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Flèche Wallonne: Alaphilippe se paye Valverde!!!

J’ai adoré le final de la Flèche Wallonne hier. Payez-vous les images… Formidable!

En gros, on avait d’abord Nibali devant, qui avait bien anticipé. Beau tempérament de ce coureur toujours agressif que j’aime beaucoup. Il prend ses responsabilités, il tente, il n’hésite pas, il court pour gagner. Et il n’a pas été aidé par les motos…

Nibali n’avait malheureusement pas les jambes pour aller au bout et s’est fait reprendre à quelques hectomètres de la ligne seulement. Il s’est rendu les armes à la main, l’honneur est sauf!

La Flèche Wallonne s’est donc une fois de plus résumée à une course de côte. Je suppose que dans le cyclisme moderne, c’est attendu.

Et là, on a vu un Julian Alaphilippe sans complexe, bien calé dans la roue des deux Lotto qui faisaient le forcing devant, Vanendert et Wellens. À ce moment, Valverde était derrière – ô surprise – et non devant… première indication que quelque chose allait peut-être changer…

Alaphilippe gagne car jamais il ne lâche rien dans la montée, suivant chaque accélération au centimètre. À l’inverse, on a eu l’impression que Valverde a parfois pioché un peu, étant à contrepied dans le milieu de l’ascension, peinant à trouver son rythme. Il a réagi à l’accélération de Vanendert avec un temps de retard qui lui aura été fatal. Dans le Mur de Huy, ca se joue au centimètre!

Alaphilippe gagne en accompagnant d’abord l’accélération d’un Vanendert retrouvé (je vous le disais ces derniers jours…), puis en plaçant sa propre accélération au bon moment, après s’être retourné et avoir vu que Valverde n’était plus dans sa roue. Mieux, on a eu l’impression qu’Alaphilippe avait la réserve pour relancer dans les 50 derniers mètres, minant le moral de tous ses adversaires. Il était le plus fort hier.

Sursaut d’orgueil du champion espagnol, il a fait un beau rapproché sur les derniers mètres, pour s’éteindre dans les derniers 50m en comprenant qu’Alaphilippe ne pouvait plus être rejoint.

Chapeau Julian!

J’adore vraiment ce coureur sympathique au tempérament d’attaquant. En fait, pour tout vous dire, c’est peut-être après Laurent Fignon, Greg LeMond et Marco Pantani le coureur que j’ai le plus apprécié dans le peloton professionnel.

Pour lui, c’est sa naissance comme champion, on pourrait dire. Première grande victoire internationale, première grande classique (car c’est ce qu’est la Flèche Wallonne selon moi), première reconnaissance de son niveau qui le fait entrer dans le top-10 mondial. Je suis convaincu qu’il ne s’arrêtera pas là et qu’il progresse encore.

Liège-Bastogne-Liège

Évidemment, Alaphilippe et Valverde seront les archi-favoris du prochain rendez-vous, Liège-Bastogne-Liège, souvent présentée comme la course la plus dure du calendrier international.

Ceci étant, un coureur à surveiller selon moi: Roman Kreuziger. Dans le coup aujourd’hui (4e), il n’a pas de pression, rien à perdre, un statut d’outsider lui permettant de prendre des initiatives, je le vois bien gagner la Doyenne dimanche. Attaquant lui-aussi, je suis certain qu’il tentera de saisir les opportunités qui se présenteront à lui, et que le peloton aura bien du mal à le revoir s’il part en échappée.

Ca sera passionnant!

82e Flèche Wallonne: qui pour battre Valverde?!

On dispute mercredi la 82e édition de la Flèche Wallonne, une classique mythique puisque présentant une arrivée singulière, en haut du célèbre Mur de Huy: 1,3 km d’ascension à 9,8% de moyenne, et des passages, notamment à l’intérieur des virages, à plus de 20%.

À quelque part, le Mur de Huy est à la Flèche Wallonne ce que le Mur de Grammont est au Tour des Flandres, voir ce que l’Alpe d’Huez est au Tour de France ou le Stelvio au Giro…

Les coureurs l’escaladent trois fois durant la course, la dernière fois alors qu’ils vont chercher l’arrivée en haut, au terme de 198 km de course entre Seraing et Huy. Ça fait mal, surtout que le parcours n’est pas tout à fait plat sur les 197 premiers kilomètres, avec pas moins de huit côtes répertoriées si on exclut les trois ascensions du Mur.

On annonce très beau en Belgique mercredi, soleil et 24 degrés. Ca sera très certainement une sélection par l’avant, la chance sourira peut-être aux plus audacieux… Je rêve par exemple de voir des coureurs réussir à aller chercher la victoire en attaquant dans… la deuxième ascension de Huy, à un peu plus de 20km de l’arrivée. Ca doit être possible!

Les favoris

Un nom: Alejandro Valverde. Quintuple vainqueur, déjà recordman du plus grand nombre de victoires sur cette course, dont quatre consécutives, ces quatre dernières années. Ouf! Tout un palmarès, Valverde mérite sans l’ombre d’un doute le titre de « Roi de Huy ». S’il gagne mercredi, ce serait sa sixième victoire.

Il a prouvé sur l’Amstel dimanche dernier être en grande forme, et il dispose d’une excellente équipe autour de lui, capable de bien le placer au pied du Mur. S’il l’aborde dans les 10 premiers, il sera très, très difficile à battre. C’est donc clair, les Movistar voudront favoriser une arrivée groupée au pied du Mur.

