Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 46 of 352

Les « influenceurs »: le début de la fin (enfin)

Intéressant article il y a quelques jours dans le quotidien montréalais La Presse: une journaliste s’est fait passé pour une fausse « influenceur », ces gens qui utilisent des médias sociaux pour devenir populaires en vantant des produits supposément liés à leur « mission » auto-proclamée.

En quelques semaines, il est effarant de voir quels sont les avantages qu’elle a pu obtenir.

Depuis plus de 15 ans, j’ai été aux premières loges pour voir les médias sociaux évoluer, pas toujours en bien. Certains y ont trouvé le moyen de gagner leur vie, par des moyens peu nobles. Et ca rapporte gros.

Aujourd’hui, on a peine à se retrouver parmi tous ces sites qui vantent certains produits, passant souvent du coq à l’âne d’un jour à l’autre, sous prétexte d’oeuvrer pour une certaine « mission ».

Ne vous méprenez pas: ces « influenceurs » carburent à l’audimat, car pour que ça rapporte, il faut montrer son « pouvoir d’influence », donc sa capacité de rejoindre beaucoup de monde.

Ces influenceurs vont même jusqu’à « liker » leurs propres textes. Ou n’hésitent pas à eux-mêmes basculer sur d’autres sites leur contenu, question d’augmenter la visibilité. Le summum: l’article de La Presse parle de services web qui permettent, moyennant quelques dollars, de faire exploser le nombre de ses abonnés. Fou!

Je demeure convaincu que le début de la fin a commencé pour tous ces faussaires du web qui ne proposent, très souvent, aucun contenu original. Ils ne rebasculent que ce que les autres font, ou vantent tantôt un produit, le lendemain son concurrent.

Le public commence à ne plus être dupe et c’est tant mieux. Espérons que d’autres articles comme celui de La Presse voient le jour au cours des prochains mois, afin de déboulonner ce monde qui appartient à celui du « fake news » qui ruine la confiance, et ultimement la démocratie.

Quant à moi, je reste fidèle à ce que je suis: toujours proposer du contenu original, qui vient de moi. Environ cinq jours/semaine, je fais face à la page blanche. L’inspiration est en panne? Alors je préfère me taire. Je reste également fidèle à ce que je connais. Si je parle d’un produit, c’est que je le connais, l’ai testé. Il est très, très rare que j’accepte des items gratuits, préservant ainsi ma totale indépendance. Et je rends toujours à césar ce qui appartient à césar, citant mes sources et mettant des liens aux articles auxquels je réfère. C’est la moindre des choses pour le respect des droits d’auteur. D’ailleurs, au fil des ans, nombre de sites ont copié sans scrupule La Flamme Rouge, incluant les plus grands médias québécois.

Bref, je reste fidèle à ce qu’a toujours été La Flamme Rouge, un petit site sans prétention, qui ne cherche ni la popularité, ni l’audimat, et qui reste à sa place, sans déranger. Et qui partage la passion  du cyclisme, point final!

Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage, auquel on pense, dans la lune!
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortit,
Et modeste d’ailleurs, se dire mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles!
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !

Edmond Rostand. Cyrano de Bergerac (1897, II, 8).

Fuglsang peut-il gagner le Tour?

Victoire convaincante de Jakob Fuglsang hier sur le Critérium du Dauphiné Libéré, après avoir pris ses responsabilités dans l’ascension finale samedi vers Les Sept Laux Pipay, lors d’une étape remportée par Wout Poels sous une météo apocalyptique puisque des trombes d’eau tombaient sur les coureurs.

J’aime bien Jakob Fuglsang car ce n’est pas un coureur attentiste: il prend toujours ses responsabilités de leader à un moment donné, il assume et paye de sa personne.

La plupart du temps, il court également pour gagner, et rien d’autre.

