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Catégorie : Cyclisme québécois Page 26 of 37

Le GP Cycliste de Gatineau: de retour en 2011

Le GP Cycliste de Gatineau est de retour en 2011, après une première édition en 2010. Et notre plaisir sera cette année décuplé puisque la programmation a été revue et augmentée, notamment un parcours remodelé pour l’épreuve cyclosportive qui s’annonce donc plus intéressante encore. Petit tour du jardin.

Le GP Cycliste de Gatineau se déroulera cette année du 19 au 22 mai (mi-juin l’an dernier). Au total, six événements sportifs, trois concernant le grand public et trois concernant l’élite sportive féminine et masculine, sont au programme durant cette période. Les deux courses féminines sont par ailleurs sanctionnées par l’UCI.

Le Chrono Gatineau se déroulera le jeudi 19 mai dès 11h sur un circuit légèrement modifié par rapport à celui de 2010. Si le boul. des Allumetières sera encore utilisé, on a rajouté une petite boucle via le Parc de la Gatineau, la rue Gamelin et la Promenade du Lac des Fées, ce qui modifiera un peu le dénivelé de l’épreuve. On annonce par ailleurs du beau monde (dans tous les sens du terme) puisque des pointures comme Amber Neber, Tara Whitten et Emilia Falhin sont attendues.

Le samedi 21 mai, les deux épreuves sur route réservées à l’élite hommes et femmes auront lieu, de même que les événements grand public "À vélo avec les pros" (réservé aux enfants de 4 à 9 ans) ainsi que la "Grande Foulée de Gatineau" (une course à pied de 5 kms). Le GP Cycliste Gatineau (pour les élites femmes) et le GP Cycliste Outaouais (pour les élites hommes) reprennent le même parcours que le chrono deux jours auparavant, mais sur des distances évidemment plus importantes. Le parcours choisi devrait permettre au public de facilement avoir accès à la course.

Enfin, le dimanche 22 mai, place à une épreuve cyclosportive Gran Fondo qui propose trois distances différentes, soit 30, 47 et 98 kms. Cette épreuve se déroulera sur le circuit routier du Parc de la Gatineau, le même utilisé dans le GP OBC chaque année, et non plus du côté du Lac Donaldson comme l’an dernier. Il s’agit donc d’un parcours plus intéressant, doté d’un revêtement de bien meilleure qualité et relativement sélectif puisqu’il ne laisse pas grand répit aux coureurs, les montées et les descentes se succédant sans cesse. Les frais d’inscription sont de 55$ avant le 15 avril (aujourd’hui!) et de 65$ après. Ce tarif inclut une prestation assez complète puisque ravitaillement, cadeaux-surprise, service de réparation et repas sont annoncés. 

Rappelons en terminant que le GP Cycliste de Gatineau coincide cette année avec le long congé de la Fête de la Reine (week-end de trois jours). Voilà donc une excellente raison d’aller faire un petit tour du côté de ces épreuves, surtout si vous habitez la région! Il s’agit aussi de soutenir les organisateurs qui, lorsque le public est présent, peuvent plus facilement conclure au succès de leur événement. Les coureurs licenciés à la FQSC seront cependant occupés, le 22 mai, du côté du GP d’Hudson, près de Montréal, une très belle course également. Les cyclosportifs à Gatineau, les coureurs à Hudson, il y en aura pour tous les goûts!

Entrevue avec David Veilleux

À ne pas manquer sur PezCycling aujourd’hui, une interview intéressante avec David Veilleux, le jeune coureur québécois auteur d’un remarquable Paris-Roubaix dimanche dernier. Hey, David ! Dommage pour les douches du vélodrome de Roubaix, une photo de toi dans ces douches mythiques aurait eu de la gueule!

Pas de Mondiaux à Québec en 2015

C’est un petit coup de théâtre qui secoue le monde du cyclisme canadien aujourd’hui: la candidature de la ville de Québec pour les Championnats du monde de cyclisme sur route en 2015 a été retirée

Raison ? Très simple: trop cher. 

Selon Serge Arsenault, le promoteur du projet et l’organisateur des GP de Québec et de Montréal, un Mondial de cyclisme à Québec aurait coûté… 20 millions de dollars. Ca m’apparait effectivement énorme. 

Arsenault précise que la ville de Québec seule ne pouvait assumer la facture. Les demandes logées auprès des gouvernements fédéral et provincial seraient restées lettre morte. Dans ce contexte, l’événement ne semblait plus viable financièrement.

Le retrait de Québec laisse une lutte à deux désormais: Richmond en Virginie (États-Unis) et Oman. Misez Oman car si c’est une affaire de sous, c’est là qu’ils sont selon moi !

Que penser de tout ca?

