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Paris-Roubaix, un chiffre: 45,2.

Ce qu’il faut retenir de ce Paris-Roubaix? Un chiffre selon moi, et c’est tout: 45,2 km/h.

La 115e édition de Paris-Roubaix aura été la plus rapide de l’histoire, effaçant le « vieux » record qui datait de 1964 lors de l’édition remportée par Peter Post.

C’était évident au visuel hier que ça roulait vite: jamais les échappés devant, quels qu’ils soient, n’ont pris plus d’une minute! C’était à fond les manettes tout le temps, merci à une météo clémente (plus de 20 degrés!) et avec un vent de dos la majorité du temps.

C’est d’ailleurs un fait souvent méconnu des cyclistes amateurs: lorsque ça envoie du lourd, en course ou à l’entrainement, c’est plus dur vent de dos que vent de face. Vent de face, une fois dans les roues, c’est beaucoup plus facile car il y a un gros différentiel dans les watts. Vent de dos, tout le monde doit envoyer, car le différentiel dans les watts est beaucoup moins grand que vous soyez devant ou derrière.

Bref, comme prévu, la météo clémente a tout changé hier sur Paris-Roubaix, et je vous avoue franchement ne jamais avoir pu m’emballer pour la course. On ne peut pas dire selon moi qu’il s’agissait d’une « grande » édition.

Il y a certes eu de l’action en raison des chutes, des bris, des crevaisons. Je pense à Olivier Naesen, malchanceux toute la journée. À Van Avermaet avant Arenberg, qui a eu le brio de ne pas abandonner et de revenir au train sur l’avant de la course. À Sagan dans le final, encore une fois malchanceux.

Sinon, la course a été assez insipide selon moi. À 15 bornes de l’arrivée, les trois coureurs devant – Van Avermaet, Stybar, Langeveld – n’avaient qu’une trentaine de secondes d’avance. C’était jouable derrière, mais le groupe ne s’est jamais organisé, notamment de peur de ramener Boonen sur l’avant de la course.

On a vu des Paris-Roubaix plus intéressant, c’est certain. On n’aura finalement jamais vu de vraie bataille entre Sagan, Boonen, Kristoff, Boasson Hagen, etc. Personnellement, je suis resté sur ma fin et je n’ai jamais pu m’emballer pour la course.

Ce qui n’enlève rien à son vainqueur hier, Greg Van Avermaet, qui était selon moi très clairement le plus fort. Sa confiance dans le final était impressionnante: il prenait de très longs relais, et a même osé amener dans le vélodrome, comme sûr à 100% qu’il allait gagner. Le champion olympique inscrit le premier « monument » à son palmarès, et il le mérite. Tom Boonen n’a peut-être pas gagné son 5e Paris-Roubaix, mais l’honneur belge est sauf…

L’honneur canadien est également sauf, avec un Hugo Houle excellent 63e de l’épreuve, à un peu plus de 9 minutes. Faut quand même se les farcir, les 29 secteurs pavés à une telle vitesse, et je lève mon chapeau à Hugo hier.

Antoine Duchesne n’a pas eu la même chance, ayant été contraint à l’abandon après avoir été victime d’un accident avec une voiture. S’il y a eu plus de peur que de mal, les photos d’Antoine circulant sur Facebook au terme de la course étaient toutefois saisissantes. Ce sont des guerriers!

Prochain rendez-vous, les Ardennaises. Ca risque d’être intéressant, notamment avec un certain Mike Woods qui a montré des signes de grande condition sur le récent Tour du Pays Basque.

115e édition de Paris-Roubaix dimanche

Un enfer ce dimanche?

Peut-être oui si on regarde le parcours de cette 115e édition de Paris-Roubaix: 257 kms à parcourir tout de même, avec pas moins de 55 kms de pavés, répartis en 29 tronçons. Trois ont reçu un niveau de difficulté de 5 étoiles, soit la Trouée d’Arenberg (2 400m), Mons-en-Pévèle (3 000m) ainsi que le Carrefour de l’Arbre (2 100m) situé à 25 kms de l’arrivée.

Peut-être non si on regarde la météo annoncée: très beau, 20 degrés, peu de vent.

Il est donc probable que cette année, ce soit une course avec une sélection par l’avant plutôt que par l’arrière. Les équipes bien organisées et cohérentes, comme la Quick Step, pourraient dans ce contexte avoir un avantage non négligeable.

Les favoris

Ils sont plusieurs à pouvoir rêver de s’imposer à Roubaix.

