Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 192 of 350

Comprendre le Tour

Plusieurs commentaires récemment laissés sur LFR, dont certains d’amis proches, m’ont interpellé. Je réagis indirectement par une chronique générale sur le Tour de France 2010, chronique inspirée d’une lecture assidue du journal L’Équipe et des revues françaises de cyclisme depuis maintenant cinq semaines.

1 – Ma chronique intitulé "Le show Armstrong" laissait entendre que le Tour est arrangé. Je persiste et signe: il l’est. Je nuance: dans une certaine mesure. Bien sûr, personne ne sait qui de Contador ou de Schleck finira en jaune dimanche prochain. Ca, c’est la course qui va décider. Comme c’est la course qui a fait subir un saut de chaine à Andy il y a quelques jours. Pareil pour les échappés du jour: au début de l’étape, ce n’est évidemment pas arrangé. Chaque équipe établit sa stratégie indépendamment des autres.

Ce qui est arrangé, c’est une fois le premier acte terminé. Une fois que l’échappée est devant, les directeurs sportifs derrière commencent à discuter. Une fois qu’untel est devant, ca cause toujours derrière. Regardez le vidéo "Overcoming" pour vous en convaincre lorsqu’on voit Riis et Breukink en grande discussion à propos de Voigt et Rasmussen, des coureurs pourtant loin au général cette année-là. Regardez les images de Schleck et de Contador dans la Madeleine s’entendre pour joindre leur force pour faire le ménage, mettant en sourdine quelques instants leur rivalité pour pouvoir la retrouver sans inquiétude un peu plus tard… 

Le cyclisme professionnel européen est un très petit milieu. 1000 personnes tout au plus qui se cotoient 200 jours par an. Toujours les mêmes. Tout le monde se connaît. Tout le monde partage les mêmes hôtels, à l’année longue. Tout le monde sait tout de ce qui se passe partout, ou à peu de choses près. Coureur, vous avez besoin d’appui pour gagner. Pas pour vous échapper au km 8 de l’étape. Mais pour rester devant après. Pour gagner. Pour montrer le maillot. Pour bénéficier d’un réel bon de sortie. Et les faux pas se paient cash.

2 – Le Tour de France est une incroyable machine à transfert. Tous les jours dans L’Équipe, des nouvelles filtrent des prochains transferts à venir. On annonçait récemment les Schleck en partance de SaxoBank et Bjarne Riis pour une équipe luxembourgeoise sous le managing de Kim Andersen, actuel no2 de SaxoBank à ce niveau. Riis n’aurait pas apprécié cette trahison, lui qui est en recherche d’un gros sponsor pour l’an prochain. Du coup, Riis a relancé et aurait fait une offre à… Contador ! Ce dernier est en effet sous contrat long terme avec… Specialized, et la société américaine serait prête à se joindre à Sungard, actuel sponsor no2 de SaxoBank, pour créer Sungard-Specialized en 2011, sous la direction de Bjarne Riis et avec comme leader le champion espagnol.

Les Schleck se sont de leur côté mis à l’abri d’une éventuelle banqueroute du projet luxembourgeois, s’étant engagés à signer chez… RadioShack si le deal ne se concrétisait pas. Leurs sympathies avec Armstrong ne sont pas inconnues par ailleurs.

Menchov quittera pour sa part Rabobank à la fin de l’année. Les dirigeants d’Astana sont par ailleurs toujours sur le coup Contador, mais ne voudraient pas rallonger les… 5 millions d’euros (annuel) promis au champion espagnol. Il y a apparemment des limites !

Plusieurs équipes sont enfin à la recherche d’un repreneur et la plus mauvaise situation semble être celle de la Caisse d’Épargne, dont le budget et les cyclistes sont importants. Unzue ne serait pas parvenu à un deal, la suspension Valverde ayant probablement considérablement nuit à ses recherches. Du coup, les Luis Leon Sanchez et consoeurs seraient déjà en contacts avancés avec de nombreuses autres équipes.

Un petit milieu je vous dis.

3 – Contrairement à il y a quelques années, j’ai trouvé les Français très cyniques par rapport au Tour de France. Les images télé sont trompeuses: on voit certes beaucoup de monde sur les bas-côtés de la route, mais ces gens ne sont souvent pas des Français mais bien des touristes en visite en France ! Je suis personnellement allé voir le Tour dans le col des Aravis il y a 10 jours et autour de moi, un seul couple de Français: les autres étaient italiens, néerlandais, anglais, américains voire espagnols. Pour nombre de Français, le Tour est soit ringard, soit une affaire de triche, soit trop commercial. La bonne nouvelle dans tout ca ? C’est que l’Équipe de France a été lamentable au Mondial de foot cette année et que la réussite des coureurs français du Tour prend donc une autre dimension !