Premièrement, que c’est bien dommage pour tous les amateurs de cyclisme au Québec et au Canada, voire en Amérique du Nord.

Deuxièmement, que Serge Arsenault a pris une bonne décision: mieux vaut assurer la viabilité des GP de Québec et de Montréal, des événements annuels pour les 4 prochaines années, que de tout risquer – et bruler nombre de subventions gouvernementales – pour un événement ponctuel comme les Mondiaux. La présence des GP de Québec et de Montréal au calendrier World Tour de l’UCI demeure une très belle vitrine pour le Québec et le Canada, de même qu’une occasion pour les cyclistes professionnels du pays de se faire valoir à domicile.

On regrettera simplement que la décision survienne aussi tard dans le processus. On aurait en effet pu penser que la question du financement de l’événement avait été sérieusement étudiée et que des appuis solides avaient été pris au sein des gouvernements. Mais la politique réserve toujours des surprises !

SpiderTech en Europe: le point

À ne pas manquer pour tous ceux qui s’intéressent de près à la progression de l’équipe canadienne SpiderTech en Europe, ce reportage-vidéo avec plusieurs personnalités de l’équipe, dont Steve Bauer, qui dressent un premier bilan après six semaines passées sur les courses professionnelles là-bas. Le reportage a été filmé depuis le camp de base de l’équipe à Kortrijk, déjà le camp de base de Bauer lorsqu’il était coureur pro lui-même.

Très beau week-end pour les coureurs québécois

Deux coureurs québécois se sont distingués ce week-end et il convient de revenir sur leurs belles performances.

Tout d’abord, il y a cette 16e place de Dominique Rollin (FDJ) sur Milan SanRemo, la plus longue des Classiques au calendrier. Rollin est allé chercher cette place après presque 300 bornes d’une course débridée, très ouverte et durant laquelle le final a été très animé. Tellement que des coureurs comme Boonen, Hushovd, Flecha, Farrar, Boasson Hagen, Greipel, Cavendish ou encore Freire terminent loin derrière. C’est toute une performance pour Rollin et pour son équipe FDJ qui avait deux coureurs devant au pied du Poggio, Offredo et Chainel. Voilà qui est de bonne augure pour la suite et gageons que Marc Madiot saura galvaniser ses hommes en vue du Ronde et de Paris-Roubaix et sur lesquelles il ferait bien de donner un statut de "coureur protégé" à Rollin…

La Primavera a été remportée au sprint par Matthew Goss (HTC), en remplacement de Cavendish on pourrait dire. Nibali, Gilbert et Cancellara ont tous animé un final débridé, sans succès. Je pense personnellement que Gilbert était le plus fort, mais qu’il a démarré beaucoup trop tard dans l’ascension du Poggio.

Carton rouge par ailleurs à l’équipe Cervélo qui n’a pu tirer son épingle du jeu avec Hushovd, Haussler et Farrar, de même qu’aux équipes Quick Step et Rabobank. Ces équipes devront se reprendre sur les prochaines Classiques!

En deuxième lieu, il y a cette magnifique victoire de David Veilleux (Europcar) sur la Roue Tourangelle en France. Veilleux est sorti à environ 35 km de l’arrivée avec un homme de Saur-Sojasun et s’est imposé au sprint, remontant son adversaire Anthony Delaplace dans les derniers mètres de course. Voilà de quoi prouver à Jean-René Bernaudeau qu’il a eu raison de faire confiance au coureur québécois et surtout qu’il ferait bien de l’aligner dans les prochaines Classiques en Belgique, aux Pays-Bas et en France. 

D’autres résultats

Décidemment, quel début de saison pour Thomas Voeckler (Europcar) qui s’est imposé hier sur Cholet-Pays de Loire. Rappelons que Voeckler a déjà gagné cette saison une étape du Tour Med, le Tour du Haut Var ainsi que deux étapes de Paris-Nice, rien que ca ! Voeckler semble définitivement avoir passé un pallier l’an dernier en signant une victoire d’étape sur le Tour ainsi qu’en gagnant le GP de Québec. Et ce pallier est peut-être surtout celui de la confiance en ses moyens…

D’autres nouvelles

Pinarello prépare un nouveau cadre pour 2012, appelé pour l’instant FCM777. Gageons que ce cadre sera hyper-léger et qu’il tournera autour de 750 ou 800 grammes, Willier Triestina étant dans ce registre pour l’an prochain.

Très réussi selon moi que ce nouveau cadre Specialized construit en collaboration avec la firme automobile McLaren

Lettre ouverte de l’UCI aux coureurs professionnels à propos du débat sur les oreillettes. Pour une fois que je ne suis pas totalement contre l’opinion de l’UCI, il fallait bien que je le dise ! 

