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Bientôt des aveux de Lance Armstrong?

L’article a été publié dans le très sérieux New York Times: selon plusieurs sources proches de Lance Armstrong, ce dernier songerait à passer aux aveux.

Ses avocats ou lui-même auraient récemment parlé avec Travis Tygart, directeur de l’USADA, ainsi qu’avec David Howman, directeur de l’Agence Mondiale Anti-dopage. Tygart et Howman ont refusé de commenter publiquement si ces rencontres avaient ou non eu lieu.

Selon l’article, la motivation première de Lance Armstrong serait de retrouver le droit de pratiquer la compétition (triathlon, course à pied) sur des événements sanctionnés. Armstrong est actuellement banni à vie et ne peut donc pas s’engager sur des épreuves qui adhèrent au code mondial anti-dopage.

Cette raison m’apparait tout à fait probable: j’ai déjà évoqué, en 2008, ce qui m’apparaissaient être les raisons derrière le retour d’Armstrong dans le peloton pro à l’époque. Je crois toujours à ces raisons, qui peuvent se résumer par ceci: sans la compétition et cette nécessité de prouver qu’il est le meilleur, Lance Armstrong s’emmerde royalement et ce, peu importe la présence de ses enfants, de sa famille, de ses amis et de ses autres activités.

Ce type a un besoin viscéral de se mesurer aux autres et de gagner, point final. Tout le reste dans sa vie n’est rien.

Des aveux pourraient donc lui permettre de réduire sa peine et de retrouver plus rapidement le droit de pratiquer la compétition. Certains pensent qu’il pourrait transformer sa sentence « à vie » à 8 ou même 4 ans de suspension. Je pense personnellement qu’Armstrong visera à obtenir le droit de compétitionner beaucoup plus rapidement que cela, en négociant un accord extraordinaire en échange d’aveux extraordinaires.

Autre raison de croire aux possibles aveux d’Armstrong prochainement, le procès de Johan Bruyneel qui, contrairement à lui, a décidé de contester les accusations du rapport de l’USADA à son endroit.

Lance Armstrong sait très bien qu’il pourrait être invité à témoigner à ce procès, l’exposant à un nouveau crime de parjure (passible de prison aux États-Unis) s’il continuait à mentir. En passant aux aveux, Armstrong règlerait ce problème.

Ce qui est certain dans ces éventuels aveux, c’est qu’Armstrong et ses avocats devront négocier fermement en privé avant de passer à l’action et les rendre publics.

Armstrong a en effet au moins 3 procès graves sur le dos actuellement, et des aveux de sa part donneraient automatiquement raison à ceux qui le poursuivent, dont US Postal, SCA Promotions et le Sunday Times. On parle ici de poursuites totalisant potentiellement plus de 40 millions de dollars! Sans compter que des aveux pourraient inviter d’autres compagnies et anciens sponsors d’Armstrong de se retourner contre lui et de lui demander des compensations financières pour atteinte à leur image de marque…

Enfin, Armstrong est actuellement passible d’une peine de prison s’il est prouvé qu’il a menti à un juge américain dans le cadre du procès SCA Promotions en 2005. S’il passait aux aveux, il confirmerait ce mensonge et serait donc formellement accusé de parjure face aux tribunal, donc passible d’une peine de prison ferme.

Je suis convaincu que si aveux il y a en 2013, les avocats d’Armstrong auront négocié tous ces dossiers un à un afin de trouver une entente pour qu’Armstrong puisse passer aux aveux sans en assumer les conséquences les plus dramatiques pour lui. Ils voudront très certainement « légaliser » ces aveux pour y ajouter des clauses comme le non-droit de poursuites ultérieures par d’anciens sponsors. Pour parvenir à obtenir de pareilles conditions et une réduction de peine, les avocats d’Armstrong évoqueront très certainement la nécessité de tels aveux pour faire sortir cette affaire de l’impasse, tant pour Lance Armstrong que pour le bien du sport cycliste, mais aussi l’aspect « extraordinaire » de cette affaire.

Je pense donc que des aveux d’Armstrong sont à ce stade-ci probables, mais qu’ils ne viendront pas tout de suite: les avocats d’Armstrong ont encore beaucoup à négocier pour donner à leur client de bonnes conditions pour passer aux aveux.

Lance Armstrong sait par ailleurs que le meilleur créneau pour passer aux aveux serait juste avant ou pendant le prochain Tour de France, alors que la planète cycliste sera en ébullition, lui garantissant une formidable caisse de résonance. Gageons qu’il vise déjà ce timing!

Quoi qu’il en soit, c’est Hein Verbruggen et Pat McQuaid qui doivent aujourd’hui accueillir cette nouvelle avec le moins d’enthousiasme… Je suis convaincu qu’ils chercheront eux-aussi et dans les prochains jours à entrer en contact avec les avocats de Lance Armstrong, question d’essayer d’en savoir un peu plus sur les intentions d’Armstrong et ce qu’il pourrait dire à l’endroit de l’UCI lors de tels aveux…

L’actuelle longueur d’avance des dopés

C’est le drame de la lutte contre le dopage: ceux qui se dopent ont toujours une longueur d’avance.

Cette longueur d’avance s’appelle très probablement l’EPO-Z, l’EPO chinoise ainsi que AICAR en ce moment.