Peter Sagan d’abord, parce que c’est un équilibriste sur le vélo et parce qu’il sera revanchard, ayant perdu le Ronde dimanche dernier en raison d’un incident de course. Si son équipe ne pourra probablement pas l’aider dans le final, il n’a qu’à marquer les quelques autres grands favoris puisque très rapide au sprint.

Greg Van Avermaet ensuite, lui aussi revanchard de son Ronde dimanche dernier. Je pense toutefois que Paris-Roubaix convient moins au coureur belge. Rapide au sprint, il devra se débarrasser de Sagan et Kristoff pour s’imposer au sprint avec d’autres.

Il ne faudra justement pas oublier Alexandre Kristoff ce dimanche, en excellente condition et disposant de toute la puissance requise pour dominer le pavé. Attention à ce coureur qui va très vite au sprint, mais qui est aussi capable de se lancer dans une échappée dans le final. Rappelons également qu’il dispose désormais d’un certain Tony Martin dans son équipe comme équipier de luxe. Martin est probablement aussi capable de gagner Paris-Roubaix au train!

La Quick Step sera évidemment l’équipe à battre dimanche, avec un alignement de coureurs impressionnant: Tom Boonen d’abord, qui prendra sa retraite une fois la ligne franchie, mais aussi Niki Terpsta, Yves Lampaerts et Zdenek Stybar. De quoi se glisser dans des coups durant toute la course, et obliger les autres équipes à faire des efforts. La Quick Step est sur une bonne lancée en ce moment, et la confiance doit être au top!

Est-ce que Tom Boonen est suffisamment en condition pour espérer s’imposer? Je crois que oui, mais il lui faudra aussi de la chance, beaucoup de chance pour déjouer tous les autres favoris.

Enfin, chez Sky, Ian Stannard est un coureur taillé pour cette course, disposant d’une très grande puissance sur le plat. Je pense qu’il pourrait être devant dimanche.

Outre ces grands favoris, on compte plusieurs outsiders.

Olivier Naesen est l’un d’eux. Pris dans l’incident avec Sagan dimanche dernier, je crois qu’il sera un des acteurs dans le final de la course dans quelques jours.

Sonny Colbrelli, en forme depuis le début de saison, semble un coureur taillé pour Paris-Roubaix. Attention à lui si jamais un groupe devait se présenter pour la gagne sur le vélodrome de Roubaix, c’est un malin.

Arnaud Demare côté français devrait être au départ et lui aussi espérera une arrivée au sprint sur le vélodrome de Roubaix. Demare représente probablement les meilleures chances françaises dimanche. Le dernier vainqueur français de Paris-Roubaix est Frédéric Guesdon en 1997, une plombe!

Chez Orica, deux coureurs pourraient bien faire, soit Luke Durbridge ainsi que le vainqueur sortant, Mathew Hayman. Ce dernier a toutefois été discret depuis le début de la saison et je vous avoue ne pas trop savoir ce qu’on peut espérer de lui.

Rajoutons enfin à cette liste d’outsiders deux noms, soit Edvald Boasson Hagen et John Dekengolb qui disposent tous deux d’une équipe à leur service.

Les Canadiens

Ils devraient être deux au départ, deux Québécois: Hugo Houle chez AG2R-La Mondiale ainsi qu’Antoine Duchesne chez Direct Énergie. Les deux seront au service de leur leader, donc avec des consignes d’équipe à respecter. Ryan Anderson est blessé.

À la télé au Québec

Contrairement au Tour des Flandres dimanche dernier, les Québécois pourront suivre la course live! sur RDS2 ce dimanche en matinée. La programmation complète des épreuves de cyclisme sur RDS et RDS2 est disponible ici et si on peut regretter l’absence de grandes courses comme Milan SanRemo, le Giro ou le Tour de Lombardie, on pourra quand même suivre Liège-Bastogne-Liège et les étapes du Tour de France en direct.

Sinon, reste le stream sur Internet!

L’innovation

Certains Pinarello de l’équipe Sky seront équipés ce dimanche d’une petite suspension arrière.

Est-ce réellement une innovation?

Déjà, au début des années 1990, Greg LeMond, à qui on doit dans le cyclisme nombre d’innovations comme les compteurs vélo, les casques rigides, les pédales automatiques ou encore les salaires décents (!), avait testé et utilisé sur Paris-Roubaix des fourches avant de type RockShox.

Greg se serait-il trompé, une suspension arrière étant préférable à une suspension avant? Je pense en effet qu’il est plus utile d’avoir une suspension arrière sur Paris-Roubaix!

