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Catégorie : Les courses Page 20 of 83

Soleil de juillet

Pour passer un bon moment en ces temps de confinement. J’ai aimé. Le maillot jaune est en effet LE symbole du cyclisme, s’il en est un.

DÉMENT!!!

De celle-là, ils s’en souviendront. Nous aussi! Payez-vous cette course de cyclo-cross, c’est fou. Pourtant à plus de 6000 kms des coureurs, j’avais mal pour eux.

Une course d’anthologie!!!

Giro d’Italia 2020

Giro: l’antithèse!

Le parcours du 103e Tour d’Italie est sorti hier du coté de Milan. Et c’est une confirmation: les organisateurs du Giro s’inscrivent bel et bien à contrecourant des organisateurs du Tour et de la Vuelta! (A.S.O.)

Voyez un peu.

Ce prochain Giro comporte d’abord trois chronos, dont un le premier jour, en guise de prologue. Un second en milieu d’épreuve, l’autre le dernier jour, pour plus de 60 bornes au total d’épreuves chronométrées.

En comparaison, un seul chrono sur le prochain Tour, 36 petits kilomètres, dont les 10 derniers environ en ascension sur la Planche-des-belles-filles.

Le prochain Tour comporte une seule étape de plus de 200 bornes. Sur le prochain Giro, pas moins de cinq étapes feront plus de 200 bornes seulement dans la dernière semaine!!! Et au total, 10 étapes de 200 bornes ou plus, soit plus de la moitié de toutes les étapes en ligne de l’épreuve (si on exclut les trois chronos). Hallucinant!

Enfin, les difficultés, multipliées sur ce prochain Giro, qui comporte pas moins de cinq étapes avec plus de 5000m de dénivelé. Ouch! On passe trois fois à plus de 2000m d’altitude, soit le Stelvio puis, dans l’avant-dernière étape, le Colle d’Elle Agnelo puis l’Izoard, avant l’arrivée en altitude du côté de Sestrières. Cette étape de 200 bornes sera assurément l’étape reine de l’épreuve, et susceptible de chambouler encore le classement général.

Passer au delà des 2000m d’altitude est toujours un défi, que ce soit du côté des coureurs que du côté de la météo en mai, jamais certaine à ces altitudes. La neige et le froid peuvent encore y sévir.

Quoi qu’il en soit, une chose est sûr: en Italie, on fait classique, on fait difficile, on fait long. Pour le meilleur et pour le pire d’ailleurs: allez comprendre cette 19e étape entre Morbegno et Asti, la plus longue (251 kms) de ce prochain Giro, et entièrement plate, aucun relief. Une étape pour les sprinters certes, mais logée entre deux grandes étapes de montagne… quel intérêt si tard dans la course? Côté télévision, ca sera d’un ennui mortel.

Avec ce Giro, une seule certitude: un doublé Giro-Tour en 2020 sera extrêmement difficile à réaliser car les coureurs sortiront usés de ces trois semaines de course.

Un Tour pour Pinot!!!

Y’a pas à dire, c’est Marc Madiot qui doit être content aujourd’hui!

Si on avait voulu dessiner un Tour de France favorable à Thibault Pinot, ça ressemblerait bien au Tour 2020.

On a même pensé à sa motivation en plaçant une petite (et unique!) étape chrono la veille de l’arrivée dans son coin de pays, puisque l’étape traversera Mélisey avant de finir en haut de la Planche-des-Belles-Filles, une de ses ascensions préférées…

Blagues à part, ce Tour de France s’inscrit vraiment dans une nouvelle tendance, celle d’un nombre (très) réduit de kilomètres contre-la-montre, d’étapes courtes, d’une entrée rapide en la matière et de beaucoup d’étapes accidentées, sans forcément être de la haute montagne.

Manifestement, on veut ouvrir la course à plusieurs types de coureurs, et on veut une épreuve imprévisible, durant laquelle le maillot jaune pourrait changer souvent d’épaules.