Fuglsang est l’auteur d’une grande saison cette année, ayant été le principal rival de Julian Alaphilippe sur bon nombre de Classiques du début de saison: 2e des Strade Bianche, 2e de la Flèche Wallonne, 3e de l’Amstel, 3e de Tirreno-Adriatico, 4e du Tour du Pays Basque et vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, excusez-un-peu.

Du coup, LA question: Fuglsang peut-il gagner le Tour?

Il a de sacrés atouts: il vient de prouver qu’il peut très bien grimper, il a du punch, de l’expérience et une sacré belle équipe à ses côtés pour l’épauler, même en montagne avec notamment Lutsenko, Izagirre et Cort Nielsen.

La petite faiblesse est peut-être du côté du chrono, bien qu’il a terminé 9e du chrono du Dauphiné, à un peu plus d’une minute du vainqueur Wout Van Aert.

Mature, plutôt bon tactiquement, plutôt calme, je trouve personnellement que Fuglsang a de bien beaux atouts pour une victoire sur le Tour. Il faudra le surveiller de près en juillet prochain selon moi.

Évidemment, l’équipe à battre sera Ineos, avec Thomas qui monte actuellement en puissance du côté du Tour de Suisse, et son armada (Kwiatkowski, Poels, Bernal, et j’en passe!). Mais Astana a également une bien belle équipe, ayant été dominante au printemps.

Bref, je suis d’avis que Jakob Fuglsang est un coureur qui peut prétendre à beaucoup plus sur le prochain Tour de France et ca, c’est plutôt bien pour rendre la course intéressante. Geraint Thomas n’aura peut-être pas qu’à se méfier des Movistar et de quelques autres coureurs, mais aussi des maillots bleu ciel!

Des Yates qui décoivent

Je sais pas vous, mais je trouve que les frères Yates déçoivent beaucoup ces temps-ci. Souvent présentés comme des forces en puissance voire des favoris, chaque fois ils ne tiennent pas la distance… Simon s’est loupé sur le dernier Giro après avoir fait figure d’épouvantail, et Adam qui abandonne hier sur la dernière étape du Dauphiné, apparemment malade. Mouais…

Evenepoel, Acte 1.

Le jeune prodige belge de 19 ans vient de remporter le Tour de Belgique, sa première grande victoire chez les pros, à 19 ans. En attendant beaucoup d’autres, bien sûr. Quel talent!  Et il a gagné en assurant sa victoire lors de la 2e étape, qu’il a gagné solo, plus de 40 secondes devant tous les autres. Phénoménal. Je suis impressionné.

Le Grand Prix Cycliste ZVP-Opto Réseau 2019

C’est assez rare pour qu’on le souligne: une nouvelle course est disponible cette saison pour les coureurs maîtres, soit le Grand Prix Cycliste ZVP-Opto Réseau, samedi prochain 15 juin.

Cette nouvelle course est organisée par les gens du Centre Multisports qui présentent un intéressant volet vélo, ZoneVéloPerfo (d’où ZVP).

La course a lieu en banlieue de Montréal, non loin de Rigaud et Ste-Marthe-sur-le-Lac. Circuit rural de 10.6 km au tour, avec quelques belles petites bosses qui devraient durcir la course. Ca fait donc penser à Ste-Martine ou Contrecoeur, mais avec un peu plus de dénivelé. Après le GP du Nordet et Charlevoix, très accidentés, voilà qui changera un peu!

Bel horaire également pour les coureurs Maitres 2 et 3-4-5 dont les départs se font à partir de 12h30, puis 15h20 pour les Maitres 1.

Au menu de Messieurs les coureurs, 95 bornes chez les Maitres 1 et 2 (9 tours) et 74kms chez les Maitres 3-4-5 (7 tours). De quoi s’amuser un bon moment!

