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Bientôt payant, le cyclisme?

La question n'est peut-être pas aussi farfelue que vous ne le croyez.

Selon Cédric Vasseur, elle serait actuellement examinée par les autorités du cyclisme.

On pourrait en effet envisager faire payer les spectateurs des courses cyclistes sur certains secteurs stratégiques, comme une arrivée en altitude (Alpe d'Huez, Luz Ardiden, Courchevel, Tre Cime de Lavaredo, Lagos de Cavadongo, etc.), certains monts (le Bosberg, La Redoute, etc.), certains secteurs pavés (la Tranchée d'Arenberg…) ou encore sur des courses se déroulant en circuit urbain. Par exemple, il serait facile pour les organisateurs des GP de Québec et Montréal de rendre l'accès aux sites de la course payant.

Pourquoi rendre certaines courses payantes ? Parce que les organisateurs de courses cyclistes font face à des hausses constantes des coûts d'organisation et qu'il leur devient de plus en plus difficile de boucler leur budget. De nombreuses courses cyclistes ont déjà disparu, et certaines ont été sauvées par les deux grands organisateurs que sont ASO et RCS Sport, fort de leur capacité financière découlant des revenus tirés sur les quelques grandes courses cyclistes du calendrier que sont le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, les trois Ardennaises, le Giro, le Tour et la Vuelta.

Des revenus tirés de la vente de droits d'accès, comme ça se fait dans une vaste majorité d'autres sports, permettraient aux organisateurs de pouvoir compter sur une source de revenus additionnelle pour boucler leur budget de fonctionnement.

Mais voilà, une telle décision risque de se heurter à la sensibilité du public puisque le sport cycliste sur route est, depuis toujours, un sport gratuit pour les spectateurs. Comment, dans ce contexte, faire passer la pilule ?

Pour ou contre ?

Ma première réaction a été dictée par l'émotion: payant, le bord des routes ? Voyons donc ! Non !

Mais si on y pense un peu plus rationnellement, c'est peut-être une façon de sauver des courses cyclistes de la disparition pure et simple ainsi que de contribuer au développement du sport. 

L'exemple du GP des Amériques est éloquent pour mieux comprendre. De 1988 à 1992, Serge Arsenault a oeuvré à l'organisation de cette course de Coupe du Monde sur le Mont Royal à Montréal. Il a dû fermer boutique en 1993, les dépenses liées à l'organisation et à la venue des équipes étant trop élevées. La disparition d'une telle course a privé des milliers d'amateurs de cyclisme en Amérique du Nord d'une occasion de voir les coureurs pros de près. Plus encore, on peut penser que l'absence de la course a pu freiner, durant quelques années, le développement du sport cycliste au Canada.

Si l'ajout d'un droit d'entrée permettrait aux GP de Québec et de Montréal de s'inscrire dans la durée, je ne suis pas contre! À quelques conditions près: que ce tarif soit raisonnable et justifiable, qu'il soit affecté aux frais d'organisation seulement et non pour générer des profits, et qu'il soit établi dans un contexte ou le public aura ensuite accès aux états financiers de l'événement sportif, question de transparence.  

Alors, payant le cyclisme ? Pourquoi pas ? Après tout, on paie pour voir nos sports préférés à la télé ! Le cyclisme se doit de lutter à armes égales avec les autres sports pour son développement… voire pour assurer son existence.

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26 Commentaires

  1. Bonjour,

    C’est déjà le cas dans certaines courses. J’ai notamment le souvenir des championnats du monde de cyclisme à Mendrisio en 2009. La portion avec la belle bosse n’était pas gratuite.

  2. rocheto

    Pourquoi faire payer le spectateur qui se déplace. Alors que l’uci (+magouille ASO) se gavent avec les droits TV.
    Après tout que les courses disparaissent le cyclisme retrouvera peut être sa place… sport populaire de la masse.

    Clairement dans l’aviron y a pas de dopage… y a pas de télé, y a pas d’argent.

    F.

  3. le stéphanois

    Rien à voir…Y aura t’il un pool 2012?

