Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 148 of 352

Difficile première étape

Tous les jours, j’espère publier un petit reportage des étapes, sous le même format et ce, peu de temps après l’arrivée pour qu’il soit en ligne dans la matinée au Québec.

L’étape du jour

5h07. C’est le temps de selle qu’il m’aura fallu pour venir à bout de cette première étape, Genève-Mégève.

Le niveau est très relevé. Si vous avez l’ambition de venir sur la Haute Route dans l’avenir, sachez que c’est une vraie course cycliste. Ca roule vite, très vite, aucune différence avec les courses Maîtres A et B au Québec. Où plutôt si: ici, on a des pros et des premières catés, donc ca relève encore plus le niveau.

Devant, le vainqueur de l’an dernier, Peter Pouly, un ancien membre de l’équipe de France mais aussi, il faut bien le dire, convaincu de dopage aux corticostéroides en 2002, a pris 4 minutes à tout le monde. Une victoire solo donc devant une autre pointure du peloton, Michel Chocol, champion du monde Master au chrono en 2008. Fait intéressant, Emma Pooley, coureure pro de l’équipe Cervelo, 2e des Giro 2011 et 2012, termine 4e de l’étape. Bref, y’a du beau monde sur la Haute Route! Dans certains cas, notamment pour Pooley, on se demande même ce qu’elle fait ici…

Peter Pouly en interview avant le départ

Les Kenyian Riders (équipe nationale du Kenya), dont 6 coureurs sont dans les 18 premiers à l’arrivée!

Derrière, ca roule très vite aussi. Les mecs ne veulent rien lâcher, les descentes se font à bloc! Bref, ca va être la guerre toute la semaine. C’est assez impressionnant.

Je termine personnellement 120e de cette première étape, hors des 75 premiers. Je remets en question mon objectif des 75 premiers à Nice, le niveau est trop élevé. L’objectif est maintenant de simplement finir, car mon état de fatigue ce soir m’inquiète étant donné le programme du reste de la semaine! J’ai également mal aux deux genoux, la conséquence du manque d’habitude de tirer du braquet dans les cols, qu’on gravit forcément avec une bonne tension dans les jambes. Vous voulez venir sur la Haute Route? Allez faire des cols, et encore des cols, longs et pentus. La musculature, les ligaments, doivent se « roder » à ce type de pédalage particulier, sur des petits braquets mais toujours en prise.

J’étais bien placé dans le peloton jusque Romme, ici derrière Pouly

C’est dans les Aravis que j’ai perdu pied, victime d’un début de crampes que j’ai su tout de même assez bien gérer. J’étais 82e en haut de la Colombière, ayant monté « en prise » les deux premiers cols du jour (Romme et Colombière). Beaucoup de coureurs ont souffert de crampes aujourd’hui, c’est la canicule en France et il faisait plus de 32 degrés à l’arrivée.

Un petit mot sur mon équipier Martin qui termine juste 25 minutes derrière moi, et qui occupe pour l’instant la 249e place. Une belle performance pour lui, surtout qu’il termine moins cuit que moi!

Le vidéo du jour

À venir un peu plus tard, dès que l’organisation me l’aura fait parvenir.

La rencontre du jour

Gabrielle Brambilla, un italien qui roule sur un vélo canadien (Cervelo), et moi un Canadien qui roule sur un vélo italien (Pinarello). On a fait la Colombière ensemble, sympathique rencontre. Finisher de la Haute Route 2011, il n’a cessé de me conseiller d’en garder sous la pédale, la semaine étant très longue et très difficile. Gabrielle termine environ une minute devant moi à Mégève.

Gabrielle devant moi, et tout là haut, le col de la Colombière

L’image du jour

Le départ à Genève, peu de temps après le lever du jour.

Les stats du jour

Voici le download de mon Polar, ce qui vous donne vitesse, rythme cardiaque, dénivelé. J’ai sérieusement baissé dans les Aravis! Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

La dédicace du jour

Un coureur sur la Haute Route, ca ne se fait pas tout seul. Beaucoup de gens sont derrière, la famille, les amis, à nous encourager et nous permettre de vivre notre passion. La mienne est presque double puisqu’en plus de rouler, je prends aussi le temps de faire La Flamme Rouge.