Fait très intéressant, l’asphalte est neuve, on annonce donc un vrai billard pour les coureurs. Voilà qui devrait limiter les risques de chute, des chutes nombreuses cette saison et qui ont parfois fait réagir sur les médias sociaux comme Facebook. Je suis d’ailleurs assez d’accord avec l’analyse de plusieurs: certains coureurs, peut-être moins expérimentés, sont prêts à prendre tous les risques pour s’assurer d’une place, question de faire un beau « post » sur les médias sociaux par après.

J’ai fait Contrecoeur cette saison, ca roulait très bien dans le M1 mais certains prenaient toutefois des risques vraiment trop grands. Et trop souvent, ils attendent le sprint sans rien tenter avant… pour une prise de risque maximum dans les deux derniers kilomètres. Déplorable. Je n’ai pas pu sortir non plus à Contrecoeur, impossible à 45 de moyenne pour moi, mais je n’ai pas disputé le sprint non plus et n’ai surtout pas gêné ceux qui voulaient le faire…

Anyway, c’est une très belle course qui se pointe samedi prochain, s’il y a du vent ca sera encore plus intéressant. Coureurs, ca vaut la peine d’encourager l’organisation, afin que l’événement se renouvelle au cours des prochaines années. On en a bien besoin, les courses maitres ayant tendance à plutôt disparaitre du paysage plutôt que d’apparaitre…

On s’inscrit en ligne avant jeudi midi, ou sur place au minimum 30min avant le départ.

Critérium du Dauphiné: la répétition avant le Tour

La 71e édition du Critérium du Dauphiné Libéré démarre ce dimanche du côté d’Aurillac.

C’est toujours un rendez-vous important car à un mois du départ du Tour de France, c’est l’occasion pour beaucoup de coureurs d’effectuer un vrai test en course afin d’en savoir un peu plus sur leur condition.

Cette année, le Dauphiné présente trois belles étapes de montagne, les trois dernières. Celle vers St-Michel de Maurienne vendredi prochain compte pas moins de 229kms et le col de Beaune dans les tous derniers kilomètres, de quoi faire un bon test autant dans l’ascension que dans la descente rapide juste après vers l’arrivée.

Les deux autres étapes de montagne, samedi et dimanche prochain, seront plus courtes, et donc potentiellement nerveuses, les coureurs étant plus enclin à se lancer dans des grandes manoeuvres dans ces conditions.

Un contre-la-montre a été placé le jeudi, en milieu d’épreuve, sur une distance de 26 kilomètres. En fait, ce chrono est très similaire (et c’est fait exprès) au chrono qui aura lieu à Pau durant le Tour. Test grandeur nature donc pour les coureurs.

Les favoris

Très beau plateau, avec plusieurs coureurs de premier plan qui viennent se tester.

En premier lieu Chris Froome chez Ineos, qu’on n’a pas vu en compétition depuis un petit moment. Il voudra se tester sur le chrono c’est certain, et lors des deux dernières étapes de montagne. Il débarque avec ses équipiers Kwiatkowski, Poels, Moscon, Kyrienka, tous présentis pour le prochain Tour. Ineos a par ailleurs décidé d’envoyer Geraint Thomas sur le Tour de Suisse, question d’éviter les tensions entre Froome et lui à encore quatre semaines du Tour. Il sera toujours temps de se tirer la bourre entre équipiers!

Les français Thibault Pinot, Romain Bardet et Warren Barguil ensuite: ca sera intéressant de voir où ils en sont, en particulier Barguil qui a connu quelques difficultés l’an dernier si on compare avec sa belle saison 2017. Saura-t-il retrouver ses jambes de grimpeur?

Le petit grimpeur de poche David Gaudu pour Groupama-FDJ est également présent. Attention à lui, il pourrait être l’une des révélations de ce Dauphiné.

L’enfant terrible du cyclisme français sera également présent, Nacer Bouhanni pour les deux étapes de sprint. À suivre! Avec lui, c’est tout ou rien. Souvent rien… Il trouvera sur son chemin d’autres sprinters bien sûr, en premier lieu Sony Colbrelli.

