Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 119 of 352

Petit Tour de l’actualité… en humour

1 – « Avant, j’étais gros« : dixit Geraint Thomas, nouveau leader de Paris-Nice au terme de la 4e étape. Mon inspiration de continuer à être « sur la cut »…

2 – Après les lunettes de Ryder Hesjedal en 2013, sanctifiée au rang de laideur absolue par de très nombreux observateurs, la marque POC récidive dangeureusement cette année chez Garmin: il faut voir les lunettes de Tom Jelte Slagter, vainqueur d’étape hier sur Paris-Nice. Hideux. Tant qu’à ça, je crois qu’il me reste une vieille paire d’Oakley Factory Pilot… jaune bien sûr!

3 – Horner toujours mécompris. Évincé de la conférence de presse des grands leaders à l’amorce de Tirreno-Adriatico, il déclare “I don’t ever get invited to the press conferences, so it’s nothing new. Maybe it’s because I’ve only won one grand tour. I guess you have to win five. I was just as surprised as you, but that’s happened my whole career, so it is what it is.” Et vlan, c’est bien envoyé! Mais sera-t-il ré-invité sur Tirreno-Adriatico l’an prochain?

4 – Intéressant de constater que comme moi, certains font la même analyse: une petite « guerre » se déroule actuellement entre la vision ASO des courses par étapes, et la vision « italienne et espagnole », notamment de RCS qui tente de voler des « parts de marché » à l’organisateur français.

5 – J’adore faire ça: du derrière-bagnole à fond les manettes. Gianni Meersman nous démontre les rudiments de l’exercice sur la 2e étape de Paris-Nice. Superbe!… mais c’est interdit. Mis à l’amende par l’organisation, Meersman a aussi abandonné l’épreuve depuis, s’étant fracturé 4 côtes dans sa chute. Ouch!

6 – Andy Schleck a de nouveau rejoint son frère récemment, dans la paternité cette fois. Sa conjointe Jil Xuavled (DiscoGirls) et lui ont désormais un petit garçon Teo né le 28 février dernier. On comprend un peu mieux maintenant pourquoi Andy est largué tous les jours sur ce Paris-Nice. Y’a pas que le vélo dans la vie! sauf qu’il est aussi cycliste professionnel…

7 – « Panty Raid Pump, or how to fix a flat », un petit vidéo ci-bas à ne surtout pas manquer Messieurs les lecteurs. Très original et rigolo!

8 – Annonce à tous les coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau: la première course du mardi soir dans le Parc de la Gatineau aura lieu le 6 mai prochain, en style libre (pas de patin). Fartage recommandé, Swix LF10 jaune, 0 à +10 (évitez cependant de confier le fartage de vos skis à un farteur officiel de l’équipe de ski de fond canadienne). SRM permis sous les bottes de ski. Les coureurs sérieux voudront se raser le chest et le huiler…

Panty Raid « Pump » from Christian Moreno on Vimeo.

Impressionnant plateau sur Tirreno!

Cette année encore, le plateau est apparemment plus impressionnant sur Tirreno-Adriatico – la course des deux mers – que sur Paris-Nice. Voyons un peu.

Au départ de Tirreno, on a pas moins de… 7 anciens vainqueurs d’un grand tour, soit Scarponi, Evans, Basso, Horner, Cunego, Wiggins et Contador, contre seulement… 2 sur Paris-Nice, soit Nibali et Schleck.

Parmi les 20 premiers coureurs du classement UCI World Tour au 31 décembre 2013, on compte 10 coureurs présents sur Tirreno contre seulement 5 sur Paris-Nice.

Côté sprint, Kittel, Cavendish et Greipel sont tous sur Tirreno.

Les raisons

On peut évoquer plusieurs raisons probables au fait que nombre de coureurs et d’équipes semblent aujourd’hui envoyer leur « équipe A » sur Tirreno et leur équipe « B » sur Paris-Nice, exception faite peut-être pour les équipes françaises.

Premièrement, la météo, souvent moins clémente en France qu’en Italie à ce moment de l’année, en particulier en début d’épreuve puisque l’épreuve française s’élance plus au nord.