Patrick Sinkewitz (Farnese) serait de nouveau positif, cette fois-ci à l’hormone de croissance (probablement question de se refaire une musculature après 2 ans de suspension suite à un premier contrôle positif à la testostérone en 2007). Si ca se confirme, voilà un autre récidiviste, après Ricco. La saison commence bien pour le cyclisme! 

Premier tour de roues pour moi à mon retour de France. L’heure et demie passée à tourner les jambes tranquillement a fait du bien, surtout qu’ils annoncent de nouveau la neige au Québec demain. Le ski de fond n’est peut-être pas tout à fait terminé tout compte fait…

Mondiaux 2015: le point

Le point sur la situation entourant les Mondiaux 2015 de cyclisme.

1 – L’UCI permet l’organisation des Championnats du monde de cyclisme sur route en dehors de l’Europe une fois tous les cinq ans. Comme les Mondiaux 2010 ont eu lieu à Geelong (Australie) en 2010, ils seront hors d’Europe en 2015 la prochaine fois. 

2 – L’UCI rendra sa décision quant au lieu des Mondiaux 2015 à Copenhague fin septembre prochain, lors des prochains Mondiaux de cyclisme sur route.

3 – Jusqu’ici, deux candidats étaient sur les rangs: les villes de Québec (Canada) et de Richmond (Virginie, États-Unis). Depuis peu, un nouveau candidat sérieux s’est pointé : Oman, dans la péninsule arabique.

4 – Les pour et contre de la candidature de la ville de Québec:

  • Pour: Serge Arsenault et son équipe. L’homme est bien réseauté à l’UCI, ayant organisé entre 1988 et 1992 le GP des Amériques et ayant obtenu, en 2010 et jusqu’en 2015, l’organisation des deux seules épreuves canadiennes World Tour, les GP de Québec et Montréal. Il jouit également d’une excellente réputation dans l’organisation d’événements cyclistes de grande envergure.
  • Pour: le succès des GP de Québec et Montréal en 2010, lors de la première édition.
  • Pour: l’appui populaire de Québec et l’appui des autorités de la ville. La Mairie de Québec apporte son soutien à Arsenault dans ses démarches et c’est un point important. 
  • Pour: la montée du cyclisme canadien, en plein essor. Il n’y a jamais eu autant de coureurs canadiens et québécois évoluant dans le peloton professionnel européen. Hesjedal fait partie des tous meilleurs coureurs mondiaux. L’équipe SpiderTech de Steve Bauer est aussi en pleine ascension.
  • Contre: Hamilton 2003. Les derniers Mondiaux tenus au Canada ne sont pas si lointains. 
  • Contre: l’étroitesse du marché canadien (34 millions de consommateurs) de même que le faible nombre de compagnies canadiennes importantes dans l’industrie du cycle (ca se résume à Cervélo, Argon18 et Louis Garneau, en gros)
  • Contre: les GP de Québec et de Montréal, justement. Pourquoi donner les Mondiaux 2015 à Québec si les coureurs pros y viendront de toute façon dans le cadre du calendrier régulier World Tour ? Un beau programme pourrait être les GP de Québec et Montréal mi-septembre suivis, une semaine plus tard, de Mondiaux aux États-Unis…

 5 – Les pour et contre de la candidature de la ville de Richmond:

  • Pour: les derniers Mondiaux de cyclisme tenus aux États-Unis remontent à… 1986 (Colorado Springs). Ca fait longtemps pour le cyclisme américain, par ailleurs aujourd’hui très important dans le peloton pro européen.
  • Pour: le marché américain, immense (310 millions de consommateurs). De nombreux sponsors investissent des millions de dollars dans le cyclisme professionnel : Garmin, Trek, High Road, Oakley, Nike, etc.
  • Pour: la retraite de Lance Armstrong. Il faut trouver un successeur, et le public américain s’intéresse à un sport que si on y trouve une figure dominante. Quoi de mieux qu’un Mondial pour faire parler des Van Garderen, Phinney ou King, qui représentent la génération montante ? Et si l’enquête de la Fed condamnait Armstrong, le cyclisme américain aura probablement bien besoin d’une bonne relance…
  • Pour: Shadetree Sports, société à qui la promotion de la candidature de la ville a été confiée. Cette compagnie est notamment dirigée par… Darach McQuaid, frère de l’actuel président de l’UCI, Pat McQuaid.
  • Contre: Richmond elle-même, une petite ville de 200 000 habitants (Québec en comporte 800 000). Des vols limités. Une capacité d’accueil limitée. De quoi compromettre les objectifs mêmes d’un Mondial aux États-Unis. Des villes comme San Francisco, New York ou encore Boulder seraient tellement plus intéressantes!
  • Contre: l’échec récent du Tour de Georgie.
  • Inconnu: le soutien populaire dans cette région ? 