Alors forcément, la première dédicace de la semaine va à ma conjointe et mes enfants, qui liront ces lignes et qui me permettent au quotidien de vivre ma passion du cyclisme. Non Lucas, papa n’a pas gagné, mais tu sais que le plus important, c’est de participer en donnant le meilleur de soi-même, en ne trichant pas et en ayant du plaisir. Oui, Lucas, j’ai très mal aux jambes ce soir et oui, c’était très difficile! Je pense très fort à vous tous quand je pédale et vous me manquez.

L’étape de demain

105 bornes entre Mégève et Courchevel. Deux grosses ascensions, soit le col des Saisies, puis la montée de Courchevel. L’étape intervenant avant l’étape-marathon de mardi (7h de selle à prévoir), je pense que ca sera mollo demain, et tant pis pour le général! Je dois prendre soin de moi maintenant.

Autre chose

Je ne peux pas passer sous silence la victoire de David Veilleux aux Trois-Vallées Varesine en Italie, sa première grande victoire chez les pros. David est en feu, il avait gagné, il y a quelques jours, la mi-Août Bretonne. Bravo David!

Ambiance village-départ sur la Haute Route

La pression vient de monter d’un cran aujourd’hui à la veille du départ de la Haute Route.

Forcément, à voir débarquer les participants, le doute s’installe.

Pas des guignols, les participants de la Haute Route! Un vrai peloton du Tour de France. Du matos de très haut niveau, des hommes (90% du peloton) et des femmes (10% du peloton) affutées comme des dagues, des jambes musclées, rasées, bronzées, qui témoignent d’une préparation plus que sérieuse. Il n’y a pas de touristes ici et le peloton de la Haute Route n’a rien à envier à celui qu’il m’ait été donné de voir sur des courses comme la Classique Montréal-Québec.

Alors forcément, on se laisse un peu impressionner! Et surtout, on se demande si on a sa place à ce niveau.

Avant d’aller au lit (départ demain 7h15, 6h45 sur la ligne), petit reportage photo question de partager l’ambiance d’une superbe journée passée à Genève.

Sur le quai du Mont Blanc aujourd’hui, justement le mont Blanc était visible au loin.

Arrivée au village-départ de la Haute Route, quai du Mont Blanc. On n’est pas tout seul!

Tout de suite évidemment, du matos de pointe.

Preuve du caractère très international de la Haute Route, des valises de vélo partout, même des roses pour les filles!

Ces valises partent de suite vers Nice dans deux camions spécialement affrétés. L’organisation de la Haute Route est impressionnante, aucun détail n’est négligé, pas même les autocollants d’identification des boîtes, fournis par l’organisation qui emploie 152 personnes à temps plein durant la semaine.

Après avoir récupéré nos affaires, petite sortie pour tourner les jambes sur les quais de Genève.

Clin d’oeil aux VéloGessiens: y’a pas qu’eux qui savent faire la photo de l’horloge de fleurs à Genève!!!

Interminable « briefing » des coureurs entre 18 et 20h ce soir où tout le fonctionnement et la logistique de la Haute Route nous a été expliqués, suivi d’une incontournable « pasta-party » écourtée par l’envie de tous d’aller au lit. 600 coureurs, ca fait du monde!

Demain, première étape entre Genève et Mégève. 120 kms et trois cols au programme, soit le col de Romme, le col de la Colombière et le col des Aravis. Je connais bien les deux premiers pour les avoir fait dans la Grand Bo en 2010. Très belle météo annoncée, grand soleil et… 35 au thermomètre. La canicule s’est installé en France pour toute la semaine et cela fait mon affaire!

Sympathique, la Haute Route a fait faire un dossard au nom de La Flamme Rouge.

Comment suivre la Haute Route

Il y a de nombreuses façons de suivre la course et les à-côtés de la Haute Route au cours des prochains jours.

La meilleure façon est évidemment de consulter La Flamme Rouge!

Il y a aussi une communauté « Haute Route » de créée sur Strava. On peut notamment y voir que Peter Pouly, vainqueur de la Haute Route en 2011, a avalé 105 kms autour d’Annecy aujourd’hui vendredi.

Il y a aussi les sites officiels de la course.