Quoi qu’il en soit, d’autres systèmes de contrôle des vibrations ont été testés sur Paris-Roubaix, notamment des cadres au design assez douteux.

Pour la plupart des coureurs, deux guidolines l’une sur l’autre ainsi que des boyaux spéciaux « Roubaix » (souvent des Dugast) seront les deux seules adaptations requises. Et personnellement, j’aimerais mieux un vélo bien rigide qu’avoir à gérer dans le feu de l’action une suspension!

L’enfer du nord.

Ces reportages de Paris-Roubaix entre 1984 et 1988 produits par la télévision américaine CBS sont peut-être ceux qui ont capté le mieux l’esprit de cette course, cet « enfer du nord ».

J’ai en tout cas découvert – et immédiatement aimé – cette course notamment grâce à ces reportages.

À voir et… à revoir!

Gilbert, façon Merckx!

50 bornes solo pour Philippe Gilbert hier sur le Ronde. Qu’y a-t-il à ajouter?

Une chose peut-être: la chute de Peter Sagan, qui a entrainé avec lui Greg Van Avermaet et Olivier Naesen au kilomètre 17, alors que Gilbert naviguait devant avec une petite minute d’avance, a assurément changé le cours de ce Tour des Flandres. Sagan produisait alors son effort pour tenter de rentrer sur Gilbert.

Je pense que le trio aurait en effet pu rentrer sur Gilbert. Après tout, Van Avermaet s’est retrouvé dans le final avec seulement 30 secondes de retard sur le champion belge, et avec un Terpstra sur le porte-bagage. Avec Sagan et Naesen, l’entente aurait été meilleure… et ils auraient possiblement revu Gilbert.

C’était hier le jour de Gilbert et la chance lui a aussi souri! Un champion belge qui s’impose sur le Tour des Flandres, quoi de mieux pour la Grand Messe du cyclisme?

Des Canadiens se distinguent

Deux coureurs canadiens de la région d’Ottawa-Gatineau se sont distingués ce week-end et il convient de le noter.

Carol-Ann Canuel, de Gatineau (par adoption car elle est originaire d’Amos) a d’abord remporté le Tour du Limbourg samedi, une épreuve aux Pays-Bas bien connue. Toute une victoire! Le vidéo de la course est ici.

Mike Woods d’Ottawa a quant à lui terminé 2e du GP Miguel Indurain derrière un certain Simon Yates, et dans le même temps qu’un certain Sergio Henao. Toute une perf! Cette course de 186 kms est difficile, et le froid ainsi que la pluie ont encore durci l’épreuve hier. Le vidéo de la course est ici.

Ronde: Quick Step vs Sagan!

On y est, plus belle course de la saison dimanche, le Ronde van Vlaanderen!

It doesn’t get any better than this, baby!

Toute une course: c’est long (261 kms), c’est dur (18 monts, la plupart en pavés, ainsi que 5 secteurs pavé à franchir, excusez un peu), c’est exposé, c’est étroit, ça tourne tout le temps, bref, LA course des courses. Une épreuve où le placement est capital pour jouer la gagne également.

Et l’ambiance, que dire de l’ambiance, tant au départ que sur la course, où les Belges et les amateurs de cyclisme se massent chaque année en grand nombre, buvant bières, mangeant saucisses et autres douceurs en restauration rapide.

Cette année, le Muur de Geraardsbergen (Mur de Grammont) est de retour, à notre grand plaisir: il sera franchi par les coureurs au km 165 et pourrait bien lancer le final de la course. Il faudra par la suite se taper encore 10 autres monts pavés, dont la 2e et 3e ascension du Vieux Quaremont – une légende -, le Taaienberg (ou mont « Tom Boonen », il voudra probablement encore attaquer dans cette ascension située à 40 bornes de l’arrivée), puis le Paterberg au km 246. Aie, ça va faire mal.

Point positif pour Messieurs les coureurs, il devrait faire beau et assez chaud (17 degrés en après-midi) dans ce secteur de la Belgique dimanche, ce qui rendra la course un peu plus ouverte car moins sélective.

Les favoris

En gros c’est simple, ce sera Quick Step contre Peter Sagan!

La Quick Step a la pression: l’équipe belge court à domicile, c’est leur Championnat du monde et l’équipe a bien marché ces dernières semaines.

