Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 47 of 352

Aderlass: ca continue

De l’histoire ancienne, le dopage dans le cyclisme?

Détrompez-vous: si à l’ère des micro-doses les piqués positifs sont moins nombreux car on sait désormais faire, la réalité demeure.

Seulement, aujourd’hui il y a un plus grand décalage entre la compétition et le moment où on découvre le pot aux roses. Simplement parce que ce ne sont plus les contrôles qui permettent de prendre les coureurs, mais bien les enquêtes ou les descentes de police. Et des enquêtes, ben ca prend du temps.

La dernière enquête se nomme Aderlass, et a été révélée lors des derniers Mondiaux de ski de fond à Seefeld en Autriche. On se souvient tous des photos qui ont circulé sur Internet montrant un fondeur l’aiguille dans le bras.

L’affaire Aderlass implique un réseau allemand de dopage, qui opérait depuis Thuringe. Le médecin oeuvrait auparavant au sein d’équipes cyclistes professionnelles, dont Gerolsteiner et Milram.

La nouveauté? On apprenait hier via Le Monde qu’Alessandro Petacchi, le sprinter italien dominant dans les années 2000, est sur la liste de Mark Schmidt, le médecin en question.

Évidemment, Petacchi a démenti.

Sauf que. Sauf que c’est le médecin Schmidt lui-même qui a balancé les noms, s’étant mis à table. Difficile de contredire!

Petacchi commente actuellement le Giro pour des télés italiennes. Faudra voir ce qu’il advient de sa carrière. Remarquez, l’un n’empêche pas l’autre, voyez Laurent Jalabert ou Richard Virenque en France…

Bref, soyons lucides, le dopage dans le cyclisme existait encore il y a quelques années seulement, et existe très certainement encore aujourd’hui, même si on ne « pique » plus les stars du peloton qui ont certainement accès à des protocoles au point, rodés, fait de micro-doses indétectables aux contrôles (ceux qui veulent se convaincre de l’efficacité de cette méthode, à voir ou revoir cet excellent reportage de la télé française sur ce dopage par micro-dose), sinon de nouveaux produits comme cette poudre d’hémoglobine, découverte aussi grâce à l’affaire Aderlass.

Le cyclisme colombien commence d’ailleurs à faiblir puisqu’on enchaîne, depuis quelques mois, les piqués positifs parmi les coureurs ressortissants. Le dernier en date est Juan Molano, suspendu en plein Giro par son équipe UAE il y a 48h pour variations atypiques dans son profil biologique.

Ce dopage dans le vélo est à tous les niveaux, encore récemment le champion du monde granfondo chez les 40-49 ans qui était déclaré positif à l’EPO.

Assez désolant tout ca, surtout que l’on sait que les budgets pour la lutte contre le dopage sont en baisse et que la gouvernance internationale du sport tarde à clarifier l’indépendance de l’AMA face à d’autres institutions comme le Comité international olympique.

Mais consolons-nous, cyclistes que nous sommes: on commence à mesurer toute l’ampleur du dopage parmi les… marathoniens qui tombent comme des mouches depuis quelques mois, les marathoniens kenyans en particulier. Comme quoi on ne court pas le marathon en 2h02 en buvant de l’eau claire…

La Colombie, avec Esteban Chavez

La passion du Giro!

Wow! Y’a pas à dire, vous êtes nombreux à vous passionner, comme moi, pour le Giro: 55 commentaires laissés suite à mon aperçu du Giro 2019 publié vendredi dernier!

Merci à tous de vos commentaires, toujours aussi passionnant que de vous lire.

Et c’est tout une première étape que nous avons eu samedi dernier, un condensé du classement général final très probablement: 1) Roglic 2) Yates 3) Nibali 4) Lopez 5) Dumoulin. Difficile de faire mieux!

Un absent cependant de ce top-5 des favoris: Mikel Landa, seulement 36e de l’étape à plus d’une minute. Une grosse déception pour lui très certainement.

Deux surprises peut-être: Tao Geoghegan, 7e à 35sec, et Bauke Mollema juste derrière. Ces coureurs auront désormais la confiance de leur équipe respective.

Mais il est clair aujourd’hui que Roglic est l’homme à battre de ce Giro. LA question: pourra-t-il, voudra-t-il garder le maillot rose toute la course? Porter le maillot rose du premier au dernier jour serait tout un exploit, peu vu de nos jours dans le cyclisme moderne.

