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Entrevue avec Hugo Houle

Après quelques jours d’absence dus à ma participation au Green Mountain Stage Race, une excellente course très bien organisée, La Flamme Rouge revient au service normal.

Les deux prochaines semaines seront particulièrement intéressantes sur la scène du cyclisme au Québec avec les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal vendredi et dimanche prochain, le Critérium national samedi entre ces deux épreuves, ainsi que la Classique des Appalaches le samedi 17 septembre prochain.

La Flamme Rouge commence sa couverture de ces deux semaines palpitantes par une entrevue avec Hugo Houle (AG2R – La Mondiale), qui sera non seulement sur les Grands Prix cyclistes bien sûr – avec certaines ambitions – mais aussi sur la Classique des Appalaches dans 10 jours. J’ai rejoint Hugo ce matin, alors qu’il préparait son départ pour Québec.

La Flamme Rouge : bienvenue Hugo sur La Flamme Rouge !

Hugo Houle : merci Laurent, ca me fait plaisir.

LFR : Tu seras dans 10 jours sur la Classique des Appalaches, comment décrirais-tu son parcours toi qui connaît les plus grandes courses cyclistes du calendrier ?

HH : C’est sûr que c’est un parcours très difficile de par son dénivelé, et ca commence tôt dans la course. C’est le genre de parcours qui enchaine des montées courtes, raides, et donc un parcours qui rentre dans les jambes tranquillement mais surement. Tu peux te retrouver à mi-parcours avec des crampes et faut pas te demander pourquoi ! C’est très usant, en plus avec les sections en terre battue, qui ajoute un petit côté technique. Les sections en terre battue sont cependant très belles, tapées, pour les sections que j’ai pu faire la semaine dernière à l’entrainement. Ca roulait super-bien.

LFR : As-tu des conseils à donner aux participants pour bien se préparer en vue de la Classique des Appalaches ?

HH : C’est sûr qu’il faut avoir fait des parcours difficiles à l’entrainement dans les semaines et les mois précédents, afin que notre corps s’adapte à ce genre de dénivelé. Il faut également bien s’alimenter durant la course, afin d’éviter la fringale. Je recommande de manger des petites bouchées de solide, style une demie barre énergétique, à toutes les 30 minutes et ce, dès le début de la course. Ainsi, ton corps commence tout de suite à utiliser ce que tu lui donnes, et ca facilite la digestion. Faut surtout pas s’enflammer avec l’événement dans les deux premières heures, et vraiment penser à manger dès le départ car c’est au moins 4h de vélo, sinon plus. Si tu commences à manger après 2h de vélo, ca sera trop tard.

LFR : Et quels sont tes objectifs sur cette Classique ? Succéder à Mike Woods au palmarès?

HH : Pas d’objectifs particuliers autre que de m’amuser sur le parcours, découvrir ca en compétition, car si ce sont mes secteurs d’entrainement, faire ce parcours en compétition ne sera pas pareil. C’est vraiment un beau parcours que j’utilise souvent pour préparer mes objectifs, car il comporte de très belles montées, difficiles. Le Mont Arthabaska dans le final par exemple, c’est pour moi un quatre minutes complètement à bloc. Ca fait de très bons entrainements. Je cours donc « à la maison » et je serai compétitif, donc le but c’est vraiment de prendre du plaisir. Et puis, je serai aussi là aussi pour les à-côtés après la course, notamment en haut du Mont Arthabaska avec la poutine, pour rendre ca festif et conclure ce bloc de ma saison en beauté.

LFR : Côté opposition, est-ce que tu sais si Antoine Duchesne, ton co-loc en France, sera au départ ainsi que Mike Woods ?

HH : Antoine ne sera pas de la partie, Mike Woods a eu de récents changements de programme donc je ne suis pas sûr du tout de sa présence. Il ne faut jamais sous-estimer les autres coureurs non plus, on a toujours des surprises et sur un tel parcours, personne n’est à l’abri de fringales, de crampes, donc ca peut vite tourner moins bien !

LFR : As-tu d’autres objectifs de fin de saison avec ton équipe AG2R – La Mondiale ?

HH : Oui, l’équipe me garde occupée. Québec et Montréal sont mes deux gros objectifs à court terme, c’est ce qui m’a permis de garder le focus sur garder un excellent niveau de forme. Ensuite, je quitte dès le soir de la Classique des Appalaches pour rejoindre l’ENECO Tour en Europe, puis ce sera les Mondiaux. Il me reste donc encore un bon mois de compétition devant moi, avec un focus particulier sur les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal ce week-end.

LFR : Québec doit d’ailleurs mieux te convenir ?

HH : Oui, je trouve la bosse à Montréal un peu longue dans les derniers tours, sur 4 minutes. Dans ce genre de bosse, c’est un peu plus les bons grimpeurs qui peuvent se démarquer. Mais bon, ma condition est bonne en ce moment, on verra bien.

LFR : Tu joueras ta carte personnelle sur ces épreuves, ou l’équipe aura d’autres leaders désignés ?

HH : Il est probable qu’on joue la carte de Romain Bardet à Montréal, il a déjà annoncé la couleur à ce que j’ai pu lire. Alexis Vuillermoz est aussi très bien en ce moment, donc l’équipe a plusieurs belles cartes à jouer et il faudra voir sur place qui veut prendre le leadership. Après, ce sont surtout les jambes qui parlent sur ce genre de parcours ! J’espère définitivement que je ne serai pas le premier à faire le travail sur ces courses, d’ordinaire on me donne beaucoup de liberté puisque je cours à la maison.

LFR : Tu n’étais pas au récent Tour de l’Alberta ?

HH : Oui, après les Jeux Olympiques de Rio je suis allé courir à Hambourg puis le Tour de Poitou-Charente, alors je préférais me reposer à la maison ces derniers jours, surtout compte tenu du fait que je repars à l’ENECO Tour bientôt. Le Tour de l’Alberta aurait été trop de compétition. Dommage, le Tour de l’Alberta est une super-belle course.

LFR : Retour sur ta saison : selon toi, ta plus belle performance de la saison ?

HH : Bonne question ! J’ai beaucoup aimé ma prestation au Giro dans la dernière semaine, qui m’a convaincu de ma progression par rapport à l’an dernier. J’avais également un bon niveau au Tour de Beauce en sortant du Giro. Et puis, il y a le chrono des Jeux Olympiques, une satisfaction personnelle puisque j’y ai atteint un nouveau record personnel de performance. J’ai pas un seul fait d’arme qui me vient en tête cette saison, je suis plutôt content de ma constance et de ma progression par rapport à la saison précédente, je suis plus efficace lors des courses WorldTour et je sens que je peux y jouer un rôle plus important qu’avant pour l’équipe.