L’effectif est impressionnant: outre Tom Boonen, déjà triple vainqueur de l’épreuve (une 4e victoire le ferait entrer direct dans l’Histoire du Ronde en tant que recordman de victoires), on compte dans l’équipe Philippe Gilbert, en grande condition, Niki Terpstra, Sdenek Stibar, Yves Lampaert et Matteo Trentin, pour ne nommer que ceux là. De quoi créer une course de mouvement, lancer sans cesse des initiatives, et espérer avoir l’avantage du nombre dans le final de la course.

Philippe Gilbert est pour moi l’homme à battre: il sait très certainement que c’est une chance unique cette année de s’imposer sur le Ronde, chose qu’il n’a jamais fait, vu sa condition physique actuelle. Et avec le maillot de champion de Belgique de surcroit!

De l’autre côté, Peter Sagan (vainqueur sortant), plus isolé au sein de son équipe Bora dépourvue de la profondeur que présente la Quick Step. Pour s’imposer dimanche, Sagan devra user certes de sa force, mais aussi d’une certaine intelligence en course (à défaut d’user de ses épaules…). Ca sera intéressant!

Outre ces favoris, un autre se dégage bien évidemment: Greg Van Avermaet, qui a la pancarte dans le dos. Gageons qu’il sera marqué à la culotte dimanche, et qu’il aura besoin de son équipe – pas très impressionnante par ailleurs – pour bien le placer à l’approche du final, où il devrait logiquement se retrouver isolé.

Quelques autres coureurs peuvent nourrir des ambitions: Tiesj Benoot et Tony Gallopin qui courent tous les deux au sein d’une formation belge (Lotto), Sep Vanmarcke chez Cannondale-Drapac car l’équipe est à son service, les Trek-Segafredo avec Degenkolb, Felline, Stuyven et Theuns, Luke Durbridge chez Orica, Olivier Naesen chez AG2R – La Mondiale, Alexandre Kristoff, vainqueur en 2015, voire un Ian Stannard chez Sky.

Trois Canadiens sont au départ, soit Hugo Houle (AG2R – La Mondiale), Antoine Duchesne et Ryan Anderson (Direct Énergie). Ils devront certainement respecter les consignes d’équipe, par exemple pour Olivier Naesen et Sylvain Chavanel qui sont probablement les coureurs protégés au sein de leur équipe respective.

Pour ceux voulant découvrir le Muur de Geraardsbergen et son rôle dans le Tour des Flandres, InCycle nous propose ce reportage (à partir de 12min30).

Gilbert, favori du Ronde?

Un champion de Belgique est passé hier en tête du Muur van Geraardsbergen, qu’est-ce qui peut être mieux à moins d’une semaine de la Grand’ Messe du cyclisme belge, le Tour des Flandres?

On doit l’exploit à Philippe Gilbert, brillant vainqueur hier de la première étape des Trois Jours de la Panne, ultime répétition avant le Ronde dimanche prochain.

Cette victoire de Gilbert est une confirmation de ce qu’on voyait depuis le début de la saison: il est de retour à son meilleur niveau, et ses adversaires peuvent se faire du souci. Avec Tom Boonen, Julian Alaphilippe, Niki Tersptra et les autres, les adversaires de la Quick Step auront du fil à retordre dimanche prochain…

Gilbert s’est tapé hier près de 17 kilomètres solo, avant de s’imposer. Voilà qui ne laisse aucun doute sur sa condition physique, et qui boostera sa confiance en vue du Ronde. Le Tour des Flandres est probablement le seul grand monument du cyclisme à sa portée qui lui manque encore (Gilbert vainqueur de Paris-Roubaix un jour, j’en doute…).

Payez-vous les images de son ascension du Muur, autour de la 51e minute: la frite est là!!!

Avec Greg Van Avermaet et Peter Sagan en grande forme, plus des outsiders à la pelle comme Michal Kwiatkowski et Niki Terpstra, le Tour des Flandres dimanche prochain s’annonce un grand cru. À ne pas manquer, sous aucun prétexte!!!

Sagan, syndrome Cancellara…

Il aura fallu attendre les 20 derniers kilomètres de Gent Wevelgem pour vraiment voir la course se décanter hier, en deux temps (les deux dernières heures de la course sont ici).

D’abord, un groupe d’une quinzaine de coureurs s’est détaché au train à environ 20 bornes de l’arrivée, sur une cassure imposée par un Peter Sagan qui avait manifestement de bonnes jambes. Sagan a servi quelques gros relais qui ont suffi, impressionnant!

Puis deux coureurs se sont isolés de nouveau en tête à 16 bornes de l’arrivée, à partir du petit groupe devant: Van Avermaet et Keukeleire, ce dernier étant ravi d’être à pareille fête. Le duo est parti sans accélérer, tout simplement parce que Peter Sagan a arrêté de rouler dans l’échappée, frustré de voir un Terpstra refuser de collaborer pleinement.