4 – Coureur du Tour, quel est votre objectif ? Sauf 5 ou 6 coureurs qui peuvent réellement jouer le général, le but est de gagner une étape. Une 4e place au général du Tour ne vaut rien. Il faut miser les étapes, toujours les étapes. Tout le monde ici s’entend là-dessus.

5 – Comment expliquer la réussite des coureurs français cette année ? Moins de dopage ? Un parcours plus facile ? Le hasard ? La chance ? 

Pour moi, un peu tout ca.

Moins de dopage alors ? Pour ceux qui jouent le général, je ne me fais guère d’illusion. Ni d’ailleurs pour les 10 premiers. Mais après ? Je pense quand même que les différences de contrôles existant d’un pays à l’autre se sont aplanies au cours des 24 derniers mois, sauf pour l’Espagne qui reste un eldorado du dopage. Que les contrôles plus fréquents ont mis une pression sur les coureurs. S’ils n’ont encore aucun mal à déjouer les contrôles, ils sont plus prudents, ciblent davantage. Ca permet aux coureurs plus propres de jouer, l’espace d’une étape, leur carte de façon plus efficace qu’il y a une paire d’année.

Parcours plus facile ? Vous savez ce que j’en pense.

Hasard, chance ? Oui, forcément. Le marquage à la culotte de Contador et Schleck a laissé du champ aux coureurs moins menaçants pour le général. On a l’impression que depuis 10 jours, les deux favoris se réservent pour l’ascension du Tourmalet demain. Les autres en ont profité et les Français ont eu de la réussite. Tant mieux pour la course.

6 – Demain ? Je serai dans l’avion qui me ramènera au Québec lors de la course. Misez une échappée de loin, la victoire d’un coureur qui grimpe forcément bien mais loin au général, misez des attaques de Schleck dans la dernière ascension mais des réponses de Contador et misez Contador en jaune demain soir, avec peu de changement au général entre ces deux là. L’intérêt de la course se portera aussi sur le maillot à pois et la lutte entre les coureurs français qui occupent… 5 des 6 premières places de ce classement. Là encore, les alliances iront bon train demain dans la caravane des bagnoles !

Le Tour réduit à une course de côte

Je n’ai jamais trop caché ne pas aimer le profil du Tour de France actuel.

Ce que je lui reproche ? La dilution. De tout: des étapes de contre-la-montre (pas de clm par équipe, une seule vraie étape dans ce domaine, sur une distance de 52 kms), des étapes de montagne (peut-on appeler une étape de montagne des étapes où la dernière difficulté est située à 30, 40 voire 50 kms de l’arrivée?) et donc de tous les ingrédients qui ont fait du Tour de France la plus prestigieuse course cycliste au monde. 

La preuve ? Le Tour de France aura été réduit, sur un tel parcours, à une course de côte, celle qui surviendra jeudi sur les pentes du Tourmalet. Le reste aura été une longue course d’attente entre les favoris qui se sont étiolés d’eux-mêmes au fil des jours.

Et je pense que Contador aura pour seul objectif jeudi de rester au contact d’Andy Schleck. Il a en effet le dernier clm pour lui. Qui plus est, il est en jaune, lui donnant l’avantage de partir dernier et de pouvoir calquer son effort sur celui de son dauphin. Contador est donc "en business" à ce stade-ci et pourra donc se contenter de suivre. Andy Schleck devra pour sa part attaquer, c’est clair, mais Contador devrait pouvoir le suivre sur une dernière ascension.

Bref, on regrettera une vraie étape des Alpes qui aurait pu lancer la course. On regrettera en montagne des arrivées situées loin, très loin de la dernière difficulté, que ce soit à St-Jean de Maurienne ou aujourd’hui à Pau. On regrettera aussi un clm par équipe, une épreuve qui est au coeur du cyclisme, seul sport individuel qui se court en équipe. On regrettera davantage d’arrivées en altitude sur de vrais grands cols. Bref, on regrettera tout ce que le Giro 2010, passionnant, a lui proposé.

Seul point positif, du moins vu d’ici, en France ? Évidemment, les victoires françaises. Six à ce jour, avec la victoire aujourd’hui de Fédrigo. Les Français sont ravis. Réjouissons-nous avec eux, ca a le mérite de nous changer des 10 dernières années. Ceci étant, il faut y voir la preuve supplémentaire d’un Tour de France dépourvu d’étapes vraiment difficiles, notamment en montagne, la génération actuelle de coureurs français n’étant pas un grand millésime.

