Autrement dit, Riis et Contador veulent réaliser ce que personne n’a encore réalisé dans le cyclisme professionnel: remporter les trois grands tours une même année. 63 jours de course devant. Du jamais vu.
Jusqu’ici, l’exploit des exploits – outre le record de l’heure façon Merckx – demeure ce qu’on appelle la Triple Couronne: remporter la même année le Giro, le Tour et les Championnats du Monde. Deux coureurs l’ont réalisé jusqu’ici: Eddy Merckx en 1974 et Stephen Roche en 1987.
Alors, ambition réaliste ou utopie ? Rien n’est impossible, en particulier pour Contador, le coureur le plus doué de sa génération. Il présente l’avantage d’avoir déjà remporté les trois grands tours (mais pas la même année) et possède donc une certaine expérience de ces courses. C’est un avantage non négligeable. Par contre, la débauche d’énergie nécessaire pour remporter les trois courses par étape est énorme ; un coureur peut-il tenir ainsi pendant trois grands tours et enchainer un nombre aussi important de jours de course ? Enfin, les conditions météo pourraient, dans ce genre de défi, jouer un rôle important, un grand tour avec plusieurs jours de pluie et/ou de froid étant considérablement plus usant que si la météo est bonne.
Bref, un tel exploit mettrait définitivement Alberto Contador dans une classe à part dans le Grand Livre du cyclisme. Ce serait une façon de se distinguer de Lance Armstrong également, un élément qui doit, à quelque part, jouer un peu dans les réflexions actuelles de Riis et de Contador. Si on me demande si c’est possible aujourd’hui, je réponds oui, mais toutefois peu probable. Trop long, trop exigeant…. mais les records sont faits pour être battu !
Un de mes coéquipiers vient de lancer, il y a environ une semaine, une nouvelle application Apple pour les IPhones, les IPod Touch ou les IPad : Bike Repair.
Il s’agit d’une petite application très visuelle permettant aux utilisateurs de rapidement trouver la solution à tout problème mécanique sur un vélo. Votre dérailleur arrière fonctionne mal ? Bike Repair vous aide à identifier le problème puis vous guide, étape par étape, afin de le solutionner.
L’application utilise de très nombreuses photos, vous permettant également de voir ce qu’il faut faire, et non seulement de lire des instructions. Développée en partenariat avec un autre équipier qui est également un mécano hors pair (il a récemment été mécano pour l’équipe SpyderTech au Tour de Californie ou au Tour de Beauce), l’application est très complète et précise.
Pour le prix d’un café (1,99$), vous avez donc au bout des doigts un petit mécano personnel qui sera utile pour vous aider à ajuster votre vélo. L’application n’est disponible qu’en anglais pour le moment mais une version française sera lançée très prochainement.
Beaucoup de nouvelles à commenter en ce début de semaine:
1 – Bjarne Riis a convoqué une conférence de presse demain à Copenhague pour annoncer la suite en ce qui concerne son équipe. Misez qu’il annoncera la création d’une nouvelle équipe Sungard-Specialized avec, comme leader, Alberto Contador qui, rappelons-le, est sous contrat avec la société Specialized. Contador a récemment annoncé quitter Astana pour cette raison. Contador trouvera chez Riis une équipe solide, mais différente puisque les frères Schleck n’y seront plus en 2011. Contador pourrait même être à la conférence de presse demain, disputant une kermesse en Belgique ce soir.
2 – Les Schleck justement, les rumeurs veulent que la nouvelle équipe luxembourgeoise en gestation aurait, pour principal sponsor, soit la société Quick, chaine de restauration rapide dans le nord-ouest de l’Europe, soit Auchan, chaine de supermarchés dont le siège social est à… Roubaix. Auchan est également propriétaire de la chaine de magasins de sport Decathlon, suggérant que l’équipe pourrait rouler sur des vélos B-T’win. L’annonce devrait se faire dans les prochains jours et le budget de l’équipe est annoncé supérieur à 13 millions d’euros, ce qui en ferait, dès la première année, l’équipe la plus riche du ProTour.
