De l’histoire ancienne, le dopage dans le cyclisme?
Détrompez-vous: si à l’ère des micro-doses les piqués positifs sont moins nombreux car on sait désormais faire, la réalité demeure.
Seulement, aujourd’hui il y a un plus grand décalage entre la compétition et le moment où on découvre le pot aux roses. Simplement parce que ce ne sont plus les contrôles qui permettent de prendre les coureurs, mais bien les enquêtes ou les descentes de police. Et des enquêtes, ben ca prend du temps.
La dernière enquête se nomme Aderlass, et a été révélée lors des derniers Mondiaux de ski de fond à Seefeld en Autriche. On se souvient tous des photos qui ont circulé sur Internet montrant un fondeur l’aiguille dans le bras.
L’affaire Aderlass implique un réseau allemand de dopage, qui opérait depuis Thuringe. Le médecin oeuvrait auparavant au sein d’équipes cyclistes professionnelles, dont Gerolsteiner et Milram.
Évidemment, Petacchi a démenti.
Sauf que. Sauf que c’est le médecin Schmidt lui-même qui a balancé les noms, s’étant mis à table. Difficile de contredire!
Petacchi commente actuellement le Giro pour des télés italiennes. Faudra voir ce qu’il advient de sa carrière. Remarquez, l’un n’empêche pas l’autre, voyez Laurent Jalabert ou Richard Virenque en France…
Bref, soyons lucides, le dopage dans le cyclisme existait encore il y a quelques années seulement, et existe très certainement encore aujourd’hui, même si on ne « pique » plus les stars du peloton qui ont certainement accès à des protocoles au point, rodés, fait de micro-doses indétectables aux contrôles (ceux qui veulent se convaincre de l’efficacité de cette méthode, à voir ou revoir cet excellent reportage de la télé française sur ce dopage par micro-dose), sinon de nouveaux produits comme cette poudre d’hémoglobine, découverte aussi grâce à l’affaire Aderlass.
Le cyclisme colombien commence d’ailleurs à faiblir puisqu’on enchaîne, depuis quelques mois, les piqués positifs parmi les coureurs ressortissants. Le dernier en date est Juan Molano, suspendu en plein Giro par son équipe UAE il y a 48h pour variations atypiques dans son profil biologique.
Ce dopage dans le vélo est à tous les niveaux, encore récemment le champion du monde granfondo chez les 40-49 ans qui était déclaré positif à l’EPO.
Assez désolant tout ca, surtout que l’on sait que les budgets pour la lutte contre le dopage sont en baisse et que la gouvernance internationale du sport tarde à clarifier l’indépendance de l’AMA face à d’autres institutions comme le Comité international olympique.
Mais consolons-nous, cyclistes que nous sommes: on commence à mesurer toute l’ampleur du dopage parmi les… marathoniens qui tombent comme des mouches depuis quelques mois, les marathoniens kenyans en particulier. Comme quoi on ne court pas le marathon en 2h02 en buvant de l’eau claire…