Sur www.hauteroute.org, vous pourrez suivre la progression et les résultats de chacun des 600 coureurs via un « tracking system » (le site vient de passer en mode « course »). Apparemment, le temps précis d’ascension de chacun des 19 grands cols franchis sera affiché! Quelle pression pour les coureurs! Vous pourrez ainsi voir presque en direct si je suis bien monté ou si au contraire j’ai eu un coup de moins-bien… (je porte le dossard 215)

Il y a aussi l’application IPhone officielle où seront offerts résultats, photos et vidéos de la course. Des vidéos seront produits chaque jour par une société spécialisée dans le contenu multimédia. De nombreuses photos seront aussi disponibles.

Il a également les sites Haute Route sur Twitter, Facebook et un canal Haute Route sur YouTube, tout ca pour vous permettre de bien suivre la course.

Enfin, environ 60 journalistes sont prévus sur la Haute Route au cours de la semaine. Guillaume Prébois y sera (il fait toute l’épreuve en tant que participant, un sacré client puisque son défi 2012 s’intitule « les toits du monde ». Des cols, il connait!) et publiera quelques reportages dans le journal Le Monde.

Bref, côté média, la Haute Route devrait être bien couverte cette année et vous ne devriez pas avoir de mal à suivre la progression des coureurs.

Demain, village départ à Genève. La tension monte, le stress du départ aussi! Vivement qu’on parte, je deviens obsessionnel à propos de tout!

Sortie relax à Chambéry

Petit reportage photo d’une sortie « tranquille » à Chambéry, berceau de ma passion pour le cyclisme.

Le jour se lève sur la Haute Route, toute proche maintenant.

Chambéry, tout près du lac du Bourget, une ville truffée de pistes cyclables et siège de l’équipe World Tour AG2R La Mondiale.

Je ne sais pas pourquoi, ce panneau m’interpelait!!! (et pour mes amis cyclistes qui voudront savoir, oui je portais le casque ce matin).

La fontaine des 4 sans cul, ou fontaine des éléphants, au coeur de Chambéry, en l’honneur du duc de Boigne qui a fait, jadis, des campagnes militaires du côté des Indes.

Le pavillon de chasse des ducs de Savoie.

La croix du Nivolet, du massif des Bauges tout près de Chambéry.

Le lac du Bourget, plus grand lac intérieur de France.

La dent du Chat, avec juste à côté le relais du Chat, que les cyclistes du coin connaissent (et redoutent) bien.

Ici débutent les réjouissances pour ceux qui s’attaquent à la montée du relais du Chat, une des plus difficiles ascensions des Alpes. Pas pour moi aujourd’hui!

Sur le retour, l’oncle Jean-Claude, le responsable de ma passion du cyclisme. Et dans le coin, la tenue AG2R s’impose pour les supporters de l’équipe!

Les Canadiens sur la Haute Route

On a une meilleure idée de la composition du peloton de 600 coureurs qui participeront la semaine prochaine à la Haute Route, « la plus haute et la plus difficile cyclosportive« .

Surtout, on a une idée des Canadiens en présence. Les chiffres d’abord.

7. Sauf erreur, le nombre de Canadiens engagés, dont 4 Québécois.

7. Le nombre d’étapes.

19. Le nombre de cols mythiques des Alpes à franchir.

20. Le staff de masseurs présents sur l’épreuve.

33. Les nationalités du peloton.

42. Moyenne d’âge.

55. Le nombre de véhicules officiels dans la course.

60. Le nombre de journalistes accrédités sur la course, de 12 pays différents.

600. Le nombre de coureurs.

780. Le nombre de kilomètres à avaler sur l’épreuve la semaine prochaine.

2800. L’altitude, en mètres, de la Cime de la Bonette, « souvenir Henri Desgrange » de cette Haute Route.

21 000. La dénivelé positive (en mètres) cumulée sur l’épreuve, soit 3 fois l’Everest.

Les Canadiens

Présentation d’abord des 4 Québécois:

Yves Lefevbre: 41 ans. Dois-je vraiment vous le présenter? Récent 2e des Championnats canadiens sur route Maîtres A à Lac Mégantic. Notamment.

Pascale Legrand: 34 ans, championne canadienne sur route chez les femmes 30-39 ans en juin dernier à Lac Mégantic, bourreau de mon équipière Chantal Gosselin des Rouleurs, 2e de cette course (mais je n’en veux pas à Pascale). Une « pointure » du peloton des femmes Maîtres. La conjointe de Yves aussi (un sacré couple vélo!).