Et Lance Armstrong dans tout ca ? Comme prévu, il était devant aujourd’hui. Je n’étais pas surpris. Il a cependant vite compris qu’il n’était pas le plus rapide dans son petit groupe. Il a certes lancé son sprint, mais pour préserver les apparences, c’est tout.

De toute façon, ce n’est pas comme ca qu’il veut quitter le Tour. Il rêve d’une échappée solo en montagne. D’une grande étape devant, seul devant. Je pense qu’il essaiera de nouveau jeudi. Et que s’il se loupe encore, dans le dernier clm samedi. 

Et c’est aussi la dernière chance de Ryder Hesjedal…

Le show Armstrong

Cité comme un des favoris du Tour de France il y a trois semaines, Lance Armstrong a finalement sombré corps et âme dans ce qu’il a annoncé être sa dernière Grande Boucle en carrière.

Certains diront qu’il s’agit là d’une bien triste sortie pour le coureur américain, vainqueur de sept Tours rappelons-le.

Mais Armstrong n’a pas dit son dernier mot.

Je suis convaincu que la discrétion d’Armstrong au cours des dernières étapes est voulue. Orchestrée même.

Je suis convaincu qu’Armstrong nous réserve une journée devant aujourd’hui ou jeudi dans une des deux grandes étapes des Pyrénées.

Je suis convaincu qu’Armstrong a volontairement perdu plus de 40 minutes au général ces derniers jours, question de ne plus être une menace pour Contador ou pour Schleck et donc de bénéficier d’un bon de sortie.

Je suis convaincu qu’Armstrong et surtout Bruyneel se sont employés, ces derniers jours, à d’intenses négociations avec les autres managers d’équipe (sauf les équipes françaises) pour organiser ce dernier coup d’éclat. Et de bénéficier de la clémence voire la bénédiction de tous.

Je suis convaincu que tout le monde (sauf les équipes françaises) a été d’accord avec la proposition. Elle est bonne pour Armstrong, elle est bonne pour RadioShack et donc pour l’avenir du cyclisme américain, elle est bonne pour L’Équipe et les journalistes, elle est bonne pour ASO et le Tour de France, elle est évidemment bonne pour l’image du cyclisme et donc pour toutes les équipes et l’UCI, bref, elle est bonne pour tout le monde.

Le show Armstrong peut commencer. Show organisé bien sûr.

La Flamme Rouge en vacances

Je croyais pouvoir mettre régulièrement à jour La Flamme Rouge durant mon séjour en France, séjour qui se prolonge jusqu’au 22 juillet prochain.

Et bien non. L’accès à internet demeure difficile en France dans certains hôtels et dans la plupart des locations-vacances de maisons.

Ce sont donc de vraies vacances… et ca fait du bien. Depuis la Marmotte, peu ou pas de vélo pour moi. Curieusement, je suis même un peu grippé ces jours-ci et me sens assez vaseux. Le contre-coup d’une grosse débauche d’énergie peut-être?

Quoi qu’il en soit, La Flamme Rouge reprendra le service normal à la fin de la semaine prochaine, comme l’entrainement je l’espère. En attendant, les Pyrénées s’annoncent intéressantes et Andy Schleck, dont la science de la course peut raisonnablement être remise en question, devra attaquer s’il espère garder le jaune jusqu’à Paris. Et Contador est sur une forme ascendante… 

Troisième chronique du Tour

1 – Victoire sans trop de surprise de Cancellara dans le prologue, c’est un spécialiste, malgré une météo qui aura joué les trouble-fête, certains coureurs évoluant sous la pluie alors que d’autres ont pu bénéficier de routes à peu près sèches. Les images télé nous renvoyaient toutefois un Cancellara qui se déhanchait nettement plus qu’à Mendrisio en septembre dernier, sur le clm des Championnats du monde…

La nouvelle de ce prologue vient plutôt d’ailleurs, notamment des deux frères Schleck qui ont déjà pris une petite valise sur l’étape: Andy a été relégué à 1min09 de Cancellara, c’est loin, très loin. L’autre valise du jour, c’est aussi Bradley Wiggins, pourtant un spécialiste, qui termine loin, à presque une minute du vainqueur. Un signe d’une mauvaise condition ? 