Personnellement, je pense qu’il peut le faire. Voudra-t-il, c’est une autre histoire. Son équipe et lui irons certainement avec les circonstances de course: si un autre coureur peu menaçant pour le général pouvait le porter et son équipe le défendre quelques jours, devenant des alliés, pourquoi pas?

Pour le général, le prochain test surviendra probablement lors de la 6e étape vers San Giovanni Rotondo: une étape piégeuse, où le travail d’équipe sera capital. 238 kms dans la journée, quand même… jamais facile.

Quoi qu’il en soit, c’est un Giro passionnant qui s’annonce, car très ouvert. Nibali a bien fait samedi, il voudra faire parler de lui, tout comme Dumoulin, vainqueur du général il y a deux ans. Tout ce joli monde ne restera pas les bras croisés, et la pression moindre que sur le Tour donne généralement une course plus intéressante.

Boivin par terre

Je souhaite bon courage à Guillaume Boivin pour la suite de ce Giro: le coureur québécois a chuté à 63kms de l’arrivée et n’est donc plus dans les meilleures dispositions pour la suite. C’est trop de malchance, chuter ainsi dès l’étape no2, alors que Guillaume a connu son lot d’ennuis ces dernières années… Bon courage champ!

Pure Italian Cycling!!!

Votre Giro 2019

On y est, le premier grand tour de la saison 2019, le Giro.

Ca débute demain par un prologue du côté de Bologne, un prologue pas tout à fait conventionnel d’ailleurs, 8km avec une belle ascension dans les deux derniers kilomètres. Sur ce genre de parcours, deux solutions pour la gagne: ou bien c’est un rouleur qui passe bien les bosses comme Tom Dumoulin, ou bien c’est un homme en forme comme Primoz Roglic. Victor Campanaerts? Je n’y crois pas.

Comment regarder le Giro depuis le Canada? 

Pas simple cette année, la chaine télé RDS ne retransmettant pas la course. Il faudra se tourner vers des sites payants comme Fubo.tv ou Flobikes. Sinon, il faudra se fier à des sites qui proposent des livestream comme Steephill, Cyclingfans ou Tiz.Cycling.Live qui marchait bien sur la récente période des Classiques d’avril.

Les Canadiens

Un seul en course, Guillaume Boivin pour Israel Academy. Boivin est en bonne condition cette année, et je pense qu’il aura la confiance de son équipe. Plusieurs étapes au final compliqué pourraient lui convenir je pense, alors il faut y croire. Let’s go Guillaume!!!!

Education First a annoncé il y a quelques jours que Mike Woods ne serait finalement pas au départ, alors qu’on l’annonçait sur la course en décembre et janvier dernier. Changement de stratégie? Assurément oui. On veut probablement avoir Woods sur le prochain Tour de France aux côtés de Rigoberto Uran, question de ne pas se louper. Deux leaders sur une telle course valent mieux qu’un seul.

Le parcours de ce Giro

Pour moi, un parcours difficile, montagneux, avec notamment trois chronos (le prologue à Bologne, le deuxième vers San Marino lors de la 9e étape et le dernier le jour de l’arrivée à Vérone lors de la 21e étape) compliqués, chaque fois présentant de la pente. Ce genre de chrono est toujours difficile à négocier, tu dois garder du jus pour la bosse tout en ne perdant pas de temps sur les portions plus roulantes.

L’étape-reine? La 16e assurément entre Lovere et Ponte di Legno, 226 kilomètres excusez-un-peu, par delà les cols de la Presolana, du Gavia et du Mortirolo. La grande lessive! et on abordera le redoutable Mortirolo au km 186 de l’étape, putain, ca va faire très, très mal. Spectacle garanti, vous ne voulez pas manquer ca, sous aucun prétexte. Le Mortirolo les amis, pour l’avoir refait l’an dernier lors de la cyclo Gavia&Mortirolo, ce n’est pas une partie de plaisir…

Sinon, il y a quelques autres belles étapes à surveiller.

La 6e étape d’abord, avec une ascension dans le final vers San Giovanni Rotondo. Le style d’arrivée piégeuse, que les leaders qui jouent le général appréhendent, surtout après quelques étapes passées sur de gros braquets.