Martin Reiher: 46 ans. Un coureur des Rouleurs de l’Outaouais, mon équipier et partenaire de chambre sur cette Haute Route. Un vrai inoxydable: si les cols ne sont pas son terrain de prédilection, c’est un monstre d’endurance. Il sera plus fort lors de la 7e étape que lors de la 1ere!

Laurent Martel: 41 ans. Votre humble serviteur. Objectif, survivre d’abord, terminer ensuite, puis accessoirement, les 75 premiers.

Présentation des autres Canadiens:

Carrie Tuck: née en Alberta, 32 ans, elle a été championne canadienne du chrono chez les femmes Maîtres en 2010, c’est aussi une ancienne équipière de Geneviève Jeanson chez Rona (évitez les blagues tristes!) en 2003. Elle a aussi été championne canadienne du chrono aux Jeux du Canada en 2001. Aie.

Dave Jetz: 37 ans, un coureur de l’Alberta. Un bon coureur apparemment, 6e des Championnats canadiens sur route Maîtres A en 2010. Re-aie.

Tim Warren. 50 ans (la Haute Route est son cadeau d’anniversaire pour cette étape de la vie!). Vit en France, roule sur un Pinarello comme moi.

La composition du peloton de cette Haute Route est disponible ici. Je fais partie de l’équipe Team de Lux, une équipe Luxembo-Belgo-Canadienne. Merci à Thierry Franck de m’avoir contacté et de nous accueillir ainsi parmi eux.

Les autres Canadiens sont regroupés dans l’équipe Col Saint-Martin.

Vol ce soir vers Lyon!

La folie Strava

Le nouveau gadget de l’heure dans le monde du cyclisme amateur, c’est sans conteste Strava.

Avec Strava, presque plus besoin d’organiser des compétitions: c’est la compétition qui vient à vous et ce, où et quand vous le désirez.

Certains coureurs de mon équipe ont vu leur motivation décuplée récemment, à un moment de la saison où justement, la motivation pour les grands efforts est souvent à la baisse.

Comment Strava fonctionne?

Très simple.

Vous vous créez un compte. C’est gratuit.

Vous installez l’application (gratuite elle-aussi) sur votre téléphone intelligent ou sur un Garmin. La fonction GPS est nécessaire.

Une fois cela fait, vous allez rouler, en n’oubliant pas de partir votre GPS qui enregistrera donc votre parcours, la dénivelé, le temps, la moyenne, etc.

Une fois rentré, vous téléchargez le tout sur Strava et le partagez avec les petits copains que vous aurez rejoint en créant ainsi votre communauté, qui peut aussi être composée des membres de votre équipe cycliste.

L’intérêt?

C’est que Strava vous mets en compétition avec les autres sur certains tronçons sélectionnés, habituellement les bosses de votre secteur.

Évidemment, le petit jeu est d’établir le meilleur temps du dit-tronçon, et ainsi avoir le titre convoité de KOM, ou « King of the Mountain ».

Attention, un titre de KOM peut être très éphémère! Vos petits copains voudront vous reprendre rapidement le titre convoité et iront probablement se faire péter les varices, question de vous battre, ne serait-ce que d’une petite seconde.

Rapidement donc, vos sorties d’entrainement pourront se transformer en des séances très spécifiques dont l’unique but sera de tenter de réaliser le meilleur temps sur un tronçon bien particulier près de chez vous.

La communauté Strava est déjà bien active dans la région de l’Outaouais et gagne tous les jours de nouveaux fidèles parmi les coureurs de la région. Les tronçons chronométrés se multiplient et certains temps font rêver, notamment sur les ascensions du Parc de la Gatineau. Dans bien des cas, on est au-delà des… 400 watts de moyenne pour quelques minutes!

Mon avis? Une sacré bonne idée! Le site internet est bien fait, facile d’utilisation et propre à rapidement créer de grandes communautés. L’application mobile pour votre GPS est également facile d’utilisation. Mais surtout, Strava vous pousse à aller vous entrainer et à donner le meilleur de vous-même pour essayer de devenir un KOM sur un tronçon particulier. Ludique, présentant des défis sans cesse renouvelés, poussant à revenir à l’application fréquemment pour voir son classement sur un tronçon où si le titre de KOM nous a été ravi, Strava a tout pour s’imposer comme l’application majeure du monde du cyclisme.