6 – Les pour et contre de la candidature d’Oman: 

  • Pour: l’argent ! Il n’en manque pas dans une région pétro-dollars !
  • Pour: l’appui d’Eddy Merckx
  • Pour: la crédibilité de l’organisation: le Tour d’Oman est un succès depuis deux ans, bénéficiant notamment de l’apport organisationnel de la toute puissante… ASO, société organisatrice de nombreuses épreuves cyclistes dont le Tour de France. Le Tour du Qatar est également un beau succès depuis quelques années dans la région.
  • Pour: l’exotisme. Quoi de mieux qu’Oman pour faire la promotion de la mondialisation du cyclisme, si chère à l’UCI? La photo d’un champion du monde sur fond de palmiers serait pour le moins nouvelle ! Et la prochaine étape pourrait être la Chine, voire l’Inde !
  • Pour: la relative proximité, seulement 3 ou 4h de vol d’Europe, pour un décalage horaire plus facile à encaisser que celui de l’Amérique du Nord. Peut-être appréciable en fin de saison.
  • Contre: le parcours, probablement plat. Pourrait-on trouver un circuit assez sélectif pour un Championnat du monde intéressant ?
  • Contre: l’instabilité politique croissante dans la région de la péninsule arabique.
  • Contre: les retombées pour le cyclisme, qui demeure marginal dans cette région du monde (peu de courses, peu de pratiquants). Une présence aux États-Unis voire au Canada serait probablement plus "rentable" au niveau de l’image du cyclisme et à son développement dans de réels marchés émergents.

9e Salon du vélo

Le 9e salon du vélo a ouvert ses portes aujourd’hui à la Place Bonaventure de Montréal et ce, pour tout le week-end.

Cette année encore, de très nombreux exposants seront présents au salon. Ca va du fabriquant de vélo au complexe balnéaire, en passant par les régions touristiques du Québec qui ne veulent pas se priver des importantes retombées économiques que la pratique grandissante du cyclisme et du cyclotourisme apportent. 

Plusieurs conférenciers viendront également faire profiter le grand public de leurs connaissances liées à divers domaines: choix d’un vélo, préparation mentale, diététique ou encore cyclotourisme. 

Malheureusement, le site Internet du salon ne renferme aucun information sur le prix de l’admission, le cas échéant. Ca sera la surprise à votre arrivée !

RECTIFICATION (19.02.2011): les tarifs d’admission sont indiqués au bas de la page d’accueil. 11$ pour les adultes. 8$ pour les membres de la FQSC. Merci à Dan et Vincent pour les précisions.

Team SpiderTech : le débarquement canadien en Europe

Présentation, il y a quelques jours, de l’équipe SpiderTech, la seule équipe canadienne à évoluer en continentale pro sur la scène européenne.

Rappelons que le niveau "continental pro" est celui situé juste en dessous du niveau WorldTour et que des équipes comme La Française des Jeux, EuropCar, Cofidis, Geox, Saur-Sojasun ou encore Acqua&Sapone évoluent aussi dans cette catégorie. Dans ce contexte, SpiderTech est sélectionnable pour les grandes épreuves, par exemple le Tour des Flandres. Ensuite, ca se jouera à la discrétion des organisateurs. 

Présentation sommaire de l’équipe

Attention aux Canadiens ! Cette équipe débarque en Europe sans complexe, et avec trois grands atouts selon moi. 

Le premier, c’est évidemment… Steve Bauer, son manager général. Meilleur coureur canadien à ce jour, Bauer a l’expérience des grandes équipes et des grandes courses en Europe. N’a-t-il pas fait partie de la désormais mythique équipe La Vie Claire en 1986 ? N’a-t-il pas porté plusieurs jours durant le maillot jaune sur le Tour, tout en y terminant 4e du général (en 1988) ? Pour moi, Bauer est la meilleure garantie que cette équipe SpiderTech peut réussir en Europe. 

Le deuxième, c’est le recrutement de Svein Tuft durant l’intersaison. C’est un excellent coup de Bauer qui vient de donner une nouvelle envergure à son équipe. Tuft présente en effet l’avantage d’avoir l’expérience récente d’une grande équipe (il vient de passer deux saisons chez Garmin), d’avoir de bons résultats (vainqueur du Tour de Beauce en 2008, 2e des Mondiaux clm cette année-là, 2e du Tour du Danemark l’an dernier de même que 5e de l’ENECO Tour) et d’avoir, à 33 ans, un gros bagage sur la route. Très bon rouleur, Tuft présente enfin l’avantage de pouvoir donner de la visibilité à son équipe en s’imposant sur des prologues, comme il l’a fait sur celui de l’ENECO Tour l’an dernier. Et qui sait une fois le maillot dans l’équipe ?

