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Catégorie : Dopage Page 15 of 26

Dopage: au tour de Mosquera ?

Le récent 2e du Tour d’Espagne, Ezequiel Mosquera de l’équipe Xacobea-Galicia, pourrait avoir échoué un contrôle antidopage sur l’épreuve espagnole annonce ce matin une station de radio espagnole. Un autre de ses équipiers aurait également échoué un test, portant à deux le nombre de coureurs pris la main dans le sac.

Wait and see, l’annonce de ces deux nouveaux cas devrait être faite dans les prochaines heures par les autorités compétentes.

Après l’annonce hier du contrôle positif au Clenbuterol d’Alberto Contador, triste journée pour le cyclisme professionnel si tout cela se confirme…

Contador positif ?

Bombe dans le vélo, du moins pour le grand public: Alberto Contador serait positif au clenbuterol lors du test antidopage effectué durant la 2e journée de repos du Tour, à Pau le 21 juillet dernier.

L’Espagnol nie évidemment s’être volontairement dopé et évoque une possible intoxication alimentaire pour justifier la présence de clenbuterol, détecté apparemment en infime proportion. Contador tiendra demain une conférence de presse pour clarifier la situation et s’expliquer devant le grand public.

Seul truc qui parait bizarre, l’annonce du contrôle positif vient de l’agent de presse de Contador lui-même. C’est curieux que l’annonce ne vienne pas de l’UCI, autorité responsable des contrôles antidopages sur le dernier Tour de France. De deux choses l’une: où Contador a été informé de l’imminence de l’annonce et a voulu réagir le premier pour se porter maître du jeu et tenter de témoigner de sa bonne foi ou de crédibilité, ou l’annonce n’est pas sérieuse. Nous serons vite fixé maintenant par l’annonce du contrôle positif par les autorités compétentes dans les prochaines heures.  

Alors, que faut-il penser de tout ca ?

D’une part, il faut d’abord attendre le test de l’échantillon B qui confirmera ou infirmera le résultat obtenu avec l’échantillon A. Il faut surtout attendre une annonce officielle de l’UCI, de l’AMA ou du labo qui a effectué le contrôle.

D’autre part, il faut voir ce qu’est le clenbuterol :  un anabolisant non hormonal dont les effets recherchés, en cyclisme, sont sa capacité de stimuler la fonction pulmonaire et de pouvoir à la fois augmenter rapidement, sans recours aux stéroides anabolisants, la masse musculaire tout en éliminant la masse graisseuse. C’est un "produit" assez récent (apparition au début des années 1990 environ) mais désormais classique dans le dopage cycliste. Pour preuve, Willy Voet, ex-soigneur chez Festina et auteur du sulfureux livre "Massacre à la chaine", en faisait un produit privilégié de l’équipe Festina à la belle époque et raconte, dans son livre, les effets que l’usage de clenbuterol procurait aux coureurs. L’avantage du truc ? Sa disparition rapide des urines, 36h après une prise unique, de 4 à 5 jours après une prise prolongée, soit beaucoup plus rapidement que les stéroides qui sont détectables pendant des mois après leur prise.

Il existe à ce jour trois cas de dopage positif au clenbuterol dans le cyclisme. Le premier est celui du sprinter Ouzbek Djamolidine Abdoujaparov, exclu du Tour 1997 pour contrôle positif à cette substance. Les autres sont plus récents, soit en 2006 avec le coureur portugais Luis Coehlo et en 2010, soit cette année, avec le coureur chinois Li Fuyu de chez RadioShack (test en mars sur le Dwars Door Vlaanderen). À noter également qu’en 2003, une perquisition de police au domicile de Franck Vandenbroucke avait permis la saisie, entre autre chose, de clenbuterol.

Bref, Contador pourrait bien avoir fait une petite cure, question de tenir le rythme et de pouvoir maximiser sa puissance et sa giclette, surtout en montagne. Chose certaine, son explication d’intoxication alimentaire semble très verreuse, voire manque d’originalité, l’intoxication alimentaire étant le motif le plus souvent invoqué dans l’histoire du cyclisme pour justifier l’injustifiable en matière de dopage !!! 

Armstrong dans les cordes ?

Je vous laisse juger du caractère fréquentable voire honorable de Lance Armstrong: le New York Times rapporte, dans son édition d’aujourd’hui, que l’enquête des Fédéraux américains progresse bien et que les révélations ont de quoi surprendre. En effet, selon un ex-coureur entendu, il aurait vu non seulement Lance Armstrong se doper, mais affirme également que le dopage chez US Postal puis Discovery était généralisé, institutionnalisé. Bref, que l’équipe avait un programme de dopage général mis à disposition des coureurs.

