Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Autour du Tour…

Outre nos commentaires sur l’étape du jour, on ajoute à notre texte ce soir les petits à-côté du Tour qui ont retenu notre attention:

1 – « nouvelle victoire de Boonen aujourd’hui »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/tour05/?id=results/tour053. La presse se déchaîne en évoquant le « nouveau roi du sprint ». Boonen est un sacré sprinter, c’est certain. Son style, en puissance et sans avoir besoin de beaucoup d’équipiers pour lui préparer le terrain, est en effet très impressionnant. Aujourd’hui, aux 300 mètres, « on le voyait à peine, en 5e ou 6e place »:http://tour-de-france.france2.fr/tour-de-france_video.php3. Son déboulé dans les derniers 150 mètres est magistral et il doit emmener un braquet démentiel pour remonter ainsi ses adversaires. Il démontre aussi d’admirables qualités à « saisir l’ouverture » quand elle se présente, sachant qu’elle se présentera tôt ou tard. Savoir attendre (et donc maîtriser ses nerfs), c’est aussi une qualité essentielle d’un grand sprinter, qualité moins présente chez McEwen et qui lui a déjà coûté au moins une victoire d’étape (hier) sur ce Tour.

Mais il faut se rappeler qu’il manque, sur ce Tour, de bons sprinters comme Petacchi d’abord, mais aussi Freire ou Zabel. Car outre McEwen, ils sont peu nombreux à offrir une grosse résistance à Boonen sur ce Tour ; c’est O’Grady et Hushovd qui tiennent ces rôles, c’est dire. Parlant de McEwen, il s’est encore couché dans les derniers mètres sur un adversaire, O’Grady en occurence. Ca lui arrive souvent et lui a (encore!) mérité un déclassement en dernière place.

2 – « clm par équipe demain »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=8812. Misez Discovery, mais ils auront fort à faire pour contenir les CSC qui auront l’avantage de partir dernier, et donc de pouvoir ajuster leur tableau de marche sur celui des Discovery. C’était d’ailleurs un des enjeux samedi dernier et la raison derrière la perf collective à la fois des Discovery (8 hommes parmi les 34 premiers) et des CSC (6 coureurs parmi les 26 premiers) : partir dernier demain, et donc pouvoir « calquer » l’effort collectif sur celui des adversaires. À ce petit jeu, c’est l’équipe de Riis qui a battu celle de Bruyneel. Deuxième petite victoire pour CSC (après le jaune de Zabriskie!).

Chose certaine, tout le monde sera à fond demain (les T-Mobile, les Phonak et les Iles Baléares en particulier), ce qui fera une étape très intéressante et qui redéfinira en partie le classement général. Le truc ? Toujours le même, selon la formule consacrée: partir à bloc, accélérer au milieu de l’étape et terminer à fond, tout en restant le plus uni possible. Beau programme en perspective!

3 – les journalistes rivalisent de jeux de mots sur ce Tour. L’Équipe titre ce soir « Boonen à double Tours »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/index.html. D’autres préfèrent « Boonen, en vert et contre tous ». Le nôtre ? Boonen remet ca dans Grammont… si vous voyez ce que je veux dire!

4 – Foglia couvre de nouveau pour le journal La Presse le Tour cette année. Il écrit aujourd’hui :

« AH LE CANADA!- À la fruiterie, hier matin, au départ de Challans.
Tiens, des chanterelles.
Ah non monsieur, ce sont des girolles.
N’est-ce pas la même chose?
Je ne sais pas, mais ce que vous voyez là, ce sont des girolles.
Au Québec, on dit chanterelle.
Ah vous venez du Canada.
Il y a une seconde, elle avait ce petit ton cassant et là, tout d’un coup, elle était toute miel. Tu dis Canada et elles font pipi debout. A m’énarve! Je les préfère malcommodes que débiles.
Vous êtes Canadien?
Non madame, je suis Bulgare. Mais je vais aux champignons au Québec. »

S’il parle du Tour ? Non, absolument pas. Ou très peu. Et c’est comme ca qu’on l’aime : quant il ne parle pas de la course!