Le troisième, c’est Guillaume Boivin et sa 3e place dans l’épreuve sur route des Mondiaux U23 l’an dernier. Parce que cette 3e place a prouvé à toute l’équipe que les Canadiens peuvent désormais rivaliser avec les meilleurs coureurs du monde. Ca a aussi prouvé à tout le monde que ca vaut la peine de travailler fort pour placer Guillaume Boivin voire Martin Gilbert aux 200m dans un sprint !

Le leader de l’équipe

Svein Tuft. Pour toutes les raisons énumérées ci-haut.

Les sprinters

Guillaume Boivin (le jeune) et Martin Gilbert (l’expérimenté pistard). Bauer compte sur eux pour assurer des places durant la saison.

Les baroudeurs

Des gars comme François Parisien, le dur au mal Bruno Langlois, l’excellent Kevin Lacombe, Zach Bell ou Ryan Roth. Ils auront probablement comme mission première de se glisser dans des échappées et essayer d’aller au bout. Espérons que l’UCI réussisse à bannir les oreillettes !

Les vétérans

Andrew Randell, Svein Tuft.

Les jeunes

Guillaume Boivin bien sûr, mais aussi Simon Lambert-Lemay (un gros moteur), Hugo Houle et David Boily. Attention à ces deux derniers, on n’a encore rien vu d’eux…

Le programme de course

Intéressant. Des épreuves comme le Tropheo Laigueglia, le Tour de Sardaigne, Cholet Pays de Loire, le GP E3, le Critérium International, le Circuit de la Sarthe, la Flèche Brabançonne, le Tro Bro Leon, le Tour de Californie, le Tour de Beauce bien sûr, le Tour du Danemark et les GP de Québec et Montréal sont au programme. D’autres épreuves pourraient s’ajouter si les organisateurs invitaient l’équipe. C’est peut-être là que l’atout Steve Bauer et ses contacts en Europe pourront être utiles !

Les sponsors

Essentiellement Canadiens. SpiderTech, BlackBerry, Planet Energy et Saputo sont les principaux sponsors de l’équipe. SpiderTech produit des bandelettes permettant d’offrir un certain soutien aux articulations et aux muscles à l’effort voire une aide dans la guérison de certains problèmes souvent liés à l’activité physique.

La gestion

Elle se fait via la société CycleSportManagement de Steve Bauer. Le même principe que la plupart des équipes professionnelles. Cela a l’avantage d’assurer une structure permanente à l’équipe qui devient alors moins vulnérable aux variations dans les sponsors. Les premiers à avoir eu cette idée furent… Cyrille Guimard et Laurent Fignon en 1985 lorsque Renault s’est retiré du cyclisme et que Système U a pris la relève. 

La bonne idée

Bauer Power Line. Un nouveau programme visant à recruter, parmi les jeunes hockeyeurs canadiens, des futurs champions cyclistes. Selon Steve Bauer, il faut chercher à recruter parmi des jeunes qui pratiquent déjà un sport et au Canada, ce sport est souvent le hockey. C’est une excellente idée selon moi. Objectif pour 2012: recruter six jeunes hockeyeurs pour en faire progressivement des cyclistes de haut niveau.

Peut mieux faire

Une véritable équipe canadienne pourrait offrir un site internet bilingue… SpiderTech y a pensé, mais la version française n’est pas encore tout à fait au point. Laissons-leur encore un peu de temps.

Mondiaux à Québec: que fera l’UCI ?

Ce n’est plus un secret pour personne: la ville de Québec est candidate à l’organisation des Mondiaux de cyclisme en 2015.

La candidature de Québec présente d’excellentes chances d’être retenue lorsque la décision sera prise par l’UCI aux prochains Mondiaux de cyclisme à Copenhague en octobre prochain. 

Québec présente en effet de très nombreux atouts. Le promoteur, Serge Arsenault, jouit d’une excellente réputation dans l’organisation de tels événements et possède de nombreux contacts dans le milieu. Déjà organisateur, entre 1988 et 1992, du GP des Amériques, il est l’actuel promoteur des GP de Québec et de Montréal, épreuves inscrites au calendrier World Tour pour plusieurs années. 

La candidature de Québec jouit également d’un appui important des autorités locales, notamment du maire, et l’appui populaire était au rendez-vous lors de la première édition des Grands Prix en septembre dernier. Le choix de Québec cadrerait aussi parfaitement avec un certain principe d’alternance à l’UCI qui veut qu’en moyenne, un championnat du monde sur cinq soit organisé hors d’Europe. Geelong 2010, Québec 2015, ca tombe pile poil… et ca cadre en plus très bien avec la volonté de l’UCI de "mondialiser" le cyclisme.

Bref, Québec a d’excellentes chances de remporter la mise. À mon avis davantage que celle d’obtenir un nouveau colisée payé avec des fonds publics, notamment du gouvernement fédéral !

