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Le plus fort, Sagan?

Merci à tous ceux qui ont laissé un commentaire suite à mon texte hier commentant la victoire dimanche de Peter Sagan sur Gent-Wevelgem.

Vous êtes plusieurs à penser que Sagan était tout simplement le plus fort.

Pas sûr!

Comprenez-moi bien: il est clair que Sagan est un coureur d’exception, une pointure du peloton. En ce sens, il est toujours fort.

Ceci étant, ses résultats jusqu’ici n’ont pas été transcendants. 8e de la Strade Bianche, clairement battu à la pédale, il terminait 6e de Milan SanRemo, nettement battu au sprint.

Je persiste et signe: Sagan a gagné au sprint dimanche devant des pointures comme Demare et Viviani parce qu’il a eu l’intelligence de partir au bon moment, c’est à dire le premier.

Sagan lui-même l’a avoué après la course, des propos rapportés par L’Équipe: « Je suis content de gagner cette course à nouveau, grâce au super travail de l’équipe. C’est toujours la loterie, je pensais juste à faire ce que j’avais à faire et partir tôt. »

Ca ne peut pas être plus clair!

Les Mondiaux en Autriche

Reportage intéressant sur la récente reconnaissance du parcours des prochains Mondiaux en Autriche par l’équipe italienne, Nibali inclut.

Les avis sont unanimes: ca sera très difficile. Une bosse de 8 bornes (!) à faire 7 fois, ainsi qu’un mur dans le final avec des inclinaisons à… 28%! Assurément l’un des Mondiaux les plus difficiles de l’histoire, avec peut-être Sallanches (1980), Chambéry (1989) et Duitama (1995).

Et sur un tel parcours, les bons grimpeurs et coureurs de grands tours comme Froome, Dumoulin, Pinot, Bardet, Barguil ou encore Nibali auront d’excellentes chances.

Sur ce coup-là, Sagan aura de la difficulté à renouveler son titre, fort ou pas!!!

Sagan, bien joué!!!

Très belle arrivée hier de Gent-Wevelgem, sprint massif avec plusieurs pointures dont Demare, Viviani, Matthews et Laporte.

Le groupe comportait aussi Naesen, Stybar, Van Aert, Gilbert et Van Avermaet.

Que du beau monde! Autant vous dire que c’était pas joué d’avance.

Et au final, c’est Peter Sagan qui gagne, car le plus malin de toute évidence.

Quelle est la meilleure façon de gagner face à des spécialistes du sprint dans le dernier kilomètre?

Réponse: les surprendre.

Sagan a fait exactement ca! Il a eu la lucidité de lancer le premier le sprint pour la ligne, et a surpris tout le monde. Il a pris trois longueurs de vélo dès son démarrage, et personne n’a pu le remonter, pas même Viviani et Demare qui finissent 2e et 3e. Bien joué Peter! Y’a des leçons à retenir là-dedans! Payez-vous les images, c’est du cyclisme 101, les fondamentaux.

Les enseignements du week-end

Vendredi sur le GP E3, on a assisté à un doublé Quick-Step, avec la victoire de Terpstra et la 2e place d’un certain Philippe Gilbert. Van Avermaet 3e, Naesen 4, Benoot 5e, Stuyven 6e, VanMarcke 7e, Moscon 8e, Stybar 9e, si vous voyez ce que je veux dire… là encore, que du beau monde!

Je pense qu’il faut retenir de ces deux flandriennes que tous les spécialistes sont plutôt bien en ce moment, et que la victoire sur le prochain Tour des Flandres sera âprement disputée. Ca risque d’être très, très intéressant comme course!!

Mention plutôt bien à Philippe Gilbert, qui arrive pile poil en condition, et à la tête d’une armada à faire peur: Terpstra, Stybar, Lampaert, Senechal, Viviani, ca peut envoyer du lourd dans les prochaines deux semaines…

L’autre équipe belge, Lotto-Soudal, devra principalement miser sur Benoot et Debusschere pour briller, c’est évident.

Je trouve que Van Avermaet chez BMC est vite isolé dans le final, ca pourrait compliquer ses affaires sur le Ronde et Paris-Roubaix. Jurgen Roelandts est solide, mais à part lui, pas grand monde autour…

J’aime beaucoup l’allure et le comportement de Groupama-FDJ en ce moment, ils sont volontaires, font la course en tête sans complexes, ont diverses cartes à jouer, bref, c’est un régal de les voir en course ces jours-ci. Naesen dans l’autre équipe française (AG2R – La Mondiale) semble vite isolé lui-aussi, il devra probablement se débrouiller dans le final des grandes flandriennes au cours des deux prochaines semaines.