Le Tour de l’actualité

1 – Un autre! Jonathan Vaughters, directeur sportif de l’équipe Garmin (celle du Canadien Hesjedal, entre autre), a avoué s’être dopé durant sa carrière (dont une partie fut passée aux côtés de… Lance Armstrong chez US Postal, rappelons-le…) et dit bien sûr le regretter.

Pour Armstrong, c’est un autre coup dur minant sa crédibilité: on ne compte plus ses ex-équipiers étant soit passés aux aveux, soit convaincus de dopage. Le timing est également très mauvais, à quelques jours du moment où il doit prendre position par rapport à son procès.

Si elle est louable, la déclaration de Vaughters m’a fâché car il nous prend vraiment pour des imbéciles lorsqu’il affirme avoir pris sa retraite rongé par les regrets et pour mettre sur pied, en tant que manager, une équipe au sein de laquelle les athlètes n’auraient pas à faire les choix qu’il a dû faire. Ben voyons! Vaughters nous jure qu’on peut gagner (de grandes courses) au niveau professionnel sans dopage. Ben voyons! C’est ce que les coureurs pros nous prouvent depuis maintenant 14 ans…

Le geste de Vaughters est courageux certes. Maintenant, un cyclisme réellement crédible l’exclurait complètement du milieu et ce, peu importe le niveau. Cet individu ne doit pas avoir de contact de près ou de loin avec des cyclistes en activité, point final.

Bien sûr, il n’en sera rien. Comment voulez-vous que le cyclisme s’en sorte dans ces conditions?

2 – David Veilleux, vainqueur de la mi-août bretonne: en voilà une bonne nouvelle! Bravo David! Et quelle réponse aux dirigeants d’Europcar pour la non-sélection sur le récent Tour! David s’impose au général après avoir gagné la première étape en solitaire, ce qui devient petit-à-petit sa marque de commerce.

3 – Le Canadien Sven Tuft a signé une belle performance dans le chrono de l’ENECO Tour, s’offrant notamment Taylor Phinney pourtant en excellente condition après les JO de Londres. En remportant l’étape de 17 bornes, Tuft a pris le maillot de leader pour le perdre dans la dernière étape dimanche, les trois ascensions du Muur de Geraardsbergen étant trop pour lui. C’est finalement Lars Boom qui a remporté le général de l’épreuve, avec Alberto Contador qui termine 4e. Avec Froome et lui sur la Vuelta, ca devrait être intéressant!

4 – De mal en pis: je cite Pat McQuaid de l’UCI « I’m not trying to save Lance Armstrong’s skin« . S’il se sent obligé de le déclarer ainsi publiquement, c’est que c’est exactement ce qu’il fait. Je ne crois pas un mot de ses propos par ailleurs sur la volonté de l’UCI d’offrir à Lance Armstrong un procès juste et équitable. L’USADA suit les règles comme toujours, et traite ce dossier comme tous les autres, réalisant ainsi sa mission première. Point final.

5 – Des nouvelles de Greg LeMond, un coureur que j’ai toujours beaucoup aimé pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il ne s’est jamais dopé, ensuite parce qu’il est un des plus grands cyclistes à avoir existé sur le plan des capacités physiques et finalement parce qu’il a toujours su faire l’effort d’aller vers les autres, sa volonté de parler le français sur le Tour en étant un exemple parfait.

6 – Jean-Christophe Peraud, 29e de l’épreuve VTT des JO de Londres, c’est loin (il est à 8 minutes). Pas simple de marier route et VTT durant la même saison je suppose. Son compatriote Julien Absalon a joué de malchance, crevant dès le premier tour. À noter la très belle 8e place du Canadien Geoff Kabush.

7 – La Flamme Rouge à l’honneur: c’était à l’émision de radio « La sphère » de Radio-Canada samedi dernier. Le journaliste m’aurait présenté comme un Français vivant à Gatineau. Si je suis effectivement de nationalité française, je suis surtout de nationalité canadienne (je possède donc la double-citoyenneté), étant né et ayant vécu la vaste majorité de mon existence au Québec.