Deuxièmement, la proximité avec Milan SanRemo. Nombreux sont les coureurs préférant gérer que 3-4 jours de récup entre Tirreno et la Primavera plutôt qu’une semaine complète entre Paris-Nice et la première classique de la saison.

Troisièmement, et possiblement la raison principale, ASO va peut-être à contre-courant en cherchant à imposer sa nouvelle vision du cyclisme, celle qui occulte la diversité des genres pour ne proposer que des épreuves par étapes faites de courses en ligne, favorable selon eux à l’émergence d’une course plus imprévisible, donc plus intéressante pour les spectateurs. Ainsi, pas de prologue, pas de contre-la-montre, pas d’arrivée en altitude sur cette édition de Paris-Nice.

Nombreux sont les coureurs cherchant au contraire des étapes « pour se tester », que ce soit lors d’un contre-la-montre ou d’une arrivée en altitude, ce que Tirreno-Adriatico offre. Les coureurs pourront ainsi tester leur cohésion sur le chrono par équipe en ouverture, puis leurs jambes dans la difficile arrivée vers Cittareale Selvarotonda (4e étape, longue de… 244 bornes!), voire dans le dernier chrono individuel.

Bref, deux visions du cyclisme s’oppose peut-être actuellement chez les organisateurs de courses par étapes. D’un côté, ASO propose de plus en plus souvent – ça sera le cas sur le prochain Tour de France – des épreuves moins difficiles, plus rabotées, permettant à un plus grand nombre de coureurs d’aspirer à un bon classement général. De l’autre, les organisateurs italiens et espagnols qui continuent à innover différemment, proposant des épreuves souvent musclées, souvent spectaculaires par leur difficulté ou leurs arrivées d’étape, notamment en altitude. Chaque approche comporte sa part de danger: un parcours plus facile peut générer une course aisément contrôlable, donc présentant peu d’intérêt. À l’inverse, un parcours très difficile peut alimenter les tentations de dopage en proposant aux coureurs des efforts trop éreintants.

De plus, le parcours le plus incitatif à l’attaque chez ceux aspirant à la victoire finale n’est jamais facile à déterminer: trop facile, les coureurs penseront que toute tentative est vouée à l’échec, l’équipe du leader pouvant aisément contrôler. Trop difficile, et tout le monde fera une course d’attente jusqu’aux tous derniers kilomètres…

Chose certaine, il sera intéressant de voir le suspense des trois grands tours cette saison, et comment cette situation évolue l’an prochain!

La survie du Tour de l’Abitibi assurée!

Grande nouvelle selon moi dans le monde du cyclisme nord-américain hier avec l’annonce que l’organisation du Tour de l’Abitibi est assurée jusqu’en 2020.

Fantastique!

Le Tour de l’Abitibi est selon moi un fleuron de notre cyclisme québécois et canadien, une épreuve désormais mythique et incontournable pour les juniors âgés de 17 et 18 ans et aspirant à passer pro un jour. Créé en… 1969, la 50e édition sera soulignée en 2018 du côté de Val d’Or. L’épreuve a vu passer au fil de son existence des coureurs devenus d’excellents pros comme Steve Bauer, Laurent Jalabert, Andy Hampsten, Bobby Julich, Tyler Farrar (vainqueur en 2002), Taylor Phinney (vainqueur en 2007), ou encore David Veilleux (vainqueur en 2005).

Surtout, le Tour de l’Abitibi permet aux jeunes coureurs d’ici de se frotter – parfois pour la première fois – aux coureurs d’autres pays, souvent européens, et donc de vivre leur première expérience internationale. Ce n’est pas négligeable pour le développement du cyclisme d’ici.

Perdre une telle épreuve aurait donc été une lourde perte pour notre cyclisme et aurait privé de jeunes générations d’une épreuve phare qui peut constituer outre un but, mais surtout un incontournable dans leur développement.