Valverde encore!

Sinon, l’autre moitié du peloton était ces jours derniers sur le difficile Tour de Catalogne, plusieurs préparant là-bas les Ardennaises ainsi que le prochain Giro.

Simon Yates a gagné la dernière étape, mais ce sont surtout les victoires de Pantano et de Valverde à La Molina qui ont retenu l’attention cette semaine. Si vous avez manqué l’étape de La Molina, payez-vous les images, une grande leçon de cyclisme là-encore de la part d’Alejandro Valverde. Dans le style « je fais ce que je veux, je fais tout péter quand je le décide », on fait difficilement mieux. Molto forte!

Ce diable de Valverde m’impressionne encore et toujours. À 37 balais, j’ai l’impression que le meilleur dans son cas est encore à venir! C’est fou… et très inspirant.

Mention très bien toutefois à Pierre Latour chez AG2R-La Mondiale pour sa troisième place au classement général, dans un contexte d’un plateau très relevé. Voilà qui pourra convaincre son leader Romain Bardet qu’il dispose en Latour d’un équipier capable de faire la différence en montagne avec lui sur les prochains grands tours…

Thibault Pinot 10e, Warren Barguil 15e, Tejay Van Garderen 17e, tout cela va aussi dans le bon sens.

Par contre la Sky sur ce Tour de Catalogne… sans commentaires! Deux coureurs seulement à l’arrivée, quatre abandons le dernier jour…. pas très pro tout ca…

GP E3, Gent-Wevelgem

On y est les amis(es), le plus beau mois dans le cyclisme début aujourd’hui avec les deux premières grandes classiques flandriennes, le Grand Prix E3 puis, dimanche, Gent-Wevelgem. Yes!

Le Grand Prix E3, c’est en sorte un petit Tour des Flandres: 206 kilomètres tout de même, 15 monts, un départ et une arrivée au centre d’Harelbeke. Dur.

Parmi les monts à affronter, le Taaienberg (Mont Tom Boonen, pour les initiés, puisque Tomeke affectionnait particulièrement cette ascension), l’Eikenberg, le Paterberg et le Vieux Quaremont, si vous voyez ce que je veux dire…

Ce sera nuageux et frais demain dans les Flandres, pas de quoi durcir outre mesure la course qui demeure difficile, c’est évident.

Parmi les favoris, Greg Van Avermaet bien sûr, le vainqueur sortant, mais aussi Tiesj Benoot bien sûr (récent vainqueur de la Strade Bianche), Olivier Naesen, Peter Sagan, Sep VanMarcke, Michael Matthews, Michael Valgren, Arnaud Demare, Zdenek Stybar et Niki Terpstra.

Faudra voir pour Philippe Gilbert, qui n’a pas encore donné de garantie sur sa condition. Wait and see dans son cas.

Gent-Wevelgem

Tout ce beau monde se redonne rendez-vous dimanche pour la 80e édition de Gent-Wevelgem, une autre grande classique du début de saison. Dur aussi!

Qui dit Gent-Wevelgem dit le Mont Kemmel, même si la course se joue rarement à cet endroit. 251 kilomètres à parcourir tout de même, et pas moins de 11 ascensions à se taper. Malgré cela, il n’est pas rare de voir la course se terminer au sprint, et je pense que c’est un scénario dans les cartons pour ce dimanche compte tenu de la météo annoncée, pluie et fraicheur.

Les favoris sont essentiellement les mêmes que sur le GP E3, avec peut-être une meilleure chance pour certains sprinters capables de passer quelques bosses, comme Arnaud Demare et Michael Matthews. Greg Van Avermaet et Peter Sagan restent tout de même les hommes à battre.

Si Peter Sagan réussissait à gagner dimanche, il rejoindrait dans l’histoire les Belges Robert Van Eenaeme, Rik Van Looy, Eddy Merckx et Tom Boonen ainsi que l’Italien Mario Cipollini comme recordman de victoires, avec trois. Pas négligeable!

Suivre ces courses en direct

L’Équipe télé, Cyclingfans, SteepHill, voire l’application FilmOn restent pour moi les meilleures options depuis le Québec.