Sauf que.

Sauf que Québec aura comme adversaire la ville de Richmond, en Virginie, chez nos voisins du Sud.

Cette candidature présente aussi quelques atouts qu’on peut essayer d’entrevoir.

Elle est d’abord située aux États-Unis, permettant elle-aussi de respecter le principe d’alternance de l’UCI. 

Les États-Unis n’ont ensuite pas reçu les Mondiaux de cyclisme depuis… 1986 à Colorado Springs (victoire de l’Italien Moreno Argentin). Le Canada a eu Hamilton en 2003, il n’y a donc pas très longtemps. 

Les États-Unis représentent également un marché considérablement plus important que le Canada (315 millions de consommateurs versus… 34 au Canada). Des compagnies comme Trek ou Cannondale sont des leaders mondiaux du cycle et injectent de grosses sommes dans le cyclisme professionnel, notamment en fournissant des équipes de premier plan. Le Canada a certes Cervélo, mais l’investissement et la taille de la compagnie sont plus modestes.

D’autres sponsors comme Garmin ou encore HTC HighRoad sont bien présents dans le cyclisme et pourraient également faire pression pour obtenir une visibilité accrue pour leurs produits si les Mondiaux se déroulaient aux États-Unis.

De plus, le cyclisme américain perd cette année sa locomotive, Lance Armstrong, qui a immensément contribué au développement du sport aux États-Unis à la suite de Greg LeMond. Les Américains s’intéressent à un sport s’ils ont une star qui y réussit. Si la popularité du cyclisme devait retomber en 2012, 2013 ou 2014 aux États-Unis, l’UCI serait peut-être tentée de relancer le sport en y tenant des Mondiaux qui pourraient correspondre au moment où des coureurs comme Taylor Phinney ou Tejay VanGarderen atteindront la pleine maturité. 

Enfin, il y a Darach McQuaid, frère du président de l’UCI Pat McQuaid, et dont la compagnie, Shadetree Sports, soutient la candidature de la ville de Richmond. Si Darach a récemment affirmé qu’il ne savait pas si son lien fraternel avec Pat pourrait influencer l’UCI dans le choix de la ville retenue pour organiser les Mondiaux de 2015, Serge Arsenault est lui confiant que ce ne sera pas le cas.

Souhaitant de tout coeur que la ville de Québec soit retenue en bout de ligne, espérons que M. Arsenault a raison. J’ai cependant des doutes, l’UCI ne nous ayant souvent pas donné la preuve d’être capable de discernement et de jugement par le passé. N’a-t-elle pas accepté des "dons" de M. Armstrong pour soutenir la lutte contre le dopage? L’UCI a ensuite avoué que ce geste n’était "pas approprié" et avait pu la placer en conflit d’intérêt avec M. Armstrong… De plus, on pourra penser que la proximité de Darach et Pat, qui sont frères rappelons-le, est largement suffisante pour avoir un impact sur la décision finale. 

Quoi qu’il en soit, dans un monde où la politique, l’argent et le business règnent en maître, y compris dans le cyclisme, il est légitime d’affirmer qu’on peut douter de la suite des choses, surtout en connaissant l’existence de ce lien fraternel entre deux acteurs clefs. 

Le meilleur atout de Québec est peut-être, en ce sens, le fait que la décision devra survenir dès l’automne prochain, forçant l’UCI à prendre une décision dès cette année et peu de temps après les GP de Québec et de Montréal. Le soutien populaire et la qualité de l’organisation lors de ces épreuves pourraient bien être un élément déterminant au moment de la décision finale… comme les risques liés au potentiel de scandale que représente l’enquête en cours aux États-Unis sur une fraude sportive au sein de l’US Postal et dont les acteurs centraux seraient Lance Armstrong, Johan Bruyneels et TailWind Sports.

Entrevue avec David Veilleux

À 23 ans, David Veilleux intègre cette année l’équipe française Europcar (ex-Bouygues-BBox) dont le leader est Thomas Voeckler. Il devient donc le 2e Québécois à évoluer sur le circuit européen après Dominique Rollin qui y a fait ses débuts en 2008 chez Cervélo et qui fera cette année partie de l’équipe La Française des Jeux. Grand espoir du cyclisme québécois, David, se souvenant de notre brève rencontre lors du GP de Calabogie l’an dernier, a accepté de répondre à mes questions, quelques jours après la présentation officielle de son équipe à Paris.

La Flamme Rouge : David, j’espère que tu aimes le vert car déjà, chez Kelly-Benefit, ton maillot donnait dans les tons de vert !!  Voilà que ca se poursuit chez Europcar !

David Veilleux: En effet, je suis habitué au vert, mais je crois que celui d’Europcar est beaucoup plus joli.

