une montée plus difficile que l’Alpe d’Huez.

Ca sera intéressant de voir manoeuvrer les Sky: appliqueront-ils le frein en se contentant de suivre leurs principaux rivaux, notamment Quintana, question de ne pas éveiller davantage de soupçons? Car imaginez que Froome nous remette ça: davantage encore de questions lui seront posées à l’arrivée…

Chose certaine, il faudra essayer de voir à quel point ils sont faciles dans le final.

Pour la victoire d’étape, ils seront nombreux à la tenter. Je pense qu’il faudra surveiller en particulier des coureurs comme Pierre Rolland, Romain Bardet ou un Movistar autre que Quintana.

Excellent Éric Boyer

L’ancien coureur et manager de Cofidis n’a jamais eu la langue dans sa poche. Il convient de saluer ses propos, intelligents: le milieu du cyclisme doit en effet arrêter de faire l’autruche et doit prendre les décisions qui s’imposent. Et je suis d’accord avec lui: je suis de plus en plus déçu par Brian Cookson qui semble, plus que jamais, incapable de prendre des décisions courageuses, possiblement menotté par de nombreuses considérations politiques. Le cyclisme fait du sur-place.

L’AFLD

La prestigieuse agence française de lutte contre le dopage, fer de lance (sans jeu de mots…) de la lutte dans les années 2000, est au prise avec de nombreux problèmes administratifs depuis quelques années, et n’est donc plus en mesure de jouer un rôle similaire à celui qu’elle avait joué il y a quelques années.

Frustrant, car cela détend les mailles du filet…

Michael Rasmussen

On peut trouver de ses nouvelles ici dans cet excellent article du journal Le Monde. Rasmussen nous aide également à comprendre comment fonctionne le milieu cycliste pro, c’est intéressant.

Froome: pas capable d’y croire…

C’est pas compliqué, le Tour de France 2015 aura été plié en moins de 10 bornes sur la route de Pierre-Saint-Martin.

Chris Froome a en effet détruit le Tour de sa surpuissance hier. Le meilleur des opposants, Quintana, lâche un peu plus d’une minute, Van Garderen 2min30, Contador 2min50, et Nibali 4min25.

Au général, Froome compte près de 3 minutes d’avance sur Van Garderen, suivi de près par Quintana. Tous les autres sont à plus de 4 minutes.

Sauf chute ou défaillance spectaculaire, Froome a course gagnée. Il reste encore 10 jours de course, ça risque d’être ennuyant un tantinet.

Je sais pas vous, mais je ne crois pas du tout dans l’éthique de Chris Froome. Pour plusieurs raisons.

Il y a d’une part ce vidéo produit par Antoine Vayer et qui utilise les données du compteur SRM de Froome lors de l’étape du Ventoux sur le Tour 2013, qu’il avait dominé un peu de la même façon que sur la route de Pierre-Saint-Martin hier.

Payez-vous les images autour de la 28e minute: alors qu’il attaque pour larguer Contador et génère plus de 1000 watts de puissance, son rythme cardiaque ne varie pas.

Faut qu’on m’explique là.

Tout simplement impossible sans un recours massif à des produits dopants sophistiqués.

Il y a ensuite les calculs indirects de puissance. Froome fait déjà partie des coureurs suspects. Bientôt, grâce au travail de Portoleau et Vayer, nous aurons les résultats des « radars » du Tour 2015. Je pense que là encore, les résultats seront difficiles à croire. Et lâchez moi sur la valeur de ces calculs indirects: la méthode a été validée et re-validée, notamment avec les données SRM de coureurs de premier plan. Pour en savoir plus, le site ChronosWatts nous propose une récente entrevue avec Frédéric Portoleau permettant aux plus sceptiques d’entre vous d’avoir l’heure juste. C’est ici et ici. Bref, ces calculs sont réellement informatifs, cet article récent de Vayer publié dans le journal Le Monde est convaincant.

Il y a enfin tous les commentaires des rivaux de Froome hier, qui sont à peu près tous dans le même sens: les Sky (Poels, Thomas, Porte et bien sûr Froome) allaient tout simplement trop vite. Beaucoup trop vite. Au point de faire passer les autres pour des cadets. À ce niveau de compétition, de tels écarts sont tout simplement trop importants pour être crédibles. Nowhere to be seen il y a encore quelques semaines, Richie Porte s’est par exemple miraculeusement remis, merci probablement à un stage d’oxygénation du côté du Mont Teide à Ténérife…

Chose certaine, c’est bien un remake des années Armstrong et sa toute puissante US Postal Service auquel on a assisté hier. Comment croire à l’éthique de ces performances hier alors qu’on sait aujourd’hui comment Armstrong et sa garde pouvaient offrir pareil spectacle au début des années 2000?