Les grands gagnants du jour sont évidemment Lance Armstrong, 4e à 22 secondes, et Alberto Contador, juste derrière. Tous deux semblent donc en excellente condition. J’ai été surpris de voir les images d’Armstrong sur ce prologue, il me semble nettement plus affuté qu’il y a trois semaines. Attention également à Brajkovic, récent vainqueur du Dauphiné et auteur d’un excellent prologue qu’il termine à la 13e place. Excellent grimpeur, je pense qu’il sera un acteur important de ce Tour de France.

2 – 1ere étape très nerveuse aujourd’hui avec, au final, 3 ou 4 chutes dans les derniers hectomètres. La chute provoquée par Cavendish m’a paru un peu bête, indigne d’un coureur d’un tel niveau. Ce n’est pas cette chute qui fera remonter la cote de Cavendish dans le peloton ! C’est finalement Petacchi qui a remporté l’étape au sprint, un sprint très long mené vent de face. Il fallait beaucoup, beaucoup de puissance pour tenir et en ce sens, je crois que Petacchi a prouvé qu’il est revenu à un excellent niveau. 

3 – À ne pas manquer, cette petite entrevue avec Antoine Vayer, observateur éclairé du cyclisme. Ses propos sont directs, mais je les crois vrai. 

4 – En contraste, je vous invite à lire ces propos édifiants de Pat McQuaid, président de l’UCI. On a l’impression qu’il vit sur une autre planète. Chose certaine, on peut le prendre au mot: on ne parlera effectivement que de sport sur ce Tour de France, c’est l’UCI qui est en charge des contrôles anti-dopage… Lance Armstrong n’a donc aucun souci à se faire. Qui plus est, l’UCI a annoncé utiliser un scanner pour contrôler les vélos sur le Tour, tout en donnant… 30 minutes aux coureurs pour soumettre leur vélo au contrôle, une fois la ligne passée… Entre ca et rien, c’est pareil !

5 – Floyd Landis en a remis une couche juste avant le départ du Tour, affirmant que le dopage était généralisé chez US Postal lorsqu’il y était. On apprend de plus que trois coureurs, sous couvert de l’anonymat, auraient confirmé les propos de Landis récemment. L’enquête des Fédéraux américains progresse par ailleurs. Wait and see…

Marmotte réussie !

Je me suis arraché aujourd’hui sur la Marmotte et ne me souviens pas d’avoir terminé aussi entamé. Au final cependant, meilleur temps à vie pour moi, en neuf participations: 7h53 (7h55 en 2000, temps officiel). Mon compteur Polar indiquait cependant 7h42 de selle, sans compter certains arrêts, surtout ce 3 minutes perdues dans le haut du Télégraphe sur une circulation alternée. Aux sensations, c’est de loin ma Marmotte la plus rapide.

Ce temps me donne la 513e place sur un peu plus de 5100 classés au moment d’écrire ces lignes. Le dernier concurrent est arrivé à l’Alpe d’Huez sous des salves d’applaudissement, à 21h46 ce soir. Incroyable. Plus de 13h de selle… pensez-y. Je lève un immense coup de chapeau à tous les participants qui sont allés au bout de leur Marmotte aujourd’hui.

La météo était avec les coureurs aujourd’hui: beau et chaud. J’ai cependant franchi le col du Galibier sous quelques gouttes de pluie. Grosse chaleur dans la montée de l’Alpe d’Huez, ce qui a durci la course.

Ma course ? Bien dans le Glandon, descente "en dedans" vers Ste-Marie de Cuines, SportCommunication ayant annoncé la descente neutralisée au temps. Le temps final de l’épreuve est cependant le temps entre le départ et l’arrivée, et prend donc en considération le temps de descente du Glandon. J’aurais pu rouler considérablement plus vite dans la descente, comme beaucoup de concurrents qui ont respecté la règle. Petite critique donc pour SportCommunication: si on neutralise une descente, le temps final devrait être dégreffé du temps de descente neutralisée… Sinon, ceux qui sont bien descendu (et qui n’ont donc pas respecté la règle…) sont gagnants au bout du compte…

La montée du Télégraphe et du Galibier s’est également bien faite, j’étais bien et dans le coup, notamment grâce au ravito assuré par mon oncle Jean-Claude aux Verneys. Les 8 derniers kms du Galibier sont toujours une horreur, mais ca, c’était entendu dès le départ! J’étais à Bourg d’Oisans en 6h30. L’ascension de l’Alpe d’Huez m’aura donc pris 1h12min, mais au prix d’une grosse galère: j’étais cuit ! Quelle agonie ! Je suis monté au moral, pendu. Très, très difficile. 