LFR : Plus sérieusement, quel rôle joueras-tu auprès de la compagnie Louis Garneau qui fournit les vêtements de l’équipe et qui t’appuie depuis de nombreuses années ? Auras-tu un rôle de développement de nouveaux produits?

DV: Je n’ai pas un rôle précis, mais je connais très bien les gens chez Louis Garneau et je vais communiquer avec eux régulièrement. Ils ont déjà de très bons produits, mais je vais les aider à voir les petits détails qui manquent pour que les produits soient encore mieux.

LFR: Tu rejoins en 2011 une équipe de premier plan, Europcar, dont le programme de courses est essentiellement européen. Comment l’équipe t’a-t-elle accueillie, en particulier Jean-René Bernaudeau? 

DV: J’ai été très bien accueilli dans l’équipe. Les coureurs sont sympathiques et je ne me sens pas à l’écart. Jean-René m’a très bien accueilli et je crois qu’il a bien hâte de me voir courir.

LFR: Il y a déjà plusieurs années que tu es professionnel. Qu’est ce qui t’a le plus frappé à ton arrivée dans cette nouvelle équipe Europcar ?

DV: L’ampleur de la structure. Tout d’abord, le stage administratif de la fin novembre m’a permis de voir un peu comment l’équipe fonctionnait. Puis le stage d’entrainement en décembre m’a montré l’amplitude de l’encadrement que nous avons. Il y avait 5 soigneurs (tout le monde au massage après chaque sortie), 3 mécanos et les trois directeurs sportifs. Lors des entrainements, il y avait toujours une voiture qui ouvrait le chemin pour nous indiquer la route puis une autre qui suivait avec des bidons, des barres et des roues. Après chaque sortie, on avait un buffet de prêt à l’hôtel (peu importe l’heure que nous arrivions). Cela fait un peu changement des camps auxquels je participais avec Kelly Benefit Strategies.

LFR: Où as-tu établi ton « camp de base européen » pour la saison 2011 ? As-tu choisi la Vendée, siège de l’équipe ?

DV: Oui. Je vais loger au siège de l’équipe en Vendée. C’est un manoir dans la ville des Essarts, ville hôtesse du contre-la-montre par équipe du Tour de France 2011.

LFR: Quel sera ton rôle dans l’équipe lors des courses, plus précisément ?

DV: À vrai dire, je ne sais pas encore exactement. En début de saison, je vais participer aux Classiques, donc mon travail sera probablement de m’occuper des leaders de mon équipe pour essayer de bien les positionner en tout temps. Par la suite, je vais surement aider à faire le lead-out pour Chavanel et Haddou.

LFR: Quel sera ton programme de course en 2011 ? Celui-ci a-t-il été discuté avec Jean-René Bernaudeau ? Te verra-t-on sur les Classiques d’avril par exemple ?

DV: En début de saison, je vais en effet prendre part aux Classiques. Je sais que je vais faire Het Volk puis Kuurne et pour les autres, les DS vont voir comment je me débrouille.

LFR: Pourrais-tu faire tes débuts sur le prochain Tour de France si l’équipe était sélectionnée, ce qui apparaît probable ?

DV:  L’équipe sera fort probablement sélectionnée, mais je ne crois pas être au départ du Tour cette année. Je vais commencer par faire de mon mieux dans les Classiques. Pour moi, être au départ du Tour des Flandres et/ou de Paris-Roubaix serait un rêve au même titre que de prendre part au Tour. Si les choses vont bien, alors tant mieux, et peut-être que le Tour deviendra un objectif pour 2012.

LFR: L’équipe te permettra-t-elle de revenir disputer certaines courses au Canada, par exemple les Championnats canadiens ?

DV: Évidemment, mon équipe va me laisser prendre part aux Canadiens. Pour ce qui est des autres courses, je ne sais pas trop, mais je ne reviendrai pas souvent au Québec.

LFR: Es-tu suivi par un nouvel entraineur chez Europcar ? Quel sera le rôle de Pierre Hutsebault, ton entraineur de longue date ?

DV: Il y a un entraineur au sein de l’équipe, mais c’est Pierre qui s’occupera de ma préparation physique comme il l’a toujours fait.

LFR: Ton entrainement va-t-il changer en 2011 maintenant que tu courras en Europe où les courses sont généralement plus longues que sur le circuit nord-américain ?

DV: C’est sûr que la distance va augmenter, mais autrement il n’y a pas grand-chose. Je vais bientôt commencer à courir avec le Tour de Langkawi, après j’aurai presque un mois de préparation avant les premières Classiques. Ensuite, je vais courir tous les week-end. Une fois la saison lancée, je vais davantage faire de la récupération et un peu d’efforts spécifiques qu’autre chose.