Parmi les éléments que je retiens de ce Tour, les suivants:

  • un seul petit chrono de 36 bornes la veille de l’arrivée, et encore qui se termine par l’ascension de la Planche-des-Belles-Filles, condamnant les Rohan Dennis et Tony Martin de ce monde.
  • très peu d’étapes pour les sprinters, qui ne seront pas à la fête durant ce Tour de France, sauf quelque part en milieu de 2e semaine. Il faudra savoir passer les bosses pour ramener le maillot vert à Paris, et Peter Sagan pourrait bien ramener son… 8e paletot à Paris.
  • une seule étape de plus de 200 bornes, à peine 5 au delà de 190 bornes. À titre de comparaison, le Tour de France 1986, remporté par Greg LeMond, comportait… 10 étapes de plus de 200 bornes! Sur ce Tour 2020, six étapes font 160 kilomètres ou moins, soit un « petit » 4h de course et c’est plié.
  • un seul col au-dessus de 2000m d’altitude, l’inédit col de la Loze, au dessus de Méribel, sur cette nouvelle route ouverte aux cyclistes il y a quelques mois. Si on ajoute le col de la Madeleine et le Cormet de Roseland, qui font presque 2000m, c’est seulement 3 grands cols que ce Tour de France franchira en haute altitude.
  • une entrée rapide en la matière, dès le départ de Nice avec déjà, des petits cols casse-pattes et près de 4000m de dénivelé dès la 2e étape. Et une première arrivée en altitude à Orcières-Merlette le 4e jour!
  • les seules étapes « de plat » seront du côté de l’Ile de Ré et de Poitiers, où le vent de la côte pourrait créer bien des remous dans le peloton s’il devait souffler fort. De quoi souffler? (sans jeu de mot) Pas sûr!

Bref, ce Tour sera plus difficile pour les purs grimpeurs comme Egan Bernal je pense, eux qui font surtout la différence quand l’altitude dépasse les 2000m. Julian Alaphilippe trouvera sur un tel profil matière à réjouissance, Pinot et Bardet aussi.

Conscients de la belle génération de coureurs français actuellement, et si les organisateurs du Tour voulaient en profiter afin de donner à Bernard Hinault son successeur, enfin?

Le Tour 2020 sort aujourd’hui!

Toujours un moment intéressant de l’année cycliste: le dévoilement du parcours du prochain Tour de France.

Moment intéressant, car selon le parcours, on peut mieux considérer quels coureurs pourraient s’imposer, et quels coureurs auront moins de chance de rivaliser, leurs qualités convenant moins bien.

Le nombre de kilomètres contre-la-montre est toujours d’un grand intérêt, comme le nombre d’arrivées en altitude. Dans les années Indurain, le schéma était classique avec un long chrono en fin de première semaine; aujourd’hui, la tendance est plutôt à moins de chronos, et davantage d’étapes courtes et piégeuses, comme d’arrivées en altitude.

Que nous réserve le Tour 2020? C’est vers l’excellent site VeloWire de Thomas Vergouwen qu’il faut, chaque année, se tourner pour en savoir plus avant l’heure.

Les certitudes

Le départ de Nice. Pas de prologue, mais une première étape déjà montagneuse, courte (170kms) et donc piégeuse pour les favoris au classement général, qui devront dès l’entrée en matière être vigilants. Le 3e passage de la bosse d’Aspremont pourrait permettre à des favoris de fuir vers l’arrivée, voire la descente juste après vers St-Martin-du-Var.

La 2e étape comporte également quelques difficultés, dont l’ascension du col de Turini situé cependant loin de l’arrivée. 190 bornes, mais moins de danger selon moi pour les favoris.

Les probables

Qu’en est-il du reste du Tour? Voici ce que VeloWire nous permet d’anticiper.

D’abord, une remontée vers les Alpes, puis on replongerait vers les Pyrénées pour revenir dans les Alpes en début de 3e semaine, pour finir sur la façade Est de la France et un chrono la veille de l’arrivée du côté de la Planche-des-Belles-Filles. Cela ne manquerait pas d’intérêt puisque les chronos en côte ont été rares ces dernières années.