5 – « LeMond, sur Lance Armstrong »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=25452. C’est bizarre, on a tendance à croire Greg, un mec crédible qui sait de quoi il parle. On a essayé de vous trouver l’entrevue intégrale, sans succès.

6 – toujours rigolo de prendre connaissance du bilan médical des coureurs du Tour, fait deux jours avant le départ:

a) plus petit : Dumoulin, 1m58.
b) plus grand : Vansummeren, 1m98!
c) taille moyenne : 1m79 (merdeu… on est sous la moyenne!)
d) plus léger : Piepoli l’Italien, 57 kg !!!
e) plus lourd, Backstedt, 95 kg !!!
f) poids moyen : 71 kg (merdeu… encore sous la moyenne!)
g) rythme cardiaque le plus lent : Lefevre et Horner, 35 puls/minute. Dans les années 1990, on annonçait Miguel à 28.

7 – GianCarlo Ferretti éprouverait de sérieuses difficultés pour trouver un repreneur de son équipe Fassa Bortolo qui quittera le peloton à la fin de l’année. C’est surprenant compte tenu de la qualité de l’effectif et des garanties de succès qu’amène un sprinter comme Petacchi. Ferretti a demandé encore une semaine à ses coureurs, après quoi ils seront libres de signer là ou ils veulent. On annonce que « Petacchi discute déjà avec Phonak, Discovery Channel et même T-Mobile »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=25454. « Cancellara, de son côté, est en pourparlers avancés avec… Discovery »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=25451. Ca recrute fort chez les Américains. Il faut dire qu’avec le départ d’Armstrong, il y a une sacré masse salariale qui se libère!!!

8 – matos sur le Tour. « Des godasses Nike (bof…), un Willier intéressant pour les clm, des casques Giro premier cri »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/tour05/tech/?id=/tech/2005/features/tour05/round-up2, « des nouvelles roues Mavic et Bontrager’s »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/tour05/tech/?id=/tech/2005/features/tour05/round-up1. Rien de bien renversant jusqu’ici, avec toujours cette lutte au moindre gramme superflu.

9 – « interview avec Floyd Landis juste avant le départ de la 2e étape »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/tour05/?id=/riders/2005/interviews/floyd_landis_tour105. Pour ce coureur, le Tour est « juste une autre course », rien de plus. Bonne philosophie. Il existe 100 autres façons de bien réussir sa saison que de simplement briller sur le Tour.

10 – Levi Leipheimer tient un « journal » sur le Tour, « disponible sur CyclingNews »:http://www.cyclingnews.com/riders/2005/diaries/levi/?id=default. Ca sera intéressant un peu plus tard!

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Soufflé (bis) !

2 Commentaires

  1. jp

    Je comprends mal votre aversion envers Foglia.

    L’homme ne va pas couvrir le Tour en professionnel non?

    Il le couvre en admirateur, en voyeur, en enfant d’école qui regarde courir les grands, avec son oeil de cycliste amateur, qui connaît un brin la pédale, plus que moi, plus que bien des gens, et qui décrit le sentiment du jour, l’ambiance du Tour, qui nous fait vivre un peu la France et beaucoup les hommes qui entourent le cyclisme.

    N’est-ce pas ce que l’on recherche quand nous lisons sur le sport que nous aimons? Du coeur et de l’âme?

    Si je veux lire des stats, je vais voir cyclingnews.

    Mais le Foglia, il parle du Tour démesuré de la France populaire. Et vous et moi, nous parlons du Tour de France cycliste parce que nous n’y sommes pas, nous n’avons pas son oeil ni sa plume qui, bien qu’elle ne soit pas de la trempe de Verlaine, flatte l’oreille et parfois même l’esprit.

    Faudrait m’expliquer qu’est-ce que vous lui reprochez à ce vieil ami du vélo pour toujours lui pincer les fesses comme ça?

  2. Nick

    Bon, c’est reparti. Les Discovery ont remplacé l’US Postal, finiront-ils à 9 en haut des cols (comme naguère nos amis de Festina, en 1997), ou sur les Champs avec le Maillot pour notre Texan préféré ?
    Cette 4e étape a livré une première indication.