La 13e étape bien sûr, avec son arrivée en altitude à Ceresole Reale, au terme d’une ascension d’au moins 20 bornes et une longue approche en faux plat.

La 14e étape entre Saint-Vincent et Courmayeur sera également très excitante, seulement 131 kms mais pas un mètre de plat, 4 cols à franchir dont le premier après seulement… 13 kms de course! De quoi lancer les hostilités très tôt, et donner envie aux coureurs qui n’ont qu’une distance modeste à parcourir durant l’étape.

Les 17e et 19e étape présentent également une arrivée en altitude, la première à Anterselva, l’autre à San Martino. Chaque fois des étapes pas très longues, mais avec un final difficile à négocier.

La dernière grande étape sera la 20e, 193 kms entre Feltre et le fameux Croce d’Aune, zéro plat, un passage à plus de 2400m d’altitude sur le Manghen, de quoi décanter la course sur des organismes déjà bien fatigués. Si le maillot rose n’est pas encore bien accroché, ce sera passionnant.

Bref, un bien beau Giro qui devrait commencer assez peinard pour les grands leaders avec quelques étapes de « mise en jambes » dévolues aux sprinters en première semaine, avant d’attaquer les choses sérieuses avec le deuxième chrono. À partir de là, faudra répondre présent quasiment tous les jours.

Les favoris

Pour moi, deux noms: Primoz Roglic et Tom Dumoulin.

Primoz Roglic parce que c’est l’homme en forme et que ses capacités semblent monstrueuses. Le Tour de Romandie est là pour nous montrer que l’homme n’entend pas lésiner.

Tom Dumoulin, parce que ce parcours lui convient bien, surtout les chronos où il pourrait faire la différence. Roglic demeure toutefois un sacré client. Pour battre Roglic, c’est en 3e semaine que Dumoulin devra être bon.

Derrière, quelques autres coureurs peuvent rêver de s’imposer: Vicenzo Nibali, qui présente l’expérience des grands tours difficiles, Simon Yates, ainsi que deux espagnols, Mikel Landa et Miguel Angel Lopez. Ces deux derniers ne présentent toutefois pas de vraies garanties sur leur état actuel de forme.

À part ces six coureurs, oubliez ca pour le général!

Personnellement, je mise Dumoulin.

Positif à l’EPO sur les GranFondo!

Ce genre de nouvelles ne me surprend plus, mais m’attriste à chaque fois.

Le double « champion du monde » du GranFondo UCI, chrono et route, l’Espagnol Raul Portillo, s’est fait piqué positif à l’EPO. La nouvelle est sortie hier.

Triste époque, triste réalité.

On parle ici d’autre chose qu’une simple pilule: dopage sanguin. Le gros stock!

À l’heure de la valorisation à outrance et de l’image instantanée sur les médias sociaux, certains n’hésitent donc pas afin de se distinguer, de sortir du lot. Ca fait de belles photos sur Facebook et Instagram… la gloire instantanée!

Soyons lucide, il est certain que du dopage, il y en a aussi dans n’importe quel peloton de coureurs sur les courses comme sur les granfondo, ici au Québec comme en France et partout ailleurs. Nous avons malheureusement, au Québec, des cas tristement célèbres. Et nous connaissons tous, dans notre entourage, des cyclistes ou des fondeurs à la progression surprenante.

La peur du gendarme, c’est probablement encore le meilleur moyen de lutter contre ce fléau. Mais ca coûte cher, alors on peut comprendre que la priorité est donnée aux contrôles au sein des pelotons élite, et non pas au sein des pelotons maitres.

Dans ce contexte, il faut s’en remettre au jugement et à l’éthique de tous et chacun. Rappelons simplement que nous sommes tous responsables de ce qui entre dans notre organisme, et que des outils existent pour nous faciliter la vie en cas de doute. J’avais mis en ligne un lien vers le site GlobalDRO, très bien fait et utile, il y a quelques semaines. Athlètes, vérifiez vos médicaments!

Le Tour de l’actualité

1 – GP de Contrecoeur. Je retrouvais les amis du peloton M1 hier au GP de Contrecoeur, 2e épreuve sur route de la FQSC cette saison. Ca faisait plaisir de voir de nombreux coureurs au départ tant chez les M1 (30-39 ans en gros) que chez les M2, fort de la météo clémente sur la course.