Mes coéquipiers Martin (9h05) et Marc (10h20) ont également bien terminé l’épreuve. Le succès est donc complet pour mon petit groupe. Nous sommes ce soir très contents.

Je fais un petit coucou à Paolo Dupont qui a monté une partie du Glandon avec mon équipier Marc aujourd’hui en parlant de La Flamme Rouge, ayant reconnu le logo sur le cuissard d’équipe que portait mon équipier. Salut Paolo !

Un petit coucou aussi à Réjean Asselin de Jonquière, fidèle de La Flamme Rouge, que je n’ai pas pu rencontrer (que de cyclistes!) mais qui lui aussi est allé au bout de sa Marmotte.

Les VeloGessiens étaient bien sûr de la fête, d’autres reportages seront publiés dans les prochaines heures à ce sujet, notamment à propos de notre soirée d’hier où ils m’ont accueilli avec beaucoup de gentillesse. Je suis cependant inquiet pour Hughes, ayant terminé dans un temps considérablement plus lent que ce qu’il est habituellement capable de faire. Le virus ne serait peut-être pas complètement passé… Grosse performance par ailleurs de Patrick, qui termine à priori en 8h15, soit presque 30 minutes de mieux que ses meilleures références à ce jour. Bravo !

Je suis lessivé, complètement détruit. Dodo pour moi. D’autres nouvelles à suivre demain, notamment sur le Tour !

Ambiance Marmotte

Ça y est, j’y suis. L’Alpe d’Huez. Arrivée de la mythique cyclosportive La Marmotte. Partout, c’est rempli de cyclistes. De clients même: matos à la fine pointe, visages émaciés, jambes rasées, c’est évident que personne n’est venu ici en touriste ni pour faire de la figuration. Ambiance en photos.

Vue ce matin du balcon de ma chambre d’hôtel. Le temps est clair, grand soleil, chaud. C’est aussi la météo annoncée demain, une météo qui me convient bien.

Les vélos sont là, prêts pour le grand jour demain. Braquet maxi, 50-12. Braquet mini, 34-26. Pneus Zipp Tangeante 21 mm montés sur roues Shamal Ultra. Pas de Bora demain, trop dangereux dans les descentes de cols.

Le site de l’arrivée, déjà rempli de cyclistes venus retirés leurs plaques de cadre et prendre le pouls de l’épreuve.

Les fabriquants ont installé leurs kiosques, toujours très populaires et… très rentables. Les cyclosportifs sont une clientèle de rêve pour tous ces commerçants, étant des gens habituellement assez fortunés et désirant un matos top niveau.

Les kiosques de vêtements pro, ici Cycles Marcarini, sont pris d’assault.

Le maillot d’Andy Schleck. Ou est-ce désormais son frangin Frank ?

Overstim’s, la société de diététique sportive, fait des affaires d’or sur une telle épreuve, aussi longue et difficile.

Ces quelques roues, en vente bien sûr.

Et ici, le stand Compex, avec déjà certains clients de l’électrostimulation. Ce stand sera autrement plus occupé demain à l’arrivée !

Très grosse journée de travail pour les mécanos de chez Mavic qui règlent les derniers petits soucis des participants. Le tout avec le sourire et… gratuitement (sauf pièces bien sûr) !

Pantani forever. Le kiosque de sa fondation qui vise la promotion du cyclisme chez les plus jeunes.

Les vélos Agnolutto sont plutôt réussis. Christophe, ancien coureur pro, discute avec un client potentiel derrière.

Ca sera pour demain Madame… après l’arrivée !

Matos de pointe chez les concurrents. Le matériel en usage sur les cyclosportives est impressionnant: les coureurs pro ne sont pas mieux équippés !

La ligne d’arrivée… demain.

Et le chronométreur officiel chez SportCommunication, pignon sur rue.

Demain, le genre de route sur laquelle je roulerai pendant… 175 kms de pur bonheur, mais aussi d’une terrible souffrance… consentie.

Louis Garneau représenté à La Marmotte 2010.

Au moment d’écrire ces lignes, le stress pré-compétition m’a envahi, m’étant mis tout seul la pression, celle de réaliser mon meilleur temps à vie sur l’épreuve. La marque à battre ? 7h55. Je sais que je peux y arriver, j’ai fait mes devoirs depuis le 2 janvier dernier. L’entrainement a été sérieux, j’ai pu éviter les maladies, je me suis bien entrainé ces derniers 10 jours, ma gestion de derniers jours a été plutôt bonne. Reste plus qu’à lâcher les chevaux et espérer que ca tiendra jusqu’en haut de l’Alpe d’Huez demain. Réponse dans 24h… À tous les participants, je souhaite la meilleure des chances.

