C’était le 27 août 2003: je lançais La Flamme Rouge avec un petit texte portant sur la signature du coureur américain Tom Danielson au sein de l’équipe Fassa Bortolo de GianCarlo Ferreti. Ce texte fondateur est disponible ici.
Jamais je n’imaginais alors que La Flamme Rouge deviendrait, au fil des ans, le site qu’il est devenu. Aujourd’hui, La Flamme Rouge compte un lectorat important et une petite notoriété dans le monde du cyclisme, au Québec comme en France.
Jamais je n’ai cherché ces succès relatifs. À travers La Flamme Rouge, je n’ai cherché qu’à me faire plaisir et qu’à assouvir ma passion du cyclisme, tout en faisant bénéficier mon entourage de mes connaissances sur ce magnifique sport qui mêle exploits sportifs et aventure humaine. J’y ai laissé d’innombrables heures de travail – était-ce du travail ? – et je n’en regrette aucune.
En regardant ce soir derrière, je demeure fier, un peu comme le personnage de Rostand – Cyrano de Bergerac – qui m’a toujours inspiré, d’avoir été fidèle, toutes ces années, à ma pensée, à mes idées et à ma ligne de conduite, faite de respect des autres mais aussi de qualité de l’information et des opinions qui sont formulées. Je suis également fier, je dois l’avouer, d’avoir eu raison dans l’Affaire Jeanson, d’avoir également eu raison dans les nombreuses fois ou j’ai dénoncé le dopage. J’estime que les événements des 12 dernières années dans le cyclisme m’ont largement donné raison et ont prouvé la crédibilité de ce site.
Et pourtant, ce septième anniversaire est de très loin le plus difficile. Il survient au milieu d’une très profonde remise en question quant à l’avenir de ce site. Qu’est ce que La Flamme Rouge apporte encore sur la toile ? Il y a sept ans, la réponse était simple tant le cyclisme – et ses travers – était méconnu du grand public. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, la prolifération des médias internet alimentant les internautes de masses d’information. Dans ce flux continu, qu’est ce que La Flamme Rouge vous apporte encore ? Tourne-t-elle en rond, notamment sur la question du dopage et de sa dénonciation ? Tout n’a-t-il pas été dit et redit ? D’autres sites, notamment CyclisMag, SDVMag voire Veloptimum qui sont d’excellents sites ne suffisent-ils pas à fournir ce dont les passionnés de cyclisme ont besoin et recherchent?
Et puis, dénoncer les travers et éviter la langue de bois ne se fait pas sans un certain prix… Des gens influents du milieu cycliste n’ont certainement pas toujours apprécié les propos tenus sur ce site, même s’ils étaient justes et fondés. Prenez encore la venue du ProTour au Québec: partout aujourd’hui, on annonce, je cite, "De grands coureurs à la grande première du circuit ProTour en Amériques". Vrai ou faux ? Vous donne-t-on une information juste ?
C’est évidemment juste si on considère que les coureurs du ProTour – tous les coureurs ProTour, même Vidal Celis Zabala de l’équipe Footon-Servetto – sont les tous meilleurs du monde.
C’est évidemment un abus de langage si on considère les grands absents – ils sont très nombreux – aux épreuves ProTour du Québec et notamment le fait que le mieux classé des coureurs présents, Samuel Sanchez, n’est que 10e coureur mondial. Les Contador, Schleck, Evans, Armstrong, Cancellara, Boonen, Gilbert, Cavendish, Greipel, Hushovd, sont tous absents… C’est encore plus un abus de langage lorsqu’on considère qu’aux yeux du grand public, l’utilisation de l’expression "grands coureurs" réfèrera forcément à ceux qu’ils connaissent, donc très peu (le cyclisme n’étant pas un sport très connu ici) et se limitant probablement aux Lance Armstrong, Alberto Contador, Andy Schleck voire Tom Boonen. Or, aucun d’eux n’est présent et on peut imaginer que plusieurs seront déçus, une fois sur le circuit et devant la liste des engagés, de ne reconnaître pratiquement aucun nom parmi les coureurs…
Certains verront dans cette mise au point un signe de l’aigreur qui habite l’auteur de ce site, estimant qu’il ferait mieux de faire la promotion aveugle de ces épreuves puisqu’elles sont au Québec. La mauvaise foi de ces gens mine à la longue puisque bien évidemment, le but de l’opération n’est évidemment pas de nuire à la venue de deux épreuves ProTour au Québec. Le but est simplement de garder à l’esprit le sens des mots tout en ne prenant jamais les lecteurs pour des imbéciles qu’on peut alimenter de propos imprécis voire portant à confusion.
Quoi qu’il en soit, La Flamme Rouge fête son septième anniversaire tout en ne sachant pas s’il y en aura un huitième. Je cherche les réponses à toutes mes questions, et je veux ces réponses intelligentes, réfléchies et exemptes d’émotions. D’où le mutisme qui est le mien depuis plusieurs semaines.
La lueur d’espoir ? C’est que si je continue, et la réponse surviendra bientôt espérons-le, La Flamme Rouge ne sera que meilleure !!!
Merci à tous les lecteurs de ce site de votre fidélité et de votre soutien au fil des ans. La Flamme Rouge m’a fait rencontrer des gens formidables – vous vous reconnaitrez ici au Québec comme en France – et j’y vois le plus beau retour sur mon investissement ces sept dernières années.