C’est du moins ce qu’a déclaré le juge Benedetto Roberti, ce juge italien en charge de l’Affaire de Padoue dont les éléments devraient être rendus publics dans les prochaines semaines. Certaines fuites laissent croire qu’une fois public, ce dossier sera un autre coup très dur porté au cyclisme, puisqu’il incriminerait non plus des coureurs retraités, mais bien des coureurs actuellement en activité.

L’EPO-Z, ou Z-Retacrit, serait simplement de l’EPO, mais avec une nouvelle molécule indétectable. Ce produit aurait été largement utilisé notamment aux derniers JO de Londres.

De l’EPO fabriquée en Chine serait également en circulation au sein des athlètes professionnels.

Enfin, les rumeurs à propos de l’utilisation de l’AICAR ne datent pas d’hier.

Les doutes de Kimmage

Par ailleurs, l’ex-pro et désormais journaliste engagé contre le dopage Paul Kimmage a exprimé des doutes quant aux performances de Bradley Wiggins et de son équipe Sky lors du dernier Tour de France. Doutes qu’on partage avec lui bien évidemment.

Pat McQuaid: « I don’t see any reason why I should step down »

Il persiste et signe: Pat McQuaid, président de l’UCI, nous jure que sa priorité numéro un depuis son accession à la présidence de l’UCI est la lutte contre le dopage et qu’il a tout fait ce qu’il pouvait dans ce domaine.

Il refuse pourtant d’expliquer le rôle qu’a pu jouer l’UCI auprès d’Armstrong toutes ces années. Il refuse également de commenter la position de conflit d’intérêt évident de l’UCI entre développement du cyclisme et lutte contre le dopage.

Et surtout, il refuse toujours de penser « en dehors de la boîte » pour réformer le système de lutte contre le dopage en modifiant les responsabilités qui incombent à l’UCI. En gros, nous avons affaire à un exécutant qui se contente de respecter les règles actuelles.

Or, McQuaid, la situation du cyclisme exige que vous pensiez « en dehors de la boîte ». Que vous modifiez les règles, les responsabilités, que vous élargissiez ce qu’on peut faire. Si vous ne le faites pas, qui pourra efficacement le faire? Où sont votre courage et votre amour du cyclisme?

Greg LeMond, président de l’UCI?

C’est une des choses qui sont ressorties de la réunion du comité « ChangeCyclingNow » le week-end dernier à Londres, à l’initiative du PDG de la société Skins.

Comme la plupart d’entre vous très certainement, ma première réaction fut enthousiaste: Greg LeMond, président de l’UCI? Bien sûr que oui!

Greg LeMond jouit en effet d’une excellente réputation au niveau de sa probité d’athlète d’abord (je vous rappelle qu’il est le seul coureur américain à avoir remporté le Tour de France…), de son engagement à l’égard de la lutte contre le dopage ensuite. Même des experts reconnus du dopage dans le sport, et particulièrement dans le cyclisme comme Jean-Pierre de Mondenard, ne trouvent que très peu de choses à redire sur Greg LeMond qui est très certainement le dernier vainqueur « à l’eau claire » du Tour de France (voir l’ouvrage « 33 vainqueurs face au dopage – Jean-Pierre de Mondenard – éditions Hugo et Compagnie, 2011).

Mais avec un peu de recul, ce n’est peut-être pas si simple que ca.

D’une part, l’option sous-entend la poursuite de l’existence même de l’UCI dans sa forme actuelle. Il y aurait peut-être lieu de revoir cela, non?

D’autre part, Greg LeMond a été un des tous meilleurs cyclistes de l’histoire du vélo certes, et un habile homme d’affaire présentant un discours articulé, sincère, droit au but. Mais on peut penser qu’il manque d’expérience « politique » pour oeuvrer à ce niveau, entre nécessité de connaître les cadres légaux et la gestion d’une organisation qui emploie environ 60 employés à temps plein chaque année.

Enfin, le processus d’élection du président de l’UCI est lui-même compliqué. Le président est en effet élu par une sorte de collège électoral découlant du Congrès de l’UCI, l’instance suprême de l’organisation. Ce Congrès est composé de représentants d’une foule de Fédérations nationales, en premier lieu leur président. Pour le Canada par exemple, il s’agit du président de l’Association cycliste canadienne, John Tolkamp. Certaines fédérations de pays centraux du cyclisme, comme la France ou l’Italie, ont droit à plusieurs représentants au Congrès de l’UCI.

Greg LeMond devra donc s’assurer du vote de nombreux membres du Congrès de l’UCI s’il veut être élu président. Si cela ne devrait pas être un problème aux États-Unis et au Canada (du moins on espère), pas évident pour les autres fédérations nationales réparties à travers le monde. Chacune a en effet ses propres intérêts, et ses propres limites financières.

À moins que Pat McQuaid ne démissionne et que son successeur soit désigné rapidement. Évidemment, la démission de Pat McQuaid serait un grand pas en avant pour le cyclisme tout en représentant la seule façon qu’il reste à ce Monsieur de nous prouver qu’il aime vraiment le vélo…

Quoi qu’il en soit, et à bien y réfléchir, je crois qu’il serait plus réaliste de considérer une candidature comme celle de Dick Pound par exemple, un homme nettement plus rompu aux rouages de ce genre d’institutions internationales. Greg LeMond pourrait certes agir à titre de conseiller dans la lutte contre le dopage, mais je doute que ce soit à la présidence de l’UCI qu’il serait le plus efficace.