LFR : Parlons du Tour de Beauce, où tu termines 2e du général derrière Gregory Daniel, à 22 petites secondes. Ca s’est joué sur les bonifications, non ?

HH : Oui, les bonifications ont été importantes en effet. Daniel a pris du temps dès le premier jour, j’ai comblé une partie du retard sur le Mont Mégantic, mais j’ai aussi fait une petite erreur lors de la 4e étape l’avant dernier jour, en pensant que l’arrivée était située au sommet de la bosse alors qu’elle était au milieu de la bosse. Quand j’ai vu les gars embrayer, je me suis dit qu’ils ne pourraient pas monter ainsi jusqu’en haut, donc j’ai temporisé un peu, mais l’arrivée était plus proche que je ne le croyais. L’équipe de Daniel (Axeon Hagens Berman) a également très bien couru en Beauce, je ne pouvais pas faire grand chose et je n’ai jamais pu le sortir de ma roue dans les montées sur les dernières étapes. Comme m’a dit Svein Tuft, « ca m’a pris trois fois avant que ce soit la bonne », donc espérons que la prochaine fois sera la bonne !

LFR : Revenons brièvement sur le chrono des Canadiens disputé dans le Parc de la Gatineau, près de chez moi. J’ai entendu que tu y avais poussé plus de 400 watts pendant 50 minutes sur ce chrono, une performance qui t’a valu la 4e place. Ton analyse ?

HH : L’analyse est assez simple, les autres étaient plus forts que moi ! J’ai été surpris cependant, car l’an dernier je gagne l’épreuve avec 375 watts de moyenne en étant deux kilos plus lourd. Je pensais avoir fait un bon chrono dans le Parc de la Gatineau mais ce n’était pas assez. J’ai donné tout ce que j’avais, les autres ont progressé, et j’ai été impressionné par la performance de Ryan Roth et Alex Cataford. Rien à dire, chapeau à eux deux ! C’était mérité pour Ryan, il court depuis longtemps, c’est une belle victoire pour lui et j’en étais content. Je vais toutefois continuer à travailler fort et je me reprendrai l’an prochain.

LFR : La connaissance du parcours a pu être un avantage ?

HH : Possible oui, notamment pour Alex Cataford.

LFR : Parlons du Tour de France. Déçu de ne pas y avoir participé cette saison ?

HH : Non, pas du tout car il n’était pas à mon programme cette année, j’étais plutôt prévu au Giro et j’avais aussi fixé l’objectif des Jeux Olympiques de Rio. Je n’ai jamais revendiqué de participer au Tour cette saison, et c’est aussi un gros objectif pour l’équipe AG2R – La Mondiale qui y déploie une grosse équipe. Romain termine 2e cette année, on a beaucoup de profondeur chez nous sur les grands tours, donc une place sur l’équipe du Tour n’est pas facile à obtenir. L’an prochain on verra, j’ai l’intention de signaler à l’équipe mon intérêt pour le Tour et après, c’est à moi de prouver que j’ai ma place sur l’équipe qui y sera envoyée.

LFR : Parlons justement de la saison prochaine. Tu es toujours sous contrat avec AG2R – La Mondiale ?

HH : Exact oui, j’avais signé pour deux ans donc il me reste un an à mon contrat. Ca va bien, je me suis très bien intégré au sein de l’équipe, un point important. L’environnement me convient bien, je progresse chaque saison, donc j’espère que le meilleur reste à venir dans mon cas. Ca me garde en tout cas très motivé pour la suite, notamment pour faire l’équipe du Tour un jour prochain.

LFR : As-tu déjà réfléchis à tes objectifs pour la prochaine saison ?

HH : Un des objectifs sera très certainement de continuer d’hausser mon niveau sur les grands tours, pour devenir un équipier important dans l’équipe sur ce genre d’épreuve. J’ai vu au Giro que je récupérais bien des efforts, donc je peux être efficace en 2e et 3e semaine d’un grand tour. Les Classiques on verra, pas sûr que c’est sur ces épreuves que j’irai chercher les meilleurs résultats. J’aimerais aussi focusser sur les petites courses par étape qui comportent des chronos, comme par exemple le Tour Med, le Tour de Pologne, le Tour de Poitou-Charente, ceci afin d’y être vraiment compétitif et jouer le top-10.

LFR : Merci Hugo, bonne chance sur les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, et sur la Classique des Appalaches après !

HH : Au plaisir de t’y rencontrer Laurent, à bientôt tout le monde !

Critérium national: besoin des coureurs Maîtres!

La 2e édition du Critérium national est organisée le samedi 10 septembre prochain en marge des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal.

Rappelons qu’il s’agit d’un critérium disputé sur l’Avenue du Parc, en plein coeur de Montréal.   Cette course est mise sur pied par l’organisation des grands prix cyclistes.

Nouveauté cette année, et à la demande des coureurs, une course pour les Maîtres exclusivement, qui comportera 20 tours (total, 30 kms). Deux autres courses seront disputées pour les hommes (juniors, séniors) et les femmes (toutes catégories) cette journée-là.

Les inscriptions sont présentement ouvertes et se terminent le 5 septembre prochain. Jusqu’ici, peu de coureurs Maîtres se sont inscrits. La FQSC rappelle qu’un minimum de 50 coureurs Maîtres devront prendre le départ pour assurer la viabilité de l’événement, donc son retour l’an prochain, ce qu’on souhaite bien évidemment. Le Critérium national est la seule course de la saison disputée à Montréal, hormis bien sûr les Mardis cyclistes de Lachine. Il s’agit donc d’une occasion unique, et le public devrait être au rendez-vous.

Afin d’encourager les coureurs Maîtres à s’inscrire, une bourse totale de plus de 1600$ a été prévue pour l’épreuve. Un tel montant est rare!

Je vous invite donc à vous inscrire le plus tôt possible, et je songe moi-même à en faire autant!

Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal: un peloton intéressant!

Les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal pointent leur nez: ils seront disputés les 9 et 11 septembre prochain.

Si les parcours demeurent inchangés, le peloton lui varie d’une année à l’autre, surtout en fonction des engagés sur le Tour d’Espagne qui a débuté le week-end dernier.

On commence donc à avoir une meilleure idée des « pointures » qui seront présentes sur les grands prix, bien que les Tour de Grande-Bretagne (4 au 11 septembre) et du Doubs (11 septembre) puissent aussi attirer certains coureurs.

Et en premier lieu à Québec et Montréal, Peter Sagan!

Le programme de fin de saison de ce dernier a en effet été dévoilé: le GP de Plouay ce week-end, puis les grands prix au Canada, puis le ENECO Tour, puis quelques classiques italiennes de fin de saison (le triptyque lombard certainement, Coppa Bernocchi, Tre Valle Varesine et Coppa Agostoni), tout ça afin de bâtir sa condition en vue de défendre son titre de champion du monde lors des Mondiaux de Doha (Qatar) début octobre.