On a également Tom Dumoulin qui débarque, après son malheureux abandon en début de Giro. Il tentera de se relancer en prévision du Tour.

Richie Porte chez Trek visera quant à lui de retrouver le premier plan, après une saison assez décevante jusqu’ici. Il pourrait avoir pas mal de fraicheur physique.

Le test grandeur nature sera très important pour Nairo Quintana chez Movistar, question d’ancrer comme il faut son leadership dans l’équipe en vue du Tour. Valverde et Landa sont toujours là dans l’équipe pour maintenir la pression.

Le numéro un mondial Julian Alaphilippe prend aussi le départ, probablement pour s’affuter et peut-être retrouver ses jambes de grimpeur qui lui ont servi à ramener l’an dernier le maillot à poids à Paris en juillet.

Chez Astana, on a aussi Jakob Fuglsang, qui a connu un vraiment très bon début de saison. Où s’arrêtera-t-il? Il pourra notamment compter sur le Québécois Hugo Houle, cette fois-ci présenti pour faire partie de l’équipe du Tour. Houle revient de deux semaines d’entrainement à Tenerife, sera aussi intéressant de voir où il en est, notamment sur le chrono du jeudi.

Autre Canadien au départ, Mike Woods chez Education First. Ca, c’est vraiment intéressant, car Woods devrait assumer le co-leadership de l’équipe sur le prochain Tour de France, avec Rigoberto Uran. Alberto Bettiol, lui aussi auteur d’un sacré beau début de saison, sera également présent pour épauler Woods en montagne.

Bref, je pense qu’on tirera beaucoup d’informations intéressantes en vue du Tour durant ce Dauphiné, informations cruciales même car ce prochain Tour s’annonce sur le papier du moins très ouvert.

Le GP cycliste de Gatineau en webdiffusion

C’est le GP cycliste de Gatineau, ca commence aujourd’hui avec la course sur route à 17h30, et ca sera webdiffusé ici, une première. Excellente initiative!

Le Dauphiné next!

En attendant demain et le preview du Dauphiné…

Méchante soirée…

Quand ta soirée avec un bon « chum » que tu ne vois pas souvent commence par « j’ai d’la misère à marcher en raison de ma blessure au petit orteil parce que j’ai mélangé ping-pong et alcool », tu sais que tu es « in » pour une soirée légendaire.

Je n’ai pas été déçu. Merci Gino!

La Flamme Rouge reprendra dans 24h!

Le point sur les transferts à venir

Ce n’est pas encore la saison des transferts, et pourtant.

Vicenzo Nibali a signé chez Trek-Segafredo, et quittera donc la Barhain en fin de saison. Richie Porte voire Bauke Mollema peuvent se poser des questions quant à la confiance que leur accordent leur employeur…

Pour Nibali, c’est une belle opération. La Trek-Segafredo est une équipe de premier plan, avec dans ses rangs notamment Giulio Ciccone, meilleur grimpeur du récent Giro.

Que sait-on par ailleurs sur les autres grands leaders du peloton? Petit tour de la question…

On sait que le numéro un mondial Julian Alaphilippe vient de renouveler sa confiance envers Patrick Lefevere et l’équipe Deceuninck-Quick Step. Gageons que la rallonge salariale est subtantielle… et je trouve encore incroyable aujourd’hui que ce grand talent français ait échappé à une équipe française comme la FDJ ou AG2R-La Mondiale.

On sait que Nairo Quintana pourrait rejoindre en 2020 l’équipe… Arkea-Samsic. Vous avez bien lu, oui, avec Warren Barguil, dont la carrière a décliné depuis qu’il a quitté l’équipe SunWeb. Bonne opération pour Quintana? Je n’en suis pas sûr, Arkea-Samsic n’est pas en WorldTour…

On sait aussi que Mikel Landa a la bougeotte, et que ses choix sont parfois difficiles à comprendre. Il serait annoncé chez Barhain, en remplacement de Nibali. Landa pourrait enfin devenir calife à la place du calife, autrement dit seul leader sur les grandes courses par étape pour sa nouvelle formation.