Greg LeMond lui-même a évoqué Dick Pound dans une entrevue hier au journal français Le Monde, preuve qu’il connaît lui-aussi ses limites et là où il pourrait être le plus utile. J’y vois une raison de plus d’avoir confiance en Greg LeMond, un homme qui de toute évidence adore le cyclisme et est déchiré par la situation actuelle de son sport.

Commission indépendante de l’UCI: je n’ai pas confiance

Ca y est, on connaît les noms des trois personnes qui devront, au cours des prochains mois, se pencher sur les actions – et les inactions – de l’UCI à l’égard de la lutte contre le dopage, et particulièrement liées à l’Affaire Armstrong.

Le rapport de l’USADA avait en effet soulevé de sérieux doutes à l’endroit de l’UCI, laissant entendre que l’instance dirigeante du cyclisme avait même caché des contrôles positifs ou suspects de Lance Armstrong, en plus d’agir à sa demande auprès d’autres cyclistes qui menaçaient la suprématie du coureur américain.

Ces trois personnes sont deux britanniques, Philip Otton, un juge, Tanni Grey-Thompson, une ex-athlète para-olympique, et un australien, Malcolm Holmes.

Le président de l’UCI Pat McQuaid s’est félicité de la nomination de ces trois personnes, estimant: « Some of our critics have suggested that this Commission would not be fully independent. They were wrong. The UCI had no influence on the selection of the Commission members. »

C’est vrai, l’UCI n’a pas eu d’influence sur le choix des trois personnes puisque c’est John Coates, président du Tribunal arbitral du sport, qui l’a fait.

Sauf que c’est l’UCI qui a chargé Coates de nommer les membres de la Commission indépendante! McQuaid nous prend vraiment pour des imbéciles…

Rappelons que Dick Pound, le Canadien ex-directeur de l’Agence Mondiale Anti-dopage, a déjà affirmé avoir des doutes quant à l’impartialité de Coates dans ce dossier. Il faut savoir que Coates et McQuaid sont tous les deux membres du comité olympique international…

Je partage tout à fait l’opinion de Dick Pound, à savoir que l’UCI aurait dû se contenter de demander à l’Agence Mondiale Anti-dopage de mener enquête sur ses actions en matière de lutte anti-dopage. L’UCI n’aurait pas dû nommer quiconque en charge de trouver des personnes membres d’une commission, ni même n’aurait dû s’exprimer sur la forme que cette enquête aurait pu prendre. Pourquoi en effet avoir rejeté une enquête policiaire? À ce que je sache, seuls les policiers peuvent avoir des mandats étendus pour perquisitionner. Au lieu de ça, la Commission indépendante devra demander à l’UCI ses dossiers… c’est très différent, car cela suppose la collaboration de l’UCI. L’UCI a certes promis de collaborer, mais elle garde quand même le contrôle sur ce qu’elle donnera ou ne donnera pas à la Commission.

Le rapport de la Commission indépendante devra se pencher sur les questions suivantes:

1 – les allégations du rapport USADA à l’endroit de l’UCI sont-elles fondées? On peut déjà anticiper la réponse: non.

2 – L’UCI savait-elle ce qui se passait chez US Postal? On peut déjà anticiper la réponse: officiellement, non. On ajoutera, pour être crédible, que certains membres de l’UCI avaient des doutes, mais qu’ils ne pouvaient rien faire dans le cadre légal en vigueur.

3 – Les mesures anti-dopage de l’UCI sont-elles adéquates ou sont-elles insuffisamment appliquées? On peut déjà anticiper la réponse: elles sont adéquates, les plus avancées du monde du sport. Mais elles ne sont pas suffisantes (ca donnera un nouveau mandat à l’UCI!)

4 – L’UCI avait-elle des preuves du dopage dans le cyclisme et pouvait-elle agir autrement? On peut déjà anticiper la réponse: bien sûr que non.

5 – L’UCI a-t-elle échoué sa détection du dopage lors du retour à la compétition de Lance Armstrong en 2009? On peut déjà anticiper la réponse: bien sûr que non. Tout au plus dira-t-on qu’on avait Lance Armstrong a l’oeil.

6 – Lance Armstrong a-t-il payé l’UCI et était-ce approprié? On peut déjà anticiper la réponse: oui, Armstrong a payé l’UCI. Mais c’était pour l’achat d’équipements visant la lutte contre le dopage. Et il était approprié, mais pas éthique, d’accepter l’argent.

7 – L’UCI a-t-elle découragé des gens à dénoncer le dopage? Sur cette question, difficile d’anticiper la réponse de la Commission. Évidemment, tout le monde sait bien que la réponse est oui. L’UCI n’a cherché qu’à discréditer les témoins gênants durant les années 2000, que ce soit Bassons, Simeoni, Landis, Hamilton, Jaksche, et bien d’autres encore.