Rappelons que Sagan a déjà participé aux épreuves canadiennes et a remporté le GP de Montréal en 2013 (2e en 2010). Il n’est cependant jamais monté sur le podium à Québec!

D’autres pointures devraient répondre présents: les champions défendant Tim Wellens (GP de Montréal) et Rigoberto Uran (GP de Québec) d’abord, mais aussi Michael Matthews et Romain Bardet très probablement, ces deux derniers coureurs s’étant illustrés en juillet sur le Tour de France.

D’autres coureurs pourraient y participer car ils ne sont pas de la Vuelta: je pense à Rui Costa bien sûr, qui a toujours eu du succès au Canada (3 fois sur le podium du GP de Montréal, une fois à Québec), à Alexandr Kristoff qui pourrait y continuer sa préparation en vue des Mondiaux, à Vicenzo Nibali, à Thibault Pinot, à Edvald Boasson Hagen, à Diego Ulissi, à Brian Coquard dont l’équipe Direct Énergie sera de la partie tout comme l’équipe Bora-Argon18, ou encore à Bauke Mollema, Julian Alaphilippe, Tony Gallopin, Tom Boonen voire Richie Porte et Sergio Henao. Le potentiel est énorme!

D’autres coureurs ont déjà confirmé leur présence au Tour de Grande-Bretagne comme Tom Dumoulin, Andrei Greipel, Steve Cummings, Wout Poels, Mark Cavendish, Taylor Phinney, Alex Dowsett ou Bradley Wiggins.

Côté Canadiens, Ryder Hesjedal sera présent à Québec et Montréal en sorte de tournée d’adieu devant son public, car 2016 constitue normalement sa dernière saison. Hugo Houle et Antoine Duchesne seront également présents, et je pense qu’il en sera pareil de Mike Woods chez Cannondale. Enfin, une équipe canadienne sera admise comme les années précédentes et sa composition a été annoncée par les grands prix aujourd’hui: il s’agit des Bruno Langlois (équipe Garneau et qui sera tout juste remis d’une fracture subie plus tôt cette saison), Matteo Dal-Cin et Alex Cataford d’Ottawa évoluant chez Silber, Ryan Roth, Nicolas Masbourian, Ben Perry et Nigel Ellsay aussi chez Silber et enfin Guillaume Boivin chez Cycling Academy et qui a été salement touché à un genou récemment. Le peloton ne sera donc pas dépourvu de nombreux coureurs d’ici, ce qui rendra la course encore plus intéressante!

Aussi intéressant, Kevin Fields, qui s’occupe du volet « route » à Cyclisme Canada et qui sera le directeur sportif de l’équipe canadienne sur ces grands prix, a déclaré: « Ces courses sont particulièrement importantes pour Nic (Masbourian), Ben (Perry) et Nigel (Ellsay). C’est un avantage incroyable pour le Canada de pouvoir exposer ses coureurs U23 à ce niveau de compétition et nous ne pourrons jamais assez remercier M. Serge Arsenault ainsi que l’organisation des GPCQM pour cette opportunité. » Je suis évidemment d’accord avec lui! J’ajoute simplement que le Tour de l’Avenir représente aussi une belle opportunité

TVA Sports sera le diffuseur officiel cette année pour la retransmission télé au Québec et rappelons qu’une épreuve destinée aux coureurs élite et maîtres est organisée le samedi en marge des deux événements internationaux, soit le Critérium national sur l’avenue du Parc à Montréal. Si les coureurs rompus aux Mardis cyclistes de Lachine se pointent, ça roulera très vite samedi aussi!

Le Tour de l’Avenir sans équipe canadienne: je ne comprends pas!

Le « Tour de France » des moins de 23 ans, le Tour de l’Avenir, s’est élancé récemment.

Sans équipe canadienne au départ.

Je ne comprends tout simplement pas comment notre fédé nationale peut omettre d’envoyer de jeunes coureurs à une course si importante pour leur développement, et pour leur carrière.

Rappelons que le Québécois David Boily avait terminé 2e de ce Tour de l’Avenir en 2011, une excellente carte de visite pour la suite. La carrière de David n’a pas pris une tangente linéaire par la suite, mais pour d’autres raisons.

Un jeune comme Adam Roberge, 19 ans, aurait tout à gagner à se frotter au peloton du Tour de l’Avenir. Non, je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas d’équipe nationale canadienne sur cette épreuve.

Plusieurs – dont Louis Barbeau, directeur de la Fédération québécoise des sports cyclistes – regrettent l’absence d’une série nationale pour les coureurs élite canadiens. Dans ce contexte, il est difficile de comprendre pourquoi on ne saisit pas la chance d’envoyer nos meilleurs jeunes coureurs sur des épreuves aussi importantes que le Tour de l’Avenir, tremplin pour le milieu pro. Y’a qu’à voir le palmarès récent de l’épreuve: Warren Barguil, Miguel Angel Lopes, Esteban Chaves, Nairo Quintana, Romain Sicard, Jan Bakelandts, Bauke Mollema…

Le chrono hier a été remporté par un américain, Adrien Costa. Ce fut même un doublé américain, le 2e étant son équipier Neilson Powless. Le général est toujours dominé par un coureur norvégien, Amund Grondahl Jansen, mais le pire est à venir!

Vuelta: la revanche du Tour…

La 71e édition du Tour d’Espagne s’élance ce samedi de Orense en Galice, pour une arrivée à Madrid le 11 septembre prochain.

Au menu de Messieurs les coureurs, 3 277 kilomètres sur 21 étapes, selon la formule des grands tours.

La nouveauté sur cette Vuelta, ce sont les étapes courtes: pas moins de… 11 étapes en ligne font 170 kilomètres ou moins (on ne compte pas les chronos). En comparaison, le récent Tour de France en comportait seulement six.

Le pari est donc celui des étapes nerveuses, disputées sur environ 4h de course. Des étapes où les coureurs n’auront probablement pas peur de lancer les offensives de loin.

Quelques étapes se distinguent et seront importantes pour le général.

La 8e étape par exemple, avec la première arrivée en altitude à La Camperona. Ca se résumera à une course de côte.

La 10e étape bien sur, vers les célèbres Lagos de Cavadonga, presque 20 bornes d’ascension dans le final tout de même.

L’étape reine, la 14e étape en France, avec le passage de quatre grands cols y compris les Pierre-Saint-Martin, Marie-Blanque et arrivée en haut de l’Aubisque.

La 17e étape avec une autre arrivée en altitude à Llucena.

La 20e étape enfin, la veille de l’arrivée, avec une arrivée au sommet de l’Alto de Aitana, qui semble être une sacré ascension.

