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Gand Wevelgem: VDP vs Van Aert, le match!

La 82e édition de la classique Gand-Wevelgem sera disputée dimanche dans les Flandres.

238 kms à parcourir avec le fameux Mont Kemmel, trois ascensions durant la course. Les derniers 30 kms sont toutefois roulants, propices à des regroupements. Drôle de profil de course!

C’est une classique qui arrive souvent au sprint. L’an dernier, Alexandre Kristoff s’était imposé devant John Degenkolb et Oliver Naesen.

Mais ce sont les coureurs qui font la course. La Flèche Brabançonne nous l’a rappelé de bien belle façon.

L’intérêt de l’épreuve dimanche sera le match entre Mathieu Van Der Poel et Wout Van Aert, qui se côtoient depuis les rangs cadet et qui se sont tirés la bourre depuis des années sur les cyclo-cross.

VDP est revanchard de sa 2e place mercredi dernier sur la Flèche Brabançonne, et a trouvé le temps long en début de saison en raison d’une forme dont il n’était pas satisfait. Gageons également que les succès de Van Aert l’ont quelque peu dérangé!

Pour Van Aert, c’est plus relax: sa saison est déjà réussie. Mais il a des ambitions sur le prochain Tour des Flandres, et voudra donc se montrer dimanche. Excellent sprinter, il a probablement de meilleures chances de succès que VPD.

Outre ces deux là, quelques autres coureurs seront à surveiller de près: Michal Kwiatkowski d’abord, les sprinters Sonny Colbrelli, Cees Bol, Sam Bennett et Caleb Ewan ensuite, ainsi qu’Oliver Naesen en forme ascendante, Mads Pedersen, Tiesj Benoot et Alberto Bettiol. La course devrait être assez ouverte, avec beaucoup de candidats potentiels, mais aussi beaucoup d’équipes qui auront un intérêt à ce que ça arrive au sprint.

Côté coureurs canadiens, Guillaume Boivin chez Israel Start-Up Nation est de la fête, mais peut-être pas en totale confiance en ce moment.

La liste des partants est ici.

Paris Roubaix annulé

Triste nouvelle que l’annulation de la Reine des Classiques pour cause de Covid-19. Reste le Tour des Flandres le 18 octobre prochain… et le Tour d’Espagne prévu du 20 octobre au 8 novembre. Si ca tient.

Le Giro

Impressionnant Demare qui a signé hier sa 3e victoire d’étape, lors d’une étape parcourue à une vitesse élevée: plus de 50 de moyenne!

Le Giro est toutefois inquiet lui-aussi face à la reprise de la Covid-19 en Italie: la course pourra-t-elle aller jusqu’à Milan dans deux semaines?

Leogang 2020

Pour les amateurs de Mtb (VTT), ne manquez pas ce week-end les Mondiaux à Leogang en Autriche. Ca s’annonce coton: le festival de la boue! Chez les filles, deux Françaises sont en forme: Ferrand-Prevost et Lecomte. Chez les hommes, Schurter est à surveiller bien entendu, mais Avancini a fait mouche le week-end dernier. L’équipe de France a également beaucoup d’excellents coureurs ces temps-ci, avec Marotte, Koretski, Sarrou, Tempier, Griot et Carod. Ouf!

Chez les Canadiens, Leandre Bouchard est sur une bonne lancée ayant très bien fait lui-aussi le week-end dernier à Nove Mestro.

Les courses sont sur RedBull TV.

Flèche Brabançonne: la plus belle, la plus dure de l’année!!!

Un régal. Ce fut un régal que cette Flèche Brabançonne!

Les coureurs se sont battus comme de vrais chiffonniers sur les 50 derniers kilomètres. Alaphilippe déchainé. Van Der Poel orgueilleux, qui ne voulait manifestement pas s’en laisser imposer par le Français. Ces deux-là se sont tirés la bourre et se sont livrés à un mano-à-mano splendide pendant plus d’une heure.

Derrière, ben les autres essayaient tant bien que mal de suivre. Au final, seul un remarquable Benoit Cosnefroy a pu accompagner les deux super-stars du peloton. Beau geste d’Alaphilippe en haut de l’avant-dernière difficulté, à 11 kms de la ligne: voyant son compatriote Cosnefroy juste derrière à quelques longueurs, il a temporisé le temps de le laisser rentrer.

Michal Kwiatkowski, lui, n’a pas pu rentrer et déclarait, à l’arrivée, que ca avait été sa plus difficile course de l’année, c’est dire. Kwiatko s’est retrouvé dans le groupe de chasse derrière, ou la Bahrain-Merida avec Dylan Teuns roulait fort pour essayer de ramener Sonny Colbrelli sur la tête de course. Sans succès.

Ca s’est finalement joué au sprint à trois, un sprint lancé par Cosnefroy qui n’avait rien à perdre. Erreur de Van Der Poel qui s’est laissé enfermer, et qui n’a donc pas pu exprimer toute sa puissance, la ligne arrivant trop vite. Van Der Poel était très, très déçu à l’arrivée et… je pense un peu blessé dans son orgueil! Battre le champion du monde, ça aurait eu de la gueule en effet…

Je peux déjà vous dire que VDP va être revanchard sur les Flandriennes, à commencer dimanche prochain sur Gent-Wevelgem. Il est remonté, Mathieu!

Enfin le clou, Alaphilippe qui est passé à deux doigts de refaire le coup de la Doyenne, levant encore une fois un peu trop tôt les bras… Va vraiment falloir dire à Marion de ne plus venir sur la ligne d’arrivée…!