Pour ceux voulant suivre l’événement d’un peu plus près, on peut trouver sur ce site La Marmotte Live! Je crois que des webcams seront en diffusion permanente demain au départ et à l’arrivée de La Marmotte, voire au passage du col du Galibier.

Deuxième chronique du Tour

1 – Le Tour débute samedi à Rotterdam. 10 coureurs nord-américains seront de la partie, soit 8 coureurs américains et 2 coureurs canadiens. Les deux Canadiens retenus sont Michael Barry pour l’équipe Sky de Wiggins ainsi que Ryder Hesjedal chez Garmin, et dont le leader est Vande Velde. Hesjedal, en particulier, peut viser une victoire d’étape en montagne dans les Alpes ou dans les Pyrénées.

2 – Aucun Colombien ne sera au départ du Tour cette année, une première en… 27 ans ! Les Colombiens avaient notamment connu leurs heures de gloire avec Fabio Parra, Lucho "le petit jardinier" Herrera voire avec Maurizio Soler il y a quelques années. Formidables grimpeurs, c’est un peu dommage de ne pas voir de colombiens au départ du Tour en 2010.

3 – Le Canal Évasion au Québec retransmettra comme les années précédentes le Tour de France. Les trois commentateurs habituels sont de retour, soit Richard "le candide" Garneau, Louis "j’identifie les coureurs" Bertrand et Bernard "et tout" Vallet. Petite nouveauté cette année, les abonnés de Videotron pourront également suivre les reportages sur le portail Illico Web sur internet. 

4 – Lance Armstrong a d’ors et déjà annoncé que le Tour 2010 sera son dernier en carrière. Vraiment ?

5 – Frank ou Andy Schleck sur le podium du Tour ? Les deux peut-être ? Chose certaine, je crois qu’ils sont prêts et à deux, ils peuvent faire du dégât, surtout à la tête d’une puissante équipe SaxoBank qui a l’habitude des pavés, du vent et de la montagne. Les deux frères luxembourgeois ont par ailleurs indiqué qu’ils quitteraient l’équipe de Bjarne Riis – toujours sans repreneur pour 2011 – à la fin de l’année pour se joindre à la nouvelle équipe luxembourgeoise qui sera montée la saison prochaine et dont le directeur sportif sera Kim Andersen, lui aussi en partance de chez SaxoBank. Un coup dur pour Riis… mais cela ne m’émeut guère !

6 – Sastre se dit complètement remis de ses récentes blessures. Je n’y crois pas pour le Tour cependant. Il sera trop juste.

7 – Les grands absents du Tour cette année: Boonen (blessé), Haussler (blessé), Zubeldia (insuffisemment remis de sa chute au Dauphiné), Soler, Gilbert (impasse sur le Tour), Valverde (suspendu), Nibali (se réserve pour la Vuelta) et Pellizotti (suspendu).

Visite au service course d’AG2R La Mondiale

À quelques heures de quitter la ville savoyarde de Chambéry pour mettre le cap sur Rotterdam et le prologue du Tour prévu samedi prochain, j’ai eu la chance, grâce à de la famille, de visiter aujourd’hui le service course de l’équipe ProTour AG2R La Mondiale, dirigée par Vincent Lavenu. C’est un service course en pleine ébullition que j’ai donc pu visiter, question de mieux comprendre comment se prépare une grande équipe pour le Tour de France. Petit tour du jardin en photo.

Pas de doute, c’est bien là.

Dans le parking, les camions d’équipe étaient en plein chargement.

Ici, on s’affaire à charger les centaines de bouteilles d’eau que l’équipe et l’encadrement consommeront durant les 21 jours de course.

Et ici, certains vélos, déjà nettoyés, sont prêts à l’embarquement avec, en soute, les home-trainers qui serviront aux échauffements des coureurs lors des épreuves de contre-la-montre.

Ici, un des mécanos de l’équipe s’affairait à nettoyer les vélos utilisés dimanche sur le Championnat de France. Une journée pour tout remettre en ordre et puis le départ pour Rotterdam. Les mécanos sont habitués à des horaires chargés, à de longues heures de travail pour préparer les montures des coureurs pro.

Les Kuota de l’équipe AG2R La Mondiale sont plutôt réussis. Montage SRAM et roues Reynolds carbone. Selle San Marco, potence et cintre Deda, pédales Time Iclick.