8 – L’UCI a-t-elle collaborée adéquatement avec l’USADA? On peut déjà anticiper la réponse: oui, elle a fourni à l’USADA ce qu’elle demandait. En fait, ici, c’est la question qui est mal posée. Elle devrait être: « pourquoi est-ce l’USADA, et non l’UCI, qui a eu le leadership de l’enquête à l’endroit d’Armstrong? » Si nous n’avions eu que l’UCI, Lance Armstrong serait évidemment encore le vainqueur acclamé de 7 Tours de France…

9 – Les ex-dopés devraient-ils pouvoir travailler dans le cyclisme une fois descendu de vélo? Difficile d’anticiper la réponse de la Commission sur ce point. S’ils ont du courage, la réponse sera la bonne: évidemment que non!

10 – L’UCI était-elle en position de conflit d’intérêt entre son but de promouvoir le cyclisme, et sa responsabilité d’enquêter sur Armstrong? La réponse est évidemment oui, mais il est difficile d’anticiper la réponse de la Commission sur ce point-là. Là encore, si elle a du courage, elle dira oui.

11 – Les contrôles anti-dopage dans le cyclisme sont-ils adéquats et en ligne avec le travail de l’AMA? On peut déjà anticiper la réponse: non, les contrôles anti-dopage ne sont pas adéquats, et oui, ils sont en lien avec les régles de l’AMA.

Bref, pour résumer, je suis convaincu qu’il ne faut pas attendre grand chose de cette Commission indépendante pour réformer le cyclisme. Il m’apparait très clair que nos vrais espoirs résident plutôt avec des initiatives comme ChangeCyclingNow, initiatives qui découlent de personnes indépendantes des instances dirigeantes et qui luttent depuis des années contre le dopage dans le cyclisme.

ChangeCyclingNow: la communauté

Voici la liste des participants à la réunion du week-end à Londres dans le cadre du nouveau projet ChangeCyclingNow lancé à l’initiative de Jaimie Fuller, PDG de la société Skins.

Modérateur:

Paul O’Kelly (consultant)

Présentateurs invités:

Travis Tygart (directeur, USADA)

David Howman (directeur, AMA)

Hajo Seppelt (journaliste indépendant)

Membres du comité:

Jaimie Fuller (pdg, Skins)

Gianni Bugno (président, Association des coureurs professionnels)

Jonathan Vaughters (CEO, Slipstream Sports)

Paul Kimmage (journaliste sportif)

John Hoberman (professeur, U. du Texas)

Michael Ashenden (expert du dopage sanguin)

David Walsh (journaliste et auteur)

Andy Layhe (fondateur, Pure Cycling)

Antoine Vayer (professeur d’éducation physique)

Scott O’Raw (fondateur, Velocast)

Festina Girl (blogueur)

Greg LeMond (triple vainqueur du Tour de France)

Éric Boyer (ex-coureur pro et directeur sportif)

Jorg Jaksche (ex-coureur pro)

La mission de ChangeCyclingNow:

« We believe that cycling must fundamentally shift how the sport is managed including the implementation of independent anti-doping controls. These changes are of paramount importance now. The outcomes from this summit will set out the fundamental building blocks for real and positive change in the management of the sport, especially with regards to anti-doping. At the conclusion of the summit, a clear message shall be delivered to the members of the UCI, the National Federations, licensees, stakeholders and cycling generally that there must be a distinct and fundamental change in the processes, culture and management of cycling. »

Y’a pas à dire, voilà un joli panel regroupant diverses compétences et j’ai très hâte de connaitre les recommandations de ce groupe pour mieux lutter contre le dopage dans le cyclisme et redorer l’image de ce si beau sport.

Une conférence de presse aura lieu dimanche pour annoncer les avancées réalisées au cours du week-end. Cette conférence de presse regroupera la plupart des participants, ainsi qu’Emma O’Reilly et Christophe Bassons.

Ils se mobilisent pour l’avenir du cyclisme

Il faut saluer la création d’un groupe de pression international qui vise à réformer les instances dirigeantes du cyclisme mondial: ChangeCyclingNow.

Le groupe, composé de quelques experts reconnus en matière de dopage dans le cyclisme, se réunira pour une première fois à Londres au début décembre avec pour but d’arriver à proposer un plan d’action incluant des solutions concrètes afin de revigorer le cyclisme qui a été si malmené par les récentes affaires de dopage, en premier lieu l’Affaire Armstrong.

Dans le viseur, l’UCI bien évidemment que le groupe tient responsable pour le ternissement de l’image du cyclisme.

Parmi les experts présents à Londres, on retrouvera notamment Travis Tygart, directeur de l’USADA, mais aussi Michael Ashenden, Paul Kimmage, Antoine Vayer, David Walsh et Jaimie Fuller, l’entrepreneur australien PDG de la société Skins (vêtements de compression) et qui a récemment intenté une poursuite à l’encontre de l’UCI, estimant que son inaction avait ternie l’image de sa société sponsorisant le cyclisme.