À noter la 5e place de Warren Barguil, qui aura décidément tourné autour d’un beau résultat en cette fin de saison. Le temps passe cependant…

Bref, un délice hier matin devant le stream. Un bon moment.

La suite, c’est dimanche prochain sur Gent-Wevelgem, une autre belle classique prisée des coureurs.

Le Giro

Encore Ganna, un autre jeune qui atomise ces jours-ci…

Pour le général, statut quo pour le moment entre les trois favoris. On attend désormais la 9e étape.

La Flèche Brabançonne

59e édition de la Flèche Brabançonne aujourd’hui du côté de Louvain en Belgique.

Une belle course, difficile, longue de 197 kilomètres, avec pas moins de 18 cotes à escalader dans les derniers 80 kms de l’épreuve. Ca va être dur pour les coureurs et très intéressant pour nous!

Et l’an dernier, Mathieu Van Der Poel qui s’imposait devant Julian Alaphilippe.

Les deux sont de retour aujourd’hui, et les deux dans un rôle d’archi-favoris.

Le match revanche!

Alaphilippe voudra reléguer aux oubliettes sa double bourde dimanche dernier dans le sprint de la Doyenne, et Mathieu Van Der Poel regrette surement encore d’avoir loupé le coche de si peu en haut de la Roche-aux-Faucons. Plus reposé que dimanche dernier également, le néerlandais sera un sacré client aujourd’hui car il va vite au sprint. Plus vite qu’Olafpolak!

Parmi les autres coureurs à surveiller, Michal Kwiatkowski qui court après une belle victoire cette saison, et qui voudrait bien compenser pour la malchance qui s’abat sur son équipe Ineos-Grenadier depuis la reprise. Encore hier, c’est Geraint Thomas qui a dû abandonner le Giro sur chute. Fracture du pelvis. La guigne.

Tim Wellens est également en grande forme. Les Français Benoit Cosnefroy et Warren Barguil veulent faire un beau résultat pour profiter de leur condition, et réussir leur saison. Dylan Teuns monte en puissance. Il ne faut pas oublier non plus des garçons comme Lennard Kamna ou Simon Geschke non plus.

Côté sprinters, car ca arrive que les sprinters soient à la fête sur cette Flèche Brabançonne, Sony Colbrelli et Bryan Cocquard sont des clients potentiels. Voire un Nacer Bouhanni, revu en forme cette saison, vainqueur de la Coupe de France et du Grand Prix d’Isbergues le 20 septembre dernier. Lorsqu’il est bien Nacer, c’est un sacré teigneux. Ne l’oubliez pas!

Un Canadien au départ, Guillaume Boivin pour Israel Start-Up Nation. Bon sprinter, espérons que Guillaume est remis de ses déconvenues sur le récent BinckBank Tour.

La liste des partants est ici.

Sur le Giro

Très, très beau sprint hier sur le Giro, ne manquez pas ça: un sprint régulier, chaudement disputé, mais aussi très réglo, pas de fautes, pas d’écarts, vraiment une leçon de sprint 101, avec les trois coureurs qui jettent leur vélo sur la ligne. À montrer dans toutes les écoles de cyclisme.

Et au final, une victoire au millimètre d’Arnaud Demare devant un certain… Peter Sagan, qui doit franchement en avoir marre cette saison.

L’étape d’aujourd’hui est intéressante, avec un final compliqué et quand même 225 bornes à parcourir. Des bons grimpeurs/descendeurs comme Nibali ou Fuglsang ont un bon coup à jouer!

Alaphilippe, l’erreur de cadet

On pourra dire qu’il s’en est passé des choses hier dans les derniers 500m de Liège-Bastogne-Liège.

Même Marion, sur France Télévision, s’est tue, mais pas pour les mêmes raisons que dimanche dernier!

Alaphilippe qui lève les bras trop vite et qui se fait sauter sur la ligne par Roglic, quelle erreur de cadet. Excès de confiance en lui? Probable.

J’ai cependant beaucoup aimé la classe d’Alaphilippe en entrevue après la course. Il a tout assumé: il a d’abord présenté plusieurs fois ses excuses à Hirschi pour sa vague lors du sprint, puis n’a pas cherché d’excuses pour sa bourde sur la ligne, affirmant qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui, et qu’on ne l’y reprendrait plus:

« Je suis forcément déçu de ne pas gagner mais je ne m’étais pas aperçu que j’avais fait une vague si importante qui a gêné (Marc) Hirschi. Je l’ai compris à froid, après avoir récupéré et revu les images. C’est ma première erreur, et je tiens vraiment à m’excuser auprès de lui. La deuxième, c’est de lever les mains un peu trop tôt. C’est la première fois que ça m’arrive, je pense que ce sera la dernière. C’est un peu dommage que ça m’arrive ici, sur la Doyenne. »

Les commissaires l’ont déclassé pour sa vague, une décision logique.

Je sais pas vous, mais pour moi Hirschi était le plus fort hier et il aurait battu Alaphilippe dans le sprint sans la vague du Français qui l’a fait « décliper » de sa pédale. Hirschi était déçu après la course, et on le comprend.

Pogacar aussi a été gêné par la vague d’Alaphilippe. C’est Roglic qui a pris la bonne décision en passant à droite, et Alaphilippe ne l’a jamais vu. Le Slovène a le mérite de n’avoir jamais coupé son effort avant la ligne.