3 – Transferts toujours, Astana chercherait à recruter… Denis Menchov comme leader sur les grands tours. Le marché des transferts se débloque donc avec les décisions des meilleurs coureurs mondiaux.
7 – À ne manquer sous aucun prétexte, les calculs de puissance de Frédéric Portoleau, question d’avoir une opinion éclairée sur les performances des meilleurs sur le dernier Tour de France… et donc de ne pas raconter de conneries question dopage. Globalement, les performances demeurent impressionnantes, mais tout de même pas au niveau des belles années, 1996 et Bjarne Riis demeurant, dans le domaine des vraies chaudières, le top du top. Le volet quant à la précision des calculs de puissance est particulièrement intéressant puisqu’il suggère que ce type de mesure possède la précision nécessaire pour pouvoir dire des choses.
8 – J’allais oublier: victoire de Luis Leon Sanchez sur la Classica San Sebastian. L’Espagnol mouche au sprint Vinokourov, pourtant pas un manche dans cet exercice à la fin d’une longue course. Un revenant se classe troisième, Carlos Sastre. Le Canadien Hesjedal a fait une autre très bonne course et termine 6e, à une poignée de secondes du vainqueur, témoignant qu’il a fait partie du peu de coureurs qui ont été dans le coup jusqu’à la fin. Une entrevue post-Tour avec Hesjedal est d’ailleurs disponible ici.
Le cyclisme professionnel européen n’est pas tout ; la relève, c’est important aussi ! Petit tour au clm des Jeux du Québec qui se disputait hier à deux pas de chez moi.
Le site de départ-arrivée était le même que pour le récent Chrono de Gatineau, épreuve UCI.
Des figures connues du cyclisme québécois étaient présentes au départ.
Cette concurrente s’élance pour huit kilomètres à fond. La plupart des participants n’avaient pas de matos spécifique, hormis des prolongateurs pour adopter la position de recherche de vitesse. Pas de roues pleines, mais quelques casques profilés tout de même.
L’erreur la plus fréquente ? Le mauvais choix de trajectoire : certains(es) passaient à l’extérieur des virages au lieu de couper à l’intérieur et ainsi adopter la distance la plus courte possible. Certains auront donc pédalé quelques mètres de plus que leurs adversaires !
Les Espoirs de Laval étaient évidemment représentés et on voyait que ses membres profitaient déjà de bons conseils tant au niveau de la position qu’au niveau de la technique.
Jeux du Québec ou Jeux de l’Ontario ?
Le clm est un exercice solitaire, souffrant et exigeant.
Ce concurrent se livrait visiblement à fond.
Magnifique Parc de la Gatineau.
Très bonne position, bonne technique pour ce concurrent qui était visiblement une coche au dessus des autres.
"Baisse la tête, tu auras l’air d’un coureur…"
Ca fait mal.
Go Sherbrooke Go !
La Flamme Rouge, enfin, dernier kilomètre.
Enfin, la surprise du jour, celle de voir un cadet passer devant moi avec… le maillot de mon équipe, une équipe pourtant en principe réservée aux coureurs maîtres ! C’est Alexis Lepage, un jeune qui monte bien dans l’Outaouais, ayant été nommé révélation 2010 en… ski de fond. Aussi triathlète, Alexis touche donc à de nombreuses disciplines sportives et c’est très bien, la spécialisation pouvant venir plus tard. Il terminera ce clm à la 7e place, 18 petites secondes derrière le vainqueur, Elliot Doyle, qui a bouclé les huit kilomètres en un peu plus de 11 minutes. Tous les résultats sont ici. Petit reportage sur la course sur route plus tard aujourd’hui.