Celui qui pourrait arriver à battre Valverde est selon moi Julian Alaphilippe, que le champion espagnol a d’ailleurs désigné comme son successeur sur cette épreuve. Déjà deux fois deuxième derrière Valverde (2015 et 2016), Alaphilippe devra toutefois prouver qu’il a gagné en puissance pour le battre : pas simple! Son équipe Quick Step est cependant très forte, il pourra notamment compter sur l’expérience de Philippe Gilbert, vainqueur en 2011.

Si j’étais Philippe Gilbert justement, j’essaierais d’anticiper et de me glisser dans un coup à 10, 20 ou 30kms de l’arrivée… Cela enlèverait la pression à Alaphilippe, et on sait jamais, sur un malentendu ca peut marcher…

Attention également à Tim Wellens chez Lotto, bien secondé par un Jelle Vanendert retrouvé. L’équipe Lotto est aussi à domicile et voudra s’illustrer, c’est certain.

Troisième en 2014, Michal Kwiatlowski est annoncé au départ. Je pense qu’il sera trop juste dans le Mur.

Vicenzo Nibali? Il possède lui aussi un punch redoutable, qu’il peut maintenir plus longtemps que Valverde. Sa meilleure chance sera probablement de partir dès le pied du Mur si jamais le peloton s’y présente groupé, ou alors d’anticiper un peu dans le final. Avec Gilbert?!

Les outsiders sont Dan Martin, Rigoberto Uran, Sergio Henao, Mikel Landa, Romain Bardet et le jeune français David Gaudu, redoutable grimpeur (53 kilos!) et 9e de l’épreuve l’an dernier. Un autre français à surveiller, pour voir où il en est: le sympathique Warren Barguil.

Les Canadiens

Attention également à Mike Woods, qui sera probablement protégé avec Uran chez Education First. Woods prépare son Giro et arrive en excellente condition. Il peut croire en un podium je pense et un bon résultat pourrait lui permettre de donner confiance et rassurer son équipe.

Hugo Houle est également annoncé au départ chez Astana et travaillera pour ses deux leaders, Valgren et Fuglsang. Ces deux derniers auront toutefois plus de chance dimanche prochain sur la Doyenne.

La Flèche femmes

C’est probablement la clé pour développer le cyclisme féminin: profiter des infrastructures et faire partir le peloton féminin quelques heures avant le peloton masculin. Le public peut ainsi suivre une autre course en patientant pour les hommes, il y a des économies d’échelle… c’est parfait. Les femmes font 119 kms de course, et terminent elles-aussi en haut du Mur de Huy. Comme chez les hommes, il y a actuellement une Reine de Huy: Anna Van Der Breggen. Qui pour la détrôner mercredi? En bonne forme, une Pauline Ferrand-Prevost pourrait y parvenir selon moi!

Amstel: bien joué Astana!

Très beau final hier de l’Amstel Gold Race, un final plus ouvert que lorsque la course se terminait en haut du Cauberg. Y’a eu du spectacle!

La course s’est emballée à environ 15 km de l’arrivée, au dernier passage du Cauberg justement. Les favoris sont alors rentrés sur une échappée matinale longue à se rendre, puis Valverde a donné quelques coups de butoir afin d’écrémer le peloton de tête. Ouf! Qu’il était fort Valverde! Grand plateau partout! Pour le battre sur la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, ça risque d’être compliqué.

On a aussi vu un revenant, Roman Kreuziger, à la fête dans ce final, lui aussi donnant quelques coups de butoir avec, à la clef, une 2e place. Quel beau coureur, la classe sur un vélo.

Toutes ces accélérations, ces relances ont finalement eu raison de plusieurs favoris à quelques kilomètres de l’arrivée comme Philippe Gilbert, Michal Kwiatlowski ou encore Greg Van Avermaet. Franchement, on attendait mieux des Sky tout particulièrement, surtout qu’ils avaient roulé plus tôt dans la course. On présumait donc Kwiatlowski en meilleures jambes… Poels a pour sa part été éliminé assez rapidement. Bizarre de la Sky…

Une fois l’échappée « royale » partie, ce sont les deux Astana – Valgren et Fuglsang – qui ont été les plus intelligents selon moi. Ils avaient pourtant fort à faire pour neutraliser Sagan, Valverde et Alaphilippe!

Fuglsang a d’abord placé quelques attaques, forçant les autres, dont Peter Sagan, à chasser pour rentrer, pendant que Valgren faisait le mort derrière le petit groupe. Puis ce même Valgren a essayé de partir une première fois, mais n’a jamais vraiment pris plus d’une dizaine de secondes sur ses poursuivants.

C’est là qu’il a été plus intelligent que les Quick Step (Gilbert et Stybar) la semaine dernière: au lieu d’insister, il s’est rapidement relevé, a récupéré un peu dans le groupe puis à un peu plus de deux kilomètres de l’arrivée, a placé la bonne accélération sachant qu’à ce moment tardif de la course, personne ne voudrait vraiment prendre la responsabilité de la chasse à son compte.

Et ca a bien réussi, Valgren a pu se rendre au bout avec Kreuziger, moins bon sprinter que lui. Bien joué! Il a su se déjouer de Valverde, Wellens et d’Alaphilippe, qui étaient selon moi les plus costauds hier.

Ce qui est clair cependant, c’est qu’Alaphilippe et Valverde seront les grands favoris des Ardennaises qui commencent ce mercredi. Ca va vraiment être un très beau spectacle, à ne pas manquer! Valverde pourra compter sur un Landa en jambes on l’a vu hier, et Alaphilippe sur un Gilbert qui a beaucoup d’expérience sur ces courses. La Bahrain-Merida sera également à surveiller avec Gasparotto, Nibali et les frères Izagirre.