LFR: Votre leader est Thomas Voeckler, auteur d’une excellente saison en 2010 et notamment vainqueur d’une étape du Tour ainsi que du GP de Québec. Comment se passe tes premiers contacts avec Thomas?

DV: Thomas est un gars vraiment sympathique. Toujours de bonne humeur, il anime toujours les repas avec ses histoires. Il est facile d’accès et il est même venu me parler de mon horaire lors du dernier stage. En plus, il habite près des Essarts donc j’aurai la chance de m’entrainer souvent avec lui.

LFR: Un autre Québécois évolue dans une équipe française, Dominique Rollin à la Française des Jeux. Aurez-vous des contacts fréquents en 2011, maintenant que vous êtes tous deux dans des équipes françaises ? Prévoyez-vous, par exemple, partager vos entrainements ?

DV:  En effet, quand Dom a appris que je joignais Europcar, il est entré en contact avec moi. Nous avons échangé nos horaires et il m’a proposé d’aller le voir en Espagne si le temps était trop mauvais en Vendée. Il est passé par là (joindre une équipe française) donc il m’a offert ses conseils si jamais j’avais besoin.

LFR: Je sais que tu as déjà utilisé l’électrostimulation, que j’utilise aussi. Toujours adepte ? Dans quel contexte ? (musculation, récupération, échauffement)?

DV: Oui, j’utilise encore mon appareil. Je l’utilise principalement pour la récupération et quelques fois pour l’échauffement.

LFR: Finalement, pour ou contre l’usage des oreillettes en course ?

DV: Contre. J’ai fait la saison 2010 sans celles-ci et je ne me suis jamais trouvé moins en sécurité. Cela permet d’ouvrir un peu plus la course et les coureurs doivent être beaucoup plus vigilants au déroulement de la course.

Merci David et bonne saison 2011. Je suis convaincu que les lecteurs de La Flamme Rouge suivront attentivement tes résultats. Prends ta place dans le peloton ! Tu as tout ce qu’il faut pour y réussir et décrocher quelques victoires. Et à bientôt j’espère !

CyclePresse, un nouveau magazine cycliste au Québec ?

Les éditeurs québécois Skipresse, qui publient déjà le magazine gratuit Skipresse consacré au ski alpin, annonce un nouveau magazine pour le mois de février : Cyclepresse. Le magazine, toujours gratuit, sera consacré au sport cycliste sur route. D’après ce que je comprends, les revenus proviennent de la vente d’espaces publicitaires, toujours très nombreux dans ce genre de publication. N’attendez pas trop d’articles de fond, ni d’articles engagés ! Le magazine devrait être distribué dans la plupart des boutiques cyclistes du Québec.

David Veilleux chez Europcar en 2011

Le peloton pro européen comptera, en 2011, un deuxième Québécois en ses rangs, en plus de Dominique Rollin (Française des Jeux) : David Veilleux. Le coureur a signé dans la formation dirigée par Jean-René Bernaudeau, Europcar, qui a repris l’équipe Bouyghes-BBox. Le leader de l’équipe est le coureur français Thomas Voeckler, vainqueur cette année d’une étape du Tour ainsi que du GP de Québec en septembre.

C’est évidemment une excellente nouvelle pour le cyclisme québécois qui commence à "placer" ses coureurs de premier plan sur les meilleures équipes européennes. Espérons qu’en ce sens, Rollin et Veilleux ouvriront la voie à d’autres. Ils sont, en tout cas, de très importants ambassadeurs de notre cyclisme qui, par ailleurs, présentera également en 2011 une équipe de premier plan sur des courses professionnelles, SpiderTech.

On peut également penser que l’équipe Europcar ira comme un gant à David Veilleux. Elle est d’abord une équipe française, ce qui facilitera grandement l’adaptation du coureur québécois à son nouvel environnement. C’est également une équipe qui a la réputation d’être humaine, Bernaudeau étant un homme de coeur et fidèle. C’est enfin une équipe qui évolue en France où le dopage est peut-être aujourd’hui en recul, pour preuve l’absence de grands résultats internationaux des coureurs français au cours des dernières années. Veilleux y trouvera très certainement un environnement plus sain lui permettant d’exprimer toutes ses qualités et donc de se faire valoir équitablement. Et surtout, il aura peut-être une pression moindre pour livrer des résultats de premier plan et pourra donc apprendre son métier dans la sérénité.

David Veilleux a également fait la page couverture du magazine américain Road ce mois-ci: c’est donc le coureur de l’heure au Québec ! Je souligne au passage sa grande gentillesse et sa disponibilité, ayant pu en faire l’expérience lors d’une course au printemps dernier.

Bravo David ! Voilà des récompenses bien méritées. Il sera passionnant de te suivre en 2011 sur les plus grandes courses cyclistes du calendrier.

 

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