Pour l’instant, Armstrong ne fait aucun commentaire et laisse le dossier dans les mains de l’avocat émérite qu’il a engagé durant le Tour. Rappelons qu’Armstrong répète qu’il n’a rien à cacher. Pourtant, il a déjà refusé à plusieurs reprises des démarches qui auraient pu le laver de tout soupçon, notamment de soumettre ses échantillons urinaires des Tours 1999 et 2000 à l’épreuve du test de dépistage de l’EPO…

Par ailleurs, on apprend aujourd’hui que Levi Leipheimer présentait, sur le Tour de France 2005 qu’il disputait dans l’équipe allemande Gerolsteiner, des valeurs sanguines très, très proches de la limite considérée par l’UCI comme une preuve de manipulation (133, Leipheimer était à 132,8 !). L’UCI aurait recommandé aux dirigeants de l’équipe d’exclure Leipheimer du Tour en trouvant une raison "bidon". Les dirigeants auraient refusé, une clause de leur contrat de sponsoring stipulant qu’un deuxième contrôle positif au sein de l’équipe mettrait fin au contrat. Et comme Hondo avait déjà été positif quelques semaines auparavant, l’exclusion de Leipheimer aurait signifié la fin de l’équipe tout simplement.

Ce qui m’inquiète dans tout ca ? C’est qu’au fond, rien ne change malgré ce qu’on essaie de nous faire croire. Le choc dopage dans le monde du cyclisme remonte à 1998 et l’Affaire Festina. Déjà, au début des années 2000, on affirmait que les mentalités changaient, que le cyclisme était plus clean. On se rend compte qu’il n’en est rien, que les coureurs continuent de se doper malgré le resserrement des contrôles. Dans 5 ans, ce sera au tour de Schleck et Contador…

L’eau bout pour Armstrong

L’enquête des fédéraux américains quant à une présumée fraude sportive de Lance Armstrong et Johan Bruyneel progresse bien. Landis a déballé son sac une deuxième fois il y a quelques jours. D’autres témoins, dont Greg LeMond, sont actuellement entendus et vident évidemment leurs sacs. On apprend ce matin que très bientôt, ce sera au tour de Tyler Hamilton de se mettre à table.

Jusqu’ici, Lance Armstrong nous a servi sa rengaine habituelle : clean. L’image projetée était celle du coureur serein. Propre et serein, l’image parfaite du bon gars.

Vraiment ?

Je pense en fait que Lance Armstrong sent l’eau de plus en plus chaude autour de lui et que cette fois-ci, il sait que c’est sérieux. Je pense que c’est en partie pourquoi il est passé à côté de son Tour de France: il n’est pas tranquille. Vraiment pas tranquille.

Il n’est tellement pas tranquille qu’il vient d’engager (à grands frais bien sûr, mais il a les moyens et n’hésitera pas à essayer de se protéger) un des meilleurs avocats de défense au criminel dans les affaires fédérales. Comment interpréter ce geste sinon qu’il ne contrôle désormais plus la situation et surtout qu’il ne contrôle plus ses anciens "amis" qui ont décidé d’enfin parler ? Hamilton et Landis, qui ont tout perdu, n’ont en effet plus rien à perdre et sont probablement écoeuré de voir un Armstrong populaire et toujours aussi arrogant par rapport au dopage alors qu’eux sont dans la dèche, ruinés et déchus. Après tout, Hamilton et Landis n’ont-ils pas largement contribué aux succès d’Armstrong dans le Tour, roulant pour lui comme équipiers durant des années ? Pourquoi eux et pas lui alors ? 

L’édifice se lézarde par ailleurs: on apprenait récemment que les vélos Discovery étaient revendus chaque année pour financer le programme de dopage de l’équipe l’année suivante, programme qui, comme à la belle époque de Festina, était organisé, institutionnalisé au sein de l’équipe. Armstrong et Bruyneel ont d’abord démenti formellement que les vélos aient été vendus. Or, ces derniers jours, Bruyneel s’est soudainement rappelé qu’en effet, les vélos ont été vendus sur Ebay. Et qu’il n’a aucune idée (ou ne se souvient pas…) d’où est passé l’argent de ces ventes…

Quoi qu’il en soit, espérons que les fédéraux iront au bout de leur enquête, qu’ils écouteront tout ce que les témoins ont à leur dire et continueront d’en appeler d’autres, notamment les médecins qui ont soigné Armstrong lors de son cancer (et qui savent ce qu’il prenait jeune coureur…), Frankie Andreu, Kevin Linvingston et tous les autres. Mentir à des fédéraux aux États-Unis est passible d’une très lourde peine.

Dick Pound, toujours vrai

Excellente entrevue avec le Canadien Dick Pound, ancien président de l’AMA et qui fait toujours partie de son conseil d’administration. Pound n’a rien perdu de son franc parlé et ne prends aucun détour pour dire les choses telles qu’elles sont.

Être fan de cyclisme en 2010 ?