Mention très bien également au Canadien Mike Woods, 20e hier et dans le peloton de tête avec les cadors jusqu’à quelques kilomètres de l’arrivée. Il termine dans le groupe Gilbert-Van Avermaet, et nous prouve qu’il arrive en condition à temps pour son grand objectif de la saison, le Giro.

Les erreurs de Paris-Roubaix

« Peter Sagan était le plus fort » lit-on sur la plupart des médias main stream.

Mouais. Il était fort, c’est certain. Le plus fort je ne sais pas, mais certainement très costaud.

Mais une fois qu’on a dit ça?

Je pense qu’une fois de plus, beaucoup d’équipes ont commis de nombreuses erreurs tactiques durant l’épreuve, facilitant la victoire de Sagan. Et très souvent, à trop vouloir ne pas perdre, on finit par ne pas gagner!

D’abord les Quick Step, l’armada surpuissante au départ. Ils sont passés à travers de leur Paris-Roubaix selon moi. Le feu d’artifice a duré durant les 150 premiers kilomètres – les plus faciles – puis rideau, tout s’est effondré sauf Terpstra qui a sauvé in extremis les meubles en allant chercher la 3e place.

Pourquoi diable Philippe Gilbert ne s’est-il pas relevé rapidement après son attaque, voyant qu’avec seulement 10-15 secondes d’avance sur le paquet, il n’allait nulle part? Il a grillé à ce moment de précieuses cartouches pour la suite, tentant de provoquer une course de mouvement. Quant tu vois que ça ne fonctionne pas et qu’on te laisse mourrir à un jet de pierre du peloton, tu changes de stratégie!

La meilleure, ce fut bis repetitas quelques minutes après avec Sdenek Stybar. Totalement isolé seul à 15 secondes devant le paquet, il a lui aussi grillé ses cartouches, pour se faire bêtement reprendre quelques kilomètres plus loin. Un effort en pure perte, à un moment de la course qui ne comptait pas.

À ce moment l’équipe Quick Step pouvait se permettre de seulement répondre aux tentatives, en fonction de ceux qui les tentaient. Ils avaient une carte maitresse pour le final, Terpstra.

Sagan a très bien joué sur son attaque, en fait un contre dès que Van Avermaet a été repris. C’est à ce moment qu’un Quick Step devait couvrir, c’était Sagan devant tout de même! Je ne m’explique pas la nonchalance de Terpstra à ce moment, même si l’attaque était à plus de 50 bornes de l’arrivée. Tu peux pas laisser partir un client pareil quand tu as d’aussi bonnes jambes! C’est du cyclisme 101.

Sagan a également eu beaucoup de chance de tomber sur un Silvan Dillier en état de grâce devant, qui a pris ses relais. Sagan confiait à l’arrivée avoir été sur le bord des crampes dans les derniers kilomètres, imaginez s’il avait été solo ou avec quelqu’un sur le porte-bagage durant les 50 derniers kms… pas sûr qu’il allait au bout, surtout que l’écart n’a jamais dépassé les 90 secondes avec le groupe de chasse derrière.

Dillier a cependant commis une grave faute dans les cinq derniers kilomètres selon moi, en relayant Sagan. Avant ça, on peut comprendre qu’il voulait assurer au minimum une 2e place. Mais à 5 kms de l’arrivée, alors que tu te retrouves avec un excellent sprinter et que tu es devant depuis plus de 150 bornes, tu peux te permettre, en cyclisme professionnel, de jouer tes cartes pour la gagne. Sagan aurait compris.

Surtout, c’est Dillier qui amène le sprint sur le vélodrome! À quoi pensait-il? Battre Sagan à la régulière sans même l’effet de surprise?!

Je pense que Dillier aurait dû cesser sa collaboration au panneau des 5, et surtout tenter de surprendre Sagan de derrière une fois sur le vélodrome de Roubaix, peut-être en partant de loin (selon son état de fatigue). C’était selon moi sa seule chance raisonnable de l’emporter. Qu’avait-il à perdre que de tenter ce coup? Il était de toute façon assuré de la 2e place à ce moment!

Autrement, on a vu une belle course des Education First (Phinney, VanMarcke) qui ont collaboré à la chasse derrière Sagan dans le final. Van Avermaet nous a prouvé ce qu’on soupçonnait depuis un mois: il était un peu juste sur ces Classiques 2018.

Belle course également des Trek-Segafredo qui auront tenté quelque chose dans le final. Par contre Arnaud Demare, les meilleures chances françaises, s’est vite éteint sur ce Paris-Roubaix. Il reviendra plus fort l’an prochain j’en suis sûr.

Paris-Roubaix: une course qui refuse le XXIe siècle!

Bernard Hinault l’avait traité de « belle cochonnerie » avant de venir, évidemment, la gagner.

Une fois par an, Paris-Roubaix – la « Reine des Classiques » ou « L’Enfer du Nord » – revient comme pour nous rappeler les origines, la genèse du cyclisme, ce sport qui est à son image: dur, ingrat, sacerdotal même!

Paris-Roubaix, à quel part, c’est un retour à la condition originelle du cyclisme et des cyclistes. Paris-Roubaix, c’est au cyclisme ce que Germinal d’Émile Zola est au syndicalisme!

Vous pouvez mettre toute la technologie que vous voulez, les pavés sont là, et continuerons de vous secouer comme il y a 100 ans. Ils vous attendent, intacts. Ils n’ont pas pris une ride (merci Les Amis de Paris-Roubaix!), vous oui.