Rappelons que le Tour de l’Abitibi a connu plusieurs époques de difficultés, notamment économiques, ayant parfois menacé sa survie. Aujourd’hui grâce notamment à la participation de Desjardins, qui me donne ainsi une bonne raison de continuer à y placer mes sous, et avec l’implication des trois grandes villes de l’Abitibi, soit Amos, Val D’Or et Rouyn-Noranda, le financement sera assuré pour les 7 prochaines éditions. Bravo!

Le Tour de l’Abitibi se déroulera cette année du 21 au 27 juillet prochain dans le secteur d’Amos.

Autre point très positif pour l’épreuve, voire à mon avis crucial, son retour en 2014 dans le giron des épreuves UCI Coupe des Nations Juniors, un label que la course québécoise avait détenu entre 2008 et 2011. Un tel label donne à l’épreuve une visibilité plus importante sur la scène internationale, en plus d’attirer les équipes nationales juniors de nombreux pays, susceptibles de relever le plateau présent.

Valoriser notre cyclisme

S’il convient donc de souligner ces grands succès, n’en restons pas là! Je crois qu’il sera important que les organisateurs du Tour de l’Abitibi continuent, au cours des prochaines années, à tout mettre en oeuvre pour valoriser leur épreuve, notamment en organisant davantage de publicité dans certains véhicules, notamment des revues spécialisées (Cycle Presse, Vélo Mag, Pedal, Canadian Cyclist, etc.) et des journaux grand public. Trop de gens ignorent encore la simple existence d’une telle course chez eux!

La date en juillet est-elle également la meilleure pour les coureurs et le public? Une date plus près des Mondiaux de fin septembre ne serait-elle pas plus appropriée pour attirer les coureurs voulant préparer ce grand rendez-vous, un peu comme la Vuelta qui sert aujourd’hui de tremplin aux coureurs nourrissant des ambitions de devenir champion du monde? Un déplacement vers le début septembre pourrait également permettre au public s’assister plus facilement à l’épreuve, les vacances scolaires étant terminées. Et le début septembre est habituellement une période d’excellente météo au Québec! Y aurait-il une opportunité d’un essai en 2015 avec les Mondiaux de Richmond aux États-Unis, permettant aux équipes de limiter les aller-retours sur l’Europe?

Enfin, il sera intéressant d’organiser des étapes novatrices. Pourquoi ne pas refaire un départ du prologue à l’intérieur d’une mine, comme ce fut déjà le cas, permettant de rendre l’étape plus spectaculaire et de souligner un trait de caractère unique de la région? Pourrait-on penser à un challenge-sprint la veille du départ? Un départ dans une autre région du Québec (comme Gatineau, Montréal ou Québec) comme le fait le Tour de France?

Et comment assurer une retransmission télé?

Toutes ces idées vont dans un sens, celui de continuer à développer notre cyclisme ici. Aujourd’hui, les GP de Québec et Montréal, le Tour de Beauce, le Tour de l’Alberta ainsi que les Mardis cyclistes de Lachine sont les grands rendez-vous, auxquels il convient plus que jamais d’ajouter le Tour de l’Abitibi. Tous ces événements donnent la chance aux meilleurs cyclistes de se faire voir et valoir, que ce soit devant des observateurs-recruteurs internationaux comme du grand public.

À ce portrait manquent le retour de la Classique Montréal-Québec (ou Québec-Montréal pour les nostalgiques!) ainsi… qu’un vélodrome couvert… ou de nouveaux Six-Jours voire une épreuve de la Coupe du Monde sur piste pourraient être tenus. Je crois fermement que le public québécois – plus pratiquant de vélo que jamais, pour les bonnes raisons de santé et de respect de l’environnement – est désormais mûr pour cela.

Le Tour de l’actualité

Après une semaine de relâche passée loin du vélo, question de me ressourcer, je reprends avec plaisir le service normal par un Tour de l’actualité, riche ces derniers jours.

1 – Paris-Nice. C’est parti hier du côté de Mantes-la-Jolie et ça se terminera dimanche prochain du côté de Nice, comme il se doit. Le parcours cette année s’inscrit dans la nouvelle idée défendue par Amaury Sport Organisation, c’est à dire de proposer des parcours permettant à n’importe quel coureur de s’imposer sur n’importe quelle étape, à condition qu’il ose. Ainsi, pas de prologue, pas de contre-la-montre, pas d’arrivées en altitude, juste des étapes en ligne favorisant ceux qui voudront se lancer à l’attaque.