Et la course a été un bon rappel: à 44,5 km/h de moyenne, pas facile de s’échapper! Aucune tentative n’a pu vraiment prendre plus de 100m sur le paquet, total un sprint final au bout des 94kms de la course. Mais c’est toujours agréable de reprendre les réflexes d’un peloton, d’enrouler de gros braquets afin de s’affuter un peu plus.

L’an dernier je courais M2, cette fois-ci M1 et la différence est significative: ca roule beaucoup mieux en M1. Aucun crash, visiblement des mecs adroits sur leurs vélos, à aucun moment de la course me suis-je senti menacé par des vagues dans le peloton. Vraiment bien.

Malheureusement, chute il y a eu en M2, à quelques 2 kms de la ligne d’arrivée. De nombreux coureurs par terre, on pense à eux aujourd’hui et on leur souhaite un rapide rétablissement, notamment au guerrier Éric Provost, salement touché hier. Let’s go Éric, le peloton québécois est orphelin sans toi…

2 – Tour de Romandie. Victoire finale d’un coureur qui sera à surveiller de très près sur le prochain Giro, Primoz Roglic. Ce dernier s’offre Victor Campenaerts et Tony Martin sur le chrono lors de la dernière étape. Et 15e de ce chrono, un certain Remco Evenepoels…

Pas mal de surprise par ailleurs sur ce Tour de Romandie. D’abord l’éclosion du petit grimpeur français David Gaudu, gagnant de la 3e étape et 5e du général. Il progresse, c’est évident.

Ensuite Rui Costa, le retour, 2e du général.

Michael Woods termine 10e, honnête, et son équipe a annoncé la semaine dernière qu’il n’irait finalement pas au Giro. Décision surprenante? Je ne sais pas. On préfère probablement garder Woods pour le Tour de France, où il pourrait épauler Rigoberto Gran et, selon les circonstances, chercher une belle victoire d’étape en montagne.

Enfin, à ne pas oublier la 3e place au général de Geraint Thomas, qui monte donc en puissance en vue de son rendez-vous de juillet. Ni Froome, ni Thomas ne sont attendus pour l’instant sur le Giro, la suite sera donc intéressante.

3 – Sky-Ineos. Justement, la Sky, qui vient de changer de sponsor avec Ineos, une compagnie  qui donne dans l’industrie chimique, a annoncé qu’Egan Bernal, prévu leader sur le Giro, ne prendrait pas le départ, victime d’une fracture de la clavicule suite à une chute à l’entrainement. On attend aujourd’hui ou demain le nom de son remplaçant. Kwiatkowski? Moscon? Coup de poker, Thomas? Pour moi, le plus probable est Wout Poels. À suivre!

4 – Pinarello F12. La mythique marque italienne vient de sortir son nouveau joujou, le F12, évolution du F10.

Mouais. Pour moi, c’est avant tout un joli coup de marketing parce que les différences entre le F10 et le F12 sont somme toute assez modestes: une version freins à disque, un peu plus de marge pour monter des pneus de sections plus grandes, quelques retouches au niveau du design du cadre pour le distinguer un peu du F10 et basta.

Le prix, par contre, a lui évolué.

La meilleure analyse des différences nous vient probablement du site Matos Vélo.

5 – Radio Bidon. Le dernier opus est ici. Parce que c’est toujours un plaisir.

17 mai prochain: on prend Larue!

Le 17 mai prochain, y’a un bel événement à Montréal que vous ne voudrez pas rater: On prend Larue, ou le lancement du nouveau café Larue & Fils et du showroom Castelli, Sportful et Karpos, marques désormais représentées par mon ami Marc-André Daigle.

Et ca tombe rudement bien, y’a justement aucune course sur route ce week-end là au programme de la FQSC, alors on va pouvoir se la péter!!! (faudra cependant revenir au sérieux à temps pour le Nordet… et pour le taxi après l’événement)

Au menu, la formule « 5 @ 8 et plus » avec café Larue et bières du Siboire, qu’on ne présente plus (du moins j’espère). Ha oui! y’aura aussi de la bouffe.