Des épreuves de cyclisme – clm, route et critérium – sont évidemment au programme pour deux catégories, les minimes et les cadets. Ces épreuves se déroulent aujourd’hui vendredi, demain samedi et dimanche sur le boul. des Allumetières, entre le rond point St-Joseph et la rue Vanier, direction Aylmer.
Aujourd’hui vendredi, les épreuves de clm sont de mise ce matin. Samedi matin, c’est la route et dimanche après-midi, le critérium.
J’invite évidemment la communauté cycliste de Gatineau à aller faire un petit tour afin de mieux connaître et d’encourager les futurs champions de cyclisme des années 2010 et 2020. Qui sait, un futur vainqueur du Tour se cache peut-être parmi eux !
La déception pour Dominique Rollin doit être immense: voir partir sans lui deux courses ProTour ici au Québec doit être difficile. Rollin aurait couru à domicile, devant sa famille, ses fans, sur ses parcours d’entrainement…
Du coup, on a envie d’émettre un gros carton rouge aux dirigeants de la formation Cervelo. On comprend en effet très mal leurs décisions depuis quelques semaines.
La première erreur fut de ne pas faire de la défense du maillot vert de Thor Hushovd une priorité sur le dernier Tour de France. Il était évident que Sastre, blessé en juin, ne serait pas dans le coup cette année. Pourquoi alors l’entourer et priver Hushovd de bons rouleurs comme Rollin pour lui amener les sprints ?
Avez-vous vu l’équipe Cervelo en juillet sur les routes de France ? À part Hushovd dans certains sprints, moi pas. Mais où étaient donc les Florencio, Gustov, Klier, Lloyd ou encore Konovalovas ? Ce dernier a terminé 4e du dernier clm me direz-vous ? La belle affaire, il était alors 133e du général et est donc parti dans les premiers de l’étape, à un moment ou le vent soufflait encore légèrement. Et sur cette étape, le vent a été déterminant dans le résultat final, pour preuve le faible classement des meilleurs comme Contador ou encore Menchov.
Ils étaient où, les Cervelo, sur les Champs Élysées alors que Hushovd n’était qu’à 10 petits points de Petacchi et du maillot vert final ? Moi, je ne les ai pas vu, sauf Lancaster dans le dernier kilomètre.
Bref, l’équipe Cervelo est passé à travers son Tour de France, alors qu’un maillot vert était selon moi à portée. Lamentable à ce niveau de compétition. Je signale au passage qu’on compte pas moins de quatre coureurs Cervelo parmi les… 12 derniers du classement général du Tour…
Et maintenant, deuxième grosse bourde, pas d’équipe Cervelo (une équipe dont le sponsor principal est de Toronto !!!) aux deux seules épreuves ProTour au Canada !!! On croît rêver. Belle façon de dire merci à tous les Canadiens qui roulent fièrement sur des vélos Cervelo…
La suite ? Rollin annonce qu’il est en discussion avec Cervelo quant au renouvellement de son contrat. Personnellement, je lui souhaite de changer d’air, même si l’important est évidemment qu’il demeure sur le circuit professionnel européen et qu’il continue d’avoir accès aux plus grandes courses professionnelles en Europe.
Mon souhait ? C’est que Rollin rejoigne l’équipe Garmin durant l’intersaison. L’adéquation serait excellente me semble-t-il. D’une part, Rollin rejoindrait trois autres Canadiens, soit Hesjedal, Meier et Tuft. D’autre part, l’équipe est américaine, donc la mentalité y prévalant serait plus proche de celle de Rollin, son intégration pouvant ainsi être d’autant plus facile et rapide. Enfin, Garmin possède un excellent sprinter en Tyler Farrar, mais peu de coureurs costauds pouvant lui amener les sprints. Rollin pourrait amener cette dimension tout en renforçant leur équipe de Classiques, notamment pour épauler Maaskant dans le final des courses. Rollin a prouvé avoir cette caisse.