Vous êtes nombreux à laisser d’excellents commentaires sur La Flamme Rouge depuis plusieurs jours en réaction à la suspension de Valverde et à l’Affaire Cancellara. Je vous en remercie, cela contribue au dynamisme de ce petit site cycliste.

Un point vous unit: le cynisme. Et je vous y rejoins.

Cynisme envers les principaux acteurs du cyclisme professionnel. Envers le triste spectacle qu’on nous offre mois après mois, année après année. Envers la langue de bois voire le profond mépris des dirigeants du cyclisme à l’endroit des fans de ce sport. Envers le système, ce système corrompu par l’argent et la gloire éphémère. Envers l’inaction. Envers toutes ces affaires de dopage qui se multiplient depuis l’Affaire Festina de 1998. Et maintenant envers le dopage mécanique, un dopage peut-être plus grave encore puisque prouvant hors de tout doute que le milieu n’a aucun scrupule à ne pas respecter les règles les plus fondamentales du sport.  

À ce sujet, il faut d’ailleurs absolument lire cette intervention de l’ex-commentateur cycliste d’expérience Bertrand Duboux, un monument du cyclisme suisse et fin connaisseur de ce sport. Je suis d’ailleurs parfaitement d’accord avec lui et je le félicite de ses propos francs, directs et sans détour, surtout à l’endroit de M. Bjarne Riis.

Et on pourra, pour le plaisir, contraster les propos de Duboux avec ceux très officiels de l’UCI. M. Pat McQuaid nous déclare solennellement ne jamais avoir eu vent qu’un moteur pouvait être caché dans les tubes d’un cadre de vélo. Ca tombe mal, le reste de la planète oui. Et il est président de l’UCI…

Bref, dans ce contexte, une seule question se pose: comment demeurer fan de cyclisme en 2010 ? Ne devrais-je pas, par souci de cohérence avec moi-même, fermer La Flamme Rouge en signe de protestation et afin de ne jamais cautionner, de ne jamais être acteur d’un pareil spectacle ? 

Je me pose la question depuis des mois. 

Et puis je me dis que le sport, au même titre que l’expression artistique, fait partie de l’être humain. Que le sport en soi est admirable et passionnant lorsqu’il est pratiqué avec comme seul leitmotiv "que le meilleur gagne", ce qui sous-entend l’égalité des chances. Dans ce contexte, inutile de chercher à évincer le sport de nos vies, il en fait partie. 

Alors, comment s’intéresser encore au cyclisme ? Mes réflexions me portent à croire que la première raison est la suivante: parce que nous sommes de plus en plus nombreux à en être des pratiquants. Que ce soit le vélo comme moyen de déplacement pour des raisons écologiques, ou encore comme instrument de mise en forme voire de défis personnels ou encore pour se mesurer à d’autres, il ne faut pas se limiter à regarder le cyclisme professionnel mais plutôt de pratiquer le cyclisme. De participer à des rassemblements cyclistes. De soutenir les épreuves locales, les cyclosportives, les courses amateurs. Notre intérêt pour le cyclisme doit commencer par cela. Et c’est bon pour notre santé, à tous les points de vue.

Par rapport au cyclisme professionnel, il faut savoir être conséquent avec nous-même: encourager le moins possible le milieu professionnel. Cela veut dire cesser de porter des vêtements d’équipes professionnelles, ce que j’ai fait depuis au moins 2 ans. Cela veut dire de limiter ses achats de revues portant sur le cyclisme pro, surtout celles qui sont complaisantes avec le milieu tel CycleSport que je n’achète plus. Cela veut dire de moins fréquenter certains sites web, dont celui de l’insipide (dans ses textes) mais pourtant talentueux (sur le plan de la photo) Graham Watson, véritable perroquet du milieu. Cela veut dire de ne pas fréquenter le cyberstore World Cycling Productions, dont les proches collaborateurs sont Phil Liggett et Paul Sherwen, eux-aussi qui jouent le jeu du milieu à fond. Cela veut aussi dire de limiter sa présence sur le bord des routes lors des épreuves ProTour et, si on est présent, de réserver ses encouragements aux coureurs à la réputation d’être propres, même s’ils sont loin des meilleurs, ce qui est habituellement le cas. Bref, être des consommateurs éclairés de cyclisme en limitant au maximum d’encourager, surtout financièrement, le milieu, tout cela pour ne jamais cautionner, que ce soit directement ou indirectement.

Il faut enfin continuer selon moi à dénoncer le dopage, à s’élever contre les tricheurs, à dénoncer l’inaction de certaines instances internationales et surtout, surtout, continuer d’informer sans relâche le public néophyte des choses du cyclisme sur ce qui se passe réellement dans ce sport. La première arme des tricheurs est la crédulité du public. On l’a vu dans l’Affaire Jeanson et c’est peut-être aujourd’hui la meilleure défense de Fabian Cancellara s’il a triché. En combattant cette crédulité du grand public à force d’éducation, je demeure convaincu que cela contribuera à forcer le milieu du cyclisme à changer. 