Octave Lapize dans les années 1910, Rik Van Steenbergen dans les années 1950, Roger de Vlaeminck dans les années 1970 ou encore Tom Boonen dans les années 2010, même souffrance, même galère. Mieux que n’importe quelle course du calendrier, Paris-Roubaix créé un lien entre champions d’hier et d’aujourd’hui car même réalité, même contexte, même souffrance.

En ce sens, Paris-Roubaix refuse d’entrer dans le 21e siècle, et c’est pour cela qu’on l’adore! À quelque part, cette course garantit le spectacle: toujours difficile, toujours imprévisible, toujours ingrate, toujours un champion qui gagne aussi…

Vivement dimanche!

On annonce beau et chaud durant la course, mais ça demeurera parfois compliqué car le temps pluvieux des derniers jours aura laissé des flaques d’eau, des ornières, de la boue. Malgré cela, la course sera probablement une sélection par l’avant, plutôt que par l’arrière. À ce petit jeu, la Quick Step et la force de son collectif sera avantagée.

Au menu de Messieurs les coureurs pour cette 116e édition de la Reine des Classiques, 257 kms entre Compiègne et Roubaix, sur le célèbre vélodrome. On compte pas moins de 29 secteurs pavés d’une longueur variant entre 300m (secteur Roubaix, dans le dernier km) et 3700m (secteurs de Saint-Python et Hornaing). Les plus célèbres secteurs pavés sont évidemment la trouée d’Arenberg au km 160, véritable entrée dans le « final » de la course, Mons-en-Pévèle (km 210) et le Carrefour de l’Arbre (km 240). C’est habituellement là que la course se joue.

Les favoris

Un nom se dégage bien sûr: Niki Terpstra. Le vainqueur du Tour des Flandres a les jambes en ce moment et a déjà remporté Paris-Roubaix. C’est l’homme à battre! Attention à lui si jamais il devait protéger un de ses équipiers devant: son contre sera redoutable en cas de regroupement général. Parmi ses équipiers pouvant aussi d’imposer, Philippe Gilbert bien sûr, mais aussi Yves Lampaert et Sdenek Stybar. Ouf!

Vainqueur l’an dernier, Greg Van Avermaet n’a pas beaucoup gagné cette saison et il aura le couteau entre les dents, c’est certain.

Peter Sagan voudra lui-aussi gagner une course à la hauteur de sa stature dans le peloton. Moins bien que les dernières années, il a aussi la « pancarte dans le dos », lui donnant peu de marge de manoeuvre. Je pense que ca sera compliqué pour lui dimanche prochain.

Attention à Mads Pedersen, qui nous a tous surpris dimanche dernier sur le Ronde. On ne connait pas ses limites! Il n’a aucune pression, c’est un outsider et à lui d’en profiter.

Sep VanMarcke, Alexandr Kristoff, Olivier Naesen, Arnaud Demare (qui sera remonté par Marc Madiot!), Michael Valgren et Edvald Boasson Hagen sont d’autres coureurs qui, dans un bon jour, peuvent s’imposer selon moi.

Outre Pedersen, l’invité surprise est également le triple champion du monde de cyclocross, Wout Van Aert. Sur une course comme Paris-Roubaix, ses talents d’équilibriste sur des surfaces grasses pourraient bien le servir, et il a récemment prouvé avoir de très bonnes jambes. Un champion du monde de cyclo-cross vainqueur de Paris-Roubaix, ca aurait de la gueule et ca ne s’est pas vu depuis… Roger de Vlaeminck en 1975!

Les Québécois

Ils sont deux au départ, soit Hugo Houle (Astana) et Antoine Duchesne (Groupama-FDJ). Je pense qu’ils voudront tous deux s’illustrer car ils ont de bonnes jambes en ce moment, mais devront surtout respecter les consignes d’équipe. Espérons qu’ils pourront se montrer!

Les vidéos

La bande annonce officielle est ici.

Paris-Roubaix pour les nuls, c’est ici.

La bande annonce de l’équipe Groupama-FDJ.

Interview d’avant-course avec Niki Terpstra.

Interview d’avant-course avec Philippe Gilbert.

Reconnaissance d’avant-course avec Peter Sagan.

Terpstra met tout le monde d’accord comme sur le GP E3!

Niki Terpstra, 33 ans, a remporté dimanche le Tour des Flandres de la plus belle façon qui soit selon moi: solo. Parti à un peu moins de 20km de l’arrivée en contrant pour le compte de l’équipe Quick Step une attaque de Vicenzo Nibali, personne ne l’a revu. Juste avant, son équipier Zdenek Stybar avait préparé le travail en faisant le forcing dans le Kruisberg.

Une victoire sans appel de celui qui était mon favori pour la gagne. Plusieurs directeurs sportifs s’étaient également prononcés dans ce sens au cours des jours précédents l’épreuve, en particulier suite à sa démonstration dans le final du GP E3 il y a 10 jours. Rappelons que Terpstra, solo, avait tenu en échec pendant 24 kms un groupe de poursuite impressionnant comportant toutes les grosses pointures. Il a gagné dimanche le Ronde exactement de la même façon!

Mention très bien également au 2e du jour, le Danois Mads Pedersen, qui n’a rien lâché dans le final derrière Terpstra, et qui parvient à la ligne suite à un gros effort solo pour préserver sa deuxième place. Ce coureur n’a que 22 ans et visiblement une grosse caisse pour les Classiques, les épreuves qu’il préfère. Il faudra avoir ce coureur à l’oeil dans les prochaines années, et même sur Paris-Roubaix dimanche prochain!