La Vuelta propose également deux chronos, le premier par équipe dès le premier jour, le deuxième sur 39 kms l’avant-veille de l’arrivée. Ces étapes seront évidemment aussi importantes que celles qui se terminent en altitude.

Les favoris

Plusieurs coureurs présents sur le Tour seront de cette Vuelta qui, depuis quelques années, semble offrir une rédemption aux coureurs s’étant loupés sur le rendez-vous de juillet. Ce fut le cas l’an dernier pour Aru après son échec au Giro contre Contador, et pour ce dernier en 2014.

Fabio Aru, justement, le vainqueur sortant, qui ne sera pas présent en Espagne pour y défendre son titre. Le Sarde préfère déjà miser sur 2017 quant aux grands tours.

Comme favoris, on pense bien sûr d’abord à Alberto Contador, malchanceux en juillet, et qui vient sur cette Vuelta pour chercher un… 4e titre. La Vuelta a souvent bien réussi à Contador, et il aura de la fraicheur physique pour lui comparativement aux autres qui se sont battus pendant trois semaines sur le Tour.

Chris Froome est évidemment un client, récent vainqueur du Tour. Sa prestation aux JO de Rio ne nous a cependant pas rassuré, il semble un peu fatigué de ses dernières semaines sur la brèche. L’équipe Sky est également moins forte que sur le Tour, surtout avec le forfait de dernière minute de Mikel Landa, apparemment blessé à une hanche.

La Movistar se présente aussi avec de réelles ambitions, avec Nairo Quintana, qui vient assurément pour racheter son échec sur le Tour, et Alejandro Valverde, inusable. Valverde portera d’ailleurs le dossard #1 sur cette Vuelta, Fabio Aru étant absent et les organisateurs ayant décidé de récompenser ainsi un coureur qui s’est lancé le défi, en 2016, d’enchainer les trois grands tours de la saison, en plus de l’épreuve olympique. Chapeau!

Chez BMC, on aura Tejay Van Garderen (lui aussi a des choses à se faire pardonner cette saison!) et Samuel Sanchez, vieillissant.

Il faudra surveiller chez LottoNL Robert Gesink ainsi que Steven Kruijswijk, tout comme Esteban Chaves chez Orica. Les deux derniers ont été des protagonistes de premier plan sur le dernier Giro, portant chacun le maillot rose dans les derniers jours de l’épreuve.

Deux autres coureurs pourraient créer la surprise selon moi, soit Warren Barguil chez Giant-Alpecin ainsi que Louis Meintjes chez Lampre. Ils sont jeunes, ils progressent, ils n’ont rien à perdre sur cette Vuelta et peuvent prendre des initiatives pour créer la surprise.

Les Canadiens

Svein Tuft sera définitivement de l’épreuve pour les Australiens d’Orica. Mike Woods chez Cannondale était également prévu sur l’épreuve, mais le line-up de l’équipe ne l’inclut pas sur certains sites, alors que ce line-up est absent sur d’autres sites. On saura donc seulement samedi si Woods prendra ou non le départ. Souhaitons-le!

Chrono de Rio: Cancellara s’offre une grande sortie!

Je vous le disais hier: attention à Fabian Cancellara sur le chrono à Rio. Son coup de pédale samedi dernier lors de la course sur route avait retenu mon attention. Il y a des signes qui ne trompe pas en cyclisme.

Fabian Cancellara a réussi tout un numéro hier à Rio en effet: champion olympique du chrono, pour la deuxième fois de sa carrière après Pékin en 2008.

Cancellara s’offre ainsi une sortie royale vers la retraite, au top du top: c’est souvent la marque des grands champions.

Cancellara la voulait, cette victoire, on l’a compris après: ému aux larmes, il a mis de nombreuses secondes à « émerger » une fois sa victoire acquise. On l’avait rarement vu si émotif. Il était également très heureux sur et autour du podium. Ca faisait plaisir à voir.

Pour tout vous dire, je soupçonne que Cancellara a fait le récent Tour de France avec une seule idée en tête: se préparer pour Rio.

Et il partait un peu dans l’inconnu: ses titres de champion du monde du chrono remontent à la période 2006-2010, et voilà un moment qu’il n’avait pas remporté un long chrono (on ne parle pas ici de prologues). Sa victoire est d’autant plus belle qu’elle est acquise à la fois grâce à la force physique, mais aussi mentale.

Le Suisse a parfaitement maitrisé sa course hier: parti correctement mais sans affolement, il a progressivement accéléré son allure pour dominer le 2e tour du circuit. Au final, il gagne avec 47 secondes sur une pointure émergente du cyclisme, Tom Dumoulin, et 1min02 sur Chris Froome, qui a avoué à l’arrivée qu’il n’aurait pas pu rouler plus vite. Tony Martin n’est que 12e à plus de 3 minutes, le champion du monde en titre Kyrienka 17e à presque 4 minutes!

Je pense que cette victoire de Cancellara réjouira de nombreux amateurs de cyclisme. Elle me réjouis en tout cas: le champion suisse a beaucoup apporté au cyclisme, et cela me fait plaisir de le voir remporter une telle victoire à quelques semaines de sa retraite sportive. Il sort par la grande porte, et c’est un beau couronnement après 16 années de professionnalisme.

Le Canadien Hugo Houle n’a pu briser le top-20, terminant 21e. Je vous avais dit que ce serait difficile pour lui d’entrer dans les 20 premiers étant donné la qualité du plateau présent. Houle a néanmoins affirmé être très satisfait de son résultat, ayant généré quelques 400 watts de moyenne sur 1h17, sa meilleure performance à ce jour. OUF!

Chez les femmes

Le titre est revenu à l’américaine Kristin Armstrong, sans grande surprise puisqu’elle avait déjà remporté l’or dans cette épreuve à Pékin en 2008 et à Londres en 2012. Triple médaillée d’or, c’est un beau palmarès!

Les Canadiennes Tara Whitten et Carol-Ann Canuel ont terminé à des excellentes 7e et 13e positions. À ce niveau, faut le faire et cela témoigne de la qualité actuelle des athlètes féminines en cyclisme au Canada.

Chrono à Rio: n’oubliez pas Cancellara!

C’est la course contre la montre aujourd’hui aux JO de Rio, tant chez les femmes que chez les hommes.

Ca sera très intéressant à suivre!

En raison du parcours d’abord: il s’agit principalement du premier circuit emprunté lors des épreuves sur route samedi et dimanche dernier, avec deux belles « patates »: le Grumari d’abord, qu’on débute après environ 9 kilomètres parcourus. La bosse fait seulement 1,3 kilomètres de long, mais présente des passages à 18-20%.

Après la descente technique, 7 kilomètres et les coureurs seront au pied de la deuxième bosse, la Grota Funda: elle est plus longue (2,1 kilomètres), mais présente un profil moins pentu et surtout, plus régulier (donc plus roulant), avec du 6-7%.