La 3e étape pourrait remonter vers Sisteron, avec possiblement une première arrivée en altitude le lendemain (4e étape) vers Orcières-Merlette, là même où Greg LeMond avait repris le maillot jaune à Laurent Fignon au terme d’une étape chrono sur le fameux Tour 1989.

Une arrivée au Mont Aigoual pourrait être de mise en milieu de première semaine. Voilà plus de 20 ans que le Tour n’y est pas passé!

Cette première semaine se terminerait par les Pyrénées, deux étapes seulement avant que le Tour remonte plus au nord vers l’Ile de Ré puis Poitiers, pour re-traverser la France d’Ouest en Est.

Ce qui serait bien, ca serait une arrivée au sommet du Puy-de-Dôme durant cette traversée, mais apparemment, les difficultés logistiques seraient désormais trop importantes pour permettre une arrivée du Tour sur son sommet.

En fin de deuxième semaine et avant le deuxième jour de repos, une arrivée au sommet du Grand Colombier serait programmée. Spectacle garanti si tel est le cas! Le Grand Colombier est une ascension difficile et depuis Lyon, de nombreux cols sont possibles pour user les organismes avant cette ascension finale.

Deux nouveautés pourraient ponctuer la dernière semaine, soit une arrivée au col de la Loze, au-dessus de Méribel, ainsi qu’un chrono en côte sur la Planche-des-Belles-Filles au sud des Vosges.

Les incertitudes

Y aura-t-il un chrono sur le plat, quelque part en 2e semaine? Quelle longueur?

D’autres arrivées en altitude? Et quels grands cols au dessus de 2000m d’altitude seront franchis, essentiellement dans les Alpes?

Chose certaine, si un tel parcours se concrétise, les sprinters ne seront pas trop à la fête sur ce Tour de France. Les grimpeurs pourront bien faire, de même que les grimpeurs-puncheurs du type Alaphilippe. Les Français Pinot et Bardet pourraient y trouver leur compte, de même qu’un Egan Bernal ou un Primoz Roglic.

On sera vite fixé!

Mollema le plus malin en Lombardie

Je suis d’avis que Bauke Mollema n’était pas le plus fort samedi sur le Tour de Lombardie.

C’était Alejandro Valverde le plus fort.

Mais c’est Mollema qui a gagné, parce qu’il a été le plus malin.

Ce dernier savait très bien que s’il attendait la dernière difficulté, Battaglia, il avait perdu. Il savait aussi que si la sélection s’était faite dans Sormano, il aurait aussi perdu.

Trop heureux d’être encore là pour la gagne dans Civiglio, il a bien réalisé que le groupe de favoris dans lequel il évoluait au pied de cette bosse risquait de se regarder, puisque ça se regardait déjà. Dans ce contexte, pourquoi ne pas tenter sa chance?

Son attaque fut parfaitement maitrisée, cyclisme101: parti de l’arrière, il surprend tout le monde et créé immédiatement un bon trou.

Ca se regardait tellement qu’après 500m, Mollema avait 20 secondes d’avance. Après un kilomètre, plus de 35 secondes d’avance. En bonne condition, très bon rouleur, Mollema n’allait pas être repris facilement. Et il a été au bout. Il a eu raison!

J’aime ce genre de victoire d’un coureur malin, fin tacticien, et qui fait paraitre les autres grands leaders comme des cadets.

Woods a bien tenté de relancer, puis Roglic, puis Valverde, puis Bernal, mais c’était à chaque fois trop peu, trop tard, surtout qu’on revenait rapidement au jeu de « je te regarde, tu me regardes, il ne se passe rien ». Seul un excellent Pierre Latour semblait vraiment vouloir rouler, frustré d’être chaque fois repris par le groupe pour voir l’allure tomber. Il relançait immédiatement!