Merci à Yves et Lucie de m’en avoir informé, aucun journaliste ne m’ayant contacté pour me prévenir. Je n’ai pas même entendu l’émission!

8 – Premières vraies bonnes sensations à l’entrainement samedi dernier. Je me suis testé dans ma bosse de référence et j’ai pu y établir mon « personal best », sans avoir l’impression de trop forcer en plus. Attendons avant de confirmer mais la condition est bonne. Y’a pas meilleur temps, à quelques jours du grand rendez-vous de l’année! Je quitte pour la Haute Route mercredi soir et des perturbations sur La Flamme Rouge sont à prévoir vers la fin de la semaine. J’espère commencer mes reportages de la Haute Route samedi soir prochain avec une couverture du village-départ.

Nouveautés Louis Garneau 2013

La compagnie québécoise Louis Garneau, qui sponsorise notamment l’équipe continentale pro Europcar de Thomas Voeckler, Pierre Rolland et David Veilleux, présente quelques nouveautés pour l’année 2013. Petit tour d’horizon de ce qui a retenu mon attention.

1 – Collection « Course ». Il s’agit de vêtements très techniques, essentiellement légers et très respirants, permettant d’avoir un certain confort par températures chaudes. La gamme comporte notamment maillots courts et cuissards composés de différentes pièces de tissus avec différentes propriétés, selon les endroits du corps qu’elles protègent. La gamme de couleurs est sobre, efficace.

La gamme comporte aussi une veste dont l’originalité est d’être ajourée en bas du dos, ceci pour permettre de puiser plus facilement dans les poches arrières du maillot court ou long du dessous. Il fallait y penser.

Un nouveau casque, plus aérodynamique que les précédents, est également offert dans la collection course.

Mais le plus intéressant est selon moi cette nouvelle paire de chaussures à laçage Boa. Légères, facile d’usage, d’une ligne très réussie, ces chaussures pourront assurément rivaliser avec les populaires Specialized S-Works, sous l’hypothèse que le prix sera concurrentiel. Comme sur ces dernières, la semelle carbone des nouvelles chaussures Louis Garneau est très travaillée.

2 – Des produits énergétiques. Louis Garneau lance sa gamme de gels énergétiques à base de glucides complexes, d’antioxydants et d’electrolytes. Six saveurs sont proposées et fait intéressant, ces gels ne contiennent aucune saveur, édulcorant ou colorant artificiels. Autre point très intéressant, seules deux saveurs contiennent de la caféine, soit Agrumes et Fruits tropicaux. Les autres n’en contiennent pas, offrant un choix qui est de plus en plus rare au sein des produits d’autres marques. Je n’aime personnellement pas retrouver de la caféine dans mes gels et j’ai de plus en plus de mal à en trouver sans ce produit.

J’ai eu par hasard l’occasion de tester un de ces nouveaux gels (non fourni par Louis Garneau, je le précise et rappelle que La Flamme Rouge est un site indépendant) et je dois dire que c’est plutôt agréable au goût, un détail qui a son importance quant on passe plusieurs heures sur le vélo. Côté efficacité c’est difficile à dire, mais je n’ai pas manqué d’énergie durant ce court mais intense entrainement réalisé lors de mes récentes vacances sur la côte Est américaine.

3 – Enfin, Louis Garneau a créé des vêtements « civils » et « cyclistes » pour les Grands Prix de Montréal et Québec. Ils sont assez réussis selon moi, efficaces en tout cas dans une certaine sobriété qui devrait plaire à plusieurs. Le « vintage » est résolument à la mode ces jours-ci!

Le Tour de l’actualité

1 – Dopage chez les Maîtres. Le Centre Canadien pour l’Éthique dans le Sport (CCES) vient de suspendre le cycliste maître Greg Cavanagh pour dopage à la testostérone. Cavanagh a notamment été vice-champion canadien du critérium chez les Maîtres B en 2010.

Une autre preuve, s’il en fallait, que ca se dope copieusement même parmi les pelotons Maîtres et sur la scène des cyclosportives. L’initiative de l’ACVQ de procéder à des tests anti-dopage aléatoires sur les épreuves du calendrier 2012 est en ce sens très bonne, bien que je n’ai été témoin d’aucun test jusqu’ici.