De là, une descente rapide et peu technique, puis 8 bornes de plat pour boucler le tour.

Les femmes feront un seul tour (29 kms), les hommes deux (55 kms).

Les favoris

Chez les femmes, il faudra surveiller la médaillée d’or dimanche, Van der Breggen, ainsi que l’américaine Kristin Armstrong. La néo-zélandaise Linda Villumsen est également l’autre pointure du lot. Le Canada mise ses chances sur Carol-Ann Canuel, qui a notamment préparé ce chrono en participant… au chrono OBC ici à Ottawa en juin et juillet, avec moi. Pour la petite histoire, son meilleur temps est de 19min25sec pour franchir les 15 bornes de l’épreuve, et mon meilleur temps est de 20min50. Elle me bouffe donc environ une minute trente secondes sur 15 kilomètres! Go Carol-Ann, go!

Chez les hommes, ça sera hyper-intéressant, avec comme favori Tom Dumoulin selon moi. Seule inconnue, sera-t-il suffisamment remis de sa blessure au poignet subie au Tour de France?

Chris Froome est l’autre grand favori, compte tenu des deux bosses à franchir. Je pense toutefois que Froome aura du mal demain pour un podium, car les bosses ne sont pas assez longues selon moi pour qu’il gratte suffisamment de temps sur ses adversaires qui, après, pourront compter sur un parcours tout plat pour enrouler du braquet.

Le coureur à ne pas oublier selon moi est Fabian Cancellara. D’une part, il était encore dans le coup samedi dernier à tirer le groupe de chasse après deux ascensions de la Canoa-Vista Chinesa, un signe qui ne peut pas tromper sur sa condition actuelle. Il devrait bien passer les deux bosses, et il est capable de tirer un 55 ou 56-11 sur le plat par la suite… D’autre part, je ne serais pas surpris qu’il aie préparer particulièrement minutieusement ce chrono, qui lui offre une sacré belle porte de sortie à sa carrière qu’il stoppe à la fin de l’année. Imaginez, terminer sur un titre de champion olympique du chrono pour Cancellara… Il s’arrêterait encore au top.

Les autres coureurs à surveiller sont Taylor Phinney, un gros rouleur, Rohan Dennis et Tony Martin, des pointures sur ce type d’épreuve, ainsi que Vasil Kyrienka qu’on ne peut raisonnablement pas exclure bien sûr.

Le Canada mise ses chances sur Hugo Houle, excellent sur ce type d’exercice. Un top-10 serait excellent, un top-5 une vraie victoire mais ça sera difficile face au plateau relevé.

Rio: même course chez les femmes que chez les hommes!!!

La course sur route des JO de Rio a été excitante chez les hommes samedi.

Ben ce fut pareil chez les femmes dimanche! Même scénario en tout point!

Pour tout vous dire, j’ai été sur le bout de ma chaise pendant les 50 derniers kilomètres, tant la course était tendue et intéressante.

Encore une course d’anthologie!

Il y a d’abord eu, à l’amorce du final, une échappée royale avec notamment Marianne Vos et Pauline Ferrand-Prevost. Elles ont débuté la dernière ascension de la Canoas-VistaChinesa en tête avec environ une minute d’avance, mais ce n’était pas assez face notamment à une équipe américaine très puissante qui est revenue très vite sur la tête de course. Ferrand-Prevost était notamment vraiment trop juste hier.

Ce fut ensuite une guerre d’usure entre l’équipe américaine bien amenée par Mara Abbott et l’équipe néerlandaise avec Van Der Breggen et Van Vleuten. Derrière, la Canadienne Canuel ainsi que la britannique Lizzie Armistead ne pouvaient que limiter les dégâts, étant rapidement lâchées de la tête de la course.

La cadavérique Abbott (quelle maigreur!!) a manifestement fait parler un rapport poids-puissance très avantageux pour se dégager sur le haut de la bosse avec la néerlandaise Van Vleuten, surprenante à ce niveau.

Et puis ce fut une fin de course époustouflante.

On savait Abbott limitée dans les descentes; en effet, dès les premiers hectomètres, Van Vleuten prenait le large et je pensais bien que la course était alors pliée.

Ben non! Van Vleuten nous a fait un « Vicenzo Nibali », chutant lourdement dans un virage. Bis repetitas de la course des hommes.

Du coup, Abbott se retrouvait comme Majka 24h plus tôt, avec une chance pour l’or olympique à condition de résister seul au retour des poursuivants derrière.

Et le dénouement a été le même que chez les hommes! Terrible dernière ligne droite à Rio, longue de plus de 4 kilomètres, et qui a condamné durant le week-end bien des ambitions.

À trois kilomètres de la ligne, on sentait Abbott mourir à petit feu. Derrière, l’italienne Longo Borghini accomplissait un travail surprenant, roulant plus que les deux autres (Van Der Breggen et Johansson) pour revenir sur la tête de course. Pas sûr qu’un coureur de la course des hommes aurait ainsi payé de sa personne…

Quoi qu’il en soit, les trois coureuses en chasse sont revenues à… 200m de la ligne, une défaite tellement crève-coeur pour Abbott qu’on a peine à imaginer. Au sprint, Van Der Breggen, qui avait roulé en 3e position depuis la flamme rouge, n’avait pas de mal à gagner le sprint, bien que le rapproché de Johansson sur les derniers 50m laisse croire que si la ligne avait été placée 100m plus loin, c’est elle qui serait championne olympique…

Van Der Breggen compense ainsi en quelque sorte pour la chute de sa compatriote Van Vleuten et permet à l’équipe néerlandaise de conserver son titre, après celui de Vos à Londres en 2012.

La Canadienne Carol-Ann Canuel termine 25e à un peu plus de 5 minutes de la vainqueure, une place honorable après un excellent travail de sa compatriote Leah Kirchmann pour la placer en bonne position à l’amorce de la dernière ascension, comme l’avaient fait la veille Duchesne et Houle pour Woods.

Quelles courses en tout cas durant le week-end! Je me suis vraiment régalé devant ma télé!

Rio: quelle course!!!

Que ça fait du bien! Je me suis littéralement régalé en regardant la course sur route des JO de Rio.

Quelle course!

Ca restera dans les annales du sport cycliste. Une vraie course à la pédale, très difficile, avec seulement 63 classés au final sur 144 partants.

Et sans les oreillettes…

C’est pas compliqué, dans les 30 derniers kilomètres, il y avait des coureurs partout sur la route, preuve que c’était chacun pour soi, et sauve qui peut.

Et à la clé, un bien beau champion olympique en Greg Van Avermaet, issu d’un pays qui a déjà tellement donné au sport cycliste. Récit d’une course fabuleuse…

On a d’abord eu droit à tout un numéro de Michal Kwiatlowski, un dur de dur celui là, qui a fait plus de… 230 bornes devant. Repris par un petit groupe dans le final, il trouvait encore la ressource pour quelques relais afin de placer son compatriote Rafal Majka au pied de la dernière ascension. Grandiose, et ce type-là n’a pas été champion du monde par hasard.