Les trois premières étapes restent cependant promises aux sprinters, et ça n’a pas loupé aujourd’hui avec une victoire « au courage » de Nacer Bouhani, blessé au genou plus tôt dans l’étape et ayant dû se débrouiller seul dans le final. Chapeau!

L’étape à surveiller sera la 7e étape entre Mougins et Biot, sur un parcours casse-pattes, la veille de l’arrivée. Bien malin cependant qui pourrait prédire qui s’imposera sur cette édition peu conventionnelle de Paris-Nice. Surveillons tout de même les Bardet, Betancur, Van Avermaet, Costa le champion du monde, une puissante formation Astana avec Nibali, Gasparotto, Fuglsang et Westra, Boom et Boonen, vainqueur il y a 8 jours de Kuurne-Bruxelles-Kuurne après s’être loupé la veille sur le Het Nieuwsblad remporté par Stannard. Les frères Schleck y sont aussi, ça sera intéressant de voir où ils en sont!

2 –  Strade Bianchi. Magnifique course s’il en est, à travers la Toscane. Pour ceux ayant pu suivre la course en direct samedi matin, ce fut un vrai régal tant au niveau des images, splendides, que de la course elle-même, tout aussi splendide. On y a vu un Sagan isolé dans le final prendre l’initiative dans la belle bosse à 21 kms de l’arrivée, c’était alors bien joué: la meilleure défense est toujours l’attaque! Malheureusement, Kwiatkowski était manifestement un ton au-dessus, n’ayant aucun mal à revenir sur le Slovaque dans un premier temps, puis à rouler avec lui jusqu’au pied de la dernière bosse du dernier km, pour ensuite contrer Sagan sans aucun problème.

Chose certaine, Sagan n’était pas content à l’arrivée, surtout qu’il avait souvent le dessus sur son rival dans les rangs junior.

Y’a aussi du beau monde dans les 10 premiers, témoignant du niveau relevé de la course, avec les Valverde (3e), Cunego (4e), Kreuziger (5e), Cancellara (6e) et Evans (7e).

Parmi les enseignements de cette course et outre la forme resplendissante de Kwiatkowski, la bonne condition de Sagan également qui n’a plus grand chose à aller chercher pour être au top, de même que celle de Fabian Cancellara, dans le coup dans le final mais encore un poil trop juste pour accompagner les deux fuyards. Ca promet pour les Flandriennes!

3 – Roma Maxima. 3e la veille sur la Strade Bianchi, c’est Valverde qui s’est imposé dimanche sur la Roma Maxima, résistant dans le final au retour du peloton. Impressionnant! Et voilà qui témoigne d’une condition absolument remarquable chez le coureur espagnol, leader de la Movistar avec Quintana. Attention à lui sur Milan SanRemo dans 2 petites semaines maintenant. Et attention aussi à Philippe Gilbert, 8e de l’épreuve et qui semble sacrément saillant ces temps-ci.

4 – Lance Armstrong. Certains ont appris que le coureur américain se dopait déjà dès 1993, et probablement avant aussi, alors qu’il était chez les amateurs. Si la sortie du livre « Itinéraire d’un salaud » présente évidemment un grand intérêt pour ceux qui veulent se développer une opinion éclairée du coureur américain, on ne peut pas être surpris de ces révélations puisque des témoignages existaient déjà quant à l’usage de produits dopants au sein de l’équipe amateur américaine dès le tout début des années 1990, sous – déjà – la direction de Chris Carmichael.

Chose certaine, à ne pas manquer aussi, The Armstrong Lie disponible en achat ou location sur Itunes.