Je suis très content pour Roglic qui en gagne finalement une belle et qui trouve donc récompense pour ses efforts cette saison. J’ai trouvé le coureur slovène très digne dans la défaite sur le Tour, malgré l’aspect « crève-coeur » puisque la veille de l’arrivée. Avec cette grande victoire hier, Roglic peut relever la tête. Pogacar, cette fois, était derrière lui.

Et le retour de Mohoric (le 3e slovène!) aux 500m, ouf, il a bouché 20sec en quelques hectomètres seulement. Je pense qu’il a déstabilisé les quatre devant aux 400m, tout est allé très vite à partir du moment ou Mohoric est revenu.

Avant cela, nous avions assisté à une course classique. Alaphilippe a fait la sélection presque comme prévu dans la Roche-aux-Faucons, et Hirschi ne lui a pas laissé un centimètre cette fois. Les deux slovènes se sont accrochés, lucides.

Grosse, grosse déception pour Mike Woods qui, en haut de la dernière difficulté, était à peine à cinq longueurs de vélo de la bonne échappée. Il n’a pas pu rentrer seul, ni même prendre la roue de Kwiatkowski qui faisait l’effort pour revenir, avec succès. Sur le coup je n’ai pas compris pourquoi Woods n’a pas fait davantage pour se glisser dans la roue du polonais, mais il était assurément à bloc.

Et puis, Woods était à ce moment-là le premier coureur sur la route qui n’avait pas terminé le Tour de France. Comment lui reprocher de n’avoir pu faire la jonction?

Mais quand même, quelle déception pour le coureur canadien.

Parlant de coureurs canadiens, mention très bien à Hugo Houle qui a accompagné les meilleurs dans la Redoute pour ne céder qu’au pied de la Roche-aux-Faucons, à 15 bornes de l’arrivée. Voilà assurément le signe qu’Hugo a franchi un cap cette saison, il peut être (très) satisfait de lui. Méchante saison d’ailleurs, le Tour, les Mondiaux, 20e de la Flèche Wallonne mercredi dernier, maintenant la Doyenne jusque dans le final, ouf, je suis fatigué pour lui!

Une fois Woods repris par le groupe de chasse, c’était plié malgré les beaux efforts volontaires de Mathieu Van Der Poel qui ne voulait pas s’avouer vaincu. Belle générosité dans l’effort! Dommage que le néerlandais n’a pu accompagner Mohoric dans le contre, ca aurait fait tout un sprint final ça.

Le Giro

Une étape pour rien hier, on se dirige vers l’Etna et sauf surprise, Geraint Thomas pourrait (devrait) se retrouver en rose au sommet.

Ca sera tôt dans la course par contre.

Et c’est Jakob Fuglsang qui est bien mal parti: il a pris une valise et perdu Miguel Angel Lopez lors du chrono du premier jour, et il a perdu hier Aleksandr Vlasov.

LBL: Alaphilippe-Hirschi, le clash!

La 106e édition de Liège-Bastogne-Liège, surnommée « La Doyenne » car c’est la plus ancienne classique d’un jour parmi les monuments, aura lieu ce dimanche en Belgique.

La pluie et la fraicheur devraient accompagner le peloton, ce qui durcira un peu la course.

Au menu de Messieurs les coureurs, 257 kms à travers la Wallonie, entre Liège et Bastogne, et retour. Le retour est plus musclé, avec de nombreuses cotes dans les 100 derniers kilomètres: Mont-le-Soie, Wanne, Stockeu, Haute-Levée, Rosier, Maquisard, Redoute, Forges, Roche-aux-Faucons. Plus de 4000m de dénivelé!

La trilogie Redoute-Forges-Roche-aux-Faucons est désormais mythique, avec la Redoute comme le haut-lieu de la course. J’aime à rappeler que selon la légende, seul Franck Vandenbroucke aurait réussi l’exploit de la grimper sur la plaque, c’était en 1999 et il avait été intouchable, déposant Michele Bartoli comme une vieille chaussette, à mi-pente, mains en bas du guidon.

Habituellement, c’est dans la Redoute, à quelques 35 kms de l’arrivée, que les favoris se dévoilent. On verra dimanche!

Les favoris

Aucun doute, deux épouvantails: Julian Alaphilippe et Marc Hirschi. Le premier est le nouveau champion du monde, le deuxième vient de s’imposer mercredi dernier sur la Flèche Wallonne.

Entre les deux, choisissez Alaphilippe, pour la maturité physique que requiert le final de la Doyenne.

Derrière, il y a de nombreux outsiders.

D’abord le Canadien Mike Woods, troisième en haut du Mur de Huy mercredi dernier et qui évolue au sein d’une puissante formation, avec Uran, Bettiol, Martinez, Howes et Powless.

Warren Barguil ensuite, comme l’ont fait remarqué certains lecteurs avisés de ce site, il a été le coureur ayant gravi les 300 derniers mètres du Mur de Huy le plus vite. La Doyenne convient encore mieux aux dispositions physiques de Barguil.

Tadej Pogacar est au départ, même si on a l’impression qu’il est en baisse de forme, il demeure un sacré client. Il roule, il grimpe, et il peut sprinter! Son coéquipier Rui Costa est également en forme en ce moment.

Attention à Michal Kwiatkowski, surtout si la météo n’est pas bonne. Très en forme, il tourne autour d’une victoire depuis un moment. On note parmi ses coéquipiers chez Ineos un certain Chris Froome.