Bref, j’en suis venu à la conclusion que de fermer La Flamme Rouge, ce serait en quelque sorte de laisser tomber le cyclisme. Ce serait laisser "gagner" ceux qui, aujourd’hui, salissent le vélo malgré leur rôle parfois de premier plan dans ce sport. Alors je continue La Flamme Rouge, pour l’instant du moins, malgré toutes les affaires qui me dégoûtent et qui, parfois, me donnent vraiment le goût de plutôt m’intéresser à l’essor du concept néo-primitif dans la poésie sud-caucasienne du 17e siècle. L’affaire du dopage mécanique, si elle devait se confirmer grâce à des aveux de quelqu’un, quelque part, serait assurément un sommet en matière de dégoût pour le milieu du cyclisme professionnel.

Armstrong pas tranquille ?

On se demande ce matin comment interpréter cet article du sérieux New York Times faisant état des suites des déclarations fracassantes de Floyd Landis la semaine dernière lors du Tour de Californie.

En gros, Armstrong et Bruyneel ont désormais les enquêteurs fédéraux sur le dos. C’est nouveau puisque jusqu’ici, ils n’avaient eu affaire qu’aux autorités anti-dopage (Fédération américaine, UCI) ou  des journalistes d’enquêtes somme toute un peu isolés (Walsh et Ballester par exemple). Et les enquêteurs fédéraux portent leur travail sur d’éventuelles accusations de fraudes, Armstrong et Bruyneel ayant déclaré être totalement clean à la face du monde alors qu’ils ne l’étaient "peut-être" pas. Chose certaine, les enquêteurs auraient décidé d’interviewer pas mal de monde.

Wait and see pour les résultats de tout cela !

Comprendre Floyd Landis

Les réactions aux déclarations de Floyd Landis

C’était prévu, les réactions aux déclarations de Floyd Landis ont été musclées aujourd’hui et ne surprendront personne. La seule qui m’apparaît articulée, constructive et digne d’intérêt est celle de l’AMA qui, loin de s’attaquer à la personne de Floyd Landis, déclare plutôt être très inquiète des révélations de Landis et vouloir y donner suite rapidement : "WADA is aware of the serious allegations made by Mr. Landis. We are very interested in learning more about this matter and we will liaise with the United States Anti-Doping Agency (USADA) and any other authorities with appropriate jurisdiction to get to the heart of the issues raised. WADA looks forward to these further investigations and enquiries by those responsible. Generally speaking, WADA encourages everyone with knowledge of banned practices in sport, including athletes who were caught cheating and who denied the evidence for years, to be forthcoming in disclosing the information they may have to the proper authorities. This will further contribute to clean sport and strengthen existing anti-doping programs for the good of clean athletes worldwide." Le ton est posé, responsable et le message est conforme à ce qu’on attend d’une grande institution comme l’AMA.

Michael Barry

Le Canadien Michael Barry est un des cyclistes ayant été nommé par Floyd Landis comme faisant partie des coureurs avec qui il s’est dopé. Pas très surprenant considérant que Barry a été équipier de Landis au sein de l’équipe d’Armstrong. En vérité, pourquoi les coureurs canadiens seraient-ils différents des autres côté dopage ? Quoi qu’il en soit, son équipe actuelle, Sky, affirme, comme toutes les nouvelles équipes, que sa tolérance envers le dopage est zéro et qu’elle convoquera, très bientôt, M. Barry pour entendre ses explications. Si Michael Barry n’a probablement pas grand chose à craindre (il n’aura qu’à nier), sa réputation vient tout de même d’en prendre un coup, du moins à mes yeux. Sympathique, fils d’une famille cycliste à Toronto, c’est dommage que son éthique sportive n’aie pas résisté au milieu.

Comprendre Floyd Landis

Plusieurs personnes se posent une question, une seule, suite aux événements du jour: pourquoi le 20 mai 2010 ? Pourquoi diable Landis a-t-il attendu tout ce temps pour déballer la vérité ?

Personnellement, le timing ne me surprend en rien. Voici pourquoi. La suite est évidemment basée sur quelques hypothèses, je ne suis pas dans la tête de Floyd Landis après tout. Mais le suivi de l’actualité cycliste nous permet toutefois de penser que Floyd Landis a respecté une certaine logique chronologique. Cela va comme suit:

23 juillet 2006

Floyd Landis est au top. LE top. Il vient de rouler en jaune sur les Champs Élysées. Vainqueur du Tour de France. L’épreuve cycliste la plus prestigieuse du monde. Celle qui couronne LE meilleur cycliste du monde. Détail important, Landis est le premier vainqueur du Tour de l’ère post-Armstrong, les… 7 dernières éditions ayant été remportées par le Texan, non sans l’aide de Floyd pour plusieurs d’ailleurs. Bref, Landis est enfin calife à la place du calife. Le cyclisme est à ses pieds. C’est LE champion cycliste parmi tous les champions. Et le cash va enfin rentrer à la pelle. N’est-il pas américain ?