5 – L’hiver. Je sais pas vous, mais je commence personnellement à en avoir plein les bottes de l’hiver cette année. Un hiver qui a commencé tôt, dès début décembre, et qui a été très froid cette année, avec des températures quasiment systématiquement de 10 degrés sous les normales de saison. On ne compte plus les matins à -25! Et là, ça a l’air qu’il va falloir encore patienter au moins 2 bonnes semaines avant de pouvoir vraiment rouler dehors à des températures confortables, c’est à dire plus hautes que le point de congélation.

En attendant, je multiplie les séances de home-trainer et de ski de fond, de loin ma plus grosse saison de ces 15 dernières années dans ces deux activités. Mais là, je commence à saturer sévère. Le vélo, c’est tout de même autre chose que ce putain d’engin merdique de home-trainer…

La barbe, tendance 2014 du peloton pro

En 2014, le cycliste continue à entretenir une relation d’amour-haine avec la pilosité: jambes toujours rasées avec soin certes, mais pilosité faciale en nette progression dans le peloton pro en ce début de saison. Reste à voir si avec les chaleurs de l’été… Quoi qu’il en soit, ça tombe bien, j’en porte une moi-aussi depuis 4 mois!

Par ailleurs, pour ceux voulant voir la bête Pervis en action du côté de Cali pour les Mondiaux sur piste, le vidéo de l’épreuve de keirin qu’il a remporté hier est ici. Impressionnant!

Bradley Wiggins.

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Tom Boonen.

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Mark Cavendish.

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Alejandro Valverde.

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Luca Paolini.

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Daniele Navarro.

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Francesco Chicchi.

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Suffervision – cool!

Suffervision, c’est un outil permettant de superposer à des images vidéo de courses cyclistes les données recueillies par les capteurs de puissance des coureurs. Cela permet une analyse en temps réel et également visuelle des performances des coureurs, en plus de permettre aux spectateurs que nous sommes de voir toute l’intensité des efforts requis par les courses pro.

L’outil est également disponible en ligne pour le commun des mortels, permettant à ceux qui disposent d’une caméra de type « GoPro » ainsi que de capteurs de puissance de bien décrire les puissances générées sur divers parcours de leur choix, vidéo à l’appui. Je pense qu’ils seront nombreux à vouloir user de l’outil pour décrire une boucle des « A » dans le Parc de la Gatineau cet été!

Sur le compte Twitter de Suffervision, on peut avoir accès à de récents finals d’étape de certains coureurs pro comme Arnaud Demare, récent vainqueur d’une étape au Tour de Qatar. Plus de 1500 watts requis à l’amorce du sprint final, impressionnant!

Le Xénon, produit miracle en 2014?

Intéressant article disponible sur PRNewswire à propos de soupçons de dopage à Sotchi, notamment concernant les fondeurs russes, qui pourraient avoir utilisé un gaz, le xénon, pour stimuler la production d’EPO, et donc d’améliorer les capacités d’oxygénation de leur sang. (merci à mon ami Éric pour le tuyau!)

Le magazine The Economist avait également éveillé les consciences le 8 février dernier quant à l’usage possible du xénon pour des fins de dopage sportif.

Le xénon inhalé aurait également une autre propriété intéressante, celle de stimuler la production de testostérone, produit hautement prisé dans l’arsenal du dopé puisqu’elle permet d’améliorer notamment la masse musculaire, et donc la puissance, ainsi que la résistance à la fatigue.

Chose certaine, il est clair que le dopage existe encore massivement chez les athlètes de haut niveau et que nous sommes résolument entré dans l’ère post-EPO!

Le dopage en 2014: attendons un peu avant de trancher!

C’est une question de crédibilité!

Vous avez été plusieurs à réagir à mon texte publié hier sur le match 2014 Froome-Contador. Certains ont souligné avec justesse le retour d’un cyclisme apparemment à deux vitesses, où certains sont bien rapides à reprendre là où ils l’avaient laissé en 2013 (Contador, Froome, Valverde, Porte, etc.) et où les autres semblent peiner davantage que lors des saisons 2011 et 2012.

Je nous invite cependant tous à la prudence avant de tirer des conclusions. C’est une question de crédibilité, notamment sur ce site!