Richie Porte est également un client. Il devrait être dans le final. Tout comme Benoit Cosnefroy, excellent 2e sur la Flèche Wallonne et dont la confiance en lui est boostée en ce moment.

L’invité surprise c’est Mathieu Van Der Poel qui vient tout juste hier de remporter le BinckBank Tour en renversant l’épreuve lors de la 5e et dernière étape après une échappée solo de 50 bornes, excusez du peu. Bel exploit pour le néerlandais qui sera donc un favori aujourd’hui… s’il a bien récupéré de son effort de la veille.

Tim Wellens, Guillaume Martin, Mikel Landa, Simon Geschke, Greg Van Avermaet, Primoz Roglic, Adam Yates, Lennard Kamna sont d’autres coureurs à surveiller dimanche.

À noter que le quadruple vainqueur Alejandro Valverde a décidé de faire l’impasse, voulant se concentrer sur sa préparation en vue de la prochaine Vuelta.

Trois Canadiens au départ: outre Woods, on compte Hugo Houle et James Piccoli. Ce dernier évoluera sur un parcours qui devrait en principe lui convenir. Et Houle est en excellente condition, une belle place à l’arrivée (top-10?) serait une belle satisfaction pour lui cette saison.

À la télé

En France, ca sera sur France3.

Ailleurs en Europe, surtout Eurosport.

Au Canada, FloBikes.

Sinon, Tiz-Cycling en free streaming.

Le Giro

Sans surprise, c’est Filippo Ganna sur son Pinarello Bolide monté d’un… 60×11 qui a remporté cette première étape particulière, un chrono comportant une grosse descente.

Presque 60 km/h de moyenne!

La surprise vient du jeune Tobias Foss, 5e hier à 31 secondes du vainqueur. Ça sera intéressant de suivre la progression de Foss sur ce Giro, lui qui a remporté l’an dernier le Tour de l’Avenir. Il sait donc grimper!

La surprise vient aussi des écarts entre les favoris, et certains lecteurs avisés de ce site l’avaient prédit, bravo! Cela témoigne de la connaissance des lecteurs de ce site, et de la qualité des commentaires qu’on y retrouve.

Geraint Thomas a fait une grosse perf, terminant seulement 23sec derrière Ganna. Du coup, il met une grosse valise aux autres clients pour le général: Simon Yates pointe désormais à 26sec de l’Anglais, Vicenzo Nibali à un peu plus d’une minute, Steven Kruijswijk et Jakob Fuglsang à près de 1min30, Majka un peu plus loin encore.

Prochain rdv l’Etna dans deux jours, un premier vrai test.

Un Giro (très) compliqué

Vous pensez que le récent Tour de France était difficile?

Vous n’avez rien vu!

Le profil du 103e Giro d’Italia, qui s’élance aujourd’hui de Sicile, fait peur. Voyez un peu:

  • Plus de 65 kms contre-la-montre, en trois chronos distincts. Le dernier, le dernier jour. Le premier, le premier jour. Quasiment en descente! (misez Ganna)
  • Huit étapes de plus de 200 bornes, et une autre de 198 kms. Sur le récent Tour? Une seule.
  • Six arrivées en altitude, ou presque (parfois une petite descente juste après la dernière ascension).
  • Un final dantesque, avec trois grandes étapes de montagne dans les cinq derniers jours de course, juste avant le dernier chrono.

Avec la 3e semaine en haute montagne qui se déroulera tard en octobre, la météo pourrait aussi compliquer les affaires très sérieusement. Cette météo, ca sera assurément l’invité surprise sur ces trois semaines.

Bref, ce Giro va être toute une course, à ne pas manquer. Rebondissements garantis!

Les étapes à surveiller:

3e étape et son arrivée au Mont Etna, par le versant nord, inédit sur le Giro.

5e étape, l’occasion de nouveaux écarts sur une étape longue (225kms).

9e étape, casse-pattes, sur 208 bornes.

15e étape, arrivée en altitude du côté de Piancavallo.

17e étape, mythique arrivée à la Madonna di Campiglio. 203 kms quand même.

18e étape, l’étape-reine, 207 kms, le Stelvio avant l’ascension finale vers le Laghi di Cancano, magnifique.

20e étape, l’Agnel, l’Izoard avant l’arrivée à Sestrières, un grand classique.

21e et dernière étape, le chrono de 15 bornes vers Milan. Parce qu’un chrono le dernier jour, ca peut toujours créer de sacrés surprises si les écarts sont faibles!

Les favoris

Rappelons d’entrée que le vainqueur sortant, l’Équatorien Richard Carapaz, n’est pas présent sur ce Giro.

Pour moi, ils sont trois grands favoris. D’abord Geraint Thomas chez Ineos. Frustré de sa non-sélection pour le Tour, il a su rebondir et retrouver une excellente condition, sa récente 4e place sur le chrono des Mondiaux en attestant. Son équipe Ineos n’est toutefois pas très forte surtout pour la haute montagne ou seul Tao Geoghegan Hart semble être en mesure de bien l’épauler.

Ensuite, et surtout!, Jakob Fuglsang chez Astana. Il a fait de ce Giro son principal objectif, et sa 5e place aux Mondiaux ne fait pas de doute non plus sur sa condition. Vlasov, Felline et surtout Miguel Angel Lopez l’accompagnent, sur le papier l’équipe est très forte. Peut-être la plus forte de ce Giro.

Enfin Steven Kruijswijk chez Jumbo-Visma, un coureur capable de grande chose en montagne. Son équipe apparait cependant nettement moins forte que ce qu’on est habitué de la formation néerlandaise, beaucoup de coureurs de premier plan ayant besoin d’un break après un gros début de saison et une présence sur le Tour.