27 juillet 2006

Le monde de Floyd Landis s’écroule: positif à la testostérone. Comment ? Moi positif à la testo ? Ben voyons ! J’utilise le truc depuis 2002 ! Comment est-ce possible ? Jamais je n’ai été pris avant, pourquoi moi et maintenant ? 

Jours suivants

Sous le choc, déstabilisé, au centre d’un tourbillon médiatique que son nouveau statut de vainqueur du Tour lui confère, Landis s’emmêle dans ses explications. Évoque différentes raisons pour laquelle le contrôle est positif. Une erreur, c’est évidemment une erreur. Après quelques gaffes malheureuses, ses avocats lui conseillent évidemment de tout nier en bloc, ce qu’il fait. Pas question de tout balancer pour le vainqueur du Tour, il faut penser aux contrats juteux, à l’équipe, à la saison prochaine, à la gloire et l’adulation du public aussi…

Mois suivants

Landis pense qu’il est intouchable. Ses avocats vont forcément le tirer de ce mauvais pas. Évoquer le vice de procédure, LA méthode pour se sortir de ce merdier. Surtout, il faut continuer à tout nier en bloc, c’est le plus important pendant que les avocats travaillent. Mais le dossier s’enlise. Curieusement, ses appuis s’estompent. Se croyant protégé comme Lance Armstrong l’était (n’est ce pas la prérogative du meilleur coureur du monde, vainqueur du Tour), il commence à déchanter. L’UCI ne le protège en rien. On l’isole. L’Affaire Puerto n’arrange rien car manque de chance, le scandale a éclaté grâce à des enquêtes de journalistes, pas des contrôles positifs. Or, l’image du vélo est mis à mal dans le public. Il faut retrouver une crédibilité au cyclisme, par tous les moyens. L’impératif pour ce faire ? Prouver que les contrôles sont désormais efficaces. Et le seul gros poisson piqué par un contrôle, c’est Landis. Il commence à comprendre que l’UCI se servira de son cas pour gagner la bataille de l’opinion publique et prouver aux yeux du monde que les contrôles sont efficaces et que le travail d’enquête des journalistes n’est plus nécessaire pour débusquer les tricheurs. Et puis, sa défense coûte cher, horriblement cher. Landis découvre qu’il risque fort bien de tout perdre dans l’histoire, lui qui, quelques mois avant, figurait parmi les hommes les plus riches du peloton.

20 septembre 2007

Coup dur, on lui retire son titre de vainqueur du Tour 2006. Ce n’est plus drôle. Mais Landis continue de jouer le jeu du milieu: surtout, ne rien avouer. Tout nier en bloc. Tant qu’il n’a pas épuisé tous ses moyens de laver sa réputation, le seul chemin possible est de nier. Et il reste encore l’appel au TAS…

30 juin 2008

Ruiné, Landis apprend que le TAS rejette son appel. Game over. D’immenses énergies et des sommes d’argent collossales qui n’ont rien donné. Le fond du baril. Landis est épuisé, rongé par des mois d’inquiétudes et de soucis. Son mariage y est passé. Mais Landis a un projet: revenir au cyclisme. Remonter sur le vélo. Dans ce contexte, il faut respecter la règle du milieu et continuer de se taire. Landis adopte alors une nouvelle approche: le mutisme. Ne plus parler de cette histoire, comme pour nier l’existence même du scandale. Refuser toute entrevue. Et pouvoir revenir tranquille. Comme David Millar. Comme Alexandre Vinokourov. Comme Ivan Basso.

30 janvier 2009

Landis peut recourir, ayant purgé ses deux ans de suspension. Après des années d’enfer, petit mieux: l’équipe Ouch-Maxxis l’engage, son nom attire donc encore. Plus encore, il dispute le Tour de Californie 2009. Enfin pouvoir faire la seule chose qu’il sait faire, c’est à dire du vélo. Avec l’espoir, probablement, de se refaire un peu financièrement.

15 février 2009

Landis constate que le peloton n’a pas ralenti et que le retour s’annonce plus ardu que prévu. Le dilemne se pose: comment gagner sans dopage, et comment se doper alors qu’il se sait très surveillé par les instances ?