On a ensuite eu droit à une sacré démonstration de la science de la course de la part de l’équipe d’Italie. En trois actes: d’abord Caruso qui s’échappe dès la première ascension du circuit final, amenant avec lui quelques coureurs dont Henao et Van Avermaet. Ensuite Nibali et Aru qui reviennent à la faveur de la descente avant d’aborder le dernier tour. Enfin Caruso (ce dernier avait deux raisons de rouler avant la dernière bosse, d’une part pour son leader italien Nibali et d’autre part pour son leader d’équipe de marque – BMC – Van Avermaet aussi dans le groupe!) et Aru qui préparent l’attaque finale de Nibali, attaque qui intervient sur le haut de la dernière bosse et qui réduit la tête de course à deux seuls autres hommes, soit Henao et Majka.

La tactique des Italiens était parfaite, et ils ont pris beaucoup de monde à contre-pied, en premier lieu les Espagnols, les Français et les Néerlandais. Nibali avait le titre à portée de main avec cette dernière descente technique qui devait lui convenir. Il est malheureusement parti à la faute, entrainant avec lui un Henao très costaud lui-aussi, ruinant ainsi les espoirs italiens. La déception peut être grande ce soir pour les Transalpins. La fatigue, peut-être?

Du coup, Majka se retrouvait seul en tête avec une belle chance pour le titre. On a eu toutefois droit à tout un numéro de Greg Van Avermaet, bien épaulé par Jakob Fuglsang, qui est revenu avec seulement deux petits kilomètres à faire dans l’épreuve. Van Avermaet a fait toute une course, sortant d’abord avec Caruso dans la première ascension du circuit final, puis résistant de belle façon aux coups de butoir de ses adversaires dans les montées. Quel coureur! Quel métier! C’était inspirant de le voir ainsi évoluer et il y a là des leçons de cyclisme à tirer…

Aux 300m, l’affaire était pliée, Van Avermaet n’ayant aucun mal à prendre de vitesse un Majka sur le bord des crampes et un Fuglsang qu’on savait moins rapide.

Un bien beau champion olympique si vous voulez mon avis, et un coureur qui présente une saison d’enfer cette année: déjà vainqueur du Het Nieuwsblad et de Tirreno-Adriatico au printemps dernier, il terminait 5e de Milan San Remo, puis 3e du Championnat de Belgique avant de remporter une étape du Tour de France et de passer quelques jours en jaune. Le voilà champion olympique! Assurément de quoi changer cette image de « serial loser » qui lui collait au train depuis quelques années, étant abonné aux places d’honneur plutôt qu’aux victoires jusque l’an dernier.

Et Van Avermaet est bien connu au Québec, il est déjà monté deux fois sur le podium du Grand Prix cycliste de Québec (2012 et 2013).

Les coureurs en vue sur cette course de Rio

Sergio Henao. Il était assurément l’un des tous meilleurs hier. La chute de Nibali devant lui vient ruiner les espoirs colombiens. Dommage.

Vicenzo Nibali. Probablement l’homme fort de cette course sur route. Son attaque dans le final ne laissait aucun doute. Vraiment dommage de perdre le titre olympique sur une chute dans une descente, lui l’excellent descendeur.

Julian Alaphilippe. La façon dont il est revenu sur l’avant de la course dans la dernière ascension laisse peu de doutes sur les ressources physiques et mentales de ce coureur exceptionnel. Je suis admiratif de son numéro dans les 25 derniers kilomètres. Il termine finalement 4e en faisant selon moi une erreur dans les derniers hectomètres en n’accompagnant pas Van Avermaet et Fuglsang à la poursuite de Majka devant. Là encore, dommage. Il déclare à l’arrivée « encore une place de con« , ce qui en dit long sur sa volonté de gagner!

Fabian Cancellara. Il était encore présent devant à tirer le groupe de chasse juste avant la dernière bosse. Il a donc passé les deux premiers tours du circuit final avec les meilleurs. Un signe qui ne trompe pas sur sa condition physique. Il sera à surveiller sur le chrono plus tard cette semaine, et j’aimerais bien qu’il le remporte: ce serait une bien belle sortie pour Spartacus!

Joaquim Rodriguez. Avec Alaphilippe, l’autre auteur du plus beau rapproché dans la dernière ascension, au métier. Wow!

Les coureurs qui ont été courts

Chris Froome. Un figurant durant toute la course. Sa sortie dans la dernière ascension n’a été qu’un faible pétard mouillé.

Romain Bardet. Pas bien hier.

Alejandro Valverde. Pas dans un grand jour, il a eu le professionnalisme de se mettre au service de son compatriote Joaquim Rodriguez avant la dernière ascension. Ces deux-là ne se sont pas toujours aussi bien entendus dans le passé lors de Mondiaux…

Rui Costa. On attendait plus de ce coureur qui affectionne tout particulièrement les courses en circuit.

Bauke Mollema (et tous les Néerlandais). Victimes de malchance, les coureurs du plat pays n’ont pas été très visibles hier. Mollema n’a pu être un acteur du final.

Dan Martin. On attendait sa giclette dans la dernière ascension, mais on n’a rien vu. Il est disparu tout simplement du traffic.

Philippe Gilbert. Lâché dès les premières rampes de la première ascension des trois tours du circuit final, ça ne s’améliore pas pour le coureur belge ces temps-ci. Par chance, la victoire de son compatriote Van Avermaet fera passer sous silence ce mauvais état de forme.

Les Canadiens

Antoine Duchesne et Hugo Houle ont très bien faits leur travail hier, soit de placer Mike Woods en bonne position au pied de la première ascension des trois tours du circuit final. Irréprochables. Mike Woods s’est fait lâché dans la deuxième ascension, mais a tenu à terminer l’épreuve (en 55e position, à 20min du vainqueur). C’est une déception et je persiste à croire que Woods a payé son manque de compétition au cours des dernières semaines.

Rio: une course sur route compliquée!

On y est: samedi, l’épreuve de cyclisme sur route chez les hommes sera disputée à Rio, dans le cadre des Jeux Olympiques.

Pour les coureurs, dont les pros depuis les JO de 1996, c’est un événement majeur de la saison: tous les athlètes rêvent d’une médaille olympique, et le titre est bon pour quatre ans!

Ca sera toutefois très compliqué samedi.

D’une part, en raison du parcours, assez sélectif: 256,4 kms tout de même, une sacré plombe digne des plus grandes classiques de la saison. Le parcours inclut quatre tours du circuit « Grumari », avec deux belles ascensions chaque fois: la Grumari elle-même, 1,2 kilomètres à 7% de moyenne, et des passages à 13%. La Grota Fonda ensuite, 2,1 kilomètres, 4,5% de moyenne mais des passages à 6-7%.