  4. Sébastien

    @Rocheto:

    « Pas de dopage en aviron »: c’est la blague du jour! Mais je comprends très bien le sens de l’intervention. ; )

  5. alain39

    Payer a du sens lorsqu’il y a des investissements.
    Or normalement avec les droits tv les frais d’organisation devraient être couverts et donc pas besoin de faire payer.
    La vraie problématique se pose de la façon suivante: « est-ce qu’à tous ses étages le cyclime doit être une entreprise bénéficiaire ».
    Car en effet, lorsque les revenus sont bien supérieurs aux frais d’organisation, salaires, investissements etc… que devient l’argent. Ce fric doit-il être réinjecté dans le sport ou être la propriété des organisateurs et donc versé sous forme de dividendes aux actionnaires à défaut les organes de direction.
    Pour ma part avant de taxer les spectateurs il faudrait connaitre le schéma et qu’ensuite en toute transparence on choisise la meilleure solution qui devra intégrer l’intérêt du sport.
    C’est à l’UCI de le faire et ensuite de décider.
    Autre sujet sensible: le devenir de saxo bank qui sans Contador doit quitter le pro tour.
    Ce ne serait qu’une pure application des textes et surtout une juste sanction. Riis a embauché Contador en parfaite connaissance de cause et doit supporter jusqu’au bout sa responsabilité.
    Affaire à suivre et je suis impatient d’en connaitre le dénouement.

  6. Sylvain

    Lors des Championnats du monde de 2003 à Hamilton, il y avait diverses places stratégiques qui étaient payantes et cela a permis à l’evenements de dégager 1 million en profit qui a été utilisé par l’ACC et Hamilton pour le développement de nos cyclistes

    Sylvain

  7. Question intéressante…

    Pour les épreuves sur piste, cyclo-cross c’est déjà le cas, alors pourquoi pas sur route, là où il serait tellement simple (et lucratif) de faire payer les centaines de milliers de spectateurs sur certains tronçons ?
    Parce que quelque part ça me gène de lire que les budgets ProTour sont en forte croissance, alors qu’en face il y a des organisateurs qui rament pour faire vivre leurs courses, même quand elles attirent la crème du cyclisme professionnel : un comble !
    Je relève aussi la question des droits TV, avec lesquels certains gros organisateurs se gavent et font chaque année de généreux profits… Avant d’aller taper sur « le peuple » (comme souvent) il faudrait peut-être revoir la répartition des richesses dans le vélo professionnel ?

    Car payer pour assurer l’équilibre des comptes et l’avenir d’une épreuve j’adhère totalement… mais participer aux bénéfices d’ASO & co ça non 🙁

  8. Zut

    Ces événements sont déjà financés, en partie, par des fonds publics.
    Une tarification à l’entrée ferait en sorte que le citoyen paieraient une seconde fois…

    Il faut choisir, le soutien gouvernemental ou la tarification à l’entrée.

    P.S. Je suis pour que l’on soutienne ces événements, mais contre le fait de payer deux fois…

  9. schwartz patrick

    Je me rends compte que les petites courses amateur (et les grandes!),les courses de jeunes disparaissent par manque de moyens,de frais liés à l’organisation de la sécurité,gendarmerie,pompiers , secouristes alors que des trusts type ASO et les chaines télé s’en mettent plein les poches … Ne pouvont nous pas partager et trouver un juste équilibre afin que tout le monde soit gagnant pas seulement les gros investisseurs du capitalisme sportif mais aussi les bénévoles du dimanche qui passent leur journée à poirauter au soleil (ou sous la pluie, sans chanter!)à se faire « engueuler »(c’est le bon terme)par les automobilistes et qui payent en plus leurs frais de déplacement ? On est en train de tuer la base et d’enrichir le haut de gamme bling-bling pas toujours très net à bien des niveaux …

  10. Question interréssante …
    Avec la croissance des budgets des équipes, les difficultés financières des organisateurs et leurs frais qui augmentent sans cesse, il est peut-être temps de revisiter la politique de l’UCI qui oblige aux organisateurs de payer les frais des équipes.
    En fait, l’organisation d’une course UCI est obligé à payer les frais d’hébergement et, en partie, de déplacement des équipes invitées.
    Un organisateur n’a pas le droit de demander des frais d’inscription.
    Donc, l’organisateur doit trouver l’argent pour les frais UCI, les commissaires, la grille de prix, la police, le logement du personnel et des équipes, les véhicules de course, la carburant, les assurances etc.
    Il y en a déjà des organisateurs qui contournent ce reglement en exigeant un prime « logistique » des équipes qui y participent (n.b. le Amgen Tour of California ou bien le Tour de Beauce). Et souvent la participation d’une équipe est étroitement liée à l’argent fourni par un commanditaire …
    À noter, tous les critériums après le Tour de France sont payants pour les spectateurs …