Souvent placé, pas souvent vainqueur, Mollema signe là sa plus belle victoire en carrière, à 32 ans. Jusqu’ici, son fait d’arme était la Classica SanSebastian, gagnée en 2016.

Surtout, cette victoire confirme la belle fin de saison de l’équipe Trek-Segafredo, deux semaines après la victoire de Mads Pedersen lors des Mondiaux du Yorkshire. Ca doit faire du bien à cette équipe après la saison en demi-teinte des Richie Porte, Jasper Stuyven et John Degenkolb. Ce dernier sera d’ailleurs l’an prochain avec la Lotto-Soudal.

Bref, ce n’est pas un Tour de Lombardie dont on se souviendra dans quatre ans, mais le vainqueur a beaucoup de mérite pour avoir eu l’intelligence de bien analyser la course, et de s’être rendu au bout.

Bravo Mollema!

Magnifique Lombardie!

Ca se passe samedi matin: installez-vous confortablement avec un café devant Tiz-cycling, FloBikes, GNC Live! ou une autre plate-forme internet afin d’écouter le final du 113e Tour de Lombardie en direct. Vous ne serez pas déçu!

Au menu de Messieurs les coureurs, 243 kms entre Bergame et Côme, via plusieurs belles ascensions dont le Muro di Sormano et le Civiglio dans le final de la course.

Côté météo, ce sera un temps beau et doux, d’excellentes conditions à priori.

Les images à partir de Bellagio (km 160) jusqu’à l’arrivée seront magnifiques, notamment sur la route qui longe le lac de Côme. La « course aux feuilles mortes » présente un parcours parmi les plus beaux de la saison cycliste.

Les favoris

Incontestablement, un nom: Primoz Roglic. C’est l’épouvantail, l’archi-favori tant il était récemment au-dessus du lot. Il se présente avec une armada autour de lui, la Jumbo-Visma pouvant également compter sur Gesink, Kruijswick, Bennett ou encore DePlus. Le parcours lui convient bien, il sera difficile à battre samedi.

Parmi les autres grands favoris, le Canadien Mike Woods bien sûr qui vient de remporter Milan-Turin. Excellent grimpeur, Woods devrait logiquement émerger dans le Mur de Sormano pour faire la différence dans les deux dernières bosses, soit le Civiglio et le San Fermo della Battaglia. C’est le bon plan de match! Woods est également bien entouré avec Higuita, Bettiol ou encore Kangert.

Alejandro Valverde est également un homme en forme actuellement et gageons qu’il est motivé par l’idée d’enfin s’imposer sur ce Monument du cyclisme, qui manque toujours à son palmarès (il a terminé deux fois deuxième). La Movistar débarque avec Quintana, Landa, Betancur, Amador et Soler, ouf! de quoi pouvoir faire du forcing tôt dans la course.

Quatre autres coureurs seront à surveiller de près, soit Vizenco Nibali, déjà deux fois vainqueur de l’épreuve, le grimpeur français David Gaudu, Adam Yates et Jakob Fuglsang chez Astana.

D’autres peuvent être considérés comme des outsiders: Enric Mas chez Deceuninck, Tiesj Benoot, Tim Wellens ou encore Jelle Vanendert chez Lotto qui dispose donc d’une belle équipe, Egan Bernal (il a gagné hier le GP du Piémont) ou Gianni Moscon chez Ineos, Bauke Mollema chez Trek ou encore Diego Ulissi chez UAE.

Ca devrait se jouer parmi ces coureurs.

Woods, finalement!!!

Michael Woods, vainqueur aujourd’hui de Milan-Turin, après une montée effectuée « en patron » du peloton.

WOW!

La montée de la Superga a été un très beau moment de course cycliste, avec des attaques constantes, notamment du grimpeur français David Gaudu (les images sont ici). Woods avait mis la pression dès le pied de l’ascension, et a sauté sur tout ce qui bougeait à partir de là. Il fallait se méfier du vieux briscard Valverde, qui est monté « au métier » et qui, à 300m de la ligne, était encore dans la roue de Woods. Il a craqué au sprint.