Nous aurons bien l’occasion, cette saison, de vérifier si les moyennes horaire augmentent de nouveau, si certains coureurs « baromètres » comme les coureurs français – dont la jeune génération est très talentueuse, mais qui sont également très surveillés et dont la majorité des équipes font partie du « Mouvement pour un cyclisme crédible » – ne gagnent plus, et si les calculs de puissance s’affolent de nouveau. Tous ces indices nous permettront, plus tard en saison, de mieux estimer ce qui se passe vraiment derrière les portes closes du cyclisme en 2014.

Comme plusieurs d’entre vous, je demeure personnellement très vigilant, estimant que de nouveaux produits complexes sont probablement en usage au sein du peloton pro, et surtout au sein de certaines équipes dont la puissante Sky qui nous refait le coup des US Postal, mais à 10 ou 12 ans d’intervalle. Les récents propos de Danilo DiLuca n’ont rien de rassurants à cet égard.

Comme plusieurs d’entre vous, je demeure personnellement sceptique de ceux qui nous annoncent « travailler plus fort que les autres » ou encore « ne rien laisser au hasard », des arguments trop souvent utilisés par ceux qui ont recours à la potion magique. Le programme « Marginal Gains » de M. Brailsford je veux bien, mais qu’on ne nous prennent pas pour des imbéciles!

Mais pour le moment, nous n’avons rien de concret cette saison. Un premier constat clair ne pourra être fait qu’après le Giro selon moi. D’ici là, soyons des spectateurs attentifs et intelligents du cyclisme, mais ne perdons pas non plus notre enthousiasme pour le plus beau sport du monde!

Froome-Contador: le match a déjà commencé!

Froome a gagné le Tour d’Oman hier ; Contador a terminé 2e du Tour de l’Algarve du côté du Portugal également hier. Chacun d’eux y ont remporté l’étape reine, Froome la 5e étape qui se terminait à Green Mountain, Contador la 4e étape qui se terminait à l’Alto do Malhao. Une arrivée en altitude, pour marquer le coup et rappeler à tout le monde qu’il faudra compter sur eux cette saison.

On dirait bien que le match Froome-Contador de la saison 2014 est bel et bien amorcé! Avec à la clef l’ascendant psychologique, pour le moment du côté de Contador qui répond présent à un Chris Froome qui a « simplement » répété sa victoire à Oman l’an dernier. Fait intéressant, l’équipe SaxoBank était aussi bien représentée à Oman, avec notamment un excellent Kreuziger qui termine 8e du général, et qui a ainsi pu garder un oeil sur Froome pour voir comment ça se passe.

Le top-10 des deux courses est également très intéressant puisque truffé de coureurs de premier plan: à Oman, on y retrouve les Van Garderen, Uran, Rodriguez, Gesink, Pozzovivo, Henao, Kreuziger, et un certain Nibali en 12e place. Du côté du Portugal, outre le vainqueur Kwiatkowski, on retrouve au sommet du général Rui Costa, le jeune Kelderman et un certain… Chris Horner…

Bref, la saison 2014 est bel et bien lancée et ça s’annonce excitant, surtout que les sprinters se livrent eux-aussi à une belle bataille psychologique, avec Greipel vainqueur hier à Oman et… Cavendish sur le Tour de l’Algarve!

Comprendre nos limites

Comme moi, vous vous entrainez probablement très fort pour parvenir à vos objectifs sportifs, ainsi que pour progresser.

Or voilà, progresse-t-on vraiment au delà d’un certain âge lorsqu’on pratique le cyclisme de façon assidue depuis des années?

Pourrait-on plutôt plafonner?

J’ai souvent l’impression que c’est mon cas! Alors j’essaie aussi de me remettre en question périodiquement, de changer mon approche, de travailler différemment, de comprendre.

Je vous recommande ce court extrait vidéo intitulé « Repousser les limites des athlètes » diffusé récemment à Radio-Québec dans le cadre de l’émission Le code Chastenay. On y parle des travaux d’un professeur en activité physique à l’UQTR, Claude Lajoie, lui-même athlète, qui s’intéresse aux facteurs limitatifs de la performance chez les athlètes, et notamment les cyclistes. C’est intéressant! (mais je n’ai aucune envie de passer son test d’effort de 3 minutes… une éternité à ces intensités!).