Il faudra aussi faire avec plusieurs outsiders.

D’abord Vicenzo Nibali, en progression, déjà double vainqueur du Giro (2013 et 2016), qui court à domicile et qui aura donc le soutien du public, pour le peu qu’il y en aura sur le bord des routes… Dans son cas toutefois, on sera vite fixé s’il pourra être ou non dans le coup. Peut-être dès l’Etna lors de la 3e étape.

Simon Yates sera aussi à surveiller, mais dans son cas les garanties sont moins présentes, et son équipe apparait plus faible. On sait toutefois que s’il est en grande condition, il sera présent en 3e semaine.

Rafal Majka ensuite, chez Bora. Excellent grimpeur, coureur mature, la dernière semaine lui est favorable.

Louis Meintjes, le parfait joker, tout comme Wilco Kelderman. Ces deux-là inspiraient de grande chose, puis rien, ou si peu. Le Giro de la rédemption pour eux? Meintjes aura en tout cas la pression de bien faire avec son équipe NTT qui a annoncé son retrait en fin de saison!

Des choses incongrues

Je ne comprends pas l’alignement d’Education First sur ce Giro. Ils ont des hommes en forme actuellement, tout plein: Uran, Woods, Bettiol, Higuita, Cort Nielsen… aucun d’entre eux sur le Giro. Si on peut penser qu’Uran et Higuita ont besoin d’un break après le Tour et les Mondiaux, il y avait toutefois moyen d’envoyer une équipe plus solide en Italie… et je reste persuadé que Woods aurait pu y faire des dégats, compte tenu du profil des étapes.

Je ne comprends pas non plus la présence de Peter Sagan sur ce Giro, pour Bora-Hansgrohe. Sagan sort d’un Tour de France difficile, où il n’est pas apparu en grande forme et où il est resté sur l’échec du maillot vert. Avec les Flandriennes qui se pointent, il me semble qu’un repos puis un focus sur les courses d’un jour où il a l’habitude de bien faire aurait été un meilleur programme pour le Slovaque… Que vient-il faire sur ce Giro?!

Un seul Canadien au départ par ailleurs, Alexander Cataford chez Israel Start-Up Nation.

À la télé

En France, la chaine L’Équipe.

Ailleurs en Europe, surtout Eurosport.

Au Canada, le diffuseur officiel est FloBikes.

En stream gratuit sur Internet, le best call est probablement tiz-cycling.

Le buzz

Le maillot de l’équipe Education First, réalisé par Rapha en collaboration avec la compagnie de skateboard Panache. Original.

Hirschi, façon Alaphilippe

Celui qui accélère le premier dans le Mur de Huy, en vue de la ligne, est rarement le vainqueur.

Voyez l’an dernier avec Jakob Fuglsang.

Encore une fois, cette histoire s’est répétée hier dans le Mur, cette fois au détriment du Canadien Mike Woods, excellent 3e sur la ligne et ça fait plaisir. Mike a su rebondir de son demi-échec dimanche dernier lors des Mondiaux.

Mais il a fait l’effort trop tôt, un classique sur cette course.

Richie Porte aussi. Faut croire que le Mur de Huy n’est pas Willunga Hill!

Et sans surprise, c’est Hirschi, aux qualités décidément proches de celles de Julian Alaphilippe, qui s’est imposé, ayant attendu un peu plus longtemps que Woods avant d’accélérer. Il a su faire preuve d’un excellent sang-froid dans les derniers mètres de la course.

À 22 ans, il s’agit évidemment de la plus belle victoire de la jeune carrière de Marc Hirschi, protégé de Fabian Cancellara. Il s’impose surtout comme le nouveau Alaphilippe, étant proche du coureur français tant morphologiquement que par ses qualités sur le vélo. Et il semble plus puissant qu’Alaphilippe au niveau du punch que le Français au même âge!

Belle place de Benoit Cosnefroy par ailleurs, qui termine 2e en « sautant » Woods sur la ligne. Deux autres Français terminent dans le top-12, soit Barguil 4e et Madouas 11e.

Soulignons également la 20e place du Québécois Hugo Houle, remarquable à ce niveau sur une course qui ne convient pas forcément à ses dispositions physiques. Hugo est manifestement en grande forme actuellement, et peut envisager la course de dimanche prochain avec confiance.

Sinon, un scénario classique, et on pourra simplement retenir le sacré numéro d’un autre jeune (décidément…), Mauri Vansevenant, qui a été le dernier coureur de l’échappée matinale à rendre les armes, après une grosse résistance dans les derniers kilomètres de la course. Ce Vansevenant, je pense qu’on en reparlera dans l’avenir, une autre pépite chez Deceuninck-Quick Step, une équipe qui cumule les jeunes prodiges, et c’en est presque surprenant. Et rappelons que l’équipe belge est sur les rangs pour signer Cian Uijtdebroeks, annoncé meilleur que Remco Evenepoel, mais qui sera encore junior l’an prochain. Cian a toutefois été percuté par une voiture mardi, alors qu’il était à l’entrainement.

Le clash Hirschi-Alaphilippe-Woods sera bien évidemment très intéressant dimanche prochain sur Liège-Bastogne-Liège. Entre Hirschi et Alaphilippe, ce sera probablement une question de fraicheur physique, la Doyenne étant longue et usante. Pour Woods, une occasion de faire mieux que sa 2e place acquise en 2018.