J’ai bien aimé aussi le collectif Quick Step sur la course, ils étaient toujours en contrôle de la situation. Mention très bien à Nibali aussi, qui a su être un acteur de la course. On a aussi vu les VanMarcke, Van Avermaet, Sagan et quelques Sky tenter quelque chose.

La plupart de ce beau monde se retrouve plus tard cette semaine pour le Grand Prix de l’Escaut, une course qui arrive souvent au sprint, et sur la Reine des Classiques Paris-Roubaix dimanche prochain. Yé!

L’intégrale du Ronde est ici, plus de 7h de vidéo. Parfait pour vos séances de home-trainer!

Un grand « Ronde » dans les cartons!!!!!

Ne manquez pas ça ce dimanche, la 102e édition du Ronde Van Vlaanderen s’annonce épique!

Premièrement, ça sera le dimanche de Pâques, quoi de mieux pour la grand-messe du cyclisme belge?! Y’aura du monde sur le bord de la route, ça sentira bon la merguez et la bière pour une ambiance du tonnerre dans les monts pavés…

Deuxièmement, ce sera pluvieux et frais, un vrai temps de flahutes. Comme on aime (nous les spectateurs, parce que pour les coureurs c’est une autre histoire…)

Troisièmement, 267 kms d’une course dure, très dure. Dix-huit monts à franchir, la plupart dans le final, dont certains sont pavés. Comme si ce n’était pas assez, Messieurs les coureurs devront aussi affronter cinq secteurs pavés durant l’épreuve.

Parmi les monts à affronter, le Mur de Grammont au km 170, deux fois le Vieux Quaremont (km 211 et 250), deux fois le Paterberg (km 214 et 253), le Koppenberg (km 221) et le Taaienberg, ou Mont Tom Boonen! (km 229).

Quatrièmement, le plateau des favoris, selon moi exceptionnel cette année tant ils sont nombreux à pouvoir nourrir des ambitions sur la course.

D’abord, deux invités surprise qui font vraiment plaisir: Vicenzo Nibali et Alejandro Valverde! Pas des manches ces deux là, tout est possible! Ils savent tous deux encaisser la distance et les monts, ça se jouera vraisemblablement au placement dans leur cas. Ils devront impérativement courir sur l’avant du peloton et ils disposent d’une équipe à leur service pour les aider. Valverde a impressionné hier sur À travers la Flandre, terminant 11e d’une épreuve difficile, courue sous la grande flotte. Ca en dit long sur sa caisse et sa motivation! Rappelons qu’il n’y a jamais eu de vainqueur espagnol du Ronde, ça serait joli!

Nibali a toutefois peut-être davantage de chance en raison de son équipe, plus rompue à ce genre de course.

Sinon, les archi-favoris sont les Quick Step, qui disposent actuellement d’une équipe de rêve. Voyez un peu: Philippe Gilbert (vainqueur l’an dernier, récent 2e du GP E3), Yves Lampaert (vainqueur hier d’À travers la Flandre), Zdenek Stybar et Niki Terpstra (récent vainqueur convaincant du GP E3). OUF!

Peter Sagan sera là avec son équipe Bora, mais je crains qu’il ne doive se débrouiller seul dans le final, ce qu’il est parfaitement capable de faire par ailleurs!

L’autre équipe belge, Lotto-Soudal, misera probablement tout sur Tiesj Benoot, très agressif hier dans le final d’À travers la Flandre. Il pourra s’appuyer sur son coéquipier Jens Debusschere.

Chez BMC, une seule carte, mais quelle carte! Greg Van Avermaet, le no1 mondial. Il veut inscrire son nom au palmarès de cette grande classique si importante pour un coureur belge. On l’a aussi vu très actif dans le final d’À travers la Flandre hier, il voulait certainement faire de gros efforts pour finaliser sa préparation en vue du Ronde dimanche.

Chez EF Education First, tout pour Sep VanMarcke.

Les Trek-Segafredo miseront pour leur part sur Jasper Stuyven.

Ajoutez à cela les Olivier Naesen, Tony Martin, Michal Kwiatlowski, Gianni Moscon, Edvald Boasson Hagen, Mike Teunissen et Alexandr Kristoff, c’est pas moins d’une vingtaine de coureurs qui peuvent aspirer à monter sur le podium!!! Ça devrait nous produire une course très animée dans le final, et je pense qu’à ce petit jeu, compte tenu du nombre de favoris, ceux qui se lanceront dans une échappée sérieuse à moins de 100 bornes de l’arrivée bénéficieront du blocage de la course derrière.

Dans ce contexte, la clef sera probablement de partir avec un Quick Step, mais idéalement pas deux!

Deux Québécois seront au départ, soit Antoine Duchesne chez Groupama-FDJ (il est suffisamment remis de ses ennuis gastriques d’il y a quelques jours) ainsi qu’Hugo Houle, en excellente condition puisqu’auteur d’une impressionnante 29e place sur À travers la Flandre hier.

Pour suivre la course depuis le Québec, je vous recommande L’Équipe TV, Steephill ou Cyclingfans. Vous devriez pouvoir trouver des liens vous amenant vers un site retransmettant les images télé.

On va se régaler!

Le plus fort, Sagan?

Merci à tous ceux qui ont laissé un commentaire suite à mon texte hier commentant la victoire dimanche de Peter Sagan sur Gent-Wevelgem.