2014, le grand défi d’Andy Schleck

La saison 2014 d’Andy Schleck a débuté hier du côté du Tour d’Oman avec, à la clef, une anonyme 83e place de l’étape.

Qu’à cela ne tienne, les objectifs d’Andy Schleck en 2014 sont ailleurs, et revêtent d’une importance particulière.

Comme Contador, 2014 est en effet une année cruciale pour Andy Schleck.

Car on sera tous d’accord, Andy Schleck n’est plus tout à fait le même sur un vélo depuis son abandon sur chute (fracture du bassin) au Dauphiné Libéré en 2012, un coup dur dont la guérison semble avoir été retardée par un autre coup dur, soit l’annonce, en janvier 2013, de la suspension de son frère Frank pour dopage à la xipamide sur le Tour 2012.

En 2013, année de son retour, Andy Schleck aura certes couru régulièrement mais toujours sans éclat, entre abandons à répétition en début de saison et, plus tard, places dans les et-cetera.

Il doit donc rebondir en 2014, et restaurer la confiance de tous dans ses qualités qu’un début de carrière en fanfare avaient révélées. Jeune pro de 22 ans, il terminait en effet 2e du Giro 2007, puis encore 4e du Tour de Lombardie cette même année. Poursuivant sa progression en 2008 avec quelques belles places, il remportait en 2009 la difficile Classique Liège-Bastogne-Liège – une référence – puis terminait également 2e du Tour et de la Flèche Wallonne. Au terme de cette saison 2009, Andy Schleck était devenu le légitime grand adversaire d’Alberto Contador pour la suprématie sur les grands tours!

Les années 2010 et 2011 ont également été de bonnes années pour le coureur luxembourgeois, mais il a quelque peu manqué de réussite, d’abord sur le Tour qu’il remporte certes en 2010 mais dans des circonstances particulières, puis aussi dans les Classiques ou il termine souvent placé, mais jamais vainqueur. À cette période de sa carrière, je suis d’avis qu’Andy Schleck s’est laissé distraire par d’autres enjeux que ceux liés à son seul métier de coureur cycliste, notamment ce vaste projet de monter sa propre équipe, Leopard. Également mal entouré après avoir quitté Bjarne Riis, il commet souvent de graves erreurs tactiques en course, notamment sur l’étape de l’Alpe d’Huez lors du Tour 2011, alors que son frère et lui étaient en position de mettre K.O. Cadel Evans.

Plusieurs signes montrent toutefois que 2014 devrait être une meilleure saison pour Andy Schleck. D’une part, son frère est de retour à ses côtés, lui apportant une sérénité nécessaire à son équilibre et ses performances. D’autre part, Andy Schleck a moins de responsabilité au sein de l’équipe Trek Factory Racing, née de la fusion, en 2012, avec Radio-Shack; il peut donc se concentrer sur une seule chose, soit avancer plus vite sur son vélo! Enfin, Andy Schleck se serait bien entrainé durant l’hiver et bénéficiera d’une bonne base créée notamment par l’accumulation des jours de course en 2013, même si les résultats n’ont pas suivi.

Bref, je suis d’avis que ça passe ou ça casse en 2014 pour Andy Schleck, dont on attend toujours LA grande confirmation. Le prochain Tour de France sera évidemment LE test. S’il termine sur le podium, Andy Schleck rétablira la confiance autour de lui et incarnera de nouveau un grand leader du cyclisme car à 28 ans, il a encore plusieurs bonnes années devant lui. S’il échoue, Schleck aura alors montré ses limites, notamment psychologiques, et pourrait forcer les dirigeants de l’équipe Trek Factory Racing, une des plus vieilles du peloton, à chercher à se restructurer autour d’autres coureurs au potentiel de leader pour les prochaines années.

2014, le grand défi de Contador

La saison 2014 d’Alberto Contador débutera ce mercredi au Portugal, sur le Tour d’Algarve.

Une saison cruciale pour « Il Pistolero ».