Wait and see, mais quoi qu’il en soit, la gestion de l’équipe Cervelo est désolante voire incompréhensible.
Ca ouvre donc la porte aux spéculations. Le choix de Contador est d’autant plus important que sans ce choix, il "bloque" un peu tout le marché des transferts dans le cyclisme professionnel européen.
Alors, où ira Alberto ?
Pour moi, deux pistes sont probables.
La première, c’est la piste espagnole du côté de l’infrastructure de la Caisse d’Épargne. Le manager, Unzue, n’est pas encore parvenu à trouver un repreneur au sponsor français qui quitte le cyclisme à la fin de l’année. Mais avec Contador dans la balance, la recherche d’un gros repreneur va être soudainement plus facile. Contador pourrait ainsi bénéficier d’une structure d’équipe bien rodée, avec beaucoup d’expérience. Il y compte également de nombreux amis. Enfin, le problème Valverde est écarté, du moins pour quelques mois encore !
L’autre piste sérieuse, c’est le projet Bjarne Riis, lui aussi en quête d’un sponsor pouvant se joindre à Sungard en 2011. Avec Contador dans la balance, Riis aurait lui aussi plus de facilité à trouver ce 2e sponsor. Chez Riis, Contador y trouverait aussi une équipe bien rodée, efficace et pouvant lui apporter un soutien dans des domaines du cyclisme qu’il maîtrise mal, notamment les Classiques du Nord, le clm par équipe ou encore la course dans les bordures.
D’autres équipes ne manqueront probablement pas de solliciter le champion espagnol, à la condition qu’elles soient riches. Je pense en particulier à Garmin qui ne veut pas faire de la figuration et qui demeure à la recherche d’un grand leader, ayant perdu Wiggins l’an dernier et VanDe Velde marquant ses limites.
J’ai personnellement accueilli cette initiative avec enthousiasme et suis rapidement devenu un lecteur des chroniques de David, que je n’ai par ailleurs jamais rencontré. Les sites d’information cycliste foisonnent en effet ici comme ailleurs ; on retrouve cependant peu de sites engagés qui osent commenter l’actualité en faisant fi de la rectitude politique et de la langue de bois souvent utilisée dans "le milieu". En ce sens, j’estime que le blog de David apporte un vent de fraicheur dans la communauté cycliste québécoise tout en comportant des points communs avec La Flamme Rouge.
J’avais cependant remarqué une écriture moins prolifique ces dernières semaines. Le compte d’un calendrier de compétition chargé pensais-je. Or, on apprend aujourd’hui que David a récemment connu l’envers de la médaille lorsqu’on ose se livrer en pâture aux lecteurs de la toile. J’ose lui écrire – publiquement et modestement – ce petit message en guise de soutien.
David, les frustrations que tu as récemment vécues sont certes désagréables, mais inévitables selon moi lorsqu’on tient un carnet ouèbe. Pas possible de plaire à tout le monde ! J’ai connu – et connaîtrait très certainement encore dans l’avenir – ce genre de choses. Des commentaires déplacés voire des insultes. Des méchancetés de gens qui ne réfléchissent pas avant d’écrire, voire de personnes qui n’osent parfois pas écrire leur nom au bas d’un commentaire.
Je comprends que tout cela t’affecte. Cela m’affecte aussi lorsque ca m’arrive sur La Flamme Rouge. On ne tient pas des carnets ouèbe pour se faire "blaster" publiquement !
Je t’invite cependant à prendre du recul. Avec le temps, tu constateras probablement que certains lecteurs ne savent s’exprimer autrement qu’avec une certaine dose d’agressivité qui peut être liée à différentes choses. Dans certains cas, leurs commentaires peuvent être justes, mais mal dit. Il faut faire attention à cela pour ne pas condamner trop vite. D’autres irréductibles sont, eux, condamnables !