On sait aussi que Richard Carapaz, la nouvelle sensation du cyclisme pro, serait en discussion avec Team Ineos pour 2020. Aie, s’il rejoint la formation britannique, ca sera un renfort de taille… et l’équipe serait en passe de devenir la vraie « dream team » du peloton, pour le meilleur et pour le pire… surtout le pire.

On sait aussi que la jeune sensation Enric Mas serait en pourparler avec Movistar, question de revenir au pays. Mas est actuellement avec Deceuninck-Quick Step mais que voulez-vous, Lefevere a un budget à respecter et Alaphilippe vient de lui plomber sérieusement sa marge de manoeuvre…

On sait aussi qu’Esteban Chaves pourrait aller du côté de UAE Emirates l’an prochain. Je me pose également des questions sur Fabio Aru, encore blessé cette saison. Saura-t-il rebondir?

On sait que Marcel Kittel a pété les plombs, et s’accorde une pause complète actuellement après avoir laissé son équipe Katusha. Je le comprends, j’en suis. Wait and see pour l’avenir de ce sprinter qui a connu une saison faste en 2017, avec notamment pas moins de cinq victoires d’étape sur le Tour de France.

Côté sprinters, beaucoup sont en fin de contrat: Ackermann, Viviani, Degenkolb, Trentin, Kristoff, Bouhanni, Cavendish, Boasson Hagen, ouf!!! Ca va bouger c’est certain, surtout à partir du prochain Tour de France.

Enfin, Chad Haga, vainqueur du dernier chrono du récent Giro, serait également libre à la fin 2019. Rien de mieux qu’une telle victoire pour négocier un contrat à la hausse pour 2020!

Giro: la victoire d’un collectif

À la surprise générale, l’Équatorien Richard Carapaz, 26 ans, a remporté hier le Tour d’Italie.

Pour moi, c’est avant tout la victoire d’un collectif, celui de la Movistar qui a complètement contrôlé la course dans les étapes clé en haute montagne, notamment sur le Mortirolo, le Menghen ou encore le Croce d’Aune dans la dernière semaine.

J’ai regardé toutes ces étapes attentivement, ils étaient parfois cinq Movistar aux avant-postes, imprimant le tempo ou allant chercher au train tous ceux qui tentaient de s’échapper, Nibali compris. Les Landa, Amador, Pedrero et Rojas, en particulier, ont su abattre un travail colossal pour Carapaz, et je dois avouer que j’ai pris du plaisir à voir l’équipe espagnole aussi cohérente.

À côté de ca, vous avez l’antithèse: Primoz Roglic complètement seul dans les phases cruciales de course, sans aucun équipier pour l’aider en montagne. Il a souvent eu à réagir en solitaire, et au niveau professionnel, ca ne pardonne pas. S’il a assurément baissé de régime en dernière semaine, je pense que la défaillance de son équipe lui a coûté très cher sur ce Giro.

Nibali s’est bien battu en dernière semaine, souvent flanqué de Caruso. Mais devant l’armada Movistar, c’était trop peu. Nibali a également usé de tactique, préférant parfois rouler avec les Movistar pour éloigner d’autres rivaux comme Roglic ou Angel Lopez. Il faut parfois choisir ses batailles… mais Nibali a assurément roulé pour préserver sa 2e place plutôt que pour gagner ce Giro…

Mine de rien tout de même, Nibali est un sacré coureur: sa 2e place sur ce Giro est son… 11e podium sur un grand tour, soit l’égal de Chris Froome, seul autre coureur en activité avec un tel palmarès. Le recordman de podiums sur un grand tour est Jacques Anquetil, avec 13, suivi de Gimondi et Hinault (12) puis Merckx (11). Le Requin de Messine se tourne maintenant sur le Tour de France, son prochain grand objectif… et je suis prêt à parier qu’il pourrait y briller.