Et puis il y aura les autres comme Kwiatkowski, Barguil, Uran, Cosnefroy, Dumoulin, etc., de quoi faire de cette Doyenne une épreuve assez ouverte merci. Jakob Fuglsang sera probablement au départ pour assurer sa propre succession.

84e Flèche Wallonne: Hirschi, pour rejoindre Alaphilippe?

On dispute aujourd’hui la 84e édition de la Flèche Wallonne en Belgique.

Une belle classique, qui se résume toutefois trop souvent à une course de cote dans la dernière ascension de son juge de paix, le fameux Mur de Huy. Soit 1 400m de long, 9% de moyenne, avec des passages à 24% dans certains virages.

Le départ aura lieu dans la banlieue de Liège, pour une arrivée 202 kms plus loin. Le circuit final comportant le Mur du Huy est à parcourir trois fois, et comporte deux autres bosses, ce qui sera assez casse-pattes merci. Comme d’hab quoi!

Les favoris

Plusieurs déceptions pour cette Flèche Wallonne: le nouveau champion du monde Julian Alaphilippe, double vainqueur de l’épreuve, a déclaré forfait, préférant s’accorder un peu plus de repos en prévision de Liège-Bastogne-Liège dimanche prochain, une course qu’il n’a jamais gagné. Comment lui reprocher?

Absent également, et c’est pour moi une surprise, Alejandro Valverde, recordman de victoires sur l’épreuve avec cinq succès. En l’absence d’Alaphilippe, Valverde avait une réelle chance je pense, fort de sa récente 8e place aux Mondiaux. Dommage!

Pas de Jakob Fuglsang ni de Primoz Roglic non plus, ni même de Sepp Kuss.

Du coup, les favoris sont sans l’ombre d’un doute Tadej Pogacar, Marc Hirschi, Daniel Martinez, Tim Wellens, Richie Porte, Benoit Cosnefroy, Mikel Landa, Michal Kwiatkowski et… Michael Woods, s’il prend le départ (certains sites l’annoncent forfait).

Je pense que Marc Hirschi, en particulier, sera le gros client de cette Flèche Wallonne, fort de son punch et de sa condition actuelle. Il a son équipe SunWeb à son service, et présente un beau tempérament d’attaquant. S’il parvient pour la gagne au pied du Mur, il sera difficile à battre je pense… s’il ne démarre pas trop tôt (inexpérience du Mur!).

S’il s’imposait, Hirschi pourrait se poser comme le prochain grand coureur puncheur du peloton, un peu comme l’a fait Alaphilippe il y a quelques années face à Valverde.

Tadej Pogacar est évidemment un autre gros client évident pour l’épreuve, compte tenu de ses aptitudes de grimpeur.

Les autres sont des outsiders très sérieux, et devraient jouer la gagne eux-aussi. Après, c’est les jambes qui parlent dans une telle rampe!

La liste des partants est ici. Trois Canadiens au départ en principe, soit Mike Woods (EF), Hugo Houle (Astana) et James Piccoli (Israel Start-Up Nation).

Ca devrait être un beau spectacle!

Alaphilippe, molta grinta!

Ha mes amis(es), quel moment de sport hier!!! Parmi les plus beaux dix derniers kilomètres qu’il m’ait été permis de voir depuis des années. Sur le bout de ma chaise pendant les 15 dernières minutes de la course!

Car là réside le réel exploit de Julian Alaphilippe, le nouveau champion du monde: il fallait tenir!

Ben il a tenu. Et Marion, sur France Télévision, s’est tue…

Comme nous tous, grand moment d’émotion en voyant Julian franchir la ligne en vainqueur!

On savait qu’il allait attaquer dans la Gallisterna, il l’avait annoncé comme il l’avait aussi annoncé sur certaines bosses durant des étapes du récent Tour. Mais Alaphilippe cette saison n’avait pas toujours tenu par la suite.

C’est ce qui est en fait le plus dur en cyclisme: il ne s’agit pas juste de « sortir », d’attaquer; après, il faut tenir la distance. Quand vous êtes à bloc par la violence de l’effort pour sortir, quand vous êtes seul, c’est loin d’être évident.

C’est ce qui m’a impressionné le plus hier pour Julian: il a tenu. 10 km, c’est long quand tu n’as que 10, 12 voire 15 secondes d’avance maxi. La détermination était visible sur son visage, la souffrance aussi. Il s’est arraché dans toutes les relances avant d’entamer la dernière descente. N’a jamais coupé son effort. Il savait, comme Jalabert le disait à la télé, que s’il atteignait la flamme rouge avec 10 secondes, c’était gagné.

Vraiment, une magnifique victoire solo, mais aussi la victoire de toute l’équipe de France qui a exécuté le plan de match à la perfection. Les Français ont appuyé quant il le fallait, ont laissé faire quant il le fallait, et on su placer Alaphilippe sur chaque phase critique de course. Quentin Pacher, Nans Peters, Rudy Molard et Guillaume Martin en particulier ont accompli un boulot exceptionnel, et le sélectionneur national Thomas Voeckler, très proche des coureurs, a su bien souder le groupe autour d’Alaphilippe, ce qui n’est facile. Demandez aux italiens, l’unité nationale leur a souvent manqué!

Un sans faute pour l’équipe de France. Ça fait vraiment plaisir, 23 ans après « la Broche ».