  11. Cyclick

    Faire payer les spectacteurs dans une course cycliste, à des endroits stratégiques? Hmmmmmmm, la Récession avec un grand « R » continue de frapper, et ce dans tous les domaines si je comprends bien…

  12. Batrick P

    Faire payer pour une épreuve sur route nécessite déjà un coût élevé pour assurer guichets, contrôles et barrières (et ce ne sera pas rien). Qu’on retrouvera dans le prix du billet. Lequel sera donc au moins assez important, donc décourageant. Et moins il y aura de spectateurs, plus ça devra être cher. Et donc moins de spectateurs.
    Si cela engendre une perte d’intérêt pour le vélo, une fuite vers d’autres sports, le vélo y perdra en droits télé; la grande angoisse.
    Je crois que si le cyclisme est, disons, gratuit, c’est uniquement par souci d’optimisation in fine des gains, par crainte de cette baisse, et certainement pas en raison des beaux principes que quelques organisateurs avanceront (ASO en premier lieu bien sûr).

  13. A.Gagnon

    Combien y a-t-il de spectateur chaque années le long des courses? Plusieurs millions. Si on exigeait un tarif symbolique (1$-2$-3$?) le revenu généré serait énorme et le prix facile à payer pour les spectateurs. Mais il faudrait faire attention à rester dans une optique de survie. l’argent pourrait être collectée par les fédération cycliste nationales qui redistribueraient adéquatement l’argent. Il faudrait aussi faire attention à ne pas charger trop cher. Le principal attrait du cyclisme, c’est ça gratuité, un billet à 10$ pour voir passer le peloton une fois à toute vitesse sans distinguer quoi que se soit, non merci! L’autre défaut d’un système payant, c’est que certains spectateurs se déplacent pour voir la course à différents endroits et ce, même pour les courses en circuit. Dernier défaut, comment contrôler qui à payer sans virer dans la paranoïa?

    Bonne soirée et bonne réflexion à tous.

  14. Réjean

    Je préfère payer pour assister à une course cycliste, si ça peut permettre de payer mieux les coureurs et aider l’organisation d’évènements, que de payer pour aller voir un match de hockey ou ces joueurs millionnaires se trainent les pieds sur la glace alors que les spectateurs ont dépensés un prix de fou pour voir un match.

  15. Batrick P

    Ils se trainent les pieds! Le hockey a changé depuis mon passage au Canada, certes très lointain.

  16. pour que le cyclisme reste encore un tant soit peu un sport populaire (malgré le coût de sa pratique, les exemples calamiteux donnés par certains « champions », la déffection de la jeunesse, les parcours urbains de plus en plus pénibles à emprunter; etc.) il faut qu’il reste gratuit.

    pour rebondir sur certains propos;

    – beaucoup de criteriums d’après tour sont gratuits (Lisieux), et font beaucoup pour la popularité des cyclistes ;
    – la beauté du cyclisme c’est aussi qu’il passe chez nous, en bas de la rue, dans les villages (contrairement au cyclo cross, à la piste, et même aux circuits – mais Plouay, c’est gratuit). l’espace public ne peut être privatisé au delà de ce qui est nécessaire pour faire passer la course ;
    – et pour faire bref, je crois que les problèmes de financement proviennent davantage du manque de public, sur toutes les courses gratuites de l’année. quelques centaines de personnes sur les arrivées plus que quelques centaines de milliers, pour les boucles du sud ardéche, le tour de picardie, le gp samyn, etc. combien dimanche à dampierre pour paris-nice ? (sans parler des 5 bédouins et 3 pékins qui assistent aux nouvelles épreuves « mondialisées »).

    ne nous trompons pas de sport.

  17. Dede

    C’est le début de la fin.
    On commence par l’Alpe d’Huez, la Redoute ou le Bosberg, on finira par tout faire payer.
    Si on ouvre la porte à ce genre de pratque, il en sera fini de ce sport populaire de masse.
    L’UCI se gave de droits télé. Que la répartition soit mieux faite.
    Que les états, régions, communes soient plus intégrés dans les orgabisations.
    ASO se gave également sur certaines courses qui donnent le ton des dépenses de fonctionnements pour les petites courses.