Bravo Mike! Il aura cependant « la pancarte dans le dos » lors du Tour de Lombardie samedi prochain. Manquez pas ca!

Des vikings maîtres du gros temps à Harrogate

Tout le monde s’entendait, à la lumière des prévisions météo, pour dire que ça serait épique.

Ben ca n’a pas loupé! Épique et… imprévisible!

46.

Ils sont 46 sur 197 coureurs à avoir complété l’épreuve, raccourcie de 24 kilomètres pour tenir compte des éléments climatiques. Une décision de l’UCI qui est loin de faire l’unanimité, et avec laquelle je ne suis moi-même pas d’accord. Passons sur ce point.

Pour Julian Alaphilippe, 28e hier, ce fut la course la plus dure de sa carrière. La tronche des survivants dans les 15 derniers kilomètres en disait long sur la difficulté de la course, qui nous reconnectait de ce fait avec les racines même du sport cycliste.

Une course sans oreillettes non plus, et on s’est régalé de la dynamique que ca a créé dans le final.

Et deux équipes ont dominé les débats dans le final, celles du Danemark et de l’Italie, qui placent trois coureurs chacune dans les 12 premiers.

Trois coureurs précis étaient selon moi hier au dessus du lot: Pedersen le vainqueur bien sûr, mais aussi Van Der Poel et Sagan.

Le fait de course marquant, c’est la défaillance imprévisible de Van Der Poel à 12,5km de l’arrivée, à l’entrée du dernier tour. Il avait fait jusque là course parfaite, et probablement le plus dur en attaquant à 33 kilomètres de l’arrivée, sans que personne ne puisse le suivre, exception faite de Trentin. Échappé avec quatre autres coureurs par la suite, il lui suffisait d’accélérer dans la dernière bosse pour finir seul.

Au lieu de cela, la fringale complète, soudaine et inattendue. En regardant bien les images, on voit bien qu’une fois échappé dans son petit groupe, Van Der Poel prenait de gros relais, sûr de sa force. Il a probablement péché par excès de confiance hier, en faisant un peu trop, un peu trop tôt dans ces conditions climatiques exécrables.

Van Der Poel out, c’était course gagnée pour Matteo Trentin, le meilleur sprinter de l’échappée. Moscon son compatriote s’est logiquement sacrifié, et à la flamme rouge l’italien d’expérience ne pouvait plus perdre.

Et ben non. Lui-aussi aura payé les éléments apocalyptiques, tétanisé dans le dernier tour après avoir retiré sa veste de pluie. Son sprint n’aura duré que quelques secondes. Trentin et toute la Squadra Azzura auront bien du mal à s’en remettre de celle-là, c’est une chance unique dans une carrière et rarement avons-nous vu un archi-favori du sprint perdre de la sorte. Les Italiens devront attendre au moins un an de plus pour succéder à Alessandro Ballan…

Pedersen s’impose donc à 23 ans, et deux ans après avoir terminé 2e du Tour des Flandres. C’est un homme qui marche mal dans la chaleur – dixit Alain Gallopin – et qui affectionne donc les conditions climatiques difficiles. Un vrai flahute ! Parfaitement opérationnel hier, passant toujours ses relais, il n’aura eu qu’une faiblesse dans le dernier tour, alors que Kung faisait le forcing pour évincer Moscon dans une bosse. Revenu à la pédale, il reprenait ses relais en tête de groupe aussitôt, rien à dire sur sa loyauté à l’échappée sinon chapeau, une course réglo, limpide, parfaitement maitrisée. Et quel sprint!

On a enfin vu Sagan faire un baroud d’honneur dans les derniers hectomètres de la course, bien marqué cependant par un autre Danois, Michael Valgren, qui couvrait pour Pedersen devant. Un sans faute des Danois! Pour Sagan, c’était trop peu, trop tard.