Si on peut comprendre qu’un sprinter de la trempe de Sagan fasse peur, c’est un peu tôt à 16 bornes de l’arrivée pour arrêter de collaborer…

La tactique de la Quick Step était très probablement de favoriser le regroupement avec un petit groupe en chasse derrière, au sein duquel évoluait Boonen et surtout, surtout, Gaviria. Un éventuel regroupement leur aurait donné un certain avantage du nombre, c’est certain.

Personnellement, je comprends l’énervement de Sagan devant, qui n’est pas sans rappeler ce que Cancellara vivait souvent dans le final des Classiques ces dernières années: une course négative, pour faire perdre un coureur plutôt que pour essayer de gagner.

Mais au niveau professionnel, les enjeux sont grands et il n’y a pas de cadeau. Chose certaine, je pense que Bora-Hansgrohe et Quick Step n’ont pas fini de se tirer la bourre sur les Classiques cette saison avec cet incident, et cela pourrait profiter aux autres, notamment aux BMC.

Pour Van Avermaet, c’est d’ailleurs une confirmation: il a déjà gagné cette année le Het Nieuwsblad, le GP E3, et maintenant Gent Wevelgem, excusez-un-peu. Il sera logiquement un des tous grands favoris du prochain Tour des Flandres le week-end prochain, avec Peter Sagan bien sûr, mais aussi Philippe Gilbert, Niki Terpstra, Michael Matthews et… Michal Kwiatkowski (s’il y prend part, à confirmer).

Soulignons enfin la présence du Québécois Hugo Houle dans l’échappée matinale, qui a fait un grand bout de chemin à très vive allure. Le Québécois était dans un bon jour, voilà qui est intéressant pour les grands rendez-vous à venir, surtout que son équipe AG2R-La Mondiale a un coureur capable de bien faire, Olivier Naesen, 26 ans, qui ne cesse de surprendre.

Le phénomène Sagan

L’émission Stade 2 sur France Télévision a consacré ce week-end un reportage d’une douzaine de minutes sur Peter Sagan. C’est ici.

Valverde brille en Catalogne

Au Tour de Catalogne, c’est Alejandro Valverde qui a dominé la compétition, son plus proche rival étant un autre espagnol, Alberto Contador.

Chris Froome a donné des signes de forme sur la route vers Tortosa vendredi, mais a été bien piégé le lendemain par les Movistar et les Trek-Segafredo pour perdre plus de 20 minutes au général. Je crois qu’il a simplement laisser tomber, et a préservé ses énergies pour d’autres batailles plus tard cette saison.

Chose certaine, qui pour battre Alejandro Valverde cette saison sur le Mur de Huy prochainement?! Quel coureur!

Que du Magicrème! (oups… que du Quick Step!)

Magnifique édition de Dwars door Vlaanderen (À travers la Flandre en français) hier! C’est simple, en bref, on a vu que du Quick Step dans le final de la course.

À quelque part, ça fait plaisir compte tenu des quelques déconfitures dont les Quick Step ont été les artisans ces dernières années, en premier lieu lorsqu’ils avaient été mouchés par Ian Stannard dans le final du Omloop Het Nieuwsblad 2015.

On doit la perf des Quick Step hier à essentiellement quatre coureurs, doit Terpstra, Stybar, mais surtout Philippe Gilbert et le vainqueur, Yves Lampaert.

Je vous avoue que je ne connaissais que très peu ce Lampaert. Solide rouleur, auteur de très belles perfs au niveau mondial dans les chronos, ce coureur a été victime d’une fracture du sternum l’an dernier sur le Tour de l’Algarve, en début de saison. Le voilà qui revient à un excellent niveau.

Gilbert et Lampaert ont joué la course parfaite dans le final, attaquant à tour de rôle. Ce fut d’abord Gilbert à 10 bornes de la fin. Puis ce fut la bonne avec Lampaert à 8km de l’arrivée. Les deux autres coureurs, Lutsenko et Durbridge, ont été cuisiné aux petits oignons et ne pouvaient pas grand chose face à la tactique parfaite des Quick Step. Vélo 101…

Il fait très plaisir de revoir Philippe Gilbert à ce niveau, après quelques années mi-figue mi-raisin chez BMC où il a donné l’impression de crouler sous la pression. Partageant les responsabilités chez Quick Step, on le sent relâché, heureux sur son vélo cette année et c’est très bien.