2 – Dopage toujours. La réponse de l’USADA face à la position « changeante » de l’UCI dans le dossier du procès Armstrong a été diffusée hier. J’adore, puisque l’USADA cite explicitement les propos de Pat McQuaid d’il y a quelques semaines où il déclarait que l’UCI n’avait strictement rien à voir avec le procès intenté par l’USADA et qu’il ne commenterait pas. Quel revirement de situation ces derniers jours de la part de l’UCI! Ca sent le conflit d’intérêt à plein nez. L’UCI vient de perdre le peu de crédibilité qui lui restait. Un scandale, un vrai scandale si vous voulez mon avis.

3 – Comme vous, le succès des cyclistes britanniques, autant sur route que sur piste, m’étonne et m’émerveille. Je dois dire que je trouve quelque peu surprenante pareille domination, comme certaines performances. Mais je n’ai pas d’explication. Un bon texte sur le sujet, nuancé, vient d’être publié ici chez VéloChrono.

4 – La saison des transferts a repris. On a récemment appris que Chainel, Sicard et Dumoulin seront chez AG2R La Mondiale en 2013,  que Oss et Nertz passeront de Liguigas chez BMC et que Nibali ira pour sa part chez Astana, où il a signé pour deux ans. Kreuziger, actuellement chez Astana, ira rejoindre Contador chez Saxo Bank, un bon transfert pour le champion espagnol qui trouvera en Kreuziger un allié pour la haute montagne. Rappelons que SaxoBank a également mis sous contrat Nicolas Roche pour la prochaine saison. Peter Nordhaug passera de Sky à Rabobank et Jérome Coppel ira chez Cofidis, qui a bien besoin de renfort. Enfin, une nouvelle équipe continentale pro fera son apparition, IAM Cycling, qui battra pavillon suisse.

5 – Épreuve VTT aux JO de Londres le 12 août prochain: il sera intéressant de voir ce que Jean-Christophe Peraud pourra y faire après une saison sur route et notamment une participation au récent Tour de France. Les ex-vététistes, notamment Evans et Hesjedal, ont du succès sur la route, mais l’inverse est-il vrai? Peraud a certes débuté sa carrière dans le VTT, mais pourra-t-il facilement revenir à sa discipline d’origine après de grosses saisons sur route?

6 – La Haute Route. À quelques jours du départ, je peaufine mon entrainement en observant une période de surcompensation. Les entrainements sont courts et espacés, mais intenses. Le week-end prochain sera consacré à une dernière virée sur Whiteface, question de peaufiner le coup de pédale de la montagne un peu plus encore. La condition est bonne, mais pas d’état de grâce cette année et j’enrage…

Quoi qu’il en soit, vous êtes nombreux à vouloir suivre ma progression sur l’épreuve et j’essaierai de produire des reportages tous les jours, la direction m’ayant assuré d’une connexion internet dans chaque hôtel, sur chaque étape. J’espère aussi pouvoir placer quelques photos de la course, tous les jours.

Mon objectif? Les 75 premiers. Le niveau sera relevé, entre semi-pros, équipe nationale du Kenya et bons coureurs. La semaine sera longue et il faudra tenir! Pour moi, une partie du résultat se jouera sur la météo: s’il fait beau et chaud, mon moteur sera pleinement opérationnel. S’il pleut et fait froid, je ne donne pas cher de ma peau!

Le magazine Haute Route 2012 a été publié et est disponible ici.

Enfin, il est intéressant de savoir que pour 2013 et devant le grand succès de l’épreuve, OC Sport, organisateur de l’épreuve, annonce la création d’une Haute Route version Pyrénées, selon le même principe que l’épreuve qui se déroule dans les Alpes. Ca sera donc un autre grand rendez-vous de la saison cyclo 2013!

7 – La construction du vélodrome de Londres en 2 minutes chrono. La dernière partie, où la piste de bois est posée, est impressionnante!

Affaire Armstrong: l’AMA sert un camouflet à l’UCI

Je suis ravi de la déclaration faite hier par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) qui a affirmé que l’USADA a toute l’autorité nécessaire pour poursuivre Lance Armstrong et 4 autres personnes dans un procès pour dopage organisé entre 1999 et 2010.