Une fois cette « mise en jambe », on attaquera la deuxième partie de la course, soit un autre circuit à parcourir trois fois et qui comporte la patate sélective du jour, l’ascension de la Canoas-Vista Chinesa, une belle bosse de presque 9 kilomètres avec de bons pourcentages. La course se décidera là, bien que le sommet du dernier passage de la bosse se situe à environ 22 kilomètres de l’arrivée, dont une descente de six kilomètres suivi de 16kms de plat: de quoi possiblement favoriser les regroupements.

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D’autre part, parce que justement, en raison d’un parcours sélectif mais un final roulant, contrôler la course sera très compliqué pour un peloton totalement différent de celui qu’on retrouve sur les courses professionnelles. Pensez-y: beaucoup de pays représentés (60!!!, et qui sait que l’équipe iranienne prend le départ avec trois coureurs?), beaucoup de coureurs peu ou pas connus, peu de coureurs par équipe nationale (cinq maxi pour certains pays seulement), et beaucoup d’électrons libres… Mettez en toile de fond l’appartenance aux équipes de marque, et vous aurez probablement une course où il sera difficile de s’y retrouver!

En gros, la tactique des équipes se résume à peu de chose: essayer de placer un ou deux coureurs protégés au pied de la dernière ascension de la Canoas, puis laisser l’explication se faire entre cadors à ce moment. Pour cela, il faudra d’abord contrôler l’échappée matinale qui sera assurément composée de plusieurs coureurs inconnus voulant montrer leur maillot d’équipe nationale, et donc inconnus des coureurs derrière: il faudra se méfier!

À ce petit jeu, les puncheurs capables de se débrouiller seuls et qui peuvent aller vite au sprint sont probablement les grands favoris: un coureur comme Alejandro Valverde sera redoutable dans une telle course. Je pense aussi à Joaquim Rodriguez (s’il parvient à s’entendre de façon cohérente avec Valverde!), à Richie Porte bien évidemment, à Greg Van Avermaet qui a une belle carte à jouer compte tenu que Philippe Gilbert ne paraisse pas en grande forme, à Jarlinson Pantano en grande condition et possédant une belle pointe de vitesse, à un Petr Vakoc pourquoi pas, à Julian Alaphilippe on en rêve, à Daniel Martin qui possède un sacré punch, à Edvald Boassom Hagen, à Michal Kwiatlowski, à Rui Costa, ou encore à Michael Albasini.

Outre tous ces favoris, trois équipes font figure d’épouvantails: l’équipe britannique (Froome, Yates, Thomas, Cummings, Stannard), l’équipe d’Italie (Nibali, Aru, Rosa, Caruso, De Marchi) et l’équipe néerlandaise (Dumoulin, Poels, Mollema, Kruijswijk). Ces équipes ont chacune plusieurs coureurs capables de gagner, et devront assumer le poids de la course. Une bonne stratégie serait d’assumer un bon tempo dès le départ de la course, pour en faire une course d’usure et ainsi écrémer rapidement le peloton. Cela leur permettrait d’éviter les risques de chutes, et de laisser l’explication finale parmi un petit nombre de coureurs plutôt qu’un gros peloton massif et forcément nerveux.

L’équipe canadienne sera composée de Mike Woods, Hugo Houle et Antoine Duchesne. La stratégie est simple pour les Canadiens: protéger Woods jusqu’au pied de la dernière ascension pour espérer qu’il puisse accompagner les meilleurs jusqu’en haut. S’il réussit, tout sera possible sur les 22 derniers kilomètres. Chose certaine, les Canadiens n’ont pas à assumer le poids de la course, ils peuvent se contenter de suivre jusqu’au final.

La liste de départ est ici.

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La question qui me reste: les oreillettes seront-elles permises sur une telle course? Je n’ai pas pu trouver la réponse pour vous, et si quelqu’un la connait, je suis preneur!

Les cas Armitstead et russe 

Comme plusieurs d’entre vous, j’ai été choqué d’apprendre que Lizzie Armitstead avait échoué à se présenter à pas moins de trois contrôles anti-dopage au cours des derniers mois. Voilà qui est très non-professionnel, et qui place un doute sur ses résultats de la saison, excellents il ne va s’en dire.

J’ai été encore plus choqué d’apprendre qu’elle ne fera l’objet d’aucune suspension suite à son appel fructueux devant le Tribunal d’Arbitrage du Sport pour lever la sanction initiale de l’agence britannique anti-dopage qui voulait la suspendre quatre ans, conformément aux règlements. Comme l’a écrit CyclingNews, voilà qui soulève davantage de questions que procure des réponses, et c’est une fois bien dommage pour la crédibilité du sport cycliste. Mais pourquoi diable Amitstead n’a-t-elle pas contesté les deux premières absences au contrôle, et a attendu la troisième? C’est louche.

C’est encore le foutoir sur la scène du dopage, avec un CIO plus que mou dans le cas de la Russie: le CIO a manqué une occasion historique d’affirmer haut et fort sa tolérance zéro pour le dopage dans le sport, en excluant purement et simplement la Russie des JO de Rio.

Ce faisant, le CIO aurait aussi rappeler au monde entier que son seul principe directeur, c’est celui du sport, du sport propre et net: « que le meilleur gagne ».

Au lieu de ça, le CIO a pris une décision (laisser à chaque fédé le soin de décider d’exclure ou non les athlètes russes des JO) qui n’a créé que confusion et conflit, en plus de montrer au monde entier que le CIO est aujourd’hui régenté par les intérêts politiques et financiers, et non sportifs. C’est ridicule, et les premiers à trinquer seront encore une fois les athlètes propres.

Tout cela m’écoeure!

Pour un bon article sur le dopage dans le cadre des Jeux Olympiques, y compris un palmarès des sports les plus touchés (le cyclisme en troisième position) et les substances les plus prisées, c’est ici dans Le Monde.

Un petit Tour

La Flamme Rouge sera perturbée au cours de la prochaine semaine en raison de vacances familiales à l’extérieur du Canada, avec des connections Internet parfois limitée.

Aujourd’hui, bilan d’un « petit Tour » à mes yeux.

Petit Tour parce que les phases d’action liées à la lutte au maillot jaune auront été très limitées, se résumant à une accélération en haut d’un col puis une descente à fond par Chris Froome, outre les chronos.

Le reste du temps, on aura surtout vu les Sky parfaitement gérer les étapes de montagne, appliquant la méthode du rouleau compresseur. On a souvent eu l’impression que Poels, Nieve ou Henao auraient eux-mêmes pu gagner ce Tour tant ils étaient forts!