Selon Fuller, « La création de Change Cycling Now reflète la frustration et la colère que je ressens et que de nombreuses personnes directement impliquées dans le cyclisme partagent envers l’UCI et leur gestion. Je crois que nous avons mis en place un groupe très solide qui représente les sentiments de milliers de personnes au sein du cyclisme, qui souhaitent voir un changement définitif. Il serait plus simple de se réunir pour critiquer et accuser, mais nous devons discuter d’actions concrètes pour renouveler ce sport, le rendre propre, crédible et intègre. Je suis persuadé que ce groupe représente également les millions de fans qui partagent l’opinion de ceux qui seront autour de la table. Nous allons également explorer des voies pour nous assurer que ces fans pourront nous rejoindre afin d’envoyer un message sans équivoque à l’UCI et ses dirigeants pour qu’ils comprennent que leur approche actuelle n’est tout simplement pas suffisante. »

ChangeCyclingNow tiendra une conférence de presse dans la foulée de cette première réunion, toujours dans le but d’envoyer un message clair à l’UCI, aux fédérations nationales et au cyclisme en général. De plus, le groupe communiquera ainsi rapidement avec les millions de fans du cyclisme le fruit de leurs travaux.

L’initiative m’apparaît intéressante puisqu’elle est indépendante des instances dirigeantes actuelles du cyclisme, donc crédible. Plusieurs des experts qui seront présents ont été au coeur de vastes enquêtes sur le dopage dans le cyclisme et leur connaissance et leur compétence à ce sujet ne sauraient être remis en doute.

Greg LeMond, un ancien coureur pro, aurait également mérité de faire partie d’un tel groupe selon moi, auquel il manque peut-être actuellement un coureur pro encore en activité, comme Jérémy Roy par exemple.

Il serait également intéressant de créer un site Internet permettant aux fans de cyclisme voire au grand public souhaitant proposer des solutions de les soumettre au jugement de ces experts. Ainsi, les solutions dégagées seraient renforcées par le poids du nombre, rendant plus difficile leur ignorance par les instances dirigeantes du sport.

Il sera également intéressant de voir si certaines de nos propositions récentes pour mieux lutter contre le dopage dans le cyclisme seront retenues par ce groupe d’experts au terme de leur rencontre prochaine.

Enfin, espérons surtout que l’UCI et les fédérations nationales sauront accorder une attention toute particulière à ces travaux. Il en va de l’avenir du cyclisme et force est de reconnaître qu’actuellement, nous sommes nombreux à trouver que les choses ne changent pas très vite.

Et l’idée qu’Alexandre Vinokourov soit actuellement au camp d’entrainement de l’équipe Astana en tant que manager général m’est carrément insupportable. C’est un affront à tous les fans de cyclisme. De qui se moque-t-on? Ces gens aiment le vélo? Vraiment?

Le communiqué de presse Change Cycling Now est disponible ici.

De la haute connerie…

Je vous invite à lire cet article portant sur l’équipe Astana et de récentes déclarations de son directeur sportif, Giuseppe Martinelli.

De la très haute connerie. On nous prend vraiment, mais alors vraiment pour des imbéciles.

Martinelli déclare que l’équipe Astana songe à rejoindre le Mouvement pour un cyclisme crédible, ce mouvement amorcé par des équipes françaises et visant à imposer aux équipes qui y adhèrent certaines règles en matière d’éthique et d’anti-dopage.

C’est du grand n’importe quoi.

Rappelons d’une part que Martinelli est l’ancien directeur sportif de la Mercatone Uno, l’équipe de Marco Pantani. Archi-dopé, Pantani est même devenu un junkie et s’est enlevé la vie dans les circonstances que l’on connait. Sur certains grands tours, il était évident que toute l’équipe Mercatone Uno était dopée et son directeur sportif ne pouvait l’ignorer.

Bref, Martinelli n’a pas sa place dans le cyclisme.

Secondo, Martinelli nous affirme que l’équipe Astana possède un « système interne » permettant de contrôler les coureurs quotidiennement à l’égard du dopage et que l’équipe a beaucoup changé depuis 2 ans.

On nous prend vraiment pour des imbéciles. Quelle crédibilité à ce système qui vient de l’équipe même? L’équipe a beaucoup changé depuis 2 ans? On apprenait cet été que Roman Kreuziger travaillait avec Ferrari…

Le clou? Alexandre Vinokourov est désormais le manager général de l’équipe et était présent au plus récent camp d’entrainement de l’équipe.

Je dis bien Alexandre Vinokourov. Un ancien coureur Telekom. Soupçonné très sérieusement dans l’Affaire Puerto. Contrôlé positif aux transfusions sanguines. Soupçonné également à de multiples reprises lors de sa carrière de s’être copieusement dopé.

Du très grand n’importe quoi.

Comment est-ce encore possible aujourd’hui? Pourquoi diable l’UCI a-t-elle accordé une licence World Tour à une telle équipe? Ne représente-t-elle pas un risque élevé que d’autres histoires de dopage surviennent en 2013, nuisant encore davantage à l’image du cyclisme?

Il aurait été si simple de dire « Vinokourov manager? » = pas de licence WorldTour.

L’équipe Astana? N’y accordez aucune crédibilité et méfiez-vous constamment des performances offertes par ses coureurs. Les victoires inattendues d’Enrico Gasparotto sur l’Amstel 2012 et de Maxim Iglinsky sur Liège-Bastogne-Liège, quelques jours plus tard, deux coureurs ne nous ayant pas habitué d’avoir la pointure pour ce genre de victoires, en sont selon moi la preuve.