Je t’invite également à toujours garder à l’esprit que si tout le monde a droit à son opinion, ce n’est pas toutes les opinions qui se valent ! Certains, en publiant leurs opinions, étalent leur manque de jugement à la face du monde. À la longue, ils se discréditeront. Ce petit jeu se joue à deux: dans ce contexte, je pense qu’il est important de toujours émettre des opinions défendables, teintées de jugement et bien documentées. L’accusation gratuite ne peut t’exposer qu’à davantage de commentaires négatifs. Jusqu’ici, tes textes étaient plutôt bien à ce niveau selon moi.
Enfin, je t’invite à garder en tête les raisons fondamentales pour lesquelles tu as ouvert ton blog. Dans les moments de doute, elles pourront t’aider à y voir clair, à garder un certain cap. Un des pièges selon moi est de tenir un blog pour la gloire personnelle. À part Contador en cyclisme, peu de gens peuvent soutenir la gloire ! On trouve toujours plus fort que soi, dans tout. Rester modeste, ne pas se prendre pour un autre est très important. Rester passionné mais articulé, user de jugement avant d’écrire, rester bien documenté aussi ainsi que garder en tête les raisons fondamentales de notre écriture sont les garanties non pas du succès – je ne cours personnellement pas après cela et de toute façon, comment mesurer le succès ??? – mais bien de toujours avoir du plaisir à tenir un carnet ouèbe comme les nôtres.
Ca y est, le Tour est terminé. Petit bilan d’un Tour de France qui ne passera pas à l’histoire comme un grand cru.
Le jaune. La victoire de Contador s’est faite à l’économie. Assurément, Contador n’était pas en grande condition, juste en montagne et juste dans le clm. Il a subi toute la course, mais a su gérer au mieux. Pour la petite histoire, il s’impose avec… 39 secondes de priorité sur Andy Schleck, soit très exactement ce qu’il lui a pris sur l’étape où Schleck a été victime d’un saut de chaine… Contador signe certes sa troisième victoire, mais de loin la plus difficile.
Le vert. Il revient finalement à Petacchi, qui s’est bien battu pour selon moi.
Les pois. Pas un grand millésime de ce côté là puisque c’est le coureur peu connu Antony Charteau (Bouygues-BBox) qui s’impose comme meilleur grimpeur. Ce coureur français n’a à peu rien gagné de probant jusqu’ici, en sept ans de professionnalisme. Curieux qu’un Andy Schleck ne se soit pas donné cet objectif.
Le carton rouge. À Andy Schleck selon moi. Laurent Fignon l’a maintes fois affirmé, je suis d’accord: Andy Schleck n’est pas très intelligent en course. Il a probablement perdu le Tour dans l’étape de Morzine où il aurait pu mettre K.O. Contador s’il avait attaqué plus tôt. Contador était cuit dans l’ascension finale et Schleck avait selon moi les moyens de mettre son adversaire direct à plus de deux minutes.
L’autre carton rouge. À l’équipe Cervelo et ses dirigeants pour une mauvaise sélection de l’objectif et une mauvaise sélection des coureurs du Tour. Sans surprise, Sastre est passé totalement à côté de son Tour de France. L’équipe Cervelo aurait pu sauver son Tour par une victoire dans la course au maillot vert, ce que Hushovd est passé bien près de réaliser. L’étape d’aujourd’hui sur les Champs Élysées l’aura montré sans équivoque, il lui manquait cependant des équipiers capables d’amener le sprint dans les cinq derniers kms. Et pour cela, Dominique Rollin aurait été très utile. Avec la présence du Québécois sur le Tour, Hushovd aurait peut-être terminé en vert à Paris… et l’équipe Cervelo aurait réussi son Tour.
La belle surprise. Ryder Hesjedal, sans aucun doute. Le Canadien de Victoria (Colombie-Britannique) termine 7e du général, excusez-un-peu. Protégé depuis l’abandon de son leader VanDe Velde, Hesjedal a su répondre présent et sauver le Tour pour les Garmin. Il faut remonter aux années Bauer pour retrouver un Canadien dans les 10 premiers du Tour de France. Une très grande performance donc, même si une victoire d’étape aurait eu plus de retentissement ici au Canada.