Nibali sauve – en enflamme! – Milan San Remo!

Je sais pas vous, mais moi je m’emmerdais royalement sur la route de San Remo samedi matin.

L’échappée matinale avait été reprise sur le bord de mer, et on ne voyait aucune tentative sérieuse pour se dégager à l’avant. Niet. Je désespérais.

Seule action notable, la malheureuse chute de Mark Cavendish avant d’aborder le Poggio. Le pauvre s’est pris un ilot directionnel de plein fouet, la chute est vraiment spectaculaire, on a eu vraiment peur pour lui sur le coup.

Jusque là donc, même les commentateurs télé ont dû trouver le temps long! La Cipressa n’a rien arrangé.

Comme d’hab, c’est dans le Poggio que la course s’est décantée, grâce à un seul homme, Vicenzo Nibali qui a eu l’immense mérite d’assumer ses responsabilité de leader de la Bahrain-Merida. On ne peut en dire autant des autres…

Nibali s’est dégagé avec un autre coureur à environ 1,5km du sommet du Poggio, justement alors que la pente se redresse un peu. J’ai adoré!

Nibali a poursuivi son effort jusqu’au sommet, basculant seul avec une 12aine de seconde d’avance sur ce qui restait du peloton. Rien n’était joué avec un écart aussi minime! De quoi nous tenir en haleine jusqu’à la ligne!

Les motos ont-elles aidées Nibali dans les derniers hectomètres du Poggio? En l’absence d’images claires de l’hélico, difficile à dire. On peut simplement déduire qu’à quelques reprises oui, la caméra semblait bien près de lui. Mais je ne crois pas que ça a fait une grosse différence sur le résultat.

Nibali a pris quelques secondes additionnelles dans une descente époustouflante, encore une fois au millimètre. Une descente comme j’aime les faire lorsque je descends des cols! Payez-vous les images, c’était de toute beauté.

L’immense mérite de Vicenzo selon moi a été de ne jamais se retourner sur la Via Roma, dans les deux derniers kilomètres qu’il a manifestement fait à bloc et au métier. C’est là selon moi qu’il a gagné Milan SanRemo! On était alors tous sur le bout de notre chaise, et ca s’est joué à vraiment rien sur la ligne. Toute une victoire!

Chose certaine, une chance qu’on a un Vicenzo Nibali dans le peloton maintenant qu’Alberto Contador n’y est plus, sinon ce serait à mourir d’ennui… Et je vous rappelle que Nibali remportait début octobre dernier le Tour de Lombardie, et qu’il a donc repris là où il avait laissé fin 2017. Molto forte!

Carton rouge

Gros gros carton rouge à Kwiatlowki et Sagan qui n’ont jamais pris leurs responsabilités samedi. Lorsqu’une équipe complète roule pour toi (Sky et Bora), je suis d’avis que tu ne peux pas te comporter ainsi dans le final d’une Classique aussi prestigieuse. Ces deux-là se sont marqués à la culotte dans le Poggio, sans jamais essayer de gagner; ils ont simplement couru pour faire perdre l’autre. Lamentable! Il fallait essayer de sortir derrière Nibali, essayer de rentrer, c’était Nibali devant tout de même… À l’arrivée, c’est bien fait pour eux deux, et ils n’en ressortent pas grandi.

La bonne surprise

Selon moi, le collectif de Groupama-FDJ, qui ont pesé sur la course et bien joué leur plan de match, qui était sans l’ombre d’un doute de favoriser la victoire au sprint d’Arnaud Demare. Les Groupama ont été courageux et généreux dans l’effort et ce, dès le Cipressa. Aucun regret à avoir.

La passion

Toute la passion du cyclisme italien se sent dans les propos des deux commentateurs de la télé italienne, alors que Nibali était dans les tous derniers mètres de la Primavera. J’adore! Un grand moment de sport!

Guillaume Boivin

Mention très bien au coureur québécois Guillaume Boivin qui s’est longtemps maintenu avec le groupe de tête et qui termine à SanRemo en 47e position, à 32 secondes du vainqueur. Il faut le faire!

La suite

Le peloton se scinde désormais en deux: une partie part sur les Flandriennes, l’autre partie part sur le difficile Tour du Pays Basque dans l’optique de préparer les Ardennaises, un peu plus tard en avril. Le prochain mois de course sera passionnant!

Plus de 50 commentaires!