Pour le reste, Richard Carapaz devient le 3e vainqueur sud-américain d’un grand tour cycliste, après Luis Herrera dans les années 1980 ainsi que Nairo Quintana plus récemment. Voilà qui confirme que ce cyclisme sud-américain présente actuellement une génération exceptionnelle de coureurs, mais parfois entachée de scandales de dopage. Wait and see.

Valentin Madouas, la révélation

Je me suis par ailleurs passionné pour le jeune coureur français Valentin Madouas, 22 ans, qui termine 13e de son premier grand tour, excusez-un-peu. Fils de Laurent Madouas, coureur pro dans les années 1990, et passé pro en 2018, 8e de l’Amstel plus tôt cette saison, j’ai été très impressionné de le voir échappé dans le final samedi de la dernière grosse étape de montagne. Il ose, il a un sacré moteur, Marc Madiot et Groupama tiennent là un coureur d’avenir, cela me parait évident. De quoi épauler efficacement Thibault Pinot en montagne. Mine de rien, le collectif de Groupama-FDJ tient de plus en plus la route, et ca devient une bien belle équipe, capable de briller sur plusieurs fronts durant la saison.

La même chose pourrait être dit du coureur italien Giulio Ciccone qui ramène le maillot de meilleur grimpeur à l’arrivée de ce Giro, avec une belle victoire d’étape en prime du côté de Ponte di Legno, après avoir passé le Mortirolo en tête. Il sera intéressant de suivre la progression de ce jeune coureur dans les prochaines années.

Les déceptions

Outre Primoz Roglic, abandonné de ses forces et par son équipe en dernière semaine, l’anglais Simon Yates a également déçu selon moi, ne terminant « que » 8e de ce Giro, en nette baisse dans les dernières étapes.

Dans une moindre mesure, Rafal Majka a également déçu, ne parvenant pas à décrocher une victoire d’étape en montagne, ce qui aurait sauvé son Giro. Il termine 6e, certes une place respectable, mais que tout le monde aura très vite oublié.

Les autres sont à leur place selon moi.

La suite

On entre dans la préparation finale en vue du Tour de France. Pour plusieurs, ce sera bientôt le Dauphiné-Libéré à partir de dimanche prochain. Pour d’autres, ce sera le Tour de Suisse, quelques jours plus tard. Enfin, quelques uns peaufineront leur préparation sur la Route du Sud, aujourd’hui appelée la Route d’Occitanie, entre les 20 et 23 juin prochain. Avant bien sûr les Championnats nationaux, le 30 juin prochain.

Carapaz craquera où?

Pour certains, l’étape d’hier du Giro sur le Mortirolo n’aura pas concrétisé toutes les attentes, n’ayant pas chamboulé le classement général.

C’est que la Movistar s’est montré particulièrement coriace, Carapaz en tête mais aussi Landa. Avec les Astana et les Barhain, ils se sont de toute évidence ligués pour éliminer un seul adversaire, Primoz Roglic, décramponé sur les pentes terribles du Mortirolo.

Du coup, l’étape aura servi à ca: éloigner la menace Roglic.

On s’expliquera plus tard entre Nibali et Carapaz. Ce dernier semble rudement solide en montagne, et Nibali aura fort à faire pour le distancer. Les descentes, peut-être? Il y en a quelques unes de belles dans l’étape de samedi prochain…

Roglic: Giro perdu?

Primoz Roglic a-t-il perdu hier le Giro? Il pointe désormais à la 3e place, à un peu plus de deux minutes du maillot rose.