Vous êtes plusieurs à penser que Sagan était tout simplement le plus fort.

Pas sûr!

Comprenez-moi bien: il est clair que Sagan est un coureur d’exception, une pointure du peloton. En ce sens, il est toujours fort.

Ceci étant, ses résultats jusqu’ici n’ont pas été transcendants. 8e de la Strade Bianche, clairement battu à la pédale, il terminait 6e de Milan SanRemo, nettement battu au sprint.

Je persiste et signe: Sagan a gagné au sprint dimanche devant des pointures comme Demare et Viviani parce qu’il a eu l’intelligence de partir au bon moment, c’est à dire le premier.

Sagan lui-même l’a avoué après la course, des propos rapportés par L’Équipe: « Je suis content de gagner cette course à nouveau, grâce au super travail de l’équipe. C’est toujours la loterie, je pensais juste à faire ce que j’avais à faire et partir tôt. »

Ca ne peut pas être plus clair!

Les Mondiaux en Autriche

Reportage intéressant sur la récente reconnaissance du parcours des prochains Mondiaux en Autriche par l’équipe italienne, Nibali inclut.

Les avis sont unanimes: ca sera très difficile. Une bosse de 8 bornes (!) à faire 7 fois, ainsi qu’un mur dans le final avec des inclinaisons à… 28%! Assurément l’un des Mondiaux les plus difficiles de l’histoire, avec peut-être Sallanches (1980), Chambéry (1989) et Duitama (1995).

Et sur un tel parcours, les bons grimpeurs et coureurs de grands tours comme Froome, Dumoulin, Pinot, Bardet, Barguil ou encore Nibali auront d’excellentes chances.

Sur ce coup-là, Sagan aura de la difficulté à renouveler son titre, fort ou pas!!!

Sagan, bien joué!!!

Très belle arrivée hier de Gent-Wevelgem, sprint massif avec plusieurs pointures dont Demare, Viviani, Matthews et Laporte.

Le groupe comportait aussi Naesen, Stybar, Van Aert, Gilbert et Van Avermaet.

Que du beau monde! Autant vous dire que c’était pas joué d’avance.

Et au final, c’est Peter Sagan qui gagne, car le plus malin de toute évidence.

Quelle est la meilleure façon de gagner face à des spécialistes du sprint dans le dernier kilomètre?

Réponse: les surprendre.

Sagan a fait exactement ca! Il a eu la lucidité de lancer le premier le sprint pour la ligne, et a surpris tout le monde. Il a pris trois longueurs de vélo dès son démarrage, et personne n’a pu le remonter, pas même Viviani et Demare qui finissent 2e et 3e. Bien joué Peter! Y’a des leçons à retenir là-dedans! Payez-vous les images, c’est du cyclisme 101, les fondamentaux.

Les enseignements du week-end

Vendredi sur le GP E3, on a assisté à un doublé Quick-Step, avec la victoire de Terpstra et la 2e place d’un certain Philippe Gilbert. Van Avermaet 3e, Naesen 4, Benoot 5e, Stuyven 6e, VanMarcke 7e, Moscon 8e, Stybar 9e, si vous voyez ce que je veux dire… là encore, que du beau monde!

Je pense qu’il faut retenir de ces deux flandriennes que tous les spécialistes sont plutôt bien en ce moment, et que la victoire sur le prochain Tour des Flandres sera âprement disputée. Ca risque d’être très, très intéressant comme course!!

Mention plutôt bien à Philippe Gilbert, qui arrive pile poil en condition, et à la tête d’une armada à faire peur: Terpstra, Stybar, Lampaert, Senechal, Viviani, ca peut envoyer du lourd dans les prochaines deux semaines…

L’autre équipe belge, Lotto-Soudal, devra principalement miser sur Benoot et Debusschere pour briller, c’est évident.

Je trouve que Van Avermaet chez BMC est vite isolé dans le final, ca pourrait compliquer ses affaires sur le Ronde et Paris-Roubaix. Jurgen Roelandts est solide, mais à part lui, pas grand monde autour…

J’aime beaucoup l’allure et le comportement de Groupama-FDJ en ce moment, ils sont volontaires, font la course en tête sans complexes, ont diverses cartes à jouer, bref, c’est un régal de les voir en course ces jours-ci. Naesen dans l’autre équipe française (AG2R – La Mondiale) semble vite isolé lui-aussi, il devra probablement se débrouiller dans le final des grandes flandriennes au cours des deux prochaines semaines.

Valverde encore!

Sinon, l’autre moitié du peloton était ces jours derniers sur le difficile Tour de Catalogne, plusieurs préparant là-bas les Ardennaises ainsi que le prochain Giro.

Simon Yates a gagné la dernière étape, mais ce sont surtout les victoires de Pantano et de Valverde à La Molina qui ont retenu l’attention cette semaine. Si vous avez manqué l’étape de La Molina, payez-vous les images, une grande leçon de cyclisme là-encore de la part d’Alejandro Valverde. Dans le style « je fais ce que je veux, je fais tout péter quand je le décide », on fait difficilement mieux. Molto forte!

Ce diable de Valverde m’impressionne encore et toujours. À 37 balais, j’ai l’impression que le meilleur dans son cas est encore à venir! C’est fou… et très inspirant.

Mention très bien toutefois à Pierre Latour chez AG2R-La Mondiale pour sa troisième place au classement général, dans un contexte d’un plateau très relevé. Voilà qui pourra convaincre son leader Romain Bardet qu’il dispose en Latour d’un équipier capable de faire la différence en montagne avec lui sur les prochains grands tours…

Thibault Pinot 10e, Warren Barguil 15e, Tejay Van Garderen 17e, tout cela va aussi dans le bon sens.