Merci à tous de vos nombreux commentaires suite au dernier article. J’ignore pourquoi mais hier soir, seuls les quatre premiers commentaires étaient visibles sur le site. Je travaille à régler ce problème dans les meilleurs délais.

Comment gagner Milan SanRemo?

On dispute ce samedi la 109e édition de la « Primavera », traditionnellement la course d’ouverture de la saison italienne de cyclisme sur route, Milan SanRemo. La première grande Classique de la saison!

Au menu de Messieurs les coureurs, pas moins de 291 kms entre Milan et San Remo. On annonce pluvieux et frais sur la route des coureurs, cela durcira assurément une course aussi longue. Dans ces conditions, le rôle des équipiers devient plus important encore.

La course se déroule en deux parties: avant et après le Turchino, ce col situé à mi-parcours environ et qui marque un jalon. Avant le Turchino le peloton musarde souvent, après le Turchino les choses deviennent sérieuses, surtout lorsqu’on arrive sur le bord de mer.

Les 50 derniers kilomètres sont intenses, avec cinq « capo » à passer: Mele, Cervo, Berto, Cipressa et Poggio. Depuis une quinzaine d’années, c’est dans le Cipressa et surtout le Poggio que la course s’anime vraiment, avec une succession d’attaques.

Les favoris

Deux coureurs se dégagent du lot: Kwiatlowski et Sagan. Derrière, on a les Alaphilippe, Gilbert, Kittel, Van Avermaet, Wellens, Nibali, Boasson Hagen, Demare, Kristoff voire Roglic ou Dumoulin qui nourrissent des ambitions.

Où démarrer dans le Poggio?

L’erreur la plus fréquente est de démarrer au pied du Poggio. Souvent, un démarrage à cet endroit est voué à l’échec, la montée étant longue (3,7kms) et usante.

L’endroit idéal est situé à environ un kilomètre du sommet, alors que la pente se redresse autour de 6%, avec un bref passage autour de 8%. Les pulsations cardiaques des coureurs sont alors élevées puisque l’ascension est débutée depuis plusieurs minutes, et les plus costauds ont encore 1000m afin de creuser un écart de quelques secondes qui s’avère souvent suffisant pour résister au retour de la meute sur la Via Roma, dans le dernier km de la course.

La descente du Poggio

Il s’agit probablement d’une des descentes dans le cyclisme où l’on peut vraiment mesurer les qualités d’un bon descendeur. Les lacets sont serrés, la sortie de ces virages se fait au millimètre en bordure de murets de pierre, il faut savoir non seulement piloter son vélo, mais aussi le pencher, bref, c’est une descente pour funanbules qui n’ont pas froid aux yeux. Toujours un moment intense de la course, et dangereux!

Comment gagner autrement?

C’est LA question! Avec les oreillettes et des équipes de sprinters qui croient désormais réellement en leur chance, il est très difficile de demeurer détaché du paquet dans les 50 derniers kms, alors que le peloton évolue en bord de mer. Je crois bien qu’aucun coureur depuis 20 ans n’a pu gagner en partant dans la Cipressa. L’échappée au long cours, au sein d’un bon groupe de coureurs, représente peut-être aujourd’hui la seule autre façon de gagner cette classique, pour un outsider que personne n’attend.

Le temps de course

7h de selle pour les coureurs. Ceux qui connaissent apprécieront…

Un Québécois au départ

Guillaume Boivin. Pas un mauvais sprinter, son défi sera de rester avec le paquet dans le Cipressa d’abord, puis dans le Poggio.

Couverture télé

Depuis le Québec, la chaine de L’Équipe est probablement la meilleure façon. J’ai pu me régaler des commentaires de Cyrille Guimard lors de la récente Strade Bianche! Bonne course à tous!

Milan SanRemo: Kittel le favori?

On parle beaucoup ces derniers jours de Michal Kwiatlowski et de Peter Sagan comme les grands favoris pour Milan SanRemo qui sera disputée ce samedi.

On annonce d’ailleurs un temps pluvieux et frais pour le week-end du côté de la Ligurie, ce qui durcira assurément la course.

Kwiatlowski est un gros client c’est sûr, il vient de remporter Tirreno-Adriatico et dispose d’une équipe Sky très forte. Il peut émerger du Poggio et résister le retour du peloton sur la Via Roma, surtout s’il est au sein d’un petit groupe.

Sagan a donné moins de garantie sur sa condition, mais il est certainement capable de faire jeu égal avec Kwiatlowski; ces deux là sont d’ailleurs d’intenses rivaux depuis les rangs junior.