Cocorico. Les Français ont fait un très beau Tour de France, avec pas moins de six victoires d’étape, du jamais vu depuis… 10 ans. Chavanel, Casar, Fedrigo et Voeckler ont répondu aux attentes placées en eux. La surprise vient de Christophe Riblon d’Ag2R-La Mondiale, 29 ans et qui a signé une belle victoire d’étape en montagne à Ax 3 Domaines. Par contre, au niveau du classement général, c’est pas la fête puisque le premier Français classé, John Gadret, lui-aussi d’Ag2R-La Mondiale, termine à la 19e place.
Le Tour de trop. Celui d’Armstrong, évidemment. Le champion américain a raté sa sortie. Comme Coppi, Anquetil, Thévenet, Merckx ou encore Indurain avant lui. Il quitte le Tour par la très petite porte, avec des affaires judiciaires sur les bras en plus.
L’attendu. Pas de scandale de dopage cette année sur le Tour. Pat McQuaid, président de l’UCI, l’avait annoncé avant même que l’épreuve débute.
Le come-back. Celui de Mark Cavendish, cramé au début du Tour et qui a signé son grand retour au premier plan, empochant au passage pas moins de 5 victoires d’étape. Du coup, il se positionne comme un des favoris des prochains mondiaux en Australie, qu’on annonce favorable aux sprinters. Il devrait passer par la Vuelta pour se préparer.
L’anonyme. Denis Menchov. Troisième du Tour comme en 2008, qui se souviendra de sa performance dans une semaine? Jamais à l’attaque, c’est le coureur-fantôme par excellence. Le voir courir est aussi excitant que de monter un meuble Ikea.
Les déceptions. Je sais pas vous mais ces coureurs m’ont personnellement déçu: Wiggins, Sastre, Leipheimer, Farrar, Le Mevel, Di Grégorio, Hincapie, Gerdemann, Rolland et Freire. Côté équipe, c’est la cata pour les équipes Cofidis, Katusha, Milram et surtout, surtout Footon-Servetto, ridicule du premier au dernier kilomètre. Pour preuve, l’équipe n’a accumulé que 13 500 euros sur l’ensemble du Tour. En comparaison, Astana a empoché plus de 500 000 euros, les 450 000 euros de la victoire au général représentant évidemment une grosse partie de cette somme.
Le coup de coeur. Pour Jens Voigt et ce petit vidéo qui témoigne de son mental unique.
De retour à Gatineau au Québec, je trouve le relief soudainement bien plat. Ca tombe bien, je suis moi-même un peu à plat, relevant d’une bonne pharyngite-sinusite et de trois semaines loin du vélo, mais proches des enfants. Un peu à plat aussi de constater que le voyage est terminé, que c’est maintenant retour à la réalité. Épilogue de 5 semaines passées en Europe et de 6 mois de préparation intensive.
La perf. La Marmotte bien sûr. 7h42 de vélo pour moi, je ne pourrai jamais aller beaucoup plus vite compte tenu de mes moyens physiques. Je suis satisfait, ayant connu, à 39 ans, ma meilleure performance en 9 participations. Et qui me donne le 550 rang sur plus de 5200 coureurs classés.
La découverte. Sans aucun doute, la Grand Bo. Superbe parcours, final très difficile (Saxonnex, Romme et Colombière), organisation nickel, ambiance sympa. Si vous avez la chance d’aller découvrir cette cyclo, n’hésitez pas une minute.