Aucun doute à qui appartient ce vélo. Gadret, excellent grimpeur, a notamment brillé sur les routes du Giro en mai.

Les Kuota chrono sont assez réussis également. Celui-ci appartient à Rinaldo Nocentini, qui sera finalement au départ du Tour. Chaque coureur de l’équipe dispose de 5 vélos minimum, parfois plus.

Et ce n’est qu’une partie de l’entrepot visité… Le rêve d’un passionné de cyclisme !

Malheureusement, ils ne m’ont pas laissé partir avec un de leurs vélos. Mon palmarès ne serait pas suffisant… Insultant, non ?

La voiture du directeur sportif Vincent Lavenu, prête à partir. Chez AG2R La Mondiale comme dans toutes les autres équipes ProTour, on ne nettoie pas que les vélos la veille d’un grand rendez-vous comme celui du Tour.

Les coureurs de l’équipe à surveiller sur le Tour cette année: Maxime Bouet, John Gadret, Dimitri Champion, Martin Elminger, Lloyd Mondory, David LeLay, Nicolas Roche (coureur protégé), Christophe Riblon et Rinaldo Nocentini (coureur protégé). L’équipe disposera de nouveaux maillots de leur fournisseur Vermarc, avec fibres de carbone intégrées au tissu pour réduire, apparemment, les interférences électriques des organes internes des coureurs. Je n’ai pas pu voir ces nouveaux maillots de l’équipe. Par contre, j’ai croisé un de leur coureur à l’entrainement cet après-midi autour de Chambéry, malheureusement en sens inverse, ne me permettant pas de faire un brin de causette avec lui.

Merci à Yoann, un des neuf mécanos de l’équipe, pour la petite visite ! Et bon Tour !

Grand Bo… temps !

C’était mon deuxième objectif de la saison aujourd’hui: la cyclosportive La Grand Bo, au Grand Bornand. Et contrairement à la semaine dernière sur la Morzine-Vallée d’Aups, la météo était aujourd’hui parfaite: grand soleil et chaleur, des conditions idéales pour les quelques 550 inscrits et moi. 

La journée a été d’autant meilleure que sur la ligne de départ, j’ai retrouvé, par hasard presque, un fidèle de La Flamme Rouge: Plasthmatic. On a fait quasiment toute l’épreuve ensemble, ce qui fut fort agréable. J’y ai retrouvé également sur la route Hughes, le costaud des VeloGessiens. Malheureusement, il sera victime de crampes dans le col de Romme et devra réduire considérablement sa vitesse de progression.

Au final pour moi, 5h09 de course avec, à la clef, une 62e place au classement scratch. Le vainqueur, un habitué des cyclos et de la Grand Bo, a mis 4h13 avec, en 2e et 3e positions, les coureurs bien connus Nicolas Roux et… Nicolas Ougier. La classe du très haut niveau. Il faudra attendre la sortie des résultats officiels pour voir où je termine dans la catégorie des 30-39 ans.

La course aura été très difficile dans le final, avec l’enchainement, terrible, de la montée du Mont Saxonnex suivi du redoutable col de Romme puis des 8 derniers kms du col de la Colombière. C’est dans le col de Romme que la plupart des concurrents ont calé et c’est aussi là que les meilleurs se sont départagés. Terrible col de Romme, une vrai peste avec ses 9 kms à environ 9% de moyenne, dont plusieurs longs passages à plus de 10%.

Comme d’hab, c’est parti vite notamment parce que beaucoup de coureurs faisaient le "petit parcours" de 100 bornes seulement. Le premier col du jour, la Croix Fry, s’est monté sous tension et c’est avec 2 ou 3 minutes de retard sur le groupe de tête seulement que j’ai franchi le sommet. Grosse descente avec Plasthmatic vers Thones, une descente rapide avec de jolies pointes de vitesse. Au pied du Saxonnex, avec 80 bornes de fait, le compteur indiquait plus de 32 de moyenne malgré le passage à la Croix Fry et au col de Fleuries. J’étais plutôt bien dans Saxonnex et dans Romme (malgré la pente) et ce n’est qu’à trois kms du sommet de la Colombière, dans le final et dans les passages à 10%, que j’ai commencé à entrer vraiment dans le dur. J’ai terminé l’ascension au moral, sans trop faiblir par ailleurs. 

Bref, une superbe cyclo de montagne, considérablement plus difficile que les années antérieures grâce à l’ajout du col de Romme, une vraie grosse difficulté qui a laissé tout le monde pendu. 