Parfois, deux archi-favoris qui se marquent à la culotte favorise d’autres outsiders…

Ces outsiders pouvant brouiller les pistes sont nombreux: Van Avermaet, Alaphilippe (je serais surpris qu’il ne tente pas quelque chose dans le final!), Nibali pourquoi pas, voire Kristoff, Roglic, Boasson Hagen ou encore Dumoulin.

Mais si le grand favori, c’était plutôt Marcel Kittel?

L’Allemand s’est imposé deux fois sur Tirreno plus tôt cette semaine, et a définitivement pris de la caisse depuis les douze derniers mois. Si ça devait arriver groupé au sein d’un peloton réduit en effectif, je crois que ce coureur a ses chances. Étant à sa première participation, il n’a pas le poids de la course ni la pression, et pourra donc se faire oublier une bonne partie de la course. Quant on est sprinter, c’est un avantage!

Son défi sera évidemment de passer le Poggio, et donc il devrait effectuer une course d’attente jusque là. D’autres équipes de sprinters devraient jouer son jeu pour favoriser une arrivée groupée, notamment Groupama, Lotto, Dimension Data, UAE Emirates ou encore SunWeb. C’est jouable!

À noter que le Québécois Guillaume Boivin, bon sprinter, est annoncé au départ au sein de sa formation Israel Cycling Academy.

Poels: il roule aussi?

On voit un peu plus clair au général de Paris-Nice depuis le contre-la-montre de mercredi dernier.

Je sais pas vous, mais j’ai été surpris de la victoire de Wout Poels (Équipe Sky).

C’est vrai que le plateau n’est pas particulièrement relevé, mais tout de même, Poels, un grimpeur qui s’impose sur un chrono tout plat de 18 bornes, ca m’a surpris. Alaphilippe est à 16 secondes, Luis Leon Sanchez, maillot jaune, est repoussé à 28 secondes.

Du coup, le général se précise. Si Sanchez est encore en jaune, Poels et Alaphilippe se posent logiquement en deux protagonistes pour la gagne à Nice dimanche prochain. Les deux disposent d’une bonne équipe, de quoi donner du fil à retordre à l’équipe Astana.

Chose certaine, je suis de plus en plus gêné par les performances offertes par les coureurs de la Sky. La carrière de Poels a vraiment décollé à son arrivée au sein de l’équipe britannique, et il n’est pas le seul. Chez Sky, y’a un certain Kwiatlowski qui est en passe de devenir un coureur de grand tour!

Chez Sky, on est désormais capables de faire passer un grimpeur à un rouleur hors pair, c’est dire si les « marginal gains » sont efficaces…

Sur Paris-Nice, la Sky dispose également d’Henao et de De la Cruz qui ne pointent pas très loin. Beau tir groupé! Aie aie aie, ca sent mauvais tout ca!

Le Tour de l’actualité

1 – Radio Bidon. Le sympathique podcast québécois en est déjà à sa troisième diffusion, et ont eu la bonne (ou la mauvaise?!) idée de me poser quelques questions sur le blog La Flamme Rouge, sur les origines de ma passion du cyclisme ou encore sur mes prédictions pour les prochaines courses professionnelles en Europe. C’est par ici.

2 – Tiesj Benoot. On annonçait une Strade Bianche « épique », ca n’a pas loupé compte tenu des conditions météo, dantesques samedi dernier sur l’épreuve toscane. Et comme c’est habituellement le cas dans ces conditions, un costaud s’impose. Qui d’autre qu’un coureur belge?

Tiesj Benoot a fait tout un numéro dans le final de la course, s’imposant de la plus belle façon qui soit en cyclisme: en solo. D’abord suffisamment fort pour revenir seul sur le duo de tête composé de deux clients, Bardet et Van Aert, il les a déposé dans une belle bosse à 12 kilomètres de l’arrivée, manifestement au courage. Payez-vous les images de Van Aert à l’arrivée, elles témoignent de la difficulté de la course. Impresionnant!

À 23 ans, Benoot gagne en maturité et entre logiquement, avec cette victoire, dans le cercle des grands leaders pour les Classiques. Rappelons qu’il a déjà terminé 5e des Flandres et 3e de la Flèche Brabançonne, il sera assurément à surveiller de près au cours du prochain mois.