Côté déroulement de l’événement, on présentera bien sûr quelques marques intéressantes, du moins pour moi (et non, c’est pas juste parce qu’elles sont italiennes pour beaucoup!): Castelli (bene), Sportful (molto, molto bene), 3T Bike, Spark Nutrition, Enve, Rotor… souvent du beau matos. Le Sportful, en particulier, j’en portais déjà vous étiez même pas nés… Plus sérieusement, Sportful fabrique vraiment des vêtements cyclistes ET de ski de fond super-top, bien taillés, légers, indéformables et résistants au lavage, ultra-confortables (que dire du « Bodyfit »), j’en ai beaucoup porté dans ma vie jusqu’ici et toujours, toujours avec la même satisfaction. Ceux qui me connaissent le savent, ce n’est pas nouveau.

On aura également un concours « ton jersey custom préféré ». Attention, je peux être créatif à mes heures.

Un DJ sera au commande, et on promet des invités spéciaux (non, ce n’est pas moi bien évidemment, vous ne me remarquerez même pas).

Et puis, Marc-André Daigle est tellement connu et sympathique, juste lui vaut le détour. Une grosse pointure dans le vélo aussi, surtout en Mtb, j’ai vu de mes yeux. Ca s’adonne aussi qu’il a les mollets deux fois plus gros que les miens, preuve à l’appui ci-bas…

Vous voulez pas manquer ca, surtout si vous jouez le maillot rose sur les courses sur route au Québec! L’événement est libre et sans frais, mais pour des raisons de planification, on réserve son billet ici.

Retour sur LBL

Très belle course dimanche dernier dans des conditions météo difficile, pluie et froid qui ont considérablement durcis la course.

Dans ces conditions, on savait que seul un homme en forme pourrait s’imposer. Malgré cela, la course a été très ouverte jusqu’à la Roche-aux-Faucons, presque trop parce que le traditionnel juge de paix, la côte de la Redoute, a été escamotée, petite déception pour moi à ce niveau. Aucun démarrage, juste du tempo jusqu’en haut pour les favoris qui, visiblement, souffraient déjà depuis plusieurs heures à cause de la météo.

On a cru longtemps que les Deceuninck avaient la course bien en main grâce à Vakoc et Mas surtout, emmenant Alaphilippe dans un fauteuil.

Mais comme aux Mondiaux l’an dernier, Alaphilippe a plié d’un coup, dans le final, ne pouvant suivre Woods puis Fuglsang.

Ce dernier a peu de temps après sorti Formolo et Woods au train pour filer jusqu’à l’arrivée, tenant ainsi sa revanche sur Alaphilippe et concluant ce printemps d’une bien belle manière je trouve.

Un costaud, ce Fuglsang! Comme d’ailleurs toute son équipe Astana, qui a atomisé sévère depuis le début de la saison. Surprenant parfois.

Les enseignements de LBL

D’abord Mike Woods, excellent 5e et qui vient nous rassurer sur sa condition. Normalement, il devrait être un coureur protégé sinon le leader d’EF sur le prochain Giro, de quoi l’aborder avec confiance et viser peut-être un podium.

Ensuite Vicenzo Nibali, 8e dimanche et qui a retrouvé de sa superbe à une semaine du départ du Giro, dont il sera l’un des favoris. Si sa condition est ascendante comme je le pense, il sera redoutable en dernière semaine de l’épreuve.

Également les bonnes surprises de la FDJ avec le petit grimpeur David Gaudu, 6e de la Doyenne. En l’absence sur ces épreuves ardennaises de Thibault Pinot, l’effectif FDJ a sorti de belles cartes récemment, avec également Rudy Mollard et Valentin Madouas qui se sont montrés ces trois dernières semaines. De quoi donner confiance à Marc Madiot pour l’avenir de son équipe sur les grandes classiques du printemps.

Enfin Mikel Landa, 7e dimanche. Le coureur Movistar, souvent inconstant, est annoncé leader de la formation sur le Giro également. Ca va être intéressant car lui, il peut tout faire: rouler, grimper, puncher.

Les déceptions

Les AG2R – La Mondiale. Leur leader Bardet est 21e, premier coureur de l’équipe à la ligne.

Les Sky, qui pouvaient espérer plus avec Kwiatkowski et Poels. La Sky cette saison, c’est jusqu’ici assez moyen je trouve, en tout cas pour le plus gros budget du WorldTour, les résultats sont plutôt minces. Mais attendons, les courses par étapes ne démarrent que maintenant.