Fin 2009

Auteur d’une petite saison sans grands résultats mais encore ambitieux, Landis lâche, à la surprise générale, Ouch-Maxxis malgré un contrat pour 2010. Il veut rejoindre une équipe plus importante et disputer des courses en Europe affirme-t-il. À son étonnement, aucune équipe ne se manifeste. C’est la surprise. Pourquoi donc ? Il a purgé sa peine comme les autres. Il comprend que le milieu l’a rejeté définitivement. Il ne comprend pas pourquoi puisque d’autres dopés, Vinokourov en tête, reviennent en toute quiétude dans le peloton européen. En désespoir de cause mais voulant courir en 2010, il signe pour la petite équipe continentale de 3e division, Bahati Foundation. 

Début 2010

Les démons ne le lâchent pas. Il apprend que son équipe, pourtant sélectionnable, n’est pas retenue pour le Tour de Californie, son unique chance de se faire valoir à ce niveau de compétition. Il comprend qu’il est définitivement cramé du sport cycliste. Pire, il est frustré : n’a-t-il pas respecté la règle, celle de ne jamais avouer s’être dopé ? Pourquoi alors le milieu le rejette-t-il ? Que lui reproche-t-on ?

C’est ainsi, je pense, qu’épuisé d’années de tourmente, Landis a décidé, quelque part ce printemps, de tout déballer, n’ayant plus rien à perdre puisque même s’il avait jusqu’ici respecté les règles de l’omerta du milieu, ce dernier l’a quand même rejeté. Il a choisi de tout déballer durant le Tour de Californie, plus importante épreuve cycliste aux États-Unis, ceci afin d’avoir une caisse de résonnance la plus importante possible. Sincère dans sa volonté de se libérer d’années de tourmente, de tourner la page définitivement (je ne serais pas surpris qu’on entende plus jamais parler de Floyd Landis à partir de maintenant), il a tout déballé sachant très bien ce qu’il l’attendait. Cramé pour cramé, autant essayer, une dernière fois, d’être utile à quelque chose, c’est à dire la lutte contre le dopage. Et de couler, oui peut-être par ressentiment, quelques ex-coéquipiers qui n’ont pas joué le jeu en lui donnant une chance de se ré-intégrer au peloton, alors que lui l’a joué le jeu, respectant jusqu’à ce jour la règle de l’omerta, ce qui a d’ailleurs largement servi le milieu dans l’intervalle…

Je persiste à croire qu’il fallait un sacré courage pour agir de la sorte. Je n’ai aucune hésitation à affirmer aujourd’hui que Floyd Landis a remonté dans mon estime au cours des dernières heures. Il faut encourager de toutes nos forces ce genre d’aveux susceptibles de nous faire bien comprendre les coulisses les plus ténébreuses du sport cycliste. C’est bien pour cela que les réactions des McQuaid, Armstrong, Bruyneel et autres sont si scandaleuses. La mesure de leur indignation prouve bien qu’ils ne sont pas tranquilles avec tout ca… 

Landis vide son sac

Un initié proche du milieu du cyclisme m’avait prévenu par courriel: Floyd Landis videra son sac durant le Tour de Californie, écoeuré d’avoir été exclu de l’épreuve en raison de sa réputation sulfureuse, écoeuré aussi de trainer depuis des années le poids de sa conscience. 

J’avais pris l’information très au sérieux, la source étant très crédible. Puis j’ai douté: le silence de Landis allait probablement être acheté.

Et bien non, et Landis a tout déballé à la presse aujourd’hui.

Personnellement, je peux vous affirmer que l’individu vient de remonter sérieusement dans mon estime. Considérant l’omerta du milieu, il faut en effet du courage pour tout déballer de la sorte, qui plus est en donnant des noms et en incriminant de nombreux coureurs encore en activité, dont Lance Armstrong. Lu sur CyclingNews: "He (ndlr: Floyd Landis) claimed to have had lengthy conversations with seven time Tour de France champion Lance Armstrong regarding the evolution of EPO testing that year, before traveling to Armstrong’s house in 2003 to collect his first sample of EPO." Ou encore "I was instructed to go to Lance’s place by Johan Bruyneel and get some EPO from him (ndlr: Lance Armstrong). It was Eprex by brand and it came in six pre measured syringes. I used it intravenously for several weeks before the next blood draw and had no problems with the tests during the Vuelta.

Landis épingle aussi son directeur sportif au passage, Johan Bruyneel, affirmant que c’est à l’US Postal qu’il s’est initié au dopage sanguin, pouvant investir jusque 90,000$ par an dans ses produits et protocoles. Encore sur CyclingNews: "Landis claims in the e-mail to Johnson to have been introduced to testosterone by Johan Bruyneel while riding for US Postal in June, 2002." La liste des produits ou protocoles utilisés par Landis est par ailleurs élaborée, EPO, hormones de croissance, stéroides, testostérone, insuline, hormones féminines, transfusions sanguines, etc. En fait, cet article du journal Le Monde doit être lu puisque Landis y rapporte également le nouvel eldorado du dopage, les transfusions sanguines, rendues nécessaires à la fois par les contrôles en place mais aussi par le passeport biologique.