Chose certaine, je me suis régalé devant les images de la Strade Bianche samedi matin dernier. Quel sport de guerriers!

On trouvera par ailleurs un beau reportage photo ici sur le matos utilisé sur la Strade Bianche.

3 – Sky. La situation de l’équipe britannique se dégrade rapidement, sa crédibilité étant mis à mal par toutes les révélations quant à la livraison de colis contenant des patchs de testostérone. L’équipe dément évidemment, assurant qu’il s’agissait d’une erreur… C’est louche!

Le Gouvernement britannique a lui-même émis un rapport sur l’équipe, estimant ses agissements « inexcusables » et « non-professionnels ». Aie. Sir Bradley Wiggins vous dites?

J’y vois en tout cas la preuve que sur les grands tours, les équipes qui dominent le font rarement en étant exemptes de tout soupçon. La Sky des années 2010, c’est l’US Postal des années 2000, et l’édifice se lézarde de tout bord, exactement comme ce qui est arrivé à l’équipe américaine. Et le cyclisme continue de trinquer.

Je ne sais tout simplement pas comment Chris Froome et Dave Brailsford peuvent encore se regarder dans un miroir chaque matin…

4 – Andermatt. C’est en Suisse, près du St-Gothard, un coin que je découvrirai (et vous ferai découvrir) cet été. En attendant, on peut toujours visionner ce magnifique vidéo de la région qui a beaucoup à offrir aux cyclistes, notamment nombre de petites routes tranquilles.

5 – Paris-Nice. On entre dans le vif du sujet aujourd’hui avec le chrono de 18 bornes. Jusqu’ici, les principaux favoris ne se sont pas dévoilés.

6 – Tirreno-Adriatico. Superbe plateau pour « La course des deux mers »: Froome (qui ne devrait pas être là!), Aru, Bardet, Dumoulin (ennuyé par un refroidissement), Uran, Nibali, Landa, Yates… Ca sera intéressant en prévision de Milan SanRemo la semaine prochaine.

7 – Tour de l’Alberta. L’épreuve canadienne créée en 2013 a déposé un bilan de faillite la semaine dernière, avec un « trou » au budget de 1,6 millions de dollars canadiens. Une grosse perte, qui devra être épongée par les sponsors impliqués. L’heure est aux leçons de cet échec, et on peut se féliciter, au Québec, de voir les Grands Prix de Québec et Montréal perdurer dans le temps.

Strade Bianche

On peut suivre en direct la Strade Bianche depuis le Québec ce matin via ce lien ici, et le site L’Équipe. Avec les commentaires en français, Cyrille Guimard!

Rapide Tour de l’actualité

1 – Manquez pas la Strade Bianche demain samedi, spectacle garanti surtout après le froid et la neige reçus plus tôt cette semaine. Depuis le Québec, l’idéal est de suivre la course sur Internet via les propositions de liens suggérées par des sites comme Cyclingfans ou SteepHill. Sur iPad ou iPhone, l’application FilmOn marche habituellement bien, pour un prix dérisoire.

Un petit vidéo « preview » tourné très récemment:

2 – Chris Froome. Le coureur ne serait pas sorti de l’auberge selon cet article publié sur Cyclingnews. J’aime bien Dave Brailsford: « oui oui, on peut inhaler une petite dose du produit, et en pisser 10 fois plus… ». Je trouve ca loufoque.

3 – Les jolies filles qui remettent les prix aux coureurs sur les podiums, ce serait fini, en tout cas sur le Tour de France qui emboiterait ainsi le pas au Tour d’Espagne et au Tour Down Under. This is 2018… Je suis parfaitement d’accord. Même en F1, ils commencent à éliminer cette pratique.

4 – Nouvelles chaussures S-Works 7 de Specialized, du très beau matos. Vous voulez mieux comprendre les différences avec le modèle précédent? C’est ici.

5 – Paris-Nice: ca démarre ce dimanche. Je vous en reparle sous peu. Pour la course, il faudra surtout surveiller le chrono de 18 bornes lors de la 4e étape, et les trois dernières étapes du côté de Nice vendredi, samedi et dimanche prochain.

Strade Bianche: une grande classique!

Dû à une charge de travail assez exceptionnelle au bureau, je n’ai pas pu mettre à jour La Flamme Rouge aussi régulièrement que je l’aurais souhaité au cours des derniers jours, mais on va se rattraper!