Team Sunweb, Matthews et Dumoulin qui ratent leur final.

On enchaine donc avec le Tour de Romandie (prologue aujourd’hui), une épreuve que j’ai toujours affectionné tout particulièrement, la Suisse étant si belle et propice à la pratique du sport cycliste. Et avec le Giro qui pointe son nez, on va encore se régaler!

Encore du beau monde pour la Doyenne!

On termine la saison des Classiques du printemps ce dimanche avec Liège-Bastogne-Liège, la « Doyenne » des Classiques, créée en 1892 (105e édition en 2019).

Une sacrée belle course longue de 256 kms, et qui comporte neuf ascensions difficiles dans les 100 derniers kilomètres. Et on peut en effet penser que la course s’emballera réellement à partir de la côte de Mont-le-Soie, km 156. Traditionnellement, la sélection finale se fait dans la célèbre « côte de la Redoute », désormais mythique et un haut lieu du cyclisme avec Frank Vandenbroucke en 1998. Restera encore « les Forges » et la « Roche-aux-Faucons » par derrière avant de rallier l’arrivée située cette année dans Liège, après une descente et une dernière ligne droite (et non plus à Ans comme ces dernières années au terme d’une dernière ascension assez roulante).

On annonce pluvieux et frais (11 degrés) ce week-end en Belgique, cela durcira un peu la course très certainement. Un vent modéré est également prévu.

Les favoris

Évidemment, un seul nom: Julian Alaphilippe. Le vainqueur de Milan SanRemo, des Strade Bianche et de la Flèche Wallonne est l’homme à battre, qui plus est parce qu’épaulé par une redoutable équipe « Wolfpack » Deceuninck Quick-Step, qui compte en ses rangs les Philippe Gilbert (vainqueur de Paris-Roubaix), Bob Jungels (vainqueur sortant de la Doyenne), Enric Mas (qui a très bien placé Alaphilippe au pied du Mur de Huy mercredi dernier) ou encore Petr Vakoc. OUF!

Notez qu’Alaphilippe n’a jamais gagné la Doyenne, il sera donc motivé d’inscrire cette grande classique à son palmarès. C’est le temps d’en profiter!

En face, quelques formations pourraient leur tenir tête.

Les Lotto-Soudal d’abord, avec Wellens, Lambrecht et Vanendert. Ce Lambrecht, attention à lui dans les dernières bosses du parcours, c’est un sacré grimpeur-puncheur et il n’a aucune pression.

Les AG2R – La Mondiale avec Bardet et Cosnefroy ont un bon coup à jouer également. Bardet a terminé 3e l’an dernier.

Je pense enfin aux Astana avec Jakob Fuglsang bien sûr, mais aussi Lutsenko, Izaguirre et Leon Sanchez. On devrait retrouver ces formations dans le final.

Sinon, on a plusieurs autres coureurs qui pourraient très bien faire, à commencer par Michael Matthews dont le nouveau final n’est pas pour déplaire puisqu’il augmente les chances des sprinters qui passent aussi les bosses. Méfiez-vous de lui si ça arrive au sprint au sein d’un petit groupe.

Valverde, quadruple vainqueur, est évidemment un favori, tout comme Nibali, en vue sur le Tour des Alpes cette semaine. Adam Yates pourrait aussi être de la partie pour Michelton-Scott, tout comme les Kwiatkowski et Poels chez Sky, Dan Martin chez UAE ainsi que Guillaume Martin pour Wanty Groupe Gobert.

Mike Woods? Sa mauvaise place sur la Flèche aurait été due à un problème mécanique au plus mauvais moment. Ceci étant, Woods a également admis qu’il « n’avait pas les jambes » dans le final. Motivé par la Doyenne, je pense qu’il peut se rendre loin dans la course mais de là à jouer le podium comme l’an dernier, ça non vu la qualité du plateau en présence. Un top-10 serait déjà inespéré pour lui.

Flèche Wallonne: bof…

La Flèche Wallonne est peut-être la course cycliste la plus facile à prédire du calendrier.

Ca devient même lassant si vous voulez mon avis.