Le business de l’EPO

Il ne faut pas manquer cet article sur la société Amgen, principal sponsor du Tour de Californie rappelons-le, et son produit vedette il y a quelques années, l’EPO (Epogen, Aranesp).

On y présente l’implacable réalité d’un business pur et simple, avec comme clients les personnes souffrant de maladies graves bien sûr, mais aussi les cyclistes professionnels. Bien souvent, on a joué avec la vie des gens.

Amgen a maintenant des procès pour fraudes, notamment financières, sur les bras aux États-Unis et on attend prochainement de la compagnie qu’elle paie un milliard (vous avez bien lu, un milliard…) de dollars pour mettre un terme à ces affaires.

C’est assurément un article nous permettant de mieux comprendre l’intérêt qu’ont les compagnies pharmaceutiques à vendre leurs produits puisque des sommes colossales sont en jeu.

Le monde selon Lance

Profitant d’une rare connexion à internet, il ne faut pas manquer l’émission Enquête de Radio-Canada ce soir qui portera sur Lance Armstrong et la fin de son mythe. Le journaliste Alain Gravel, cycliste lui-aussi, est toujours excellent dans ce genre de reportage.

C’est à 21h, à la télévision de Radio-Canada.

Le courage d’une fédération

Plusieurs déplorent le fait qu’il n’est question que de dopage, d’affaires, de corruption et de conflits d’intérêt ces dernières semaines dans le cyclisme et sur La Flamme Rouge. Je le déplore aussi, mais ces dossiers sont trop importants pour les ignorer. Avoir le courage et la détermination d’aller au fond des choses est également important pour moi!

À ce sujet, saluons aujourd’hui la récente décision de la fédération néerlandaise de cyclisme qui a décidé de sa propre initiative de conduire une vaste enquête sur le dopage dans le cyclisme aux Pays-Bas ces dernières années. Le rapport final est prévu pour le 1er juin 2013, soit dans moins d’un an.

Personne n’obligeait cette fédération d’entreprendre pareille entreprise qui, forcément, pourrait porter atteinte au cyclisme dans ce pays. Prenant acte de la culture de dopage dans le milieu du cyclisme ces dernières années, un des buts de cette enquête sera de déterminer si une telle culture est toujours de mise dans le peloton actuel.

Rappelons que les cyclistes professionnels néerlandais n’ont pas été épargnés par les scandales de dopage depuis 20 ans, notamment avec de nombreux décès au début des années 1990, l’Affaire Dekker, l’Affaire Human Plasma, l’Affaire Rasmussen puis, plus récemment, le retrait du sponsor Rabobank, écoeuré par le rapport de l’USADA.

La mise sur pied d’une telle enquête par la fédération néerlandaise est donc un geste courageux, concret et posé en considérant les intérêts supérieurs du cyclisme. Voilà qui pourra donner l’exemple ou, du moins, alimenter les réflexions de nombreuses autres fédérations…

La pression augmente sur l’UCI

Dans la foulée de l’Affaire Armstrong, l’UCI vit sans conteste sa plus grave crise existentielle depuis sa création. Et la pression a considérablement augmenté ces jours derniers.

Il y a d’abord eu cette lettre publiée sur Facebook par Greg LeMond demandant au président de l’UCI, Pat McQuaid, de démissionner. La lettre est un coup de gueule certes, mais elle a le mérite d’aller directement au but. Comme LeMond, je suis convaincu que Pat McQuaid et l’UCI savaient parfaitement bien ce qui se passait dans les coulisses du cyclisme ces 10 dernières années.

Il y a aussi ces aveux de Bobby Julich, aveux qui en ont assurément surpris plus d’un puisque le coureur avait la réputation d’être plutôt propre. Pour moi, la surprise est plutôt de lire que Julich, alors chez CSC avec Bjarne Riis, ne s’est jamais dopé. L’explication réside peut-être dans la vie de couple, sa conjointe n’acceptant absolument pas – avec raison – que Julich se dope pour pratiquer son métier de coureur cycliste. Après 1999, entre son mariage et le dopage, Julich aurait ainsi choisi son mariage!

Enfin, plusieurs coureurs et directeurs sportifs commencent à réclamer publiquement une réforme du cyclisme. Ca va dans le bon sens certes, mais beaucoup d’acteurs encore importants ne devraient pas être là compte tenu de leur passé. Comment en effet accorder une quelconque crédibilité à Gianni Bugno, actuel président de l’Association des coureurs professionnels (ACP)?

Un comité de gestion se réunit aujourd’hui du côté de l’UCI, question de parler d’une potentielle réforme du cyclisme. Attendons de voir ce que ca donnera.

Lance Armstrong a pour sa part manifestement décidé de la jouer low profile: aucune nouvelle de lui depuis 15 jours. Silence radio. La stratégie est employée par beaucoup de gens qui ont été visés par l’Affaire Armstrong: Verbruggen, Bruyneel, Ferrari, etc. D’autres la jouent également low profile, estimant probablement que le climat actuel n’est pas aux sorties publiques: Riis est l’un de ceux là.