C’est assurément une des plus belles courses de la saison, notamment parce que disputée au coeur de la Toscane, cette belle région montagneuse du centre de l’Italie: la Strade Bianche.

Créée en 2007, la course de samedi est donc la 12e édition seulement, mais déjà cette course s’est hissée au rang des belles classiques de la saison.

Particularité? Les secteurs en terre battue, faites de graviers et poussières blanches, d’où le nom.

Ne manquez pas les images samedi, c’est toujours très beau et très spectaculaire: par temps sec, la poussière est l’ennemi des coureurs. Par temps pluvieux, c’est la boue, une boue blanche qui couvre tout.

Et samedi, on annonce plutôt frais et pluvieux, après une semaine très froide en Europe. Certains tronçons de la course ont été sous la neige une bonne partie de la semaine! Spectacle garanti.

Au menu de Messieurs les Coureurs, 184 kms entre Sienne et… Sienne, pour l’arrivée classique sur la Piazza del Compo. Durant la course, 11 secteurs de routes en graviers à affronter, pour un total de 63km de « routes blanches ».

Deux de ces tronçons comptent plus de 11km, et deux autres 8 et 9 kilomètres. Plusieurs comportent également de belles bosses, dont le tronçon le plus difficile entre le km 130 et 142, le Monte Sante Marie. Aie, ca va faire mal.

Les favoris

Très beau plateau de coureurs cette année sur cette belle course.

Parmi les épouvantails, on note Peter Sagan bien sûr, déjà deux fois 2e sur cette course. Il voudra assurément prendre sa revanche sur cette course, mais on sait bien peu de choses sur sa condition actuelle… si ce n’est qu’elle est toujours bonne!

Sa bête noire, Michal Kwiatlowski, est également un favori de la course, l’ayant déjà gagné deux fois (2014 et 2017). Il est en forme, on l’a vu devant déjà à plusieurs occasions, notamment au Tour de l’Algarve qu’il a remporté la semaine dernière. Pour moi, c’est le favori #1.

Il y a aussi Greg Van Avermaet (2e l’an dernier sur cette course) et Tom Dumoulin (5e l’an dernier sur cette course) qui sont à mettre dans la classe des favoris, car en forme et disposant des moyens physiques et techniques pour s’imposer sur une telle épreuve.

Ajoutons enfin à ces quelques favoris d’autres coureurs qui pourraient bien faire comme Vicenzo Nibali, qui court presque à domicile (il est de Messine mais s’est « construit » comme cycliste sur les routes toscanes), Moreno Moser (vainqueur en 2013), Zdenek Stybar (vainqueur en 2015), Sep Vanmarcke, Philippe Gilbert, Edvald Boasson Hagen, Daniel Oss, Alexey Lutsenko (récent vainqueur du Tour d’Oman) et Gianluca Brambilla.

Il sera aussi intéressant de suivre le triple champion du monde de cyclo-cross, Wout Van Aert, qui sera au départ lui aussi. Si c’était très boueux et humide, gageons que ce coureur habitué aux sentiers bien gras pourrait bien s’en sortir!

La météo

Pluvieux et frais. Devrait être intéressant pour les spectateurs, moins pour les coureurs.

On roule en Australie!

Ca y est, la saison 2018 de cyclisme sur route est lancée puisque les pros ont roulé en Australie sur la People Choice Classic (Adélaide) samedi.

Toujours un moment excitant, on découvre en action les nouvelles couleurs du peloton, et on peut déjà voir les coureurs qui ont passé un hiver studieux…

Première course donc, et première victoire de… Peter Sagan, le champion du monde! Impressionnante victoire une fois de plus, il était pourtant mal placé loin dans le peloton dans le final et est revenu de l’arrière avec une belle facilité pour s’imposer face au favori de la foule, l’Australien Caleb Ewan, qui a lancé son sprint (faux-plat ascendant) beaucoup trop tôt.

On aura aussi vu à l’oeuvre les Lotto pour Greipel ainsi que les Quick Step pour Viviani dans les derniers hectomètres de la course.

On attaque maintenant le Tour Down Under, ca va devenir intéressant.

Et on attaque le GP de la Marseillaise dimanche 28 janvier prochain en France.

À consulter pour s’informer sur la saison, cet excellent « guide du cyclisme 2018 » préparé par L’Équipe et qui présente les équipes WorldTour et leurs ambitions cette saison.

Excitant tout ca, ca donne presque le goût de laisser les skis pour retourner sur le home-trainer!

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