Ce qu’il faut retenir de ce Paris-Roubaix? Un chiffre selon moi, et c’est tout: 45,2 km/h.
La 115e édition de Paris-Roubaix aura été la plus rapide de l’histoire, effaçant le « vieux » record qui datait de 1964 lors de l’édition remportée par Peter Post.
C’était évident au visuel hier que ça roulait vite: jamais les échappés devant, quels qu’ils soient, n’ont pris plus d’une minute! C’était à fond les manettes tout le temps, merci à une météo clémente (plus de 20 degrés!) et avec un vent de dos la majorité du temps.
C’est d’ailleurs un fait souvent méconnu des cyclistes amateurs: lorsque ça envoie du lourd, en course ou à l’entrainement, c’est plus dur vent de dos que vent de face. Vent de face, une fois dans les roues, c’est beaucoup plus facile car il y a un gros différentiel dans les watts. Vent de dos, tout le monde doit envoyer, car le différentiel dans les watts est beaucoup moins grand que vous soyez devant ou derrière.
Bref, comme prévu, la météo clémente a tout changé hier sur Paris-Roubaix, et je vous avoue franchement ne jamais avoir pu m’emballer pour la course. On ne peut pas dire selon moi qu’il s’agissait d’une « grande » édition.
Il y a certes eu de l’action en raison des chutes, des bris, des crevaisons. Je pense à Olivier Naesen, malchanceux toute la journée. À Van Avermaet avant Arenberg, qui a eu le brio de ne pas abandonner et de revenir au train sur l’avant de la course. À Sagan dans le final, encore une fois malchanceux.
Sinon, la course a été assez insipide selon moi. À 15 bornes de l’arrivée, les trois coureurs devant – Van Avermaet, Stybar, Langeveld – n’avaient qu’une trentaine de secondes d’avance. C’était jouable derrière, mais le groupe ne s’est jamais organisé, notamment de peur de ramener Boonen sur l’avant de la course.
On a vu des Paris-Roubaix plus intéressant, c’est certain. On n’aura finalement jamais vu de vraie bataille entre Sagan, Boonen, Kristoff, Boasson Hagen, etc. Personnellement, je suis resté sur ma fin et je n’ai jamais pu m’emballer pour la course.
Ce qui n’enlève rien à son vainqueur hier, Greg Van Avermaet, qui était selon moi très clairement le plus fort. Sa confiance dans le final était impressionnante: il prenait de très longs relais, et a même osé amener dans le vélodrome, comme sûr à 100% qu’il allait gagner. Le champion olympique inscrit le premier « monument » à son palmarès, et il le mérite. Tom Boonen n’a peut-être pas gagné son 5e Paris-Roubaix, mais l’honneur belge est sauf…
L’honneur canadien est également sauf, avec un Hugo Houle excellent 63e de l’épreuve, à un peu plus de 9 minutes. Faut quand même se les farcir, les 29 secteurs pavés à une telle vitesse, et je lève mon chapeau à Hugo hier.
Antoine Duchesne n’a pas eu la même chance, ayant été contraint à l’abandon après avoir été victime d’un accident avec une voiture. S’il y a eu plus de peur que de mal, les photos d’Antoine circulant sur Facebook au terme de la course étaient toutefois saisissantes. Ce sont des guerriers!
Prochain rendez-vous, les Ardennaises. Ca risque d’être intéressant, notamment avec un certain Mike Woods qui a montré des signes de grande condition sur le récent Tour du Pays Basque.