Je persiste à croire que des aveux de Lance Armstrong seraient un formidable coup d’accélérateur dans le nécessaire ménage du cyclisme. Je rêve, mais il serait tellement bien pour l’avenir de ce sport qu’il convoque une conférence de presse pour tout déballer, conjointement avec… Jan Ullrich!

Des solutions au dopage

S’il est utile de faire le ménage du passé, question de mieux comprendre le présent, j’estime que la critique ne suffit pas.

Ils sont nombreux, depuis 24h, à réagir au plus grand scandale de dopage de l’histoire du sport.

Peu proposent concrètement des solutions. Pas même David Millar, Michael Barry ou Jonathan Vaughters.

Je vous propose aujourd’hui des solutions concrètes, réalistes, crédibles voire audacieuses. Je vous invite à ne pas hésiter à réagir à mon texte et à me faire part de vos solutions. Alimentons la réflexion! Le lectorat de La Flamme Rouge est important, qui sait, cela suscitera peut-être la réflexion de quelques responsables du cyclisme…

Mes solutions au problème du dopage dans le cyclisme

Elles s’articulent autour de trois grands axes: 1) réforme des institutions 2)prévention 3) répression. Une approche classique, mais habituellement efficace.

1 – RÉFORME DES INSTITUTIONS

Mesure #1: s’assurer que seule l’Agence Mondiale Anti-dopage – et ses organes nationaux affiliés comme le CCES (Canada), l’USADA (États-Unis) ou l’AFLD (France) – est responsable de la lutte contre le dopage dans le sport, y compris bien sûr le cyclisme. Ceci inclut les tests sur et hors-compétition, de même que l’administration du passeport biologique.  

Pour moi, c’est très clair depuis longtemps: l’UCI est en conflit d’intérêt permanent entre deux responsabilités, celle de développer le cyclisme et celle de lutter contre le dopage. Cela va même parfois plus loin: saviez-vous que le frère de Pat McQuaid, Darach, est l’homme d’affaire derrière les Mondiaux de cyclisme en 2015 à Richmond, aux États-Unis? Saviez-vous que deux de ses fils sont très impliqués dans le cyclisme professionnel, l’un (Andrew) comme agent de coureur (dont Nicolas Roche, Richie Porte, Taylor Phinney et Christophe Le Mevel) et l’autre, David, comme directeur de courses pro?

Selon cette première mesure, l’UCI ne serait donc plus responsable que de la promotion du cyclisme et de la gestion de son fonctionnement: octroi des licences, coordination du calendrier, règlements, etc. La lutte contre le dopage relèverait de l’AMA, et seulement de l’AMA, qui aurait donc toute l’indépendance nécessaire pour remplir son mandat.

Mesure #2: négocier un arrangement entre l’AMA et les principaux organisateurs de courses cyclistes, en premier lieu ASO, pour diriger une partie des revenus des droits télé vers la lutte contre le dopage.

Une « win-win » situation. ASO souffre depuis des années de voir ses épreuves ternies par le dopage, en particulier le Tour de France qui voit son palmarès récent ridiculisé. L’AMA aura besoin de ressources financières pour assurer une lutte crédible contre le dopage dans le sport. Un tel accord serait mutuellement bénéfique: les tests anti-dopage seraient administrés par une entité sérieuse et plus efficace, et les épreuves, le sport n’en seraient que plus crédibles.

2 – PRÉVENTION

Mesure #3: imposer une limite aux jours de courses d’un coureur dans une saison

Le problème n’est pas tant la difficulté des grands tours (après tout, Guillaume Prébois et Christophe Bassons ont déjà prouvé qu’on peut faire le Tour à l’eau claire, seulement pas à la même vitesse…), mais plutôt la longueur de la saison cycliste professionnelle qui s’étale de février à octobre. Pourquoi ne pas imposer un plafond de jours de course à tous les coureurs pro (60 jours par exemple)? Chaque coureur, chaque équipe demeureraient maîtres de choisir quelles courses faire, et chaque coureur disposerait du même nombre de jours de course que les autres pour s’illustrer. Cela humaniserait le sport et limiterait l’attrait du dopage pour « tenir le coup », une situation clairement exprimée par Michael Barry récemment.

Mesure #4: assigner à chaque équipe pro World Tour un médecin d’équipe indépendant accrédité par l’AMA et interdire tous les autres médecins et soigneurs d’équipe.

Les équipes ont actuellement tout le loisir de choisir quel médecin ou gourou oeuvrera auprès de leurs coureurs. C’est une porte ouverte aux mauvaises pratiques. Pourquoi ne pas accréditer une flotte de médecins indépendants relevant de l’AMA et les imposer dans les équipes pro, avec rotation chaque année? Pas de médecins indépendants, pas de licence WorldTour, c’est aussi simple que ca. Ces médecins seraient en charge du suivi médical des coureurs, seraient en charge du passeport biologique et de rapports fréquents à l’AMA. Il va de soi que les médecins d’équipe seraient formellement interdits.

Ces médecins indépendants ne seraient pas bien acceptés dans les équipes? Je n’en suis pas si sûr: les coureurs propres y trouveraient rapidement leur compte…

Mesure #5: officialiser le calcul des puissances comme un outil de la lutte contre le dopage. 