Wout Van Aert

Dans les deux derniers tours, le belge faisait peur tellement il avait l’air facile partout. L’équipe de Belgique couvrait tous les coups, c’était à se demander comment on allait pouvoir s’en défaire. Il n’y avait probablement qu’un puncheur comme Alaphilippe à quelques mètres du sommet de la bosse la plus difficile pour pousser le belge dans les cordes. Et rappelons que Julian avait déjà décroché Van Aert de la même manière, c’était sur le haut du Poggio il y a quelques semaines.

Une fois en chasse, Van Aert a certes passé des relais appuyés, mais les autres comme Hirschi ou Kwiatkowski s’en méfiaient de toute évidence. Et ils ne sont jamais revenus.

Van Aert était rentré sur Alaphilippe dans la descente du Poggio, non sans que le Français lève un peu le pied, mais pas cette fois!

Le belge termine ces Mondiaux avec deux 2e places, sur le chrono et la course sur route. Un peu plus et il était double champion du monde comme… la néerlandaise Anna Van Der Breggen, qui a remporté les deux courses féminines. Ouf!

Ceci étant dit, Van Aert était très déçu de sa 2e place hier.

Michael Woods

12e hier, le Canadien a assuré en faisant une belle place, mais je pense qu’il a manqué de rythme dans la dernière ascension, une bosse qui, pourtant, correspondait bien à ses qualités: les quatre premiers sortent du Tour. À ce niveau, 1 ou 2% de moins ca ne pardonne pas.

Woods a déclaré à Simon Drouin de La Presse avoir manqué de concentration au pied de la dernière ascension:

« J’ai manqué de concentration dans les deux ou trois minutes avant la dernière montée. À cause de ça, j’étais trop loin quand il a attaqué. Je termine donc dans le deuxième groupe. Ce n’était pas le but. Je suis un peu déçu. Je pense que j’aurais pu faire mieux. »

À ce niveau de professionnalisme, dans l’un des grands rendez-vous de la saison, et quand ta seule job est de gagner des courses de vélo, c’est décevant, surtout que tout le monde savait que ca se jouerait à cet instant précis.

Mike était lui-aussi déçu à l’arrivée, espérons que la leçon sera apprise.

Tadej Pogacar

Je n’ai pas trop bien compris pourquoi Pogacar, voyant qu’il était seul en haut de la Gallisterna dans l’avant-dernier tour, a insisté solo: les belges étaient bien organisés, le peloton encore assez gros, c’était assez évident que c’était peine perdue pour un seul homme sur un tel circuit.

Il me semble que Pogacar aurait eu avantage à couper son effort (il était devant que de quelques secondes), récupérer dans les roues puis tenter d’accompagner dans la Gallisterna du dernier tour?

Avec deux Slovènes dans le groupe de chasse derrière Alaphilippe, ça changeait tout.

Marco Pantani

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la route dans la dernière ascension du circuit était couverte du nom de Marco Pantani. Il est vrai que l’épreuve se déroulait en Émilie-Romagne, pas très loin de Cesena, ville natale de Marco. Sa mémoire est bien vivante au coeur des Italiens!

Les Ardennaises

La suite c’est sans transition ce mercredi avec la Flèche Wallonne puis le week-end prochain avec Liège-Bastogne-Liège, deux très belles courses ou Alaphilippe sera encore un grand favori, cette fois-ci avec le maillot de champion du monde, donc probablement marqué à la culotte.

Il faudra aussi surveiller Mike Woods, manifestement dans une belle condition et qui voudra assurément être un acteur de ces classiques, appuyé par son équipe Education First. Il a une revanche à prendre.

Imola 2020: le parcours expliqué

Ganna, ce beau bestiau

Le deuxième plus court chrono (32kms) de l’histoire des Mondiaux du contre-la-montre a couronné hier un pistard spécialiste de la poursuite, l’Italien (qui jouait donc « à domicile » Filippo Ganna.

Rappelons que Ganna était parmi les favoris, fort de ses quatre titres de champion du monde de poursuite. Il détient le record du monde de la discipline, 4min 1,934sec. 60km/h de moyenne!

Et bientôt, le premier homme à descendre sous les 4 minutes dans la discipline? À voir.

Chose certaine, ce Ganna, c’est la classe. Une belle bête, bien posée sur sa machine, qui présente d’ailleurs un guidon de triathlète très particulier, peu conventionnel. Ce prolongateur est très relevé, épousant les avant-bras qui sont posés à 45 degrés vers le haut, et non à plat comme c’est souvent le cas. Ca semble être efficace!

Ganna a dominé le chrono, étant en tête à tous les temps intermédiaires pour finir 27 secondes devant son plus proche rival. Hier, il n’y a pas eu photo.

Deuxième justement, et c’est TRÈS impressionnant, Wout Van Aert, qui devance des spécialistes comme Stefan Kung, Geraint Thomas ou encore Rohan Dennis, excusez-du-peu. Dois-je vous rappeler que Van Aert a remporté deux étapes du Tour au sprint cette année, qu’il a écrémé le peloton dans la dernière ascension de plusieurs étapes de montagne de l’épreuve, et qu’il est également triple champion du monde de cyclo-cross!!!

Aujourd’hui, on sait que Van Aert sait aussi rouler. Ce type peut tout gagner, c’est certain, incluant le Tour s’il en fait un réel objectif et s’il s’y présente avec une équipe à son service. De quoi donner des idées justement à plusieurs équipes, qui pourraient voir en lui un réel grand leader.

Pour le reste, petite déception pour Tom Dumoulin, que je voyais mieux hier. Il termine 10e, à plus d’une minute de Ganna.

