Deux coureurs cyclistes ont été piqués positifs à la DHEA au cours des derniers mois : Tyler Hamilton et, en décembre dernier, le vice-champion américain au clm, Tom Zirbel. On peut se demander pourquoi cette substance est parfois utilisée dans le programme de dopage des athlètes de haut niveau, malgré qu’elle figure sur la liste des produits interdits du CIO depuis 1997.
La DHEA, ou déhydroépiandrostérone (un mot qui rapporte beaucoup au scrabble…), est en fait une hormone anabolisante naturellement secrétée par la glande surrénale et par le cerveau. C’est l’hormone qui serait la plus présente dans notre sang, étant par exemple près de 1000 fois plus abondante que la testostérone. La DHEA peut être synthétisée en laboratoire, rendant son accès facile et peu dispendieux. Les études scientifiques portant sur ses effets dopants ne sont pas concluantes, même aujourd’hui. L’usage de la DHEA à des fins dopantes serait donc loin d’être aussi efficace que celui de l’EPO ou d’autres substances similaires.
Alors, pourquoi les cyclistes en feraient-ils usage ?
C’est que la DHEA aurait, chez l’homme, un effet médiateur sur l’hormone de croissance. La DHEA permettrait ainsi de maximiser les cures d’hormones de croissance en augmentant ses niveaux, surtout en fin de cycle. C’est l’effet qui serait intéressant pour les cyclistes qui font usage d’hormones de croissance, ces dernières étant d’ailleurs toujours indétectables aux contrôles puisque l’objet d’aucune méthode de détection à ce jour.
En bref, la DHEA serait donc à l’hormone de croissance ce que la ferritine est à l’EPO, un ingrédient nécessaire pour maximiser les effets d’une cure.
Chez la femme, la DHEA agirait plutôt sur le niveau de testostérone, pouvant même le multiplier par deux, ce qui entrainerait par ailleurs de nombreuses complications non désirables (masculinisation, acné, hyperpilosité, etc.). Il est possible que les cyclistes féminines utilisent moins la DHEA que les cyclistes masculins étant donné que les tests de détection de la testostérone sont au point, Floyd Landis en sachant quelque chose…
Soulignons enfin que certains chercheurs suggèrent que la DHEA serait un produit masquant efficace pour d’autres substances dopantes.
La DHEA est en vente libre au Canada et aux États-Unis mais fait l’objet de certaines restrictions dans les pays européens.
Évidemment, La Flamme Rouge vous invite à ne pas essayer la DHEA à la maison, surtout si vous êtes coureur cycliste !