    En course à pieds, les mesures de sécurité prises sur le marathon de Paris ont tendance à s’imposer sur l’ensemble des courses. Cela a pour conséquence que de nombreuses courses ont du mal à boucler leur budget sans augmenter le prix des dossards.
    La porte a été ouverte par ASO qui se gave.
    Les petits ne peuvent plus suivre.
    Pour le velo, le risque sera de ne voir plus que des grands évènements payants.
    C’est la fin des petites courses car personne n’acceptera de payer pour voir la derniere montée de Paris Camembert.

  18. laurent

    le vélo c’est fait pour être vu par le plus grand nombre sinon les sponsors des équipes « n’investiraient » pas des fortunes pour mettre leur nom sur un maillot cycliste…si on veut faire fuir les spectateurs..et donc les sponsors ..ont peu commencer à faire payer les spectateurs qui payent toute façon à terme (indirectement) et financent les budgets publicitaires de ces mêmes marques lorsqu’ils consomment…

    il faut arrêter de croire que le vélo est « gratuit »..les centaines de millions des budgets des équipes…les droits télé…à votre avis qui les financent au final..le consommateur/spectateur….

    si les courses ou les tronçons deviennent payants (directement), c’est tout le système de financement du sport cycliste qui serait à revoir…

    dans ce cas, puisque des sponsors mettent de l’argent pour « communiquer » sur leur marque..Pourquoi ne pas financer aussi l’organisation des courses par exemple ?

  19. Dan Simard

    Si on commence à faire payer, les gens resteront chez eux. De toute façon faire payer aux endroits stratégiques donnerait des revenus négligables, à peine pour couvrir les frais de manipulation de barricades car ceux ne voulant payer se placeraient ailleurs. Disons $10 à 5,000 personnes pour une modique somme de $50,000.

    Une cyclo-sportive reliée à l’évènement pourrait être plus rentable ($50 x 5,000 donnerait 250,000)

  20. delirium89

    Oh la chouette alors si l’alpes d’huez devient payant y’aura beaucoup moins de monde sur la route, on pourra bien voir les coureurs et ceux ci ne supporteront plus les tapes sur le dos. et surtout on verra bien les panneaux publicitaires souvent cachés par ces spectateurs peu respectueux de l’investissement de nos grandes firmes qui investissent tant dans le velo. Je reve de voir la tranchée d’arrenberg avec parsonne autour des barrières sauf au milieu juste une bande aménagée pour les VIP.

  21. schwartz patrick

    ok Délirium,
    il y aurait moins de « beaufs » à l’Alpes et dans la tranchée, c’est vrai, je pourrais d’ailleurs les tuer (le mot est faible) tous ces connards qui gachent la course, et qu’on ne me dise pas que ce sont des passionnés de vélo, de plus je leur ferais payer cher leurs conneries! Tu peux être passionné,tu gardes tes distances, tu les respectes et tu peux sauter au plafond tant que tu veux …

  22. schwartz patrick

    sur le bord de la route, de plus, tu as une meilleure vue d’ensemble !

  23. schwartz patrick

    au 21:

    j’ai parlé de « tuer » les beaufs dans l’article, j’ai été excessif et je m’en excuse; la violence ne doit pas avoir cours dans ce blogg bien sympatique tout en reconnaissant mon mépris pour ces idiots qui ne respectent rien et gachent la course . CQFD

  24. delirium89

    schwartzpatrick .. de ma part ce n’etait que de l’ironie ou de la dérision vous l’avez compris. Meme si beaucoup de gens ont un mauvais comportement sur le bord de la route lors des courses cyclistes en aucun cas il ne faut les eliminer en faisant payer le spectacle pour favoriser le bien etre des acteurs et enrichir les organisateurs

  25. schwartz patrick

    @ Délirium
    ok, je t’ai bien compris; si on faisait payer les mauvais en laissant aux sages les places gratuites! allez, j’arrête d’idéaliser …Demain 100 (au moins) bornes…sans personne sur le bord des routes !!!

  26. Cecile_cyclisme

    Bonjour,

    J’aimerais savoir si quelqu’un pouvait me dire où trouver des informations sur les courses cyclistes payantes.

    Merci à tous,

    Cecile_cyclisme

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