    En 94 je crois, le sulfureux collectif Gewiss Ballan – préparé par M. Ferrari : « L’EPO n’est pas plus dangereuse que du jus d’orange » (sic) – avait fait plus de 54 km/h de moyenne dans le chrono par équipes. Cet après-midi, 57, 310 pour les Armstrong boys, sur une distance et un parcours comparable. En fait, ces moyennes “hallucinantes” sont dues au vent favorable, dixit notre cher Jaja.

    Bien sûr, il ne s’agit pas de se cristalliser sur la bande à Bruyneel, regardons la CSC de Mr 60%, c’est pas mal non plus.

    Non, sérieusement, profitons-en pour rappeler les propos (éclairants)de Antoine Vayer, 42 ans, ancien coureur amateur, diplômé du professorat de sport et qui a été l’entraîneur de nombreux cyclistes professionnels, dont Jérôme Chiotti, Laurent Brochard ou encore Christophe Bassons. L’analyse scientifique des performances est son domaine de prédilection. Je cite : « Nous avons pu constater des valeurs inhumaines et inadmissibles pour un individu qui ne se dope pas. On peut déterminer le seuil en watts au delà-duquel on peut affirmer que ce n’est pas normal. Ainsi, sur une étape de montagne avec deux cols intermédiaires à franchir et un dernier col long de plus de 20 min d’ascension, on a pu fixer le seuil maximal à 400 watts, 420 si on veut être large. Au-delà, ils trichent. […] A 400 watts, c’est le top-ten. Ensuite, le groupe des 425-450 watts, voire 470-480 que Lance Armstrong maîtrise complètement. En 1997, on a obtenu 494 watts avec Jan Ullrich dans la montée d’Andorre-Arcalis. » Un exemple concret (Hautacam 2000, quand Lance écrase tous ses rivaux pour s‘emparer du Maillot Jaune) nous est donné par le spécialiste : « Au cours de son ascension, LA a donc développé une moyenne de 457 watts pour une durée d’ascension de 37 min 25 s. Si l’on met en perspective la production de watts et le temps réalisé, le résultat est époustouflant : l’équivalent de la force déployée en appuyant sur des pédales correspond à soulever alternativement d’une jambe puis de l’autre, et à hauteur de 1 m, un sac de 45 kg attaché à chacun de ses pieds. Un effort à répéter toutes les secondes pendant 37 min 25 s, soit un geste à accomplir 2 175 fois de suite sans aucune faiblesse. 2 175 fois ! L’entraînement et la musculation n’explique pas tout, surtout que la constatation de ces efforts interviennent en fin d’étape et en fin de Tour de France… »
    Enfin, Antoine Vayer l’assène : « On ne peut amener un athlète non dopé, après 5 heures de course, dans une ascension de col d’une durée de 20 minutes, en produisant, soyons larges, plus de 420 watts. Comme on sait quantifier la performance, on peut déterminer celle qui nous paraît inhumaine. En outre, on voit avec quelle facilité certaines performances sont réalisées. La fatigue n’a aucune prise. Les mecs qui sont non dopés fatiguent, qui plus est dans la dernière semaine. Pour les autres, la notion de fatigue n’intervient pas. Les effets de l’EPO se schématisent ainsi : plus tu travailles, plus tu avances dans le Tour, et plus tu progresses ! » (Cité par Ballester/Walsh dans LA Confidentiel, les secrets de Lance Armstrong, pp. 305-313.)

    On se souvient également que Greg LeMond lui-même avait mis en doute la capacité de LA à se transcender dans la montagne, simplement parce qu’il a amélioré sa fréquence de pédalage (90-100 t/minute). Comme un coureur de 1500 m qui tournerait plus vite les jambes, celui-ci se trouve alors très vite en dette d’oxygène, auquel cas… Quel est donc le produit miracle qui rend possible une telle évolution ?

    Ainsi, comme conseillé par le Dr Jean-Pierre de Mondenard pour ne plus rester éternellement naïfs, apprenons à regarder autrement notre joli spectacle de juillet.

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