Parmi les autres nouvelles, la prestation de Tony Gallopin, présent avec les meilleurs battus du jour. Attention à lui dans les prochaines courses, il a la bonne patte c’est évident. Olivier Naesen m’a également surpris chez AG2R – La Mondiale, terminant 6e, une remarquable performance apte à lui donner un statut différent dans son équipe pour la suite des Classiques.

Enfin, Stybar, Terpstra, Benoot et Vanmarcke semblent aussi être en excellente condition et devraient tous être des acteurs des prochains Tour des Flandres et Paris-Roubaix.

Tour de Catalogne: ça va flinguer!

J’aime beaucoup le Tour de Catalogne, une épreuve un peu moins connue du grand public mais qui, chaque année, nous donne un très beau spectacle. Des étapes difficiles, des coureurs souvent volontaires, bref, on ne s’y ennuie jamais et… on y trouve souvent les coureurs qui seront devant sur les Ardennaises. C’est un peu comme le Tour du Pays Basque, une autre très belle épreuve du début de saison.

Après deux étapes en Catalogne, dont le chrono par équipe hier, c’est Alejandro Valverde qui occupe la tête du général, encore lui…

Derrière cependant, on a du beau monde. Van Garderen est à deux petites secondes, Froome, Thomas et Landa à 46, Contador, Pantano et Mollema à 1min15, Adam Yates à 1min26. D’autres ont déjà pris un éclat, comme Ilnur Zakarin, pointé à presque 3 minutes.

Je peux vous assurer que le terrain des prochains jours va se prêter à des initiatives et que Valverde sera mis au défi lors de ces étapes, à commencer par aujourd’hui vers La Molina.

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L’étape de vendredi est pas mal non plus, sans parler de celle de samedi qui se résumera à une sacré course de côte!

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Alberto Contador se lancera à l’attaque j’en suis sûr, tout comme Chris Froome. Ca sera intéressant car les deux disposent de très bons coéquipiers capables de mettre l’équipe Movistar de Valverde à l’épreuve avant le feu d’artifice dans le final.

À noter que Mike Woods d’Ottawa est sur l’épreuve au sein de son équipe Cannondale-Drapac. Le terrain à venir pourrait lui permettre d’exprimer tout son talent de grimpeur.

Michal Kwiatkowski: la bête noire de Peter Sagan!

Sur l’attaque tranchante de Peter Sagan samedi dans le Poggio lors du final de Milan SanRemo, nous étions probablement plusieurs – j’en étais – à penser que la course était pliée.

Au courage, Julian Alaphilippe et Michal Kwiatkowski se sont pourtant accrochés, et ont réussi à basculer avec Sagan en haut de l’ascension, par la peau des dents il faut bien le dire.

Ca s’est joué ensuite au sprint, à la pédale, et j’ai trouvé Sagan très beau joueur en respectant bien sa ligne de sprint. Il aurait pu dévier sur sa gauche et gêner davantage Kwiatkowski qui revenait bien à sa hauteur. Bravo pour le fair-play.

La victoire de Kwiatkowski samedi n’est pas une surprise: si vous regardez les dernières éditions de La Primavera, vous constaterez que le Polonais a toujours été très remuant dans le final de la première grande Classique de la saison.

Je lis partout – dont de Sagan lui-même – que Alaphilippe et Kwiatkowski ne l’auraient pas assez relayé dans les 3 derniers kilomètres. Je ne suis pas d’accord! On a vu Alaphilippe essayer de passer vers la fin de la descente du Poggio, il a fait ce qu’il a pu. Ca allait probablement un peu vite pour lui, et sa technique n’était probablement pas à la hauteur de celle de Sagan. Quant à Kwiatkowski, il est passé deux fois dans les deux derniers kilomètres, et n’a cessé de collaborer que dans le dernier kilomètre, fair enough lorsqu’on est avec un sprinter de la pointure de Sagan.

On est très loin, en tout cas, du comportement des adversaires de Fabian Cancellara dans les trois derniers kilomètres de plusieurs Milan SanRemo ces dernières années, où aucun ne passait.

Chose certaine, Peter Sagan n’a qu’une bête noire dans le peloton pro, et cette bête noire est Michal Kwiatkowski.

Ces deux là se connaissent et se font la guerre depuis les rangs junior. Je soupçonne Kwiatkowski de parfaitement connaître Sagan, ses faiblesses, ses signes de fatigue, comment le battre. Le Polonais a en tout cas frustré le Slovaque à plusieurs reprises ces dernières années.