Pour moi, l’étape la plus intéressante aura été celle où Romain Bardet gagne sous l’orage, entre Albertville et Saint-Gervais-Mont-Blanc. En l’espace de 30 bornes, on a eu davantage d’action qu’au cours des trois autres semaines de course…

Ils ont réussi leur Tour

Chris Froome, forcément.

Mark Cavendish (carton rouge toutefois pour son abandon dans la dernière semaine).

Romain Bardet (2e du général, c’est une victoire pour lui, outre son étape).

Adam Yates (on ne le voit plus pareil aujourd’hui).

Peter Sagan (il a assuré).

Alejandro Valverde (le vieux briscard a montré qu’il a de beaux restes).

Rafal Majka (le maillot à pois).

Tom Dumoulin (de beaux exploits avant sa chute).

Greg Van Avermaet (maillot jaune, une étape, carton plein!).

Richie Porte (on a beaucoup parlé de lui).

Louis Meintjes (il assure).

Andrei Greipel (se rattrape sur les Champs-Élysées le dernier jour, montrant qu’il sait gérer la pression).

Daniel Martin (inconstant, mais capable de dynamiter une étape).

Antoine Duchesne (2e Québécois de l’histoire à l’arrivée du Tour).

Ils se sont manqués sur le Tour

Thibault Pinot (cramé de sa saison).

Alberto Contador (se loupe encore sur le Tour, sur chute cette fois).

Nairo Quintana (rien dans les jambes).

Wilco Kelderman (pas vu du Tour!).

Tony Gallopin (on avait de grandes attentes, il avait fait le métier avant l’épreuve).

Simon Gerrans (abonné absent aux premières loges).

Rui Costa (a tenté mais sans succès. On attend plus d’un coureur de sa classe).

Tejay Van Garderen (années après années, déceptions après déceptions).

Warren Barguil (a clairement montré des limites).

Pierre Rolland (mieux, les méthodes d’entrainement américaines?)

Fabian Cancellara (dommage pour son dernier Tour, on l’a pas vu).

Fabio Aru (des pétards mouillés).

Tom-Jelte Slagter (jamais vu).

Alexandr Kristoff (en manque de puissance, clairement).

Mi-figue, mi-raisin

Joaquim Rodriguez (présent sans être présent dans le final des étapes accidentées).

Romain Sicard (beau chrono, trop juste ailleurs).

Thomas Voeckler (quelques tentatives sympathiques, sur un malentendu ça aurait pu marcher…).

Marcel Kittel (moins dans le coup cette année).

Tony Martin (a essayé, on attendait une étape pour ce coureur de train).

Daniel Navarro (beaux efforts, du coeur au ventre, mais pas de réussite au bout).

Bryan Coquard (beau sprinter mais non, il n’est pas au niveau des autres).

Arthur Vichot (on a peu vu le maillot de champion de France, sauf sur une étape).

Bauke Mollema (Tour inspirant, malgré un effondrement en dernière semaine).

Roman Kreuziger (comme d’hab, montre de belles dispositions sans plus).

Julian Alaphilippe (à l’énergie, comme d’hab, mais sans succès d’étape).

Un orage sauve le Tour!

C’était l’ennui hier sur la route de St-Gervais Mont Blanc.

Comme d’hab, une échappée matinale. Comme d’hab, le rouleau compresseur Sky derrière. On attendait le dernier kilomètre pour – peut-être – s’enthousiasmer un peu.

Et puis il y a eu un orage.

Et à partir de ce moment, quelle étape mes amis!

En l’espace de 10 bornes, ce fut rebondissements sur rebondissements.

D’abord en raison des chutes causées par une chaussée détrempée: d’abord Tom Dumoulin, out du Tour en raison d’une bonne chute.

Ensuite deux FJD, dont Sébastien Reichenbach.

Puis Bauke Mollema, 2e du général au départ.

Puis Pierre Rolland qui était devant à possiblement briguer une victoire d’étape.

Et enfin, Chris Froome, le maillot jaune, qui a entrainé dans sa chute Vicenzo Nibali. Une chute un peu bête, en passant sur la ligne blanche: erreur de débutant! Peut-être n’avait-il pas le choix dû à l’inertie, étant alors dans un virage.

Du coup, le Tour a pris soudainement une nouvelle tournure. À la faveur de tous ces événements, Romain Bardet en profitait lui pour s’échapper à la poursuite de Rui Costa devant.

Et puis ce fut un grand spectacle.

Froome sur le vélo de son équipier Geraint Thomas, à essayer de se tirer de ce mauvais pas durant la dernière ascension. Il n’en menait pas très large!

Bardet et Costa étaient visiblement à l’effort devant, soutenu par un public qu’on sentait davantage exalté que d’habitude. Peut-être parce que les Français tenaient là possiblement leur première victoire sur ce Tour de France.

Peut-être aussi en raisons des conditions climatiques, qui ont tout changé.

Enfin, à quelques kilomètres de l’arrivée, on voyait d’abord un Fabio Aru à la peine, notamment en raison du tempo assuré par les BMC devant pour Richie Porte qui ne manquait pas de se lancer dans une attaque bien sentie. Froome, toujours sur le vélo de son équipier Geraint Thomas, n’avait pas l’air à la fête. Il a cependant bien maitrisé ce moment très délicat pour lui, sachons le reconnaître.

Quelques minutes plus tard, c’était l’inverse! Fabio Aru se portait à l’attaque et décrochait… Richie Porte! Ce dernier a d’ailleurs lâché une poignée de secondes dans l’affaire.

Et ô sublime, on avait les deux vieux briscards de Valverde et Rodriguez pour aussi assurer le spectacle. Valverde a durci la dernière montée juste au bon moment pour Quintana, faisant mal à de nombreux coureurs du premier groupe (davantage que Quintana d’ailleurs!).

Et puis Purito qui nous fait le coup du dernier kilomètre, comme à ses grands jours, et décramponnant légèrement nul autre que Froome!

Franchement, je n’en demandais pas tant.

Devant, Bardet tenait sa victoire d’étape avec, à la clef, une superbe 2e place au classement général, inespérée. Les AG2R – La Mondiale qui gagne dans leur fief des Alpes, c’était le scénario rêvé pour la troupe de Vincent Lavenu. Ca a dû sabrer le champagne du côté de la Motte Servolex…

Le classement général a changé ailleurs aussi, et désormais trois coureurs se retrouvent dans une fourchette de 30 secondes pour la 2e place (Bardet, Quintana, Yates). Porte, Aru et Valverde sont en embuscade tout juste derrière.

Tout ça grâce à un orage.

La bonne nouvelle, c’est qu’ils en annoncent d’autres pour l’étape d’aujourd’hui, du moins des averses passagères.

Ca nous aurait pris davantage d’orages du temps d’Armstrong!!!

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