C’est limite, très limite bien évidemment si on considère le court chrono – 15 bornes environ – lors de la dernière étape. Roglic ne peut plus se permettre de perdre davantage de temps. Et même s’il n’en perdait plus, refaire plus de deux minutes sur Carapaz en 15 bornes sera un sacré défi. La 2e marche du podium est jouable bien entendu, mais la première?

La balle est donc dans le camp Carapaz. S’il devait tenir, ca serait tout un exploit de remporter ainsi ce Giro, à 25 ans.

Attention à l’étape d’aujourd’hui avec une arrivée compliquée après plusieurs kilomètres d’ascension. On peut facilement perdre une poignée de secondes dans les deux derniers kms.

Landa le joker?

Je dois dire que Landa m’a impressionné hier, semblant très à l’aise dans le final de l’étape. Sa condition est très certainement ascendante, et il sera un atout de taille pour Carapaz. Si ce dernier devait sombrer, attention à Landa qui, dans un grand jour, est capable de renverser l’épreuve sur une seule étape.

Giro: le vif du sujet

Après quelques jours de perturbations, La Flamme Rouge reprend son service normal avec le Giro.

On reprend la course aujourd’hui pour le dernier droit, et cette dernière semaine s’annonce redoutable. La météo, annoncée difficile (pluie, froid et vent) notamment aujourd’hui sur le Mortirolo, ajoutera à la difficulté de cette dernière semaine où des défaillances sévères ne sont pas à exclure. Spectacle garanti!

C’est une étape amputée du Gavia que l’on a aujourd’hui, ce dernier grand col étant impraticable étant donné les hauteurs de neige encore là-haut, et qui engendrent des risques d’avalanche non négligeables. La haute montagne, c’est aussi ça.

Du coup, l’étape est un peu moins difficile, mais les coureurs aborderont quand même le Mortirolo avec 136 kms dans les pattes. Aie. Ceux dont je suis qui ont déjà hissé leur carcasse en haut de ce col d’enfer apprécieront!

Mercredi, arrivée en altitude sur Antholz. Vendredi une autre arrivée en altitude, samedi l’autre étape-reine vers le Croce d’Aune via notamment le Passo Menghen, et dimanche le dernier chrono. Ouf.

Pour la gagne, c’est très serré et rien n’est encore joué. Ils sont trois à raisonnablement se disputer la victoire: Carapaz, Nibali et Roglic bien sûr. Ce vieux briscard de Nibali me semble bien menaçant, et il a l’expérience des troisièmes semaines sur les grands tours. On a vu Roglic isolé par moment sur les dernières étapes, son équipe saura-t-elle lui offrir le soutien dont il aura besoin? Et ce Carapaz, 25 ans, et qui en est à son 2e grand tour en carrière après le Giro 2018, que nous réserve-t-il? Il est l’inconnu du groupe, bien que sur papier, je ne crois pas qu’il puisse tenir la distance.

Reste enfin ce Landa, qui pointe en 5e place à 3min15. Capable de coups d’éclat, il n’y a rien à son épreuve s’il est en grande condition, et pourra se servir de la course d’équipe pour prendre des initiatives devant Carapaz.

Je mise personnellement sur Nibali. Ses talents de descendeurs, notamment demain sous la flotte dans la descente du Mortirolo vers Mono, pourraient bien le servir. Il devra toutefois distancer Roglic d’au moins une minute au général s’il veut lui résister dans le dernier chrono, à l’avantage de ce dernier.

Bref, un Giro encore bien ouvert, avec encore beaucoup de rebondissements potentiels. Ca sera très intéressant. Le beau temps est prévu de retour pour jeudi.

3T, des vélos aéros qui grimpent!

C’est à l’occasion de l’événement « On prend Larue » organisé par mon ami Marc-André Daigle que j’ai pu faire un test routier des vélos 3T.

Un test surprenant!

En somme, c’était la première fois que je montais sur un vélo typé aéro, un style très à la mode en ce moment. Plutôt grimpeur, je leur ai préféré – du moins jusqu’ici – des vélos typés « montagne », légers et réactifs.