Alors, doit-on se surprendre du contenu des aveux de Landis ?

Bien sûr que non ! Comme dans le cas Jeanson, je n’ai jamais personnellement douté qu’il se dopait copieusement et qu’il mentait donc à tout le monde et, plus grave, à lui-même en le niant. On pourra au passage réfléchir un peu sur la pertinence de faire venir M. Landis aux Mardis cyclistes de Lachine l’an dernier. M. Rossi a vendu le truc comme un moyen de promouvoir son épreuve par la venue d’un "invité de marque" ; il l’avait à mes yeux dévalué et nous en avons la preuve hors de tout doute aujourd’hui.

Fait intéressant, le dopage évoqué par Landis est un dopage des années 2000, soit bien après l’Affaire Festina et les folles années du dopage-à-tout-va des années 1990. Vous trouvez que la lutte contre le dopage progresse, vous ?

La suite maintenant ? Elle est évidente: le milieu va tenter par tous les moyens de dénigrer Landis et de gagner la bataille de l’opinion publique. Armstrong et Bruyneel, en particulier, vont sortir les gros moyens pour miner sa crédibilité. On risque d’entendre des trucs du genre "Landis ment, il veut se venger" ou "Landis est frustré d’avoir été exclu de la Californie, donc se venge" ou encore "nous sommes les athlètes les plus testés au monde, si Landis disait la vérité, pourquoi sommes nous clean aux contrôles et au passeport biologique" ? On évoquera le timing des aveux de Landis pour prouver sa recherche d’une vengeance, alors que l’explication est ailleurs: tant qu’à choisir cette voie, Landis a voulu avoir le maximum d’impact, donc il fallait agir au moment ou on parle cyclisme aux États-Unis. J’aurais fait pareil. Chose certaine, on essaiera d’isoler au maximum le cas Landis en affirmant que l’individu a agi seul en se dopant.

En ce qui me concerne, il est évident que Landis dit la vérité. Notamment parce que lavé financièrement et au niveau de sa réputation, il n’a tout simplement rien à perdre, son mariage y étant aussi passé depuis.

Enfin, le plus grave dans tout ca ? C’est que Landis affirme avoir envoyé, au cours des dernières semaines, des missives aux instances dirigeantes du sport, UCI et Fédé américaine en premier lieu, pour déballer son sac et donner des noms de personnes dont il savait qu’ils se dopaient. Réaction des instances à ce jour : niet. L’UCI n’a même pas cherché à rencontrer Landis simplement pour écouter ce qu’il avait à dire !!! Pire encore, Landis allègue que l’UCI et Johan Bruyneel avaient conclu des accords financiers pour protéger les coureurs de l’équipe en cas de contrôle positif: "Landis also claims in the e-mail that Armstrong had told him Bruyneel met with the International Cycling Union to ensure details of a positive test remained confidential due to a “financial agreement”."

Je vous laisse mesurer la gravité de ces allégations.

Chose certaine, une Fédération internationale qui a une colonne vertébrale n’accepterait jamais que des types comme Bjarne Riis ou Johan Bruyneel s’approche même de loin d’un cadet sur un vélo, encore moins d’être à la tête des équipes cyclistes les plus puissantes du monde.

Bref, la mascarade (terme aussi employé par Landis pour décrire la lutte anti-dopage de l’UCI…) continue de plus belle, et l’UCI a atteint son objectif avec ses campagnes de relations publiques: les fans de cyclisme sont rassurés puisqu’ils pensent que les contrôles sont désormais efficaces. Le sport en toute impunité peut reprendre et on gère les crises au coup par coup. Ceux qui disent vrai, hier Pierre Bordry et aujourd’hui Floyd Landis, sont ceux qu’on cloue au pilori, et les véritables tricheurs de ce sport continue d’être des rock-stars avec la bénédiction de Pat McQuaid, qui a gagné ses élections. Et je vous rappelle que Valverde vient de gagner le Tour de Romandie…

Je suis une fois de plus dégouté de ce cyclisme que j’aime pourtant autant. On verra si les réactions, dans les prochaines heures, aux déclarations de Landis seront matures et sources d’espoir ou, au contraire, une preuve additionnelle du peu de cervelle des principaux acteurs – cyclistes pro eux-mêmes, directeurs sportifs, dirigeants – du cyclisme.

Et bravo M. Landis de votre courage, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Vous n’avez probablement que faire de mes félicitations et de mon estime, comme de celle de miliers de passionnés de cyclisme qui jettent un regard éclairé sur ce sport. Et vous avez raison: votre victoire est toute personnelle aujourd’hui et je suis heureux que vous puissiez de nouveau vous regarder dans un miroir le matin.

L’article original publié par le Wall Street Journal est ici.