Il y a eu notamment la Strade Bianche en 2014, ou le Polonais avait déposé le Slovaque dans la dernière grosse bosse vers l’arrivée.

Plus récemment, il y a eu le GP E3 l’an dernier, où échappés tous les deux, Kwiatkowski avait déjà battu Sagan au sprint.

En bref, Sagan a beau changer de look, laisser pousser ses cheveux et sa barbe ou les couper, il tombe de temps en temps sur un Kwiatkowski en forme qui réussit à le battre même sur son terrain, le sprint. Faut le faire!

Derrière ces deux là à San Remo samedi, un sprint royal, avec tous les sprinters: Kristoff, Gaviria, Demare, Degenkolb, Bouhanni, Viviani, Ewan, Matthews, Colbrelli et Bennati! Gageons qu’ils voudront bientôt prendre leur revanche… et ça promet cette saison. Seul un Mark Cavendish que j’ai trouvé bien gros a manqué la petite fête de l’arrivée à 60km/h!

Milan SanRemo: Hugo Houle avec le 11…

On y est, la première grande Classique de 2017 ce samedi: Milan SanRemo, la « Primavera »!

Une classique bien particulière, très longue d’une part (presque 300 bornes), et un parcours si atypique: une longue descente vers la côte via le Turchino, puis une succession de « capi » dans le final, qui rend la course plus sélective: Mele, Cervo, Berta, Cipressa et enfin Poggio. Finalement, une plongée sur la ligne d’arrivée avec cette descente du Poggio, technique, et ces longs bouts droits à l’entrée de SanRemo, si difficiles à gérer pour un ou quelques coureurs échappés devant.

Avec le nivellement des niveaux, on assiste désormais presque toujours à une arrivée au sprint parmi un groupe de 20, 30 voire 40 coureurs au terme de cette classique: il faut remonter à… 1996 et Gabriele Colombo pour voir un coureur s’imposer en solitaire après une longue échappée. Au cours des 15 dernières années, ça été presque toujours un sprinter qui a été couronné à SanRemo, le dernier en date étant Arnaud Demare en 2016, dans la controverse que l’on connait (il se serait accroché à une bagnole dans le Cipressa pour rentrer après une chute).

Les favoris

C’est pas compliqué, les sprinters capables de passer les bosses, bien que je rêve évidemment d’un autre scénario.

Et en premier lieu Peter Sagan, qui sait passer les bosses, qui sait se débrouiller seul dans un sprint, qui sait descendre (!), et qui est si adroit sur son vélo pour frotter en vue d’une ligne d’arrivée. Il a vraiment tous les atouts pour s’imposer samedi. Sagan a également au sein de son équipe Bora un Sam Bennett qui en connait un rayon également sur les sprints…

Le vainqueur sortant Arnaud Demare sera là pour défendre son titre, il est en forme et son équipe FDJ est sur une bonne lancée depuis le début de la présente campagne, boostant très certainement leur confiance. Attention à eux!

Trois autres anciens vainqueurs, Mark Cavendish, Alexandre Kristoff et John Degenkolb seront également à surveiller de près, leurs équipes étant à leur service. Du lot, Kristoff est probablement le plus menaçant. Mark Cavendish n’a plus la même condition qu’avant, notamment celle de 2009 qui lui avait permis de passer le Poggio pour gagner à SanRemo, et Degenkolb n’a pas vraiment rassuré cette saison encore.

Sonny Colbrelli est là également, récent vainqueur d’une étape sur Paris-Nice. C’est l’under-dog qui n’a rien à perdre, et qui prendra donc tous les risques…

Nacer Bouhanni est un autre favori, on sait que cette course le fascine… mais saura-t-il résister au rythme d’enfer du Poggio? Ces dernières éditions, il y a été éjecté.

Caleb Ewan pourrait aussi surprendre, bien que je pense que le Poggio sera trop difficile pour lui, comme pour Bouhanni. Leur équipe ne pourra pas grand chose.

Les outsiders

Ils sont nombreux à être d’excellents baroudeurs pouvant se porter à l’attaque et essayer de surprendre les équipes de sprinters.

Je pense bien évidemment à Julian Alaphilippe, un coureur très volontaire qui voudra faire sentir sa présence sur la course. Avec Philippe Gilbert, lui aussi très en vue récemment, l’équipe Quick Step a deux très beaux baroudeurs de premier ordre, avec un Tom Boonen derrière pour assurer. La Quick Step est l’équipe par excellence samedi pour emmerder les équipes de sprinters!

Les Lotto ne sont pas mal non plus, avec Gallopin, Wellens et Benoot.