Nous connaissons aujourd’hui les limites des capacités humaines sur un vélo. Ces calculs ont été validés à de très nombreuses reprises. Pourquoi se priver d’un tel outil pour identifier les coureurs suspects et ainsi les surveiller de plus près?

Mesure #6: rendre obligatoire, pour obtenir une licence de coureur cycliste, une formation en ligne sur le dopage. 

Pas de formation faite, pas de licence, aussi simple que cela. Cela vaudrait pour toutes les catégories, du coureur pro au coureur junior. Je me surprend chaque année de constater que peu de coureurs Maîtres connaissent les produits dopants et la frontière à respecter. Il m’apparaît utile de rappeler à tous les règles, les produits autorisés et non autorisés, les sanctions encourues, etc. et ce, une fois l’an. Cela s’applique également au cyclosport dont la formation en ligne serait également obligatoire avec chaque inscription. Je serais personnellement heureux de me souscrire à une telle formation chaque année, actualisant mes connaissances sur le dopage et sur ce qui m’est permis et interdit de faire.

CORRECTION DE L’AUTEUR: un lecteur très proche du milieu cycliste professionnel en Europe (que je remercie au passage) porte à mon attention le fait que ce programme d’éducation existe déjà et est appelé « Vrai champion ou tricheur », disponible sur le site de l’UCI. Pourquoi ne pas rendre cette formation obligatoire à toutes les personnes, niveau junior et plus, désirant obtenir une licence de course cycliste, chaque année?

3 – RÉPRESSION

Mesure #7: bannir à vie les ex-dopés de toute activité dans le cyclisme

Comment assurer la crédibilité du cyclisme en acceptant qu’Alexandre Vinokourov devienne le manager de l’équipe Astana? Comment croire en la probité de Bjarne Riis, Jonathan Vaughters, Didier Rous, Mauro Giannetti ou encore Kim Andersen qui savent très bien « ce qu’il faut faire pour gagner » ? Si une telle mesure sera difficile à mettre en place, je pense qu’à moyen et long terme, les sponsors seraient ravis. Il faut parfois du courage pour aller de l’avant.

CORRECTION DE L’AUTEUR: l’UCI a modifié ses règlements pour y ajouter une disposition interdisant aux personnes reconnues coupables d’avoir violé le code antidopage d’occuper un poste de manager, directeur sportif, entraîneur, médecin ou assistant  paramédical, mécanicien, chauffeur, agent de coureurs ou toute autre fonction à préciser sur la licence. Ce règlement est entré en vigueur le 1er juillet 2011. Dans ce contexte, je comprends mal cependant la nouvelle récente à savoir qu’Alexandre Vinokourov devenait le manager de l’équipe Astana pour 2013.

Mesure #8: autoriser les contrôles rétrospectifs et abolir le « délai de prescription »

Il faut clairement laisser entendre aux coureurs pro que passer les tests antidopage sur le Tour de France de l’année n’est aucunement la garantie qu’ils passeront à travers les mailles du filet. Comme le dopage a souvent une longueur d’avance sur les tests de détection, cette mesure nous permettrait de réduire l’envie de plusieurs d’avoir recours à des produits actuellement indétectables: ils le seront éventuellement dans l’avenir, et nous re-testerons leurs échantillons, une procédure légale pouvant conduire à de lourdes sanctions rétrospectives.

Mesure #9: collaborer davantage avec la police 

Les plus grands scandales de dopage dans le cyclisme sont tous survenus au terme d’enquêtes policières, pas de tests positifs: Affaire Festina (douanes françaises), Affaire Puerto (police espagnole), Affaire Oil for Drugs, Affaire Ferrari, Affaire de Padoue (carabinieri italiens), Affaire Armstrong (FIB puis USADA). etc. De toute évidence, les tests anti-dopage sont un élément nécessaire de la lutte, mais pas forcément l’élément le plus efficace. En cas de doute sur un coureur, par exemple suite à l’examen de ses puissances ascensionnelles ou son passeport biologique, il faudrait rapidement en avertir la police pour éventuellement « surveiller » le dit-coureur de près.

Mesure #10: faire le ménage dans les AUT (Authorisation à Usage Thérapeutiques)

Il y a vraiment trop de grands asthmatiques dans le peloton professionnel aujourd’hui…

4 – AUTRES MESURES

Mesure #11: abolir les oreillettes…

… et retrouver un cyclisme où les petits, les audacieux, pas forcément les plus forts mais peut-être les plus malins, auront une chance de se faire voir et valoir. Si le cyclisme ne peut que se gagner à la pédale, l’attrait du dopage demeurera toujours très fort. Mais le cyclisme, historiquement, c’est aussi la tactique, l’initiative, le flair, le courage d’attaquer de loin, la surprise, etc.

Enfin, je ne crois pas à cette idée d’amnistie générale pour permettre aux coureurs voulant briser l’omerta de le faire sans avoir peur des sanctions. Je vois mal les actuels coureurs en activité commencer à déballer leurs méthodes employées sur le dernier Tour de France, amnistie ou pas.

Pour moi, la balle est clairement du côté de l’AMA et de l’UCI actuellement. Des aveux de Lance Armstrong serait par ailleurs un fort accélérateur des réformes nécessaires. Ces aveux sont à souhaiter dans les prochains jours.

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