Les Belges auront couru à contre-pied toute la course, comme les Australiens et les Français, ces derniers étant tous lâchés dans le final. Idem pour le Canada: aucun coureur à l’arrivée. Ceci étant, loin de moi l’idée de les critiquer, c’était une course dantesque hier, dans des conditions tout à fait exceptionnelles. La majorité des coureurs ont souffert du froid surtout. Mention bien à Hugo Houle, dans l’échappée matinale. Il a eu raison, au moins il s’est tenu chaud pendant un moment!

Parmi les autres informations du jour, quelques problèmes avec les transmissions électroniques, à l’instar d’Esteban Chaves. Ce type de transmission continue de ne pas apprécier les longues sorties dans l’humidité. Les batteries souffrent probablement, comme l’étanchéité.

L’année des jeunes

Vous êtes nombreux à vous questionner sur ce site du succès des jeunes coureurs cette saison. À 23 ans, Pedersen en rajoute une couche à ce niveau, les coureurs de moins de 25 ans ayant multiplié les victoires de prestige cette saison, faisant presque oublier les plus vieilles générations. Hasard? Autre chose? Il faudra probablement attendre la confirmation de tous ces jeunes en 2020 avant de tirer des conclusions!

Les autres résultats

On attendait le néerlandais Van Der Poel sur ces Mondiaux, ce fut finalement la néerlandaise Van Vleuten qui s’est illustrée en remportant la course des femmes chez les élites. Après une échappée solitaire de 100 bornes, excusez-du-peu!

Sinon, j’ai été impressionné du succès de l’équipe américaine sur ces Mondiaux. Quinn Simmons qui remporte le titre sur route chez les juniors après avoir terminé 4e du chrono, son co-équipier Magnus Sheffield 3e de la même course, Chloe Dygert 4e sur route chez les élites après avoir gagné par plus d’une minute le chrono, Amber Neben 4e du même chrono, Leah Thomas 7e, Megan Jastrab qui remporte le titre sur route chez les femmes junior, wow, que de résultats! Un nouvel âge d’or du cyclisme américain au plus haut niveau serait-il pour bientôt?

La suite

La suite, c’est essentiellement en Italie que ca se passera, avec quelques semi-classiques et surtout, surtout, le Tour de Lombardie le 12 octobre prochain, une course vraiment très difficile dans des paysages vraiment très beaux. Une autre course à ne pas manquer, un vrai monument du cyclisme qui couronne habituellement un grand champion. Après les Mondiaux hier, ils sont nombreux à vouloir profiter d’une bonne condition pour aller chercher un dernier grand résultat, y compris… le Canadien Mike Woods.

Mondiaux: les favoris

Ca s’annonce coton du côté d’Harrogate dimanche, avec 100% de probabilité de pluie, un temps frais (14 degrés max) et du vent en rafales, jusque 40 km/h.

Au menu de Messieurs les coureurs sur cette course sur route des Championnats du monde 2019 de cyclisme, 285 kilomètres sur un circuit difficile, avec très peu de répit dans le final. On part pour plus de 7h de selle… dans des conditions difficiles.

Chose certaine, celui qui gagnera ces Mondiaux dimanche sera un sacré guerrier!!!

Ils sont quatre grands favoris selon moi: Mathieu Van Der Poel, Julian Alaphilippe, Peter Sagan et Greg Van Avermaet.

Juste derrière, on a les Alexey Lutsenko, Michael Matthews, Alejandro Valverde voire Philippe Gilbert  qui peuvent aussi rêver.

D’autres coureurs durs au mal, flahutes dans l’âme, seront à surveiller: Olivier Naasen, Matteo Trentin, Tim Wellens, Matej Mohoric, Kasper Asgreen voire Remco Evenepoel.

Mathieu Van Der Poel est évidemment l’épouvantail de la course, un coureur dur au mal, familier avec les conditions climatiques difficiles, habile sur un vélo et surpuissant sur de brefs intervalles. Il aura également une certaine fraicheur physique, ce qui sera utile dimanche. Il est ultra-motivé, il s’est préparé depuis quatre semaines en ne pensant qu’à ca, il est prêt.