Fabio Felline, très remuant depuis le début de la saison, a aussi une belle carte à jouer.

Tom Dumoulin, lui aussi en bonne condition, peut faire quelque chose en échappée, c’est un formidable rouleur et il serait difficile à ramener s’il était devant avec un petit groupe entre le Cipressa et le Poggio…

Michal Kwiatlowski, lui aussi un bel attaquant, récent vainqueur de la Strade Bianche, est aussi de ces coureurs difficiles à revoir lorsqu’en échappée. Et s’il partait avec Alaphilippe dans le Cipressa?

Enfin, n’oublions pas non plus le champion olympique Greg Van Avermaet!

Bref, beaucoup de coureurs peuvent aussi jouer les troubles-fête. S’agit simplement d’avoir « l’esprit Contador » et de passer à l’offensive!!! Soyons créatifs Messieurs les coureurs!

Les Canadiens

Un seul Canadien au départ, Hugo Houle.

Fait très intéressant, Houle aurait hérité du dossard #11 chez AG2R La Mondiale, pouvant indiquer qu’il serait le leader de l’équipe, ou du moins un coureur protégé, sur la course. Sa condition semblait en hausse récemment, notamment en raison d’un bon chrono sur Tirreno.

Il faut là aussi oser!

Paris-Nice: Contador met (encore) le feu!!!

Magnifique Paris-Nice ce week-end, avec deux très belles étapes qui nous ont tenu pendu aux images jusqu’à la toute fin.

Samedi sur les pentes difficiles du col de la Couillole (un très mauvais souvenir pour moi lors de la dernière étape de la Haute Route 2012, où j’étais fiévreux), c’est Richie Porte qui a fait la différence et qui s’est imposé au sommet, avec une poignée de secondes sur… Alberto Contador, qui avait parvenu à se détacher d’Henao avec environ 500m à faire. Belle prestation donc des grands favoris de l’épreuve, et enterrement de Julian Alaphilippe, trop court dans cette Couillole trop longue et trop pentue pour lui.

Samedi soir, on croyait bien l’affaire pliée puisque Henao disposait d’une trentaine de secondes sur ses deux plus proches poursuivants, Dan Martin et Alberto Contador, avec seulement une « courte » étape de 115 bornes prévue hier, et une bonne équipe pour l’assister.

C’était sans compter sur Alberto une fois de plus!

Formidable Contador, quel attaquant, quel panache, quel énergie! Il m’aura tenu sur le bout de ma chaise pendant les 50 derniers kilomètres hier. Magnifique! Ca, c’est du vélo!

Déjà, attaquer si loin de l’arrivée était osé (50 bornes de l’arrivée) car il aurait pu attendre la dernière ascension sur le col d’Èze. Contador a pourtant réussi son pari, décrochant Henao après avoir eu le terrain bien préparé par un excellent Pantano (le duo refera des étincelles cette saison, c’est certain).

C’était parti pour un raid de 50 bornes, et Contador a réussi à isoler derrière Henao, ce qui n’est pas peu dire. Remuant, ce Contador!

Après, dans le final, je n’ai pas trop compris la stratégie des Movistar et des Bahrain.

Marc Soler n’a pas contribué efficacement à l’échappée, surtout pas dans les tous derniers kilomètres. Il avait pourtant intérêt à rouler, à collaborer, pour jouer la victoire d’étape. Total, il la laisse échapper…

On aurait également pu croire à une alliance espagnole (l’étape à De La Cruz ou Soler, le général à Contador), les trois coureurs échappés étant espagnols. On dirait que ça ne s’est pas passé ainsi, Soler attaquant bien avant l’arrivée, désunissant le groupe. Et De La Cruz étant aussi assez avare dans ses relais. Dommage. Il y a des comptes qui ont dû se régler plus tard à l’hôtel!

Je n’ai pas compris non plus pourquoi Colbrelli s’est mis à rouler avec Henao dans les derniers kilomètres de l’étape. Pensait-il vraiment que le groupe allait rentrer et qu’il avait une chance pour la victoire d’étape? C’est pour moi la seule explication.

Quoi qu’il en soit, la victoire d’Henao me fait penser au dicton suivant: « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Pas de victoire d’étape, pas de coup d’éclat. Une victoire à l’économie, sans grand relief.

Pour moi, ce Paris-Nice a été l’histoire de deux hommes, Julian Alaphilippe et Alberto Contador. Deux coureurs volontaires, deux attaquants avec beaucoup de panache.

Vivement la suite avec ces deux là!

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