Par contre la Sky sur ce Tour de Catalogne… sans commentaires! Deux coureurs seulement à l’arrivée, quatre abandons le dernier jour…. pas très pro tout ca…

GP E3, Gent-Wevelgem

On y est les amis(es), le plus beau mois dans le cyclisme début aujourd’hui avec les deux premières grandes classiques flandriennes, le Grand Prix E3 puis, dimanche, Gent-Wevelgem. Yes!

Le Grand Prix E3, c’est en sorte un petit Tour des Flandres: 206 kilomètres tout de même, 15 monts, un départ et une arrivée au centre d’Harelbeke. Dur.

Parmi les monts à affronter, le Taaienberg (Mont Tom Boonen, pour les initiés, puisque Tomeke affectionnait particulièrement cette ascension), l’Eikenberg, le Paterberg et le Vieux Quaremont, si vous voyez ce que je veux dire…

Ce sera nuageux et frais demain dans les Flandres, pas de quoi durcir outre mesure la course qui demeure difficile, c’est évident.

Parmi les favoris, Greg Van Avermaet bien sûr, le vainqueur sortant, mais aussi Tiesj Benoot bien sûr (récent vainqueur de la Strade Bianche), Olivier Naesen, Peter Sagan, Sep VanMarcke, Michael Matthews, Michael Valgren, Arnaud Demare, Zdenek Stybar et Niki Terpstra.

Faudra voir pour Philippe Gilbert, qui n’a pas encore donné de garantie sur sa condition. Wait and see dans son cas.

Gent-Wevelgem

Tout ce beau monde se redonne rendez-vous dimanche pour la 80e édition de Gent-Wevelgem, une autre grande classique du début de saison. Dur aussi!

Qui dit Gent-Wevelgem dit le Mont Kemmel, même si la course se joue rarement à cet endroit. 251 kilomètres à parcourir tout de même, et pas moins de 11 ascensions à se taper. Malgré cela, il n’est pas rare de voir la course se terminer au sprint, et je pense que c’est un scénario dans les cartons pour ce dimanche compte tenu de la météo annoncée, pluie et fraicheur.

Les favoris sont essentiellement les mêmes que sur le GP E3, avec peut-être une meilleure chance pour certains sprinters capables de passer quelques bosses, comme Arnaud Demare et Michael Matthews. Greg Van Avermaet et Peter Sagan restent tout de même les hommes à battre.

Si Peter Sagan réussissait à gagner dimanche, il rejoindrait dans l’histoire les Belges Robert Van Eenaeme, Rik Van Looy, Eddy Merckx et Tom Boonen ainsi que l’Italien Mario Cipollini comme recordman de victoires, avec trois. Pas négligeable!

Suivre ces courses en direct

L’Équipe télé, Cyclingfans, SteepHill, voire l’application FilmOn restent pour moi les meilleures options depuis le Québec.

Nibali sauve – en enflamme! – Milan San Remo!

Je sais pas vous, mais moi je m’emmerdais royalement sur la route de San Remo samedi matin.

L’échappée matinale avait été reprise sur le bord de mer, et on ne voyait aucune tentative sérieuse pour se dégager à l’avant. Niet. Je désespérais.

Seule action notable, la malheureuse chute de Mark Cavendish avant d’aborder le Poggio. Le pauvre s’est pris un ilot directionnel de plein fouet, la chute est vraiment spectaculaire, on a eu vraiment peur pour lui sur le coup.

Jusque là donc, même les commentateurs télé ont dû trouver le temps long! La Cipressa n’a rien arrangé.

Comme d’hab, c’est dans le Poggio que la course s’est décantée, grâce à un seul homme, Vicenzo Nibali qui a eu l’immense mérite d’assumer ses responsabilité de leader de la Bahrain-Merida. On ne peut en dire autant des autres…

Nibali s’est dégagé avec un autre coureur à environ 1,5km du sommet du Poggio, justement alors que la pente se redresse un peu. J’ai adoré!

Nibali a poursuivi son effort jusqu’au sommet, basculant seul avec une 12aine de seconde d’avance sur ce qui restait du peloton. Rien n’était joué avec un écart aussi minime! De quoi nous tenir en haleine jusqu’à la ligne!

Les motos ont-elles aidées Nibali dans les derniers hectomètres du Poggio? En l’absence d’images claires de l’hélico, difficile à dire. On peut simplement déduire qu’à quelques reprises oui, la caméra semblait bien près de lui. Mais je ne crois pas que ça a fait une grosse différence sur le résultat.

Nibali a pris quelques secondes additionnelles dans une descente époustouflante, encore une fois au millimètre. Une descente comme j’aime les faire lorsque je descends des cols! Payez-vous les images, c’était de toute beauté.

L’immense mérite de Vicenzo selon moi a été de ne jamais se retourner sur la Via Roma, dans les deux derniers kilomètres qu’il a manifestement fait à bloc et au métier. C’est là selon moi qu’il a gagné Milan SanRemo! On était alors tous sur le bout de notre chaise, et ca s’est joué à vraiment rien sur la ligne. Toute une victoire!

Chose certaine, une chance qu’on a un Vicenzo Nibali dans le peloton maintenant qu’Alberto Contador n’y est plus, sinon ce serait à mourir d’ennui… Et je vous rappelle que Nibali remportait début octobre dernier le Tour de Lombardie, et qu’il a donc repris là où il avait laissé fin 2017. Molto forte!