Peter Sagan me semble aussi en forte progression et motivé. Sa robuste constitution sera un atout dimanche. Et il est plus rapide au sprint que Van Der Poel.

Greg Van Avermaet est également rompu à ce genre de course difficile, et il dispose d’une très belle équipe belge pour lui venir en aide. Pour gagner cependant, il devra finir (presque) seul.

Enfin, Julian Alaphilippe est un redoutable puncheur, peut-être le seul à pouvoir accompagner Van Der Poel lorsqu’il décidera d’envoyer du lourd.

Un bel aperçu de la course et de ses enjeux est disponible ici via Pez Cycling.

Pour suivre les réjouissances, FloBikes, Tiz-cycling ou GNC cycling sur YouTube.

Ne manquez pas ca, spectacle garanti ! On va se régaler.

Le Tour de l’actualité des Mondiaux

1 – La météo. Sans surprise (nous sommes dans le nord de l’Angleterre), c’est la météo qui, jusqu’ici, complique la vie des coureurs de ces Mondiaux du Yorkshire. Hier, les coureurs U23 ont dû affronter le déluge, créant des accumulations d’eau sur la route franchement dangereuses, et qui n’ont pas manqué de provoquer des chutes, parfois spectaculaires.

Le départ du chrono élite chez les femmes a également dû être retardé.

L’UCI a déjà annoncé que le parcours de la course sur route U23 prévue vendredi serait revu à la baisse, compte tenu des prévisions météo difficiles anticipées ce jour-là.

En gros, c’est le bordel.

Et ce dimanche, on annonce aussi la pluie, et un maximum de 14 degrés, avec du vent. Imaginez un peu, 285 bornes dans ces conditions, ça sera très difficile, et probablement une course « épique » dont on se souviendra. À ne pas manquer!

2 – Mathieu. Discret jusqu’ici, l’homme est prêt, aucun doute là-dessus. Après la Classic Impanis samedi dernier (197 kms) où il a terminé 19e non sans avoir testé ses jambes dans quelques bosses du final, Mathieu Van Der Poel a rempilé par un 100 kilomètres (!!!) derrière la moto de son entraineur. Ouf! Voilà qui en dit long sur sa motivation pour dimanche. Il est selon moi le favori #1.

3 – Sagan. Lui-aussi discret, je le sens prêt et concentré pour ces Mondiaux. Je pense que Sagan pourrait causer la surprise dimanche, et conquérir un… 4e titre, ce qui ferait de lui le recordman de victoire sur les Mondiaux. Place assurée dans l’histoire du vélo, et pour longtemps!

4 – Chrono élite aujourd’hui. Ils sont quatre selon moi à pouvoir s’imposer: Victor Campenaerts, Rohan Dennis, Stefan Kung, Remco Evenepoel et mon favori, Primoz Roglic. Le joker est évidemment la jeune sensation belge Evenepoel, qui semble capable de tout, fort de son titre de champion européen. Il a récemment déclaré être en excellente condition, ca sera intéressant. Roglic est sorti de la Vuelta en excellente condition également, il a la caisse et les jambes, et le parcours, ponctué de relances, lui convient bien.

À noter qu’Alexey Lutsenko est aussi au départ… sur ses récents résultats, pourquoi pas?

Le seul Canadien au départ est Hugo Houle, auteur d’une belle saison. Mais il sera un peu juste aujourd’hui. Une place entre la 10 et la 15e place serait un grand succès pour lui.

5 – Bjerg. Le Danois de 20 ans est devenu hier champion du monde du chrono chez les U23 pour la… troisième fois consécutive, excusez un peu. Il passe pro l’an prochain chez UAE Emirates, un autre tout jeune à surveiller en 2020. Fait intéressant, Bjerg affirme qu’il s’attaquera au record de l’heure dans les trois prochaines années, question de déloger Campenaerts. La marque ? 55.089 kms. On est rendu là.

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