On nous prend pour des cons

Évidemment, pareil spectacle n’a pas manqué de susciter de nombreuses questions hier sur le Tour.

Le message des Sky, Froome en premier lieu? Toujours le même, déjà servi à la sauce US Postal: on bosse plus fort que les autres, on est plus professionnel, on cherche les marginal gains, bref, on est plus pointu, plus « pro » que tous les autres.

Arguments ridicules bien entendus à ce niveau. Vous pensez que la FDJ et Frédéric Grappe sont des rigolos ou des novices vous?

Froome rajoute même: « je me suis positionné en faveur des contrôles de nuit, j’ai demandé plus de contrôles à Tenerife, qu’est-ce que je suis censé faire de plus? »

Hey Chris, je vais te répondre, et c’est pas compliqué: publie tous tes résultats de puissance, non seulement sur ce Tour de France, mais aussi tous ceux entre janvier et hier, question que l’on puisse voir ta progression et identifier de possibles « sauts » de puissance. Ouvre tes livres. Publie également les données de ton passeport sanguin, les dates de tes contrôles, bref, déballe. Permets aux experts indépendants d’analyser tes profils de puissance et tes bilans sanguins, de les comparer à ceux d’autres coureurs d’aujourd’hui mais aussi de la belle époque EPO.

Plus que jamais, le vélo a besoin de transparence.

Bien évidemment, la Sky ne rendra jamais publiques pareilles informations.

De la même façon que le milieu du vélo s’oppose à l’abandon de l’usage des oreillettes, pour des raisons ridicules dites « de sécurité ». Certains directeurs sportifs, notamment français, soutiennent pourtant que c’est notamment en raison de ces oreillettes que les chutes sont plus nombreuses, tous les directeurs sportifs ordonnant à leurs coureurs de remonter devant au même moment…

Et je vous rappelle que M. Vinokourov, un multi-récidiviste, est le manager général de l’équipe Astana.

Dopage mécanique

On peut enfin perdre définitivement foi en ce milieu pro en lisant l’excellent article publié dans le numéro de juillet/août 2015 de la revue indépendante L’Acheteur Cycliste et qui porte sur le « vélo furtif ». On y apprend que le vélo mécanique totalement invisible est parfaitement au point depuis… l’an 2000 et que plus de 1200 exemplaires ont été vendus en Italie seulement depuis. Ce vélo, conçu par Stefano Varjas, permet grâce à un puissant moteur dissimulé dans le cadre de générer environ 200 watts additionnels, sans bruit, pendant 30 à 60 minutes. Coût de la bête, entre 25 et 50,000 euros, dépendemment du « maquillage » demandé (les vélos peuvent être livrés en « réplica » du vélo officiel de l’équipe, question de masquer totalement le subterfuge…).  La revue a même pu tester le vélo sur le Ventoux, un test concluant permettant de pulvériser le meilleur temps du testeur avec facilité.

D’autres informations sur ce vélo sont disponibles ici.

Un tel vélo pourrait-il expliquer pourquoi le rythme cardiaque de Froome n’augmente pas lorsqu’il accélère violemment dans le Ventoux pour décrocher Contador sur le Tour 2013? Comment en tout cas l’exclure?

Le Tour, quel intérêt maintenant?

Pour moi, l’intérêt du Tour n’est plus dans la course au maillot jaune.

Il réside plutôt dans la victoire d’étape, surtout de coureurs plus modestes qui tenteront de partir de loin.

Par exemple des Pinot, Bardet, Peraud, Gallopin, Rolland, voire Barguil qui tenteront probablement d’aller chercher une victoire d’étape, n’ayant d’autres choix que de revoir leurs objectifs à la baisse sur l’épreuve.

Il réside également dans l’aspect « touristique » des images du Tour, qui me permettent de revoir des cols que j’aime à la télé. Ca sera particulièrement le cas lors de la traversée des Alpes, notamment ces cols du Glandon, du Mollard, l’Alpe d’Huez et d’autres encore.

Pour le reste, j’ai perdu mes illusions.

C’est triste.

Froome n’est pas un cycliste admirable, c’est un clown triste d’un spectacle auquel presque plus personne aujourd’hui ne croit.

Et la Sky aura probablement à répondre à bien des questions embarrassantes au cours des prochains jours. La fête est gâchée pour tout le monde.

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