Carton rouge

Gros gros carton rouge à Kwiatlowki et Sagan qui n’ont jamais pris leurs responsabilités samedi. Lorsqu’une équipe complète roule pour toi (Sky et Bora), je suis d’avis que tu ne peux pas te comporter ainsi dans le final d’une Classique aussi prestigieuse. Ces deux-là se sont marqués à la culotte dans le Poggio, sans jamais essayer de gagner; ils ont simplement couru pour faire perdre l’autre. Lamentable! Il fallait essayer de sortir derrière Nibali, essayer de rentrer, c’était Nibali devant tout de même… À l’arrivée, c’est bien fait pour eux deux, et ils n’en ressortent pas grandi.

La bonne surprise

Selon moi, le collectif de Groupama-FDJ, qui ont pesé sur la course et bien joué leur plan de match, qui était sans l’ombre d’un doute de favoriser la victoire au sprint d’Arnaud Demare. Les Groupama ont été courageux et généreux dans l’effort et ce, dès le Cipressa. Aucun regret à avoir.

La passion

Toute la passion du cyclisme italien se sent dans les propos des deux commentateurs de la télé italienne, alors que Nibali était dans les tous derniers mètres de la Primavera. J’adore! Un grand moment de sport!

Guillaume Boivin

Mention très bien au coureur québécois Guillaume Boivin qui s’est longtemps maintenu avec le groupe de tête et qui termine à SanRemo en 47e position, à 32 secondes du vainqueur. Il faut le faire!

La suite

Le peloton se scinde désormais en deux: une partie part sur les Flandriennes, l’autre partie part sur le difficile Tour du Pays Basque dans l’optique de préparer les Ardennaises, un peu plus tard en avril. Le prochain mois de course sera passionnant!

Plus de 50 commentaires!

Merci à tous de vos nombreux commentaires suite au dernier article. J’ignore pourquoi mais hier soir, seuls les quatre premiers commentaires étaient visibles sur le site. Je travaille à régler ce problème dans les meilleurs délais.

Comment gagner Milan SanRemo?

On dispute ce samedi la 109e édition de la « Primavera », traditionnellement la course d’ouverture de la saison italienne de cyclisme sur route, Milan SanRemo. La première grande Classique de la saison!

Au menu de Messieurs les coureurs, pas moins de 291 kms entre Milan et San Remo. On annonce pluvieux et frais sur la route des coureurs, cela durcira assurément une course aussi longue. Dans ces conditions, le rôle des équipiers devient plus important encore.

La course se déroule en deux parties: avant et après le Turchino, ce col situé à mi-parcours environ et qui marque un jalon. Avant le Turchino le peloton musarde souvent, après le Turchino les choses deviennent sérieuses, surtout lorsqu’on arrive sur le bord de mer.

Les 50 derniers kilomètres sont intenses, avec cinq « capo » à passer: Mele, Cervo, Berto, Cipressa et Poggio. Depuis une quinzaine d’années, c’est dans le Cipressa et surtout le Poggio que la course s’anime vraiment, avec une succession d’attaques.

Les favoris

Deux coureurs se dégagent du lot: Kwiatlowski et Sagan. Derrière, on a les Alaphilippe, Gilbert, Kittel, Van Avermaet, Wellens, Nibali, Boasson Hagen, Demare, Kristoff voire Roglic ou Dumoulin qui nourrissent des ambitions.

Où démarrer dans le Poggio?

L’erreur la plus fréquente est de démarrer au pied du Poggio. Souvent, un démarrage à cet endroit est voué à l’échec, la montée étant longue (3,7kms) et usante.

L’endroit idéal est situé à environ un kilomètre du sommet, alors que la pente se redresse autour de 6%, avec un bref passage autour de 8%. Les pulsations cardiaques des coureurs sont alors élevées puisque l’ascension est débutée depuis plusieurs minutes, et les plus costauds ont encore 1000m afin de creuser un écart de quelques secondes qui s’avère souvent suffisant pour résister au retour de la meute sur la Via Roma, dans le dernier km de la course.

La descente du Poggio

Il s’agit probablement d’une des descentes dans le cyclisme où l’on peut vraiment mesurer les qualités d’un bon descendeur. Les lacets sont serrés, la sortie de ces virages se fait au millimètre en bordure de murets de pierre, il faut savoir non seulement piloter son vélo, mais aussi le pencher, bref, c’est une descente pour funanbules qui n’ont pas froid aux yeux. Toujours un moment intense de la course, et dangereux!

Comment gagner autrement?

C’est LA question! Avec les oreillettes et des équipes de sprinters qui croient désormais réellement en leur chance, il est très difficile de demeurer détaché du paquet dans les 50 derniers kms, alors que le peloton évolue en bord de mer. Je crois bien qu’aucun coureur depuis 20 ans n’a pu gagner en partant dans la Cipressa. L’échappée au long cours, au sein d’un bon groupe de coureurs, représente peut-être aujourd’hui la seule autre façon de gagner cette classique, pour un outsider que personne n’attend.

Le temps de course

7h de selle pour les coureurs. Ceux qui connaissent apprécieront…

Un Québécois au départ

Guillaume Boivin. Pas un mauvais sprinter, son défi sera de rester avec le paquet dans le Cipressa d’abord, puis dans le Poggio.

Couverture télé

Depuis le Québec, la chaine de L’Équipe est probablement la meilleure façon. J’ai pu me régaler des commentaires de Cyrille Guimard lors de la récente Strade Bianche! Bonne course à tous!

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