    

Ben mon 3T aéro l’était. Un vélo aéro peut-être, mais aussi une sacrée machine à grimper. Surement une question de poids d’abord, ma monture étant bien équipée, mais aussi une question de rigidité. Et de géométrie, le vélo étant plutôt court et désigné par… Gerard Vroomen, celui-là même derrière la marque Cervélo.

Bien objectivement, je n’ai pas été déçu et c’est dans la montée Camilien Houde sur le Mont Royal que j’ai pu testé à fond le vélo, effectuant une montée très rapide. Premier en haut! Inflexible, le cadre a su répondre à chacune de mes sollicitations, s’effaçant même à la façon d’un vélo plus léger. Blufflant! La même chose s’est répétée dans les ascensions de la côte Polytechnique et de celle de l’école de musique de l’U. de Montréal, au bout du chemin Édouard Montpetit. Et le plaisir était là bien sûr dans les descentes et dans les portions plus plates du circuit, le vélo se montrant stable et rapide sous moi.

Je retiens également de ce vélo 3T un montage tip top, avec freins à disque biseautés, déblocages rapides de type « true axle » et groupe Dura Ace électronique. Un montage qui permet en un rien de temps de faire évoluer le vélo en « gravel bike » ou en vélo « de route », car on peut aussi y installer des pneumatiques de diverses sections. Voilà un avantage non négligeable… et une réduction de coûts puisqu’un seul vélo répond à deux besoins distincts!

Les coûts, justement. Les vélos 3T sont actuellement des vélos qui offrent très certainement un rapport qualité-prix avantageux lorsque comparés aux autres grandes marques bien en vue dans le peloton professionnel. Je vous invite à vous informer, ca vaut la peine!

D’autres produits

Le « tout Montréal » vélo s’était donné rendez-vous à cet événement « On prend Larue » et la soirée a été des plus agréables, permettant de voir ou de revoir des amis cyclistes de longue date, notamment David Veilleux qu’on ne présente plus et qu’on retrouve avec plaisir. Ou encore des coureurs de premier plan dans mes catégories, comme Alain ou Jeremy, parmi les cadors actuels de nos pelotons.

Et de découvrir d’autres produits, comme la gamme de nutrition Sparks, produits faits au Québec. J’ai été agréablement surpris et heureux de voir que la boisson énergétique phare contient des BCAA, un secret que je gardais jusqu’ici à mes propres boissons énergétiques: rien de tel sur des longues distances pour préserver le fonctionnement musculaire. Décidément, la gamme Sparks présente quelques produits très sérieux.

Les vêtements Castelli et Sportful étaient également disponibles, question de découvrir les nouvelles tendances. Mon faible pour les produits Sportful est bien connu, et c’est avec plaisir que j’ai pu me mettre à jour sur « what’s to come », notamment ces soquettes typées « gravel » avec quelques belles caractéristiques. Je n’en dis pas plus, à découvrir très bientôt! Et la gamme « Hot Pack » chez Sportful demeure un « must have » surtout si vous partez affronter la haute montagne sur les grandes cyclosportives européennes de l’été. Et avec le printemps pourri que nous connaissons au Québec, il convient de ne jamais quitter la maison sans eux…

Et bientôt sur ce site, une nouvelle gamme à découvrir, Born Independent fait par Sportful, une gamme qui colle particulièrement bien à mon état d’esprit actuel.

Bref, une bien belle journée passée avec mon ami Marco qui a réalisé là un beau lancement de ses activités professionnelles dans le monde du vélo, en collaboration avec plusieurs autres dont Pierre Perron et la Brasserie Ciboire. Il convient ici de les remercier tous pour leur invitation et leur accueil.

Very well done gentlemen!

Photos: MV Canada — Photographe : Alex Godbout-Simard.

Page 46 of 352