Voilà tout un camouflet pour l’UCI qui, une fois de plus, paraît partiale dans cette histoire. On peut en effet raisonnablement penser que la seule volonté de l’UCI lorsqu’elle réclamait l’autorité de l’Affaire Armstrong était en fait de protéger le champion américain, et donc l’image du cyclisme… et surtout la sienne.

Espérons de tout coeur que l’USADA ira de l’avant. Nous en saurons davantage autour du 15 août prochain.

Des pompes sublimes

Celles-là, il va me les falloir.

Des godasses de vélo que je trouve tout simplement sublimes. Très réussies.

Ca résulte d’une collaboration entre Adidas et Specialized. Les S-Works chez Specialized ne sont plus à présenter: des godasses super-légères, rigides, confortables, avec un laçage Boa très simple. On fait difficilement mieux selon moi.

Et bien oui, on fait mieux et ca donne cela:

UCI et Affaire Armstrong: ca sent vraiment très mauvais

Je ne vous ai jamais caché une évidence pour moi: l’UCI est en conflit d’intérêt permanent, entre la volonté de développer le cyclisme, donc de préserver voire de mousser son image, et la responsabilité de lutter contre le dopage dans le cyclisme. Les deux buts sont totalement opposés selon moi, et aucun organisme ne peut en atteindre un sans porter atteinte à l’autre.

Je ne vous ai également jamais caché mes doutes quant à la probité de l’UCI, d’abord sous Hein Verbruggen, maintenant sous Pat Mc Quaid (ce qui revient à la même chose…). Organe du CIO, dont les soupçons de corruption ne sont plus à évoquer, l’UCI a fait l’objet de nombreux scandales au cours des dernières années, notamment la couverture d’un contrôle positif d’Armstrong sur le Tour de Suisse au début des années 2000, ainsi que, quelques années plus tard, l’acceptation d’un gros chèque de Lance Armstrong… Je vous rappelle qu’on a su les dessous de cette affaire de chèque grâce à des enquêtes journalistiques comme celles de Balsh et Ballester, pas par l’UCI… On repassera côté transparence.

Je suis une nouvelle fois scandalisé par l’attitude de l’UCI dans l’Affaire Armstrong menée par l’USADA. Après avoir refusé de commenter l’affaire voire même avoir dit vouloir s’en tenir loin, voilà que l’UCI a très récemment demandé à l’USADA de lui confier tout le dossier!

Je félicite l’USADA qui a eu la force de refuser. Je crois en effet qu’elle en a pleinement le droit, le dopage d’un coureur relevant des autorités nationales, que ce soit la fédération de cyclisme ou l’agence en charge de la lutte contre le dopage. L’USADA a même déclaré que « confier le dossier à l’UCI serait l’équivalent de confier la garde d’un poulailler à un renard » (traduction libre).

Avouez que ca en dit long sur la crédibilité de l’UCI dans le monde du cyclisme…

Bien évidemment, il est raisonnable de croire que si l’UCI agit ainsi dans ce dossier, c’est qu’elle a eu des informations privilégiées comme quoi l’Affaire Armstrong menée par l’USADA dépassait très largement le seul coureur Lance Armstrong et les 4 autres personnes incriminées (dont Johan Bruyneel et Michele Ferrari) mais pouvait également faire très mal paraître d’autres acteurs du cyclisme, dont évidemment l’UCI, pour les deux raisons que j’ai évoqué précédemment, notamment.

Bref, on peut raisonnablement croire que l’UCI veut reprendre le dossier en main pour protéger ses intérêts, ses arrières, sa crédibilité qui pourraient être sérieusement atteintes si le grand déballage a lieu.

Évidemment, on ne peut passer sous silence les liens passés entre Lance Armstrong et l’UCI. Seulement pour cette raison, il est évident que le dossier ne doit pas passer sous l’autorité de l’UCI.

Bref, tout cela m’écoeure bien profondément. Comment voulez-vous lutter clairement et avec vigueur contre le dopage dans le cyclisme dans ces conditions? Le premier problème du cyclisme, c’est l’UCI elle-même.

Je vous l’ai dit, je vous le répète: l’Affaire Armstrong doit avoir lieu, c’est capital pour l’avenir du cyclisme. Parce qu’il ne s’agit pas que du procès pour dopage de Lance Armstrong: il s’agit d’une occasion unique de faire un très grand ménage dans le sport cycliste.

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