Dans ce cyclisme moderne où une échappée sur mille a une chance de réussir, la Flèche Wallonne est réduite depuis une 15aine d’année à une simple course de côte sur le dernier kilomètre, jusqu’en haut du Mur de Huy.

Et comme c’est une montée très spécifique, pour puncheurs-grimpeurs, ben y’a très peu de monde qui peuvent s’y imposer.

Valverde a gagné 4 années de suite, entre 2014 et 2017.

Alaphilippe s’y est installé depuis, gagnant hier pour la 2e année consécutive. Une belle victoire certes, acquise au prix d’un effort colossal dans les tous derniers mètres, son rival Fuglsang – encore lui – refusant obstinément de baisser pavillon.

Alaphilippe-Fuglsang, Fuglsang-Alaphilippe, ces deux-là ne se seront pas quittés de la saison des Classiques, bataillant depuis les Strade Bianche il y a un mois!

Pour moi, les informations à retenir sont ailleurs, et sont utiles en prévision de Liège-Bastogne-Liège dimanche prochain, une course plus ouverte.

Alejandro Valverde

On a probablement assisté hier à un passage de génération sur la Flèche Wallonne, le quintuple vainqueur et grand spécialiste de l’épreuve ne terminant « que » 11e. Valverde continue bien évidemment à être un redoutable coureur tant sur les courses d’un jour que sur les courses par étape, mais son registre évolue c’est évident. Il devient moins explosif, mais gagne en endurance. Laurent Jalabert, à la fin des années 1990 et dans les années 2000, avait connu ces changements: rappelons qu’il avait ramené le maillot vert à Paris en début de carrière, qu’il est devenu un redoutable chasseur de Classiques à sa maturité, et a terminé sa carrière par un maillot à pois sur le Tour, rompu aux longs efforts au seuil qu’exigent les grands cols.

Mike Woods

Le coureur canadien, 2e de la Doyenne l’an dernier, n’a pas vraiment rassuré hier, terminant à plus de 6 minutes du vainqueur. Il se réservait peut-être pour dimanche prochain, et a probablement travaillé pour Simon Clarke, déjà en vue sur l’Amstel. Ceci étant, s’il avait la bonne patte, je pense qu’on l’aurait vu mieux.

Les Français

Outre Alaphilippe, Romain Bardet, son co-équipier Benoit Cosnefroy, Guillaume Martin et Rudy Mollard sont tous dans les 20 premiers, intéressant! Les AG2R La Mondiale ont un bon coup à jouer dimanche prochain, et ils roulent forts également du côté du Tour des Alpes en ce moment (anciennement le Tour du Trentin).

Bjorg Lambrecht

Le jeune coureur (22 ans) format grimpeur de poche, 2e des Mondiaux U23 l’an dernier et vainqueur de Liège-Bastogne-Liège espoirs en 2017, progresse très vite chez les pros, terminant au pied du podium hier. Je suis convaincu que l’équipe Lotto-Soudal misera gros dimanche prochain, question de bien finir une saison des Classiques avec un manque de réussite, en jouant la carte de ce jeune coureur, de Vanendert aussi, et de Wellens. Beau line-up!

Peter Sagan

Pas au mieux ces dernières semaines, je n’ai pas compris pourquoi il a pris le départ hier de la Flèche Wallonne. Aucune chance de s’imposer, et son équipe a suffisamment de porteurs d’eau pour lui épargner ce rôle. Il a abandonné et quitte donc cette campagne des Classiques par la petite porte. Au programme pour lui, du repos avant de revenir sur le Tour de Californie le 12 mai prochain, une course qui lui permet habituellement de bien reprendre dans une ambiance relax.

Michael Matthews

Le meilleur sprinter des spécialistes des Classiques est 8e hier en haut du Mur de Huy! Attention à l’Australien dimanche, il a la bonne patte en ce moment et si ca devait arriver au sprint, c’est un sacré client.

Wonderful Losers: A Different World

C’est disponible depuis le 15 décembre dernier, et ca semble rudement intéressant: Wonderful Losers, un film documentaire (1m12min) sur la vie de coureurs cyclistes professionnels habitués de travailler dans l’ombre des grands leaders.

Parmi les coureurs dont il est question, l’original coureur canadien Svein Tuft, toujours en activité avec l’équipe américaine Rally cette saison.

C’est disponible ici à l’achat ou la location.

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