Intéressant article dans The Science of Sport sur les réactions probables aux aveux de Landis. "Let us not pull any punches here – Pat McQuaid is as much part of cycling’s problem as Armstrong, Bruyneel and others are alleged to be.  As the highest ranking person in the sport, his response should surely be to investigate the allegations, regardless of their source, and then to make an extreme statement afterwards.  If the allegations are true, then he must act, and act very, very seriously.  If they are shown to be false, then he must act to condemn the slander and to defend the image of the sport."

Pellizotti premier piqué au passeport biologique ?

Franco Pellizotti. C’est Franco Pellizotti qui serait le coureur le plus en vue des coureurs dont le nom doit être rendu public pour variations anormales de leurs paramètres sanguins récoltés dans le cadre du suivi biologique mis en place par l’UCI. La nouvelle filtre de la Gazzetta dello Sport en Italie. Attendons la confirmation de l’UCI avant d’aller plus loin dans nos commentaires.

Si la nouvelle se confirme, voilà qui jettera une nouvelle douche froide sur le cyclisme. Pellizotti est en effet un coureur de premier plan depuis un ou deux ans. Il a remporté, en 2008, le clm en montagne du Giro. Il a surtout terminé meilleur grimpeur du Tour 2009. Et il évolue chez Liquigas, une équipe qui cumule les succès avec des coureurs comme Nibali, Kreuziger ou encore Sagan, jettant un doute également sur le reste de la troupe.

Si le cas se confirme, cela prouverait une nouvelle fois qu’on ne peut pas performer au plus haut niveau sans avoir massivement recours au dopage sanguin. Et que le passeport biologique, s’il est utile, ne peut épingler que ceux qui commettent des erreurs dans leurs manipulations à l’approche d’un grand rendez-vous. Les propos de Thomas Frei, coureur de BMC, l’équipe de Cadel Evans rappelons-le, et récemment convaincu de dopage à l’EPO, en disent long sur le milieu : "From the bosses you only hear, ‘We don’t want any doping cases.’ But what they really mean is something else.". Le "milieu" du cyclisme n’a pas changé d’un iota, en particulier hors de France. Décourageant.

Cancellara l’extra-terrestre: attention aux glissements faciles

Plusieurs commentaires laissés suite au Ronde et maintenant Paris-Roubaix suggèrent que Fabian Cancellara, auteur de deux performances extraordinaires sur ces courses, pourrait être dopé. Réactions.

D’une part, La Flamme Rouge a toujours dénoncé le dopage avec vigueur et fermeté. Bien évidemment, je continuerai à le faire dans l’avenir.

Ceci étant, il convient de ne pas verser dans les accusations faciles. Bref, la prudence s’impose et voilà pourquoi je n’ai pas évoqué une telle possibilité devant les performances de Spartacus.

Rappelons que Cancellara est double champion du monde de clm, et que le gus est l’un des tous meilleurs cyclistes professionnels depuis plusieurs années déjà. Il n’est donc pas sorti d’une boîte à surprise et nous a récemment offert deux sacrés performances certes, mais sur son terrain. On est loin d’un George Hincapie remportant une des plus difficiles étapes de montagne d’un Tour de France…

Il y a certes des éléments à considérer pour Cancellara. D’une part, je suis presque sûr (si ma mémoire est bonne) que son agent n’est nul autre que son compatriote Tony Rominger. Ce dernier n’a jamais caché avoir travaillé durant toute sa carrière avec le sulfureux Dr. Ferrari. Le docteur est donc dans l’entourage indirect de Spartacus, c’est clair. D’autre part, Cancellara a comme directeur sportif Bjarne Riis, un mec peu recommandable en matière de dopage (inutile d’insister). Je suis d’accord avec plusieurs commentaires: que Riis soit encore dans le milieu cycliste et surtout au centre du vélodrome de Roubaix hier est une insulte au cyclisme et aux fans. L’arrogance avec laquelle il a avoué s’être dopé à l’EPO lors du Tour 1996 qu’il a gagné en disait long sur le personnage. Ceci étant, rien de prouve que Cancellara soit dopé simplement parce qu’il a Riis comme directeur sportif. Tout au plus peut-on actuellement pensé que Riis connaît les ficelles du métier et peut donc bien "comprendre" ses coureurs.

Pour conclure, rappelons que les contrôles anti-dopage se sont resserrés ces dernières années, laissant un espoir que davantage de tricheurs pourront être pris au jeu. Les techniques de dopage ont cependant évolué de concert, la mode étant aux micro-doses d’entretien durant la saison pour "garder le niveau" et ainsi ne pas créer de fluctuations suspectes dans le passeport biologique. Cancellara vit peut-être en Suisse, connaît probablement le Dr. Ferrari et sa clinique de St-Moritz mais je refuse, du moins pour l’instant, de sauter aux conclusions. Tout en étant réaliste sur son entourage et ses influences.

Les guignols – dopage

Rigolo. À voir et à revoir.

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