Je suis d’avis que les résultats qu’il obtiendra cette saison, surtout sur le prochain Tour de France, seront ceux qui le feront soit passer à l’Histoire du cyclisme comme le meilleur coureur de sa génération, soit le relègueront à une place plus secondaire, celle des coureurs qu’on finit par oublier comme Gianni Bugno, et lui feront perdre la confiance de ses employeurs et du public.

À ce jour, on peut probablement voir la carrière d’Alberto Contador en deux périodes distinctes de trois ans chacune: 2007-2010, et 2010-2013. La première est celle de la lumière, la deuxième celle de l’ombre.

À quoi ressemblera la période 2013-2016, celle de sa fin de carrière?

Entre 2007 et 2010, Contador a conquit, a épaté, a renversé le pouvoir, et notamment un certain Lance Armstrong sur le Tour 2009. Durant cette période, il remporte deux Tour de France, deux Tours d’Espagne, et un Giro. Avant lui, seuls quatre coureurs s’étaient imposés sur les trois grands tours: Anquetil, Merckx, Gimondi et Hinault! Des doutes quant à son implication dans l’Affaire Puerto qui secoue le monde du cyclisme et en particulier son équipe Liberty Seguros dirigée par Manolo Saiz ne parviendront pas à ternir, à cette époque, sa réputation de coureur d’exception.

Entre 2010 et 2013, Contador a échoué, a pâli, a déçu ou encore a entretenu le doute. La faute d’abord à un steak apparemment contaminé au clenbuterol, et ingéré sur le Tour 2010. Une histoire à laquelle personne n’a cru, et qui a contribué au cynisme des fans de cyclisme qui ont eu, plus que jamais, l’impression qu’on voulait leur faire avaler des couleuvres. Une victoire sur un Giro 2011 très montagneux nous rappelle certes sa classe, mais il échoue sur le Tour 2011 devant plusieurs coureurs, dont le vainqueur Cadel Evans, probablement épuisé physiquement de sa conquête du Giro et moralement de l’Affaire qui traine en longueur. De retour de suspension en 2012, sa classe parle de nouveau en septembre 2012 lorsqu’il renverse le Tour d’Espagne au lendemain d’un jour de repos, un exploit qui, forcément, relance de nouveau le doute. Mais voilà qu’il s’écroule en 2013 avec une saison décevante, incapable de rivaliser avec Chris Froome, son nouveau rival qui le démolit à de nombreuses reprises durant la saison.

Bref, à 31 ans, Contador a selon moi une ultime chance cette saison de se rétablir comme un vrai Grand du cyclisme. Et pour cela, un seul objectif possible: s’imposer de nouveau sur le Tour de France, 5 ans après sa dernière victoire « officielle ». Pour ce faire, Contador mise cette saison sur un programme allégé de courses, avec notamment l’impasse sur toutes les Classiques d’avril. Le risque est important.

S’il réussit à gagner le Tour devant Chris Froome et les autres, il aura vaincu plusieurs générations de coureurs, de Michael Rasmussen à Andy Schleck, en passant par Lance Armstrong, Chris Froome voire Nairo Quintana. On ne pourra alors contester qu’Alberto Contador était vraiment LE meilleur coureur de sa génération.

S’il échoue, Contador entretiendra le doute: ses victoires entre 2007 et 2010 étaient-elles bien celle d’un coureur d’exception, ou étaient-elles obtenues grâce à un dopage particulièrement pointu?

Je sais pas vous, mais je suis d’avis que si Contador a eu le bénéfice d’une saison trop chargée en 2013 pour expliquer ses résultats en demi-teinte, il n’a plus de marge d’erreur en 2014. Ca passe ou ça casse, avec à la clef une place dans l’Histoire du cyclisme. Certains, dont je suis presque, diront que sa carrière s’est construite à l’aide du dopage, Contador ayant été l’objet de nombreux soupçons, dont l’Affaire Puerto et l’Affaire Clenbuterol du Tour 2010. Désormais surveillé de près, Contador prendrait-il aujourd’hui moins de risques à cet égard, avec les conséquences qui s’en suit?

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