Petit guide du spectateur informé en prévision des courses cyclistes ProTour de Québec (le vendredi 10 septembre) et de Montréal (le dimanche 12 septembre).
Les meilleurs endroits pour se fixer sont toujours les difficultés importantes du parcours, c’est à dire une bonne côte ou, en Europe, les grands cols. Raisons:
1 – le peloton y roule moins vite, ca grimpe ! Vous avez donc plus de temps pour reconnaître et apprécier les coureurs.
2 – le peloton est plus étiré, là encore vous permettant de mieux voir les coureurs et surtout, que le spectacle dure un peu plus longtemps que celui que présente un peloton compact lancé à près de 50 km/h.
3 – les coureurs sont à l’effort, vous permettant de vivre la course plus intensément.
4 – c’est dans les difficultés importantes du parcours que d’éventuelles attaques sont le plus susceptibles de survenir. Le spectacle n’est que meilleur.
5 – à défaut d’avoir identifié les meilleurs coureurs passés au galop, vous aurez probablement le loisir d’identifier et d’apprécier l’effort des coureurs lâchés, souvent plantés dans la côte. Rappelez-vous que leur mérite n’est pas moins grand que ceux qui étaient devant à se disputer la gagne, la souffrance est souvent équivalente voire pire pour ceux qui sont derrière, physiquement épuisés et avec, en prime, un coup au moral…
À Québec, les côtes de la montagne et de la potasse sont donc les endroits à privilégier. À Montréal, la montée Camilien Houde évidemment, ainsi que la courte mais difficile côte Polytechnique.
Le hic ? C’est que beaucoup de gens penseront – maintenant que vous êtes bien informés – exactement comme vous ! Il risque donc d’y avoir congestion en ces points névralgiques des courses.
Une solution pour les agoraphobes ? Regarder la course à la télé ! Vous pourrez ainsi suivre l’intégralité des compétitions et ne rien manquer des attaques, peu importe où elles surviendront. Et comme ils mesureront probablement les cotes d’écoute, vous contribuez aussi à soutenir les événements…
Pour ceux qui se rendront sur les parcours, ne pas oublier de l’eau, de bonnes chaussures, de quoi se protéger du soleil ou de la pluie le cas échéant voire de la nourriture, sous peine de perdre votre place si vous devez partir en quête de quoi manger. Les mieux équipés apporteront avec eux une radio voire une petite télé portative leur permettant de rester informés de la course lorsque le peloton n’est pas devant eux.
Prendre des photos: pas terrible. D’une part, un peloton passe vite et il est très difficile, à moins d’être bien équipé et de bien connaître la photo, de réussir ses clichés. D’autre part, si vous prenez des photos au moment ou passe (vite) le peloton, vous ne profiterez pas du spectacle, ou alors au travers d’un viseur de 1cm carré, l’esprit ailleurs à essayer de réussir une (très) hypothétique photo !
ATTENTION: n’essayez pas de toucher les coureurs, ne les poussez pas ! Vous risquez de les déséquilibrer et de provoquer un accident grave. Ca s’est déjà vu.
ATTENTION (bis) aux enfants. Il faut leur tenir la main lorsque le peloton passe, car 176 coureurs lancés à pleine vitesse, ca peut faire mal. Idem pour vos animaux de compagnie, tenez-les en laisse si vous décidez d’aller voir la course avec eux. L’idéal est de laisser vos fidèles compagnons à poils à la maison.
Encourager les coureurs: la voix est encore le meilleur outil. Pour les Italiens, on dit "vai vai" ou "forza". Pour les Espagnols, on dit "vamos" ou "aupa". Pour les Français, on dit "allez allez". Pour les Américains, on dit "go go go" ou "let’s go". Pour les Québécois, on dit "enweye". Évidemment, je blague.
Côté encouragements, vous pouvez aussi opter pour la cloche à vache que j’adore, ca donne un petit relent de l’ambiance européenne des grands cols. Pour la trompette du Carnaval de Québec, je ne suis pas sûr mais vous pouvez toujours essayer !
À faire selon moi: peindre la route du nom des coureurs afin de les encourager. C’est une tradition en Europe, pourquoi pas ici ? C’est d’autant plus sympathique que ca reste un peu après la course, permettant de se souvenir de l’événement et probablement de le rappeler plus longtemps au bon souvenir du public. Vous pouvez prévoir de la peinture blanche sous forme de spray mais l’idéal est de la peinture liquide et un rouleau pas trop large, ca fait une plus belle job. Évidemment, il faut passer à l’acte lorsque les chances qu’une voiture passe sont faibles voire nulles, donc dans la nuit ou une fois que le parcours est fermé à la circulation.
Attendre. C’est souvent moins intéressant une fois que les coureurs sont disparus de votre champ de vision. Le voisin de droite est parfois un "beauf" qui tient des propos très lourds… Un passe-temps ? Identifier, dans les voitures qui ne manqueront pas de passer, les personnalités et anciennes gloires du peloton. C’est ainsi qu’on peut agrémenter considérablement sa journée. À titre d’exemple, j’ai pu rencontrer Laurent Jalabert au départ de l’étape de Chambéry sur le dernier Tour de France.
RINGARD: se rendre sur la course en pantalons jeans et son maillot d’équipe de vélo. Ce n’est pas la place pour faire la promotion de votre équipe cycliste, il y a d’autres occasions pour cela. Et pas besoin non plus de faire savoir aux autres que vous êtes vous-même cycliste: de toute façon, vous êtes vous aussi sur le bas côté de la course et non dans la course… La discrétion d’une tenue "normale" est 100 fois mieux selon moi.