Merci à Plasthmatic pour sa compagnie, un sacré bonhomme et un sacré grimpeur. Il n’est pas étranger dans ma performance du jour. Rarement rencontré un mec aussi gentil. Plasthmatic, merci pour le petit souvenir d’ailleurs ! Tu as été pour beaucoup dans une journée parfaitement réussie, même si ce soir je suis complètement crevé… et toi probablement plus en raison de la route à faire une fois qu’on s’est quitté. 

Première chronique du Tour

À huit jours du départ du Tour de France, La Flamme Rouge débute ses chroniques du Tour.

1 – Alberto Contador a déclaré forfait dans la défense de son titre de champion d’Espagne au clm en raison d’un début de grippe. La préparation d’Il Pistolero, actuellement dans la Sierra de Madrid, est donc un peu perturbée. Le repos, dans ces conditions, est très sage selon moi.

2 – Lance Armstrong est pour sa part en reconnaissance dans les Pyrénées. L’équipe RadioShack annoncée sera entièrement à son service durant le Tour. On y retrouve les fidèles parmi les fidèles: Popovytch, Kloden et Leipheimer. Horner, Muravyev, Rast Paulinho et Brajkovic sont également partants. Quelque chose me dit que Brajkovic a un bon coup à jouer…

3 – L’équipe Saxo Bank annoncée sur le Tour m’apparaît très forte cette année. Outre les frères Schleck, qui se partageront probablement le rôle de leader, on retrouve en effet Cancellara, Voigt, les deux Sorensen, O’Grady, Breschel et le jeune Fulgsang, à surveiller. Sur le papier cependant, je vois mal qui d’autres que les deux Schleck pourront être devant en haute montagne.

4 – Boonen devrait finalement être partant, malgré une petite blessure à un genou. 

5 – Très intéressante analyse des coureurs qui doivent obtenir un résultat sur le Tour cette année: Haussler, Cavendish, Armstrong, Menchov, Luis Sanchez, Lofkvist, Hincapie, Andy Schleck, Zabriskie et Wiggins. Je suis assez d’accord, surtout pour Cavendish, Menchov, A. Schleck et Wiggins.

6 – Pas de Tour cette année pour le jeune espoir français Romain Sicard. Sage décision de son équipe Euskaltel.

7 – Pas de Philippe Gilbert cette année sur le Tour pour Omega-Pharma. Les troupes seront amenées par Van Den Broeck, un excellent grimpeur que je vois bien dans les cinq premiers.

L’actualité cycliste commentée

Au milieu d’une activité professionnelle intense cette semaine, voici l’actualité cycliste des derniers jours, bien sûr commentée.

1 – L’AFLD ne pourra finalement pas effectuer de contrôles inopinés sur le prochain Tour de France. L’AMA a pris cette décision, le code du sport français présentant quelques différences avec le code mondial antidopage. Le problème porte notamment sur la reconnaissance de la compétence du Tribunal d’Arbitrage du Sport (TAS). L’AMA dépêchera toutefois une équipe d’observateurs indépendants pour surveiller les contrôles effectués sous la responsabilité de l’UCI, dont un médecin français.

Mon avis ? C"est dommage que l’AFLD ne puisse être présente sur le Tour, mais l’AMA a ma confiance pour surveiller les contrôles UCI, qu’on soupçonne complaisants.

2 – Tour de Suisse. Frank Schleck a remporté le général de bien belle façon grâce à une solide performance dans le clm face au leader, Robert Gesink qui s’est effondré. Lance Armstrong termine 2e et se rassure donc à quelques jours du départ du Tour de France. Soulignons aussi la belle perf de Tony Martin dans le dernier clm puisqu’il s’offre Cancellara et Zabriskie. 

3 – La mauvaise nouvelle du Tour de Suisse est le malaise cardiaque de Kim Kirchen, malaise survenu le soir après l’étape. C’est l’incompréhension pour un sportif de haut niveau comme lui. Les dernières nouvelles sont meilleures et on lui souhaite un total rétablissement.

4 – Tour de Beauce. Je ne suis pas surpris que la victoire finale soit revenue à Ben Day de l’équipe Fly V Australia. Marié à une fille de la Beauce, il était particulièrement motivé et connaissait l’épreuve après sa victoire de 2007. Quatre Canadiens/Québécois sont dans les 10 premiers, soit François Parisien, Derreck St-John, Ryan Roth et David Boily qui remporte également le classement du meilleur jeune.

5 – Circuit Gilles Villeneuve à Montréal: ca devient vraiment ridicule

6 – Chroniques du Tour: ca commence bientôt sur ce site !

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