Mention très bien à Rémi Cavagna, 7e, le type (sympathique) a une sacré caisse.

Je termine en mentionnant que j’ai aimé le récent commentaire d’Éric à propos de ces Mondiaux du chrono, les 2e plus courts de l’histoire après ceux de 2017 en Norvège. Les Italiens auraient-ils dessiné un parcours favorable à un pistard habitué à une poursuite de 4 kms comme les Français avaient dessiné un Tour de France assez favorables à des coureurs français? La question mérite d’être posée!

Quoi qu’il en soit, place aujourd’hui à la course sur route des femmes. Ca devrait être assez débridé.

Et dimanche, les hommes. Les conditions météo ont changé, la pluie sera très certainement de la partie, ce qui compliquera les affaires. Des coureurs résistants comme Van Aert justement, fort de toute son équipe de Belgique, seront à surveiller de près. Les Slovènes aussi, avec en fer de lance Roglic et Pogacar. Feux d’artifice garantis.

Je serai devant ma télé!!!

Mondiaux à Imola: la course, les favoris

Drôle de saison, une semaine après la fin du Tour de France, nous voilà aux Championnats du monde!

Des Mondiaux qui se déroulent à Imola en Italie faut-il le rappeler, les Suisses et la ville de Martigny ayant fait faux bond dû à la Covid-19.

Aujourd’hui, c’est le chrono chez les hommes élite. Hier, c’est Anna van der Breggen qui s’est imposée chez les femmes, sans surprise. La surprise est plutôt venue de la chute spectaculaire de Chloe Dygart, la championne en titre.

Mes favoris aujourd’hui sont Tom Dumoulin, Stefan Kung, Filippo Ganna et surtout, surtout, Wout Van Aert. Le Belge ne semble pas avoir de limites! Deux Canadiens au départ, Hugo Houle et Alexander Cataford. Je vous avoue ne pas être certain duquel terminera devant l’autre, mais je suis certain qu’ils ne seront pas dans le top-5, ni même top-10.

La course sur route des femmes aura lieu samedi, celle des hommes dimanche. Rappelons que les catégories juniors et U23 ont été écartées de ces Mondiaux « light » pour raison de Covid.

Toujours une course spéciale que celle des Mondiaux, les coureurs portant à cette occasion le maillot de leur équipe nationale, et non pas celui de leur équipe de marque. Cela mène parfois à des situations de course inhabituelles, à priori inexplicables sauf si l’esprit se remet en mode « équipes de marque ». Wait and see dimanche!

La course est longue de 258 kms, soit 9 tours d’un circuit de 29 kms. Le circuit est usant, avec deux belles bosses d’environ 3 kms que les coureurs auront à affronter, dont des passages au delà de 14%. Pas un circuit pour purs grimpeurs donc, mais plutôt pour bons puncheurs qui sont capables de « tenir la distance » et d’enchainer les efforts violents à répétition. Y’a quand même presque 5000m de dénivelé à affronter!

Les conditions de course devraient être assez favorables, soleil annoncé dans la journée.

Les favoris

Wout Van Aert, encore lui. Il est un des rares coureurs à pouvoir prétendre s’imposer à la fois sur le chrono aujourd’hui et sur la course sur route dimanche. Il faudra surtout voir quel sera le soutien de son équipe de Belgique, au sein de laquelle évoluera également Greg Van Avermaet, lui aussi un candidat potentiel sur ce parcours. Enfin, Tiesj Benoot a également été vu en forme sur le récent Tour de France…

Pour les Danois, attention à Jakob Fuglsang, discret récemment mais en forme et toujours efficace sur des courses en circuit.

La Slovénie débarque à priori avec Roglic et Pogacar, forte de huit coureurs. Pour un si petit pays, c’est une grosse armada avec une vraie chance de victoire.

Les Italiens joueront les cartes Bettiol et Nibali, et les Français celle d’Alaphilippe surtout. Guillaume Martin pourrait brouiller les cartes.

Privés de Van Der Poel, les espoirs néerlandais sont du côté de Tom Dumoulin.

Côté Colombie, il faudra surveiller Lopez, Martinez et Uran, qui sortent tous les trois du Tour.

L’équipe d’Espagne tient la route, avec un Valverde en progression, mais aussi Bilbao, Landa, De la Cruz, Mas, Sanchez, Soler… beaucoup de beau monde. Je vois les Espagnols avec une vraie chance de briller sur ces Mondiaux… s’ils passent à l’attaque.

On compte plusieurs autres coureurs à surveiller parmi les nations moins représentées. Je pense à Richie Porte, Michal Kwiatkowski, Marc Hirschi l’attaquant et Alexey Lutsenko.

Quatre Canadiens au départ, soit Mike Woods, Hugo Houle, Alexander Cataford et Guillaume Boivin. Tous joueront la carte Woods, qui a affiché récemment une belle condition physique, fort d’une victoire d’étape sur Tirreno. Woods a une vraie carte à jouer dimanche comme en 2018, espérons qu’il sera dans le coup dans le final, et que Houle pourra le placer favorablement pour cette phase cruciale de course.

À la télé

Au Canada, c’est FloBikes. Mais on pourra aussi voir la course sur France Télévision, c’est à dire France3 dès 12h55.

Pour du live streaming, il y a toujours Tiz-Cycling qui marche bien.

Autour du Tour

Petit vidéo intéressant sur le thème « Autour du Tour ». Les coulisses du Tour, c’est aussi ça.

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