Le moment fort. Sans aucun doute là non plus, ma Grand Bo avec Plasthmatic. Le hasard a voulu que nos niveaux soient à peu près similaires ce jour-là. J’y ai découvert un chic type, fin connaisseur du cyclisme et fin pratiquant aussi (c’est un excellent descendeur), voire un ami. Merci Plasthmatic pour cette journée que je n’oublierai pas. Le bonheur, tout simplement.
Le moment à oublier. Assurément, la Morzine-Vallée d’Aups. Le décalage horaire dans les jambes, 5 degrés au départ, la pluie, un vent très fort, la neige au sommet de Joux Verte, une descente frigorifiante et un abandon, le moral dans les chaussettes.
Le moment convivial. Ma soirée avec les Velogessiens à l’Alpe d’Huez, à discuter comme de vieux copains. Cette bande de copains est formidable ! Je rêve de pouvoir un jour me joindre à eux pour une de leurs aventures, que ce soit un Gex-Nice, un Tour du Mont Blanc ou un camp d’entrainement printanier.
La surprise du voyage. 9h06 pour mon copain Martin sur la Marmotte. Pas forcément grimpeur, il découvrait l’épreuve et se lançait donc dans l’inconnu. Il a su bien gérer et surtout, bien terminer dans l’Alpe d’Huez. Bravo mon ami ! Bravo aussi pour ton assiduité à la préparation de l’épreuve, dans les mois qui l’ont précédé.
L’avenir. Inconnu total. Ma banque de points "sympathie" avec ma conjointe est assez épuisée en ce moment ! Pour la remettre à niveau cet automne, la peinture de plusieurs pièces de la maison et l’achat de meubles sont au programme ! Mais avec un peu de recul, difficile pour moi de me passer de la montagne très longtemps. C’est mon truc: les cyclos longues, difficiles, enchainant de nombreux cols. Je ne parviens tout simplement pas à me motiver pour une course régionale ou provinciale ici au Québec. Du coup, d’autres projets sont en gestation, peut-être le Marathon des Dolomites en 2011 ou 2012, question d’enfin découvrir les cols mythiques du Giro, que je ne connais pas.
L’enquête des fédéraux américains quant à une présumée fraude sportive de Lance Armstrong et Johan Bruyneel progresse bien. Landis a déballé son sac une deuxième fois il y a quelques jours. D’autres témoins, dont Greg LeMond, sont actuellement entendus et vident évidemment leurs sacs. On apprend ce matin que très bientôt, ce sera au tour de Tyler Hamilton de se mettre à table.
Jusqu’ici, Lance Armstrong nous a servi sa rengaine habituelle : clean. L’image projetée était celle du coureur serein. Propre et serein, l’image parfaite du bon gars.
Vraiment ?
Je pense en fait que Lance Armstrong sent l’eau de plus en plus chaude autour de lui et que cette fois-ci, il sait que c’est sérieux. Je pense que c’est en partie pourquoi il est passé à côté de son Tour de France: il n’est pas tranquille. Vraiment pas tranquille.
L’édifice se lézarde par ailleurs: on apprenait récemment que les vélos Discovery étaient revendus chaque année pour financer le programme de dopage de l’équipe l’année suivante, programme qui, comme à la belle époque de Festina, était organisé, institutionnalisé au sein de l’équipe. Armstrong et Bruyneel ont d’abord démenti formellement que les vélos aient été vendus. Or, ces derniers jours, Bruyneel s’est soudainement rappelé qu’en effet, les vélos ont été vendus sur Ebay. Et qu’il n’a aucune idée (ou ne se souvient pas…) d’où est passé l’argent de ces ventes…
Quoi qu’il en soit, espérons que les fédéraux iront au bout de leur enquête, qu’ils écouteront tout ce que les témoins ont à leur dire et continueront d’en appeler d’autres, notamment les médecins qui ont soigné Armstrong lors de son cancer (et qui savent ce qu’il prenait jeune coureur…), Frankie Andreu, Kevin Linvingston et tous les autres. Mentir à des fédéraux aux États-Unis est passible d’une très lourde peine.