Journée parfaite (ou presque) mais difficile hier sur le Défi Vélo Mag !
On m'avait dit que l'épreuve était exigeante et que ce serait dur: je n'ai pas été déçu, merci du voyage ! Beaucoup de changements de rythme !
Pas un mètre de plat: ils ont raison. Le Parc de la Gatineau est battu côté difficulté. D'ailleurs, les cinq boucles du GP OBC dans le Parc de la Gatineau se disputent habituellement à la moyenne horaire d'environ 39 km/h. Hier, le vainqueur a roulé à 36,5 de moyenne.
La course (je devrais dire la cyclo)
Arrivé tôt sur la ligne de départ (9h25), je suis bien placé: environ 50e. Ca part vite, le rythme est soutenu. Je me maintiens dans les 30 premiers pour éviter les chutes. Zahra est là, à mes côtés, tout comme Lex Albrecht facilement reconnaissable à son maillot Juvéderm.
Premier test dans la bosse à l'approche du Belvédère, les pulsations cardiaques montent très haut mais le premier groupe reste compact et très gros.
Grosse descente vers Wapizagonke et le premier écrémage a lieu dans la longue ascension qu'il s'en suit. Quelques types, dont mon équipier Richard Jodoin, une bête, 25e cette année de L'Étape du Tour Issoire-St-Flour sous une météo apocalyptique, font le forcir devant. Derrière, ça pète immédiatement, il y a des coureurs partout. Je monte vite, sans m'affoler, mais sans me mettre dans le rouge, ne sachant pas la longueur de cette bosse. Au sommet, je bascule avec plusieurs coureurs à environ 15 secondes derrière le premier groupe d'une 40aine de coureurs. Nous revenons rapidement. Ouf ! Peu de coureurs réussiront à revenir si bien que le premier peloton s'est vraiment constitué à cet endroit.
La progression vers le U-turn demeure soutenue et usante. À chaque bosse ou presque, des coureurs décrochent. On atteint le U-turn en 1h26min. Quelques longues bosses juste après commencent à me rentrer dans le corps mais j'essaie de me refaire et surtout, de bien m'alimenter. Le bilan est, jusqu'ici, plutôt bon. Tiens, une fille juste à côté de moi, dossard 43, impressionnante, bien posée sur son vélo. J'apprendrai après qu'il s'agissait d'Isabelle Gagnon, une triathlète de premier plan. Zahra est aussi toujours là !
Quelques kilomètres avant d'atteindre Wapizagonke et le moment de vérité, ce que je redoutais le plus survient: un début de crampes aux cuisses. Un classique quand ça fait un moment qu'on a pas usé d'autant de puissance à répétition sur une aussi longue période. Va falloir gérer.
Dans la longue ascension après Wapizagonke, je n'essaie même pas de m'accrocher aux meilleurs et monte à mon rythme, le plus rapidement possible, les crampes étant juste, juste sur le bord de m'obliger à descendre de machine. Je me retrouve, au sommet, dans un groupe de 13 qui sera celui avec lequel je terminerai l'épreuve. Zahra est avec moi ainsi que mon autre équipier, Gilbert Marois. Je termine comme je peux, les crampes étant désormais avec moi sur chaque ascension. J'ai pu prendre mes relais dans le groupe, mais sans jamais pouvoir vraiment "peser dessus". J'avais pourtant encore pas mal de jus !
Résultat ? Je termine au sein du 3e groupe à franchir la ligne, en 2h57min44sec. Le premier groupe a terminé 5 minutes avant, en 2h52min36sec, le meilleur temps des cinq éditions à ce jour. Un deuxième groupe, assez gros, termine intercalé en 2h55min et des poussières.
Des regrets ? Pas vraiment. Je suis à ma place considérant ma préparation au cours du dernier mois. Grippé il y a à peine 10 jours, avec peu de grandes sorties depuis deux mois, je ne pouvais espérer plus. Dans ma condition de juillet dernier, je pense que j'aurais pu accompagner le tout premier groupe. Mais ça, c'est des hypothèses ! Seule certitude: j'étais clairement un ton en dessous de ma condition de juillet dernier.
Autre certitude, ça roule de plus en plus vite au Défi Vélo Mag. Pour preuve, en 2007, lors de la première édition, seuls deux coureurs avaient terminé en moins de 3h. En 2008, ils étaient 20. En 2009, 22 coureurs. L'an dernier, sous des conditions météo vraiment difficiles, 35 coureurs tournaient en moins de 3h. Et cette année, sous une météo parfaite, pas moins de 55 coureurs ont réussi à passer sous cette barre des 3h.
Les stats
Elles sont ici, sur le graphique Polar de mon épreuve. Vous y avez le profil de l'épreuve, ma fréquence cardiaque et ma vitesse. On peut notamment y constater qu'il n'y a vraiment pas un mètre de plat ! On peut télécharger l'image pleine grandeur ici.

L'organisation
Il convient ici de donner un grand coup de chapeau aux organisateurs de ce Défi Vélo Mag qui, sur le plan logistique, n'a rien à envier aux meilleures cyclosportives européennes comme L'Étape du Tour, la Marmotte ou encore L'Ardéchoise. Bénévoles en nombre, organisation sans faille, salons des exposants, tente-repas, qualité de la nourriture et de la prestation d'ensemble, le tout avec le sourire, vraiment, bravo à toute l'équipe !
J'invite d'ailleurs tous les cyclosportifs, même ceux d'Europe, à venir se frotter à cette cyclo au Québec, dans les coloris automnaux. Ca vaut le détour !
La seule différence avec les grandes cyclos européennes est peut-être le public sur le bord des routes mais, dans le Parc de la Mauricie, la situation géographique ne se prête pas à ça, surtout que la route est fermée aux voitures.
Les cartons rouges
Il y en a peu mais il y en a.
Le premier va à Parc Canada qui, le matin de l'épreuve, stoppait chaque automobile à la guérite d'entrée afin de vérifier, par les noms, ceux qui accédaient au parc pour le Défi Vélo Mag de ceux qui y venaient en simples touristes (auquel cas il fallait s'acquitter de droits d'entrée). Une file interminable de voiture s'est donc constituée 2h avant l'épreuve, faisant rager les cyclistes qui veulent, à ce moment, se préparer sereinement.
Il faut, pour les années prochaines, trouver une solution à ce problème. Pourquoi ne pas mettre, par exemple, dans l'enveloppe contenant le dossard, un petit papier jaune ou rouge à remettre rapidement, en quelques secondes, aux gens de Parc Canada à l'entrée, prouvant l'inscription au Défi Vélo Mag ? Vérifier chaque nom dans une liste de 2000 participants prenait, en moyenne, entre 30 et 45 secondes par voiture: voyez le bordel !
Alors Richard, on ne salue plus ses équipiers qui portent le même maillot que toi et qui prennent le temps de venir te dire bonjour durant la course ?
Enfin, carton rouge aux cyclistes du premier groupe, le plus rapide, qui abordent les descentes rapides mains sur les cocottes, sur un vélo équipé de 3 pouces de "spacers" entre le haut du tube de direction et la potence. Certains étaient tout simplement des dangers publics, on pouvait voir leurs vélos "trembler" de derrière. Aucune stabilité ! Les boys, dans les descentes en peloton, c'est mains en bas du guidon et doigts sur les poignées de frein, au cas où.